Adolphe Thiers

Adolphe Thiers
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Adolphe Thiers
Adolphe Thiers.jpg
Portrait d'Adolphe Thiers

Mandats
2e président de la République française
31 août 187124 mai 1873
(&&&&&&&&&&&&06321 an, 8 mois et 23 jours)
Élection 17 février 1871 (chef du Pouvoir exécutif)
Réélection 31 août 1871 (président de la République)
Président du Conseil Jules Dufaure, vice-président du Conseil
Prédécesseur Napoléon III (indirectement)
Successeur Patrice de Mac Mahon
17e, 20e et 24e
président du Conseil des ministres
(18e, 21e et 25e chef du gouvernement)
Ministre des Affaires étrangères
22 février6 septembre 1836
Monarque Louis-Philippe Ier
Prédécesseur Duc de Broglie
Successeur Comte Mathieu Molé
1er mars29 octobre 1840
Monarque Louis-Philippe Ier
Prédécesseur Duc de Dalmatie
Successeur Duc de Dalmatie (président du Conseil)
François Guizot (Affaires étrangères)
24 février 184824 février 1848
Monarque Louis-Philippe Ier
Gouvernement Non formé
Prédécesseur Comte Mathieu Molé
Successeur Charles Dupont de l'Eure, président du Gouvernement provisoire
Ministre de l'Intérieur
18 novembre 183422 février 1836
Président du Conseil Adolphe Édouard Casimir Joseph Mortier
Duc de Broglie
Prédécesseur Duc de Bassano
Successeur Comte de Montalivet
4 avril10 novembre 1834
Monarque Louis-Philippe Ier
Président du Conseil Duc de Dalmatie
Comte Gérard
Gouvernement Soult (1)
Gérard
Prédécesseur Comte d'Argout
Successeur Duc de Bassano
11 octobre31 décembre 1832
Monarque Louis-Philippe Ier
Président du Conseil Duc de Dalmatie
Gouvernement Soult (1)
Prédécesseur Comte de Montalivet
Successeur Comte d'Argout
Ministre des Travaux Publics
31 décembre 18324 avril 1834
Monarque Louis-Philippe Ier
Président du Conseil Duc de Dalmatie
Gouvernement Soult (1)
Prédécesseur Comte d'Argout
Successeur Hippolyte Passy
Titulaire du fauteuil 38 de l'Académie française
20 juin 18333 septembre 1877
Prédécesseur François Andrieux
Successeur Henri Martin
Titulaire du fauteuil 1 de la Section 5 de l'Académie des sciences morales et politiques
26 décembre 18403 septembre 1877
Prédécesseur Emmanuel de Pastoret
Successeur Georges Picot
Biographie
Nom de naissance Louis Adolphe Thiers
Date de naissance 15 avril 1797
Lieu de naissance France Marseille, Bouches-du-Rhône (France)
Date de décès 3 septembre 1877 (à 80 ans)
Lieu de décès France Saint-Germain-en-Laye, Seine-et-Oise (France)
Nature du décès Malaise cardiaque
Parti politique Parti du Mouvement (orléaniste de centre-gauche, Monarchie de Juillet)
Parti de l'Ordre (droite, IIe République)
Proche du Tiers parti (centre-droit, Second Empire)
Républicain modéré (centre-gauche, IIIe République)
Conjoint Élise Dosne
Diplômé de Faculté de droit de l'Universié d'Aix-en-Provence
Profession Avocat, journaliste, historien, écrivain
Religion Déiste

Coat of Arms of the July Monarchy (1831-48).svg Francecoatofarms1898-2.png
Présidents du Conseil des ministres français
Présidents de la République française

Adolphe Thiers, né le 15 avril 1797 à Bouc-Bel-Air[1] mais déclaré à l'état-civil de Marseille et mort le 3 septembre 1877 à Saint-Germain-en-Laye, est un avocat, journaliste, historien et homme d’État français.

Il symbolise par son exemple l'évolution des classes dirigeantes françaises, à la recherche d'un nouveau régime politique stable après l'effondrement de la monarchie absolue en 1789. Deux fois président du Conseil sous la Monarchie de Juillet, premier président de la Troisième République, il est un acteur majeur dans la mise en place des régimes politiques qui ont suivi l'échec de la restauration en 1830. Partisan d'une monarchie constitutionnelle, il critique l'intransigeance des membres de la famille royale et se rallie enfin à la République.

Sommaire

Les débuts

Origines

Louis Adolphe Thiers est l'un des enfants de Pierre Thiers (1759-1843), par sa seconde épouse Marie-Madeleine Amic (1774-1852). Il naît dans une bastide appelée campagne Amic, qui existe toujours au lieu-dit Plan Marseillais, au bord de l'actuelle Nationale 8, à Bouc-Bel-Air. Il apprendra difficilement à lire et à écrire avec l'abbé Melchior, curé de Bouc[2].

