Atheisme

Atheisme

Athéisme

L’athéisme est une attitude[1] ou une doctrine[2] qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit, contrairement, par exemple, au déisme, au théisme et au panthéisme qui soutiennent ces existences, ou à l’agnosticisme qui considère qu’on ne peut répondre à ces questions.

Sommaire

Étymologie

Usages anciens

αθεοι (« atheoi ») dans la lettre aux Éphésiens (2,12) attribuée à Paul de Tarse - Papyrus 46 du début du IIIe siècle[3]

Dans la Grèce antique, l’adjectif atheos (en grec : ἄθεος, composé du ἀ- privatif + θεός dieu) signifie « sans-dieu ». Le préfixe « a » indique une absence de dieu revendiquée en Grèce dès le Ve siècle av. J.-C. et prend le sens de « rompre la relation avec les dieux » ou « nier les dieux » à la place de l’ancien sens asebēs (en grec : ἀσεβής ), « impie ». En effet, les religions antiques, païennes ou polythéistes, consistent à reconnaître les divinités et à manifester publiquement la révérence qu'on leur accorde en participant, par les rituels prescrits, et non à croire ou adhérer à un corps de savoir orthodoxes. Les épisodes de persécutions dont les chrétiens furent victimes dans l'histoire de l'Empire romain furent essentiellement motivés par le refus de ceux-ci de participer aux cultes publics, et non pour leurs croyances.

Pour les Anciens Grecs, les systèmes historiques ou cosmologiques des philosophes, qu'il s'agisse des pythagoriciens ou d'Aristote, pouvaient être en complète contradiction avec le système d'histoire et d'explication de la mythologie et de la généalogie des dieux, sans que cela pose un problème, dès lors que l'on continuait à rendre aux divinités le culte prescrit par la religion. Avec le développement du christianisme, l'attentat le plus grave aux Dieux cesse d'être le défaut du culte qui leur est rendu, pour devenir celui de l'adhésion par la croyance à un corps de doctrine, « hérésie ». Cette différence ne résulte pas seulement du judaïsme qui a toujours puni aussi sévèrement l'hérésie que le sacrilège, mais aussi d'une nouvelle conception qui, dans le christianisme, fait prévaloir contre les pharisiens l'esprit sur la lettre, le fond de la croyance sur les formes extérieures du culte.

Les traductions modernes des textes antiques qui transcrivent « atheos » en « athée » ne rendent pas compte de cette différence fondamentale d'exigence entre les religions antiques et les religions monothéistes, entre « piété » et « orthodoxie ».

Le terme est fréquemment utilisé au cours du débat entre les premiers chrétiens et les païens, chaque camp accusant l'autre d'être « atheos » dans le seul sens péjoratif qui existait à l'époque[4], qui n'est pas celui d'incroyance ou d'hérétique, mais d'impiété ou de vanité.

Il existait aussi en grec le terme ἀθεότης (atheotēs), « athéisme » que Cicéron transcrivitit par le mot latin, atheos.

En français

Le mot athéisme apparaît au XVIe siècle. La première mention en français en est faite dans le texte de François de Billon, Le Fort inexpugnable de l’honneur du sexe féminin, en 1555. Il désigne alors l’incroyance d'un peuple.

Il dérive du mot athée et du suffixe -isme et qualifie donc « la doctrine de l'athée ».

Le mot athée (dans sa version française) remonte également au XVIe siècle (première mention : François Rabelais dans Lettre à Érasme décembre 1532). Le mot est composé du préfixe « a » privatif qui signifie sans et du radical grec théos signifiant dieu et vient de l'acception chez Platon de l'adjectif grec atheos [Αθεος (1re déclinaison)] « qui ne croit pas aux dieux » (les dieux grecs) qui sera repris en latin chrétien par atheos « qui ne croit pas en Dieu » (le dieu biblique)[5].

Avant d’acquérir son sens actuel, le mot « athée » a eu nombre d’usages différents, qui ne sont plus usités :

  • Selon Émile Littré, « les Grecs distinguaient les prénoms athées (par exemple Platon) et les prénoms théophores (par exemple Dionysos) ». Un prénom « athée » est donc simplement un prénom « laïc », qui ne se réfère pas à la religion.
  • En 167 après J.-C., à Smyrne, un chrétien nommé Polycarpe, refusant de rendre hommage à l’empereur alors divinisé, se vit proposer le choix entre le bûcher ou crier publiquement « Mort aux athées ». Polycarpe s'exécuta, mais en indiquant clairement que c’étaient ses accusateurs qu’il désignait ainsi.
  • Autrefois, en Europe, les Églises appelaient athées ceux qui ne respectaient pas ou que partiellement ses dogmes, doctrines, et autres enseignements. Le terme est alors évidemment péjoratif, connotation qu’il a officiellement perdue depuis, bien qu'on observe [Qui ?] une résurgence de l’antiathéisme[6] chez certains courants religieux[7] avec le renouveau du fondamentalisme[8]

Définitions

Image symbolisant l'athéisme au cœur des sciences

L’athéisme, dans sa variété matérialiste, consiste habituellement à ne pas croire, à ignorer et à ne pas considérer les propos et les écrits faisant état de phénomènes surnaturels et donc par extension, à ne pas reconnaître l’existence de quelque divinité que ce soit. L'opinion athée se revendique comme fondée sur le rationnel. Il existe néanmoins diverses formes d’athéisme en fonction des fondements et de la culture de chaque individu.

Dans les pays de langue française, il convient en outre de distinguer l'athéisme de l’agnosticisme et de l’anticléricalisme. Caroline Fourest pense cependant que les athées francophones estiment fréquemment, pour des raisons historiques, que l'anticléricalisme est nécessaire et, dans ce cas, ils se déclarent laïques, c'est-à-dire, dans cette acception, militants de la laïcité[9].

Pour cette dernière raison, les auteurs ont des difficultés à définir de la meilleure façon possible l'athéisme et à le classer, puisqu'il peut à la fois signifier une simple absence de croyances et un rejet réel et conscient des religions[10]. Plusieurs catégories ont été proposées pour tenter de distinguer ces différentes formes d'athéisme, la plupart le définissant comme « absence de croyances en une ou plusieurs divinités » permettant ainsi de couvrir la variété de ce non-théisme[11].

De plus, la diversité des définitions possibles de la divinité engendre des ambiguïtés dans le champ de la notion d'athéisme : une croyance sera compatible ou non avec l'athéisme selon que son objet sera ou pas considéré comme une divinité. Les phénomènes rejetés par les athées pourront aller de la figure de Dieu personnifié, comme celui de la religion chrétienne, à l'existence de toute réalité spirituelle, surnaturelle ou transcendantale.

Fondements de l’athéisme

L'athéisme est une position philosophique qui admet des fondements divers selon les auteurs (et partant, selon ceux qui les suivent).

L'athéisme scientifique

Laplace, symbole de l'athéisme scientifique

Les progrès de la science depuis l'époque des Lumières permettent d'expliquer le monde de manière de plus en plus satisfaisante sans recours à aucun dieu, comme le montre l'échange célèbre :

Napoléon : Monsieur de Laplace, je ne trouve pas dans votre système mention de Dieu ?
Laplace : Sire, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse. [12]

On en connaît moins la suite : d'autres savants ayant déploré que Laplace fasse l'économie d'une hypothèse qui avait selon eux « le mérite d'expliquer tout », Laplace répondit cette fois-ci à l'empereur :

Cette hypothèse, Sire, explique en effet tout, mais ne permet de prédire rien. En tant que savant, je me dois de vous fournir des travaux permettant des prédictions (cité par Ian Stewart et Jack Cohen).

