Porc

Porc
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 Une truie et son petit
Une truie et son petit
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Artiodactyla
Famille Suidae
Sous-famille Suinae
Genre Sus
Espèce Sus scrofa
Sous-espèce
Sus scrofa domesticus
(Linnaeus, 1758)

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Le porc (du latin porcus) qui se dit aussi cochon domestique (Sus scrofa domesticus) ou cochon des villes est un mammifère domestique omnivore de la famille des porcins, ou suidés proche du sanglier avec lequel il peut se croiser.

La femelle adulte est la truie, la jeune femelle élevée pour la reproduction est une cochette, le mâle est le verrat et le jeune cochon (avant le sevrage) s’appelle porcelet, cochonnet, goret (ou cochon de lait dans l’assiette), le jeune porc sevré se nomme nourrain (ou nourrin)[1].

Le terme désigne aussi la viande fournie par cet animal qui est la viande la plus consommée dans le monde. La production se concentre dans trois zones : l’Europe (y compris la Russie), l’Asie (notamment la Chine) et l’Amérique du Nord (le Canada - l'un des plus grands producteurs, avec notamment le Québec - et les États-Unis). La Chine avec 46 millions de tonnes (2003) produit presque la moitié du total mondial.

Sommaire

Étymologie

L’étymologie du mot « cochon » est incertaine. La plupart des termes servant à décrire ou à désigner le porc sont d’origine latine. Mais le mot cochon, quant à lui, ne vient ni du latin, ni des langues germaniques ou celtes. Il pourrait dériver, selon Valérie Péan, d'une onomatopée utilisée par les éleveurs, « coch-coch[2] » Le terme apparaît en français vers le XIe siècle et devient courant dès le XIIIe siècle. Mais à cette époque, il désigne surtout le porcelet et principalement dans les parlers de langue d'oïl. Il ne prend son sens actuel et se répand dans toutes les régions françaises qu’à partir de la fin du XVIIe siècle.

Termes savants et anciens

Le tableau suivant donne un aperçu de l'étymologie des différents mots connus en français pour désigner le porc[3]. Lorsque le terme n'est pas mixte, le genre de l'animal désigné est indiqué entre parenthèses.

origine étymon individu adulte jeune
latin porcus, porc domestique porc, pourcel, pourceau[4] porcelet
latin porcus singularis, puis porc sanglier, mâle sauvage et solitaire[5] sanglier (m.)
latin sus, porc sauvage ou domestique suie (f.)[6]
latin nutritem nourrain, nourrin
latin bas latin troia, féminin tiré de l'expression (porcus) troianus concernant une recette de porc farci[7],[8]. truie (f.)
ancien Bas-francique (attesté v. 800) lêha (puis laye en français) laie (f.)
 ? (XIe siècle) inconnu cochon (m.), coche (f.) cochon, cochonnet, cochon de lait, cochette (f.)[9]
ancien français gore, gorre goure (f.) goret, gouri
ancien français ver verrat (m.)
provençal, franco-provençal[10] caïon, caion, crayon

Autres termes populaires et locaux

Biologie

Origine

C’est au début de l’ère tertiaire que le porc apparaît en Asie Mineure et dans la région du Turkestan. Il colonise ensuite toute l’Asie avant de s'implanter en Afrique et en Europe.[réf. nécessaire]

Bien qu’il lui fût longtemps affilié au sanglier en raison de leur ressemblance, le porc ne descend pas de celui-ci mais du cochon sauvage. En effet, d’après les paléozoologues il y a bien eu séparation dès la préhistoire entre les ancêtres du sanglier et ceux du porc domestique.

Dans les Mabinogi, légendes bretonnes très anciennes remontant peut-être au VIe siècle, mises en écrit par les Gallois au XIIIe siècle, ces animaux apparaissent comme un nouvel animal exotique et sont à l'origine d'une guerre entre deux tribus bretonnes (de Grande-Bretagne).[réf. nécessaire]

Génétique

Le cochon domestique possède 38 chromosomes (compté pour la première fois en 1931, ce nombre a fait l'objet de discussions au cours des trente années suivantes, étant parfois donné comme égal à 39 ou 40[11]). Le sanglier n'en possède que 36, suite à une fusion ancestrale. Leur descendance commune est fertile. L'hybride est appelé cochonglier ou sanglochon. Les hybrides de première génération possèdent 37 chromosomes. Ensuite ils peuvent avoir 36, 37 ou 38 chromosomes. L'hybridation est fréquente dans les régions d'élevage de cochons en plein air ou bien lorsque la population sauvage a été reconstituée par des femelles de cochons domestiques saillies par un sanglier mâle, ainsi le sanglier corse est génétiquement très proche du cochon domestique. Cette pratique est habituelle en période de guerre.

L'animal au poids le plus important connu est chinois : il pèse une tonne[12].

Usages par l'homme

Moitiés de porc en livraison

Consommation

La viande de porc se prête à la préparation de nombreux mets ; marinée ou non, elle peut être rôtie, grillée, braisée, poêlée, et constitue la base de nombreuses charcuteries. En France, il existe d'ailleurs un adage selon lequel tout est bon dans le cochon.

Traditionnellement, la viande de porc doit être cuite « à cœur » (très cuite) car une longue cuisson tue les vers parasites qui peuvent être présents dans les muscles de l'animal :

Le porc infecté par ces parasites est appelé « ladre » depuis le XVIe siècle.
L'amélioration des conditions d'élevage industriel et des contrôles sanitaires font qu'il est possible, au XIXe siècle et dans certains pays, de manger de la viande de porc rosée, pour autant que la température interne de cuisson ait atteint 70 ° C[13], ce qui implique idéalement l'utilisation d'un thermomètre de cuisine.

Le porc fournit également sa graisse, le saindoux, largement utilisé en cuisine. Ses soies servent à la fabrication de pinceaux et de brosses. Sa peau fournit un cuir utilisé pour la fabrication de vêtements, de doublure de chaussures et d’articles de maroquinerie variés.

