Châteauneuf-Val-Saint-Donat

Châteauneuf-Val-Saint-Donat
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44° 05′ 42″ N 5° 57′ 01″ E / 44.095, 5.95027777778

Châteauneuf-Val-Saint-Donat
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Forcalquier
Canton Volonne
Code commune 04053
Code postal 04200
Maire
Mandat en cours
Michel Flamen-d'Assigny
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Lure-Vançon-Durance
Démographie
Population 516 hab. (2008)
Densité 24 hab./km²
Géographie
Coordonnées 44° 05′ 42″ Nord
       5° 57′ 01″ Est
/ 44.095, 5.95027777778
Altitudes mini. 480 m — maxi. 1458 m
Superficie 21,1 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Châteauneuf-Val-Saint-Donat est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Elle est située au pied de la montagne de Lure, dans une vallée parallèle à la vallée de la Durance, à proximité du Parc naturel régional du Luberon. Le territoire est montagneux, bien que situé sous 1 500 mètres. Il présente un fort ensoleillement et un patrimoine bâti typique de cette partie de la Provence, avec des jas et des bories[1] (gîtes, cabanes en pierre sèche) ; mais également de nombreuses ruines, dont l'ancien village. Malgré un fort exode rural, la commune a gardé des activités locales (agriculture notamment élevage d'agneau, culture d'oliviers), et a connu une importante croissance démographique durant la deuxième moitié du XXe siècle, dépassant les 500 habitants.

Ses habitants sont appelés les Chabannais.[2]

Sommaire

Géographie

Topographie

La montagne de Lure, frontière linguistique entre le provençal et le vivaro-alpin

Le territoire est à la frontière des préalpes de Digne, à l'est, et des Baronnies, à l'ouest. Le village, situé à 464 m d’altitude[3], est dans une vallée parallèle à celle de la Durance.

L'altitude varie sur le territoire communal de 480 mètres, en limite sud-est (ravin de Chabrières), à 1 458 mètres. L'ouest du territoire correspond à l'est de la chaine de la montagne de Lure. Son sommet est à 1 826 mètres, entre Cruis et Noyers-sur-Jabron ; elle correspondait autrefois à une frontière linguistique entre deux variétés de la langue occitane). Le pas de Jean-Richaud (1 416 m), en limite nord-ouest, est une crête de la chaine de la montagne de Lure[1].

Occupation des sols

L'habitat se trouve dans la vallée, sous la forme d'un hameau, Chabannes, et de plusieurs bâtis ou groupes de bâtis nommés jas : les Jas, le jas des bides, le jas de l'Amagnon, le jas de Péguier, le jas de Martel. Des jas sont également présents à l'ouest au dessus de 900 mètres, dans les pentes de la montagne : jas des Provens, de Vial, de Mathieu, de Glacière. On retrouve également le terme de borie ou borys (exploitation rurale ou cabane en pierre sèche), entre 600 et 800 mètres : bory haute, basse, vieille, d'Emile, de Barbarin, de Mathieu. Certains jas et bories sont en ruines[1].

Communes limitrophes

Accès

Les routes départementales autoroute A 51 Val de Durance passe au-delà de la limite est, dans la vallée de la Durance[1].

Les gares SNCF se trouvent à Château-Arnoux-Saint-Auban à 5,3 km et Sisteron à 11 km ; toutes les deux sont sur la ligne Lyon-Perrache - Marseille-Saint-Charles (via Grenoble).

