Memoires

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Mémoires

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Les mémoires (uniquement au masculin pluriel dans cette acception) sont des œuvres historiques et parfois littéraires ayant pour objet le récit de sa propre vie considérée comme révélatrice d’un moment de l’Histoire. Plus précisément, il s’agit d’un recueil de souvenirs qu’une personne rédige à propos d’évènements historiques ou anecdotiques, publics ou privés, auxquels elle a participé ou dont elle a été le témoin.

Des mémoires ont été écrits depuis l’Antiquité, comme l’illustre l’exemple emblématique des Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César. Puis, le genre s’est établi au Moyen Âge avec Geoffroi de Villehardouin, Jean de Joinville ou Philippe de Commynes, avant de se développer à la fin de la Renaissance, essentiellement en France (exemple : Blaise de Monluc) et jusqu’à l’âge classique, avec La Rochefoucauld, Retz, Saint-Simon. Le genre des Mémoires s’est maintenu jusqu’à aujourd’hui avec de grands textes au XXe siècle (Churchill, De Gaulle), mais aussi avec des témoignages de toute sorte et des récits de vie de célébrités souvent écrits avec l’aide de collaborateurs (Philippe Noiret, Mémoire cavalière). Il en va de même pour les récits de moments hors du commun qui, sans mériter le nom de mémoires parce que la période considérée reste limitée, relèvent de "l’écriture mémorialiste" et ont parfois produit de grands textes littéraires comme ceux d’Ernst Jünger (Orages d'acier) et de Roland Dorgelès (Les Croix de bois) pour la première guerre mondiale, ou de Primo Levi avec Si c'est un homme et Elie Wiesel avec La Nuit sur leur expérience concentrationnaire.

Les Mémoires appartiennent au genre autobiographique qui associe écriture de soi et récit de vie mais ils se distinguent de l’autobiographie définie par la critique moderne par le fait qu’ils mettent l’accent sur le contexte historique de la vie de l’auteur et sur ses actes plus que sur l’histoire de sa personnalité et sa vie intérieure. Les mémoires relèvent donc prioritairement de l’Histoire et de l’historiographie. La qualité littéraire de certains textes les a fait reconnaître comme appartenant à la littérature et dans ce sens on peut parler d’un genre littéraire des Mémoires. Certains mémoires sont d’ailleurs considérés comme des chef-d’œuvres littéraires : c’est le cas des œuvres citées précédemment ou des Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, qui montrent bien la difficulté de la catégorisation entre Mémoires et autobiographie. Le travail sur le style, le questionnement de la mémoire et le souci de parler de l’humanité entière à travers le récit de sa vie sont la marque des Mémoires que la littérature place à l’égal des grandes œuvres des romanciers qui ont d’ailleurs souvent été fascinés par les mémorialistes et qui se sont nourris de leurs lectures comme Stendhal, Balzac, Dumas ou Marguerite Yourcenar.

Une édition de La Guerre des Gaules de 1783.

Sommaire

Caractéristiques du genre

Une œuvre autobiographique

Les mémoires sont un genre littéraire au croisement de l’autobiographie, de l’histoire et du journal intime[1]. Ils sont constitués de notes prises sur le vif, de pièces historiques (extraits de journaux, témoignages, correspondance…), de récits rétrospectifs en prose dans lesquels l’auteur assume son propre récit et prétend restituer la vérité des événements vécus.

La différence majeure entre l’autobiographie et les mémoires réside dans la nature des faits racontés : dans le premier cas, le récit est centré sur la vie privée de l’auteur ; dans le second, sur son époque. Dans les mémoires, l’auteur raconte sa propre vie mais en axant son récit sur des faits historiques auxquels il a assisté en qualité de témoin ou pris part en tant qu’acteur. Les mémoires permettent donc à celui qui les compose de mêler vie privée et vie publique mais en donnant plus de relief à la seconde. L’auteur emploie ce biais pour apporter son propre témoignage et éclairage sur une période historique déterminée – et bien souvent, profiter de l’occasion pour rappeler son action.

Une source historique majeure

Clio, Muse de l’Histoire

Bien qu’il ne soit pas toujours d’une exactitude irréprochable - le mémorialiste n’est pas un modèle d’impartialité - les mémoires ont une valeur indéniable dans la connaissance historique. La production des mémoires se développe en dehors de l’historiographie officielle et contre elle. C’est un témoignage direct de la haute noblesse, le compte rendu d’une expérience personnelle, dans la politique et dans la guerre[2]. Le mémorialiste est par nature plus proche que l’historien des évènements qu’il décrit. Il verbalise les mille détails d’un fait, les choses vues ou entendues - circonstances évanouies et donc hors de portée de l’historien.

Les mémoires ne doivent pas être confondus avec les chroniques. Le chroniqueur est comme le mémorialiste contemporain des évènements qu’il relate, mais n’intervient pas dans les affaires publiques. Le chroniqueur consigne les faits historiques dans l’ordre de leur déroulement tandis que le mémorialiste est beaucoup plus libre dans la forme de son œuvre.

Le mémorialiste

Les premiers mémorialistes de l’Antiquité étaient issus du monde politique ou militaire, milieux lettrés de l’époque. Au Moyen Âge, les mémorialistes appartiennent à la haute noblesse. La rédaction de mémoires est un coup d’œil rétrospectif et la conséquence d’une retraite, subie ou volontaire. C’est aussi très souvent une œuvre de maturité. Le mémorialiste s’oppose à l’historiographe de profession, souvent de basse extraction, dont la plume est inféodée à son commanditaire[2]. Au fur et à mesure de la démocratisation de la culture, la base des mémorialistes s’est considérablement élargie et le genre s’est banalisé. Aujourd’hui on confond mémoires et souvenirs. Nombre d’entre eux fleurissent chaque année sous cette étiquette (ce sont en réalité des autobiographies) écrites (ou dictées) par des personnalités du monde de la chanson, du cinéma, de la télévision.

