Vikings

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Viking

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Représentation de Vikings datant du IXe ou du Xe siècle.

Un Viking (vieux norrois víkingr, pluriel víkingar) est un explorateur, commerçant et/ou pillard scandinave au cours d’une période s’étendant du VIIIe au XIe siècle[1].

Avec l'émersion des royaumes scandinaves, des peuples nordiques, nommé sous le nom de Vikings au début du Moyen-Age, sont représentés comme des pillards pour une part de leur violence, mais les Vikings furent de grands marins, marchands et guerriers : des Féroé, de l'Islande, du Groenland, de l'exploration du Vinland, en passant aux rives de la Baltique en Russie dont ils mettront au monde un État russe, jusqu'en Orient... Le phénomène viking fut par beaucoup de ses activités et influences, protéiformes. La fin de l'âge viking s'épuisera par l'affirmation de pouvoirs monarchiques centralisateurs, et la conversion des pays scandinaves à la chrétienté.

Sommaire

Définition

« On appelle Viking (Víkingr, en vieux norrois) doué et remarquablement équipé pour cette activité, que la conjoncture a amené à se transformer en pillard ou en guerrier, là où c’était possible, lorsque c’était "praticable", mais qui demeurera toujours quelqu’un d’appliqué à afla sér fjár (« acquérir des richesses »). »

— Régis Boyer, Les Vikings[2]. Au sens large, le terme « viking » désigne parfois l’ensemble des Scandinaves de la période caractérisée par le phénomène viking. Les peuples en contact avec les Vikings leur ont donné différents noms : Normands pour les Francs, Danois pour les Anglais, Rus pour les Slaves, les Arabes et les Byzantins. Ils étaient parfois aussi qualifiés de « païens » ou d’« étrangers »[3]. Varègue est le nom donné aux Vikings exerçant sur la route de l’Est.

Article connexe : Varègue.

, envahir et finalement s’établir sur des terres éloignées de leurs pays (voir chapitre Causes hypothétiques du phénomène ci-dessous). Leurs expéditions audacieuses, les strandhögg, par voie terrestre ou maritime, ont eu un sur l’histoire de l’Europe et de la proche Asie. Des climat froid, l'hiver interminable en Scandinavie et des techniques de défint dans nombre de ces « comptoirs », nommés « vicus » par les peuples latins, notamment sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord ou en Russie, du VIIIe au XIe siècle.

Bien qu’ils se soient également installés aussi bien en Irlande, où ils ont fondé la plupart des villes (sauf Dublin), qu’en Grande-Bretagne,à York, c’est en Normandie et en Russie que leur entreprise a le mieux réussi, puisqu'ils sont à l'origine de puissants États AU Navigateurs hors pair, les Vikings furent d’abord des commerçants au long cours. Mais, plus qu’à l’hypothèse mauresque ( la faiblesse militaire de l’empire carolingien à la mort de Charlemagne et des territoires situés au nord et à l’est de celui-ci qu’on doit l’attirance particulière que les côtes du nord de l’Europe exercèrent sur ces marins.

Avec son faible tirant d’eau (parfois augmenté par un lest de pierres) et sa proue relevée, navigant aussi bien à la voile qu’à la force maritimes. Le terme utilisé en français est drakkar, dérivé du mot drekar et signifiant « dragons » ; datant de 1839 et créé par Augustn Jal (1795-1873), alors officier attaché au ministère de la Marine, c’est un barbarisme sans doute pour marquer les esprits. Embarqués à son bord, les Vikings menaient des raids d’une redoutable efficacité, jusqu’à l’intérieur des terres en remontant les fleuves ou en volant des chevaux.

Étymologie du mot « viking »

Village viking en Norvège.

Le mot « viking » désigne le guerrier, explorateur (littéralement "pillard" en norrois) d’origine scandinave. Le terme est d’utilisation assez récente (XVIIIe siècle et XIXe siècle) hors du monde scandinave. Son étymologie est très discutée. Il vient probablement soit :

  • des termes vik, la « baie », l’« anse » (que l’on retrouve dans Reykjavík), et ing « en provenance de »,
  • du terme vicus / wik qui désignait, durant le haut Moyen Âge, les agglomérations marchandes,
  • de la manière de vivre des gens du Viken, dans la baie d’Oslo,
  • du substantif scandinave vig signifiant « combat ».

Les utilisations connues les plus anciennes proviennent de textes anglo-saxons du VIIe siècle, avec la mention de divers termes (uuicingsceadan, uuicingsceadae, saewicingas) qui se rapportent tous aux activités maritimes, et notamment à la piraterie. Les textes scandinaves contemporains à la période viking font eux la distinction entre un terme féminin, víking, qui désigne l’activité (fara í víkingu, « ceux qui partent en expédition ») et un terme masculin, víkingr ou vikingar, qui renvoie aux Vikings en tant qu’individus. Hors du monde scandinave, les chroniques franques ou anglo-saxonnes utilisent plus fréquemment les termes « Normands », « Danois » ou « païens » pour désigner les Vikings, tandis que les Irlandais parlent plus simplement d’« étrangers » (gaills). Certains nommaient les Vikings Norvégiens les « Vikings blancs » et les Danois les « Vikings noirs ». En Orient, ils sont appelés « Rus » ou « Varègues ». Chez les Arabes les Madjus, bab el Madju désignant « la porte des païens » (détroit de Gibraltar)[4].

Selon Pierre Bauduin (2004), la connotation du terme serait plutôt positive dans les inscriptions runiques et négatives dans les poèmes scaldiques.

Causes hypothétiques du phénomène

Le baptême forcé des Saxons par Charlemagne.

Les écrits norrois de cette époque se bornant à quelques épitaphes runiques, l’analyse des historiens se fonde essentiellement sur les témoignages des victimes[5], souvent largement postérieurs aux événements, influencés et déformés. L’archéologie apporte cependant des éclaircissements déterminants.

Un commerçant pillard

Au VIIe siècle , les Arabes perturbent le commerce en Méditerranée. En Europe, cela entraîne le développement de nouvelles voies commerciales vers le nord. Les marchands occidentaux y trouvent des fourrures, du bois, de l'ambre et de l'ivoire et échangent avec les Scandinaves du vin, de l'argent et des armes. Les comptoirs de Birka en Suède, de Hedeby et de Ribe sur les côtes du Jutland se développent. En raison de ces contacts commerciaux, les commerçants scandinaves connaissent de mieux en mieux les côtes et villes de l’empire carolingien. Ils découvrent sa richesse mais en même temps s’aperçoivent de ses faiblesses. Vaste et morcelé, il est mal défendu et souvent en proie à des guerres internes. Commerçants, certains Scandinaves se transforment occasionnellement en pillards[6]. Selon l'historien Stéphane Lebecq, c'est donc « le commerce qui a pavé la voie aux raids vikings »[7].

Pour le linguiste Régis Boyer, ce phénomène est renforcé par le mercenariat : les Carolingiens, seigneurs ou souverains, utilisaient les Vikings comme mercenaires lors de leurs guerres internes. Cette lecture est cependant discutable. En Grande-Bretagne, les historiens constatent que ce sont les Vikings qui manipulent les souverains indigènes, surnommés "Puppet-kings" ; il serait étonnant que ceux qui dominent le jeu politique en Grande-Bretagne se contentent d'être des pions en France. Les faits semblent d'ailleurs suggérer que les Francs ont eu quelques difficultés à "contrôler leurs mercenaires".[réf. nécessaire][8]

Les guerres intestines en Scandinavie

Au IXe siècle, le Danemark et dans une moindre mesure la Norvège connaissaient une multitude de conflits internes liés à l'opposition entre les jarls et aux crises de succession. Le roi du Danemark peinait à s'imposer aux différents clans et à sa famille même. Les raids en Europe auraient permis de financer les guerres entre aristocrates et d’augmenter le prestige des candidats au pouvoir[9].

La faim de terres

Un réchauffement climatique aurait entraîné la croissance des productions agricoles, et du coup, une hausse démographique. La population scandinave devint trop nombreuse. Les raids vikings auraient été un moyen de réponse à une faim de terre. Les historiens pensent que cet argument concerne au plus l'ouest de la Norvège[10]. Au contraire pour l’historien François Neveux « On peut affirmer que l’argument de la surpopulation est aujourd’hui largement discrédité par les découvertes archéologiques ».[11]L'archéologie rurale scandinave a révélé que les terres cultivées étaient moins étendues à l'époque viking qu'au début de notre ère[12]. On pourrait en déduire que la surpopulation ne semble donc pas avoir affecté la Scandinavie au VIIIe ou IXe siècle, mais il s'agirait d'une conclusion rapide : pour réduire la pression démographique, les Scandinaves pourraient avoir préféré conquérir des meilleures terres dans le sud plutôt que défricher des terres ingrates, gelées 6 mois par an.[réf. nécessaire] [13]

La réaction à la conquête franque de la Saxe

Parmi les causes du phénomène viking, l’historien François Neveux évoque des opérations de représailles de la part des Vikings contre les agresseurs Francs qui les menaçaient. Il souligne que la conquête de la Saxe par Charlemagne coïncide avec les premiers raids vikings.[14] L’historien Olaf Olsen : « Après les violences en Saxe contre le paganisme, Charlemagne menaçait le Danemark d’une christianisation par le fer et le feu » [15] « Les sources franques mentionnent des hostilités à la frontière danoise entre l’empire carolingien et les danois » [16]

À partir de 772, Charlemagne entreprit de soumettre les Saxons. Le roi franc employa la force et la terreur. La conquête se doubla d'une conversion forcée des habitants. En 782, à Verden, les Francs décapitèrent 4 500 personnes, déportèrent 12 000 femmes et enfants parce qu'ils refusaient le baptême[17]. Les lieux de culte païens furent détruits, notamment Irminsul. Le chef des Saxons Widukind se réfugia chez ses voisins nordiques et se mit sous la protection de Sigfred « roi des Danois »[18]. En 785 probablement, Charlemagne instaura en Saxe le capitulaire De partibus Saxoniæ : les païens doivent se convertir sous peine de condamnation à mort[19]. Dans les années 792 à 795, des Saxons se soulevèrent à nouveau, refusant le capitulaire. « La destruction du célèbre sanctuaire païen d’Irminsul n’eut pour effet que de les inciter à se venger en brûlant les édifices religieux en Hesse»[20]. Widukind fuit une nouvelle fois au Danemark et se plaça sous la protection du roi viking Godfred, le successeur de Sigfred. Widukind devint le parent de Godfred en épousant la princesse viking Geva de Vestfold, fille d’Oystein (Eystein) Ier de Vestfold (Westfold, Norvège)[21]. Le prince danois attaqua les Abrodrites, un peuple allié de Charlemagne, releva le Danevirke puis vers 810, lança 200 navires sur la Frise[22]. Ces premiers contacts politiques entre les Carolingiens et les Scandinaves étaient donc hostiles.

L'historien Pierre Bauduin explique que « la crainte inspirée par la conquête du pays [la Saxe nldr] et la brutale soumission de ses habitants eut sans doute sa part dans le mouvement d'expansion viking »[23]. Hypothèse déjà formulée par Lucien Musset[24].

La résistance à la christianisation forcée ne fut pas anodine et expliquent en partie le phénomène Viking, bon nombre d’entre eux se rebellaient contre la puissante Eglise. Tous les premiers raids vikings visaient les édifices chrétiens et pas seulement pour leurs richesses, tous n’en détenaient pas: L’historien François Xavier Dillmann cite Montesquieu dans De l'esprit des lois , « Ils [Les Vikings nldr] attribuoient aux ecclésiastiques la destruction de leurs idoles, et toutes les violences de Charlemagne, qui les avoit obligés les uns après les autres à se réfugier dans le nord. C’étoient des haines que quarante ou cinquante années n’avoient pu leur faire oublier »[25]. Les Francs auraient donc cherché à convertir par la force les Danois. Le professeur Rudolf Simek refuse la pertinence de cet argument religieux[26].

Les Vikings et la Christianisation

« La mission par échanges culturels, puis par la parole, puis par l’épée ».[27].

La conversion au christianisme des Vikings s’est effectuée, de façon pacifique mais aussi violemment, sur plus de quatre siècles. Il ne s’agit pas d’une guerre de religion, car les Vikings étaient ouverts à d’autres dieux et croyances et y trouvaient parfois un intérêt politique et commercial. « Tant que la foi chrétienne ne menaçait pas les anciennes coutumes, les païens considéraient le Christ avec indulgence »[28]. Des Scandinaves n'ont pas hésité à intégrer Jésus dans leur panthéon aux côtés de leurs divinités traditionnelles comme Odin ou Thor.

