Somme (fleuve)

Somme (fleuve)
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Somme
Somme.JPG
La Somme.
MapSomme.jpg

La Somme dans le nord de la France.
Caractéristiques
Longueur 262,7 km [1],[2]
Bassin 6 550 km2 (5 560 km² à Abbeville)[3]
Bassin collecteur Bassin de la Somme
Débit moyen 35,00 m3⋅s-1 (Abbeville[3]
Régime Pluvial océanique
Cours
Source Au sud-ouest de la ferme Fervaques et de la Motte (126 m)
 · Localisation Fonsomme, France
 · Altitude 86 m
 · Coordonnées 49° 54′ 23″ N 3° 24′ 10″ E / 49.9064, 3.4028 (Source - Somme (fleuve))
Embouchure Manche
 · Localisation Saint-Valéry-sur-Somme
 · Altitude 0 m
 · Coordonnées 50° 11′ 12″ N 1° 38′ 35″ E / 50.1867, 1.6431 (Embouchure - Somme (fleuve))
Géographie
Principaux affluents
 · Rive gauche Avre, Selle, Saint-Landon, Airaines, Amboise
 · Rive droite Omignon, Ancre, Hallue, Nièvre, Scardon
Pays traversés Drapeau de France France
Régions traversées Picardie
Principales villes Saint-Quentin, Péronne, Corbie, Amiens, Abbeville, Saint-Valéry-sur-Somme
Sources : SANDRE et Géoportail
La Somme à Amiens : ici le quai Bélu

La Somme est un fleuve du nord de la France, dans la région Picardie, qui donne son nom au département de la Somme.

Sommaire

Étymologie

Les Romains l'appelaient Samara, reprenant ainsi des termes gaulois : som (tranquille) + aar (rivière) ou ar (vallée). Il est vrai que son cours est la plupart du temps extrêmement paisible. Le passage de la forme Samara à Somme peut être expliqué par un phénomène appelé sigmatisme, ici passage de R à S, Samara devient Samasa puis par amuïssement (affaiblissement) à la fois de A et de S et assimilation de S en M : SAMASA > SaMaSa > SaMMa > SOMME et cela sur une période difficilement définissable. Le nom de Samara a d'ailleurs été repris dans le sigle du parc préhistorique et de loisirs près d'Amiens (dénommée d'ailleurs Samarobriva - pont sur la Somme - à la période gallo-romaine), entre Amiens et Abbeville : le Parc de Samara.

Géographie

Sa source est située sur la commune de Fonsomme dans le département de l'Aisne à 86 mètres d'altitude, au sud-ouest de la Ferme Fervaques et de la Motte (126 m). Sa vallée forme un ensemble complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux. Le fleuve conserve sur toute sa longueur une orientation vers l'Ouest ou l'ouest-nord-ouest, mais il décrit de nombreux méandres.

La longueur de son cours d'eau est de 245 km[réf. nécessaire] ou 262,7 kilomètres selon le SANDRE = 98,9 km[2] pour la Somme rivière + 163,8 km[1] pour la Somme canalisée à partir d'Abbeville.

La Somme se jette dans la Manche par la baie de Somme entre le Crotoy et Saint-Valery-sur-Somme. Le cours naturel de la Somme donnait un estuaire au Crotoy, mais la situation dans la baie de cette plage exposée au Sud a donné lieu à un détournement artificiel de la Somme canalisée vers le port de Saint-Valéry-sur-Somme. (voir chapitre Canal de la Somme)

Histoire

En archéologie, la vallée de la Somme est célèbre pour les nombreuses découvertes de sites paléolithiques, dont à Saint-Acheul, le site type de l'Acheuléen, devenu une référence universelle pour l'histoire préhistorique de l'humanité. Les niveaux archéologiques sont souvent datés grâce aux fossiles des sédiments alluviaux ou provenant des dépôts de pente (dont lœss et paléosols).
Dans le cours moyen du fleuve, aux environs d'Amiens, les systèmes de terrasses fluviales à fossiles sont particulièrement bien développés et préservés (avec 10 formations alluviales). Ces terrasses, de 5 à 55 m plus hautes que le substratum rocheux de l'actuelle vallée, permettent à la fois l'étude des changements environnementaux et celle des établissements humains de cette zone durant tout le Pléistocène.

Depuis 1988, une datation ESR (Résonance de spin électronique, méthode permettant de bonnes datations jusqu'à 400 000 ans environ avant nos jours) a été systématiquement appliquée aux quartz blanchis extraits des gisements fossiles fluviaux, pour mieux décrire l'évolution géologique du système de terrasses[4]. Plus récemment, plusieurs méthodes de datation dont l'ESR ont été appliquées à des dents fossiles trouvées sur différents dépôts de terrasse, ce qui a permis de préciser la chronologie du système fluvial et des activités humaines pour le Pléistocène moyen du nord de la France[4].