Par son père, aventurier et affairiste quelque peu douteux, qui a pu profiter de l'amitié et de la protection de Lucien Bonaparte, Adolphe Thiers a plusieurs frères et sœurs, dont certains lui causeront ultérieurement bien des tracas :

- du mariage de Pierre Thiers et de sa première épouse, Claudine Fougasse (1752-1797) :

  • Claude Thiers (Marseille, mort-né le 18 juillet 1785) ;
  • Victoire Thiers (Marseille, 21 juillet 1786) ;
  • Louis Thiers [Marseille, 29 septembre 1789 - Cadillac (33), 4 décembre 1840], militaire et juge colonial. Pour s'en démarquer, son frère le nommera juge de paix à Karikal, d'où postérité dans la famille Hélory de Kermartin (via la famille Le Poulpiquen) ;
  • Germain Thiers (Marseille, 31 juillet 1791), orfèvre, puis commis des finances et juge colonial. A l'instar de son aîné Louis, il sera nommé par son demi-frère Adolphe, juge de paix à Pondichéry, d'où une fille ;

- de la liaison de Pierre Thiers avec, soit Thérèse Cavallieri (puis, Chevalier), soit sa sœur Louise Cavallieri :

  • Elisabeth Thiers (Paris, 1er septembre 1799 - 16 septembre 1870), épouse Jean-François Ripert (1787) d'où Jean-François (1820) ;
  • Charles Thiers [Paris, 11 mars 1801 (20 ventôse An IX) - 25 mars 1870], diplomate, vice-consul à Girgenti ;
  • Virginie Thiers (1803).

Par sa mère, Adolphe Thiers est apparenté à André Chénier et Marie-Joseph Chénier, tous descendants de Antoine Santi-Lhomaka ou Santi-Lomaca (1705-1793), lui-même issu - selon une tradition familiale, des Lusignan[3].

Thiers historien

Gravure représentant Adolphe Thiers, 1845

Il étudie le droit à Aix-en-Provence avant de s’installer en 1821 à Paris où, partisan d’une monarchie parlementaire de type anglais, il fréquente les milieux politiques et parvient à devenir proche de Talleyrand au moment où celui-ci prend ses distances avec la Seconde Restauration.

Avec l’appui de son compatriote Jacques-Antoine Manuel, député provençal d’extrême-gauche, Thiers est introduit auprès du banquier libéral Jacques Laffitte. Grâce à ses appuis, il commence une carrière de journaliste par des collaborations avec le journal le Constitutionnel puis avec la Gazette d’Augsbourg. Avec le républicain Armand Carrel, son ancien condisciple et ami François-Auguste Mignet et le libraire éditeur Auguste Sautelet, il fonde ensuite, au tout début de 1830, un journal d’opposition au régime de Charles X, le National, dans lequel il développe ses conceptions politiques.

Thiers est convaincu que la question constitutionnelle, est ce qui sépare la branche aînée des Bourbons de l’opinion. Pour lui, la société française est avant tout dominée par la crainte du gouvernement des prètres : « La France, écrit-il, est incrédule encore plus que libérale »[4].

De 1823 à 1827, il publie une Histoire de la Révolution en 10 volumes qui lui vaut de nombreux éloges et son élection à l’Académie française en 1833 au fauteuil 38. Il fréquente avec son ami François-Auguste Mignet la goguette des Frileux[5]. De 1845 à 1862, il publie en 20 tomes Le Consulat et l’Empire, récit chronologique et très détaillé de la période correspondante.

Ses contributions à la Monarchie de Juillet

Lors des Trois Glorieuses (1830), il est de ceux qui poussent Louis-Philippe d’Orléans à prendre le pouvoir. Vers la fin de 1830, il est tenté d’évoluer nettement vers la gauche, mais il est épouvanté par la mollesse de Jacques Laffitte face à l’agitation, particulièrement après le sac de Saint-Germain-l'Auxerrois en février 1831, et rejoint alors le parti de la résistance. L'énergique Casimir Perier, qui succède à Laffitte, le subjugue et restera comme son modèle en politique.

Après la mort de celui-ci, il entre, le 11 octobre 1832, dans le premier ministère Soult au poste-clé, en ces temps troublés, de ministre de l'Intérieur. Avec Guizot et le duc de Broglie, il forme une triade de « talents supérieurs » qui domine le ministère.

À cette époque, Thiers plaît à Louis-Philippe, qu’il sait divertir et flatter. Mais la famille royale le déteste. La reine Louise, qui le surnomme « le poney blanc », s’exclame après sa nomination au ministère de l’Intérieur : « Un homme sans tenue, sans probité politique ! »[6].

En novembre 1833, il épouse Élise Dosne, fille aînée de sa maîtresse, Euridice Dosne, femme d’un riche agent de change. Ce mariage lui vaut une très grande fortune, mais ne lui donne aucune position sociale solide.