Premiers mémoires

Les premiers mémoires datent de la Grèce antique. Dans l’Anabase, Xénophon (426 ou 430 av. J.-C.-v. 355 av. J.-C.) raconte l’expédition de Cyrus le Jeune et de la retraite des Dix Mille, campagne à laquelle il prit part[3]. On sait que le roi Pyrrhus Ier (v. 318272 av. J.-C.) rédigea plusieurs mémoires sur l’art de la guerre qui ont été perdus. Les mémoires étaient très répandus chez les Romains qui les appelaient commentaires. Les plus illustres citoyens consignaient les souvenirs de leur vie publique ou militaire. Sylla, Lucullus, César ont rédigé des Commentaires. Les 22 livres de commentaires de Sylla, terminés à la veille de sa mort, ainsi que ceux de Lucullus sont perdus[4].

Les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César sont un modèle du genre[5]. Littéralement aide-mémoires, ils sont rédigés dès la fin de la campagne en 52 av. J.-C. en réponse aux attaques et aux intrigues de ses adversaires[6]. C’est une œuvre de propagande, bien que le dictateur n’ait pas trahi la vérité. Le style clair et concis a été loué par les grands orateurs romains Cicéron et Quintilien. Les Commentaires sur la Guerre civile, également de la main du futur Imperator, rapportent les évènements des années 4948 av. J.-C. lors de la guerre civile qui opposa Jules César et ses partisans à Pompée[7].

Valère Maxime (Ier siècle av. J.-C.), contemporain de Tibère, est l’auteur Des faits et des paroles mémorables[8]. Ce recueil d’anecdotes en neuf livres pille les œuvres d’historiens de l’époque. Libanios (314394) est un auteur grec tardif et un grand rhétoricien. Son 1er discours[9], écrit en 374, repris, révisé, augmenté tout au long de sa vie, mêle la peinture d’époque au récit autobiographique. Procope (v. 500-560) est l’auteur de récits détaillés du règne de l’empereur Justinien (483-565), notamment de Discours sur les Guerres[10] et de l’Histoire secrète[11]. Ces mémoires à la paternité incertaine et à l’authenticité douteuse sont une charge violente contre l’Empereur et sa femme Théodora[12].

Mémorialistes du Moyen Âge

Les premiers mémoires en langue française sont des récits de la 4e croisade (1202-1204). On les doit à Robert de Clari et Geoffroi de Villehardouin. Robert de Clari est un petit propriétaire péronnais. Il prit part à la croisade avec son seigneur Pierre d’Amiens. Sa Conquête de Constantinople, écrite en dialecte picard, relate les choses vues ou entendues au cours de l’expédition[13]. Geoffroi de Villehardouin, maréchal de Champagne au moment où il prend la croix, est également l’auteur d’une Histoire de la conquête de Constantinople. Contrairement à Clari, Villehardouin est de la noblesse et occupe un rôle de premier plan dans les évènements qu’il décrit, ce qui donne à son ouvrage une grande valeur historique[14].

Jean de Joinville (1224-1317) est l’auteur d’une Vie de Saint Louis[15], hagiographie entreprise à la demande de Jeanne Ire de Navarre. Cet ouvrage est achevé en 1309. Joinville, qui fut l’ami de Saint Louis, honore la mémoire du roi en puisant dans ses souvenirs. De nombreux épisodes sont des récits personnels de la 7e croisade à laquelle a pris part Joinville[16]. Olivier de la Marche (1425-1501 ou 1502) est un officier bourguignon. Ses mémoires[17] couvrent les évènements majeurs de l’histoire de France du XVe siècle : entrevue de Montereau entre le futur Charles VII et Jean Sans Peur, la succession de Philippe le Bon, le traité d’Arras, la fin de la Guerre de Cent ans. Il est aussi témoin du ballotage des Flandres entre le royaume de France et la dynastie des Habsbourgs.

Philippe de Commynes (1445-1511) en prologue de ses mémoires[18] publiés en 1524 et 1528, justifie ses intentions de mémorialiste : « Écrire ce que j’ai su et connu des faits du roi Louis Onzième ». L’indépendance de jugement, l’impartialité de l’observation ont fait la fortune de cet ouvrage[19]. Commynes est moins un mémorialiste faisant œuvre de témoignage qu’un historien et un juge des hommes et des faits de son temps. Sa démarche n’est pas très éloignée de celle d’un moraliste[20].

Mémorialistes de la Renaissance

Fleuranges (14911537), dit le « Jeune Adventureux », est de toutes les campagnes sous François Ier. Il se distingue à Marignan puis partage la captivité du roi, qu’il met à profit pour écrire ses Mémoires, édités seulement en 1735. La naissance du protestantisme est une révolution spirituelle, et le prélude aux guerres de religion. Les mémoires de Martin Luther (1483-1546), le père de la Réforme, sont apparus en 1835 grâce au travail de Michelet[21]. Blaise de Monluc (1500-1577) est seigneur de Montluc, homme de lettres et gouverneur de Guyenne. Ayant participé aux guerres d'Italie et aux guerres de religion, il écrit à la fin de sa vie ses Commentaires, qualifiés par Henri IV de « Bible du soldat ».