Distance des grandes villes françaises

L'orientation et la localisation de Châteauneuf-Val-Saint-Donat par rapport à quelques grandes villes françaises sont données dans le tableau suivant. Distance à vol d'oiseau[4] :

Ville Marseille Nice Montpellier Lyon Toulouse Strasbourg Bordeaux Paris Nantes Rennes Lille
Distance

Orientation

100 km

(S)

114 km

(S-E)

175 km

(S-O)

205 km

(N)

366 km

(O)

518 km

(N-E)

526 km

(O)

599 km

(N)

682 km

(N-O)

738 km

(N-0)

760 km

(N)

Sismicité

Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque nul. Les cantons de Banon, La Motte-du-Caire, Noyers-sur-Jabron sont classés en Zone 1a (risque très faible), ceux d'Allos-Colmars, Barcelonnette, Le Lauzet-Ubaye, Annot, Castellane, Saint-André-les-Alpes, Barrème, Digne-Est, Digne-Ouest, La Javie, Mézel, Moustiers-Sainte-Marie, Riez, Seyne, Forcalquier, Reillanne, Saint-Étienne-les-Orgues, Sisteron, Turriers et Volonne, en Zone 1b (risque faible) et ceux d'Entrevaux, Les Mées, Valensole, Manosque-Nord, Manosque-Sud-Est, Manosque-Sud-Ouest et Peyruis, en Zone 2 (risque moyen)[5].

Géologie

Article connexe : Géologie des Alpes.
Massif des Alpes et localisation des Baronnies et des Préalpes de Digne.

Le territoire se situe en limite est des Baronnies, sur des formations calcaires provençales du Jurassique supérieur et du Crétacé inférieur (roches sédimentaires issues d'un ancien océan alpin), entre plusieurs formations géologiques majeures des Alpes[6] :

  • les Baronnies ;
  • la nappe de Digne à l'est[7], au niveau du lobe de Valavoire[8] : il s'agit d'une nappe de charriage, c'est-à-dire d'une dalle épaisse de près de 5 000 m qui s'est déplacée vers le sud-ouest durant l'Oligocène et la fin de la formation des Alpes. Les lobes (ou écailles) correspondent à la bordure découpée à l'ouest de la nappe ;
  • la faille de la Durance au sud-ouest, dans la vallée ;
  • le Plateau de Valensole au sud-est : bassin molassique du Miocène et du Pliocène composé de roches sédimentaires détritiques (dépôts liés à l'érosion des montagnes apparues à l'Oligocène).

Climat

Article détaillé : Climat des Alpes-de-Haute-Provence.

Châteauneuf-Val-Saint-Donat est située en haute Provence et bénéficie d'un climat méditerranéen d'intérieur aux étés chauds et secs, en revanche les hivers sont frais et marqués par des gelées fréquentes. Le mistral souffle parfois bien que la commune soit abritée par la montagne de Lure. Elle peut être plus exposée au levant ou au sirocco, qui surviennent heureusement rarement. En moyenne annuelle, la température s'établit à 12,8 °C avec une moyenne maximale de 22,4 °C et une minimale de 0,0 °C. Les températures nominales maximales et minimales relevées sont de 30 °C en juillet et 0 °C en décembre et janvier.L'ensoleillement record s'établit à 2 755 heures par an avec une pointe à 343 heures en juillet. Autre valeur importante, caractéristique du climat méditerranéen, les précipitations totalisent 426 millimètres sur l'année, inéquitablement réparties avec un peu plus de vingt et un millimètres en juillet et plus de cinquante quatre millimètres en octobre.

Châteauneuf-Val-Saint-Donat n'ayant pas de station météo, la plus proche est celle de Volonne[9].

Relevé météorologique de Volonne
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) -0,0 0,5 3,0 5,4 8,9 12,8 15,4 15,2 12,0 8,2 3,8 1,1 7,2
Température moyenne (°C) 4,3 6,2 8,2 11,1 15,1 19,3 22,4 22,0 18,0 13,4 8,2 5,2 12,8
Température maximale moyenne (°C) 8,6 10,9 15,4 16,9 21,4 25,8 29,3 28,9 24,0 18,5 12,7 9,3 18,5
Précipitations (mm) 26,9 24,3 23,8 44 40 27,9 20,9 32,7 45,9 53,5 52,4 31,7 424
Source : Relevé météo de Volonne[10]
Diagramme climatique
J F M A M J J A S O N D
 