Les Nordiques entrèrent en contact avec la religion chrétienne suite aux premières missions d'évangélisation dans la première moitié du VIIIe siècle, c'est-à-dire avant l'expansion viking. En 725, Willibrord, évêque d'Utrecht, échoua à convertir les Danois. L'imprégnation du christianisme devint beaucoup plus palpable suite aux raids vikings. Les pillards ramenaient dans leur pays un butin notamment composé d'objets du culte chrétiens. L'empereur Louis le Pieux ranima les tentatives d'évangélisation. Vers 822-825, la Scandinavie fut déclarée terre de mission. Ebbon, archevêque de Reims, puis Ansgar, moine de Corbie, prêchèrent au Danemark sans grand succès.

Le changement décisif se produisit lorsque de grands chefs se convertirent. Des princes comprirent tout l'intérêt d'embrasser une religion qui consolidait leur pouvoir. En Francie, le jarl Rollon accepta d'être baptisé en échange de recevoir un territoire qui allait devenir le duché de Normandie. C'était un excellent critère d'intégration dans le monde franc. En Scandinavie, des rois se servirent de la religion du Christ afin de « dépasser les particularismes culturels et surtout les dissensions politiques entre clans »[29]. Le but ultime étant d'unifier leur royaume. En somme, la conversion au christianisme avait pour origine des motivations essentiellement politiques. Le prince norvégien Håkon le Bon se fit baptiser en Angleterre et, de retour en Norvège, entreprit une christianisation de son pays. Il rencontra une forte opposition à la propagation de sa foi. « En 933, des sujets de Hakon [le Bon] brûlèrent des églises, tuèrent des prêtres et forcèrent Hakon à abandonner son projet de christianiser tout le pays »[30]. « L’opposition à la foi chrétienne fut brisée plusieurs dizaines d'années plus tard avec une violence peu chrétienne, d'abord par le roi Olaf Tryggvason, baptisé en 995.» « Il fit preuve d’une poigne évangélisatrice redoutable pendant les cinq ans de son règne sans doute mû par un fanatisme religieux hors du commun. Son œuvre fut achevée par Olaf Haraldson»[31] (1016-1028). "Olaf Haraldsson lança la christianisation plutôt par l’épée que par le verbe. La résistance païenne fut tenace surtout dans le Trondelag de telle sorte que en 1030 le roi Olaf trouva la mort à la bataille de Stiklestad."[32] Au Danemark, Harald à la Dent Bleue agit de même. En 985, le royaume est unifié et christianisé sous sa poigne. En Suède, malgré le zèle des missionnaires comme l’évêque Bruno de Querfurt, le paganisme demeurait encore au XIe siècle. Les missionnaires, voyant qu’ils ne pouvait pas détruire les anciennes croyances, les christianisèrent progressivement en récupérant les anciennes déités païennes[33].

La christianisation engendra des résistances suivies de bannissements et de brutalités, car cette nouvelle foi était coercitive, imposant un dieu unique. Les Vikings avaient l’obligation d’abandonner leurs anciennes croyances. « L’Église n’autorise pas d’autres dieux, qu’elle considère comme des démons et des forces du Mal. Freyja, la grande Déesse des Vikings, symbole de la fécondité, fut pour l’Église un objet de ridicule et de mépris » [34]. Les textes de Snorri Sturluson lui-même vantaient les exactions chrétiennes. « Ceux qui n’abandonnaient pas le paganisme étaient expulsés, à d’autres il [nldr Olaf Haraldson]) faisait couper les mains ou les pieds ou extirpait les yeux, pour certains il les faisait pendre ou décapiter, mais ne laissait impuni aucun de ceux qui ne voulaient servir Dieu (...) à qui il affligeait de grands châtiments (...). Il leur [au peuple norvégien] donna des clercs et en institua dans les districts... »[35].

En Suède, les Varègues furent contraints d’accepter la christianisation, en même temps que les Slaves, en 989, lors du baptême général ordonné par le roi Valdimarr.[36] "Le puissant roi chrétien Olof Skötkonung voulut imposer le christianisme, la résistance fut si forte que des missionnaires chrétiens furent attaqués et tués" [37]

La christianisation de l'Islande se présente sous un autre jour. Au cours d'une réunion de l'Althing au solstice d’été de l'an 999[38], les Islandais décidèrent, contraints et forcés, d'adopter le christianisme officiellement. « Les menaces du roi Olafr Tryggvason, qui décide de garder tous les fils de grands chefs Islandais séjournant en Norvège, pèsent certainement d’un grand poids sur le fameux Althing de 999 »[39] [40]. Régis Boyer: Il me semble que c'est là un point décisif et je m'étonne que la plupart des commentateurs se croient tenus de l'escamoter (...) L'Islande se divise en deux camps, le païen et le chrétien, qui évitent de peu l'affrontement violent, juste avant l'ouverture de l'althing de 999. Thorgeirr Ljosvetningagodi, un chef reconnu des deux parties, est chargé de trancher: il décide après une très longue réflexion solitaire que tous les Islandais seront chrétiens[41]. « Olafr Tryggvason fit preuve d’une poigne évangélisatrice redoutable, il imposa le christianisme aux Féroé, avec l’aide du jeune chef Féroïen Sigmundr Brestisson, converti à la nouvelle religion (Faereyinga saga) et en Islande, en envoyant des missionnaires comme Thangbrandr dont l’efficacité n’avait d’égale que la violence (Kristni saga). En 999, une décision officielle, après un débat houleux de l’Althing, établit la nouvelle religion : la loi obligeait les Islandais qui n’étaient pas encore baptisés à le faire. »[28]. D’autre part, ils craignaient une division religieuse, et donc politique, du pays entre païens et chrétiens, ces derniers étant déjà nombreux sur l'île. Risque de partition d'autant plus grand que l'Islande ne connaissait pas ni roi ni quelconque prince à sa tête[42]. L'historien Olaf Olsen :"C’est également sous la pression d’olaf Tryggvason qui menait alors un combat acharné contre le paganisme norvégien, que l’Islande accepta le christianisme." [43]

Les Croyances Vikings

Article détaillé : Croyances Vikings.
« Nous autres camarades n’avons pas d’autre croyance qu’en nous-mêmes et en notre force et capacité de victoire, et cela nous suffit amplement. »

— Formulation de Gauka-Thorir chapitre CCI Olafs saga hins Helga

Cette formulation se retrouve dans d’autres textes, où ils affirment : ne croire qu’en leur propre puissance et capacité de réussir « eiginn mattr ok megin ». Ils disent ne croire qu’en leurs propres forces , et capacité de victoire « afl okkat » [44].

Les Vikings ne sont en aucun cas des fatalistes subissant un destin. Ce sont avant tout des combattants et des hommes libres qui décident de leur sort au risque de déplaire aux dieux. Ils croient également à la magie et à la divination pour percer les projets de leurs ennemis, des dieux et des forces tutélaires, afin de changer le cours des évènements, d'anticiper sur le destin[45], donc de le modifier, car rien n'est écrit définitivement. Ces faits sont très éloignés et incompatibles avec la vision du Destin implacable, des auteurs chrétiens qui ont rédigé ou corrigé la quasi totalité des documents dont nous disposons. Il n'y a donc pas de destin que leur volonté ne puisse modifier. « les Scandinaves étaient des hommes d’actions prisant les valeurs d’actions et on leur fait tort en les accablant de pratiques et de concepts dont, sans aucun doute, ils eussent été fort empêchés !»[46]

Héritage

Comme celle des autres peuples germaniques, les croyances Vikings, avant la christianisation, sont mal connues. La mythologie Viking a été réinventée de toutes pièces par les chrétiens, lors de la période Normande[47]. À l’origine "les pères des Vikings" avaient le culte d’une Déesse Mère et des grandes forces naturelles qu’ils ont représentées plus tard par la création d’un panthéon qui compte notamment Odin, Thor, Jord, Frigg, Freyja , Freyr... et le grand arbre Yggdrasill.

Il existe des témoignages de l'époque romaine décrivant ce que l'on nomme « les pères des Vikings » en ces termes :

« ils (germains du nord) n’ont ni druides qui président au culte des dieux, ni aucun goût pour les sacrifices, ils ne rangent au nombre des dieux que ceux qu’ils voient et dont ils ressentent manifestement les bienfaits, le Soleil, le feu, la Lune. Ils n’ont même pas entendu parler des autres. »

César dans Comentarii De Bello Gallico VI, 21

« ils répugnaient à présenter leurs Dieux sous formes humaines, il leur semble peu convenable à la grandeur des habitants du ciel, ils leur consacrent les bois, les bocages et donnent le nom de Dieux (et Landvaettir) à cette réalité mystérieuse que leur seule piété leur fait voir » « Aucun de ces peuples ne se distingue des autres par rien de notable, sinon qu’ils ont un culte commun pour Nerthus c'est-à-dire la Terre Mère, croient qu’elle intervient dans les affaires des hommes et circule parmi les peuples » (La grande Aïeule primordiale, la Stammor, Jord, Fjorgyn, la Déesse Mère.)

Tacite. Germania IX,3

Religion?

Nous ne pouvons pas parler de religion, la langue ne dispose pas de vocable pour « religion ». Le mot approchant serait « seydr,sidr,sejdr » : coutume, ensemble de pratiques, magie. Leurs croyances ne possèdent aucun crédo, pas de prières, pas de prêtres, ni ordre religieux, ni temples, sans foi, sans dogmes...,[48] mais une totale liberté de pensée.

L'Islande devenue chrétienne, l'Église ne badine pas plus là qu'ailleurs sur la stricte observance de ses lois.[49] La rédaction deux siècles après l’âge Viking, donne latitude à l’Église, d’entreprendre un travail patient et opiniâtre d’éradication, bien connu d’autre part.[50] Les auteurs Snorri et Saxo Grammaticus s’efforceront bien de reconstituer un panthéon organisé vaille que vaille autour de quelques grands dieux en se contredisant souvent et parfois gravement. Il n’est pas difficile de montrer l’inconsistance de leur doctrine, notamment dans leur application à faire de l’évhémérisme [51]

L'archéologie, l'histoire, et le passage à l'étamine de toutes nos sources, et en considérant avec plus d'attention les témoignages antérieurs à la domination chrétienne, qui semblent être les plus objectifs (comme ceux cités plus haut dans le chapitre héritage), permettront d'avoir une idée plus précise de ce qui auraient pu être les "Croyances Vikings".

Origines géographiques et aires d’expansion

Expansion viking du VIIIe au XIe siècle

L'origine géographique des Vikings détermina la direction de leur expansion. Les Varègues (Suèdois) se sont dirigés vers l'est, autour de la Baltique et en Russie. Les "Norvégiens" ont concentré leur raids sur les îles Britanniques tandis que les Danois se sont répandus autour de la Mer du Nord, de la Manche et sur les côtes atlantiques de la Gaule[52]. Il faut toutefois se garder d'une sectorisation trop rigoureuse. Les bandes vikings mêlaient parfois Danois et Norvégiens[53] et certaines régions comme l'Irlande ou l'Angleterre ont été disputées entre ces deux peuples[54].

Vers l'est, les Varègues

Les Vikings originaires de l’actuelle Suède, bientôt nommés « Varègues », étendirent leur domination à l’Est de la Mer Baltique. Vivant du commerce, de la piraterie et du pillage, et s’offrant comme mercenaires, ils écumaient le réseau fluvial et lacustre de ce qui sera plus tard l’Ukraine et la Russie (avec leurs Drakkars à faible tirant d'eau), leur but ultime étant d'atteindre Constantinople. Certains Varègues y parvinrent en descendant le Dniepr puis en traversant la Mer Noire. En 838, ils se présentèrent devant la capitale de l'Empire byzantin. Plus tard, l'empereur en recruta pour composer sa garde personnelle. D'autres Varègues empruntèrent une route plus longue : ils suivirent la Volga, naviguèrent sur la Mer Caspienne, passèrent par Bagdad pour rejoindre Constantinople[55]. Dans les années 1040, une expédition varègue dirigée par Ingvar atteignit même l’Afghanistan.

Les "Suédois" arrivèrent dans la future Russie à l'invitation des tribus slaves et finnoises, incapables de se gouverner. Ils établirent plusieurs comptoirs et fondèrent un État autour de Novgorod puis un second autour de Kiev. L'union de ces deux parties forma l'embryon de la Russie, le pays des Rus. Rus étant le nom que les Slaves, les Grecs et les Arabes donnaient aux Vikings[56].

