Histoire du français au Québec

Histoire du français au Québec

Français québécois

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Français québécois
Parlée au Québec Québec
Région Principalement au Québec, de même que dans certaines régions du Manitoba, du Nouveau-Brunswick et de l'Ontario au Canada Canada ainsi que de la Floride, du Maine, du New Hampshire et du Vermont aux États-Unis États-Unis
Nombre de locuteurs 9 411 608[1]
Classement 6
Typologie SVO
Flexionnelle - Syllabique
Classification par famille
(Dérivée de la classification SIL)
Statut officiel
Langue officielle du Canada, Québec
Régi par Office québécois de la langue française
type : L (langue vivante)
étendue : I (langue individuelle)
classification de la catégorie
Culture québécoise
Flag of Quebec.svg

Le français québécois ou français du Québec est la variété de la langue française parlée par la majorité des francophones du Canada[2], principalement par les Québécois. De façon générale, suivant les reliques de l'histoire ou la question identitaire, il est parfois désigné sous son hyperonyme « français canadien ». Dans tous les cas, il est toutefois à distinguer des sociolectes qui, dans certaines acceptions, sont hyponymes du français canadien, tels que le français acadien et le français terre-neuvien, qui sont linguistiquement distincts et ont des origines différentes, ainsi que le français ontarien et le français du Nouveau-Brunswick, qui ont les mêmes origines mais qui se sont différenciés par suite de la Révolution tranquille[3].

Le français québécois connaît de nombreuses variétés locales, dont le joual, le magoua ou le chaouin. L'emploi occasionnel de régionalismes est d'autant plus fréquent dans les registres familier ou populaire de la langue. Lorsque les locuteurs utilisent un registre soutenu, la compréhension est généralement facile et immédiate entre tous les locuteurs de langue française. Un même français standard est enseigné dans les écoles québécoises et ailleurs dans le monde, bien que l'Office québécois de la langue française privilégie parfois des divergences d'avec le français international et le français standard des autres États francophones.

D'autre part, le français en usage au Québec, tel aux Îles de la Madeleine, est parfois du français acadien, bien que celui-ci soit probablement influencé par le français québécois[4].

Le français québécois est également utilisé par d'importantes minorités francophones dans des régions des provinces canadiennes de l’Ontario et du Manitoba[5], ainsi que par les petites communautés francophones dans le New Hampshire et le Vermont, aux États-Unis. Selon certains auteurs, le français parlé au Madawaska, une région séparée entre le Nouveau-Brunswick et le Maine, serait du français québécois alors que selon d'autres il serait un mélange de français acadien et de français québécois[6].

Sommaire

Histoire

La base du français québécois est le français populaire de Paris des XVIIe et XVIIIe siècles. Bien que les colons proviennent de différentes régions et parlent plusieurs patois, ils se retrouvent très près les uns des autres et doivent alors se comprendre entre voisins. Avec l'arrivée des filles du Roy, orphelines parisiennes destinées à marier les colons canadiens et à peupler la Nouvelle-France, le français populaire de Paris s’impose alors comme la koinè du pays[7], de sorte qu'au moment de la conquête britannique de 1763 plus de 80% des colons d'origine française parle un français standard ; uniformisation linguistique à laquelle la France n'accédera qu'en 1910.

Le français québécois n’est donc pas synonyme d’ancien français, ancêtre plus lointain qui existait entre 1000 et 1300. On a longtemps cru[8] qu’il fut issu des langues d’oïl régionales comme le normand ou le saintongeais, mais ce « mirage » était le produit d’erreurs méthodologiques[9]. Si le français québécois tient son origine de la langue parisienne du XVIIIe siècle, l'idée courante selon laquelle son lexique, sa prononciation et sa prosodie seraient restés inaltérés se révèle fausse : le français du Québec, comme celui de France, est une langue dynamique qui a évolué et trouvé ses inflexions propres en interaction avec un milieu sociolinguistique.

Enclavé dans un environnement unilingue anglophone (avec une minorité amérindienne), le français québécois a toujours senti peser sur lui une menace d’extinction. Cependant, les pressions et les revendications des francophones, dans les années 1970, ont amené le gouvernement fédéral du Canada à développer des politiques de bilinguisme pour les services de l’État ainsi que l’étiquetage et l’emballage des biens et services commerciaux canadiens. Quant au gouvernement du Québec, il s’est forgé une solide Charte de la langue française (également appelée « Loi 101 ») dès 1977, qui favorise le français, seule langue officielle de la province, au travail, dans l’affichage commercial et dans l’éducation des immigrants. Ce fut un réel tournant en ce qui concerne la protection de la langue.