 
26.9
 
8.6
-0.0
 
 
24.3
 
10.9
0.5
 
 
23.8
 
15.4
3.0
 
 
44
 
16.9
5.4
 
 
40
 
21.4
8.9
 
 
27.9
 
25.8
12.8
 
 
20.9
 
29.3
15.4
 
 
32.7
 
28.9
15.2
 
 
45.9
 
24.0
12.0
 
 
53.5
 
18.5
8.2
 
 
52.4
 
12.7
3.8
 
 
31.7
 
9.3
1.1
Temp. moyennes maxi et mini (°C) • Précipitations (mm)

Toponymie

Selon Ernest Nègre, la localité de Châteauneuf apparaît pour la première fois dans les textes en 1143[11].

Son extension Val-Saint-Donat fait référence à saint Donat qui avait installé son ermitage dans le vallon du Mardaric au VIe siècle.

Histoire

La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1237, sous le nom de Castrum novum vallis sancti Donati, qui devient ensuite Châteauneuf-le-Charbonnier[12]. Les seigneurs en sont les Glandevès au XVIe siècle, puis les Joannis, et enfin les Meyronnet à partir du XVIIe siècle. Le fief est érigé en marquisat pour Paul de Meyronnet en 1727[12].

Au Moyen Âge, les églises de Châteauneuf et de Val-Saint-Donat dépendaient de l’abbaye de Cruis, qui percevait les revenus attachés à ces églises[13]. Le fief de Châteauneuf-Val-Saint-Donat est érigé en marquisat en 1727[14].

Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[15]. Pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Beauvent-de-Lure[16]. Enfin, en 1793, le château est mis aux enchères pour démolition[17].

Comme toute la France, la commune compte des hommes morts au front durant la Première guerre Mondiale. Un exode rural massif se produit de plus durant un siècle, de 1841 à 1954. La population est ainsi quasiment divisée par 4, passant de 441 à 125 habitants.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, le département est occupé par l'Italie en 1942 - 1943, puis par l'Allemagne nazie jusqu'en août 1944. Le débarquement de Provence ainsi que différents bombardements permettent une libération progressive de la zone.

La commune retrouve ensuite une croissance démographique jusque dans les années 2000, où elle atteint 513 habitants en 2006.

Administration

Administration municipale

De par sa taille, la commune dispose d'un conseil municipal de 11 membres (article L2121-2 du Code général des collectivités territoriales[18]). Lors du scrutin de 2008, il y eut deux tours (cinq élus au premier tour et six au second). Michel Flament d’Assigny a été élu conseiller municipal au premier tour avec le quatrième total de 202 voix, soit 52,88 % des suffrages exprimés. La participation a été de 91,39 %. Il a ensuite été élu maire par le conseil municipal[19].

Listes des maires

De 1789 à 1799, les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.

De 1799 à 1848, La constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) revient sur l’élection du maire, les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants. La Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus pour six ans.

Du 3 juillet 1848 à 1851, les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants.

De 1851 à 1871, les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855.

Depuis 1871, les maires sont élus par le conseil municipal suite à son élection au suffrage universel.

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
         
    Raoul Martinet    
mars 2001 réélu en 2008[20] Michel Flamen-d'Assigny UMP  

Raoul Martinet est l’un des 500 élus qui ont parrainé la candidature d’Édouard Balladur (RPR) à l’élection présidentielle de 1995[21].

Instances administratives et juridiques

Châteauneuf-Val-Saint-Donat est une des neuf communes du canton de Volonne, qui totalise 11 550 habitants en 2008. Le canton a fait partie de l’arrondissement de Sisteron du 17 février 1800 au 10 septembre 1926, date de son rattachement à l'arrondissement de Forcalquier, et de la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. Châteauneuf-Val-Saint-Donat fait partie du canton de Volonne depuis 1793[22]. Châteauneuf-Val-Saint-Donat fait partie des juridictions d’instance de Forcalquier, de la prud'hommale de Manosque, et de grande instance de Digne-les-Bains[23].