Vers l'ouest, les Danois et les Norvégiens

Les Danois organisèrent des expéditions massives, souvent sous le commandements de rois ou de chefs influents[57]. Ils orientèrent leurs conquêtes et leurs pillages le long des côtes de la mer du Nord, de la Manche et de l'océan Atlantique. Leur raids commencèrent dès la fin du VIIIe siècle mais s'intensifièrent après la mort de Charlemagne (814) et la déliquescence de son empire. À l'évidence, les Scandinaves profitaient de cette faiblesse politique. Ils étaient également poussées au pillage par leurs guerres internes : il est fort probable que les Danois partaient en raid pour rapporter de quoi financer leurs conflits au Danemark et pour s’auréoler du prestige du conquérant.

Morcelée en multiples royaumes, l'Angleterre fut particulièrement touchée. L’Humber et la Tamise constituaient des voies de pénétration privilégiées pour les navires vikings. Entre 875 et 879, les Danois battirent les souverains locaux du nord-est de l'Angleterre et fondèrent une sorte de royaume autour de York. Ce territoire s'agrandit aux dépens des rois anglo-saxons jusqu'à recouvrir les provinces de Northumberland, East Anglia, les Five Burroughs (Stamford, Leicester, Derby, Nottingham et Lincoln) et les Midlands du Sud-Est. Alfred le Grand, roi du Wessex, arrêta cette expansion et reconnut en 886 le royaume viking qui prit progressivement le nom de Danelaw, « le pays sous la loi danoise ». En tant qu'État indépendant, le Danelaw survécut jusqu'en 954, assez longtemps pour que cette partie de l'Angleterre connut une imprégnation de la langue scandinave. La densité des toponymes en -by, -beck, -fell, -thwaite, -thorp et -toft l'atteste. Certains mots anglais d'aujourd'hui comme egg ou law proviennent du vieux norrois[58].

La Gaule présentait aussi une façade maritime très ouverte ; les Vikings empruntèrent régulièrement la Seine, la Loire, la Garonne et les petits fleuves côtiers. Les chroniques des monastères nous apprennent que la Seine charria des flottes scandinaves en 841, en 845, en 851, en 852 et en 856[59]. Ensuite, les envahisseurs choisirent d'hiverner sur une île fluviale.

Les Vikings envahissant la Gaule reçurent le nom de « Normands » avant de s’établir durablement dans la région qui porte aujourd’hui le nom de Normandie.

Article détaillé : Normands.

Moins bien organisés que leurs voisins danois, les Vikings originaires des côtes occidentales de la Scandinavie (l’actuelle Norvège) formaient des groupes d'individus isolés qui s'attaquèrent à l'Occident dans un but de pillage mais aussi de colonisation. Ils recherchaient en effet des terres agro-pastorales. Leur aire d'expansion recouvre l’Écosse, l’Irlande, le nord-est de l'Angleterre ainsi que les petites îles plus septentrionales comme les îles Féroé, les Orcades, les Hébrides ou les Shetlands. L'Irlande constituait une proie de premier choix pour les envahisseurs : riche de ses prestigieux monastères, l'île était divisée en sept "royaumes"[60] qui ne cessaient de se faire la guerre. Vers 840, le Norvégien Turgeis[61] amorça la conquête du pays. Conquête rendue difficile par l'intervention des Danois du Danelaw. Preuve des rapports conflictuels qui pouvaient exister entre les Vikings. L'apport scandinave en Irlande est en tout cas indéniable puisqu'ils sont notamment à l'origine des villes de Wexford, Waterford, Cork et Limerick.

Des îles Britanniques, les Norvégiens se lancèrent à l'attaque des côtes occidentales de la Gaule et de la péninsule ibérique. D'autres gagnèrent l’Islande. Sur cette île proche du cercle polaire arctique, le but n'était pas de razzier mais bien de coloniser. Arrivés en 870, les premiers colons, des Norvégiens mais aussi des Irlandais et autres Celtes[62], construisent des fermes. Ils cultivent la terre, élèvent des ovins, des bovins ou des chevaux ou chassent les mammifères marins. L'historien Régis Boyer estime que c'est sur cette île isolée que s'exprima le « génie viking »[63]. Les colons formèrent une société originale, dominée non pas par un roi ou un jarl mais par une assemblée, l'Althing. D'Islande, provient une précieuse partie de la littérature scandinave, au premier chef les sagas et les Eddas (poèmes).

Les aires d'expansion extrême : Méditerranée, Groenland et peut-être Amérique

Remarquables navigateurs, les Vikings s'aventurèrent très loin de leur patrie en procédant par bonds. D'Angleterre ou de France, certains assaillirent la péninsule ibérique. En 844, Séville et Cadix alors aux mains des Maures furent ravagées par une flotte remontant le Guadalquivir. Les Vikings pénétrèrent en Méditerranée par le détroit de Gibraltar. En 859-860, ils atteignirent le port de Luni près de Pise.

Selon le Livre des Islandais, des Vikings commandés par Erik le Rouge partirent en 982 ou 983 d'Islande et mirent le cap vers l'ouest. Après quelques jours de navigation, ils rencontrèrent l'immense masse du Groenland. L'île parut si attirante (le climat était sûrement à l'époque plus favorable) qu'Erik y revint deux ans plus tard afin de coloniser les lieux. L'archéologie a retrouvé une ferme qui atteste de l'occupation viking sous ses hautes latitudes dès la fin du Xe siècle}[64].

Les Vikings auraient aussi mis les pieds en Amérique, et ce bien avant Christophe Colomb. En effet, plusieurs sagas, en particulier la Saga des Groenlandais et la Saga d'Erik le Rouge, racontent l'exploration d'une région appelée Vinland par des groupes vikings en l'an 1000. Or dès le XIXe siècle, des érudits émirent l'idée que ce Vinland était en Amérique du Nord. En 1960, les archéologues norvégiens Helge et Anne Stine Ingstad découvrirent au nord de Terre Neuve les ruines d'un campement qui se révéla d'origine viking. D'après les analyses du carbone 14, ce site de L'Anse aux Meadows datait entre 980 et 1020[65]. Il constituerait la preuve que les premiers Européens à débarquer en Amérique étaient des Vikings. Toutefois, cette découverte archéologique ne fait pas encore l'unanimité chez les scientifiques[66].

Les phases d'expansion

L'historiographie place traditionnellement en 793, année du saccage de l'abbaye de Lindisfarne, le début des invasions vikings. En réalité, des Norvégiens avaient déjà sévi quelques années plus tôt en 789 sur la côte méridionale de l'Angleterre. Mais l'épisode tragique de Lindisfarne a tellement frappé les contemporains que les historiens continuent à le présenter comme le premier événement de l'âge viking.

L'historien Lucien Musset repère deux grandes phases d'invasions : la première entre 790 et 930 et la seconde entre 980 et 1030. Entre les deux périodes, l'Europe connut quelques dizaines d'années d'accalmie[67]. Musset subdivise ensuite la première phase en trois mais cette partition n'est pertinente que pour les Danois envahissant la France :

  • entre 800 et 850, les Vikings se contentent de piller les monastères ;
  • entre 850 et 900, les Vikings découvrent la faiblesse des défenses franques et organisent de véritables opérations militaires depuis des îles situées sur les fleuves francs ; ils procèdent de plus en plus par intimidation. Les populations s'en débarrassent temporairement en leur versant un tribut (le danegeld)
  • de 900 à 950, c’est le temps de la colonisation : les Francs incapables de mettre fin aux invasions par la force autorisent les Vikings à s’installer sur leurs terres.

Et Pierre Bauduin de préciser : « si ce schéma offre un cadre de lecture au mouvement viking, il ne correspond pas à un plan préétabli et les étapes en ont été franchies à des dates différentes selon les régions »[68].

Régis Boyer propose une autre périodisation qui reprend partiellement celle de Musset. Il distingue trois « vagues » d'invasions[69] :

  • entre 800 et 850, les Vikings procèdent par tâtonnement et testent leurs adversaires.
  • entre 850 et 900, sûrs de leur force, ils exploitent les territoires envahis, voire les conquièrent
  • entre 980 et 1050, après une phase d'accalmie qui a vu l'installation des Vikings en différentes régions (Angleterre, Normandie, Groenland...), des Scandinaves repartent sur les mers, dernier soubresaut des invasions. Il s'agit surtout de Danois qui s'attaquent à la Grande-Bretagne, et dans une moindre mesure, de Suédois qui se mettent en route pour l'Asie musulmane.

Cette périodisation formulée par l'historien Danois Johannes Steenstrup (1844-1935) a été reprise par Lucien Musset qui l'a adaptée à la Neustrie. Les suivants de Musset ont repris cette périodisation et l'ont étendue au reste de la France sans autre forme de procès. Or, la conquête de la Gascogne dès 840 -largement ignorée par la plupart des chercheurs focalisés sur la Normandie- prouve que les attaques vikings n'ont pas été "progressives" partout et surtout que dès le début des invasions, les Vikings, loin de se comporter comme des pillards, ont affiché des ambitions politiques. [70]

Les raisons des succès vikings : le cas franc

Le royaume franc dirigé par Charlemagne connut un raid dès 799. C'était le point de départ d'une longue série d'attaques vikings, dont la plus connue est sans doute le siège de Paris en novembre 885. Si des mesures défensives furent rapidement prises après l'événement de 799, il n’en demeure pas moins que les incursions vikings témoignèrent d’une redoutable efficacité tout au long du IXe siècle. Ce succès s’explique d’abord par la vitesse d’exécution de la machine militaire viking, efficace et novatrice. Par ailleurs, la décadence politique de l'empire franc après 830 a certainement facilité la tâche aux assaillants.

Les atouts militaires vikings

Les premiers raids vikings étaient surtout dirigés vers des cibles situées à proximité du rivage et consistaient surtout à piller les villages ou les monastères avec peu de moyens, de façon à pouvoir regagner le large avec des richesses rapidement gagnées. Mais dès 830, on peut noter une évolution dans le modus operandi : ceux-ci bénéficiaient désormais d’une plus grande flotte et attaquaient des cibles (surtout des églises ou des monastères) à l’intérieur du pays. Ils employaient des éclaireurs ou des espions pour connaître la disposition de leurs cibles et s’attardaient même parfois en territoire franc. Noirmoutier, situé à l’embouchure de la Loire, figure parmi les premiers lieux à avoir servi de base fixe aux Vikings. À partir des années 860, les Vikings entreprirent de conquérir et de coloniser des territoires. Ce changement d’objectif nécessita une évolution militaire : une armée plus grande et mieux organisée. Les Danois en particulier savaient rassembler plusieurs bandes dans un objectif précis. En 885-886, une armée portée par 700 navires se présenta devant Paris[71]. Toutefois, contrairement à ce que la lecture des chroniques monastiques pourrait faire croire, les assaillants ne formaient pas une marée humaine se déversant sur la Francie. En effet, la Scandinavie était à cette époque (et encore aujourd'hui) trop peu peuplée pour submerger par le nombre l'Occident.

Leurs navires de guerre, appelés langskip ou snekka (mais jamais drakkar), sont l'outil indissociable de la réussite des envahisseurs. Longs en général d'une vingtaine de mètres, ils étaient mus à la rame et à la voile. La souplesse de leur coque les rendait adaptés aux déplacements en haute mer tandis que leur légèreté, leur faible tirant d'eau leur permettaient de remonter aisément les rivières[72]. Les Vikings pouvaient également emporter leur flotte sur une bonne distance : durant le siège de Paris, ils l’auraient même traîné hors de la Seine pour la remettre à l’eau deux mille pieds plus loin, en amont de la Seine. Privilégiant la marche, les Vikings ont peu utilisé les chevaux car il était assez difficile d'en obtenir.

Il est pertinent d’ajouter que les hommes du Nord ne sont pas des pirates : ils ne combattent pas en mer et leur flotte ne sert que pour le transport.

Les armes scandinaves n'étaient en rien supérieures à celles des Francs. Les guerriers étaient généralement armés de haches, de grands glaives lourds, de lances, de javelots et de boucliers. À la grande hache scandinave (tenue à deux mains), répondait la qualité des épées et des broignes franques. C’est l’élément tactique des Vikings et non l'armement qui garantissait leur efficacité au combat. Ils utilisaient notamment l’effet de surprise. Mais cet avantage disparaissait lorsqu'ils s'engageaient dans la remontée des fleuves et dans l'arrière-pays car leur présence était rapidement transmise de village en village. Les sources franques révèlent que les envahisseurs savaient se retrancher dans des fortifications qu'ils élevaient eux-mêmes.