Pierre de L'Estoile (1546-1611), magistrat au Parlement de Paris, commence le 30 mai 1574, jour de la mort de Charles IX, la rédaction de ses Registres journaux. Pendant 30 ans, sa plume infatigable consigne les événements des règnes d’Henri III et d’Henri IV, jusqu’à sa mort. Brantôme, Agrippa d'Aubigné se collent eux aussi à la fin de leur vie au jeu des mémoires. Marguerite de Valois (la Reine Margot), témoin de la Saint-Barthélemy et de la révolution des provinces contre le roi d’Espagne, laisse des mémoires éclairants sur la cour des Valois. Guillaume de Saulx-Tavannes, lieutenant du roi Henri III en Bourgogne, se distingua pendant la Ligue. Ses Mémoires historiques couvrent les années 1560 à 1596 et sont imprimés à Paris en 1625. Les Mémoires de Sully, ministre d’Henri IV, sont des leçons d’économie[22]. Ils sont rédigés à la deuxième personne. Ces mémoires contiennent Le Grand Dessein, un plan complet de réorganisation des États européens dirigés par un Conseil général[23].

François de Bassompierre (1579-1646), maréchal de France sous les règnes d’Henri IV et de Louis XIII, se distingue par ses faits d’armes et son goût pour la chasse. Ses Mémoires pleins d’anecdotes et d’esprit ont plus tard révélé sa vocation de mémorialiste à Saint-Simon. Barbey d’Aurevilly les lisait avec délices. Le maréchal Louis de Pontis (1583-1670) a servi dans les armées 56 ans, sous les règnes de Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Il se retire à Port-Royal-des-Champs pour écrire ses mémoires. On y trouve un tableau très noir du ministère Richelieu.

En Italie, Benvenuto Cellini (1500-1571) sculpteur florentin de la Renaissance, est l’auteur de mémoires sur sa vie intitulés Vie de Benvenuto Cellini par lui-même. Ces mémoires servent à « compléter » Le Vite de Vasari, où Cellini n’est pas mentionné parmi les meilleurs peintres, sculpteurs et architectes italiens.

Mémorialistes de l’Ancien Régime

Mémorialistes du Grand Siècle

Le Grand Siècle est une époque faste pour les mémorialistes. Autour de 1675, beaucoup d’acteurs de la Fronde, vieillis et mis à l’écart par Louis XIV, rédigent leurs souvenirs[24]. La publication de mémoires devient une mode littéraire : on recense pas moins de 260 titres[25]. Ce fleurissement s’explique par l’histoire de France : la Fronde, la régence d’Anne d’Autriche, la politique de Mazarin puis la montée en puissance du jeune Louis XIV sont des évènements riches en intrigues, complots, histoires secrètes, qui font le sel des mémoires de cette époque. Dès leur parution « pirate » en 1662, les Mémoires de La Rochefoucauld (1613-1680) sont unanimement applaudis. Ces mémoires, dont la composition précède les fameuses Maximes, commencent comme une autobiographie sous le règne de Louis XIII et s’achèvent à la fin de la Fronde en 1653. Ils décrivent une histoire digne d’un roman d'aventures et un pays au bord de la guerre civile. L’auteur narre ses exploits romanesques au service de la reine Anne d’Autriche, sa rivalité avec Richelieu puis Mazarin. La Fronde y est analysée avec une lucidité de moraliste.

Le cardinal de Retz.

Les Mémoires de l’ambitieux cardinal de Retz (1613-1679), entrepris peut-être à la demande de Madame de Sévigné[26], paraissent après sa mort en 1717. Ces Mémoires, dont le projet initial était une simple autobiographie[27], font alterner portraits, études psychologiques, récit d’évènements, analyses politiques. Plutôt que d’expliquer les ressorts de l’histoire, la volonté de Retz a été de tâcher de comprendre pourquoi il a échoué si complètement[28]. Les contrevérités sont nombreuses[29] mais l’ouvrage continue de jouir d’une grande réputation pour ses qualités littéraires et la plume assassine de l’auteur. Françoise de Motteville (1615-1689), première femme de chambre d’Anne d’Autriche, est l’auteur de mémoires[30] très factuels. Françoise de Motteville, qui fut le témoin quotidien de la vie de la reine, a tenu journal de ce qu’elle voyait et entendait. C’est ce journal qui a été publié sous le titre de Mémoires. Ceux-ci ont une valeur historique importante : du fait de la position privilégiée de l’auteur, les faits, rapportés avec franchise et bonne foi, sont nombreux, authentiques et de première main. Ce souci tyrannique de tout dire, de tout éclairer, fait le mérite et le défaut de son ouvrage : l’auteur ne recule pas devant le détail bavard, ce qui en rend la lecture fastidieuse et aride.

Roger de Bussy-Rabutin (1618-1693), le cousin turbulent de Marie de Sévigné, auteur d’un scandale avec son Histoire amoureuse des Gaules, qui lui valent en 1665 la disgrâce royale et l’embastillement, est libéré un an plus tard puis exilé pendant 16 ans dans ses terres de Bourgogne. Pour se consoler d’avoir interrompu sa carrière militaire et son ascension à la Cour, Bussy-Rabutin y rédige ses Mémoires, qui reflètent bien son caractère aventureux et son goût pour la galanterie. Tallemant des Réaux (1619-1692) est l’auteur des Historiettes, recueil de courtes biographies d’hommes et femmes illustres de son temps (écrivains, hommes d’État, courtisanes), précieux pour l’histoire littéraire du XVIIe siècle. D’abord publiés clandestinement, ils seront révélés en intégralité en 1834. Nicolas Fontaine (1625-1709) est l’auteur de précieux Mémoires pour servir à l’histoire de Port-Royal publiés en 1725.