Image sociale et politique linguistique

Norme

Trois écoles de pensée s’affrontent pour définir la norme du français québécois. Alors que les endogénistes désirent créer une norme québécoise distincte du reste de la Francophonie, les exogénistes préfèreraient que la norme québécoise en matière de langue soit à peu près la même qu’à l’extérieur du Québec. En guise de compromis, les aménagistes reconnaissent le droit et les avantages à recourir aux particularités du français québécois tout en démontrant l'importance d'être compris par le reste de la francophonie.

En plus des divers livres et documents publiés, la Banque de dépannage linguistique (BDL) et le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) sont les principaux ouvrages électroniques de l'Office québécois de la langue française (OQLF) mis à la disposition du public. Suivant les recommandations qui y sont énoncées, ils servent ainsi de guides à la compréhension de la norme gouvernementale sur le français québécois.

Depuis la création de l'Office québécois de la langue française, au début des années 1960, divers groupes de recherche furent créés afin de pourvoir au français standard en usage au Québec.

L’équipe du Trésor de la langue française au Québec (TLFQ) de l’Université Laval a été constituée dans les années 1970 dans le but de créer une infrastructure scientifique pour la recherche sur le français québécois[10].

Le groupe de recherche Franqus (Français québécois : usage standard) de l’Université de Sherbrooke, en collaboration avec le TLFQ et l’Office québécois de la langue française (OQLF), publie le « Dictionnaire de la langue française — Le français vu du Québec ». Après quelques reports, sa version préliminaire devrait être mise en ligne en septembre 2009. Ce dictionnaire aménagiste est, dans sa version originale, le premier du genre de la langue française. Il est conçu, dans sa totalité, par des groupes de recherche de l’extérieur de la ville de Paris (France) et constitue le premier dictionnaire original, entièrement québécois. Plusieurs problématiques furent relatées pour justifier le développement de ce projet dont celle où « les dictionnaires usuels en usage au Québec ne sont pas adaptés au contexte québécois et nord-américain »[11].

Législation

La Charte de la langue française est la principale loi établissant la politique linguistique du Québec ainsi que les droits de tout individu d'utiliser le français au Québec. En son premier article, elle énonce que le français est la langue officielle du Québec. La Loi sur la protection du consommateur est l'une des nombreuses autres lois qui font du français la langue d'usage au Québec.

Compte tenu du contexte socioculturel de l'époque, les législateurs créèrent la Charte des droits et libertés de la personne dont l'objet sur les dispositions linguistiques avait pour but essentiel de protéger le français québécois bien que sa lettre permette de prévenir toute forme de discrimination à l'égard de toute langue. Son esprit permet cependant la discrimination positive, dans des cas particuliers, envers ceux ayant les connaissances requises en français. En 1982, l'article 10.1 fut par ailleurs ajouté à la Charte afin d'interdire toutes formes de harcèlement sur le motif de la langue, telles que les commentaires désobligeants et les plaisanteries continues, notamment à l'égard de différences linguistiques.

Afin d'assurer le rayonnement du français au Québec, l'Assemblée nationale créa les institutions gouvernementales suivantes : l'Office québécois de la langue française (OQLF), la Commission de toponymie du Québec et le Conseil supérieur de la langue française. Cette dernière institution décerne l'Ordre des francophones d'Amérique, une décoration soulignant les efforts des individus qui contribuent « au maintien et à l'épanouissement de la langue de l'Amérique française[12] ».

D'autre part, l'OQLF sert de référence aux autres gouvernements de l'Amérique du Nord ainsi qu'aux entreprises privées dans la traduction et la publication en langue française. Il collabore en plus avec les autres instances gouvernementales, commissions scolaires et organisations dans la mise en œuvre de programmes assurant des services en français en Amérique, tels que la Société nationale de l'Acadie.

D'autres ministères du gouvernement du Québec assurent en outre le rayonnement du français en Amérique du Nord, dont le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, le Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes et le ministère des Relations internationales. Dans leur compétences respectives, ceux-ci pourvoient à la promotion du français auprès des organismes québécois et étrangers, notamment grâce à des ententes de réciprocité.

Tutoiement

Les francophones du Québec utilisent le pronom de la deuxième personne tu de façon fréquente. Dans certains cas, il peut être parfaitement normal de s’adresser à un étranger (même un client) en utilisant le tu. Par exemple, en s’adressant à un serveur (serveuse), l’emploi du tu avec un ton amical, au Québec, serait tout à fait poli et dans le simple but d’établir une relation plus directe, plus rapidement. Le vous est avant tout employé au Québec par égard à l’âge de la personne à qui l'on s’adresse ou bien pour démontrer un plus grand respect.[13] Il est cependant de coutume d'utiliser un vouvoiement s'il vous plaît envers les personnes qu'on tutoie.

