Frederick Douglass

Frederick Douglass
Frederick Douglass
Frederick Douglass portrait.jpg

Naissance Vers 1818
Comté de Talbot (Maryland) (États-Unis)
Décès 20 février 1895 (à 77 ans)
Washington D.C. (États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis États-Unis

Frederick Douglass, né Frederick Augustus Washington Bailey vers 1818 et mort le 20 février 1895 à Washington D.C., est un homme politique et écrivain américain. Noir et né esclave, il sera l'un des plus célèbres abolitionnistes américains du XIXe siècle. Son ouvrage La vie de Frederick Douglass, esclave américain, écrite par lui-même constitue un classique des témoignages d'esclaves qui connut un retentissement important lors de sa publication en 1845.

Surnommé « Le sage d'Anacostia » ou « Le lion d'Anacostia », il fut candidat à la vice-présidence des États-Unis aux côtés de Victoria Woodhull, la première femme à se présenter pour le poste de président des États-Unis, pour le Parti de l'égalité des droits (Equal Rights Party). Il affirma tout au long de sa vie sa ferme croyance en l'égalité de tous, noirs, femmes, indigènes ou immigrés récents. Son adage favori affirmait : « Je m'unirais avec n'importe qui pour faire le bien et avec personne pour faire le mal ».

Sommaire

La vie d'esclave

Une enfance dans les plantations

Né esclave dans le comté de Talbot (Maryland), à une date que lui-même ignore précisément mais qu'il estime à 1818[1], il est séparé de sa mère Harriet Bailey alors qu'il n'est encore qu'un nourrisson[2]. Il a sept ans lorsqu'elle meurt : il ne l'a alors vue que quatre ou cinq fois dans sa vie. L'identité de son père reste obscure : Douglass soupçonne que son père était un Blanc, peut-être le maître de sa mère[3] ; mais il affirma plus tard ne rien savoir de l'identité de son père. Il a deux sœurs et un frère mais de son propre aveu, « la disparition prématurée de [sa] mère avait presque effacé de [leur] mémoire la réalité de [leur] parenté »[4].

Il passe ses premières années avec sa grand-mère en périphérie de la plantation principale. À six ans, il est déplacé dans la plantation Wye House, à proximité de la demeure de son propriétaire, le colonel Edward Lloyd, l'un des hommes les plus riches de l'État, qui possède selon les estimations de Douglass près de mille esclaves. Il découvre à cette occasion la vie dans une plantation très aisée du Sud des États-Unis et, en particulier, la violence des rapports entre Blancs et esclaves. Il est particulièrement marqué par la première séance de châtiment corporel dont il est témoin : sa tante est longuement fouettée, suspendue par les bras, par le régisseur principal, le capitaine Anthony, pour avoir été aperçue avec un homme dont il lui avait interdit la fréquentation.

L'apprentissage de la lecture

Vers l'âge de douze ans, il est envoyé servir le frère du gendre de son propriétaire, un dénommé Hugh Auld, à Baltimore. Douglass analyse ce déplacement comme l'un des évènements biographiques majeurs de sa vie : sans lui, il n'aurait sans doute jamais pu apprendre à lire et espérer un jour s'émanciper[5]. Dès son arrivée, la femme de Hugh Auld, Sophia, enfreint en effet la loi en lui apprenant les rudiments de la lecture[6]. Elle sera sévèrement rappelée à l'ordre par son mari qui considérait que l'apprentissage de la lecture par un esclave le portait immanquablement à ne plus se satisfaire de sa condition[7]. Douglass perçoit en entendant son maître tout le profit qu'il pourrait tirer de l'apprentissage de la lecture : à partir de cet évènement, il met tout en œuvre pour parvenir à compléter son apprentissage. Il négocie contre du pain des leçons auprès de jeunes enfants blancs pauvres, mais instruits, du voisinage et observe, dès qu'il peut échapper à la surveillance de sa maîtresse, qui s'est rangée avec zèle aux arguments de son mari, les écrits qu'il trouve dans la maison de ses maîtres.