La somme a ensuite connu de nombreux soubresauts de l'histoire, dont de très violents combats durant la Première Guerre mondiale. Une grande partie de son cours a été inscrit en Zone rouge (séquelles de guerre) après l'Armistice et a demandé un travail de désobusage et déminage qui n'est toujours par terminé.

Départements et principales villes traversés

Qualité de l'eau

La directive cadre sur l'eau impose un bon état écologique des masses d'eau pour 2015, mais sur une partie de son cours la pollution de la somme reste préoccupant, y compris pour les dioxines et PCB qui peuvent être bioaccumulés par certains poissons (anguille européenne notamment) et par les coquillages et certains poissons et crustacés de l'estuaire ou la Baie de la somme[5].

Hydrologie

La Somme est un cours d'eau typique des pays de craie caractérisé par une pente très faible, des eaux lentes et un débit régulier, alimenté par un suintement ininterrompu. En aval d'Amiens, son tracé correspond à un synclinal; mais, en amont, son réseau est inadapté à la structure, ce qui explique de fréquents changements de direction.

Sa vallée encaissée est un ruban de verdure et d'humidité à travers l'aride plateau picard. Sur le fond plat de cette vallée alluviale aux versants raides, tantôt le fleuve se divise en plusieurs bras jalonnés de saules et de peupliers divaguant parmi les jardins et les prés, tantôt les eaux s'étalent en de nombreux étangs argentés, tourbières noirâtres ou marais (dont le « marais d'Isle », réserve naturelle au cœur de Saint-Quentin, et les « Hortillonnages » à Amiens). Ces espaces, autrefois exploités pour la tourbe, sont maintenant utilisés pour la pêche et la chasse. La tourbe, qui remplit le fond de la vallée de la Somme sur plusieurs mètres, absorbe l'eau en cas de crue. Le niveau du fleuve et des étangs reste étale au pied des alignements des peupliers.

Crues

En 2001, la vallée de la Somme a été touchée par des inondations d'une ampleur exceptionnelle, dues en grande partie à la remontée de la nappe phréatique ( voir le rapport de la commission d'enquête sénatoriale).

Hydrométrie - Les débits

Le sanctuaire des oiseaux de Marquenterre, à l'embouchure du fleuve

La Somme est un fleuve peu abondant, mais généralement très régulier. Son débit a été observé durant une période de 46 ans (1962-2008), à Abbeville, ville située à peu de distance de son embouchure dans la Manche[3]. La surface prise en compte est de 6 550 km², soit la quasi totalité du bassin versant du fleuve.

Le débit moyen interannuel ou module du fleuve à Abbeville est de 34,9 m³ par seconde.

La Somme présente des fluctuations saisonnières de débit très peu marquées, comme c'est le cas de la plupart des cours d'eau voisins de Picardie (affluents de la rive droite de l'Oise par exemple). Les hautes eaux se déroulent en hiver et au début du printemps, et se caractérisent par des débits mensuels moyens oscillant entre 38,3 et 42,4 m³ par seconde, de janvier à mai inclus, avec un maximum fort léger en mars (42,7 m³ par seconde). Les basses eaux ont lieu en été, de fin juin à fin septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 26,9 m³ par seconde en septembre, ce qui reste très confortable. Dès le mois d'octobre, le débit remonte très doucement. Mais les fluctuations de débit sont plus prononcées selon les années.

Débit moyen mensuel (en m³/s) mesuré à la Station hydrologique de Abbeville -données calculées sur 46 ans[3]


À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 20 m³/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui non seulement n'est pas sévère, mais peut même être qualifié d'abondant.

Les crues, quant à elles, sont rarement importantes, sauf en cas de saturation de la nappe phréatique, comme ce fut le cas en avril 2001. La série des QIX ou débits instantanés de crue calculés n'a pas été calculée, mais la série des QJ (débits journaliers de crue calculés) l'a bien été. Les QJ 2 et QJ 5 valent respectivement 50 et 64 m³ par seconde. Le QJ 10 ou débit calculé de crue décennale est de 73 m³ par seconde, le QJ 20 de 83 m³, tandis que le QJ 50 se monte à 93 m³ par seconde.

Le débit journalier maximal enregistré à Abbeville durant cette période de 46 ans, a été de 104 m³ par seconde le 20 avril 2001. Si l'on compare cette valeur à l'échelle des QJ du fleuve, il apparaît clairement que cette crue était largement supérieure au niveau défini par le QJ 50, et donc certainement d'ordre centennal.