Perception

Le discours français parisien (et celui des orateurs publics tels que les politiciens) apparaît souvent comme vieux jeu et pédant aux yeux des francophones du Québec[réf. nécessaire]. Le mot « pointu » sert généralement à désigner l'accent qui se conforme un peu trop au français de France, et, bien que certains pensent que l’expression « parler en [trou de] cul de poule » soit en lien avec l’utilisation uniforme des voyelles [y], [u], et [i] à Paris, par opposition à l’utilisation courante de soit [ʏ], [ʊ], et [ɪ] ou [y], [u], et [i] au Québec selon la position dans la syllabe et la région, la vraie origine de l'expression est un peu moins polie : elle viendrait de l'habitude des Français de faire la moue[réf. nécessaire], ce qui donne à la bouche l'air d'un trou de cul de poule plumé[réf. nécessaire].

Utilisation des anglicismes

Les anglicismes utilisés dans le langage familier constituent l’une des causes de la différence du français québécois d'avec les autres sociolectes français. Le Québec tend à avoir des anglicismes du fait de sa proximité avec le monde anglo-saxon et d'un résultat graduel de quatre siècles de vie aux côtés d’anglophones. Il est donc courant d'utiliser des anglicismes différents de ceux qui sont utilisés dans le reste de la Francophonie.

Divers types d'anglicismes existent : intégraux, hybrides, sémantiques, syntaxiques, morphologiques et phraséologiques[14].

Alors que les anglicismes intégraux reprennent autant la lettre que le sens d'un mot anglais (ex. : « chum » pour « ami » et « petit-copain »), les anglicismes hybrides leur ajoutent un élément français, tant dans leur prononciation que dans leur formation (ex.: « checker » pour « vérifier » ou « regarder » et « spotter » pour « surveiller »).

Les anglicismes sémantiques sont, pour leur part, des vocables déjà existants en français auxquels leur est donné, dans certaines situations, le sens d'un mot anglais ayant la même racine. Ils sont ainsi utilisés en tant que synonyme concurrentiel d'un autre mot français. Par exemple, le verbe « adresser » existent en français dans le sens d'émettre des paroles (ex. : adresser une remarque à quelqu'un), mais qui, probablement sous l'influence du vocable anglais « to address », est parfois utilisé dans le sens de s'occuper de quelque chose (ex. : adresser un problème).

Les anglicismes syntaxiques sont des agencements de mots français où la construction de l'ensemble reproduit la structure anglaise dans l'emploi, soit d'une préposition ou conjonction, ou dans l'ordre des mots (ex.: « siéger sur un comité » calquant « to be on a committee », au lieu de « siéger à un comité », et « un court trois semaines » calquant « a short three weeks », au lieu de « trois courtes semaines »). Parfois, ces anglicismes ajoutent des précisions supplémentaires à la signification des mots en français (ex.: « le deuxième meilleur joueur » calquant « the second best player », au lieu de « le deuxième joueur »).

Les anglicismes morphologiques sont des traductions littérales d'un mot, ou d'une expression anglaise, afin de créer une expression équivalente en français et, en l'occurrence, d'y enrichir la langue. Ils intègrent ainsi l'élément temporel de l'évolution de la société dans la création de néologismes. Le modèle anglais est alors transposé en français avec le sens qui s'applique en anglais. Par exemple, selon la Banque de dépannage linguistique de l'Office québécois de la langue française (OQLF), l'expression « appel longue distance » serait calquée de l'expression anglaise « long distance call », alors que l'expression française correcte serait « appel interurbain ». Cependant, certaines expressions traduites de l'anglais peuvent parfois être tout à fait conforme à la langue française quant à la structure et au sens, comme si elles avaient été créées directement du français (ex. : « fin de semaine » pour « weekend », « dépôt direct » pour « direct deposit » et « nord-américain » pour « North American »).

Les anglicismes phraséologiques se rapportent à l'image et la poésie de la langue anglaise, dans sa vision particulière du monde et sa façon de découper la réalité. Par exemple, l'expression « filer à l'anglaise » proviendrait de l'expression « to take the French leave » (littéralement, prendre le départ français), mais aurait été adaptée aux images propres à la réalité francophone. De même, l'expression « Canadien français » serait traduite de « French Canadian », se conformant ainsi à l'image que les Anglais ont développé, au XIXe siècle, de la définition de ce qu'est un « Canadien ».