La lecture de journaux et d'ouvrages politiques permet au jeune Douglass d'accéder aux représentations de sa domination et de structurer son discours d'opposition à l'institution esclavagiste. Il souligne notamment le rôle du Columbian Orator, un recueil de discours éloquents utilisé pour l'enseignement de la rhétorique, dans la clarification de sa conception de la liberté et des droits de l'homme[8]. Il y trouve notamment un dialogue entre un maître et son esclave dans lequel ce dernier démonte méthodiquement tous les arguments des esclavagistes. L'ouvrage contient aussi un discours de Richard Brinsley Sheridan consacré à l'émancipation catholique qui sera à l'origine de sa conversion religieuse[9].

Un professeur improvisé

En 1833, Thomas Auld récupère Douglass à la suite d'une dispute avec son frère. Insatisfait de son comportement, Auld loue son esclave à Edward Covey, un fermier pauvre qui avait la réputation d'être un « briseur d'esclave ». Douglass est régulièrement fouetté chez son nouveau maître. À 16 ans, il est presque brisé psychologiquement, mais gagne une confrontation avec Covey qui cesse alors d'user d'un comportement violent à son encontre.

Loué ensuite par William Freeland, Douglass donne des cours de lecture aux esclaves de la plantation de son nouveau maître, en s'appuyant sur le Nouveau Testament. Quarante personnes assistent chaque semaine à ces cours. Si Freeman tolère ses activités, les autres propriétaires s'offusquent de voir leurs esclaves recevoir de l'instruction et finissent par intervenir par la force pour mettre fin à cette école du dimanche.

De l'esclavage à la liberté

En 1836, il tente une première fois de s'échapper de la plantation de William Freeland mais, repris, il passe une semaine en prison et est renvoyé vers Baltimore où il travaille comme calfateur sur les chantiers navals de Baltimore. À cette occasion, il rencontre Anna Murra, une Afro-américaine libre, avec qui il se mariera peu après avoir obtenu sa liberté. En effet, il réussit finalement à s'échapper le 3 septembre 1838, à bord d'un train vers Havre de Grace dans le Maryland, muni de papiers d'identité fournis par un marin noir libre. Il traverse la rivière Susquehanna à bord d'un ferry à la hauteur du Havre de Grace, poursuivant ensuite son chemin en train jusqu'à Wilmington dans le Delaware. Il se rend ensuite en vapeur jusqu'à Philadelphie, la ville des quakers et atteint finalement New York ; le voyage lui prend en tout et pour tout moins de vingt-quatre heures. Douglass ne devint toutefois officiellement libre que de longues années plus tard, en 1846, après son rachat par deux amis britanniques à Hugh Auld à qui il appartenait toujours légalement[10].

L'engagement public

Les premières activités abolitionnistes

Le jeune Frederick Douglass

Une fois libre, Douglass rejoint plusieurs associations à New Bedford (Massachusetts), notamment une église noire, et assiste régulièrement à des meetings abolitionnistes. Il s'abonne à l'hebdomadaire de William Lloyd Garrison, The Liberator, et en 1841, il entend Garrison lors d'une réunion de la société anti-esclavagiste de Bristol. Lors de l'un de ces meetings, il est amené à prendre la parole pour raconter son histoire d'esclave fugitif. Si Douglass est très marqué par le speech de Garrison, celui-ci est tout aussi impressionné par Douglass et l'évoque dans The Liberator. Suite à cet épisode, Douglass est encouragé à poursuivre son activité d'orateur anti-esclavagiste. Plusieurs jours plus tard, il livre son premier discours à la convention annuelle de la Société anti-esclavagiste du Massachusetts tenue à Nantucket. À 23 ans, son éloquence fait déjà forte impression.