Nettoie-tout

Au XIIe siècle, les porcs, clochette accrochée au cou, divaguent dans les rues de Paris et en nettoient les immondices. L'un d'eux cause, le 13 octobre 1131, la chute et la mort de Philippe, fils ainé et héritier du roi Louis VI le Gros. Suite à cet accident, un édit royal interdit la divagation des cochons. Les seuls cochons qui échappent à l'interdit sont ceux des confréries de moines Antonins. Saint Antoine l'ermite est donc souvent identifié par sa proximité avec un cochon.

Les restes d'aliments, les détritus de cuisine, les résidus de la fabrication de bière familiale ont fait partie, des siècles durant, de l'alimentation donnée aux porcs.

Cueillette

Le cochon est aussi utilisé pour son flair dans la recherche des truffes.

Animal de compagnie

Les cochons sont très intelligents et plus facilement adaptables que la plupart des chiens. Les cochons vietnamiens sont souvent utilisés comme animaux de compagnie dans de nombreux pays. Les cochons peuvent faire leurs besoins dans une litière comme les chats, mais ils apprennent très vite à faire leur besoin dans le jardin si nécessaire. Cependant, leur astuce naturelle les rend farceurs et la maison devra être adaptée en conséquence : ils parviennent rapidement à ouvrir toutes les portes.

Le cochon, même "nain" devient vite un animal envahissant si on n'y prend garde et son adoption doit être réfléchie en conséquence.

Médecine

Sa constitution anatomique et biologique proche des humains et sa facilité d’élevage ont fait que le cochon est utilisé en recherche médicale et dans des applications thérapeutiques : chirurgie cardiaque, production d’insuline, héparine (anticoagulant).

La taille de ses organes internes est la même que celle des humains, ce qui en fait un bon candidat aux xénogreffes.

La peau du cochon est très proche de celle des humains, et peut, comme celle de l'homme, recevoir des coups de soleil (contrairement à un mythe répandu, ce ne sont pas les seuls animaux pour qui c'est le cas[14]). Elle est utilisée pour le traitement des grands brûlés.

Histoire de son usage par l'homme

Domestication

Sa domestication remonte probablement vers VIIe millénaire av. J.-C.. Il a été domestiqué bien après les ovins et les bovins car incapable de transhumer et donc de suivre des groupes humains nomades. Sa domestication correspond donc à la sédentarisation des hommes et à l’apparition de l’agriculture. Elle débute probablement en Asie Mineure et est attestée à l’âge du bronze chez les Égyptiens et les mésopotamiens. Sa facilité d’élevage et de reproduction, l’abondance de sa viande vont rendre son expansion très rapide à travers l’Asie et l’Europe. Pour certains peuples dont les Juifs et de nombreux peuples africains[réf. nécessaire], le porc a été considéré comme impur[réf. nécessaire]. Les Juifs, conformément à leurs textes religieux, ne mangeaient que des animaux ruminants aux sabots divisés, comme les bovins et les agneaux.

C’est au contact de l’homme que sa morphologie évolue considérablement. Passant du statut d’animal sauvage à celui d’animal domestiqué et n’ayant plus besoin de chasser pour survivre, il devient plus petit, ses dents s’écourtent, son groin s’affine et sa peau noire s’éclaircit pour lui donner au fil des siècles la teinte rosée qu’on lui connaît aujourd’hui.

En raison de la forte demande, le grand porc blanc a presque complètement évincé le porc laineux au XXe siècle.

Le porc aux XVIIe et XIXe siècle en France

Au XVIIIe siècle, dans les campagnes, la viande fraîche, rôtie ou bouillie, n'apparaissait sur les tables que lors des grandes occasions, fêtes religieuses ou événements familiaux, dont le plus gastronomique était « les noces ». L'apport carné le plus courant était à base de viande de porc, salée ou fumée, avec lard et saindoux apportant un intéressant apport en énergie aux paysans et ouvriers.

La mise à mort du cochon, était un des grands moments de la vie des villages ruraux et une occasion de convivialité festive. Pour beaucoup, la plus grande fête de l'année était le jour où l'on tue le cochon, dit « le jour du cochon ». Toute la famille, et les voisins à charge de revanche, étaient mobilisés pour l'occasion – les enfants étaient dispensés d'école. La mise à mort était opérée par un homme de la maisonnée ou par un spécialiste des environs ; certains d'entre eux étaient renommés pour leur tour de main et pour la qualité des préparations qu'ils fabriquaient. Le sacrificateur opérait de bon matin, de préférence par une journée sèche et froide. Les hommes de la maison préparaient une grande chaudière d'eau bouillante et une grande table, alors que les femmes préparaient les récipients, les torchons, le sel et les épices. Le goret était égorgé d'un coup de couteau coupant la carotide. Tenu par les hommes les plus costauds l'animal poussait des cris perçants qui ne cessaient qu'avec sa mort. Le sang était précieusement recueilli dans une terrine et brassé pour éviter la coagulation, puis le porc était nettoyé, découpé et les cochonnailles (boudin, saucisses, saucissons, jambons, noix, etc...) préparées.

L'élevage porcin se développa particulièrement en France, en Allemagne et en Angleterre au cours du XIXe siècle pour ravitailler en viande et à bas prix les villes industrielles. La viande de porc, accompagnée de pommes de terre, devint la base de la nourriture populaire d'autant plus qu'elle répondait au goût des consommateurs, alors que les peuples méditerranéens étaient plutôt amateurs de viande de mouton. La viande rouge bovine était chère et devint un luxe non accessible aux bourses modestes. Le plat de cochonnaille apprêté de multiples façons (pommes de terre, choux, choucroute, haricots blancs, pommes...) devint le menu le plus courant.