D'autres mots existent, historiquement, en français québécois par la seule écoute des locuteurs de langue anglaise et l'interprétation de la prononciation entendue. Par exemple, l'expression « poutine », en français, proviendrait de l'expression anglaise « poudding » ou « put in », selon une origine probable où un camionneur pressé aurait dit au cuisinier d'un restaurant d'intégrer le fromage aux frites et à la sauce qu'il avait commandées [15].

Aux anglicismes lexicaux et autres sont souvent recommandés des équivalents par l'OQLF. Ces termes privilégiés sont ainsi utilisés dans le français standard des ministères et organismes publics. Par exemple, une production écrite scolaire intégrant la phrase suivante : « La voiture est stationnée dans le parking », devrait être corrigée par « La voiture est garée dans le stationnement ».

D'autre part, le français standard québécois se différencie entre la langue de l'État, réglementée essentiellement selon les recommandations de l'OQLF, et la langue d'usage dans la société, propre aux acceptions et points de vue de chaque individu et groupe[16]. Le débat sur la norme du standard de la langue française au Québec demeure ainsi au centre du français québécois, avec des arguments relatifs aux origines (latines ou de première utilisation), au patrimoine linguistique, aux usages, au caractère et à la volonté implicite, etc. Par conséquent, alors que certains groupes sociaux considèrent certaines expressions comme étant des anglicismes, d'autres groupes les considèrent être parfaitement en règle avec la langue française. Par exemple, certains groupes sociaux francophones du Québec tendent à généraliser l'anglicisation de certains termes français, depuis quelques années, lesquels sont pourtant bien implantés et légitimés depuis les années 1900-1920 afin de remplacer les mêmes termes anglais. Bien que l'Office québécois de la langue française recommande d'autres mots à leur utilisation, il en est ainsi de l'expression anglaise « weekend » (francisée en « week-end ») qui tend à concurrencer le terme « fin de semaine », tout comme le terme « shopping » reste déconseillé pour « magasinage »[17].

Blasphèmes

Article détaillé : Sacre québécois.

Les jurons les plus proéminents sont composés des divers vocables relatifs à l'Église catholique. Ils sont communément appelés « sacres » et sont considérés comme blasphématoires et irrévérencieux lorsqu'ils sont utilisés à tort et à travers. Ils ont un caractère historique puisqu'ils proviennent d'une frustation et d'une sorte de rébellion sociale et transparente vis-à-vis de l'Église catholique, il y a de cela plusieurs décennies. Plusieurs autres mots à connotation religieuse sont parfois utilisés, mais ne sont pas considérés comme des blasphèmes ou des mots grossiers, bien qu'il ne soit pas pour autant conseillé de les placer dans une conversation polie et civilisée. En effet, pour certaines personnes, ils ne devraient en aucun cas être utilisés, car de nombreuses personnes les considèrent être un outrage à la religion et donc, sont sensibles à ceux-ci, même dans un contexte de plaisanteries ou d’explications factuelles. Dans certaines municipalités, s’ils sont utilisés à l’égard d’un agent de la paix ou à outrance dans un endroit public, ils peuvent même faire l’objet d’une infraction au maintien de l’ordre et de la paix et être punissables par contravention[18].

Caractéristique propre du français québécois, de mêmes termes blasphématoires sont souvent modifiés et utilisés sous la forme adverbiale, exclamative, nominative, qualificative et verbale, selon l’instant du moment. Ils donnent donc un sens à un contexte spécifique sans pour autant donner ce même sens à une autre situation. De plus, ils sont parfois combinés les uns avec les autres afin d’accentuer soit l’expression des émotions d’un individu ou un passage quelconque dans une phrase. Dans certaines situations, ils peuvent même mener à des situations loufoques, selon la combinaison des mots, du sens ou du moment de leur utilisation.

Généralement, ils sont utilisés dans un contexte de mécontentement, de colère et de frustration, bien qu’ils soient aussi utilisés dans des situations de joie, de surprise, etc. Leur sens et leur force de frappe peuvent être atténués de différentes manières, notamment en se gardant une petite réserve avant de terminer la prononciation d'un mot ou en y ajoutant ou modifiant son suffixe.

Références historiques

Des expressions, toujours d'actualité, se réfèrent à l'histoire remontant jusqu'aux premières seigneuries de la Nouvelle-France il y a 400 ans et, plus particulièrement, à la navigation dans les eaux du Saint-Laurent et de ses affluents. Par exemple, de par le régime seigneurial, il est d'usage de parler d'un immeuble situé sur la rive d'un cours d'eau (lacs, rivières, etc.) comme ayant sa façade pointant vers l'eau, malgré la localisation de la route. Alors qu'il est d'usage de parler des immeubles non riverains comme ayant leur devant pointant vers la route.