En 1843, Douglass participe au projet dit des Cents conventions, une tournée de six mois à travers l'Est et le Midwest américain, organisée par la Société anti-esclavagiste américaine. Il participe aussi à la Convention de Seneca Falls, l'acte de naissance du mouvement féministe américain.

Une autobiographie remarquée

L'écrit le plus connu de Douglass est sa première autobiographie, Récit de la vie de Frederick Douglass, écrit par lui-même (Narrative of the life of Frederick Douglass, written by himself), publié en 1845. À sa sortie, l'ouvrage est violemment attaqué et soupçonné d'inauthenticité. « Je déclare fermement que l'ensemble n'est que la somme d'une falsification, du début à la fin » déclare ainsi un esclavagiste du comté d'origine de Douglass[11]. Outre la réalité des événements rapportés, les critiques remettent en cause qu'un ouvrage d'une telle éloquence ait pu être écrit par un Noir. L'ouvrage devient toutefois un bestseller immédiat. Il est réimprimé neuf fois dans les trois années qui suivent sa publication, ses ventes atteignant un total de 11 000 exemplaires aux États-Unis. Il est aussi traduit en français et en néerlandais.

Douglass a publié au final trois versions de son autobiographie au cours de sa vie. Le récit de 1845, le plus vendu, sera suivi de My bondage and my freedom en 1855 puis en 1881, après la guerre de Sécession, Life and times of Frederick Douglass qui sera légèrement révisé en 1892.

Voyage en Europe

Frederick Douglass sur le « mur de la solidarité » à Falls Road, Belfast.

Le succès a son revers : l'entourage de Douglass a peur que la publicité faite autour de l'écrivain n'attire l'attention de son ancien propriétaire, Hugh Auld, qui pourrait essayer de récupérer son esclave. Il l'encourage à se rendre en Irlande, une destination courue des esclaves fugitifs. Le 16 août 1845, Douglass embarque donc à bord du Cambria pour Liverpool[12] et parvient en Irlande alors que débute la grande famine de la pomme de terre.

Douglass a passé près de deux ans en Grande-Bretagne et en Irlande, donnant plusieurs conférences, principalement dans des églises et des chapelles protestantes. L'affluence, souvent débordante, comme lors de son discours de réception à Londres en mai 1846, lui permet de mesurer sa popularité. Il a le plaisir de constater qu'il n'est pas considéré comme un homme de couleur mais comme un homme tout court. Au fil de ses tournées, il rencontre les principales personnalités abolitionnistes du pays et se lie notamment d'amitié avec une famille quaker de Newcastle, les Richardson[13]. Ce sont eux qui négocient avec Hugh Auld, à qui son frère Thomas a cédé pour 100 dollars les droits sur son esclave, le rachat de Douglass pour 150 livres soit 700 dollars de l’époque. L’argent est réuni grâce à une souscription et le 12 décembre 1846 Douglass est officiellement libre[14]. Il tisse aussi des liens durables avec le nationaliste irlandais Daniel O'Connell.

L’idée de s’installer avec sa famille en Grande-Bretagne l’effleure un moment et il propose même à des amis de le rejoindre[15]. Mais le mal du pays le gagne finalement et il rentre à Boston le 20 avril 1847.

La rupture avec Garrison

William Lloyd Garrison

Naissance du North Star

En Grande-Bretagne, Douglass a commencé à former le projet d’un journal dont il serait le principal éditeur, afin de garantir son autonomie vis-à-vis des autres abolitionnistes. Il s’ouvre de son projet auprès de ses amis britanniques dont il reçoit une aide de 500 livres[16].