En 1789, la France passe d'une production de 4 millions de porcs à une production de 6,3 millions en 1880 — à comparer aux 15 millions de 2001 essentiellement fournis par les porcheries industrielles. Certaines régions se spécialisent dans l'engraissement (Bretagne, Savoie, etc.) alors que certains départements, appelés « naisseurs », se spécialisent dans la fourniture de porcelets destinés à l'engraissement (Puy-de-Dôme, Ain, Loire, Allier, Nièvre, Saône-et-Loire). L'ancienne race gauloise de couleur noire est peu à peu évincée par les gros cochons blancs anglais « Large White », arrivant rapidement à leur poids de vente (entre 100 et 150 kilos). L'élevage de porc est alors très rémunérateur ; juste avant la Première Guerre mondiale, un éleveur produisant 140-160 porcs annuellement avait un bénéfice annuel net de 6 à 8 000 francs-or, soit 4 à 5 fois le salaire moyen annuel d'un ouvrier spécialisé des usines (1 530 francs, soit 233 euros).

Économie

Production

Inspection de la viande, aux États-Unis

La production mondiale de porcs est en 2003 d’environ 955,5 millions d’animaux, produits en Asie 577,2 millions, en Europe 198,8 millions, en Amérique du Nord 93,5 millions, en Amérique du Sud 59,5 millions et en Afrique-Océanie (Australie principalement) 27,5 millions.

La production mondiale est en progression constante et l’on estime à +15% son accroissement à l’échéance de 2012.

Elle est en perte de vitesse dans certains pays occidentaux qui connaissent une forte offre due à la concurrence donnée par des pays à main-d’œuvre à bas coût.

Les systèmes d’élevage

Porc élevé en Lorraine.

Traditionnellement, chaque foyer de paysans élevait quelques porcs pour son alimentation et ces porcs traînaient librement aux abords de la ferme. Ils se nourrissaient souvent seuls, avec ce qu’ils pouvaient trouver en fouinant la terre avec leur groin, à la recherche de vers, de racines et de détritus en tous genres. Les naissances avaient lieu au printemps, ce qui permettait de les engraisser à l’automne avec les glands et les châtaignes.

Le porc de plein air

Pièce d'orfèvrerie Christofle : La Porcherie (1878).
Cochons domestiques au repos

La conduite des porcs en plein air consiste à élever des porcs toute l’année à l’extérieur sur une prairie et à les loger dans des cabanes adaptées. Un treillis lourd constitue l’enceinte extérieure du site de production, un couvert végétal résistant assure la couverture du sol, des abreuvoirs adaptés fournissent l’eau potable et des zones ombragées limitent les effets néfastes des chaleurs excessives.

En élevage, les truies sont séparées, par stade physiologique et par bande, avec des clôtures électriques. La prairie est divisée en parcs de gestation et de maternité dont le nombre est fonction de la taille de l’élevage et du type de conduite en bandes. Les cabanes sont posées à même le sol.

Les porcelets sont classiquement sevrés à 28 jours d’âge (en mode de production biologique ils le sont plus tard). À ce stade, ils peuvent rejoindre le mode de production en porcherie ou poursuivre leur vie au grand air pour 6 semaines de post-sevrage et 4 mois d’engraissement. Au sevrage, les truies bouclées au groin sont transférées en bâtiment d’insémination. Elles passent ainsi toute leur vie à l’extérieur, sauf durant la courte période qui va du sevrage des porcelets au diagnostic de gestation.

Engraissés en plein air, les porcelets sont logés dans des cabanes adaptées et ont accès librement à une prairie. Des exigences de production particulières sont dictées par le cahier des charges de la filière à laquelle les porcs sont destinés. Une attention spécifique est accordée à la mise à jeun. Ils sont abattus à un poids généralement plus élevé que dans la filière classique.

Élevage intensif

L'élevage intensif consiste à regrouper les porcs dans des bâtiments appelés « engraissement » munis de grandes pièces avec plusieurs cases. Ces pièces sont chauffées par les porcs eux-mêmes sauf pour les jeunes porcelets qui nécessitent un chauffage d'appoint généralement un « thermobile ». Pour garder la température suivant l'âge des cochons (Généralement de 27° pour les plus jeunes à 21° pour ceux en fin d'engraissement), on utilise des ventilateurs rejetant le surplus d'air chaud. Ceux-ci sont régulés par différents moyens.

Le bien-être animal dans les élevages de porcs est régi dans l'Union européenne par la directive du conseil 91/630/EEC[15], transposée en droit français par l'arrêté ministériel du 16 janvier 2003 établissant les normes minimales relatives à la protection des porcs[16]. Ces réglementations prévoient qu'un porc de plus 110 kg dispose de 1 m² de surface d'élevage, un porcelet de 0,15 m². Pour éviter que les porcs se mutilent entre eux, en particulier la queue, cette dernière peut être coupée et les dents (appelés coins) des jeunes porcelets meulées ou coupées. De même les porcelets mâles peuvent être castrés, mais toutefois la technique du déchirement est proscrite. Ces opérations sont autorisées sans anesthésie pour les porcelets de moins de 7 jours.

A l'automne 2010 un groupe de réflexion mis en place par la Commission européenne sous l'autorité de la Direction générale de la Santé et des consommateurs fait des recommandations de principe sur la castration des porcs: à compter du 1er janvier 2012, la castration chirurgicale devra se faire , le cas échéant, avec analgésie et/ou anesthésie prolongée au moyen de méthodes mutuellement reconnues ; dans un deuxième temps, la castration chirurgicale devra être abandonnée le 1er janvier 2018 au plus tard.[17]

Alimentation

Concernant l'alimentation, les deux types de méthodes les plus souvent employés sont l'alimentation par soupe ou l'alimentation par aliments secs. Ces derniers sont utilisés pour les porcelets après sevrage puis vient la soupe pour l'engraissement intensif.

L'alimentation multiphase consiste à donner plus d'azote aux animaux selon les périodes pour éviter les gaspillages et limiter les pollutions. On apporte ainsi plus d’azote aux truies reproductrices pendant la lactation, et moins pendant la gestation. L'alimentation comprend de même plus d’azote pour les porcs charcutiers en phase de croissance, quand ils passent de 25 à 70 kilogrammes. Et elle devient moins riche pendant la « finition ».