Premier gouvernement

Insensiblement, alors que la monarchie de Juillet se stabilise, la menace républicaine étant définitivement éliminée avec les lois de septembre 1835, Thiers évolue vers le centre gauche, puis vers la gauche. Cette évolution est encouragée par le roi, qui cherche à le détacher de ses amis doctrinaires Guizot et Broglie pour mieux affirmer son propre pouvoir. Aussi, après que la Chambre des députés a renversé le ministère Broglie, Louis-Philippe va nommer Thiers chef du gouvernement une première fois du 22 février au 6 septembre 1836.

Talleyrand encourage Thiers à accepter : « Monsieur, l’Europe vous attend »[7], non sans mettre en garde le roi[8]. Thiers n’ignore pas que les relations risquent de devenir rapidement difficiles avec le roi, qui veut gouverner, alors que lui-même a frappé, en janvier 1830, la fameuse maxime : « Le roi règne mais ne gouverne pas ». Mais, après avoir montré ses talents d’homme à poigne au ministère de l’Intérieur et soigné sa popularité au ministère des Travaux publics, il veut être ministre des Affaires étrangères et président du Conseil pour recueillir le mérite de la grande affaire diplomatique à laquelle songe Louis-Philippe : une alliance avec l’Autriche, permettant à la monarchie de Juillet de ne plus être l’otage de l’Angleterre et réglant, dans le même mouvement, la question de l’établissement matrimonial du duc d’Orléans.

Mais, en dépit du zèle mis par Thiers à seconder les désirs de Metternich, le projet de mariage autrichien est rejeté par la cour de Vienne. Sur le plan intérieur, Thiers est également fragilisé par la reprise de l’agitation républicaine à la suite de l’attentat d’Alibaud (25 juin 1836) contre Louis-Philippe.

Désireux de se venger de l’affront infligé par l’Autriche et de rétablir sa popularité en conquérant un peu de gloire militaire, Thiers voudrait envoyer des troupes françaises dans la péninsule ibérique, qui sombre progressivement dans la guerre civile en raison de la rébellion carliste contre la reine-régente Marie-Christine. Il croit pouvoir faire annoncer une intervention militaire imminente le 13 août, au lendemain du pronunciamiento de la Granja, qui contraint la reine régente à accepter la Constitution libérale de 1812. Mais il est aussitôt désavoué par Louis-Philippe, viscéralement hostile à une intervention militaire dans la péninsule ibérique, et conforté dans son refus par Talleyrand et par Soult, qui en a fait l’expérience malheureuse sous l’Empire. Aussi, le 16 août, Thiers envoie sa démission au roi, « se réservant de le servir utilement quand ils seront tout à fait d’accord »[9].

Dans les jours suivants, le roi et Thiers ont plusieurs entretiens pour régler la succession. D’après la duchesse de Maillé, « il y a eu une scène, où Thiers a été assez insolent et ils se sont mal quittés. M. Thiers lui a dit qu’il reviendrait au ministère malgré lui, comme l’homme du peuple ; qu’il avait en cette qualité plus de pouvoir que lui. C’est un ennemi dangereux que M. Thiers. »[10] « Thiers, commentera Louis-Philippe, a été excellent jusqu’à la rupture du mariage ; après cela, il a complètement perdu la tête. »[11]. Pendant les années 1837 à 1839, Thiers cherche ardemment sa revanche et combat sans relâche son successeur, le comte Molé. Âme de la « coalition » formée pour le renverser, il s’évertue à faire échouer, une fois ce but atteint, toutes les combinaisons imaginées par Louis-Philippe pour le remplacer. Le roi cherche même à l’écarter en lui offrant une grande ambassade, que Thiers refuse avec indignation tandis que ses amis poussent de hauts cris. Son opportunisme trop évident lui est violemment reproché par Balzac dans la Chronique de Paris le 12 mai 1836 : « Monsieur Thiers n’a jamais eu qu’une seule pensée : il a toujours songé à Monsieur Thiers (…)[12]. »

Son attitude n’est cependant pas du goût de tous ses partisans, et Thiers subit un premier camouflet avec l’élection à la présidence de la Chambre des députés, le 14 avril 1839, d’un dissident du centre gauche, Hippolyte Passy, alors qu’il soutenait Odilon Barrot. Un mois plus tard, lorsque Louis-Philippe parvient enfin à constituer un gouvernement sous la présidence du maréchal Soult, Thiers y voit entrer avec fureur deux de ses ex-amis, Passy et Jules Dufaure, alors qu’il leur avait demandé de n’accepter aucun portefeuille sans son aval. Il tente alors, mais en vain, de se faire élire à la présidence de la Chambre des députés mais n’obtient que 206 voix, le 14 mai, contre 213 à Sauzet, candidat du Tiers Parti. Mortifié et ivre du désir de se venger, il entreprend, à la fin de 1839, de se rapprocher de Molé, et prévient à tout hasard le roi et Soult qu’il accepterait d’entrer dans n’importe quelle combinaison ministérielle à condition de n’y retrouver ni Passy, ni Dufaure.