À l'époque où les connaissances scientifiques (plus particulièrement celles concernant les sciences de l'univers) en étaient encore à leurs balbutiements, le principe d'économie penchait plutôt en faveur du religieux qui apportait des réponses simples à comprendre aux questions complexes de l'humanité, ce qui justifiait le recours à l'hypothèse Dieu dans des raisonnements rationnels[réf. nécessaire]. C'était le principe même du rasoir d'Occam.

L'observation d'Aristote était la règle : un monde sublunaire peu prévisible régi par des mouvements unidirectionnels (chute des corps pesants, montée de la vapeur d'eau), et un monde céleste, au-delà de la sphère lunaire, parfaitement compréhensible et formé de cycles éternels : la complexité était simplement renvoyée dans « l'autre monde », le monde divin.

Inversement, depuis quelques siècles, les progrès dans les sciences ont donné de nombreux éléments permettant d'éviter le recours à l'intervention divine dans la démarche de compréhension du monde, notamment par la réfutation des thèses créationnistes lors de la découverte du Big Bang et de son explication[13].

On nomme « athéisme scientifique » la démarche en inférant que le rôle de la croyance religieuse dans l'explication du monde est caduc. L'argument voltairien (qui devient alors : qu'est-ce qui explique que la physique obéisse à telles règles plutôt qu'à d'autres ?) est renvoyé à un stade ultérieur d'accomplissement de la science, ou bien comme inconnaissable fondamental. L'astrophysicien Stephen Hawking estime que connaître la provenance de ces lois sera « comme connaître la pensée de Dieu ».

L'athéisme philosophique

À quelques nuances près, la réflexion philosophique occidentale tend en général à naturaliser le divin, à le ramener dans le monde, comme chez Spinoza. Elle prépare ainsi la voie à un athéisme fondé sur une doctrine philosophique, l'athéisme philosophique.

Il trouve son origine chez le philosophe grec Démocrite, et s'appuie sur des arguments variés, du domaine du relativisme, du rationalisme, du nihilisme, et même de la morale. L'athéisme refuse de postuler l'existence d'entités dont l'existence n'est ni prouvée ni observable, et souligne également l'immoralité éventuelle de cette existence (La seule excuse de Dieu, c'est qu'il n'existe pas, Stendhal). Il n'y a pas d'arguments valables pour soutenir la croyance en l'existence d'un dieu quelconque, qu'il soit conçu par l'homme (anthropomorphique) ou qu'il soit une abstraction métaphysique.

À partir des Lumières, qui s'inspirent de l'antiquité gréco-romaine, et jusqu’à aujourd'hui, plusieurs philosophes parvinrent à disserter avec liberté sur l'hypothèse de l'existence de Dieu ou des dieux, soit pour la remettre entièrement en cause, soit pour la reformuler. L'œuvre de Spinoza constitue l'une des critiques les plus remarquables du phénomène religieux[14].

L'affaire Galilée est sans doute l'une des sources, si ce n'est la principale, de l'athéisme philosophique du XVIIe siècle et des siècles suivants, car elle remit en cause les fondements et la classification des connaissances posés par la scolastique au XIIIe siècle (voir Descartes et les principes de la philosophie, 1644).

Dans le Drame de l'humanisme athée (1944, réédité en 1998), Henri de Lubac identifie quatre philosophes qui, selon lui, ont nié le plus radicalement l'existence de Dieu au cours du XIXe siècle :

L'athéisme philosophique peut aller d'une critique radicale de la religion jusqu’à une attitude de recherche ou d'interrogation constructive sur l'existence de Dieu, ce qui fait partie de la légitime spéculation philosophique. Ce peut être aussi de la simple indifférence ou du nihilisme.

En Europe, l'athéisme philosophique est la première forme d'athéisme qui fut tolérée par les autorités catholiques et la première reconnue par les intellectuels comme un « athéisme positif ». Le Dictionnaire de l'Académie française (8e (1932) et 9e éditions) définit d'ailleurs seulement l'athéisme comme une « doctrine philosophique qui nie l'existence de Dieu ».

L'athéisme spirituel

Le spiritualisme et l'athéisme ne sont pas forcément opposés. En effet, les systèmes athées peuvent ne mettre en cause que le caractère transcendant du spirituel, et le conserver sous d'autres formes immanentes. On peut citer par exemple la vision darwiniste d'intelligence planificatrice du marché.

L'athéisme n'empêche pas la croyance en d'autres formes de pensée abstraite ou d'émotions mystiques[16] . Ainsi, des religions dont les dogmes[17] ne font pas intervenir la notion de divinité peuvent, dans une certaine mesure, être considérées comme athées, tel le bouddhisme. Il existe également des personnalités, tels que le théologien John Shelby Spong, qui se définissent à la fois comme chrétiens et comme athées.

Histoire de l'athéisme

Article détaillé : Histoire de l'athéisme.

Selon Michel Onfray, philosophe et fondateur de l'université populaire de Caen, « Il n'y a pas d'athéisme au sens contemporain du terme avant le XVIIIe siècle »[18]. Plus avant dans sa conférence d'introduction, il expose que les philosophes antiques que nous nommons aujourd'hui « athées » présentent en fait plusieurs variantes de scepticisme[19]. Pourtant, la trace écrite connue la plus ancienne qui nous prouve que l'athéisme est au moins aussi ancien que le judaïsme se trouve dans la bible (ancien testament, psaume 14'). L'athéisme, sous toutes ses formes, est au moins aussi vieux que la croyance.

Introduction

L'anthropologie, l'ethnographie et plus généralement toutes les sciences de l'Homme exposent, à la plupart des époques connues, l'association systématique de concepts religieux extrêmement variés dans la naissance de toutes les sociétés examinées; le principe religieux et le principe politique ne font alors qu'un[20].

À l'inverse, l'athéisme, qui suppose d'abord une critique, puis éventuellement un rejet de ces concepts religieux émerge au fil des siècles dès que ce système religieux ne rend plus compte de la société qui l'a secrété. Pour l'Occident, c'est au XVIIIe siècle[21]

La régression de l'adhésion religieuse n'est pas uniquement liée au progrès scientifique, elle s'est construite sur le rejet des abus des religions, tels ceux de la papauté pendant la Renaissance (fastes du pape, plusieurs morts de maladie vénérienne, vente d'indulgences…) qui ont conduit à sa remise en cause.[réf. nécessaire] Ces faits donnèrent naissance au protestantisme, mais aussi à des versions de plus en plus dissidentes ou critiques de la doctrine chrétienne dominante[22](panthéisme, agnosticisme, déisme). De plus, tous ces mouvements protestataires ont été poursuivis, parfois très violemment (Inquisition), au mépris des valeurs de tolérance, pourtant prônées par ces mouvements religieux dominants.

Les guerres de religion entre catholiques et protestants ont motivé de nombreux intellectuels, à la suite de Pierre Bayle, contre la prédominance de la religion dans les affaires humaines, et pour la tolérance religieuse, dont bénéficièrent aussi les athées.

Athéisme en Grèce Antique

Socrate est accusé d'impiété.

Dans les sociétés antiques, ce ne sont pas les croyances qui sont imposées, mais l'observation des cultes publics. On doit révérer les dieux par des rites très précis, des fêtes et des offrandes, mais pas professer une doctrine sur leur existence ou leur rôle. Les théories rationnelles des philosophes, et leurs métaphysiques, ne sont jamais mises en regard des invraisemblances de la mythologie pour montrer des contradictions. Ces sociétés ne condamnent pas des hérétiques, promoteurs d'une conception hétérodoxe du monde et de son histoire, mais des impies ou des sacrilèges.