Le mémorialiste Saint-Simon

La liste des mémorialistes de cette époque est sans fin : citons Marie de Nemours, Gourville, Boulainvilliers, Hortense et Marie Mancini, la Grande Mademoiselle, Montrésor, La Fare, la princesse Palatine, Saint-Réal, Le Nain de Tillemont, Madame de Lafayette, la marquise de Caylus, les Mémoires de l’abbé de Choisy habillé en femme.

La mode est également aux pseudo-mémoires, dont Gatien de Courtilz de Sandras s’est fait une spécialité. Les Mémoires de D’Artagnan est son ouvrage le plus connu. Antoine Hamilton est l’auteur des Mémoires de la vie du comte de Grammont qui retrace le parcours de son beau-frère Philibert de Gramont, aristocrate français, à la Cour d’Angleterre sous le règne de Charles II. Les mémoires donnent également naissance à un autre genre littéraire : le roman-mémoires, dont Marie-Catherine de Villedieu est l’inventrice avec ses Mémoires de la vie de Henriette-Sylvie de Molière (1671).

Torcy (1665-1746), secrétaire d'État aux Affaires étrangères sous Louis XIV, est l’auteur de Mémoires qui sont des leçons de politique[22]. Saint-Simon les fait recopier pour son usage, et Voltaire s’en servira pour son Siècle de Louis XIV. Le marquis de Dangeau (1638-1720) est l’auteur d’un vaste Journal où il décrit pendant 30 ans la vie à la cour de Versailles à la fin du règne de Louis XIV. Ces mémoires médiocres sont plus connus pour avoir servi de point de départ à ceux du grand mémorialiste Saint-Simon (Additions au Journal de Dangeau)[31].

Saint-Simon (1675-1755) a fréquenté la Cour du roi Soleil sans jouer de rôle politique majeur, à son grand regret et malgré plusieurs tentatives ratées pour occuper des postes. Réduit à l’observation, Saint-Simon enregistre tout et restitue en un grand « miroir historial » les dernières décennies du temps de Louis XIV, la Régence et l’histoire de sa vie. La première édition complète paraît en 1829-1830. Ces Mémoires sont l’œuvre monumentale d’un génie, moraliste virulent et peintre incomparable. L’occasion est belle de prendre sa revanche, et l’auteur répand sa hargne dans un style passionné jusqu’à la violence (nombreux portraits-charges). Leur influence s’étend sur des personnalités aussi diverses que Chateaubriand, Proust, Stendhal, les Goncourt, Barbey d’Aurevilly, Jules Renard, Colette, Marguerite Yourcenar.

Mémorialistes de la fin de l’Ancien Régime

Un grand nombre de mémoires sont issus du XVIIIe siècle. Si beaucoup sont des témoignages intéressants et présentent un intérêt historique, aucun ne peut prétendre au rang de chef-d’œuvre littéraire. C’est l’époque des salons et nombre de ces ouvrages sont des reflets de la vie littéraire.

Le Journal et mémoires du marquis d’Argenson reflète l’histoire politique du règne de Louis XV. Le mémorialiste se fait volontiers moraliste. Le comte de Saint-Priest occupe des postes sous Louis XV et Louis XVI. Ses Mémoires variés font alterner campagnes militaires et vie de cour. Les Mémoires sur Louis XV et Madame de Pompadour de Madame du Hausset décrivent les corruptions à la tête du royaume. Les mémoires de Duclos[32] ou d’Alexandre de Tilly[33] peignent les mœurs de la fin du XVIIIe siècle. Besenval, membre du cercle privé de la Reine, est un témoin intéressant de la vie de la Cour sous Louis XVI, et de l’agonie de l’Ancien Régime. Il laisse des mémoires scandaleux[34], tout comme le cardinal de Bernis[35]. La baronne d’Oberkirch écrit des Mémoires sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789. Lauzun laisse des Mémoires sur la cour riches en histoires galantes.

Les grands écrivains de l’époque ont laissé des mémoires souvent anecdotiques. Les Mémoires de jeunesse de Marguerite de Staal-Delaunay concernent les années de Régence. Voltaire, suite à sa brouille avec Frédéric II de Prusse, rédige des mémoires pleins de ressentiment et d’admiration[36]. Marmontel est l’auteur de Mémoires d’un père pour l’éducation des ses enfants publiés après sa mort. Les Contre-confessions. Histoire de Madame de Montbrillant de Louise d'Épinay[37] sont un roman à clefs autobiographique, rédigé à l’aide de Grimm et de Diderot, en réponse aux Confessions de Rousseau. Les Mémoires de Beaumarchais sont loués par Voltaire[38].

Félicité de Genlis (1746-1830) brosse avec nostalgie les mœurs et les rêves de la société aristocratique d’Ancien Régime à la veille de la Révolution[39]. Dans son salon de la rue de Bellechasse à Paris, elle reçoit les écrivains de son temps et des opposants à la monarchie absolue : on croise dans ses mémoires Marie Du Deffand, Voltaire, Rousseau, Mme Du Barry, Talleyrand. Son ouvrage entremêle anecdotes et analyses, et témoigne de la « douceur de vivre » : art raffiné de la fête et du divertissement, art de la conversation, rituels mondains, vie littéraire animée.

Madame Campan (1752-1822), femme de chambre de Marie-Antoinette qu’elle sert jusqu’en 1792, est l’auteur de mémoires qui sont un témoignage unique sur l’Ancien Régime, la Révolution, la vie quotidienne et la personnalité de la Reine[40]. Les mémoires d’Henriette-Lucie Dillon, marquise de La Tour du Pin Gouvernet, épouse du comte de Gouvernet (marquis de La Tour du Pin en 1825) informent sur la fin de l’Ancien régime, la Révolution, la vie sous le Consulat et l’Empire. Des pages relatent l’aventure de l’exil en Amérique, où Henriette-Lucie mène brièvement une vie de campagne et se lie d’amitié avec les Indiens[41].