L’annonce de cette initiative est fort mal reçue par Garrison et l’ensemble de l’American anti-slavery society qui craignent que la concurrence de la nouvelle publication auprès des Noirs libres ne soit dommageable au National Anti-Slavery Standard, l'organe officiel de la société. Mais Douglass ne recule pas et reçoit le soutien financier de Gerrit Smith, un riche philanthrope de l’État de New York. Il nomme son journal The North Star, en hommage au Northern Star de Feargus O'Connor, l'un des meneurs irlandais du mouvement chartiste. Le premier numéro, doté de quatre pages sort, des presses le 3 décembre 1847 et porte en en-tête « Right is of no sex – Truth is of no color – God is the father of us all, and the we are all Bretheren » (Le droit n'est d'aucun sexe - La vérité n'est d'aucune couleur - Dieu est notre père à tous et nous sommes tous frères). Son abonnement annuel se monte à 2 dollars[17]. La publication changera à plusieurs reprises de nom devenant successivement The Frederick Douglass Weekly, Frederick Douglass' Paper, Douglass' Monthly et New National Era.

Pendant l'année 1848, il reçoit le soutien de l'activiste afro-américain Martin Delany, qui est même un temps crédité de la co-édition du journal. Déjà expérimenté dans le domaine de la presse, puisqu'il a lui-même un temps dirigé son propre journal, le Mystery de Pittsburgh, Delany est chargé de collecter des fonds dans le Nord et l'Ouest. Il alimente du fruit de ses tournées les colonnes du journal avec des reportages[18]. Douglas reçoit également l'aide de Julia Griffiths dont il avait fait la rencontre en Grande-Bretagne et qui le rejoint aux États-Unis. Elle participe activement au fonctionnement du journal et organise également l’emploi du temps du journaliste. Le caractère interacial de cette relation amicale, mais qui ne manque pas de faire naître des rumeurs, fait scandale à Rochester. Engagée comme tutrice, Griffiths s’installe chez les Douglass malgré la désapprobation publique[19].

L'éducation

Convaincu que l'amélioration du statut social des Afro-américains ne peut passer que par leur accès à l'éducation, il se fait l'avocat précoce de la déségrégation dans les écoles. Il considère même cette revendication comme plus urgente pour les Noirs que l'obtention des droits civiques. Dans les années 1850 à New York, le rapport entre écoliers blancs et noirs est de 1 à 40 tandis que le ratio des dépenses consacrées à l'éducation pour les deux catégories de population est de 1 à 1600.

La violence

La position de Douglass évolue notablement durant cette période sur la question de l'usage de la violence comme outil de libération. Partisan résolu de la non-violence, il change progressivement d'opinion, notamment suite à l'adoption par le Congrès d'une loi sur les esclaves fugitifs en 1850.

Il se rapproche notamment de l'abolitionniste radical John Brown mais s'avère réticent concernant son projet d'armer une rébellion d'esclaves dans le sud des Appalaches. Il pense qu'une attaque contre une propriété du gouvernement fédéral ne peut qu'enrager l'opinion publique américaine. Brown lui rend visite deux mois avant de mener en 1859 un raid contre l'arsenal fédéral d'Harper's Ferry[20]. Après le déclenchement de l'attaque, Douglass se réfugie au Canada, craignant d'être arrêté en tant que conspirateur.

La Constitution

Frederick Douglass

En plus de son évolution concernant la non-violence, le changement de position de Douglass sur la question de la Constitution le conduit à rompre avec le courant représenté par Garrison et Wendell Phillips. L'ancien esclave avait longtemps partagé avec Garrison l'opinion que la Constitution était en tant que tel un texte esclavagiste (Garrison avait fait scandale en brûlant des copies du texte en public). Mais Douglass s'accorde progressivement avec Gerrit Smith et Lysander Spooner, dont l'ouvrage The unconstitutionality of slavery paru en 1846 avait fait grand bruit, pour considérer la constitution des États-Unis comme un document sur lequel peut s'appuyer un argumentaire abolitionniste.

En 1851, il accentue encore son rapprochement avec Gerrit Smith en s'associant avec son Liberty Party Paper pour créer le Frederick Douglass' Paper qui sera publié jusqu'en 1860.