De la même manière, la direction des eaux du Saint-Laurent sert de référence globale en orientation, à l'intérieur des limites de son bassin hydrographique. Ainsi, comme le fleuve coule d'ouest en est, il est d'usage de dire qu'une personne « descend » vers une ville lorsque celle-ci se trouve plus à l'est, donc en aval, du point de localisation de cette personne (ex.: de Montréal à Québec). À l'inverse, il est d'usage de dire qu'une personne « monte » vers une ville lorsque celle-ci est située plus à l'ouest, donc en amont (ex.: de Sept-Îles à Québec). Il en fut ainsi du principe nommant le Bas-Canada, en aval du Haut-Canada, alors que sa topographie était plus élevée et sa situation géographique, plus au Nord.

D'autres situations, comme les régions du Saguenay et de l'Abitibi, situés plus en retrait du fleuve, mènent à un repère fondé selon l'endroit du croisement du Saint-Laurent avec ses affluents. Par exemple, par son envergure historique, une personne se trouvant à Chicoutimi montera à Québec puisqu'autrefois elle devait descendre la rivière Saguenay jusqu'au fleuve et de là, monter le fleuve jusqu'à Québec. Une personne se trouvant à Rouyn-Noranda descendra pour sa part à Québec, car elle devait suivre la rivière des Outaouais jusqu'au lac des Deux-Montagnes et de là, descendre le fleuve jusqu'à Québec.

L'orientation selon les points cardinaux est principalement utilisée dans des situations plus locales, ou régionales, où aucune rivière ne peut être utilisée comme point de repère (ex.: une personne à Montréal montera dans la région des Laurentides, située au Nord). Cette orientation se fait en outre lorsqu'un des points de repère est située à l'extérieur du bassin hydrographique du Saint-Laurent. Par exemple, lorsqu'une personne descend dans le Sud, il est sous-entendu qu'elle va dans le sud des États-Unis, dans les Caraïbes ou au Mexique. À l'inverse, lorsqu'elle monte dans le Nord, il est sous-entendu qu'elle va en un endroit situé dans la région du Nord-du-Québec.

D'autres expressions ont les mêmes origines historiques. Certaines sont principalement fondées sur la navigation, tels les vocables « embarquer » (ex.: embarquer en voiture), « débarquer » (ex.: prendre une débarque), « bateau » (ex.: manquer le bateau), etc. Alors que d'autres sont fondées sur la vie en forêt et sur les terres agricoles, tels les vocables « bûche » (ex.: se tirer une bûche, pour inviter quelqu'un à s'asseoir) et « barrer » (ex.: barrer une porte, en référence à la barre mise dans les portes des granges). Alors que des expressions sont basées sur les relations des Québécois avec les Autochtones (ex.: toponymie, telle l'origine du mot Québec et de l'expression Royaume de Saguenay, etc.), d'autres expressions sont pour leur part basées sur la situation géographique et climatique du Québec en plus d'intégrer des images poétiques, comme dans l'expression : « Il tombe des pattes de lapin » (pour indiquer qu'il neige)ou encore : « Il tombe des peaux de lièvres[réf. souhaitée]» (pour indiquer qu'il neige de larges flocons plats et qu'il fait beau).

Références pragmatiques

La réalité québécoise et nord-américaine subordonne le signifié de certains vocables à la seule compréhension du contexte socio-culturel ou historique dans lequel ceux-ci sont utilisés. Par exemple, la définition du qualificatif « officiel » se résume en ce « qui émane du gouvernement, qui est déclaré par lui ». Dans la mesure où il est utilisé dans un contexte de droit civiliste ou de common law, son sens peut alors différer, et ce, tout en conservant sa cohérence avec sa définition initiale.

Ainsi, comme les gouvernements relevant d'un système de droit civiliste sont, par essence, des autorités publiques gouvernant un État civil, le sens de ce qualificatif ne peut que se rapporter, par définition, à ces organisations. En parallèle, le nominatif « gouvernement » est parfois utilisé, au Québec, en tant qu'anglicisme sémantique, donc conformément à la définition du vocable anglais de même racine « government », par cohérence avec son système juridique propre de common law. En l'occurrence, dans le contexte social québécois et nord-américain, un gouvernement se réfère à tout pouvoir, ou représentant de ce pouvoir, ayant l'autorité suprême au sein d'une organisation. Le qualificatif « officiel » pourra alors être utilisé, ultimement, en référence à toute décision prise par tout individu, du fait que la philosophie juridique québécoise accorde la souveraineté inhérente à chaque individu, dans la gestion de sa vie privé et des ses relations avec ses concitoyens.