Deuxième gouvernement

De nouveau président du Conseil du 1er mars au 29 octobre 1840, il est finalement écarté en 1840 en faveur de François Guizot après la crise de politique étrangère que provoque l'affaire Egyptienne. Sa politique étrangère visait à soutenir Méhémet Ali dans sa rupture avec l'empire ottoman soutenu par les autres puissances Européennes (Grand Bretagne, Russie, Autriche et Prusse). Non seulement Louis-Philippe ne voulait pas rompre avec la Grande-Bretagne, mais en plus, la Prusse ferma sa frontière sur le Rhin ce qui conduisit à une tension très forte et à une explosion de nationalisme allemand antifrançais en Rhénanie. Le roi arbitre en sa défaveur, et, affaibli par son renoncement, Thiers retourne à l'opposition. Il continue à siéger à la chambre des députés dans l’opposition centre gauche où il prend peu la parole, rédigeant la suite de son histoire de la Révolution (Le Consulat et l’Empire 1845) sur le terrain même de son adversaire Guizot, l'historien. Il encourage la campagne des banquets qui demande la baisse du cens et dont l'interdiction conduit à la révolution de 1848

De la monarchie constitutionnelle à la République

Deuxième République

Désormais républicain, il soutient la révolution de 1848 menant à la chute du cabinet Guizot. Le 23 février 1848, il est appelé par Louis-Philippe pour prendre la place de Guizot, mais Thiers est déjà rallié à la république.

Élu au gouvernement provisoire de la Deuxième République, il ne va cesser de voter avec la droite contre les socialistes. Il apporte alors son appui à une République conservatrice, dans laquelle les classes les plus populaires sont exclues du droit de vote et où l'Eglise catholique conserve une forte influence morale en particulier dans l'enseignement. Il préside la Commission sur l'assistance et la prévoyance publiques, rendant son rapport en janvier 1850 [13].

Il appuie la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence, avec le groupe du parti de l'Ordre contre celle de Lamartine.

Second Empire

Opposé au coup d'État du 2 décembre 1851 du futur Napoléon III, il fuit en Suisse, revient en 1852 mais se tient dans un premier temps à l’écart de la vie politique sous le second Empire auquel il est opposé.

Le régime devient plus libéral dans les années 1860. Il est élu député de Paris en 1863. Il fait un discours remarqué sur les « libertés nécessaires » et devient le chef de l’opposition libérale. Il attire l'attention de l'opinion publique sur les dangers que représente l'unification de l'Allemagne par la Prusse.

Après la défaite de Sedan (1870), la France de la Défense nationale veut continuer la guerre engagée contre la Prusse par Napoléon III. Jules Favre, en septembre-octobre 1870, le mandate pour faire la Tournée des Capitales européennes à la recherche d’aides diplomatiques ; l’entreprise est vaine.

Vers la IIIe République

Adolphe Thiers, par le photographe Nadar
Article détaillé : Commune de Paris (1871).
La Commune de Paris tenant Thiers sous forme d’un nouveau-né chétif : « Et dire qu’on voudrait me forcer à reconnaître ce crapaud-là !... »
Caricature parue dans Le fils du père Duchêne Illustré no 2 le 6 Floréal 79.
Adolphe Thiers.

Il est élu « chef du pouvoir exécutif de la République française » — c’est-à-dire à la fois chef de l’État et du gouvernement — le 17 février 1871 par l’Assemblée nationale, réfugiée à Bordeaux[14], tandis que le roi de Prusse proclame l’Empire allemand à Versailles (dans la Galerie des glaces) où il réside. Il conclut le traité de Francfort avec Bismarck le 10 mai 1871.

Mais la crainte d'une restauration monarchique et le refus de l'armistice entraînent le soulèvement de Paris qui proclame la Commune. Depuis Versailles où s’est installé le gouvernement, Thiers organise le siège de Paris, qui se soldera par l'écrasement de l’insurrection, dotée de moindres capacités militaires. La répression qui s'ensuivra - nombreuses exécutions sommaires, procès expéditifs condamnant des communards à la mort, au bagne ou à la déportation - ont terni durablement la réputation de Thiers dans une partie de l'opinion, qui aujourd'hui encore peut s'illustrer par la sentence de Georges Clemenceau, maire de Montmartre pendant la Commune : « Thiers, le type même du bourgeois cruel et borné qui s’enfonce sans broncher dans le sang »[15].

Les réformes de Monsieur Thiers

Chef du Pouvoir exécutif, Thiers se lançe dans des réformes financières, administratives et militaires.

D'abord, il reste à payer l'indemnité de guerre de 5 milliards de francs exigées par l'Allemagne, somme correspondant à deux ou trois budgets annuels à cette époque[16]. Certains députés républicains jugent le moment opportun de réaliser l'un des idéaux du programme de Belleville, à savoir le vote d'une loi établissant l'impôt sur le revenu. Mais devant l'opposition parlementaire, trop peu empressée d'adopter une réforme financière aussi révolutionnaire, le projet est repoussé, et l'idée d'une souscription par des emprunts nationaux, placés dans le public, lui fut préférée. Ce grand emprunt public décidé par Thiers, voté le 21 juin 1871, permet de réunir dans la seule journée du 27 juin plus de 4 milliards de francs. Les allemands évacuant au fur et à mesure des paiements, Thiers demande que les quatre départements parisiens soient d’abord évacués, et en septembre 1873, les derniers fonds sont versés alors que les dernières troupes d'occupation quittent le pays.