Fiscalité

L'imposition des ménages et des entreprises à Châteauneuf-Val-Saint-Donat en 2009[24]
Taxe part communale Part intercommunale Part départementale Part régionale
Taxe d'habitation (TH) 6,08 % 0,00 % 5,53 % 0,00 %
Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) 8,82 % 0,00 % 14,49 % 2,36 %
Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) 38,59 % 0,00 % 47,16 % 8,85 %
Taxe professionnelle (TP) 0,00 % 11,10 % 10,80 % 3,84 %

La Part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.

La taxe professionnelle est remplacée en 2010 par la cotisation foncière des entreprises (CFE) portant sur la valeur locative des biens immobiliers et par la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) (les deux formant la contribution économique territoriale (CET) qui est un impôt local instauré par la loi de finances pour 2010[25]).

Population et société

Démographie

Le recensement de 1826, qui ne serait qu'une réactualisation de celui de 1821, n'a pas été retenu.
Le recensement de 1871 a été, pour cause de guerre, repoussé à l'année 1872.
Le recensement de 1941, réalisé selon des instructions différentes, ne peut être qualifié de recensement général, et n'a donné lieu à aucune publication officielle.
Les résultats provisoires du recensement par sondage annuel réalisé en 2004, 2005 et 2006 selon les communes sont tous, par convention, affichés à 2006.

Comme de nombreuses communes du département, la commune a connu un exode rural. La commune a régulièrement perdu de la population entre 1841 et 1954, puis a connu un croissance importante, avec une population multipliée par trois en près de cinquante ans.

Évolution démographique
Années 1471 1765 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846
Population 12 feux 414 420 426 442 368 399 407 441 432
Années 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 435 432 399 402 400 413 406 365 359 342
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
Population 296 297 251 206 191 169 150 131 125 144
Années 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008 - -
Population 139 141 191 296 348 513[26] 505[27] 516 - -
Notes, sources, ... Population sans doubles comptes de 1962 à 1999 ; population municipale depuis 2006
Sources : Baratier, Duby & Hildesheimer pour l’Ancien Régime[12] ; Insee[28], EHESS[22] pour les chiffres issus des recensements légaux

Enseignement

La commune dispose d’une école primaire publique[29],[30]. Ensuite les élèves sont affecté au collège de la cité scolaire Paul Arène à Sisteron[31],[32].Ensuite les élèves poursuivent au Lycée de la cité scolaire Paul Arène à Sisteron[33] .

Santé

Il n'y a pas de médecin à Châteauneuf-Val-Saint-Donat, les plus proches sont à Château-Arnoux (4,6 km) ou à Peipin (4,7 km)[34]. Les trois pharmacies les plus proches sont aussi à Château-Arnoux[35].

Châteauneuf-Val-Saint-Donat dépend du centre hospitalier de Manosque.

Culte

Avant de faire partie du canton de Volonne, Châteauneuf-Val-Saint-Donat faisait partie du diocèse et de la viguerie de Sisteron[36].

Économie

Commerce

Le café Le Beau Vent de Lure, qui porte le label Bistrot de pays[37], adhère a une charte qui a but de « contribuer à la conservation et à l’animation du tissu économique et social en milieu rural par le maintien d’un lieu de vie du village »[38].

Agriculture

La commune de Châteauneuf-Val-Saint-Donat possède quatre labels Appellation d'origine contrôlée (AOC) (Huile essentielle de lavande de Haute-Provence, Banon, Huile d'olive de Provence et Huile d'olive de Haute-Provence) et neuf labels Indication géographique protégée (IGP) (petit épeautre, Miel de Provence, Agneau de Sisteron, Alpes-de-Haute-Provence (VDP) blanc, rouge et rosé et VDP de Méditerranée blanc, rouge et rosé)[39].