Il n'est donc pas question d'athéisme dans ces sociétés. Et les philosophes que l'on considère comme athées croyaient probablement aux divinités de leur cités, ainsi qu'aux légendes et aux pouvoirs qu'on leur accordait. Il n'existe pas de texte connu cherchant à démontrer l'inexistence de Zeus ou d'Athèna, ni l'invraisemblance de leur histoire qui était plus considérée comme un corpus inépuisable et bénéfique de métaphores et de sagesses, que comme une vérité dogmatique, au sens que lui donnera le Judaïsme, puis le Christianisme.

Le philosophe, poète et homme politique grec Critias justifie la religion par le rôle qu'elle joue, il convient qu'elle est une institution historique, utilisée pour inspirer la vertu aux peuples, afin d'établir la civilisation[23].

Le philosophe Diagoras qui, quatre siècles avant J.-C., critiquait de façon sévère la religion et le mysticisme, est souvent envisagé comme le « premier » athée[24].

Les atomistes tels que Démocrite ont tenté d'expliquer le monde de façon strictement matérialiste, sans référence au spirituel ou au mystique : si le monde est constitué d'atomes, ceux-ci se combinent au hasard, donnant parfois des formes stables, voire se reproduisant, mais aucune intervention de Dieu[25] Cette position irrite Platon qui ne fait aucune place aux idées de Démocrite dans ses écrits - pas même pour les réfuter - ni n'y mentionne son nom.

D'autres philosophes, avant Socrate, avaient aussi des points de vue sceptiques, comme Prodicus et Protagoras. Au troisième siècle avant J.-C., les philosophes grecs Theodore[26] et Straton de Lampsacus[27] ne croyaient pas non plus aux dieux, ce qui n'est pas équivalent à dire qu'ils ne connaissaient ou n'éprouvaient aucune transcendance[28].

Socrate (-471 à -399) était accusé d'être athée à cause de son impiété parce qu'il posait des questions sur la nature et l'existence des dieux[29]. Bien qu'il ait nié son accusation d'« athée complet »[30], il fut condamné à mort.

Euhemere (-330 à -260) présenta l'idée selon laquelle les dieux n'étaient que des dirigeants et des conquérants du passé, et que leurs cultes et les religions n'étaient que la continuation de royaumes anéantis et de structures politiques d'un autre temps[31]. Euhemere fut ensuite critiqué pour avoir « répandu l'athéisme sur l'ensemble des terres en désignant les dieux comme de vieux concepts ».[32]

Épicure (-341 à –270) critiquait beaucoup des doctrines religieuses de son temps, et notamment le concept d'existence d'une vie après la mort ou de l'existence physique des déités ; il considérait l'esprit entièrement matériel et mortel.

Si les épicuriens ne remettent pas en cause l'existence des dieux, ils nient toute intervention de leur part dans les affaires humaines[33]. Dans la Lettre à Ménécée, Épicure énonce quatre principes à suivre pour mener une vie bienheureuse. Le premier de ces principes est de ne pas craindre les dieux, puisque ceux-ci ne se préoccupent pas de nous.

D'autres encore nient ouvertement l'existence des dieux, tel Théodore l'Athée dont on dit qu'il avait démontré dans ses écrits l'inexistence des dieux. (vers - 320 av. JC).

Le poète romain Lucrèce (-99 à –55) indiqua que, s'il y avait des dieux, ces derniers n'étaient pas préoccupés par l'humanité et incapables d'influer sur le monde naturel. Pour cette raison, il pensait que l'humanité n'avait aucune crainte à avoir du surnaturel. Il exposa ses vues épicuriennes du cosmos, des atomes, de l'esprit, de la mortalité, et de la religion dans l'ouvrage De rerum natura (De l'Essence des Choses)[34], ce qui rendit populaire la philosophie épicurienne dans la Rome antique[35].

La signification d'« athée » change pendant l'Antiquité. Les premiers chrétiens furent appelés athées par les non-chrétiens pour leur non croyance dans les dieux romains[36]. Lorsque le christianisme devint religion d'État à Rome, en 381, l'hérésie devint passible de condamnation[37].

Scepticisme du Moyen Âge à la Renaissance

François Rabelais, humaniste français du XVIe siècle

Les vues athées revendiquées étaient rares en Europe pendant le Moyen Âge surtout lors de l'Inquisition ; la métaphysique, la religion et la théologie étaient alors les matières dominantes portées au quadrivium[38]. Cependant, pendant cette même période, des conceptions nouvelles du Dieu chrétien se sont développées, tels que des vues différentes de la nature, de la transcendance, et de l'intelligibilité de Dieu. Des théologiens tels que David de Dinant ou Amaury de Chartres ont gardé la religion chrétienne tout en adoptant des vues panthéistes.

Les Français Jean de Mirecourt[39] et Nicolas d'Autrecourt, philosophe nominaliste[40], ont privilégié la position selon laquelle la connaissance humaine est limitée aux objets matériels, et que l'essence d'un être divin ne pouvait pas être appréhendée, intuitivement ou rationnellement, par l'intellect humain.

La Renaissance a permis l'expansion de la liberté de pensée et du scepticisme. On peut alors citer par exemple Léonard de Vinci, qui indiquait que l'explication venait de l'expérimentation, et opposait ses arguments aux autorités religieuses. D'autres critiques de la religion et de l'Église catholique ont aussi été formulées par Nicolas Machiavel, Bonaventure des Périers, et François Rabelais[41]. Toutefois, l'apologie de Raymond Sebond, de Michel de Montaigne, reste sans équivalent sur le scepticisme de cette époque.

On parlait alors d'incroyance pour désigner toute forme de dissidence face à la religion dans sa forme officielle comme en témoigne Lucien Febvre[42].

Athéisme entre le XVIIe et le XIXe siècle

Paul Henri Thiry d'Holbach, dit le baron d'Holbach, penseur athée

La Renaissance et la Réforme permettent d'assister à une résurgence de la ferveur religieuse, comme en témoigne la prolifération de nouveaux ordres religieux, confréries, les dévotions populaires dans le monde catholique, et l'apparition de sectes protestantes calvinistes. Cette époque de rivalité interconfessionnelle permit un élargissement des sujets théologiques et l'ouverture aux raisonnements philosophiques, dont la majeure partie sera plus tard utilisée pour promouvoir une vision sceptique du monde religieux.

La critique du christianisme est devenue de plus en plus fréquente au cours des XVIIe siècle et XVIIIe siècle siècles, en particulier en France et en Angleterre, avec un « malaise religieux », selon les sources, tels que certains penseurs protestants comme Thomas Hobbes. Ce dernier adopte une philosophie matérialiste et sceptique envers les évènements surnaturels. À la fin du XVIIe siècle, le déisme est ouvertement adopté par les intellectuels, tels que John Toland, et pratiquement tous les philosophes du XVIIIe siècle, en France et en Angleterre.

Portrait de Jean Meslier

Le premier athée connu ayant ouvertement rejeté le déisme de couverture, pour nier l'existence des dieux, était Jean Meslier, un abbé français qui a vécu au début du XVIIIe siècle siècle[43]. Il a été suivi par d'autres penseurs ouvertement athées, comme le baron d'Holbach, qui se manifeste à la fin du XVIIIe siècle, au moment où exprimer l'incrédulité en Dieu est devenu une position moins dangereuse[44]

La Révolution française fit sortir l'athéisme des cercles intellectuels et le fit entrer dans la sphère publique. Beaucoup de mesures séculaires ont alors intégré la législation française à cette époque. Certains révolutionnaires de l'époque ont aussi tenté de déchristianiser la France, en promouvant à la fois le déisme (notamment Robespierre et son Culte de l'Être suprême) et l'athéisme (Culte de la raison).

Sous l'ère napoléonienne, la sécularisation de la société française a été institutionnalisée.