Bien que naturellement omnivore, les porcs de ce type d'élevage ne consomment que des végétaux (soja, maïs, etc...). Les porcs qui vivent en liberté ne doivent pas approcher le poulailler car ils se nourriraient des volailles. Une fois qu'un porc a goûté à la viande, il voudra toute sa vie en manger à nouveau.[réf. nécessaire]

Abattage et transformation

Le leader mondial de l'abattage de porcs est, en 2007, le groupe américain Smithfield, qui a racheté en 2006 les marques Aoste, Justin Bridou et Cochonou[18].

Les principaux groupes d'abattage de porcs sont, en Europe en 2007[18] :

  • Vion-Grampian (Pays-Bas) (achat de Grampian par Vion, propriété d'une union d'agriculteurs, annoncée en juin 2008) : 21 millions de porcs abattus par an,
  • Danish Crown : 20,5 millions,
  • Tönnies : 12 millions,
  • Westfleisch : 5,4 millions,
  • Cooperl (France, coopérative bretonne) : 3,7 millions,
  • Socopa (France) : 3,3 millions,
  • D&S Fleisch : 2,6 millions,
  • GAD + Groupe CECAB (France) : 2,2 millions,
  • Swedish Meat : 2,2 millions.

Exportations

En 1999, les échanges internationaux de viandes de porc (hors échanges intracommunautaires) ont portés sur 6,4 millions de tonnes équivalent carcasse (t.e.c.), représentant les viandes et produits transformés. En 2004, les principaux exportateurs mondiaux de viande de porc sont dans l’ordre d’importance l’Europe (Danemark, Pays-Bas, France), le Canada, le Brésil, les États-Unis. Cette situation pourrait évoluer dans les prochaines années pour voir la part des exportations européennes diminuer au profit du Brésil, du Canada et des États-Unis.

Importations

Les principaux pays importateurs de viande de porc sont le Japon et la Corée du Sud, importations en provenance d’Europe et du Canada. La Chine (et Hong Kong) premier producteur mondial de cochons, mais dont les besoins sont en augmentation constante du fait de l’amélioration du pouvoir d’achat des populations. La Russie dont le système de production est encore incapable d’assurer les besoins qui sont également en augmentation [réf. nécessaire], les importations proviennent du Brésil et d’Europe. Les États-Unis, dont les besoins sont couverts principalement par la production canadienne. Le Mexique est également importateur de viande de porc en provenance des États-Unis et du Brésil.

Symbolique du porc

Dans la plupart des cultures, le cochon et la viande de porc sont chargés de connotations.

Le porc dans les civilisations antiques

Dès le Néolithique, on rencontre des représentations de sangliers, souvent sur des objets associés à la chasse[19]. Mais les représentations et les usages du cochon domestiques varient ensuite beaucoup selon les cultures.

En Égypte antique, le cochon est consommé par les fermiers sédentaires de la vallée du Nil jusqu'au milieu du IIe millénaire avant J.C. Sa consommation semble ensuite abandonnée, afin de le réserver au culte d'Osiris. Le porc prend peu à peu une connotation négative, puisqu'il est ensuite associé au dieu mauvais Seth, parfois représenté sous la forme d'un porc noir dévorant la lune[19].

Au Proche-Orient, le statut du porc varie ; apprécié dans certaines cultures (chez les Akkadiens[20], les Moabites, les Ammonites), il est tabou dans d'autres, soit en raison de sa sacralité (pour les Crétois), soit en raison de son impureté (chez les Hébreux par exemple).

Jeune homme préparant un porc après un sacrifice. Cratère en cloche apulien à figures rouges du peintre de Tarpoley, 360-340 av. J.-C., Madrid, musée archéologique

Dans le monde grec, comme plus tard chez les Romains, les Germains et les Gaulois, le porc ne subit pas de tabou : il est à la fois un animal consommé et sacrifié, notamment en l'honneur de Déméter ou de Cérès. Le sacrifice sanglant d'un cochon disparaît cependant au fil du temps, au profit de l'offrande de viande cuite[19]. Selon les auteurs latins, le cochon est parfois associé à la fécondité et à l'intelligence (Varron, Traité d'agriculture) ou au « plus stupide des animaux », capable de dévorer ses petits, et par nature fragile (Pline l'Ancien, Histoire naturelle)[19].

« La mâles n'engendrent pas au delà de trois ans. Les femelles affaissées par la vieillesse s'accouplent couchées; quelquefois elles dévorent leurs petits, sans que cela soit considéré comme un prodige. [...] On pense que le porc meurt promptement quand il perd un oeil. La vie de cet animal va jusqu'à quinze ans, quelquefois jusqu'à vingt; mais il est sujet à devenir furieux, et est exposé à diverses maladies, surtout à l'angine et à la ladrerie[21]. »

Le cochon peut aussi prendre une connotation négative dans l'Odyssée, lorsque Circé transforme les compagnons d'Ulysse en pourceaux[22].

Le porc dans le judaïsme

L'interdit judaïque touche le porc sous toutes ses formes (viande, cuir, animal vivant…). Il est clairement exprimé à plusieurs endroits dans la Torah et les Nevi'im :

« 7. Toutefois, parmi les ruminants et parmi les animaux à sabot fourchu et fendu, vous ne pourrez manger ceux-ci : le chameau, le lièvre et le daman, qui ruminent mais n'ont pas le sabot fourchu ; vous les tiendrez pour impurs. 8. Ni le porc, qui a bien le sabot fourchu et fendu mais qui ne rumine pas : vous le tiendrez pour impur. Vous ne mangerez pas de leur chair et ne toucherez pas à leurs cadavres. (Deutéronome, XIV, 7-8)[23] »

« Vous ne mangerez pas le porc, qui a la corne fendue et le pied fourchu, mais qui ne rumine pas : vous le regarderez comme impur. (Lévitique, XI, 7)[24] »