Lors d’un raid, les Vikings tuaient ou emmenaient des captifs. La nouvelle de ces violences causaient la terreur chez les autochtones qui s'empressaient de fuir ou de verser un tribut. Cette intimidation était une arme de dissuasion redoutable dont les effets sur l’adversaire, quoique non quantifiables, ont sûrement joué un rôle important dans le succès des incursions vikings en Francie occidentale.

Enfin, de façon générale, les Vikings ne s’attaquaient qu’à des cibles beaucoup plus faibles qu’eux, évitant les armées et les batailles rangées, se repliant rapidement dès qu’ils rencontraient une résistance.

L'inefficacité des Carolingiens devant l’envahisseur

Le raid précurseur de 799 contraignit Charlemagne à prendre des mesures défensives. Le roi amorça la construction d'une flotte de guerre et plaça des sentinelles et des postes de gardes sur le littoral (notamment dans les ports et à l'embouchure des fleuves)[73]. Ce dispositif sembla fonctionner puisqu'en 820 par exemple, une flotte viking dut rebrousser chemin devant l'estuaire de la Seine. Toutefois, après 830, les raids fructueux se multiplièrent.

Première raison de leur échec, les Francs souffraient des divisions internes qui fêlaient l'empire. Le pouvoir de Louis le Pieux était contesté par ses fils et une fois le père mort en 840, ces derniers se disputèrent l'héritage territorial. Le traité de Verdun en 843 sanctionna la division de l'empire en trois royaumes : Charles le Chauve reçut notamment la Francie occidentale, ébauche de la France. Cet accord ne stoppa pas pour autant la guerre, le roi devant faire face à la dissidence de l'Aquitaine, à la poussée bretonne, à la montée en puissance de l'aristocratie sans oublier les ambitions de son frère Louis le Germanique. En 858, Charles dut par exemple annuler sa campagne contre les Vikings car les aristocrates s'étaient révoltés et son frère avait envahi le royaume. Les Scandinaves profitaient de cette instabilité pour mettre à feu et à sang des villes, des monastères et en tirer un butin considérable.

Toutefois, à partir des années 860, les invasions déclinèrent pour se diriger plutôt sur la Grande Bretagne. Les dispositions défensives mises en place par Charles le Chauve semblaient porter leur fruits. Dans les secteurs régulièrement envahis, des châteaux (castella) avaient été établis, parfois en dépit de l'accord royal. Des ponts fortifiés, tel celui de Pont-de-l'Arche sur la Seine, barraient la route des fleuves. Le roi carolingien confia de grands commandements militaires aux principaux chefs de l'aristocratie. Robert le Fort devint par exemple marquis de Neustrie et battit les Normands à Brissarthe en 866. "Victoire" toute relative puisque dans ce combat Robert le Fort et Rannoux de Poitiers trouvèrent la mort. Quant à Hastein, le "fuyard", malgré cette "défaite" qui avait le mérite de décapiter l'armée franque, il restait maître incontesté de la vallée de la Loire. En réalité, les Francs n'ont jamais compris qui étaient leurs adversaires, ni les objectifs qu'ils visaient, ni leur manière de combattre.[réf. nécessaire]

À la fin des années 870, les Scandinaves se jetèrent à nouveau sur le royaume. Ils étaient maintenant plus nombreux et s'organisèrent pour la conquête de territoires. Dans le même temps, la royauté carolingienne vacillait après la mort de Charles le Chauve. Les règnes étaient éphémères : Louis le Bègue régna deux ans (877-879). L'espoir se ralluma quand en 881 le roi Louis III défit une grande armée viking à Saucourt-en-Vimeu, puis en 885 quand le comte Eudes contraignit à empêcher que les Vikings prennent Paris. Mais plus souvent, les Carolingiens se soumirent à leurs adversaires. À plusieurs reprises, ils payèrent le départ des Hommes du Nord. Bien qu'il réussit à reconstituer l'empire de Charlemagne en rassemblant les différents royaumes francs, l'empereur Charles le Gros usa de ce moyen financier pour se débarrasser des Vikings qui assiégeaient toujours Paris. Cerise sur le gâteau : outre les 700 livres de tribut, les Scandinaves reçurent le droit de piller la Bourgogne en amont de la ville.

L'incapacité des Carolingiens ne se démentit pas dans les décennies suivantes. En 911, le roi Charles le Simple, petit-fils de Charles le Chauve, se résolut à négocier avec un chef viking nommé Rollon. Il lui abandonna les territoires autour de Rouen, embryon de la Normandie. Cette décision calma quelque peu les raids scandinaves en Neustrie. Ailleurs, la résistance des populations et des chefs locaux, notamment en Bretagne, obligea les Hommes du Nord à battre en retraite.

Chronologie

Navire viking exposé au Musée de Roskilde
  • 753 : fondation de la première colonie suédoise en Russie, près de la future Saint-Pétersbourg : « Aldeigjuborg » (aujourd’hui Staraya Ladoga).
  • 789 : premier raid connu. Il a lieu sur l’île de Portland au sud de l’Angleterre[74].
  • 793 : Attaque du monastère de Lindisfarne dans le nord de l'Angleterre. Grand émoi en Occident.
  • 795 : les Vikings atteignent l’Irlande. Les Vikings, installés sur la côte nord de l'Espagne combattent aux côtés du roi asturien contre les Sarrasins.
  • 799 : première mention d'une flotte scandinave sur la côte d’Aquitaine. En réponse, Charlemagne fait tenir en alerte permanente des navires d’intervention dans tous les ports de la côte atlantique. Cette mesure coûteuse n’est pas maintenue après sa mort[75].
  • 802 : les Vikings s’emparent des Orcades, Shetland et Hébrides.
  • 808 : fondation d'Hedeby à la base de la péninsule du Jutland.
  • 810 : Louis le Pieux, encore roi d'Aquitaine, fait fortifier l'embouchure de la Charente.
  • 816 : Des Scandinaves combattent aux côtés du roi de Pampelune contre les Sarrasins.
  • 820 : attaque victorieuse des Vikings de Norvège contre l’Irlande, ils s’y installent ainsi qu’à l’île de Man. Tentatives avortées de débarquement en Flandre et en Baie de Seine. Sac de Bouin.
  • 833 : Lothaire, qui vient de renverser son père, Louis le Pieux, fait appel à des "mercenaires danois".
  • 834 : Première attaque menée dans l'Empire carolingien contre Dorestad. Début de la première vague d'invasions.
  • 835 : Les Vikings prennent Dorestad sur le Rhin, Anvers sur l'Escaut et Witla sur la Meuse, les principales places commerciales franques. Ils prennent position à l'embouchure de la Tamise. Pépin Ier d'Aquitaine, incapable de contrer les Scandinaves, ordonne l'évacuation des îles d'Aquitaine (Noirmoutier, Ré, Oléron).
  • 839 : Des Varègues atteignent Constantinople via les fleuves et lacs russes.
  • 841 : première remontée de la Seine. Pillage de Rouen ; destruction des abbayes de Jumièges et Saint-Wandrille ; les Vikings danois sont sur l’île de Walcheren à l’embouchure de l’Escaut et aussi dans le Lindsey, l’Est-Anglie et le Kent en Angleterre.
  • 842 : Pillage de Quentovic, principal port de commerce franc à destination de la Grande-Bretagne.
  • 843 : Les Vikings prennent et désarment Nantes, principal port sur la Loire, puis s'installent à Noirmoutier.
  • 844 : Pour la première fois, une flotte viking remonte la Garonne. Agen, place forte gasconne est prise. Ils atteignent Toulouse. Un 1er raid viking sur La Corogne puis sur Séville en Espagne est repoussé par Ramire Ier et par 'Abd al-Rahman II.
  • 845 : premier raid contre Paris par Ragnar Lodbrok ; premier tribut versé par Charles le Chauve ; Saintes en Charente tombe entre les mains des Vikings.
  • 848 : Bordeaux, capitale d'Aquitaine, tombe entre les mains des Vikings.
  • 849 : Les Vikings prennent Périgueux.
  • 850 : Auch, dernier bastion gascon, tombe aux mains des Vikings. La Gascogne est sous le complet contrôle des Scandinaves. Première fortification sur un fleuve franc à Oissel, près de Rouen.
  • 851 : Les Vikings créent des camps retranchés à Jeufosse sur la Seine, à Bièce et à St Florent-le-Vieil sur la Loire.
  • 855 : Les Vikings lancent une offensive générale contre la Francie occidentale. Ils reprennent Bordeaux.
  • 856 : Paris tombe pour la deuxième fois. Son vainqueur est Björn, fils de Ragnar. Les Vikings, partis de Saintonge à cheval, atteignent et prennent Clermont en plein cœur du Massif Central.
  • 858 : Après avoir laminé la Francie occidentale, Björn se rend à Verberie et fait "sa soumission". Silence des annales sur la contrepartie qu'il obtient. Les Danois, partis de Gascogne, capturent le roi de Pampelune et le retiennent prisonnier pendant un an[réf. nécessaire]. [76]
  • 859-860 : deux flottes vikings contournent la péninsule ibérique. Elles attaquent : La Corogne, Porto, Lisbonne (13 jours de pillage), Séville, Cordoue, Cadix (858) puis les Vikings passent le détroit de Gibraltar et pénètrent en Méditerranée. Pillage d'Algésiras, Malaga, Alméria, Aguilas, de Nacor en Afrique et des îles Baléares (859)[77]. Hivernage en Camargue. Remontée du Rhône jusqu'à Valence puis l'Isère jusqu'à Romans (860). Les envahisseurs sont arrêtés par le comte Girard.
  • 860 : première attaque viking contre Constantinople
  • 861 : les Vikings danois s’emparent temporairement de Winchester, la capitale du roi Aetelbert de Wessex ; troisième prise de Paris par Sygtrygg qui occupe Oissel depuis 855.
  • 862 : les Vikings suédois sous Riourik (Rörek) s’emparent de Novgorod ; fondation du premier État russe par les Varègues. Les Vikings quittent enfin la Seine. Charles le Chauve peut enfin construire un pont à Pîtres.
  • 864 : Pépin II d'Aquitaine, rebelle et allié des Danois, est capturé par les Francs sur la Loire.
  • 866 : Hastein tue Robert le Fort et Rannoux de Poitiers à la Brissarthe. Fin de la première vague d'invasion en Francie occidentale. Hastein reste sur la Loire.
  • `867 : Les troupes Vikings se détournent de la France et débarquent en Grande-Bretagne.
  • 868 : Charles le Chauve reprend possession de l'Aquitaine : il fortifie Saintes, Angoulême, Périgueux et Agen sur la rive droite.
  • 870 : Ingólfr Arnarson est le premier colon "norvégien" d’Islande. Trois ans plus tard environ, il se fixe sur le site de Reykjavik.
  • 876 : fondation du royaume viking d'York dans le nord-est de l'Angleterre.
  • 877 : Mort de Charles II le Chauve. Début de la deuxième vague d'invasions en France.
  • 878 : bataille d'Edington[78]. Le roi de Wessex Alfred le Grand réussit à contenir la poussée danoise.
  • 879 : La Grande Armée venue d'Angleterre débarque près de Boulogne et commence à ravager le Nord de la Neustrie.
  • 881 : victoire de Louis III contre les Vikings à Saucourt-en-Vimeu. Raids sur la Meuse. Les villes de Liège et d'Aix-la-Chapelle sont pillées et incendiées.
  • 885 : Reprise de Londres par Alfred le Grand.
  • 885-886 : après avoir remonté la Seine, les Vikings entreprennent le cinquième siège de Paris. Le comte Eudes, ancêtre des Capétiens, leur résiste pendant 90 jours. L'empereur Charles le Gros s'en débarrasse en leur payant un tribut de 700 livres.
  • 886-889 : Razzias des Scandinaves jusqu'aux confins de la Bourgogne[79].
  • 892 : Après treize années de ravages, la "Grande Armée" se retire.
  • 900 ou 901 : Gunnbjorn aperçoit le Groenland.
  • 911 : Charles le Simple signe le Traité de Saint-Clair-sur-Epte qui concède des territoires autour de la Basse-Seine à Hrólfr (Rollon). C'est la naissance de la Normandie.
Les Vikings de cette région sont dès lors nommés Normands par les historiens.
Troisième attaque viking contre Constantinople.
La milice de Guérande face aux Normands en 919 - in : « Vie de Saint Aubin », manuscrit du XIe siècle provenant de l’abbaye d’Angers, BNF

Réalités et mythes sur les Vikings

Représentation des Vikings au XIXe siècle.