Une personne pourrait alors affirmer : C'est officiel, je mange au restaurant ce soir. Le contexte confère alors un sens propre au mot utilisé, supposant que l'individu concerné a pris la décision incontestable de manger au restaurant ce soir. Alors que dans un contexte de droit civiliste, cela supposerait qu'une autorité étatique quelconque a annoncé formellement, voire obligé par décret public, que la personne mangerait au restaurant ce soir.

Caractéristiques structurelles

Phonologie et phonétique

Voyelles

  • conservation de l’opposition entre voyelles longues et courtes ;
  • la conservation dans la distinction entre le A postérieur [ɑ] et le A antérieur [a] : patte et pâte ne se prononcent pas de la même façon ;
  • une légère diphtongaison : â rendu [ɑʊ̯], ê rendu [ɛɪ̯] ou [aɪ] ;

Consonnes

  • un [s] souvent intercalé après /t/ devant /i/ et /y/, un [z] intercalé après /d/ devant /i/ et /y/ : tu se prononce [tsu], dîner se prononce [dzine] ;
  • parfois, une jota entendue pour le son de la lettre j ou g doux dans certaines régions (Lac-Saint-Jean, Beauce) : Georges se prononcera [xorx] (comme Jorge en espagnol, mais sans [é] à la fin) ;
  • le R traditionnellement roulé dans l’ouest du Québec [r] et grasseyé dans l’est [ʀ] (quoique de nos jours, le grasseyé domine partout) ;
  • gn et ng prononcés de la même façon (camping, campagne) ; les deux se prononcent comme dans "campagne".

Ces caractéristiques varient selon les régions. Par exemple, à Montréal ou à Gatineau, on entend plus de mots avec des voyelles longues qu’à Québec (poteau se prononce [pɔto] à Québec, [po:to] à Montréal). De même, arrête se dit [arɛt] à Québec et [arɜ:t]/[arajt] à Montréal. Baleine sera [balɛn] à Québec et [balɜ:n]/[balajn] à Montréal. La région de Trois-Rivières semble à première vue posséder encore plus de mots à voyelles longues. Par exemple, en plus des mots précédents prononcés comme à Montréal, on y retrouve [vinɜ:gr]/[vinajgr] au lieu de [vinɛgr] à Québec et à Montréal.

Morphologie

Certains affixes se retrouvent plus fréquemment au Québec qu’en France. Par exemple, le suffixe -eux, un nominalisateur qui apporte souvent un certain sens péjoratif : téter → téteux ; niaiser → niaiseux ; obstiner → ostineux ; pot → poteux. Cela provient du dialecte normand[citation nécessaire]. Il en va de même pour l’affixe "age" (action de …) : niaiser → niaisage.

Syntaxe

En règle générale, le français québécois écrit utilise les mêmes normes que le français standard des autres États francophones. Il arrive que l'Office québécois de la langue française (OQLF) travaille de concert avec l’Académie française ou avec les organismes gouvernementaux des autres pays de la Francophonie. Par conséquent, l’Office promeut un usage adéquat et personnalisé du fait français québécois. Le vocabulaire officiel régularisé et proposé par l'Office québécois de la langue française doit être utilisé au Québec dans les documents officiels et scolaires. Exemple : Les courriels sont une alternative au clavardage. On y retrouve donc des mots qui font référence à la réalité des locuteurs, mais qui ne sont pas encore approuvés ni reconnus par les organismes gouvernementaux des autres pays francophones (exemple : clavardage, banc de neige, dépanneur, magasinage, cégep, baladodiffusion, etc.).

Il y a par contre de nombreuses différences dans la grammaire non officielle, surtout à l’oral. Par exemple, certains mots ont un genre différent (ex.: une job, au Québec, et un job en France). D'autre part, il y a certaines règles s’appliquant plus ou moins. Par exemple, tout comme la différence de prononciation entre chien /ʃjɛ̃/ (masculin) et chienne /ʃjɛn/ (féminin) est la présence ou l’absence d’une consonne finale, les mots ambigus terminés par une consonne (tels que job (/dʒʌb/)) sont souvent assignés au féminin[réf. nécessaire]. La plupart du temps, le « ne » qui marque le négatif sera inexistant. Exemple : « Il ne faut pas faire ça » devient « faut pas faire ça ».

L’OQLF recommande la féminisation des noms de fonction (comme « professeure », « auteure », « mairesse », etc.), tandis que l’Académie française, la déconseille vivement[19].