Lavande

Champ de lavande

Liée au soleil et aux vacances, la lavande, dont Jean Giono a dit qu'elle est « l'âme de la Haute-Provence », n'est plus actuellement l'« or bleu » du Ventoux, des Baronnies et de la montagne de Lure[a 1]. Cueillie pendant des siècles à l'état sauvage, sa récolte n'a été organisée qu'à partir du XVIe siècle en même temps que la distillation de sa fleur[a 2]. Son âge d'or se situe au début du XXe siècle. Et c'est au cours des années 1920 qu'il y a une véritable fièvre de plantation. Après la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale, le marché est à nouveau demandeur à partir de 1955 pour entrer en crise cinq ans plus tard[a 3]. La mécanisation de la récolte, une meilleure organisation du marché et l'obtention d'une AOC pour l'« huile essentielle de lavande de Haute-Provence », en 1981, aurait dû relancer la production[a 4]. Mais celle-ci de l'ordre de 200 tonnes au début des années 1980 a chuté à 25 tonnes dans les années 1990 pour enfin remonter à 80 tonnes en 2003[a 5].

Huile d'olive de Provence AOC

Huile de Provence AOC

L'huile d'olive de Provence est protégée par une appellation d'origine contrôlée (AOC) à la suite d'une enquête diligentée par l'INAO, dont les conclusions ont été déposées auprès de la commission le 26 octobre 2006, réunie à Arles, et la signature du décret paru au Journal officiel le 14 mars 2007[40].

Pour pouvoir postuler à l'AOC, l'huile d'olive de Provence doit être élaborée à base des variétés aglandau, bouteillan, cayon, salonenque ainsi que celles dénommées localement brun, cayet, petit ribier et belgentiéroise. Il faut au moins deux de ces variétés principales présentes au sein de l'oliveraie[40],[41].

Fromage de Banon

Fromage AOC banon

Le banon est protégé par une AOC depuis 2003. C'est le premier fromage de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur à obtenir une appellation d'origine contrôlée. L'INAO a donné son accord pour sélectionner selon les « usages locaux, loyaux et constants » 179 communes dont la production du lait des élevages de chèvre de races provençale, rove et alpine peut revendiquer l'appellation, dont 111 dans les Alpes-de-Haute-Provence, 33 dans les Hautes-Alpes, 21 dans la Drôme et 14 dans le Vaucluse.

C'est un fromage à pâte molle à croûte naturelle, élaboré à partir de la technique du caillé doux et moulé à la louche avant d'être emmitouflé dans des feuilles de châtaigniers brunes et liées par un brin de raphia naturel[42]. Il est auparavant trempé dans de l'alcool pour éviter les moisissures.

Agneau de Sisteron

Agneau de Sisteron élevé sous sa mère

L'agneau de Sisteron est un agneau élevé sous la mère et originaire des Alpes provençales et de la Drôme provençale pendant 60 jours minimum, ayant un âge compris entre 70 et 150 jours et pesant près de 13 à 19 kg. Issus d'élevages traditionnels, avec des mères de races Mérinos d'Arles, Mourérous ou Préalpes du Sud qui les allaitent au moins pendant deux mois, sur un espace pastoral comptant moins de 10 brebis à l'hectare et comportant au minimum 10 hectares de parcours[43], ces agneaux ont droit, sous le contrôle l'INAO, au label rouge agneau de Sisteron accordé par un décret gouvernemental en date du 3 janvier 2005[44],[45].

Cette exigence de qualité a mis un terme à la pratique de cheptels élevés dans les mêmes conditions mais provenant d'autres régions dont l'ensemble de la Provence, le Massif central et le Piémont. Chaque année, c'étaient près de 400 000 bêtes qui passaient par les abattoirs de Sisteron profitant d'un certain laxisme pour usurper une provenance recherchée[46].