Enfin, dans la seconde moitié du XIXe siècle siècle, l'athéisme prend de l'ampleur sous l'influence de philosophes, à la fois philosophes rationalistes et libres penseurs. Beaucoup de philosophes allemands de cette période ont convaincu de l'absence de dieux et étaient critiques envers la religion ; on citera parmi les plus célèbres Arthur Schopenhauer, Karl Marx ou encore Friedrich Nietzsche[45].

Athéisme au XXe siècle

Bertrand Russell, mathématicien et philosophe du XXe siècle

L'athéisme au XXe siècle siècle progresse dans de nombreuses sociétés[46]. La pensée athée est reconnue dans une large variété de philosophies, telles que l'existentialisme, l'objectivisme, l'humanisme laïque, le nihilisme, le positivisme logique, le marxisme, le féminisme[47], et le mouvement scientifique et rationaliste au sens large.

Cette nouvelle vision a ouvert la voie à la philosophie analytique, au structuralisme, et au naturalisme. Leurs promoteurs, tels Bertrand Russell, ont dénoncé avec force les méfaits et les illusions issus de la croyance en Dieu.

Dans ses premiers travaux, Ludwig Wittgenstein a tenté de séparer métaphysique et langage surnaturel dans le discours rationnel. AJ Ayer a affirmé l'invérifiabilité et la futilité des arguments religieux, et revendique son adhésion aux sciences empiriques.

JN Findlay et JJC Smart ont fait valoir que l'existence de Dieu n'est pas logiquement nécessaire[48].

Matérialistes et naturalistes, tels John Dewey, ont examiné le monde naturel, selon eux à la base de tout, et ont nié l'existence de Dieu ou le concept d'immortalité[49].

Le XXe siècle siècle a également été marqué par la reprise de l'athéisme à des fins politiques. Sous l'impulsion de l'interprétation des œuvres de Marx et Engels certains mouvements politiques ont même versé dans l'antithéisme. Après la révolution russe de 1917, les libertés pour les minorités religieuses ont survécu pendant quelques années,[réf. nécessaire] puis, le stalinisme a dirigé sa politique répressive à l'encontre des religions. L'Union soviétique et les autres états communistes ont à partir de là promu un antithéisme d'État et se sont opposés aux religions, recourant parfois à la violence contre elles selon Soljenitsyne[50]. En 1967, le dictateur albanais Enver Hoxha, alors au gouvernement, annonça la fermeture de toutes les institutions religieuses dans le pays, déclarant l'Albanie « premier État officiellement athée »[51]. Des réactions anticommunistes se sont ensuivies aux États-Unis d'Amérique, bien que la plupart des athées américains soient anticommunistes[52].

En 1966, le magazine Time demandait « Dieu est-il mort? »[53] en réponse à la dissolution d'un mouvement religieux chrétien, citant l'estimation que près de la moitié des habitants de la Terre vivent sous un pouvoir détaché du religieux, et des millions d'autres en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud ne sont pas intéressés par le Dieu chrétien[54].

Athéisme au XXIe siècle

Depuis la chute du mur de Berlin, le nombre de mouvements actifs antireligieux a considérablement diminué.

La fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle ont vu la reprise d'un athéisme théorique par certains philosophes (voir André Comte-Sponville ou Michel Onfray).

Athéisme et religions

Athéisme et monothéismes

Athéisme et christianisme

Denis Diderot remet en cause les dogmes du christianisme

À l'époque où le christianisme dominait la vie sociale (spirituelle, politique, intellectuelle, scientifique, etc.) d'une grande partie de l'Europe, l'athéisme était généralement considéré comme le rejet de cette religion en particulier.

Bien que cela ait été le cas de certains athées humanistes (en opposition notamment aux croisades et à l'Inquisition), l'antichristianisme ne représente qu'une petite frange des athées.

Il faut signaler aussi l'importance de l'antichristianisme des Lumières qui ne fut pas toujours athée, comme chez Voltaire [55], et qui se trouvait mêlé à divers mouvements (y compris athées) de lutte contre les dogmes de toutes religions.

Athées et démarche de débaptisation dans le catholicisme

La débaptisation n’est nullement nécessaire aux athées puisque ces derniers n'attachent pas d’importance au baptême.

Son seul objectif est, pour la personne athée, purement symbolique, et exprime le désir de ne plus se voir recensée parmi les fidèles de l’Église catholique, et marquer ainsi son détachement officiel à cette dernière.

En Allemagne, Autriche et Suisse, ou l'État prélève un impôt religieux reversé à certaines Églises, il existe une procédure légale de sortie de l'Église (Kirchenaustritt) obligatoire pour quiconque, ayant été baptisé ou ayant autrement déclaré son appartenance à une Église, souhaite être libéré de l'impôt religieux.

Athéisme et islam

Politique et islam

Dans la plupart des pays à majorité musulmane, l'islam est intégré au tissu même de l'État et de la société. En revanche certains d'entre eux, comme la Turquie, revendiquent une laïcité forte qui provoque des polémiques nombreuses à chaque fois qu'elle est remise en cause. Cependant dans ce dernier cas la laïcité consiste en une séparation des institutions politiques et religieuses et n'a souvent rien à voir avec l'athéisme, très peu de Turcs se déclarant athées[56].

Athéisme et religion musulmane

Le Coran condamne les « mécréants » ainsi que les « faux croyants », nommés les « hypocrites », mais pas spécifiquement les athées. De même, les hadiths n'aborde pas leur cas. Sur un plan religieux, les athées sont menacés de finir à la Géhenne, c'est-à-dire l'enfer.

Les lectures de l'athéisme en islam sont multiples et complexes et dépendent de l'interprétation faite du Coran. Dans les exégèses classiques, l'athée est considéré comme une personne dans l'erreur la plus profonde, personne qui sortirait de son erreur en respectant les cinq piliers de l'islam. Cette approche est mise en doute par certains courants musulmans en particulier dans le soufisme, au travers des écrits de juristes islamiques soufis comme al-Ghazali. Ce dernier indique en effet qu'il est inutile de faire semblant de croire et de prier si l'on ne croit pas vraiment.

Le statut juridique de la dhimma, permettant à certains non-musulmans d'éviter les persécutions musulmanes, n'est pas accordé aux athées mais seulement aux « gens du livre ».

Religions orientales

Pour une personne éloignée géographiquement et culturellement de l’Extrême-Orient et du sous-continent indien, la figure de la divinité n’apparaît pas dans les religions de ces régions (bouddhisme, jaïnisme, taoïsme, védanta, etc.) de façon claire et homogène. Certains proposent d’y voir plutôt des philosophies, et les qualifient (le bouddhisme en particulier) d’athées [57].

Les divinités jouent un rôle important dans le taoïsme religieux depuis ses origines. Par contre, le bouddhisme hinayana et le jaïnisme, s'ils admettent l'existence des êtres surnaturels supérieurs aux humains que sont les deva du brahmanisme, ne leur accordent aucun rôle dans le salut. Les bouddhismes mahayanas et vajrayanas accordent, eux, une place importante à des entités surnaturelles (bodhisattvas et bouddhas « transcendants »), en général appelées « déités ». Dans la philosophie mahayana, les différentes déités sont des manifestations de la même nature, qui est aussi celle du pratiquant. La définition de ces systèmes comme athées n’est donc qu’un point de vue possible, qui suppose une certaine analyse philosophique de la part du pratiquant ou de l’observateur.