La guerre de Sécession

Signature de la Proclamation d'émancipation, le 31 décembre 1862

Douglas mène durant la guerre de Sécession une campagne active pour autoriser les Noirs à s'engager aux côtés des combattants de l'Union. L'enjeu de cette guerre étant, selon Douglass, de mettre un terme à l'esclavage des Noirs, il estime naturel que ces derniers puissent être autorisés à prendre part à la lutte qui doit mener à leur émancipation. Leur enrôlement dans l'armée pourrait aussi favoriser l'obtention des droits civils qui constitue nécessairement pour Douglass l'étape qui suivra leur libération. « Que le Noir parvienne seulement à porter sur sa personne les lettres de cuivres U.S., qu'il arrive à mettre un aigle sur ses boutons, un fusil sur son épaule et des balles dans sa poche, et aucun pouvoir au monde ne pourra plus nier qu'il a gagné le droit de devenir un citoyen[21]. »

Pendant la guerre, il s'oppose aussi avec véhémence à l'idée, un temps reprise par Lincoln, d'expatrier les esclaves libérés dans des colonies extérieures aux États-Unis[22]. Pour Douglass, les Noirs étaient sur leurs terres aux États-Unis : le pays ne devait compter que sur ses propres ressources pour faire face à un problème dont il portait l'entière responsabilité. Il milite au contraire pour la libération immédiate des esclaves situés sur le territoire des États-Unis, qu'ils soient tenus par les sudistes ou par les unionistes.

Dans la nuit du 31 décembre 1862, Lincoln prononce la Proclamation d'émancipation, qui libère les esclaves de la Confédération, tout en les maintenant dans l'Union[23]. Douglass salue cette décision historique.

Après la guerre

Carrière administrative et politique

Après la guerre de Sécession, Douglass occupe plusieurs positions politiques importantes. Il devient président de la Freedman's Savings Bank, un organisme gouvernemental chargé de favoriser l'intégration des anciens esclaves durant la période de reconstruction qui suit la guerre. Puis il est successivement marshal du district de Columbia ; consul-général de la République d'Haïti (1889-1891) ; et chargé d'affaires pour la République dominicaine. Au bout de deux ans, il démissionne de ses fonctions diplomatiques à cause de désaccords avec la politique du gouvernement américain. En 1872, il s'installe à Washington après l'incendie de sa maison de Rochester (New York).

Il supporte en 1868 la campagne présidentielle de Ulysses Grant. Durant ses deux présidences, Grant signe le Ku Klux Klan Act ainsi que les second et troisième Enforcement Acts. Il déclare la loi martiale dans neuf comtés de Caroline du Sud. Plus de 5000 membres de l'organisation raciste sont arrêtés. Malgré leur libération, faute de preuve, l'organisation est démantelée[24].

En 1872, Douglass devient à son insu le premier Noir à être candidat lors de l'élection présidentielle. Sans s'être porté candidat, il est en effet désigné par l'Equal Rights Party comme colistier de Victoria Woodhull, la première femme candidate pour la présidence du pays. Douglass ne participe d'ailleurs pas à la campagne présidentielle aux côtés de Woodhull.

Douglass assiste en 1876 à l'inauguration du Freedman’s Memorial, érigé en hommage à Lincoln dans le Lincoln Park de Washington. Déçu par l'hommage rendu par un avocat, le public plébiscite Douglass qui finit par accepter d'improviser un discours sur l'ancien président. Il note sa réticence à rejoindre la cause de l'émancipation et souligne que s'il était initialement opposé à l'expansion de l'esclavage, il n'était pas dès l'origine partisan de son élimination. Mais il affirme aussi que « n'importe quel homme de couleur, ou n'importe quel homme blanc éprouvant de la sympathie pour l'égalité de tous les hommes ne peut oublier la nuit qui a suivi le premier jour de janvier 1863 [celui de la Proclamation d'émancipation], quand le monde entier a vu Abraham Lincoln prouver qu'il était aussi bon que ses discours le laissait entendre »[25].