« 2. J’étendais mes mains tout le jour vers un peuple rebelle, vers ceux qui marchent dans la voie mauvaise, au gré de leurs pensées ; 3. vers un peuple qui me provoquait, en face, sans arrêt, sacrifiant dans les jardins, brûlant de l’encens sur des briques, se tenant dans les sépulcres, 4. et passant la nuit dans des cachettes ; mangeant de la chair de porc et des mets impurs dans leurs plats, 5. disant : « Retire-toi ! Ne m’approche pas, car je suis saint pour toi ! » Ceux-là sont une fumée dans mes narines, un feu qui brûle toujours. (Isaïe, LXV, 2-5) »

« 3. Celui qui immole un bœuf tue un homme ; celui qui sacrifie une brebis égorge un chien ; celui qui présente une oblation offre du sang de porc ; celui qui fait brûler l’encens bénit une idole. Comme ils choisissent leurs voies, et elle leur âme se comptait dans leurs abominations, 4. moi aussi je choisirai leur infortune, et je ferai venir sur eux ce qu’ils redoutent, parce que j’ai appelé, et personne n’a répondu ; j’ai parlé, et ils n’ont pas entendu ; ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, et ils ont choisi ce qui me déplaît. [...] 17. Ceux qui se sanctifient et se purifient pour aller dans les jardins, derrière celui qui se tient au milieu, ceux qui mangent de la chair de porc, des mets abominables et des souris, périront tous ensemble, —oracle de Yahweh, (Isaïe LXVI, 3-4 et 17)[25] »

Cet interdit a été souvent étudié, et plusieurs hypothèses, qui peuvent se recouper, ont été émises pour l'expliquer.

Certaines sont d'ordre hygiénique : le porc aurait une alimentation impure, se nourrissant de déchets, voire de ses propres excréments (dès le XIIe siècle, Maïmonide a produit plusieurs exégèses à ce sujet) ; plus récemment, certains ont pensé que la viande de porc était difficile à digérer et facilement malsaine dans les pays chauds, en raison des risques de parasites et de maladies, comme la trichinose. Cette argumentation semble néanmoins insuffisante à Michel Pastoureau, qui souligne que dans les régions orientales, cultures consommatrices et non-consommatrices se côtoient, et que dans certains pays chauds éloignés du Proche-Orient (Insulinde, région de l'Océan Pacifique), le porc est une nourriture licite et saine. Pour lui, les raisons du tabou judaïque sont d'ordre plus symbolique et social : toute société a besoin de faire porter des interdits sur certains animaux, interdits tellement courants qu'ils deviennent parfois inconscients, comme dans le cas des interdits sur le chat ou le chien dans les sociétés occidentales. Dans le judaïsme, les interdits portent d'ailleurs sur un domaine bien plus vaste : lapin, cheval, âne, chameau, escargot, crevette, certains oiseaux.

Historiquement, le fait que le porc ait été un animal sacrificiel chez les Cananéens, prédécesseurs des Hébreux en Palestine, aurait pu pousser à l'interdit. Les Hébreux auraient ainsi cherché à distinguer leur religion des cultes concurrents, et, en insistant sur l'impureté du porc, se démarquer comme des champions de la pureté. Dans la Bible en effet, l'interdit du porc est expliqué par le fait qu'il échappe aux critères de classification : il a le sabot fendu, mais il ne rumine pas[19].

Le fait que le porc soit un animal peu apte aux pratiques pastorales des nomades (il ne peut pas suivre les déplacements comme des chèvres ou des dromadaires), que son élevage nécessite une eau et une nourriture abondantes, a pu également jouer un rôle[26].

Dans un domaine plus symbolique, Salomon Reinach propose une explication totémique[27]: le porc serait le totem des ancêtres des Hébreux, et serait donc devenu tabou. Cette explication, à tendance freudienne, a été abandonnée, car elle s'appuie sur des pratiques inconnues au Proche-Orient[19]. Pastoureau note également le tabou qui existe quant au sang dans les sociétés sémitiques, sensible aux rites de mise à mort rituelle des animaux. Au paradis terrestre, Adam et Ève semblent suivre un régime strictement végétarien[19].

Le porc dans le christianisme

L'interdit relatif au porc dans le judaïsme se trouve dans le Tanakh donc dans l'Ancien Testament. Pourtant la consommation de porc n'est pas interdite dans le christianisme, à l'exception de l'Église adventiste du septième jour[28] et de l'Église éthiopienne orthodoxe[29]. La non-interdiction du porc prend sa source dans plusieurs versets du Nouveau Testament, qui lèvent l'interdit alimentaire juif :

  • « Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, c'est ce qui souille l'homme. » (Mathieu XV, 11[30])
  • « Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est jeté dans les lieux secrets ? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c’est ce qui souille l’homme. Car c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies. Voilà les choses qui souillent l’homme ; mais manger sans s’être lavé les mains, cela ne souille point l’homme. » (Mathieu XV, 17-20[30])

Les versets Marc VII, 15 ; Marc VII, 18-23[31] sont similaires. De plus, dans les Actes des Apôtres alors que Pierre veut manger il entend une voix qui lui dit : « Ce que Dieu a purifié, toi, ne le tiens pas pour impur. » (Actes des Apôtres X, 15[32]).

Toutefois, Mathieu rapporte une anecdote dans laquelle Jésus enferme des démons dans des pourceaux, ce qui témoigne des considérations négatives sur le porc dans le Nouveau Testament[33]. C'est également dans Mathieu (VII, 6) que se trouve l'expression « jeter des perles aux pourceaux », qui signifie alors « dilapider inconsidérément ses biens spirituels[34] ». De même, Luc rapporte que le fils prodigue, après avoir dilapidé tout son bien, est contraint de devenir gardien de cochons[19]

Jérôme Bosch, Le jardin des délices (détail du panneau de droite), v. 1500, Madrid, musée du Prado.
Statue polychrome représentant un moine en robe de bure avec un cochon à ses pieds
Statue de Saint Antoine et son cochon.