Miel de Provence

Miel de lavande

Le miel de Provence est protégé par un label rouge associé à une indication géographique protégée, tant pour le miel toutes fleurs que pour le miel de lavande et lavandin[47]. L'apiculture mobilise nombre de producteurs. Ils sont estimés à 4 500, dont 700 possèdent entre 70 et 150 ruches. La production régionale est de 2 000 t/an, soit 8 % de la production nationale[48]. Nombre d'entre eux pratiquent la transhumance selon un trajet allant du littoral vers la Haute-Provence. L'été est la saison privilégiée pour le miel de lavande et les ruches sont installées dans une zone limitée au nord par une ligne Montélimar / Digne, avec au sud le mont Ventoux, le plateau d'Albion, la montagne de Lure, les monts de Vaucluse et le massif du Luberon. Le miel toutes fleurs est élaboré dans une vaste zone limitée par Nîmes, Montélimar, Gap, Digne, Nice, Toulon, Marseille et Avignon[49].

Culture et patrimoine

Lieux et monuments

Il subsiste des portions de la route royale construite vers 1782 à la combe Saint-Donat, indiquée par erreur comme voie domitienne sur la carte IGN. Elle est située à proximité de Montfort, venant du Mardaric et allant jusqu’à Châteauneuf en escaladant la Louvière par son flanc sud (la voie domitienne passe le Mardaric au pont des Monges et continue en ligne droite)[50],[51].

Les ruines du château fort (il n’en reste que les soubassements, de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle[52]), sont liées à l’enceinte de l’ancien village, lui-même en ruine[53].

La chapelle Sainte-Madeleine, du XIIe siècle est isolée à 3 km de Chabannes. Ce monument historique inscrit est construit en pierres blanches, et se trouve actuellement au milieu de la forêt. Les murs épais (1,1 m) sont construits dans un appareil de taille moyenne mais régulier ; ils délimitent une nef rectangulaire à trois travées voûtées en berceau. Elle est réparée une première fois en 1675, et abrite des ermites de 1686 à 1792, avant d’être abandonnée[54],[55].

Elle a été restaurée dans les années 1960-1970 : la voûte, qui n’était plus protégée par le toit, disparu, a été rejointoyée, recouverte d’une dalle de béton, et la couverture de lauzes entièrement refaite[54]. Sa façade comporte un arc de décharge et un œil-de-bœuf[55].

L’église Notre-Dame-de-l’Étoile se trouve dans le village ruiné, et est elle-même en ruines : c’est un ancien prieuré du chapitre de Digne. L’abside était en cul-de-four[56].

L’église de l’Exaltation-de-la-Sainte-Croix date du XVIIIe siècle[3].

Personnalités liées à la commune

Héraldique

Blason de Châteauneuf Val Saint Donat

Blasonnement :
« De gueules à un château de deux tours jointes par un entre-mur d'or, maçonné de sable, accompagné de trois roses d'argent, une en chef et deux en flancs, et en pointe, d'un trèfle du même, mouvant de deux palmes d'or. »[57]

Pour approfondir

Bibliographie

  • Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p.
  • Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969

Liens internes

Liens externes

Notes et références

Notes bibliographiques

  • Guy Barruol, Nerte Dautier, Bernard Mondon (coord.), Le mont Ventoux. Encyclopédie d'une montagne provençale 
  1. Jean-Paul Bonnefoy, p.  124.
  2. Jean-Paul Bonnefoy, p.  125.
  3. Jean-Paul Bonnefoy, p. 126
  4. Jean-Paul Bonnefoy, p. 127.
  5. Jean-Paul Bonnefoy, p. 128.