Du point de vue de la pratique, ces philosophies prennent un caractère religieux notamment avec l'existence d'une hiérarchie pyramidale et l'institutionnalisation du statut de « personne éveillée ». Cela rend la qualification de « religion athée » délicate. Cependant il y a davantage dans ces religions l'affirmation d'un Absolu impersonnel (Tao, nirvāna, brahman...) à la fois transcendant et immanent, que d'un dieu créateur transcendant à la façon théiste, affirmation que ces philosophies considèrent comme un anthropomorphisme.

Athéisme et les sectes

La position de l'athéisme envers les sectes est variable, certaines d'entre elles revendiquant une appartenance et une philosophie non théiste. Cependant, en tant que mouvements spirituels, les sectes sont le plus souvent combattues par les athées rationalistes et les libres-penseurs.

Dans son acception classique, la définition de l'athéisme ne peut exclure l'appartenance à une secte, si cette dernière n'est pas basée sur une croyance en une ou plusieurs divinités.

Mouvement raëlien

Dans sa démarche sectaire opposée aux religions dites classiques, Claude Vorilhon (alias Raël) se pose en « plus grand défenseur de l'athéisme », position refusée par la plupart des athées.

Selon Vorilhon, les Élohims, des extraterrestres, auraient créé la vie sur Terre, et non pas des divinités. Les organisations athées mettent l'accent sur le fait que les Élohims sont vénérés par les raëliens comme des divinités, niant, de facto, un éventuel athéisme. De plus cette croyance en des êtres supérieurs, fondée sur aucune base est en contradiction totale avec l'athéisme qui prône un raisonnement scientifique.

Scientologie

N'étant pas théiste, la scientologie se revendique comme une religion athée, bien que ces deux notions semblent, a priori, antinomiques. Dans ses textes « sacrés » cette secte prétend que les religions classiques ne seraient que le résultat de l'implantation de ces croyances par des puissances extérieures. Mais la croyance en l'existence des « thétans de corps », en une histoire alternative de l'Univers, en certains personnages tels que Xenu et la mise en avant d'un Être suprême qui régirait l'Univers tout entier (ce que la scientologie appelle "la huitième dynamique") contredisent l'athéisme.

Athéisme et politique

Athée ne signifie pas antithéiste

La plupart des athées acceptent la coexistence avec les croyants des différentes religions :

  • soit par respect : idée que les messages attribués à Dieu ou aux dieux synthétisent une réalité anthropologique et sociale, et que même si la cause attribuée, la divinité est absente et fausse, l'effet n'en demeure pas moins réel et par conséquent les valeurs prônées par les religions sont dignes d'intérêt (par exemple, les interdits religieux peuvent trouver leur cause dans des problèmes sanitaires antérieurs et le message chrétien a été conservé par les sociétés occidentales).
  • soit par tolérance : dans un souci de réciprocité afin que sa propre non-croyance soit tolérée ou avec l'idée que les religions disparaîtront d'elles-même sans qu'aucune confrontation ne soit nécessaire.
  • soit par pragmatisme : la religion pourrait être considérée comme un outil social permettant de maintenir l'unité nationale, l'identité nationale, etc. C'est le cas de Charles Maurras[58], de Napoléon dans sa mise en œuvre du Concordat de 1802.

Athéisme et régimes d'inspiration marxiste

À l'inverse, l'athéisme fut instauré comme doctrine d'État officielle au XXe siècle notamment dans l'Albanie d'Enver Hoxha, où l'exercice de toute religion était réprimé et où tout symbole religieux était proscrit. Les monuments religieux ont été soit détruits soit volontairement transformés.

En URSS

L'Union soviétique et ses états satellites ont également fait de l'antithéisme l'un des fondements de leur idéologie. Avec plus ou moins de vigueur, ils persécutèrent les croyants (brimades, surveillance, réclusion, mises à l'écart, etc.) confinant ainsi à la semi-clandestinité le clergé. Certaines ligues souvent très virulentes (beaucoup furent même dissoutes) militaient pour antithéisme. L'« athéisme scientifique » faisait partie des matières obligatoires à l'université. Toutes ces pratiques varièrent en intensité tout au long de l'existence de l'Union soviétique. De 1917 à 1924, le régime eut une politique conciliante envers la pratique privée, alors qu'il démantelait les biens de l'Église orthodoxe russe. Les dirigeants étaient partagés entre la volonté d'enlever « le bandeau qui masquait la vérité au peuple » et la peur de s'aliéner les masses.

Athéisme et stalinisme

L'accession au pouvoir de Staline mit fin à cette tolérance relative. Jusqu'en 1932, le régime mena une politique répressive, marquée par de multiples destructions d'édifices religieux et des persécutions contre les membres du clergé et leur entourage. Les années trente virent un lent regain de l'organisation religieuse, ralenti par un court regain de répression pendant les Grandes Purges (1937-1938). Le changement de politique fut complet lors de la Grande Guerre Patriotique (1941-1945), qui inaugura une période de détente idéologique. Un clergé officiel fut autorisé et la charge de métropolite, abolie depuis 1925, rétablie, tandis que les musulmans recevaient quatre Directions Spirituelles, autorisées à former des mollahs et à publier régulièrement des fatwas. Après-guerre, la politique de promotion de l'athéisme reprit, mais surtout, elle se combina à un durcissement des Églises officielles (les uniates d'Ukraine furent les premiers à en pâtir). Cette divergence entraîna la création d'une hiérarchie officieuse, les « églises souterraines » et « l'islam parallèle » composé des religieux de confréries soufies.

Après Staline

En dépit de l'affirmation constante de son athéisme, l'URSS ne cessa d'emprunter à la liturgie orthodoxe. Staline inaugura cette pratique en confiant les funérailles de Lénine (1924) aux bons soins de Krasine, de la secte des « Constructeurs de Dieu ». L'embaumement du défunt avait une forte résonance orthodoxe : il faisait directement référence à l'imputrescibilité du corps du saint.

Les pratiques parallèles comme les cultes officiels furent la cible de Khrouchtchev à compter de 1959, qui se positionnait ainsi en rétablisseur de la tradition léniniste face aux errances staliniennes. L'ère Brejnev fut une accalmie : un compromis fut trouvé qui reposait sur le rôle des religieux à l'extérieur, notamment dans les relations avec les pays arabes. En revanche, Gorbatchev relança une politique répressive sur des bases idéologiques similaires à celles de Khrouchtchev.

Après la chute du bloc de l’Est et de l'URSS, les cultes orthodoxe (Russie, Ukraine), catholique (Pologne), et musulman (Asie centrale, Caucase et Tatarstan) reprirent de la vigueur. L'expression de la religiosité s'accrut et des personnes nées dans des familles athées se convertirent.

Certains des régimes politiques issus de la chute du bloc de l'est continuent cependant la politique religieuse mise en place par l'URSS, ou du moins, à l'instar de l'Ouzbékistan, en ont conservé les méthodes.

L'athéisme sur les cinq continents

La conception anglo-saxonne

Richard Dawkins, militant athée médiatique aux USA

Des philosophes tels que Antony Flew [59] et Michael Martin [60] ont décrit les différences entre l'athéisme fort (positif) et l'athéisme faible (négatif). L'athéisme fort est l'affirmation explicite que les divinités sont des inventions humaines. L'athéisme faible inclut toutes les autres formes de non-théisme. D'après cette distinction, toute personne n'étant pas théiste est soit un athée faible soit un athée fort [61]. Les termes "faible" et "fort" sont relativement récent; cependant, les termes équivalents de "positif" et "négatif" ont été utilisés dans la littérature philosophique [62]. En considérant cette définition de l'athéisme, la plupart des agnostiques peuvent alors se qualifier d'athées faibles.