Au Moyen Âge, prédicateurs et théologiens ont considéré le cochon comme un attribut du diable ; comme lui, le diable grogne et se vautre dans l'ordure. Cette image du porc lié à l'enfer existe déjà sur quelques chapiteaux romans, mais prend son essor essentiellement à la période gothique. Le porc est aussi parfois associé aux Juifs et à la Synagogue. Il peut personnifier plusieurs vices, comme la saleté, la gloutonnerie et la colère[19]. Dès le XIIIe siècle, un homme débauché est un porc[35]. Cette image perdure longtemps après le Moyen Âge.

Plus tardivement, entre le XVe siècle et le XVIIe siècle, le porc a été associé, après le bouc, l'âne et le chien, à la luxure. En 1503-1504, Jérôme Bosch, dans le panneau l'enfer du Jardin des délices, représente une truie vêtue en homme, enlaçant un homme nu, mais le terme de « cochonnerie » en prend son sens actuel en français qu'à la fin du XVIIe siècle[19].

Tête d'un porc couché dans la boue
Porc se rafraîchissant dans un bain de boue, habitude qui lui permet de se protéger des parasites.

Ces connotations négatives peuvent s'expliquer par la couleur sombre du pelage du porc[36], ainsi que par certains traits comportementaux, particulièrement sa goinfrerie, son aptitude à se nourrir d'ordures et de charognes. Les créatures omnivores (le corbeau, le renard, l'ours, voire l'être humain) sont ainsi souvent considérées comme impures. Sa mauvaise vue et sa tendance à se vautrer dans la boue sont d'autres éléments vus négativement.

Toutefois, l'image d'un bon cochon émerge aussi quelquefois dans l'iconographie des saints. Dans l'iconographie de saint Antoine, le cochon apparaît à partir du XIIIe siècle comme un compagnon du saint, sans doute sous l'influence de l'ordre des Antonins, spécialisés dans l'élevage des cochons, qui fournissaient de la viande aux indigents et un lard passant pour bénéfique aux malades[19]. Saint Blaise est aussi parfois représenté accompagné d'un pourceau. Un de ses miracles serait d'avoir poussé un loup à rendre son pourceau à une vieille femme qui, pour remercier le saint, lui apporta dans son cachot les pieds et la tête du porc rôtis[37] .

Un cochon tirelire.

Le cochon prend aussi, au fil du temps, des connotations plus positives, liées à la fécondité et à la prospérité, en raison notamment de la grande fécondité de la truie et de son cycle de gestation : trois mois, trois semaines et trois jours, un chiffre déjà mentionné par Aristote, et que les hommes du Moyen Âge ont relevé comme un cycle arithmétiquement parfait. L'idée ancienne que la possession d'un cochon garantit de la pauvreté a entraîné la naissance, au XVIIIe siècle en Angleterre, des tirelires en forme de cochon, ou piggy banks. L'idée du cochon porte-bonheur existe aussi largement dans les pratiques alimentaires (gâteaux, friandises) et dans les expressions : « avoir une chance de cochon », « Schwein haben », « un colpo di porco[19] »…

Un lien a également été établi entre enfants et cochons, sensible dans la légende de saint Nicolas (le boucher jette les enfants au saloir comme de vulgaires pourceaux) puis à partir de la fin du XIXe siècle dans la littérature pour jeunesse, les jouets, les manèges, puis le cinéma. Le cochon est alors représenté comme un porcelet rose, joyeux et dynamique, largement humanisé (bipédie, parole, activités, etc.)[19]. Cette figure archétypale est présente dans de nombreux personnages de dessin animé et de bande dessinée : Porky Pig l'ami bègue de Daffy Duck, Miss Piggy la cochonne amoureuse de la grenouille Kermit dans le Muppet Show, Porcinet le copain de Winnie l’Ourson, Les Trois petits cochons, Babe, etc.

Le porc dans la civilisation islamique

En ce qui concerne l'islam, dans le Coran comme dans les hadiths, le porc est le seul animal clairement désigné comme interdit.

« 3. Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte -. (Coran, V, 3). »

Il existe toutefois des exceptions :

« 172. Ô les croyants ! Mangez des (nourritures) licites que Nous vous avons attribuées. Et remerciez Dieu, si c'est Lui que vous adorez. 173. Certes, Il vous est interdit la chair d'une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre que Dieu. Il n'y a pas de péché sur celui qui est contraint sans toutefois abuser ni transgresser, car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. (sourate II 172-173) »

L'impureté du porc est reprise dans l'histoire de Shaykh San'an, racontée par Farîd ud-Dîn 'Attar, dans le Langage des oiseaux, ouvrage mystique en persan. Le Shaykh est poussé hors de la voie de Dieu par son amour pour une jeune grecque, qui l'humilie en lui faisant garder des pourceaux pendant une année. « Le Schaïkh ne détourna par la tête de l'ordre de sa belle ; car s'il l'eut détournée, il n'aurait pas trouvé ce qu'il recherchait. Ainsi donc, ce schaïkh de la Caaba, ce saint et grand personnage, se résigna à garder les pourceaux pendant une année. Dans la nature de chacun de nous il y a cent pourceaux ; il faut devenir pourceau ou prendre le zunnâr »[38]

Comme pour le judaïsme, l'interdit islamique touche au tabou du sang[réf. nécessaire].

Le porc dans le monde asiatique

Dans le bouddhisme tibétain, le porc représente l’ignorance, avidya, responsable de toute la misère du monde.

Pour les peuples sino-vietnamiens, le porc est au contraire un symbole de prospérité et d’abondance. Le calendrier zodiacal chinois comporte une année du cochon (亥 hài : 12e des 12 rameaux terrestres [porc]) : Les natifs de ce signe sont dits patients, fondamentalement équilibrés et bien disposés envers leur prochain.

Le porc dans le monde océanien

L'élevage des porcs apparaît anciennement en Océanie, associé notamment dans les îles Fidji aux poteries lapita[39]. Le cochon est souvent associé à des pratiques culturelles et artistiques.