Mémorialistes de la Révolution et du Directoire

Rivarol, Mémoires contre-révolutionnaires

La révolutionnaire Madame Roland (1754-1793), victime de la purge de 93, a composé ses mémoires dans l’urgence[42]. Les Mémoires de Madame la duchesse de Tourzel, gouvernante des enfants de France de 1789 à 1795 relatent la fuite de Varenne et la détention à la Tour du Temple.

Rivarol (1753-1801), esprit fin et mordant, a le goût de la polémique. Il prend la défense de la monarchie dans ses Mémoires contre-révolutionnaires, recueil de ses articles du Journal politique et national.

La marquise de La Rochejaquelein (1772-1857) est l’auteur des mémoires les plus célèbres consacrés à la guerre de Vendée[43]. Ils inspireront Balzac pour ses Chouans et Barbey d'Aurevilly pour son Chevalier Des Touches.

Les Mémoires de Paul Barras (1755-1829) couvrent la Révolution et la période du Directoire. Louis-Mathieu Molé (1781-1855) a écrit ses Souvenirs de jeunesse, 1793-1803.

Mémoires d’artistes, d’agents du roi et d’aventuriers

Parmi les mémoires notables de ce temps, il faut citer l’œuvre de trois aventuriers : Giuseppe Gorani[44], Casanova (Histoire de ma vie) et le prince de Ligne.

Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842), la célèbre artiste, peintre officiel ayant fui la Révolution, est aussi l’auteur des Mémoires d’une portraitiste. Lorenzo da Ponte, librettiste de l’Opéra de Vienne, ayant collaboré avec Mozart, a écrit les siens.

Certains agents du roi, comme Claude de Forbin et Scipion de Castries (tous deux de la Marine royale), le marquis de La Maisonfort (Mémoires d’un agent royaliste), Canler (chef du service de sûreté) ont laissé des mémoires qui éclairent sur leurs fonctions.

Mémorialistes du XIXe siècle

Mémoires autour de Napoléon Ier

L’exil à Sainte-Hélène de Napoléon Ier donne lieu à des confidences de l’empereur déchu, recueilles par ceux qui l’accompagnent : Henri Gatien Bertrand, Gaspard Gourgaud, Charles-Tristan de Montholon, Pons de l'Hérault et surtout Emmanuel de Las Cases. Le Mémorial de Sainte-Hélène[45] est le fruit d’entretiens quasi-quotidiens de Las Cases avec l’Empereur. L’ouvrage, qui jouit d’une notoriété immense, est plus fidèle à Napoléon qu’à la vérité historique[46].

Les guerres napoléoniennes et la vie militaire sont documentées par le colonel Marcellin de Marbot, le général Hugo (Mémoires sur la guerre d’Espagne), Lavalette. La vie intime du Corse est racontée dans les mémoires de Bourrienne, intime de Napoléon et dans ceux de Louis Constant Wairy son valet de chambre. L’impératrice Joséphine est le sujet des Mémoires de Georgette Ducrest et des Mémoires de Mademoiselle Avrillion, sa première femme de chambre. La reine Hortense, belle-fille de Napoléon, a pris la plume pour ses propres Mémoires.

Mémoires littéraires et souvenirs

À l’étranger certains auteurs de qualité ont soin d’écrire leur vie. En Italie nous avons les mémoires de Goldoni, de Pellico (Mes prisons), de Leopardi, et la Vita d’Alfieri. En Allemagne ceux de Goethe (Poésie et vérité). En Angleterre, Thomas Moore rédige les mémoires posthumes de Byron en marge du journal et de la correspondance du grand poète.

Né sous Louis XV, mort sous Louis-Philippe, Talleyrand (1754-1838) incarne le cynisme et l’ambition dans les affaires publiques. Il connaît huit régimes, six souverains et devient six fois ministre des Affaires étrangères. Son parcours est cousu de trahisons (contre le clergé, contre Napoléon, contre Charles X) et de reniements pour s’accrocher au pouvoir et durer. Son talent de parfait opportuniste l’amène à composer des Mémoires, qui le montrent soucieux de la grandeur de l’État. Talleyrand n’écrit pas pour raconter sa vie ou les événements de son époque, mais pour le temps présent. C’est le contraire de Chateaubriand (1768-1848), homme d’État manqué, dont les imposants Mémoires d'outre-tombe (son chef-d’œuvre) visaient d’abord à une publication posthume[47]. L’œuvre hésite en plusieurs endroits entre mémoire et fiction. Leur rédaction s’étale sur plus de 30 ans. Il met en scène sa vie d’écrivain voyageur, exilé, professeur, ambassadeur, ministre. Il s’y montre royaliste convaincu et grand admirateur de Napoléon, auquel il consacre une bonne partie de son livre.

Les Récits d’une tante, Mémoires de la comtesse de Boigne née d’Osmond (1781-1866) reflètent les évolutions de la vie mondaine entre la fin de l’Ancien Régime et la fin de la monarchie de Juillet. Durant sa longue existence, elle voit défiler onze règnes et régimes différents. Son salon parisien de l’hôtel de Lannion, puis de la rue d’Anjou, ses dîners du dimanche soir à Châtenay, ont accueilli les grands acteurs de la vie littéraire, politique et diplomatique de son temps. Proust s’est inspiré d’elle pour sa duchesse de Guermantes et de ses mémoires pour décrire la vie des salons. Leur première publication date de 1907.