L’Occident leur doit un héritage culturel et légendaire qui a inspiré la littérature et l’imaginaire européen. Les pays nordiques usent de cet attrait pour leur promotion touristique. Et l’image toujours subjective des Scandinaves d’aujourd’hui est encore teintée d’admiration et on leur prête encore les qualités de leurs ancêtres, à savoir : bravoure, audace, curiosité, ingéniosité… Le mythe s’est par ailleurs chargé d’idées fausses. L'image des Vikings se limite souvent à celle de guerriers sanguinaires. Plusieurs historiens, dont Régis Boyer, essaient de réhabiliter les Hommes du Nord en révélant leurs différentes facettes.

Des guerriers sanguinaires ?

C'est le cliché du Viking, celui d'un homme qui combat, massacre, pille et détruit. Cette vision doit largement aux récits contemporains des ecclésiastiques. Très affectés par les raids, ces auteurs peignent les hommes du Nord comme des barbares pour renforcer leur image de païens et ainsi les diaboliser. Les pierres runiques et les sagas scandinaves ne sont pas en reste puisqu'elles ont tendance à glorifier la violence et la bravoure guerrière de leurs personnages[85].

En dépit d'exagérations, ces différents récits recèlent une part de vérité. Les Vikings savaient se montrer cruels et violents. Histoire d'entretenir la terreur parmi les populations occidentales et obtenir plus facilement d'elles des danegelds (tribut). La violence relevait donc au moins d'une stratégie d'intimidation.

Pour mieux juger la mentalité guerrière des Vikings, une comparaison avec les peuples contemporains est éclairante. Les valeurs guerrières scandinaves - bravoure, générosité du chef qui redistribue les richesses captées entre ses compagnons - se retrouvent chez les Mérovingiens, les Carolingiens et plus tard, chez les chevaliers. Il faut aussi rappeler qu'en ce haut Moyen Âge, les Scandinaves n'avaient pas le monopole de la cruauté. À la fin du VIIIe siècle, la conquête de la Saxe par les Francs de Charlemagne s'est accompagnée de massacres, de destruction et de conversion forcée. Enfin, l'historien Peter Sawyer souligne que ces Vikings dont les sagas ou les chroniques relatent les ravages et les tueries ne forment qu'une minorité des Scandinaves. Il s'agit en fait de l'élite aristocratique[86].

Des points plus précis dans la représentation des Vikings méritent également d'être remis en cause. Ils n'ont par exemple jamais bu dans le crâne de leur ennemi, fantasme dû à une traduction malheureuse de « la branche courbe du crâne ». Cette expression désigne en réalité une corne. Corne que les Scandinaves de l'époque viking employaient pour boire lors de festins et cérémonies.

Autre remise en cause, les Vikings ne portaient pas de casques à cornes, à l'exception de demandes en mariage pour montrer leur richesse, et lors des grandes cérémonies[87]. Ce mythe a été créé en Suède vers la fin du XIXe siècle, puis popularisé par des bandes dessinées comme Astérix ou Hägar Dünor et de nombreuses autres fictions. En revanche leur casque pouvait avoir des "lunettes" ou un nasal (tige de fer devant le nez, comme l’atteste la tapisserie de Bayeux) qui lui donne un air de casque grec. De plus ces casques en métal n'était l'attribut que des guerriers riches. Les autres portaient le casque de cuir.

L'évolution de la représentation des Vikings

Si au Moyen Âge les Vikings sont vus en Occident comme les suppôts du diable, une réhabilitation s'opère à partir du XVIIe et XVIIIe siècles. Selon Régis Boyer, ce changement d'optique doit probablement au développement du « mythe du Nord » qui excite l'imagination des écrivains[88].

Au siècle des Lumières, les Vikings sont considérés comme le berceau de la chevalerie. Issu d'un nord plus pur, ils auraient régénéré l'aristocratie et puni l'Église de ses égarements. Les Romantiques s'emparent plus tard de ces Nordiques. Ils les considèrent comme des hommes libres et admirent leur goût pour l'aventure maritime. Leur bravoure et leur courage sont loués. Cette vision perdure au XXe siècle et sert de terreau à des thèses nationalistes et racistes. Les Vikings deviennent dans certains discours extrémistes une race supérieure. Plusieurs nations ou groupes se vantent d'être leurs descendants. En France même, ceux qui s'intéressent aux Vikings sont immédiatement suspectés d'être motivés par des idées de ce type. Tant et si bien, qu'aucun historien français n'a étudié la question depuis Ferdinand Lot. Ceux qui écrivent aujourd'hui sont linguistes (Boyer, Ridel), sociologue (Renaud) ou archéologues (Anne Nissen-jaubert). Quant aux historiens (Pierre Bauduin), ils n'étudient pas les Vikings, mais les Normands.

Régis Boyer démystifie ces thèses. Il souligne la faiblesse démographique des Vikings (en rappelant que la Scandinavie actuelle porte moins de 20 millions d'habitants). Pour cette raison, ils n'ont pas pu modifier fondamentalement le peuplement de certaines régions. Cet argument brandi par Régis Boyer, qui ne prouve en rien une quelconque faiblesse démographique à l'époque, est très contestable. La plupart des archéologues et historiens estiment, au contraire, que la société scandinave connaissait un excédent de population qui a justifié les invasions.[réf. nécessaire] [89]

Les historiens et archéologues constatent qu'en quelques générations, ils se fondirent dans la population. Plus rien ne les distinguait des autochtones. Ce fut le cas en Normandie, en Russie ou en Irlande du sud. Régis Boyer s'amuse aussi de la bravoure légendaire des Vikings. Leur tactique, conséquence de leur faible nombre, se résumait à des attaques surprises de lieux en général mal ou pas défendus. Les exceptions au principe posé par Régis Boyer sont cependant nombreuses : Paris, Bordeaux, Toulouse, Narbonne, Dax, Hambourg, Lisbonne, et quelques autres cités européennes ne peuvent être considérées comme des lieux mal défendus. Lucides et non téméraires, ils préfèrent se retirer quand l'ennemi est supérieur ou leur résiste vigoureusement. En 885, ils abandonnent le siège de Paris défendue par Gozlin et le comte Eudes. Mais, loin de se retirer, ils poursuivent leur remontée du fleuve et ravagent la Bourgogne. En Angleterre, après de nombreuses batailles, Alfred le Grand, les refoule au nord de la Tamise, mais les Vikings restent maîtres de l'Est-Anglie, d'une partie de la Mercie et de la Northumbrie où ils fondent le Danelaw. Régis Boyer prétend également que les Vikings évitent les batailles car ils sont toujours battus si une armée les contraint au combat. Ce principe admet cependant encore une fois de nombreuses exceptions. Il suffit de lire les Annales Royales franques, les Annales de Xanten ou les Annales de Metz pour découvrir trace de plusieurs batailles rangées remportées par les Scandinaves sur les Francs.

Aujourd'hui, la bande dessinée développe une autre représentation des Hommes du Nord. Ils deviennent des personnages truculents et burlesques.

D'excellents navigateurs

Les Vikings ont parcouru toutes les mers européennes et même au-delà. Ils ont remonté les fleuves et les rivières d'Europe occidentale et de Russie. Cette expansion n'aurait pas été possible sans la qualité des navires qu'ils construisaient.

Les navires vikings

Article détaillé : bateau viking.

« Quiconque a vu le bateau d'Oseberg ne verra plus jamais les Normands du IXe siècle comme des barbares vils et insensibles »[90] écrivait un historien après avoir visité le musée des navires à Oslo. Même si elle reste imparfaite, la connaissance des bateaux scandinaves a progressé grâce aux découvertes archéologiques d'embarcations. Le navire d'Oseberg mis au jour en 1904 est l'un des plus beaux spécimens conservés auquel on peut lui comparer celui de Gokstad[91] et ceux de Skuldelev[92]. L'iconographie, au premier rang la Tapisserie de Bayeux, apportent d'autres informations.

Il n'existe pas un bateau-type scandinave. Son architecture variait selon la destination (commerce de cabotage, au long cours, guerre ou apparat) et évolua dans le temps. Toutefois se dégagent quelques points communs. La proue et la poupe sont relevés ; leur coque est construite à clins. Depuis le VIIIe siècle, ils sont propulsés par le vent grâce à une voile rectangulaire en laine. Ce qui n'empêche pas les bateaux d'être aussi équipés d'avirons. Les navires de guerre, comme celui de Gokstad, sont appelés langskip, snekka[93] ou drakkar. Mais ce dernier terme est un barbarisme erroné créé au XIXe siècle, inspiré du terme suédois moderne « drake » (dragon) – et non « dreki » en norrois – auquel un double « k » a été ajouté pour en accentuer l’aspect exotique. Les Vikings ne désignaient pas ainsi leur embarcation.

Les archéologues reconnaissent l'excellente architecture des bateaux scandinaves. Ils s'étonnent notamment de la souplesse de la coque. Les membrures sont fixées au bordé - et non à la quille - par des liens d'osier, des lacets de cuir ou, pour les modèles tardifs, par des chevilles[94]. Résultat, le navire peut affronter la haute mer en se tordant face aux vagues. Outre la souplesse, les bateaux vikings sont reconnus pour leur légèreté. La coque fait quelques centimètres d'épaisseur. Du coup, le tirant d'eau est faible, donnant l'impression que le bateau glisse sur les flots. La vitesse pouvait dépasser les 10 nœuds.

Une bonne connaissance de la mer

Les Vikings n'utilisaient pas d'instruments de navigation, boussole ou compas. Ils n'avaient pas de cartes. La nuit, ils pouvaient s'aider de l'étoile polaire pour conserver un cap et le jour, s'appuyer sur la hauteur du soleil pour estimer leur latitude. C'est surtout l'observation de la mer, des repères terrestres et des animaux marins qui leur permettait de trouver leur chemin en pleine mer. Le nombre plus grand de macareux annonçait la proximité des îles Féroé. La brusque variation de température de l'eau, conséquence de l'entrée dans un courant polaire, le changement de couleur de l'océan passant du bleu au vert, la multiplication des icebergs indiquaient que le Groenland était proche[95]. Les navigateurs vikings connaissaient en outre les courants qui emmenaient facilement les bateaux d'un secteur à l'autre ou le trajet migratoire des baleines. Le Hausbók, un manuscrit islandais qui raconte notamment la navigation de Norvège au Groenland, fournit de nombreux détails de ce genre[96].

Cette connaissance de la mer et plus généralement de la navigation a permis aux Vikings d'explorer des régions lointaines. À l'ouest, ils sont les premiers européens à débarquer au Groenland. De là, ils ont peut-être découvert l'Amérique. À l'est, des Suédois ont emprunté le réseau des lacs et fleuves russes pour atteindre l'Asie centrale et ses routes caravanières venues d'Extrême-Orient. L'image d'explorateur a donc autant de pertinence que le cliché de guerrier sanguinaire qui colle aux Vikings.

Les découvreurs de l'Amérique ?

Deux sagas islandaises, celle des Groenlandais et celle d'Erik le Rouge, racontent la découverte par des Vikings de terres situés au-delà du Groenland. Vers 986, un navigateur groenlandais Bjarni Herjolfsson, dérouté par une tempête, aperçoit des terres et des forêts inconnues. Une vingtaine d'années plus tard, Leif, fils d'Érik le Rouge entreprend une expédition pour vérifier le récit de Bjarni. Après plusieurs jours de navigation, il découvre de nouveaux territoires : un pays de montagnes et de glaciers qu'il nomme Helluland (« pays des pierres plates »), puis une côte dominé par un arrière-pays forestier, qu'il appelle Markland (« pays des arbres »), puis une terre agréable où les explorateurs pêchent des saumons et cueillent des grappes de vignes, le Vinland (« pays de la vigne »)[97]. À partir du XIXe siècle, des érudits avancent officiellement l'hypothèse que ces navigateurs ont en fait suivi les rivages de l'Amérique. Les Vikings auraient donc mis le pied sur le Nouveau Continent environ cinq cents ans avant Christophe Colomb.