Tandis que l'agnosticisme peut être vu comme une forme d'athéisme faible [63], la plupart des agnostiques envisage leur point de vue comme différent de l'athéisme. L'incapacité de connaître la vérité quant à l'absence ou à la présence de dieux supposés incitent les agnostiques à un scepticisme plus poussé que les athées, ces derniers niant l'existence de dieux. La réponse habituelle des athées [64] à cet argument d'une nécessité de scepticisme est que les dogmes religieux non fondés méritent aussi peu de croyances et de reconnaissance que n'importe quel autre dogme infondé, et que l'incapacité à prouver l'existence de dieux n'implique pas un argument de même valeur pour les deux partis [65].

Certains auteurs populaires comme Richard Dawkins préfèrent distinguer théistes, agnostiques, et athées, par la probabilité accordé à la proposition "Dieu existe" [66].

Estimations du nombre d'athées

Article détaillé : Analyse statistique de l'athéisme.

Diverses estimations du nombre d'athées ont été émises :

Organismes officiels

Pourcentage d'athées : Résultat de l'enquète Eurobaromètre 2005
  • Le World fact book de la CIA estime, en 2004, le nombre de personnes sans religion à 12,03 % de la population mondiale et le nombre d'athées à 2,36 %[67]. Cependant ces résultats sont à nuancer : les chiffres de la CIA sont souvent éloignés de la réalité (le nombre de catholiques en France est estimé à 88% par la CIA mais plusieurs sondages indiquent des chiffres autour de 60%)[68]
  • Dans une enquête de l'Eurobaromètre en juin 2005, 52 % des Européens affirment croire en un dieu, et 18 % disent qu'ils ne croient en aucune forme de divinité, d'esprit ou de force supérieure (le plus fort taux étant atteint en France, avec 33% d'athées). Les personnes indiquant qu'ils croient en un dieu sont minoritaires dans 15 pays de l'Europe des 25. En outre il existerait corrélation entre la croyance en un dieu et l'âge, une corrélation inverse avec le niveau d'éducation et les femmes auraient plus tendance à croire en un dieu que les hommes (p. 10)[69].

Ouvrages de référence

  • La World Christian Encyclopedia annonce 1 071 millions d'agnostiques et 262 millions d'athées dans le monde en 2000. [70]
  • Selon l'ouvrage de Jean Baubérot (dir.), Religion et laïcité dans l'Europe des 12, 1994, page 259 : au moment de la publication de l'ouvrage, 1/4 de la population de l'Union européenne était « non religieuse ». 5 % des Européens étaient athées convaincus.

Enquêtes d'opinions et sondages

International

Pourcentage des athées et agnostiques dans le monde en 2007[71]
  • Une enquête menée dans 21 pays sur 21 000 personnes et publiée en décembre 2004 annonce que 25 % des Européens de l'Ouest se disent athées contre 12 % dans les pays d'Europe centrale et orientale. Toujours selon cette enquête publiée dans The Wall Street Journal (version européenne), 4 % des Roumains et 8 % des Grecs se disent athées. Au contraire, 49 % des Tchèques et 41 % des Néerlandais se déclarent athées. [réf. nécessaire]

L'athéisme a tendance à progresser aux États-Unis[72] : d'après un sondage Pew Forum d'août 2007, 8% des Américains sont athées, soit 24 millions de personnes. Il indique aussi que les Américains agnostiques, doutant de l'existence de Dieu, constituent 21% de la population, soit 63 millions de personnes[73]. Selon une enquête d'avril 2009 de l’American Religious Identification Survey, le nombre d'Américains sans religion s'établirait à 15 %[72]. Les athées américains s'organisent en associations parmi lesquelles la Coalition laïque pour l'Amérique est la plus puissante. Dans les universités, l’Alliance des étudiants laïques possède quelque 146 bureaux sur les campus du pays[72].

  • La dernière enquête en date au Canada a eu lieu entre le 22 et le 26 mai 2008, et a été réalisée sur un échantillon de 1 000 personnes par La Presse canadienne-Harris Décima. Elle indique que 23 % des Canadiens sont athées. Le pourcentage d'agnostiques s'élève à 6 %[74]. Un précédent sondage de 2001 comptait 16,5 % d'athées dans la population[75].

En France

  • Selon un sondage de l'institut de sondage CSA sur les croyances des Français réalisé en mars 2003, 26 % des personnes interrogées se déclarent « sans religion », et 33 % des personnes estiment que le terme « athée » les définit « très bien » ou « assez bien »[76].
  • Dans un sondage IFOP du 12 avril 2004[77], 55 % des Français annonçaient croire en un dieu, 44 % affirmaient ne croire en aucun dieu et 1 % ne se prononcaient pas.
  • Un sondage de l'institut Harris Interactive[78], publié par le Financial Times, daté de décembre 2006, dénombre 32 % d'athées et 32 % d'agnostiques en France (sondage réalisé sur les États-Unis, l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni)[79].

Annexes

Défenseurs célèbres de l'athéisme

Antiquité

Moyen Âge

Renaissance

XVIIe siècle

XVIIIe siècle, siècle des Lumières

XIXe siècle

XXe siècle

Contemporains

Organisations explicitement athées aujourd'hui

  • Allemagne
    • Bund für Geistesfreiheit, créée en 1870, en Bavière
    • Internationaler Bund der Konfessionslosen und Atheisten, créée en 1972
    • Dachverband Freier Weltanschauungsgemeinschaften
    • Fédération humaniste d'Allemagne (Humanistischer Verband Deutschlands) apparue en 1993
  • États-Unis
  • France
  • Inde
    • Centre athée de Vijayawada, fondé en 1940