Verbes

Il y a quelques différences dans la structure verbale. Pour le verbe « s’asseoir », la conjugaison en « oi » est bien plus fréquente au Québec que « ie » ou « ey » (je m’assois au lieu de je m’assieds, assoyez-vous au lieu de asseyez-vous). D’autre part, le verbe « haïr » est usuellement conjugué en « j’haïs » /ʒai/ (le verbe a deux syllabes) plutôt que « je hais » /ʒəɛ/ (avec une seule syllabe).

Au Québec, il est courant de dire Fais-toi-z-en pas au lieu de (ne) t’en fais pas.

Sauf dans le registre soutenu, le verbe « être » à la première personne du singulier se rend par la contraction chu (qui rappelle le chui — je + suis — utilisé dans le langage parlé du français métropolitain) ; suivi d’un mot commençant par une voyelle, il cause une liaison en t : Ch’t’un gars patient, Ch’t’arrivé. Un t est également souvent inséré après la seconde personne du singulier : T’é t’un gars patient ou encore, personnalisé d’un toi (familièrement, toé) à la fin : Té t’un gars patient toé. Est se prononce souvent é [e:].

Toujours dans le parler familier, aller à la première personne du singulier est souvent vas au lieu de vais. De plus, je vais + verbe (futur) est souvent modifié en m’as (venant de la prononciation populaire du premier part de la locution m’en vais-je), comme dans M’as t’tuer. Le futur simple est d’ailleurs souvent absent du parler familier, étant remplacé par le futur proche, c’est-à-dire le verbe aller et l’infinitif (par exemple : "Demain, je vais aller magasiner").

Signalons au passage le fameux « M’a aller maller ma malle » (= je vais aller poster mon courrier), dont le sens est le même que le verbe anglais to mail, tous deux venant de l’ancien français « malle(-poste) » (« sacoche portant le courrier »).

Le français québécois permet de remplacer une subordonnée conditionnelle en "si" par une construction à l’infinitif : "Avoir de l’argent, je t’en donnerais" pour "si j’avais de l’argent, je t’en donnerais."

Particule « -tu »

La particule -tu est souvent utilisée dans le langage familier quand on pose une question directe (dont la réponse ne peut être que oui ou non) à quelqu’un.[20] Le -tu tient alors le rôle d’un adverbe d’interrogation ou d’exclamation. Ce -tu est dérivé du -ti, particule interrogative du langage populaire en France[21] tirée du (-)t de la 3e personne verbale accolé au pronom il comme dans « Y en a-t-il d’autres ? » ou « Faut-il être fou ? », perdant graduellement le l comme dans « C’est-y pas possible ». Par conséquent, cette particule -tu (considérée comme particule à part entière et non comme pronom personnel dans ce contexte) transforme en interrogation ou exclamation une phrase qui sans laquelle serait simplement une affirmation.

  • C'est loin, ça.C’est-tu loin, ça ?
  • J'ai l'air fatigué.J’ai-tu l’air fatigué ?
  • Y'en a d'autres.Y’en a-tu d’autres ?
  • Faut être cave pas à peu près.Faut-tu être cave pas à peu près !
  • C'est pas possible, ce qui arrive là.C’est-tu pas possible, ce qui arrive là !
  • Tu vas bien.Tu vas-tu bien ?
  • Ça va.Ça va-tu ?
  • Ç'a pas d'allure.Ç'a-tu pas d'allure !

En ce sens, le québécois parlé se rapproche parfois, de façon typologique, des langues qui comblent le paramètre interrogatif par l'insertion d'une particule :

  • On a gagné. (indicatif) → On a-tu gagné? (interrogatif)
  • M'amie est morte. (indicatif) → Est-tu morte, m'amie? (interrogatif)

ou l'intonation croissante sur la dernière syllabe de la phrase affirmative, sans pour autant anticiper la réponse par l'ajout des adverbes oui ou non à la fin de la phrase :

  • C'est fini.C'est fini? au lieu de C'est fini, oui?
  • Tu ne manges pas.Tu manges pas? au lieu de Tu ne manges pas, non?

L'usage de la particule -tu dans une phrase conjuguée avec le « vous » n'est généralement pas utilisé, mais on peut parfois rencontrer cet usage, habituellement condamné, dans les variétés régionales. Par exemple :

  • Vous y allez. (indicatif) → Vous y allez-tu?
  • Vous voulez manger ?Vous voulez-tu manger?

Mais l'usage de la particule -tu dans des phrases où le « vous » n'est pas le pronom qui conjugue le verbe est souvent utilisé en français oral et son utilisation est généralement acceptée. Par exemple :

  • Est-ce que la poutine est à votre goût?La poutine est-tu à votre goût?
  • Ça vous tente vraiment d'y aller.Ça vous tente-tu vraiment d’y aller?