Les sagas étant généralement considérées comme des sources littéraires peu fiables (les nombreuses contradictions entre la saga des Groenlandais et celle d'Érik le Rouge le prouvant), des chercheurs tentent de trouver la preuve matérielle qui confirmera l'hypothèse. En 1898, une pierre runique est découverte à Kensington, aux États-Unis mais à ce jour, son authenticité n'est pas encore assurée. En 1930, un équipement guerrier typique d'un Viking est retrouvée à Beardmore en Ontario mais la découverte tourne au canular. L'hypothèse des Vikings comme premiers découvreurs de l'Amérique reprend de la valeur dans les années 1960 quand un couple d'archéologues norvégiens, Helge et Anne >Stine Ingstad, révèlent les vestiges d'habitations vikings sur l'île de Terre-Neuve. Le site de l'Anse aux Meadows se compose de huit édifices distribuées en trois complexes. Sont notamment dégagés un atelier de menuiserie, une forge, un four et un fourneau. La datation des objets artisanaux recueillis colle avec la date de l'expédition de Leif. L'Anse aux Meadows devient célèbre dans le monde entier et s'affirme comme la preuve qui manquait aux scientifiques[98].

Aujourd'hui, subsistent toutefois quelques doutes. Même Régis Boyer, pourtant favorable à la thèse scandinave, avoue que le site archéologique ne résiste pas à une « hypercritique »[99]. Les maisons sont-elles vraiment vikings ? Les objets ne pourraient-ils pas provenir d'Inuits qui auraient troqué avec les Vikings ? La nouvelle datation au carbone 14 ne donne-t-elle pas une amplitude temporelle trop large ? Surtout, comment expliquer que les sagas parlent de vignes alors que Terre=-Neuve, par sa position septentrionale, ne peut pas produire de raisins ?

Les autres facettes du Viking  : le commerçant et l'administrateur

Régis Boyer insiste aussi sur l'erreur de cantonner les Vikings à un rôle de combattants pillards et violents. Pour ce professeur de littératures et de civilisations scandinaves, les Hommes du Nord tant redoutés des Occidentaux, étaient avant tout des commerçants. Pour preuve, Viking désignerait l'homme qui va de vicus (ville comptoir marchand) en vicus. Quant à Varègue (Væringr), sa signification serait l'homme qui s'occupe de marchandises (var). On sait toutefois que ces interprétations étymologiques sont débattues. Régis Boyer rappelle que les Vikings pratiquaient au moins le commerce depuis le VIe siècle. Ce n'est qu'à la faveur d'un affaiblissement de l'empire carolingien que ces commerçants se sont convertis en guerriers prédateurs entre grosso modo 800 et 1050[100]. La dualité marchand-brigand ne cessa pas avec les raids vikings. Le butin ramené d'Occident était en partie vendu sur les places commerçantes de Scandinavie. Dans la seconde moitié du IXe siècle, le roi de Wessex Alfred le Grand s'entendit avec un "Norvégien" nommé Ottar pour s'approvisionner en ivoire et peaux alors même qu'il combattait depuis le début de son règne les Scandinaves établis en Angleterre[101].

Difficile de considérer encore les Vikings comme des barbares quand on regarde le développement des territoires qu'ils se sont vu confiés ou qu'ils ont colonisés. Ils se sont révélés de talentueux administrateurs. Qualité que les Slaves avaient semble-t-il remarqué puisque, selon la Chronique de Nestor, ils auraient demandé aux Varègues de les gouverner. Ce serait l'explication de leur installation en Europe de l'est. Et on sait que les Vikings y ont fondé deux États dont l'union autour de l'an 900 formera la Russie. Le sens de l'organisation et la discipline scandinaves ont profité aussi au Danelaw et surtout à la Normandie. Dans ce dernier territoire, les Vikings sont à l'origine d'un État modèle. Modèle d'administration, modèle de vigueur économique et de vigueur tout court puisque les Normands se lanceront au XIe siècle à la conquête de l'Angleterre et de l'Italie du Sud. Il ne faudrait pas oublier parmi les réussites scandinaves un pays isolé, l'Islande. Les Vikings y ont inventé un système de gouvernement original, non une république comme souvent dit, mais plutôt une « oligarchie ploutocratique »[102]. Des assemblées réunissant les grands propriétaires fonciers déterminaient la politique et la gestion de l'île.

Économie

Commerce

En raison de la pauvreté de leurs terres et de la froideur du climat, Régis Boyer pense que les Scandinaves se sont naturellement tournés vers l'activité commerciale[103].

L'espace commercial

Au cours du haut Moyen Âge, la Scandinavie a été progressivement intégrée à un espace commercial centré sur la Mer du Nord et la Manche[104]. Les marchands frisons jouèrent un grand rôle dans cette expansion. Une route commerciale se mit en place de l'océan Atlantique à la mer Baltique en remplacement de l'axe méditerranéen contrôlé par les Arabes depuis le VIIIe siècle.

Les Vikings agrandirent à leur tour cet espace en explorant de nouvelles voies et en installant des comptoirs jusqu'aux extrémités de l'Europe. Byzance fut atteinte en 839 par le Dniepr. Des bateaux partaient pour l'Islande et le Groenland récemment colonisés par les Vikings pour ramener de l'ivoire de morse et des fourrures. La diversité géographique des objets retrouvés en Scandinavie atteste que les hommes du Nord avaient établi des contacts commerciaux au-delà du cadre européen. À York, comptoir du nord de l'Angleterre, des coquillages typiques de la Mer Rouge ont été retrouvés. Une tombe suédoise du VIe siècle recelait un bouddha. Lors des fouilles des comptoirs scandinaves, les archéologues ont découvert des pièces arabes.

Le commerce se pratiquait dans des comptoirs. C'est dans ces lieux que transitaient les matières premières et les produits finis. Ils constituaient aussi des centres de production où on travaillait le bois, le fer, l'os ou le cuir. Birka et Hebeby furent les plus fameux comptoirs du monde scandinave. En 808, le roi Godfred fonda le premier à la base orientale de la péninsule du Jutland[105]. Au Xe siècle, la ville devait accueillir selon les archéologues environ 1500 habitants. Le second, Birka, également disparu, occupait une situation originale au milieu des terres suédoises, au bord du lac Mälar. D'autres comptoirs scandinaves étaient des places importantes : Ribe, sur la côte occidentale du Jutland, Helgö en Suède, certains étant saisonniers comme Kaupangr en Norvège. L'expansion viking se concrétisa par l'installation de comptoirs au-delà de la Scandinavie. L'un des plus anciens est Staraïa Ladoga, porte d'entrée de la future Russie, fondée vers 753. Les Varègues poussèrent plus loin dans l'intérieur des pays slaves et fondèrent Novgorod et Kiev. À l'ouest, les Vikings multiplièrent aussi les étapes, les principales villes irlandaises d'aujourd'hui étant par exemple d'anciens comptoirs. Ces comptoirs ne correspondaient pas toujours à des créations ex nihilo. Certains comme York et Rouen prenaient place à l'intérieur d'anciennes cités que l'installation viking revitalisa.

Les produits du commerce

Les Vikings se spécialisèrent dans un trinôme de produits de luxe : l'ambre, les fourrures et l'ivoire de morse. La faible capacité des bateaux vikings limitait le commerce de produits pondéreux et moins lucratifs[106]. Cette vision de commerçants du luxe est née avec les découvertes des navires de Gokstad et d'Oseberg au 19e siècle. Ces navires, très similaires, embarquaient de nombreux membres d'équipage. Par ailleurs, étant pontés, ils ne possédaient aucune cale permettant de stocker des marchandises en quantité. On en a déduit qu'avec des navires aussi mal conçus, les commerçants ne pouvaient embarquer que des marchandises peu encombrantes, donc des produits de luxe. Cette vision a été complètement remise en cause avec les fouilles de Skudelev, dans le Golfe de Roskilde en 1962. Les archéologues danois ont découverts plusieurs types de navires. Des navires de guerre pontés et des navires de commerce avec cale ouverte. Les Vikings possédaient bien des bateaux de transport pouvant embarquer des tonnes de marchandises. Quant aux navires découverts dans les tertres funéraires norvégiens, il ne s'agissait bien évidemment pas de vulgaire navires de transport, mais de prestigieux navires de guerre, de la famille des Langskip. Malgré ces découvertes vieilles de 60 ans, certains auteurs français continuent de propager l'idée que les Vikings étaient des "commerçants du luxe".

Après avoir été récolté dans le sud de la Baltique et dans le Jutland oriental, l'ambre (résine fossilisée des forêts de pins) se négociait dans les comptoirs environnants. Il servait à la confection de bijoux (amulettes, pendentifs ou colliers).

Les Vikings commercialisaient aussi les fourrures qu'ils chassaient eux-mêmes ou qu'ils achetaient aux Lapons. Dans les zones les plus septentrionales (Groenland, nord de la Scandinavie, Finlande, Russie), vivaient en effet loups, ours, castors, écureuils, hermines, renards et martres. La noblesse, le haut clergé et les riches marchands d'Europe s'enorgueillissaient de revêtir ces fourrures. Le renne, élevé notamment par les Lapons, fournissait aussi des peaux mais ses bois étaient également prisés pour la confection de peignes décorés et de montures d'épée[107]. Birka constituait la plaque tournante de ce type de commerce. Mis à part ces différents mammifères, les chasseurs appréciaient l'eider, grand canard dont le mâle a un plumage noir et blanc, qui recouvrait ses œufs avec ses plumes duveteuses[108].

Les morses, nombreux au Groenland et autour de la Mer Blanche, étaient recherchés pour leurs longues défenses. L'ivoire était utilisé pour différents objets de luxe comme les peignes, les crucifix ou les pièces de jeu d'échecs[109].

Les comptoirs vikings étaient aussi alimentés en esclaves. Ces hommes et femmes avaient été capturés lors des raids en Occident ou dans les pays slaves. Parfois, les Vikings jetaient l'un des leurs en servitude. Olaf Tryggvason, roi de Norvège, passa par exemple sa jeunesse comme esclave avant d'être racheté par son oncle en Estonie[110]. Selon Régis Boyer, les esclaves capturés en France étaient rapatriés au Danemark, puis ils traversaient la Baltique, traversaient la Russie, puis la Mer Noire, pour être vendus à Constantinople. Ensuite, les Byzantins vendaient ces esclaves au Califat de Bagdad et au Sultanat de Cordoue. Passer par Hedeby, Novgorod et Constantinople pour aller de Nantes à Cordoue, n'est pas très rationnel. Il y a tout lieu de penser que les esclaves faits sur le Loire et la Seine, loin d'être rapatriés vers la Scandinavie, étaient au contraire acheminés vers l'Espagne où se trouvait le principal acheteur d'esclaves en Occident, et surtout, les marchandises venues d'Orient que convoitaient tant les Scandinaves.[réf. nécessaire] [111]

Les Vikings importaient des meules et du vin de Rhénanie, des brocarts en provenance de l'Empire byzantin, des soieries de Chine, de l'argent... Ils recevaient aussi sûrement des matières périssables plus communes comme le miel, les tissus et les céréales mais il ne reste peu, voire aucune trace.

Agriculture[112]

Types de cultures

Comme dans la majeure partie de l’Europe médiévale, la grande majorité des habitants de la Scandinavie médiévale étaient des agriculteurs. Les surfaces idéales aux activités agricoles et pastorales n’étant cependant pas légions dans ces pays, de nombreux paysans devaient avoir recours à la pêche et à la chasse pour assurer leur survie. Une schématisation grossière montrerait des Norvégiens principalement pêcheurs et des Suédois et des Danois principalement agriculteurs et éleveurs. Cette réalité est cependant à nuancer en fonction des différentes régions de chacun des pays. Dans tous les cas, les « bönder », c’est-à-dire les fermiers indépendants formant la majorité de la population scandinave de l’époque, étaient de véritables travailleurs polyvalents et étaient bien obligés de s’adonner aussi bien à la pêche qu’à l’élevage et à la culture.

L’élevage (notamment bovins, moutons, porcs et volaille) était extrêmement important et il était pratiqué même au-delà du cercle polaire. Il est probable aussi que ce soit la recherche de nouveaux pâturages qui ait poussé de nombreux Scandinaves à s’établir en Islande, aux Îles Féroé ou au Groenland. Les végétaux cultivés consistaient, eux, principalement en seigle, orge, avoine et choux. La culture du seigle, et notamment celle du seigle d’hiver, a connu une période d’expansion durant l’âge viking.