La princesse Dorothée de Courlande (1793-1862), duchesse de Dino, est réputée pour sa haute intelligence et sa grande beauté. Elle relate son existence haute en couleurs dans les sphères de l’aristocratie européenne dans des Mémoires qui la révèlent écrivain. Les gloires de l’époque ne manquent pas d’écrire leurs mémoires : Alexandre Dumas (Mes Mémoires), George Sand (Histoire de ma vie). Victor Hugo laisse des mémoires à l’image de sa personne, Choses vues, une œuvre décousue allant de 1830 à 1885. Stendhal, ignoré de son vivant, masque à peine les siens dans Vie de Henry Brulard. Il laisse en outre des Souvenirs d’égotisme. Les mémoires des célèbres criminels Lacenaire et Vidocq sont de vrais feuilletons et rencontrent le succès.

Les Mémoires de Vidcoq influencent notamment les personnages de Vautrin (dans Balzac), de Dupin (Edgar Poe), et de Jean Valjean (Victor Hugo).

Les recueils de souvenirs fleurissent en cette période : Marie d'Agoult, Tocqueville, Maxime Du Camp, Ernest Renan, Barbey d'Aurevilly (Memorandum). Gustave Flaubert avec Mémoires d’un fou livre une autobiographie lyrique et anticipée - il l’écrit à 18 ans - et Novembre, qui participe de la même inspiration.

Les compositeurs Hector Berlioz et Charles Gounod ont laissé des mémoires, qui mêlent l’autobiographie aux considérations artistiques et à l’esthétique musicale. Horace de Viel-Castel rédige des mémoires caustiques sur le Second Empire[48]. La fin de siècle et la Belle Époque sont abondamment commentées. Jules et Edmond de Goncourt ont laissé un monumental Journal, Mémoires de la vie littéraire devenu célèbre pour son fiel. Louise Michel (1830-1905), écrivain et militante anarchiste, a rédigé La Commune, Histoire et souvenirs et des Mémoires. Judith Gautier a écrit Le Collier des jours, Robert de Montesquiou Les Pas effacés. Les célèbres danseuses Cléo de Mérode et Isadora Duncan ont rédigé leurs souvenirs. Enfin, il convient de citer les mémoires de Jean-Marie Déguignet, unique dans le sens ou elles ont été écrites par un homme du peuple: un paysan breton autodidacte passioné et anticonventionel qui nous livre un témoignage précieux sur le second empire et la troisième république tel qu'ils étaient vécu dans les classes populaires.

Mémoires et souvenirs du XXe siècle

Mémoires d’hommes d’État et leaders politiques

La frontière devient floue entre journal, mémoires, souvenirs et récits autobiographiques. Certaines œuvres restent des mémoires de tradition. Charles de Gaulle (1890-1970) est l’auteur de Mémoires de guerre et de Mémoires d’espoir, œuvres consciencieuses, ornées d’un grand style. Son homologue britannique Winston Churchill (1874-1965), lauréat du prix Nobel de littérature en 1953, est mémorialiste reconnu et historien respecté. Valéry Giscard d'Estaing est l’auteur de mémoires sur son septennat (Le pouvoir et la vie). Certains leaders spirituels et politiques, comme Gandhi, Nehru, Thomas Edward Lawrence, Tenzin Gyatso (l’actuel Dalaï lama) ou Malcolm X, ont laissé des autobiographies engagées.

André Malraux (1901-1976) est l’auteur d'Antimémoires, première partie du Miroir des limbes, publiés en 1967. Les Antimémoires sont un genre en soi. L’auteur définit son ouvrage comme des mémoires en négatif : "J’appelle ce livre « Antimémoires », parce qu’il répond à une question que les Mémoires ne posent pas, et ne répond pas à celles qu’ils posent." Les Antimémoires mêlent récits fictifs, vrais et faux souvenirs, rêveries et méditations[49]. Malraux publie aussi en 1971 Les Chênes qu’on abat, ouvrage de souvenirs et de réflexions, fruits d’entretiens avec le général de Gaulle.

Récits et carnets de guerre

La Première Guerre mondiale mobilise toute une génération d’écrivains. Les œuvres autobiographiques et parfois romancées de Henri Barbusse (Le Feu), Ernst Jünger (Orages d'acier), Louis-Ferdinand Céline (Casse-pipe, Carnet du cuirassier Destouches), Roland Dorgelès (Les Croix de bois), Blaise Cendrars (La Main coupée), Maurice Genevoix (Ceux de 14) font état de cette expérience traumatisante.

Des polémiques naissent à propos de ces œuvres qui mélangent témoignage et littérature, la plus importante d’entre elles étant déclenchée par la publication en 1929 du monumental essai de Jean Norton Cru intitulé Témoins[50] : les livres de Dorgelès et de Barbusse notamment sont vivement critiqués, provoquant de virulentes réactions de la part des intéressés[51].

Mémoires de la Seconde guerre mondiale

L’expérience des camps de concentration a donné lieu à de nombreux témoignages. Primo Levi a écrit Si c’est un homme, récit de son expérience à Auschwitz. Elie Wiesel relate la sienne dans La Nuit. Citons également Le Grand Voyage de Jorge Semprún, Le sang de l’espoir de Samuel Pisar, Le Requiem de Terezin de Joseph Bor, L’Espèce humaine de Robert Antelme, les œuvres de Charlotte Delbo et celles de Imre Kertész.