Dans le nord du Vanuatu, à Malekula notamment, l'incisive supérieure des cochons était cassée pour permettre à l'inférieure de pousser en spirale, formant parfois deux ou trois cercles. Nourri à la main, le verrat devenait « une réserve d'« âme masculine » et cette substance devait passer au sacrificateur de l'animal lorsque celui-ci était tué. Ces sacrifices permettaient aux hommes d'acquérir sainteté, titres et emblèmes de leurs rangs et d'atteindre les plus hauts grades […]. L'identification entre le verrat et son propriétaire était si forte que l'on incorporait les défenses de l'animal aux têtes à son effigie ou à celle de son sacrificateur, également décorées de dessins de cochons[39] ». Des compétitions peuvent exister entre jeunes garçons concernant l'élevage des cochons.

À Ambae, les cochons hermaphrodites étaient obtenus par sélection pour incarner l'union des pouvoirs masculins et féminins[39].

Dans certaines sociétés, les porcs et les enfants peuvent être élevés ensemble. En Nouvelle-Guinée, des photographies ethnologiques des années 1930 montent des femmes allaitant simultanément un enfant et un porcelet[19].

Dans la chaîne de montagnes au centre de la Nouvelle-Guinée, les habitants célèbrent tous les vingt ans une « fête du Cochon », qui peut durer plusieurs années. Elle commence par des rites destinés à favoriser l'engraissement des cochons et des échanges de porcs et d'ornements destinés à la fête. La dernière année est marquée par des danses puis par le sacrifice d'une grande partie des porcs, dont la viande est consommée et distribuée[40].

Un animal proche de l'homme

Selon Pierre Magnan : « Le cochon est l’animal le plus proche de l’homme. Il le nourrit mais il lui en laisse tout le remords. On peut avoir la conscience tranquille après avoir occis un agneau ou un veau, mais jamais un cochon. Chaque soir, quand apparaît sur la soupe épaisse la couenne du lard, c’est comme si le cochon de l’année venait vous parler de sa gentillesse. »

Expressions populaires

  • Jeter des perles aux pourceaux. Signifie, selon l'expression du Nouveau Testament, fournir quelque chose de précieux à quelqu'un qui ne saura pas en tirer profit[41]. On dit plus couramment Donner de la confiture aux cochons.
  • Le temps de cochon désigne une météo maussade. Ce terme viendrait du fait, qu’autrefois, la mise au saloir du lard était faite idéalement par temps froid et humide.
  • Cochon qui s’en dédit est une expression signifiant le côté ferme dans la conclusion d’un marché.
  • Dans le cochon, tout est bon sauf le cri. Expression qui indique que toutes les parties et morceaux du cochon ont une utilité, culinaire ou autre. Quant au cri, c’est un des plus puissants et désagréables du monde animal. Le cri de détresse d’un cochon peut monter jusqu’à 115 décibels. Variante : tout est bon dans le cochon, attribuée à Brillat-Savarin
  • Ne pas avoir gardé les cochons ensemble. Se dit quand deux personnes ne se connaissent pas de longue date, et ne peuvent donc pas avoir de comportements familiers (comme l’usage du tutoiement).
  • Être copains comme cochons. Être très amis.
  • Manger comme un cochon. Manger de manière sale, en dehors des règles communes.
  • C'est cochon se dit d'une nourriture (un dessert bien souvent) excellente, que l'on mangerait jusqu'à n'en être plus capable.
  • Un gros cochon ou Un vieux cochon, ou tout simplement un cochon Désigne une personne perverse. À noter que le terme cochonne est utilisé pour le sexe féminin. Le terme film cochon est aussi utilisé pour désigner un film pornographique.
  • Pourceaux de saint Antoine s'applique « à ces parasites qui mangent partout hors chez eux, et qui ont coutume, suivant le proverbe, de faire comme le pourceau de saint Antoine, de se fourrer partout. » (Fleury de Bellingen Étymologie des Proverbes français.)

Voir aussi Idiotisme animalier.

Folklore

Une foule promenant un gros cochon rose en carton pâte
Le Cochon de Poussan
  • La fête de la Saint-Cochon est célébrée dans de nombreux villages français.
  • Un gâteau en pain d’épices en forme de cochon est traditionnel lors des fêtes de Saint-Aignan à Orléans.
  • Le musée vivant du cochon, situé à Chambonas dans la département de l’Ardèche, est exclusivement consacré à tout ce qui tourne autour du cochon : mythologie, arts populaires, cinéma, objets divers et variés. Il présente aussi une mini-ferme avec des animaux miniatures.