Notes et références

  1. Trésor de la langue française informatisé
  2. (fr) [1] Recherche athéisme sur Larousse en ligne
  3. (Ep 2. 12)
  4. Drachmann, AB Atheism in Pagan Antiquity. Ares Publishers "En Grec, on disait atheos et atheotēs (...) atheos était un terme de censure sévère et une condamnation morale (...) il fallut attendre plus tard pour que le terme soit utilisé dans un sens philosophique."
  5. (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de Athée du CNRTL.
  6. Réciproquement, le mépris du « croyant » toujours décrit comme asservi à une église ou à des dogmes ou comme littéraliste est répandu dans les associations et groupes athées. Cf le forum Planètes athées
  7. Exemple d'anti-athéisme
  8. Le terme doit être entendu comme s’autodésignèrent certaines Églises du 2nd Réveil américain.
  9. Caroline Fourest, les confusions de la laïcité, chronique sur France-Culture, le 18 juillet 2008
  10. . Il n'est qu'en Occident et depuis le IVe siècle de l'ère commune que la croyance (réponse du croyant au dogme ou à la doctrine, que la croyance caractérise la religion. Cf. Louis-Auguste Sabatier, Religions d'autorité, Religions de l'Esprit, Berger Levrault, 1953
  11. La catégorie « non théiste », en français, devrait être manipulée avec précaution pour désigner l'athéisme. En effet, elle désigne aussi toute une catégorie de théologiens, la plupart se réclamant de la théologie du Process dont probablement aucun n'accepterait d'être classé parmi les athées.
  12. rapporté par Augustus De Morgan, A Budget of Paradoxes, new Dover Edition, , éd. de 1954, Vol. II, p.2 en ligne sur Project Gutenberg
  13. http://www2.cnrs.fr/presse/communique/523.htm : Explications de la victoire de la matière sur l'antimatière d'après CNRS, 2004
  14. (fr) Titre= La critique de la religion chez Spinoza Auteur= Leo Strauss Editeur= Le Cerf Collection= La nuit surveillée Année de parution= 1996
  15. Ludwig Feuerbach: Vorlesungen über das Wesen der Religion, XX. Vorlesung, Leipzig 1851. (Cours sur l'Essence de la religion, XXes cours]
  16. Bertrand Russell (qui se déclarait en pratique athée) écrit dans son ouvrage science et religion : « L’émotion mystique (...) au sein de laquelle, pour un temps, tout désir personnel est mort et où l’âme devient le miroir de l’immensité de l’univers (...) je ne nie pas la valeur des expériences qui ont donné naissance à la religion. Par suite de leur association à de fausses croyances, elles ont fait autant de mal que de bien »
  17. Seul le christianisme a élaboré des dogmes. Cf. Louis Auguste Sabatier, op.cit. mais aussi, plus récemment, un interview de Marie-Emile Boismardo.p. dans le monde de la Bible en 1997
  18. dans L'archipel pré-chrétien, premier tome de La Contre-histoire de la philosophie
  19. Pierre Hadot, Qu'est-ce que la philosophie Antique ? (ISBN 2-0703-2760-4)
  20. Si des ouvrages de Mircea Eliade ou de Georges Dumézil (en particulier quand il expose en quoi la triade capitoline est un principe politique), l'ouvrage le plus accessible est peut-être La Concurrence des Bonnes Nouvelles de Peter Sloterdijk, 1001 nuits et une prise de connaissance de son tour de pensée peut se faire dans sa Conférence de l'UTLS, le 22 novembre 2000, Finitude et ouverture : vers une éthique de l'espace. Sur les fondements de la société
  21. Michel Onfray, op. cit., tome 3, Les libertins baroques
  22. Sectes et Hérésies depuis l'antiquité, sous la direction de Alain Dierkens, Problèmes d'histoire des religions, ULB
  23. (en) Religion, study of (2007). In Encyclopædia Britannica
  24. (en) Solmsen, Friedrich (1942). Plato's Theology, Cornell University Press. p 25
  25. (fr) Le principe unique des néoplatoniciens n'intervient qu'avec Plotin dans ses Enneades, c'est-à-dire au IIIe siècle [voir Lucien Jerphagnon, Lectures de Lucien); quand les platoniciens directs évoquent un principe divin, il n'a rien d'universel. C'est un daimon « appliqué » à la situation (Voir Pierre Hadot, op. cit.)
  26. (fr) Diogene Laërce, Vie des hommes illustres et éminents Philosophes, garnier Flammarion,
  27. Cicéron, Lettres à Lucullus, 121. édition Guillaume Budé).
  28. Herméneutique
  29. (en) Atheism. The Columbia Encyclopedia, Sixième Edition. Columbia University Press (2005)
  30. (en) Brickhouse, Thomas C.; Nicholas D. Smith (2004). Routledge Philosophy Guidebook to Plato and the Trial of Socrates. Routledge,p. 112. ISBN 0-415-15681-5. Il argumenta que son accusation pour athéisme était infondée car l'autre partie du jugement voulait le condamner pour introduction de « nouvelles divinités ».
  31. Fragments of Euhemerus' work in Ennius' Latin translation have been preserved in Patristic writings (e.g. by Lactantius and Eusebius of Caesarea), which all rely on earlier fragments in Diodorus 5,41–46 & 6.1. Testimonies, especially in the context of polemical criticism, are found e.g. in Callimachus, Hymn to Zeus 8
  32. Plutarch, Moralia — Isis and Osiris 23
  33. (en) Ethics and Religion—Atheism, BBC, bbc.co.uk
  34. On the Nature of Things by Lucretius at Project Gutenberg Book I, Substance is Eternal. Traduit par W.E. Leonard. 1997. Consulté le 4 avril 2007.
  35. Jules César (100–44 avant JC), rejeta aussi l'idée d'une vie après la mort, (cf. Sallust, La Guerre avec Catilina, discours de César: 51.29 & réponse de Caton: 52.13).
  36. « Atheisme » dans l'Encyclopedia catholique de 1913
  37. Maycock, A. L. and Ronald Knox (2003). Inquisition from Its Establishment to the Great Schism: An Introductory Study. ISBN 0-7661-7290-2.
  38. Les intellectuels au Moyen Âge, Jacques Le Goff
  39. J. Van Nester, The Epistemology of John of Mirecourt: A Reinterpretation, Cîteaux. Commentarii Cisterciences, 1976
  40. et donc nullement athée, Colloque Paris-Panthéon Sorbonne, Nicolas d'Autrécourt et la faculté des arts de Paris (1317-1340), 2005
  41. a b Stein, Gordon (Ed.) (1980). L'histoire de la liberté de pensée et de l'athéisme, Anthologie du Rationalisme et de l'athéisme. New York: Prometheus
  42. Le problème de l’incroyance au XVIe siècle. La religion de Rabelais (1947), Collection Evolution de l'humanité, Albin Michel, Paris. version en ligne
  43. Michel Onfray sur Jean Meslier sur le site de l'université William Paterson - consulté le 19 janvier 2008
  44. d'Holbach, P. H. T. (1770). The system of nature. Vu le 31 octobre 2007>.
  45. Ray, Matthew Alun (2003), Subjectivité et Irreligion: Athéisme et Agnosticisme par Kant, Schopenhauer, and Nietzsche, Ashgate Publishing, Ltd.
  46. Analyse statistique de l'athéisme
  47. Overall, Christine. Féminisme et Athéisme, extrait de Martin 2007, p. 233–246
  48. Smart, J.C.C. (09 mars 2004). Athéisme et Agnosticisme, Encyclopédie de Philosophie de Stanford
  49. Zdybicka, Zofia J. (2005), Atheism, in Maryniarczyk, Andrzej, Encyclopédie universelle de Philosophie, 1, Polish Thomas Aquinas Association
  50. Solzhenitsyn, Aleksandr I.. The Gulag Archipelago. Harper Perennial Modern Classics. ISBN 0-06-000776-1.
  51. Majeska, George P. (1976). Religion et Athéisme en U.R.S.S. et en Europe de l'Est, Journal Slave et Est Européen, 20(2). pp. 204–206
  52. Rafford, R.L. (1987). Atheophobia—an introduction. Religion Humanisme 21 (1): 32–37.
  53. TIME Magazine cover online. 8 avril 1966
  54. Toward a Hidden God, Time Magazine online, 8 avril 1966
  55. L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.
  56. http://www.istanbulguide.net/istguide/people/religions/ Guide sur la Turquie, partie religion, consulté le 24 décembre 2008
  57. (fr) Titre= Le Silence du Bouddha : Une introduction à l'athéisme religieux Editeur= Broché Auteur= Raimon Panikkar Traduction= Jacqueline Rastoin Année d'édition= ?
  58. Charles Maurras comme conscience se réclamait de l'athéisme bien qu'il prêchait le catholicisme politique dans son mouvement l'Action française, c'est-à-dire, que politiquement, il pensait que le catholicisme représentait l'essence de la nation française.
  59. Flew, Antony. "The Presumption of Atheism". The Presumption of Atheism and other Philosophical Essays on God, Freedom, and Immortality. New York: Barnes and Noble, 1976. pp 14ff.
  60. Martin, Michael. The Cambridge Companion to Atheism. Cambridge University Press. 2006. ISBN 0-521-84270-0.
  61. Cline, Austin (2006). "Strong Atheism vs. Weak Atheism: What's the Difference?". about.com. Retrieved on 2006-10-21.
  62. Flew, Antony. "The Presumption of Atheism". The Presumption of Atheism and other Philosophical Essays on God, Freedom, and Immortality. New York: Barnes and Noble, 1976. pp 14ff.
  63. Kenny, Anthony (2006). "Worshipping an Unknown God". Ratio 19 (4): 442. doi:10.1111/j.1467-9329.2006.00339.x. (en) « Those who fail to believe in God because they think that the truth-value of ‘God exists’ is uncertain may be called agnostic negative atheists, or agnostics for short. » En français : « Ceux qui ne parviennent pas à croire en Dieu parce qu'ils pensent que la vérité-valeur "Dieu existe" est incertaine peuvent être appelés athées négatifs agnostiques, ou agnostiques tout court. »
  64. Baggini 2003, pp. 30–34. (en) « Who seriously claims we should say "I neither believe nor disbelieve that the Pope is a robot', or 'As to whether or not eating this piece of chocolate will turn me into an elephant I am completely agnostic'. In the absence of any good reasons to believe these outlandish claims, we rightly disbelieve them, we don't just suspend judgement. », soit en français « Qui peut déclarer sérieusement que nous devrions dire "je ne crois ni ne crois pas que le pape soit un robot", ou "quant à savoir si manger ou pas ce morceau de chocolat va me transformer en éléphant, je suis totalement agnostique". En l'absence de bonnes raisons pour croire à ces déclarations bizarres, nous n'y croyons pas, nous ne faisons pas que suspendre notre jugement»
  65. Baggini 2003, p. 22. (en) « A lack of proof is no grounds for the suspension of belief. This is because when we have a lack of absolute proof we can still have overwhelming evidence or one explanation which is far superior to the alternatives ». En français: « L'absence de preuve ne peut être une base à l'arrêt de la croyance. La raison en est que lorsque nous manquons de preuves absolues, nous pouvons toujours avoir des preuves indirectes ou aucune explication nettement meilleures que les autres.»
  66. Dawkins, Richard (2006). The God Delusion. Bantam Books, p. 50. ISBN 0-618-68000-4.
  67. Données mondiales sur le World fact book
  68. France: trois sondages pour en savoir plus sur l'attitude envers les religions, in Religioscope, 04/05/2003, article en ligne
  69. Eurobaromètre n° 225, Social values, Science & Technology, juin 2005, pp 7-11
  70. Religion
  71. (en) Phil Zuckerman: Atheism: Contemporary Rates and Patterns, in: Michael Martin (ed.): The Cambridge Companion to Atheism. Cambridge University Press 2007.
  72. a , b  et c Laurie Goodstein, « Athées et fiers de l’être », dans Courrier international du 12-05-2009, [lire en ligne]
  73. Sondage Pew Forum réalisé sur 35 000 personnes entre mai et août 2007 : AFP, « L'Amérique mystique, religieuse et tolérante » sur http://www.lefigaro.fr/, 24/06/2008. Consulté le 25 juin 2008
  74. Sondage La Presse canadienne-Harris Décima réalisé entre le 22 et le 26 mai 2008 auprès de 1 000 personnes :
  75. *Organisme National Statistique du Canada, « Population selon la religion, par province et territoire (Recensement de 2001) » sur www40.statcan.ca, 28/01/2001. Consulté le 25 février 2009
  76. Les Français et leurs croyances - Sondage CSA, mars 2003 [pdf]
  77. Les croyances des Français - Sondage Ifop, Le Journal du dimanche, 12 avril 2004
  78. (en) Religious Views and Beliefs Vary Greatly by Country, According to the Latest Financial Times/Harris Poll - 20 décembre 2006
  79. Enquête Harris Interactive complète [pdf]