Proches des mémoires, on trouve les récits de combattants de l’Armée de l’air Pierre Clostermann (Le Grand Cirque), Antoine de Saint-Exupéry (Pilote de Guerre, Lettre à un otage), ceux de l’Armée de terre Sven Hassel (La légion des damnés) et Joseph Kessel (Le Bataillon du Ciel) ou de l’US Air Force avec Moritz Thomsen (Mes deux guerres). La Résistance française est documentée dans les œuvres de Louis Aragon (Le Musée Grévin, La Diane française), Marc Bloch (L’Étrange défaite) et Joseph Kessel (L’Armée des ombres). Alain Robbe-Grillet (Le Miroir qui revient) et François Cavanna (Les Russkoffs) ont livré des témoignages à propos du Service du Travail Obligatoire. Lors de sa détention, le SS commandant d’Auschwitz Rudolf Höß a rédigé des mémoires publiés en 1958[52]. Ernst Jünger a livré dans ses journaux de guerre publiés en 1949 un tableau personnel de la campagne de France de 1940 du côté allemand ainsi que de son expérience d’officier d’Occupation à Paris.

Récits autobiographiques

Le mélange des genres s’accentue. La distinction entre mémoires, souvenirs, autobiographie (et parfois la fiction) devient floue. Les écrivains entreprennent des récits autobiographiques plutôt que des mémoires : François Mauriac (Mémoires intérieurs, Nouveaux Mémoires intérieurs), Blaise Cendrars (L’Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer, Le Lotissement du ciel), Simone de Beauvoir (Mémoires d’une jeune fille rangée, La Force de l’âge), Sartre (Les Mots), Bianca Lamblin (Mémoires d’une jeune fille dérangée), Charles Bukowski (Souvenirs d’un pas grand-chose).

De nombreux récits se concentrent sur les années d’apprentissage. Les écrivains n’hésitent pas à donner une tournure romanesque aux souvenirs de leur enfance : Marguerite Yourcenar (trilogie Le Labyrinthe du monde), Marcel Pagnol (romans autobiographiques des Souvenirs d'enfance), Albert Cohen (Ô vous, frères humains), Julien Green (Souvenirs des jours heureux). Georges Perec dans W ou le souvenir d'enfance fait alterner un chapitre sur deux une fiction et un récit autobiographique.

Mémoires de célébrités

Par abus de langage, les médias qualifient de mémoires indifféremment tout texte autobiographique ou recueil de souvenirs. Les mémoires de musiciens ou de leurs proches (amis, producteurs, managers) sont une tendance : Billie Holiday, Miles Davis, Johnny Cash, Nick Mason, Bill Wyman, Andrew Loog Oldham[53], Ronnie Spector[54], Dee Dee Ramone, Sting, Bob Dylan[55] et bientôt Ron Wood. Les mémoires de Keith Richard[56] sont annoncés. De grands cinéastes ont pris la plume et rédigé l’histoire de leur vie (Josef von Sternberg, Charles Chaplin), imités par de nombreux comédiens : Arletty, Marlène Dietrich, Jean Marais, Jean-Claude Brialy. Le monde de la télévision est représenté : Michel Drucker, Thierry Ardisson, Patrick Sébastien. Les sportifs ne sont pas en reste : Raymond Kopa, Michel Platini, Dominique Rocheteau.

Mémoires d’anonymes

Régulièrement des personnalités anonymes entreprennent d’écrire leurs mémoires en raison de leur vie édifiante, de la singularité de leur profession passée, de leur ancienne appartenance à une organisation criminelle ou à une organisation gouvernementale dont les rouages sont mal connus : mémoires d’anciens agents de la CIA (Robert Baer…), mémoires d’agents secrets (Pierre-Henri Bunel, Pierre Martinet…), mémoires de yakuza, mémoires de geisha (Yuki Inoue, Mineko Iwasaki) etc.

Œuvres de fiction

Le genre des mémoires a souvent influencé les procédés dramatiques de l’écriture romanesque. De nombreux romans se présentent comme les mémoires (ou l’autobiographie) de personnages fictifs. Ce parti pris renforce la réalité de l’illusion. Quelques exemples :

N.B. Pour les mémoires fictifs de personnages réels (comme les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar) consulter l’article des pseudo-mémoires.