Ensuite, Thiers entreprend de réformer la carte administrative par deux grandes lois :

  • Celle du 10 Août 1871 maintient le préfet comme unique représentant de l'État dans le département ; le Conseil général de préfecture est, comme sous le Second Empire, élu au suffrage universel masculin, mais, et c'est une nouveauté, le département obtient le statut de collectivité territoriale.
  • Celle du 14 avril 1871 revint sur la loi du 7 juillet 1852, adoptée sous le Second Empire : le maire est élu par le conseil municipal (lui-même élu au suffrage universel), sauf dans les villes de plus de 20 000 habitants où le maire est nommé à la discrétion du Gouvernement. Cette défiance à l'égard des grandes municipalités s'explique par les événements de la Commune. Par ailleurs, Paris "bénéficie" d'un régime spécial, sans maire.

Enfin, est votée la loi du 27 juillet 1872 sur l'armée, refusant aux militaires, souvent républicains, le droit de vote. L'armée devint ce qu'on appela "la Grande Muette".

Adolphe Thiers premier président de la IIIe République

Thiers est considéré indispensable à l'Assemblée monarchiste pour négocier le départ anticipé des troupes allemandes. Les monarchistes ne sont pas fâchés de laisser la répression de la Commune afin de préserver "les Princes d'un pareil fardeau en pareil temps"[17]. Par ailleurs, il faut éviter que le Roi ne rentre "dans les fourgons de l'étranger" comme en 1814, c'est-à-dire que les Français assimilent le retour du roi à l'humiliation de la défaite et à l'occupation de la France par une armée étrangère. Il vaut mieux donc conforter Thiers dans sa position de chef de Gouvernement, en attendant que la Restauration puisse se faire. Celui-ci, critiquant son titre de "Chef", lui préfère celui de "Président de la République", et l'Assemblée lui accorde, par la loi Rivet du 31 août 1871, ce qu'il demandait, précisant ses pouvoirs : Le Président est révocable à tout instant et son mandat dure tant qu'existe l’Assemblée. Il nomme et révoque les ministres, responsables tout comme lui devant l’Assemblée, et ses actes sont contresignés par un ministre. Par décret du 2 septembre 1871, Jules Dufaure, le Garde des Sceaux est nommé vice-président du Conseil. La formule de vice-président du Conseil est appropriée, car c'était le Président de la République qui présidait le Conseil des ministres, cumulant ainsi les fonctions de Chef de l'État et celle de Chef du Gouvernement (en plus de celle de député). Jean-Marie Mayeur explique les méthodes de gouvernement de Thiers : usant perpétuellement de la menace de démissionner, se sachant absolument nécessaire, le Président de la République impose son autorité à une majorité de plus en plus réticente[18]. Le basculement de ses convictions va entraîner sa chute.

Les monarchistes sont divisés en deux familles, deux obédiences n'acceptant pas le même héritage :

  • Les Légitimistes, prônant un retour à la monarchie de droit divin, ne s'appuyant ni sur le peuple, ni sur le Parlement, détestant la Révolution et ses avancées, sont réunis autour de la personne du Comte de Chambord, le futur Henri V s'il accédait au trône.
  • Les Orléanistes, voulant réconcilier Royauté et Révolution, et adoptant le drapeau tricolore comme le fit le Roi-citoyen, ont pour prétendant le Comte de Paris.

La Chambre étant divisée en trois grands blocs, les Légitimistes, les Orléanistes et les Républicains, les monarchistes doivent s'allier pour espérer le retour d'un Roi. Or cette alliance ne se fait pas. En effet, par le Manifeste du 5 juillet 1871, le Comte de Chambord, le véritable prétendant au trône, refuse d'adopter le drapeau tricolore pour lui préférer le drapeau blanc. Ce refus, empêchant la Restauration, sépare les Orléanistes des Légitimistes, et le 7 juillet, une déclaration de 80 députés légitimistes libéraux entraîne une scission au sein du Cercle des Réservoirs[19].