Bibliographie

  • Pour en finir avec DIEU, Richard Dawkins, 2008, Robert Laffont, 425 pages, ISBN 978-2-221-10893-2
  • Mémoire des pensées et des sentiments de Jean Meslier, Soignies, Talus d'approche, 2007, 3 volumes (ISBN 9782872461165, 9782872461172, 9782872461189)
  • Dieu.com, Danièle Sallenave, 2004, Gallimard.
  • Apologie du blasphème, Jean-Paul Gouteux, 2006, Syllepse.
  • Pensées sur l'athéisme, Pierre Bayle, 2004, Desjonquères.
  • Pourquoi je ne suis pas chrétien, Bertrand Russell, 1964, Pauvert
  • Pourquoi je ne suis pas musulman, Ibn Warraq, 1995, L'Âge d'Homme
  • L'athéisme expliqué aux croyants, Paul Désalmand, 2007, Le navire en pleine ville.
  • Cours accéléré d'athéisme, Antonio López Campillo et Juan Ignacio Ferreras, 2004, Tribord, ISBN 2-930390-04-2
  • L'Athéisme, Félix Le Dantec, Bibliothèque de Philosophie scientifique, Paris, Flammarion, 1920, 310p.
  • Le Drame de l'humanisme athée, Henri de Lubac, réédition en 1998, préface de René Rémond, ISBN 2-204-02100-8
  • « Je crois en Dieu, moi non plus… » (Fred Oberson) L'Harmattan, janvier 2006, 122 pages ISBN 2-7475-9826-8
  • Traité d'athéologie : Physique de la métaphysique, Michel Onfray, 2005, Grasset, 281 pages, ISBN 2-246-64801-7.
  • Athéisme et matérialisme aujourd'hui, Yvon Quiniou, 2004, Pleins Feux, 60 pages, ISBN 2-84729-035-4.
  • Nier les Dieux, nier Dieu : actes du colloque / organisé par le Centre Paul-Albert Février à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme les 1er et 2 avril 1999 ; études réunies par Gilles Dorival et Didier Pralon. -- Aix-en-Provence : Publications de l'Université de Provence, 2002. ISBN 2-85399-505-4
  • Les Athéismes philosophiques, textes réunis par Emmanuel Chubilleau et Éric Puisais. Actes du Colloque de Chauvigny, octobre 1999, Kimé, coll. Philosophie Epistémologie, Paris, 2000, 283 p. ISBN 2-84174-217-2
  • Histoire de l'athéisme : Les incroyants dans le monde occidental des origines à nos jours, Georges Minois, Fayard 1998, 671 pages, ISBN 2-213-60130-5.
  • "Athéisme et politique" [2] Critique n° 728–729 (Jan–Fév 2008): 121–35, par Perreau-Saussine, Émile.
  • La nécessité de l'athéisme (et autres articles), Percy Bysshe Shelley, 1997, Paris-Zanaibar, ISBN 2-911314-08-5
  • La gloire des athées (anthologie de 100 textes rationalistes et antireligieux, de l'Antiquité à nos jours), Les Nuits Rouges, 2006, 700 pages, ISBN 2-913112-28-5
  • L'esprit de l'athéisme, André Comte-Sponville, 2006, Éditions Albin Michel, ISBN 2-226-17273-4
  • La contagion sacrée, D'Holbach, 2006, Coda, ISBN 2-84967-035-9
  • Le christianisme dévoilé, D'Holbach, 2006, Coda, ISBN 2-84967-032-4
  • La théologie portative, D'Holbach, 2006, Coda, ISBN 2-84967-036-7
  • Mémoire contre la religion, Jean Meslier, 2007, Coda, ISBN 2-84967-027-8
  • Peut-on ne pas croire ? Sur la vérité, la croyance et la foi, Jacques Bouveresse, 2007, Agone, ISBN 2-7489-0068-5
  • Essai sur l'avenir poétique de Dieu, Manuel de Diéguez, 1965, Plon
  • De l'idolâtrie, Discours aux clercs et aux derviches, Manuel de Diéguez, Gallimard, 1964.
  • L'idole monothéiste, Manuel de Diéguez, 1981, P.U.F.
  • Et l'homme créa son Dieu, Manuel de Diéguez, 1980, Fayard
  • Dieu et l'État, Michel Bakounine, 2006, Labor, (ISBN 2-8040-2270-6)
  • Victor ou la rencontre de l'Enfant sauvage et du curé Meslier. Douze essais sur l'athéisme au XXIe siècle, Hervé Baudry-Kruger, Soignies, Talus d'approche, 2007 (ISBN 9782872461196)

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