Parmi les spécialités alimentaires, on peut citer le thorrablot, conservé de façon très édulcorée par les Normands dans les tripes à la mode de Caen, les andouillettes, fromage au lait cru et de nombreuses spécialités culinaires au goût fort. Le célèbre « smalahove » de Voss, spécialité de tête d’agneau calcinée et fumée accompagnée de rutabagas pourrait aussi remonter à l’âge viking. Du côté des boissons, les Scandinaves étaient de grands consommateurs de bière au malt d’orge non houblonnée, et de boisson de type hydromel.

Habitat rural

Le sud de la Scandinavie connaît un habitat groupé relativement précoce. Dans le Västergötland et l’Uppland, ce type d’habitat se met en place à la fin de la période viking. En revanche, dans le reste de la Scandinavie (autres parties de la Suède, Norvège, Islande après la colonisation), on a plutôt affaire à un habitat dispersé.

L’archéologie a permis de mettre au jour des restes d’habitat rural de cette période. L’exemple le mieux connu est celui de Vorbasse, dans le Jutland.

Outillage

L’usage de l’araire semble avoir été dominant dans toute la Scandinavie viking, mais la charrue était également connue. Le moulin à eau est une exception, mais il est tout de même attesté dès le IXe siècle.

Artisanat

En plus d'être des places de transit et de négoce pour les matières premières, les comptoirs vikings étaient des lieux d'artisanat. On trouve donc des forgerons, des bijoutiers, des artisans travaillant les os, les bois de cervidés, le cuir, le bois ou l'ambre[113]. D'après les fouilles archéologiques, York était spécialisé dans le travail du bois ; Dublin produisait des épingles. Ribe, Ahus (dans le sud de la Suède) et Paviken (sur l'île de Gotland) étaient des centres de verrerie tandis qu'on travaillait la stéatite à Kaupang.

Quelques Vikings célèbres

  • Saint Olaf est le patron de la Norvège mais avant de christianiser son pays, ce roi a sévi comme pirate et/ou mercenaire dans un grand nombre de contrées d’environ 1007 à 1016.

Fin du phénomène

On date la fin du phénomène viking vers le milieu du XIe siècle. Parmi les hypothèses, on retient la conversion au christianisme, qui a entraîné la fin du commerce (et du rapt lors des raids) des esclaves et instauré une Église hostile aux raids, la concurrence commerciale des Frisons, l’unification des peuples scandinaves sous la direction de rois dont l’intérêt n’étaient plus d’organiser des expéditions de pillage à l’étranger, une meilleure organisation de la défense chez les victimes, avec des États forts et organisés parfois même apparus en réponse aux Vikings (c’est le cas de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie et de l’Irlande).[114]

Si les Vikings ont disparu en tant que phénomène, la civilisation et les peuples scandinaves dont ils étaient issus se sont perpétués jusqu’à nos jours.

L’héritage viking

Si la christianisation a marqué la fin du mouvement et le début de l’assimilation des peuples scandinaves, on garde d’eux, encore aujourd’hui la toponymie normande, de nombreux legs linguistiques dans l’anglais, l’allemand, le français, les patois de l’Ouest de la France, de la technologie et des traditions marines, ainsi que des découvertes géographiques.

La Russie leur doit son unification identitaire, son système patronymique, et une partie de sa structure linguistique.

Les Vikings parlaient le vieux norrois, une langue germanique. Elle n'est plus parlée aujourd'hui mais l'islandais en est toujours resté très proche.

Personnages de fiction empruntés au mythe viking

Bibliographie

Sources médiévales

Les sources écrites contemporaines proviennent principalement d’observateurs étrangers (arabes, byzantins, occidentaux). En Occident, il s’agit, la plupart de temps, du témoignage des victimes des raids vikings, notamment de clercs. Leurs écrits sont donc très partiaux.

À l’exception des inscriptions runiques, les sources écrites médiévales scandinaves ne sont généralement pas plus anciennes que le XIIe siècle et donc postérieures à la période viking. Ces textes, notamment les sagas qui mêlent faits historiques et faits inventés, sont donc traités avec beaucoup de circonspection par les historiens. Les recueils juridiques dont on a connaissance sont également nettement plus récents que la période considérée.

L’archéologie est donc la principale source d’information sur cette période. Si elle apporte de grands résultats en Scandinavie et dans les îles Britanniques, les résultats sont décevants en France. Les fouilles ont d'abord concerné les lieux les plus monumentaux, principalement les grandes villes et les tombeaux de grands personnages. Depuis les années 1970, l'attention des archéologues se porte sur l'habitat rural et des lieux de pouvoir[115].

Textes contemporains

Ouvrages modernes

  • Dragons et drakkars : le mythe viking de la Scandinavie à la Normandie, XVIIIe ‑ XXe siècle, Caen, Musée de Normandie, 1996
  • Les Vikings : les Scandinaves et l’Europe 800-1200, Paris, AFAA, 1992
  • Sagas des peuples du Nord : les Vikings, Amsterdam, Time-Life Books, 1997
Représentation du scalde viking Egill Skallagrímsson dans la saga d’Egill.
  • Pierre Bauduin, Les Vikings, Paris, Presses Universitaires de France, 2004
  • Régis Boyer, Héros et dieux du Nord : guide iconographique, Paris, Flammarion, 1997
  • Régis Boyer, Jean Robert, Au nom du viking, Paris, Belles lettres, 2002
  • Régis Boyer, L’Art viking, Tournai, Renaissance du livre, 2001
  • Régis Boyer, Le Mythe viking dans les lettres françaises, Paris Éditions du Porte-Glaive, 1986
  • Régis Boyer, Les Vikings (800-1050), Paris, Hachette, 2003 (ISBN 2012356907)
  • Régis Boyer, Les Vikings : histoire et civilisation, Paris, Perrin, 2002 (ISBN 2262019541)
  • Régis Boyer, Les Vikings, Paris, Cavalier bleu, 2002
  • Régis Boyer, Les Vikings, premiers européens : VIIIe siècle : les nouvelles découvertes de l’archéologie, Paris, Autrement, 2005 (ISBN 9782746707368)
  • Régis Boyer, Les Vikings, Histoire, mythes, dictionnaire, Paris, Robert Laffont, 2008 (ISBN 9782221106310)
  • Anne Civardi, James Graham-Campbell, Stephen Cartwright, L’aventure des Vikings, Paris, Bordas, 1978
  • Yves Cohat, Les Vikings, rois des mers, Paris, Gallimard, 1994 ISBN 2-07-053027-2
  • Sigurd Curman, Objets d’art d’origine suédoise des X premiers siècles de notre ère, Stockholm, Nordisk rotogravyr, 1933
  • Frédéric Durand, Les Vikings et la mer, Paris, Errance, 1996
  • Oddveig Foldøy, Inga Lundström, Le Viking dans l’identité norvégienne, Stavanger, Musée Archéologique de Stavanger, 1995
  • James Graham-Campbell, Colleen Batey, Atlas du monde viking, Paris, Fanal, 1994
  • René Guichard, Les Vikings, créateurs d’États : Islande et Norvège ; découvreurs de nouveaux mondes : Érik le Rouge au Groenland en l’an 982, Leif l’Heureux au Vinland en l’an 1000, Paris, A. et J. Picard, 1972
Statue de Leif Erikson à Reykjavík.
  • Charles Guyot, E. Wegener, Le Livre des Vikings d’après les anciennes sagas, Paris, Piazza, 1924
  • Anders Hagen, Les bateaux vikings, Oslo, Universitetets Oldsaksamling, 1961
  • Roar Hauglid, Art norvégien, mille ans de tradition viking, Paris, Les Presses Artistiques, mars-mai 1954
  • John Haywood, Atlas des Vikings, Paris, Autrement, 1995 ISBN 2-86260-569-7
  • Angus Konstam, Atlas historique du monde viking, [S.l.], Succès du Livre, 2004
  • Jean-Pierre Langellier, Les Héros de l’an mil, Paris, Seuil, 2000
  • Gutorm Gjessing, Les bateaux vikings, Oslo, J. Petlitz Boktrykkeri, 1955
  • Claudine Glot, Michel Le Bris, L’Europe des Vikings, Paris, Hoëbeke, 2004
  • Daniel Lacotte, Erik le Viking, Paris, Acropole, 1992
  • Daniel Lacotte, Les conquérants de la Terre Verte, Paris, Hermé, 1985
  • Jean Mabire, Pierre Vial, Les Vikings à travers le monde, Saint-Malo, L’Ancre de marine, 1992 ISBN 2-905970-49-9
  • (pt) L. Saavedra Machado, « Expedições normandas no Ocidente da Hispania », Boletim do Instituto Alemão, III, Coimbra, 1930
  • André Manguin, Au temps des Vikings : les navires et la marine nordiques d’après les vieux textes, Paris, Peyronnet, 1944
  • Margaret Mulvihill, Les Drakkars vikings, Tournai ; Montréal, Gamma ; Saint-Loup, 1990
  • Hélène Ouellet, Les transformations de la représentation du Viking en Angleterre, VIIIe XI e{{{5}}} siècle. Bilan de l’historiographie anglaise du XXe siècle, Ottawa, Bibliothèque nationale du Canada, 1995
  • Robin Place, Les Vikings : réalités et légendes, Paris, Sorbier, 1988
  • Jean Renaud, Archipels norrois : Orcades, Shetland et Hébrides dans le monde viking, Göppingen, Kümmerle, 1988
  • Jean Renaud, Les Vikings en France, Éditions Ouest-France (Édilarge), exclusivité pour le Grand Livre du Mois, (ISBN 2702854087), 2000
  • Elisabeth Ridel, L’Héritage maritime des Vikings en Europe de l’ouest, Caen, Presses universitaires de Caen, 2002
  • Thorleif Sjøvold, Les Vaisseaux vikings : de Gokstad, d’Oseberg et de Tune : brève introduction illustrée, Oslo, Dreyer, 1954
  • Elis Wadstein, Le mot viking : anglo-saxon wicing, frison wising, etc., Gotenb, Elanders boktryckeri Aktibolag, 1925
  • Patrick Weber, Vikings, Paris, Timée-Éditions, 2006
  • Robert Wernick, L’Épopée Viking, Amsterdam, Time-Life, 1980