Notes

  1. et même des lettres et de l’épopée, d’après Gallica [1].
  2. a  et b Jean Lafond, La Rochefoucauld, Mémoires, p. 8.
  3. Ἀνάϐασις (Anabasis) [2].
  4. Imago Mundi.
  5. Commentarii de Bello Gallico, [3].
  6. Maurice Rat, Jules César, La guerre des Gaules, p. 5.
  7. De bello civile, [4].
  8. Factorum dictorumque memorabilium libri IX, [5].
  9. Oration I.
  10. Ἱστορίαι ou Ὑπὲρ τῶν πολέμων λόγοι / De Bello Gottorum [6].
  11. Ἀνέκδοτα / Historia arcana [7].
  12. voir Laura Knight-Jadczyk, Vérité ou Mensonge.
  13. Albert Pauphilet, Historiens et chroniqueurs du Moyen-Âge, p. 3.
  14. Albert Pauphilet, Historiens et chroniqueurs du Moyen-Âge, p. 85.
  15. Jehans de Joinville, Livre des saintes paroles et des bons faiz de nostre roy saint Looys.
  16. Albert Pauphilet, Historiens et chroniqueurs du Moyen-Âge, p. 197.
  17. Mémoires de messire Olivier de la Marche, Lyon, 1562.
  18. Les Mémoires de messire Philippe de Comines, chevalier, seigneur d’Argenton, sur les principaux faicts et gestes de Louis onzième & de Charles huictième son fils, roys de France.
  19. Marmontel, Élém. litt. Œuv. t. VIII, p.  345 « La première place entre les mémoires expressément écrits pour servir à l’histoire me semble due à ceux de Commines, pour leur solidité, leur ingénuité et leur vérité lumineuse ».
  20. Albert Pauphilet, Historiens et chroniqueurs du Moyen-Âge, p. 947.
  21. Mémoires de Luther écrits par lui-même, traduits et mis en ordre par Jules Michelet.
  22. a  et b Marmontel, Élém. litt. Œuv. t. VIII, p. 349.
  23. Sully sur Imago Mundi.
  24. Michel Pernot, Cardinal de Retz, Mémoires, p. 38.
  25. contre 80 titres environ pour le XVIIe siècle Jean Lafond, La Rochefoucauld, Mémoires, p. 7.
  26. Sur l’identité de la confidente, v. Michel Pernot, Cardinal de Retz, Mémoires, p. 37.
  27. Ces mémoires s’intitulent au départ Vie du cardinal de Rais, Michel Pernot, Cardinal de Retz, Mémoires, p. 41.
  28. Michel Pernot, Cardinal de Retz, Mémoires, p. 39.
  29. Sur la sincérité de Retz, v. Michel Pernot, Cardinal de Retz, Mémoires, p. 43.
  30. Mémoires pour servir à l’histoire d’Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII Roi de France & de Navarre, Par Madame de Motteville Une de ses Favorites.
  31. Mémoires de Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon [8].
  32. Mémoires pour servir à l’histoire des mœurs du XVIIIe siècle.
  33. Mémoires du comte Alexandre de Tilly pour servir à l’histoire des mœurs de la fin du XVIIIe siècle.
  34. Mémoires du baron de Besenval sur la cour de France.
  35. Mémoires et lettres de François-Joachim de Pierre, Cardinal de Bernis (1715-1758), publiés avec l’autorisation de sa famille, d’après les manuscrits inédits par Frédéric Masson.
  36. Mémoires pour servir à la vie de M. De Voltaire, écrits par lui-même.
  37. également publié en 1818 dans une édition tronquée, sous le titre Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay [9].
  38. « Les mémoires de Beaumarchais sont ce que j’ai jamais vu de plus singulier, de plus fort, de plus hardi, de plus comique, de plus intéressant », Voltaire, lettre, 3 janv. 1774.
  39. Genlis, Mémoires inédits sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours.
  40. Mémoires de madame Campan, première femme de chambre de Marie-Antoinette.
  41. La Tour du Pin, Mémoires. Journal d’une femme de cinquante ans 1778-1815.
  42. Mémoires particuliers de Madame Roland.
  43. Mémoires de madame la marquise de la Rochejaquelein.
  44. Mémoires secrets et critiques des cours, des gouvernemens, et des mœurs des principaux États de l’Italie.
  45. sous-titré Journal où se trouve consigné, jour par jour, ce qu’a dit et fait Napoléon durant dix- huit mois.
  46. Didier Le Gall, Napoléon et le Mémorial de Sainte-Hélène : Analyse d’un discours.
  47. Voir la célèbre préface testamentaire.
  48. Mémoires sur le règne de Napoléon III : 1851-1864.
  49. Voir Jean-Louis Jeannelle, Malraux, mémoire et métamorphose, Paris, Gallimard, 2006, 441 p.
  50. Jean Norton Cru, Témoins. Essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants édités en Français de 1915 à 1928, Paris, Les Étincelles, 1929.
  51. Voir à ce sujet Frédéric Rousseau, Le Procès des témoins de la Grande Guerre. L’Affaire Norton Cru, Paris, Éditions du Seuil, 2003, spécialement le chapitre 1 de la seconde partie : « Saines colères et vaines polémiques ».
  52. Rudolf Hoess, Le commandant d’Auschwitz parle.
  53. Andrew Loog Oldham, Rolling Stoned.
  54. Ronnie Spector, Vince Waldron, Be My Baby: How I Survived Mascara, Miniskirts, and Madness, or My Life as a Fabulous Ronette.
  55. Bob Dylan, Chronicles.
  56. « Le guitariste Keith Richards écrit ses mémoires », NouvelObs.com [10].

Annexes

Bibliographie

  • Les éditions du Mercure de France rééditent régulièrement des mémoires dans la collection Le Temps retrouvé.
  • Les Français vus par eux-mêmes. Le siècle de Louis XIV, une anthologie des mémorialistes du siècle de Louis XIV, éditée par A. Niderst, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1997.
  • Les Français vus par eux-mêmes. Le XVIIIe siècle, anthologie des mémorialistes du XVIIIe siècle, établie et commentée par Arnaud de Maurepas et Florent Bayard, coll. Bouquins, Paris, Robert Laffont, 1999.
  • Madeleine Bertaud, François-Xavier Cuche, Le Genre des Mémoires. Essai de définition, Paris, Klincksieck, 1995. (ISBN 9782252030042)
  • Frédéric Briot, Usage du monde, usage de soi. Enquête sur les mémorialistes d’Ancien Régime, Paris, Seuil, 1994. (ISBN 9782020197052)
  • Frédéric Charbonneau, Les Silences de l’Histoire. Les mémoires français du XVIIe siècle, Presses de l’Université Laval, 2000. (ISBN 9782763778259)
  • Noémi Hepp (dir.), La Cour au miroir des mémorialistes, 1530-1682, Paris, Klincksieck, 1991. Colloque. (ISBN 9782252027813)
  • Noémi Hepp et J. Hennequin (dir), Les Valeurs chez les mémorialistes français du XVIIe siècle avant la Fronde, AC, 1978.
  • Marie-Thérèse Hipp, Mythes et réalités, enquête sur le roman et les mémoires, Paris, Klincksieck, 1976.
  • Jean-Louis Jeannelle, Écrire ses Mémoires au XXe siècle : déclin et renouveau, Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque des idées, 2008. (ISBN 9782070779994)
  • Emmanuèle Lesne, La Poétique des mémoires (1650-1685), Paris, Champion, 1996.

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