La Somme est cependant un fleuve côtier médiocrement abondant. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 199 millimètres annuellement, ce qui est largement inférieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, ainsi qu'à la moyenne du bassin de l'Oise voisine par exemple (243 millimètres en fin de parcours). Le débit spécifique du fleuve (ou Qsp) atteint de ce fait le chiffre peu élevé de 6,3 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Principaux affluents

trié dans le sens source de la Somme vers la mer (amont / aval)[6]

  • Rive gauche
  1. la Sommette
  2. la Beine
  3. l'Ingon et Petit Ingon
  4. l'Avre avec Echaut, gué du Nil, rivière de Rouvroy, Luce, Trois Doms, Braches, Noye et ru Saint Firmin
  5. la Selle avec canal de Lamoricière, Évoissons, petis Évoissons, rivière de Poix et rivière des Parquets
  6. le Saint-Landon
  7. l'Airaines
  8. la Trie
  9. l'Amboise et l'Avalasse
  • Rive droite
  1. la Germaine
  2. l'Omignon
  3. la Cologne
  4. la Tortille
  5. l'Ancre, avec Canal, Fossé, et Boulangerie
  6. l'Hallue et la Nœlle
  7. la Nièvre avec Domart et Fieffe
  8. le Scardon avec Drucat et Novion
  9. le Dien et la Rivière des Iles

Canal de la Somme

Article détaillé : canal de la Somme.
La baie de Somme

La construction du canal de la Somme débute en 1770 pour s'achever en 1843, avant une mise au gabarit Freycinet en 1880. D'une longueur de 156 km[réf. nécessaire] ou 164 km selon le SANDRE[1] et entrecoupé de 18 écluses, 4 ponts tournants et 3 pont-levis. le canal débute à Saint-Simon où il touche au canal de Saint-Quentin et débouche dans la baie de Somme. De Saint-Simon à Froissy le canal est latéral à la Somme ; de Voyennes à Péronne, il se confond d'ailleurs avec un tronçon du Canal du Nord. De Froissy à la mer, la Somme est soit une rivière, soit canalisée en dérivation d'Abbeville jusqu'à Saint-Valéry-sur-Somme où le canal maritime, autrefois dénommé canal du Duc d'Angoulême, se jette dans la Manche.

Aujourd'hui, le canal de la Somme n'est guère plus utilisé que pour la plaisance.

Aménagements

Énergie

A Long, l'extraction de la tourbe, utilisée comme combustible a enrichi la commune - plus de 200 personnes embauchées pendant l'été pour le ramassage -, à tel point qu'elle a fait construire au début du XXe siècle une centrale hydroélectrique de 60 kW. Celle-ci, désormais désaffectée pour la production, se visite toujours et est en état de marche.

Écologie

La Somme est propice au tourisme nature : La réserve naturelle de l'Étang Saint-Ladre est un des nombreux poumons verts d'Amiens. Et la réserve naturelle de la Baie de Somme a tendance à déboucher sur d'autres projets écologiques tel que le Parc naturel marin des Trois Estuaires.

Liens internes

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Liens externes

Relevés hydrométriques :

  • Abbeville - station de mesure gérée par la DIREN Nord Pas de Calais E6470910 (Bassin versant = 5560 km²)
  • Hangest sur Somme - station de mesure gérée par la DIREN Nord Pas de Calais E6440910 (Bassin versant = 4835 km²)
  • Péronne - station de mesure gérée par la DIREN Nord Pas de Calais E6351410 (Bassin versant = 1894 km²)
  • Ham (Estouilly) - station de mesure gérée par la DIREN Picardie E6351420 (Bassin versant = 390 km²)

Notes et références

  1. a, b et c Cours d'eau : la somme canalisée (E6--009-), SANDRE. Consulté le 11/04/2009
  2. a et b Cours d'eau : la somme rivière (E6--0140), SANDRE. Consulté le 11/04/2009
  3. a, b, c et d Station E6470092 - La Somme à Abbeville, données hydrologiques de synthèse (1963 - 2009), SCHAPI, banque Hydro. Consulté le 11/04/2009
  4. a et b Jean-Jacques Bahain, Christophe Falguères, Michel Laurent, Pierre Voinchet,Jean-Michel Dolo, Pierre Antoine, et Alain Tuffreau,  ; ESR chronology of the Somme River Terrace system and first human settlements in Northern France Quaternary Geochronology ; Volume 2, Issues 1-4, 2007, Pages 356-362 ; LED 2005, 11th International Conference on Luminescence and Electron Spin Resonance Dating ; doi:10.1016/j.quageo.2006.04.012
  5. ANSES - 2008 <http://www.afssa.fr/Documents/RCCP2008sa0250.pdf> - Avis relatif à l'interprétation des résultats d'analyses en dioxines et PCB des poissons pêchés dans le fleuve Somme et certains de ses affluents, et en vue de l'évaluation du risque, dans le cadre de la pollution en PCB, lié à la consommation de mollusques et crustacés récoltés en Baie de Somme
  6. syndicat mixte d'Aménagement Hydraulique du bassin versant de la Somme, « bassin versant de la Somme ». Consulté le 8 mai 2008



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