Notes et références

  1. John Haywood Atlas des Vikings 789-1100, 1996, p. 50. (ISBN 2-86260-569-7).
  2. Régis Boyer, Les Vikings, Histoire, mythes, dictionnaire, Robert Laffont, 2008.
  3. Sawyer, Peter, The Oxford illustrated history of the Vikings, Oxford : Oxford University Press, 1997, p. 4. (ISBN 0192854348).
  4. Larousse. Découvertes du monde n° 2, « l’aventure Viking », octobre 1978.
  5. Régis Boyer, Les Vikings (800 à 1050), éditions Hachette, juin 2003, p.27 et 193
  6. Régis Boyer, Les Vikings, Robert Laffont, 2008.
  7. cité dans Jean-François Mondot, « Des raids vikings à l'installation définitive », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 28
  8. Cf Les puppet-kings sont mentionnés par tous les auteurs britanniques. Dernièrement : David Hughes, « British Chronicles », 2007 ; R. Chartrand, Magnus Magnusson, Ian Heath, Mark Harrison, Keith Durham “The Vikings”, 2006 ;
  9. Philippe Descamps, « Guerres de clans et conquêtes forcées », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 18
  10. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, La sexologie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Ouest-France, Rennes, p. 372
  11. François Neveux (historien) « l’aventure des Normands VIII-XIII siècle » collection Tempus, éditions Perrin, page 36, ISBN : 978-2-262-02981-4
  12. Anne Nissen Jaubert, « La face cachée des Vikings », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 89
  13. Cf Else Roesdahl, “The Vikings” Penguin, 1996 : “ The whole of Northern Europe had seen a great economic growth during the eighth century” p 188 ; “Emigration became a way of life for many people » ; p 190. Else Roesdahl, David M. Wilson, Chapitre introductif in “Les Vikings » Gd Palais, 1992, “L’une des causes de la participation de certains scandinaves aux expéditions et aux entreprises de colonisation peut avoir été l’existence de conditions matérielles difficiles dans leur pays d’origine : famines.., pauvreté, manque de terres… » p28 ; Peter Sawyer « The Oxford illustrated History of the Vikings »,1997, they « were attracted by the prospect of having more land than they could ever hope to own or rent in Scandinavia ». p3
  14. . François Neveux (historien) « l’aventure des Normands VIII-XIII siècle » collection Tempus, éditions Perrin, page 48, ISBN : 978-2-262-02981-4
  15. Olaf Olsen page 154 (1981 Der lange Weg des Nordens zum Christentum éditions Ahrens) Les vikings…Les scandinaves et l’Europe P 26 éditions AFAA 1992 ISBN 87 7303 557 2
  16. Else Roesdahl et David ( 1980/ Danmarks vikingetid) et M wilson : (1980 Les Mondes Nordiques) Les vikings…Les scandinaves et l’Europe P 26 éditions AFAA 1992 ISBN 87 7303 557 2
  17. Tout l’univers, édition Hachette, album n°5, p. 1110
  18. Annales royales franques citées dans Peter Sawyer, The Oxford Illustrated History of the Vikings, 2001, p. 20
  19. Jean Mabire, Pierre Vial, les Vikings à travers le monde, éditions l’Ancre Marine, 2004, p. 14
  20. Pierre Barthélemy, 'les Vikings, Albin Michel, 1992, ISBN 2-226-03257-6 p. 112
  21. Jean Mabire, Pierre Vial, opt. cit, p. 13 et Généalogie de la famille de Saxe sur GénéalogieQuébec
  22. C. D. Kindrock, a history of the vikings, Courrier Dover Publications, p. 91-92
  23. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Ouest-France, Rennes, p. 371
  24. Lucien Musset, « Naissance de la Normandie », Michel de Boüard (dir.), Histoire de la Normandie, Privat, 1970, p. 93. Hypothèse que l'on peut aussi lire dans le Dictionnaire du Moyen Age, histoire et société, Encyclopaedia Universalis, Albin Michel, 1997, p.285 et 833
  25. François Xavier Dillmann (1975 Culture et civilisation vikings) P 19 Les Vikings…Les Scandinaves et l’Europe P 26 éditions AFAA 1992 ISBN 87 7303 557 2
  26. Rudolf Simek, « L'émergence de l'âge viking : circonstances et conditions », dans Régis Boyer, Les vikings, premiers Européens VIIIe-XIe siècle - Les nouvelles découvertes de l'archéologie, Autrement, 2005
  27. KD Schmidt : Trosskiftet Kulturhistoriskt lexikon för Nordisk Medeldit
  28. a  et b Jean Renaud, les dieux des Vikings, éditions Ouest France, (ISBN 2-7373-1468-2), sept 96
  29. Philippe Descamps, « Des rois sous le signe du Christ », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 110
  30. Jean Renaud, op. cit., p.188
  31. Jean Renaud, op. cit., p.187
  32. Olaf Olsen page 154-155 (1981 Der lange Weg des Nordens zum Christentum éditions Ahrens): Les vikings…Les scandinaves et l’Europe P 26 éditions AFAA 1992 ISBN 87 7303 557 2
  33. Bernard Mariller, Vikings, collection B-A BA, éditions Pardès, 2003
  34. Jean Renaud, op. cit., p. 190
  35. Régis Boyer, Les Vikings : histoire et civilisation, Paris, Perrin, 2002. Régis Boyer, Yggdrasill. la religion des anciens Scandinaves, éditions Payot, 2007. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p. 18
  36. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p. 81
  37. Olaf Olsen page 154-155 (1981 Der lange Weg des Nordens zum Christentum éditions Ahrens): Les vikings…Les scandinaves et l’Europe P 26 éditions AFAA 1992 ISBN 87 7303 557 2
  38. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p. 89
  39. Régis Boyer : la vie religieuse en Islande, Paris, Fondation Singer-Polignac, 1979, 1ére partie
  40. Régis Boyer :Yggdrasill, la religion des anciens Scandinaves, éditions Payot, 2007, page 224
  41. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.  68
  42. Philippe Descamps, op. cit., p. 112
  43. Olaf Olsen page 154-155 (1981 Der lange Weg des Nordens zum Christentum éditions Ahrens): Les vikings…Les scandinaves et l’Europe P 26 éditions AFAA 1992 ISBN 87 7303 557 2
  44. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs;31, 32
  45. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs;93
  46. Régis Boyer, Yggdrasill, la religion des anciens Scandinaves, édition Payot, P8 ISBN 978-2-228-90165-9
  47. Les Normands, une dynastie de conquérants, Premières invasions Lundi 13 avril 2009 France 5 Réalisé par : Caryl Ebenezer
  48. Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p.33
  49. Régis Boyer « l’Islande médiévale », Guide des belles lettres, ISBN 2-251-41014-7, p185
  50. Régis Boyer, Les Sagas islandaises, Payot, ISBN 978-2-228-90164-2 p122
  51. Régis Boyer, Yggdrasill, la religion des anciens Scandinaves, édition Payot, P 8 ISBN 978-2-228-90165-9
  52. Michel Balard, Jean-Philippe Genêt, Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette supérieur, 1997, p. 82
  53. Rollon, le fondateur de la Normandie, serait par exemple un Norvégien commandant une troupe danoise. Lucien Musset, « Naissance de la Normandie », Michel de Boüard (dir.), Histoire de la Normandie, Privat, 1970, p. 102.
  54. En 851, des Danois abordèrent les côtes de l'Irlande puis s'emparèrent de Dublin mais deux princes norvégiens les en chassèrent peu après. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Ouest-France, Rennes, p. 377
  55. Régis Boyer, « Les Varègues, ces Vikings qui firent la Russie ? » sur Clio.fr
  56. Régis Boyer, opt. cit.
  57. Jean Renaud, Les Vikings en France, Éditions Ouest-France, 2000, p. 9
  58. Régis Boyer, « Les Vikings en Grande-Bretagne » sur Clio.fr
  59. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.372-374
  60. Connaught, Munster, Leinster, Meath, Ailech, Ulaiech et Oriel
  61. ou Thorgils ou Thorgestr
  62. Selon Régis Boyer, les Celtes étaient certainement plus nombreux que les Scandinaves
  63. Régis Boyer, « L'expansion viking à l'Ouest, de Lindisfarne au-delà du Groenland » sur Clio.fr
  64. Jean-Baptiste Gouyon, « Les épopées atlantiques », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 58
  65. Émile Rauscher, « Avant Christophe Colomb, Bjarni, Leif et les autres », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 62-66
  66. Régis Boyer, « L'expansion viking à l'Ouest, de Lindisfarne au-delà du Groenland » sur Clio.fr ou Régis Boyer, Les Vikings : histoire et civilisation, Paris, Plon, 2002, p. 228
  67. Lucien Musset, Les Invasions. Le second assaut contre l'Europe chrétienne, 3e édition, Paris, 1984
  68. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.376
  69. Régis Boyer, Les Vikings : histoire et civilisation, Paris, Plon, 2002, p. 16
  70. Sur l’invasion de la Gascogne cf Georges-Bernard Depping, « Les expéditions maritimes des Normands », 1844, réédité à la Découvrance, 2005 ; Jean Renaud, « les Vikings de la Charente à l’assaut de l’Aquitaine », Princi Neguer, 2002 ; sur l’installation des Danois en Gascogne, cf Renée Mussot-Goulard « Histoire de la Gascogne » Que sais-je ?, Joël Supéry « le Secret des Vikings » Les Equateurs, 2005 ; « Les Vikings au cœur de nos régions » Yago, 2009.
  71. Robert Wernick, L’Épopée Viking, Amsterdam, Time-Life, 1980, p. 67. En ce qui concerne le nombre, gare toutefois aux exagérations coutumières des chroniqueurs contemporains
  72. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.377-378
  73. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.382-383
  74. selon la chronique anglo-saxonne [1]), les envahisseurs venaient de Norvège et débarquèrent de trois bateaux. Le raid coûta la vie à l’intendant du roi Beaduheard et à ses hommes.
  75. Michel Dillange, Les Comtes de Poitou, Ducs d'Aquitaine (778-1204), Geste éditions, coll. « La Crèche », 1995, 304 p. (ISBN 2-910919-09-9), p. 53 .
  76. Cf « Annales royales dites de Saint Bertin », année 858 ; Cf chroniqueurs sarrasins Ibn Hayyan, Ibn Al-Athir, Ibn Idhari, Al Nuwayri, cités in Alberto Perez de Laborda « Guia para la historia des pais Vasco hasta el siglo IX » Editorial Txertoa, 1996.
  77. Michel Dillange op. cit., p. 57.
  78. Eleanor Shipley Duckett, Alfred the Great: The King and His England, University of Chicago Press, 1958, p.79-80
  79. La Bourgogne au Moyen Âge, Académie de Dijon, Centre régional de recherche et de documentation pédagogique, 1972
  80. Les premier Barons de La Roche sont les descendants directs des Normands installés sur le site.
  81. Siège de Guérande mentionné par plusieurs sources dont : dans le manuscrit du XIe siècle : « Vie de Saint Aubin », Biblio. Nat. et dans « Chroniques de Nantes ».
  82. Lisa Garnier, « Byzance et les Vikings, un pan de l'histoire reste à explorer », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 20
  83. Cf Pierre de Marca « Histoire du Béarn » 1640, p215 cite l’acte de fondation de l’abbaye de Saint-Sever. Voir également Charte de Condom.
  84. Michel Dillange op. cit., p. 61.
  85. Jean-François Mondot, « Des peuples plus riches que leur légende. Interview d'Anne Nissen Jaubert », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 6
  86. Jean-François Mondot, idem
  87. Robert Wernick, L’Épopée Viking, Amsterdam, Time-Life, 1980, p. 21
  88. Régis Boyer, Les Vikings, Histoire, mythes, dictionnaire, Paris, Robert Laffont, 2008
  89. Certes, l'auteur n'est ni historien, ni archéologue, mais il est connu... Régis Boyer, « Les Vikings » Perrin, écrit « La toponymie révèle qu’en Norvège, à partir du VIIIe sièc le, l’habitat se développe, et tout donne à penser que le Nord a connu une forte expansion démographique précisément dans les trois siècles vikings, au point que l’on peut se hasarder à dire que, vers 900, tout l’espace utilisable ait été utilisé ». p78
  90. cité dans Robert Wernick, opt. cit., p. 34
  91. dégagé en 1880 dans un tumulus en Norvège
  92. trouvés à l'entrée du fjord de Roskilde, au Danemark
  93. Snekka ou snekkja a donné en français le mot féminin esnèque
  94. Jean-Baptiste Gouyon, « Le drakkar, un navire simple mais efficace », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 41
  95. Robert Wernick, opt. cit., p. 51
  96. Jean-Baptiste Gouyon, « Sans carte ni compas », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 41
  97. Émilie Rauscher, « Avant Christophe Colomb. Bjarni, Leif et les autres », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 63
  98. Émilie Rauscher, idem
  99. Régis Boyer, « L'expansion viking à l'Ouest, de Lindisfarne au-delà du Groenland » sur Clio.fr
  100. Régis Boyer, « Pour présenter les Vikings » sur Clio.fr
  101. Robert Wernick, L’Épopée Viking, Amsterdam, Time-Life, 1980, p. 107
  102. Régis Boyer, ibidem
  103. interview sonore de Régis Boyer sur Canal Académie, webradio de l'Institut de France
  104. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.371
  105. Il s'agit plus certainement d'une refondation puisque les archéologues ont retrouvé les traces d'une agglomération frisonne à proximité. Lisa Garnier, « Des comptoirs commerciaux ouverts sur le monde », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 94
  106. Robert Wernick, L’Épopée Viking, Amsterdam, Time-Life, 1980, p 101-102.
  107. Robert Wernick, op. cit, p. 102-103
  108. Robert Wernick, op. cit, p. 110
  109. Lisa Garnier, op. cit., p. 93
  110. Robert Wernick, op. cit, p. 111-112
  111. Sur les routes improbables cf « Les Vikings », Idées reçues, 2002, p88 « Le Viking capturait volontiers le plus grand nombre d’esclaves possible qu’il emportait à l’un des deux grands centres de trafic de cette « marchandise », soit la ville (aujourd’hui disparue) de Hedeby au Danemark, en face de l’actuelle ville de Schleswig, soit à Byzance (sic) qui aura été, tout le Moyen-Âge durant, le grand centre de ce type de négoce. Les invendus, si l’on peut dire, il les rapportait chez lui… » Sur le rôle de Tortosa, plaque tournante de la traite : Ramon Miravall « Madina Turtuxa », Dertrosa, 1999
  112. Sources de cette partie : Bauduin [1994], pp. 14-16.
  113. Lisa Garnier, op. cit., p. 93
  114. Régis Boyer, Les Vikings, Robert Laffont, 2008, p. 475-9.
  115. Anne Nissen Jaubert, « Des peuples plus riches que leur légende », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 6-9

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