Devant les échecs d'une restauration, Thiers semble se tourner de plus en plus vers le régime républicain, et dans un discours du 13 novembre 1872, il affirme son ralliement à la République, qu'il voulait socialement conservatrice et politiquement libérale. Dans son message présidentiel à l'Assemblée, il dit : « la République existe, c’est le gouvernement légal du pays. Vouloir autre chose serait une nouvelle révolution et la plus redoutable de toutes ». Inquiets de la montée des groupes parlementaires républicains aux élections partielles et des mouvements de gauche, notamment radicaux, les monarchistes attendent de Thiers qu'il s'y oppose. Celui-ci se contente de leur répondre :

« Puisque vous êtes la majorité, que n'établissez-vous la monarchie ?  »

Comprenant que Thiers ne les aidera plus, la "loi chinoise" est votée, le 13 mars 1873, portant sur "les attributions des pouvoirs publics et les conditions de la responsabilité ministérielle". Désormais, si le Président peut toujours s'exprimer au sein de l'Assemblée Nationale, son allocution n'est pas suivie de débats. Cela limite son temps de parole et le transforme en monologue. Cette loi est importante en ce qu'elle établit définitivement les relations entre l'Assemblée Nationale et le Président de la République sous la IIIe République.

Le 15 mars 1873 est signée la convention d'évacuation des troupes allemandes, qui ne rend plus Thiers indispensable à la majorité monarchiste. Une "Union des droites" se forment autour d'Albert de Broglie afin de faire "prévaloir dans le gouvernement une politique résolument conservatrice". Le 23 mai 1873, Thiers prononce un discours de deux heures, signifiant à la majorité monarchistes que la République serait le seul régime viable :

« J’ai pris mon parti sur la question de la République, oui, je l’ai pris. Ce qui m’y a décidé, c’est aujourd’hui pour vous, pour nous, la monarchie est impossible. On n’occupe pas un trône à trois (Le Comte de Chambord, le Comte de Paris et le prétendant bonapartiste alors prince impérial) !  »

Mis en minorité, il démissionne le 24 mai, persuadé qu'il sera rappelé puisque trop indispensable. Patrice de Mac-Mahon, légitimiste, général ayant réprimé la Commune, est alors élu Président de la République le soir même.

Après sa mort

En 1877, l’année de sa mort, Gambetta le proclame « libérateur du territoire ». Il repose dans un énorme mausolée à côté de la chapelle au Père-Lachaise.

Synthèse des mandats électifs

  • 1848 : élu député de la Seine (Paris) à l'Assemblée constituante (élu dans 3 autres départements)
  • 1863 : réélu député de la Seine
  • 8 février 1871 : élu député dans plusieurs départements (dont le Loiret, mais aussi de la Vienne), il opte (à une date non connue, avant le 2 juillet 1871) pour le mandat de député de la Seine

Décorations

Citations

  • « Le roi n’administre pas, ne gouverne pas, il règne. » (« Du gouvernement par les chambres », Le National - 4 février 1830).
  • « La république est le gouvernement qui nous divise le moins. » (Discours à l’Assemblée législative - 13 février 1850)
  • « Nul ne doit faire peser sur la société le fardeau de sa paresse ou de son imprévoyance. »
  • « La République sera conservatrice ou ne sera pas ! »
  • « Il n’y a qu’un trône et l’on ne peut l’occuper à trois. » (Message de Thiers lu à l’Assemblée nationale le jour de sa démission de la présidence de la République le 24 mai 1873. Il y affirme qu’un retour à la monarchie est impossible car il y a trois prétendants : les comtes de Chambord et de Paris et le prince impérial, fils de Napoléon III.)
  • « Je veux rendre toute-puissante l'influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l'homme qu'il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l'homme : "Jouis" » (Discours prononcé au sein de la Commission sur l'instruction primaire de 1849)
  • « Les droits politiques soutiennent la démocratie, les droits publics sont les libertés nécessaires à celle-ci. »
  • « C'est un crétin qu'on mènera. » (à propos de Louis-Napoléon Bonaparte ; cité par A. Dansette, 1848[20])