Références

  1. a, b, c et d [Carte IGN]
  2. (fr) Habitants de Châteauneuf-Val-Saint-Donat sur habitants.fr
  3. a et b Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 978-2-7399-5004-7) 
  4. (fr) Distance entre Châteauneuf-Val-Saint-Donat et les plus grandes villes Françaises, Annuaire Mairie
  5. Sismicité dans les Alpes-de-Hautes-Provence
  6. Les chaînons de Digne, Carte très schématique, montrant les rapports entre les chaînons des Baronnies orientales (moitié nord) et ceux de Digne (moitié sud), avec l'avant-pays de la nappe de Digne (partie occidentale), par Maurice Gidon, professeur de géologie à l'Université de Grenoble.
  7. Carte géologique de la France au 1:1 000 000
  8. La Nappe de Digne et les structures connexes,par Maurice Gidon, professeur de géologie à l'Université de Grenoble.
  9. (fr) Station météo la plus proche : Volonne, MSN Météo
  10. (fr) Relevé météo de Volonne, MSN Météo
  11. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume III : Formations dialectales (suite) ; formations françaises § 26638, p 1464
  12. a, b et c Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969, p. 170
  13. Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit., carte 72
  14. Édouard Baratier et Ernest Hildesheimer, « Les fiefs provençaux au XVIIIe siècle », carte 111 et commentaire in Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit.
  15. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-298
  16. Jean-Bernard Lacroix, « Naissance du département », in La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 113
  17. Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p., p 243
  18. (fr) nombre des membres du conseil municipal des communes, Legifrance
  19. Résultats élections municipales 2008 à Châteauneuf-Val-Saint-Donat sur linternaute.com
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  22. a et b EHESS, notice communale de Châteauneuf-Val-Saint-Donat sur la base de données Cassini, consultée le 24 juillet 2009
  23. (fr) Les Juridictions judiciaires des Alpes-de-Haute-Provence, Ministère de la Justice et des Libertés
  24. (fr) Impots locaux à Châteauneuf-Val-Saint-Donat, taxes.com
  25. Loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010 (Légifrance)
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  28. Châteauneuf-Val-Saint-Donat sur le site de l’Insee
  29. (fr) Établissement primaires publics des Alpes-de-Haute-Provence, Inspection académique des Alpes-de-Haute-Provence
  30. Inspection académique des Alpes-de-Haute-Provence, Liste des écoles de la circonscription de Sisteron, publiée le 27 avril 2010, consultée le 31 octobre 2010
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  32. (fr) Site de la cité scolaire Paul Arène, Académie Aix-Marseille, 2010
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  36. (fr) Châteauneuf-Val-Saint-Donat, Archeoprovence, 20 décembre 2010
  37. La charte Bistrot de Pays
  38. L'implantation des Bistrots de pays en France métropolitaine en 2010
  39. (fr) Liste des appellations AOC et IGP à Châteauneuf-Val-Saint-Donat sur INAO
  40. a et b Décret du 14 mars 2007 relatif à l'huile d'olive de Provence AOC, INAO
  41. Les variétés d'olives
  42. Bernard Teyssandier, Connaître les fromages de France du terroir à la table, éditions Jean-Paul Gisserot, 1994, p. 63.
  43. (fr) Site officiel de l'agneau de Sisteron sur agneaudesisteron.fr
  44. (fr) Homologation agneau de Sisteron du 3 janvier 2005 sur agneaudesisteron.fr
  45. (fr) Fiche de l'IGP Label Rouge Agneau de Sisteron, INAO, 20 février 2007
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  47. Site légifrance relatif à la parution au JO de l'arrêté du 30 juillet 2009
  48. Les apiculteurs en Provence
  49. La transhumance des ruches provençales
  50. Madeleine Viré, « La route royale de la Combe de Saint-Donat à Châteauneuf-Val-Saint-Donat construite vers 1782 », in Chroniques de Haute-Provence, Bulletin de la Société scientifique littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 304, 1987, p 91-108
  51. Guy Barruol, Notice consacrée aux ponts de Montfort in Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p 100-101
  52. Raymond Collier, op. cit., p 272
  53. Raymond Collier, op. cit., p 313
  54. a et b Raymond Collier, op. cit., p 118
  55. a et b Arrêté du 30 juin 1997, Chapelle Sainte-Madeleine, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 3 novembre 2008
  56. Raymond Collier, op. cit., p 137
  57. Louis de Bresc Armorial des communes de Provence 1866. Réédition - Marcel Petit CPM - Raphèle-lès-Arles 1994

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Châteauneuf-Val-Saint-Donat de Wikipédia en français (auteurs)

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