La retraite à Cedar Hill

Douglass eut cinq enfants au cours de sa vie dont l'un mourut à l'âge de dix ans alors qu'il se trouvait en Grande-Bretagne ; deux d'entre eux, Charles et Rossetta, l'aidaient dans la production de ses différents journaux.

En 1877, Douglass s'installe dans ce qui allait être sa dernière demeure, située dans le district de Washington, sur les bords de la rivière Anacostia, qui inspira son surnom de Lion d'Anacostia. Il nomme Cedar Hill ce domaine qu'il agrandit progressivement pour porter sa superficie à 61 000 m². La propriété accueille maintenant le site national historique Frederick Douglass.

Le 20 février 1895, il assiste au Conseil national des femmes à Washington, y recevant une ovation du public. Peu après son retour à Cedar Hill, il est victime d'une crise cardiaque. Il est enterré au cimetière du Mont Hope à Rochester.

Bibliographie

Discours

Notes et références

  1. Frederick Douglass, Mon éducation, Mille et une nuits, 2003, p. 8. Mon éducation reprend mes chapitres I à VII du Récit de la vie de Frederick Douglass par lui-même, paru initialement en 1845 aux États-Unis.
  2. La séparation du nourrisson et de sa mère est une pratique qu'il présente comme courante dans son comté d'origine.
  3. Ibid, p. 8
  4. Ibid, p. 44.
  5. Ibid, p. 46-47.
  6. Ibid, p. 50.
  7. « Le savoir gâterait le meilleur nègre du monde. Or, si tu enseignes à ce nègre (disait-il parlant de moi) à lire, il n'y aura plus moyen de le tenir. Cela le rendra à jamais inapte à l'esclavage ». Propos rapportés par Douglass, ibid, p. 50-51.
  8. L'ouvrage est paru en 1797 à Boston et constitue un classique, encore réédité de nos jours.
  9. Ibid, p. 59.
  10. Ibid, p. 75.
  11. A.C.C Thompson dans le Delaware Republican. Cité dans Ibid, appendice d'Alexandre Thibault, p. 67.
  12. Frances E. Ruffin, Frederick Douglass : Rising Up from Slavery, Sterling Publishing Company, 2008, p. 56.
  13. Frances E. Ruffin (2008), p. 56.
  14. Frances E. Ruffin (2008), p. 59.
  15. Frances E. Ruffin (2008), p. 58.
  16. Frances E. Ruffin (2008), p. 60.
  17. Frances E. Ruffin (2008), p. 62.
  18. Françoise Charras, « L'abolition française de 1848 et l'abolitionnisme noir aux Etats-Unis », in Marite-Christine Rochmann, Esclavage et abolitions, Karthala, 2000, p. 203-221, ici p. 206, note 9.
  19. Frances E. Ruffin (2008), p. 67.
  20. Frederick Douglass, Mon éducation, Mille et une nuits, 2003, p. 75.
  21. Cité dans James M. Mac Pherson, La Guerre de Sécession, Robert Laffont, Paris, 1991, p.615. ISBN 978-2221067420
  22. Une colonie de ce type avait été expérimentée dans une île située au large d'Haïti et deux pays d'Amérique centrale, le Nicaragua et le Honduras avait été contactés, sans succès, pour accueillir d'éventuels expatriés. Voir sur ce point, Claude Fohlen, Histoire de l'esclavage aux États-Unis, Perrin, Paris, 2007, p.293.
  23. Paradoxalement, les esclaves situés sur les territoires déjà libérés ou les quelques États esclavagistes restés dans l'Union (tel le Missouri) ne sont pas concernés par cette mesure. Voir Fohlen, op. cit., pp. 280-289.
  24. Elle renaîtra toutefois au début du XXe siècle.
  25. (en) Discours en mémoire d'Abraham Lincoln, 14 avril 1876, prononcé devant le Freedmen’s Monument en mémoire d'Abraham Lincoln, Lincoln Park, Washington D.C.

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