Œuvres

  • Salon de Mil huit cent vingt-deux, ou collection des articles insérés au Constitutionnel, sur l'exposition de cette année, Paris, Maradan, 1822. 5 lithographies hors-texte.
  • Les Pyrénées et le Midi de la France, pendant les mois de novembre et décembre 1822, Paris, Ponthieu, 1823.
  • Histoire de la Révolution française, Paris, Lecointre et Durey, 1823-27 (10 volumes).
  • Law et son système de finance, Paris, 1826.
  • La Monarchie de 1830, par A. Thiers, député des Bouches-du-Rhône, Paris, Alexandre Mesnier, 1831.
  • Histoire de la Révolution Française. Précédée d'un Précis de l'histoire de France, par M. Michelet, Bruxelles, Société des bibliophiles belges, 1841 (2 volumes).
  • Rapport de M. Thiers sur la loi d'instruction secondaire fait au nom de la Commission de la Chambre des députés dans la séance du 13 juillet 1844, Paris, Paulin, 1844.
  • Histoire du Consulat et l'Empire faisant suite à l'Histoire de la Révolution française, Paris, Paulin (volumes 1 à 16) - Paulin, Lheureux et Cie (volumes 17 & 18) - Lheureux et Cie (volumes 19 & 20), 1845-62. 74 planches gravées sur acier par Eugène Beyer, T. Doherty, Charles Geoffroy, Paul Girardet, Tony Goutière, Jean-Jacques Outhwaite, etc., d’après Horace Vernet, Karl Girardet, Eugène Charpentier, etc.
  • De la Propriété, Paris, Paulin, Lheureux et Cie, 1848 (réédition : Paris, Éditions du Trident, 2011).
  • De la propriété. Édition augmentée des Discours sur le droit au travail et sur le crédit foncier, Bruxelles, Méline, Cans et Compagnie, 1848.
  • Du communisme, Paris, Paulin, Lheureux et Cie, 1849.
  • Rapport général présenté par M. Thiers au nom de la Commission de l'Assistance et de la Prévoyance Publiques. Dans la séance du 26 janvier 1850, Paris, Paulin, Lheureux et Cie, 1850.
  • Histoire de Law, Paris, Michel Lévy frères, 1858.
  • Discours de M. Thiers député de la Seine sur l'expédition du Mexique prononcés dans la discussion de l'adresse au corps législatif, Paris, Lheureux et Cie, 1864.
  • Discours de M. Thiers député de la Seine sur les finances prononcés au corps législatif dans la discussion du budget - Séances de 2 et 6 juin, Paris, Lheureux et Cie, 1865.
  • Histoire de la Révolution française, Paris, Furne, 1865 (2 volumes). Illustrations par Yan Dargent.
  • Discours de M. Thiers député de la Seine sur la politique extérieure de la France spécialement en ce qui concerne l'Allemagne et l'Italie prononcés au corps législatif dans les séances des 14 & 18 mars 1867, Paris, Lheureux et Cie, 1867.
  • Déposition dans l'enquête ouverte sur les banques et la circulation fiduciaire, Paris, 1867.
  • Discours prononcés au corps législatif (janvier et février 1868) par M. Thiers sur la liberté de la Presse, Tours et Paris, 1868.
  • De la propriété. Nouvelle édition augmentée d'un choix de maximes et pensées extraites de L'histoire du Consulat et de l'Empire, Paris, 1868.
  • Discussion du projet de loi relatif à un emprunt de 2 milliards. Séance du 20 juin 1871. Discours de M. A Thiers, Paris, Imprimerie et Librairie du Journal Officiel, Wittersheim, 1871.
  • Déposition sur le 18 mars, Paris, 1872.
  • Histoire de la révolution du 4 septembre et de l'insurrection du 18 mars : dépositions de M. Thiers devant les commissions d'enquête parlementaire, Paris, 1873.
  • Manifeste de M. Thiers aux électeurs du IXe arrondissement de Paris, Paris, Marpon et E. Flammarion, 1877.
  • Discours parlementaires (1830-1877), publiés par M. Calmon, Paris, Calmann-Lévy, 1879-1883 (15 volumes).
  • Notes et souvenirs de M. Thiers. 1848. Révolution du 24 février, Paris, Calmann-Lévy, 1902.
  • Notes et Souvenirs - Voyage diplomatique. Proposition d'un Armistice. - Préliminaires de la Paix. Présidence de la République, Paris, Calmann-Lévy, 1903.
  • Occupation et libération du territoire 1871-1873 - Correspondances, Paris, Calmann-Lévy, 1903.
  • Discours prononcé à l’Académie Française par M. Thiers pour la réception de M. Stendhal et recueilli par André Billy, Paris, Éditions du Trianon, 1932. Frontispice gravé par Joseph Hémard.

Bibliographie

  • John M. S. Allison, Thiers and the French Monarchy, Boston, Houghton Mifflin, 1926.
  • Ignacio Manuel Altamirano, À la Mémoire de l'Illustre Républicain Adolphe Thiers, 1877.
  • J. d'Arcay, Notes inédites sur M. Thiers. L'homme privé - l'homme politique, Paris, 1888.
  • Jean Aubert, De quoi vivait Thiers, Paris, Éditions Deux-Rives, 1952.
  • Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
  • John Patrick Bury, Thiers, 1797-1877. A political Life, Londres, Allen and Unwin, 1986, 307 p.
  • Jacques Chabannes, Devenir Monsieur le Président de Adolphe Thiers à François Mitterrand, Paris, Éditions France-Empire, 1986.
  • Robert Christophe, Le Siècle de Monsieur Thiers, Paris, Librairie Académique Perrin, 1966.
  • Jules Claretie, Histoire de la révolution de 1870-71, Paris, Aux bureaux du journal L’Éclipse, 1872-74 (2 volumes).
  • Pierre Descaves, Monsieur Thiers, Paris, La Table Ronde, 1960.
  • Robert Dreyfus, Monsieur Thiers contre l'Empire, la guerre, la Commune 1869-1871, Paris, Grasset, 1928.
  • Henri Guillemin, L’avènement de Monsieur Thiers, suivi de Réflexions sur la Commune, Paris, Gallimard, 1971.
  • Pierre Guiral, Adolphe Thiers ou De la nécessité en politique, Paris, Fayard, 1986. (ISBN 2-21301-825-1)
  • Gabriel Hanotaux, Histoire de la France contemporaine. Tome 1 - le gouvernement de M. Thiers, Paris, Ancienne librairie Furne société d'édition contemporaine
  • Jean Lucas-Dubreton, Aspects de Monsieur Thiers, Paris, Arthème Fayard, 1948 (réédition : Lausanne, Éditions Rencontre, 1966. Préface par André Billy).
  • Émile de Marcère, L’assemblée nationale de 1871 - gouvernement de M. Thiers, Paris, Librairie Plon, 1904.
  • Robert Marquant Thiers et le Baron Cotta - Étude sur La Collaboration de Thiers a La Gazette d`Augsbourg, Paris, Presse Universitaires de France, 1959.
  • Charles Henri Pomaret, Monsieur Thiers et son siècle, Paris, Gallimard, 1948.
  • Louis Réau, M. Thiers critique d'art et collectionneur, Paris, Lahure, 1921.
  • Maurice Reclus, Le roman des grandes existences. Monsieur Thiers, Paris, Plon, 1929.
  • Paul de Rémusat, A. Thiers, Paris, Librairie Hachette, 1889.
  • Georges Valance, Thiers, bourgeois et révolutionnaire, Paris, Flammarion, 2007, 440 pages. (ISBN 2-08210-046-4)
  • Edgar Zevort, Thiers, Paris, Lecerne, Oudin, 1892.
  • Monsieur Thiers: D'une République à l'autre : colloque tenu a l’Académie des Sciences lettres et arts de Marseille le 14 novembre 1997, Paris, Publisud, 1998. (ISBN 2-86600-703-4)