Notes et références

  1. Liste des animaux d’élevage
  2. Interview de Valérie Péan dans l'émission Ca ne mange pas de pain, « Tours de cochon les heurts et malheurs du porc », novembre 2009. Pdf de l'émission, p.6.
  3. Ses données sont extraites des articles Cochon, Goret, Laie, Porc, Pourceau, Sanglier, Truie du TLFi et des articles Cochon, Goret, Laye, Porc, Pourceau, Sanglier et Truye du Dictionnaire de l'Académie française, 1re édition de 1694.
  4. Le Dictionnaire de l'Académie française, 1re édition, précise que le terme de cochon s'applique à des animaux « à toutes sortes d'âges, mais pourceau seulement quand il est grand ».
  5. Dictionnaire de l'Académie française, 1re édition, 1694.
  6. en dialecte bourbonnais, d'après le TLFi, article Porc.
  7. Dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse
  8. Dictionnaire étymologique du français, Dictionnaires Le Robert.
  9. Terme donné dans ce sens dans le Grand dictionnaire terminologique.
  10. Attesté en ancien français et dans les parlers régionaux allant de la région lyonnaise au canton de Vaud. Cité par Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye, Dictionnaire historique de l'ancien langage françois (1877) ; Jacquelot Lex, Léonce Lex, Le langage populaire de Mâcon et des environs (1926) ; Clair Tisseur, Dictionnaire étymologique du patois lyonnais (1890) ; Charles Beauquier, Vocabulaire étymologique des provincialismes usités dans le département du Doubs (1881) le donne comme « petit cochon » et venant du provençal. La Revue de philologie française et provençale t.5-6 (1891-1892), p. 143 le rapproche du languedocien cation ayant aussi le sens de porc.
  11. Paul C. Popescu, Cytogénétique des mammifères d'élevage, Éditions Quae, 1989 (ISBN 978-2-7380-0093-4) [lire en ligne] 
  12. [1]
  13. Le porc au Québec
  14. http://www.ccmr.cornell.edu/education/ask/index.html?quid=336
  15. Directive du Conseil 91/630/EEC du 19 novembre 1991 établissant les normes minimales relatives à la protection des porcs
  16. Arrêté ministériel du 16 janvier 2003 établissant les normes minimales relatives à la protection des porcs [2]
  17. http://ec.europa.eu/food/animal/welfare/farm/docs/castration_pigs_declaration_fr.pdf
  18. a et b Les Echos, mercredi 18 juin 2008, page 26
  19. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m et n Michel Pastoureau, Le cochon. Histoire d'un cousin mal aimé, Gallimard, Découvertes, Paris, 2009, p. 16, 18, 19-20, 24, 78, 81, 84, 89-90, 93 à 95, 100, 102-103, 110 à 117.
  20. Chez les Akkadiens, le porc était consommé lors de la fête de l'Akitu. Jean Bottero, La plus vieille cuisine du monde, Louis Audibert, Paris, 2002.
  21. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, VIII, 77. Traduction sur remacle.org
  22. Irène Aghion, Clair Barbillon et François Lissarrague, « Circé » in Héros et Dieux de l'Antiquité, guide iconographique, Flammarion, Paris, 1994.
  23. Source de la traduction
  24. Source de la traduction
  25. Source de la traduction du livre d'Isaie
  26. « Le cochon n'a jamais occupé une place prédominante et, ce, pour plusieurs raisons. D'une part, le climat de cette région du monde, très sec, convenait mieux à l'élevage de petits ruminants, comme les moutons ou les chèvres. D'autre part, une partie de la population était nomade ou seminomade. Or si l'on peut se déplacer avec ses troupeaux de chèvres ou de moutons, le porc, lui, est un animal sédentaire : il ne nomadise pas. » Brigitte Lion, interview dans l'émission ça ne mange pas de pain intitulée « Tours de cochon. Les heurts et malheurs du porc », novembre 2009. Pdf de l'émission, p. 10.
  27. Salomon Reinach, Cultes, mythes et religions.
  28. (en) Biblical References to Diet, sur le site officiel de la Seventh-day Adventist Dietetic Association
  29. (fr) Le Kebra Nagast ou la Gloire des Rois, voir chapitre 91
  30. a et b Évangile selon Matthieu - Chapitre 15 - Darby - Wikisource, sur Wikisource
  31. Évangile selon Marc - Chapitre 7 - Darby - Wikisource, sur Wikisource
  32. Actes des Apôtres - Chapitre 10 - Darby - Wikisource, sur Wikisource
  33. Mathieu, VIII, 28-32 « 28. Lorsqu'il fut à l'autre bord, dans le pays des Gadaréniens, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent au-devant de lui. Ils étaient si furieux que personne n'osait passer par là. 29. Et voici, ils s'écrièrent : Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ? 30. Il y avait loin d'eux un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. 31. Les démons priaient Jésus, disant : Si tu nous chasses, envoie-nous dans ce troupeau de pourceaux. 32. Il leur dit : Allez ! Ils sortirent, et entrèrent dans les pourceaux. Et voici, tout le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer, et ils périrent dans les eaux.  »
  34. Michel Feuillet, Lexique des symboles chrétiens, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2009 (3e éd.), p. 91
  35. Jean Favier, Pierre Cauchon, éd. Fayard, 2010, p.15.
  36. Jusqu'au XVIIIe siècle, le pelage du porc est noir ou très foncé
  37. Gaston Duchet-Suchaux et Michel Pastoureau, La Bible et les saints, guide iconographique, Flammarion, Paris, 1994, p. 67.
  38. Farîd-ud-Dîn 'Attar, Le langage des oiseaux, traduction Garcin de Tassy, Albin Michel, Paris, 1996, p. 98.
  39. a, b et c Nicholas Thomas, L'art de l'Océanie. Thames & Hudson, Paris, 1995, p. 15-16, 28-29.
  40. Anne d'Avella, Le monde océanien, Flammarion, « Tout l'art », Paris, 1998, p. 59-60.
  41. Par allusion biblique selon le CNRTL

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Blin Henri, Pour élever des porcs, Paris, Ed. Montsouris, 1945
  • Lequertier Roger, Traité pratique de l’élevage de porc, Paris, Ed Garnier Frères, 1943
  • Dechambre P., Le Porc, Paris, Charles Amat, 1924
  • Négrerie Marcel, Le Porc, Paris, J.B. Baillière, 1966
  • Moureaux Alex., Traité de porciculture, Gembloux, Ed. J. Duculot, 1944
  • Gavinet R., Comment gagner davantage d’argent avec vos porcs, Sainte-Livrade, Laboratoires Castagné, Audevard et Cie, 1953
  • Espouy Fernand, La Truie et ses gorets, Paris, Flammarion, 1956
  • Leroy A., Le Porc, Paris, Hachette, 1937
  • Verroust Jacques, Pastoureau Michel, Buren Raymond, Le Cochon. Histoire, symbolisme et cuisine Ed. Sang de la Terre, 1987
  • Wavreille José, Pilette F., Feller D., Bauraind C., Laitat M. et Bartiaux-Thill N. (2004). Le Porc de plein air en Wallonie. De la naissance à la production d’une viande de qualité Ministère de la Région wallonne, DGA, Les Livrets de l’Agriculture no 9, p. 52.
  • Pierre Ballouhey, Rêves de cochons, Paris, Ed. L’Arganier, 2006
  • Michel Pastoureau, Le Cochon. Histoire d'un cousin mal aimé, Gallimard, collection Découvertes (numéro 544), 2009, 160 p. (ISBN 2-07-036038-5)

Articles connexes

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