Notes

  1. Bouc-Bel-Air, Jean-Louis Piétri et Sabine Nourrit, éd. Autres Temps, 1997
  2. Bouc-Bel-Air, op.cit.
  3. Michel Sementéry, Les Présidents de la République française et leur famille, éditions Christian, 1982.
  4. Cité par Guy Antonetti,Louis-Philippe, Paris, Fayard, 1994, p. 547
  5. Émile de Labédollière, Le Nouveau Paris, Gustave Barba Libraire-Éditeur, Paris 1860, page 222.
  6. cité par Guy Antonetti, Op. cit., p. 750. En octobre 1835, elle écrit encore : « Je le déteste. Il n’a d’autre Dieu que son intérêt personnel, il est toujours le même, sans principes, sans dignité. […] C’est un bavard infatué, dont la faconde et la facilité, qui n’est appuyée ni d’un principe ni d’une conviction, fait (sic) tout le mérite. C’est de plus un brouillon intéressé et l’un des êtres qui ont le plus contribué à déconsidérer et avilir le gouvernement. Malheureusement, nous en sommes venus au point qu’il est presque impossible d’avoir d’autres ministres. » (Ibid.) Elle lui reconnaît toutefois de l’esprit : « Si je ne méprisais pas tant cet homme, il m’amuserait, car ce n’est pas l’esprit qui lui manque. » (ibidem) Le lendemain, elle écrit encore : « J’ai trouvé l’odieux petit nain engraissé et tout fringant. Il m’a fait de grandes protestations d’admiration et de dévouement pour le Père, mais je sais ce qu’en vaut l’aune. […] C’est un pantin d’esprit, sans tenue morale, qui joue à tout venant. » (Ibid.)
  7. cité par Guy Antonetti, Op. cit., p. 751
  8. Selon Victor Hugo, le roi lui aurait rapporté en 1844 que Talleyrand lui avait dit : « Vous ne ferez jamais rien de Thiers, qui serait pourtant un excellent instrument. Mais c’est un de ces hommes dont on ne peut se servir qu’à la condition de le satisfaire. Or il ne sera jamais satisfait. Le malheur, pour lui comme pour vous, c’est qu’il ne puisse plus être cardinal. » (cité par Guy Antonetti, Op. cit., p. 751)
  9. cité par Guy Antonetti, Op. cit., p. 765
  10. cité par Guy Antonetti, Op. cit., p. 765. L’entrevue est rapportée en détail par Camille de Montalivet dans ses Mémoires.
  11. cité par Guy Antonetti, Op. cit., p. 764
  12. André Maurois, 1965, p. 309.
  13. Thiers, De l'assistance et de la prévoyance publiques. Rapport présenté au nom de la Commission le 26 janvier 1850, Ve Wouters, 1850 (accessible sur books.google.fr)
  14. Dictionnaire d’histoire de France, p. 992, Alain Decaux et André Castelot (dir.), Librairie Académique Perrin, 1981.
  15. Le dernier défi de Georges Clemenceau, p. 159, Gilbert Prouteau, France-Empire, 1979.
  16. [Guy Antonetti, Histoire contemporaine politique et sociale, p316]
  17. [François Chevalier, Droit constitutionnel]
  18. [Jean-Marie Mayeur, La Vie politique sous la IIIe République, p44]
  19. [Jean-Marie Mayeur, La Vie politique sous la IIIe République, p39-41]
  20. Paroles de Présidents,Jean Lacouture, 2011, p.14

Voir aussi

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