Envers une personne que l'on ne connaît pas, on utilise plutôt la forme générale afin d'éviter de paraître familier. Exemples :

  • « Est-ce que vous y allez? » ou « Y allez-vous? »[22]

« pis »

Dans la langue parlée, le pis (dérivé de puis) remplace souvent le et.

  • J'm'en vas à Montréal avec Martin pis Julie.
  • On est allé faire un tour pis boire un verre.
  • Pis, ça as-tu bien été aujourd'hui à la job?

«  »

Toujours dans la langue parlée, l'utilisation du ponctue très souvent la fin de phrase ou s'ajoute après un mot, voire les deux à la fois. De plus, le peut parfois être doublé dans le langage populaire.

  • J'l'adore cette place-là, moé.
  • Moi là, ton char, là, j'l'aurais pas acheté.
  • Elle est bin cute c'te fille-là.
  • C'est quoi c't'affaire-là ?
  • Heille ! Là là ! Arrête là !

Prépositions

La préposition à est souvent utilisée dans des contextes possessifs, comme en français de France : la voiture à Pierre au lieu de la voiture de Pierre.

Dans de nombreux cas, les locuteurs québécois préfèrent utiliser la préposition à au lieu d’utiliser une expression non prépositionnelle avec ce : par exemple, à matin ou à soir au lieu de ce matin et ce soir. Notez aussi à cette heure, prononcé et parfois écrit asteure ou astheure pour maintenant, qu’on peut trouver dans les écrits de Queneau ou Montaigne.

Cet usage de à est considéré familier et n’est pas utilisé dans le langage écrit.

La combinaison de la préposition sur se contracte lorsqu’elle est suivie d’un article défini : sur + lesul ; sur + lasua ou (le a est allongé); sur + lessés (le é est allongé). La préposition dans est aussi sujette à contraction : dans + lesdins, dans + ledanl, dans + ladan (la voyelle est allongée), parfois dans + undun.

Pronoms

En parler familier, a est utilisé à la place de elle : A m’énarve !Elle m’énerve !. Y ou i est également utilisé à la place de il, ils, ou elles, comme en français de France courant : Y sont fous. È est parfois utilisé pour Elle est : È folle, ou même un "à" long peut prendre la place de "elle". Exemples : "elle ne veut pas", devient rapidement "à veut pas". Ces utilisations étaient fréquentes dans le français du XVIIe siècle et ne sont donc pas caractéristiques du français québécois, mais d’un français qui a tout simplement été oublié par les Français de France.

Il est courant de dire chez nous, chez vous et chez eux au lieu de chez moi, chez toi ou chez lui/elle, même si la personne concernée vit seule.

Le pronom « nous » n’est utilisé comme sujet (à l’oral) que dans le registre soutenu. C’est plutôt « on » qui est utilisé. Ainsi, « Nous allons souper » se dit "On va souper". "Qu’allons-nous faire ce soir ?" devient "Qu’est-ce qu’on fait à soir ?" ou alors « On fait quoi à soir ? ». C’est également le cas en français métropolitain parlé.

À l’oral, il est aussi fréquent d’omettre le sujet lors de l’utilisation du verbe être et qu’il n’y a pas d’ambiguïté. Par exemple, sont belles pour elles sont belles. C'est aussi le cas en ce qui concerne la suppression facultative du sujet avec certains verbes impersonnels : (y) faut pas pour il ne faut pas; (y) manque pas personne pour il ne manque personne.

Interrogation négative

En français québécois est inexistant le si réfutant une question formulée à la négative. Ainsi, il s'éloigne typologiquement de la formulation des langues utilisant un adverbe spécial marquant une affirmation en réponse à une négation, tel l'adverbe allemand doch. À l'inverse, il se rapproche des langues qui reprennent un même adverbe d'affirmation auquel est ajoutée une marque d'étonnement, comme dans l'expression anglaise Oh! yes!.

  • Tu n'as pas faim ? Mais oui, j'ai faim ! au lieu de Tu n'as pas faim ? Si, j'ai faim !

Lexique du français québécois

Article détaillé : Lexique du français québécois.

Variations sociolinguistiques et régionales

Variations sociolinguistiques

Le français québécois a une variété de registres, allant du français officiel, fortement influencé par le français européen moderne et avec des traits phonétiques effacés, préservant cependant fortement de nombreux traits québécois, jusqu’au joual.

Le français québécois fut autrefois stigmatisé, parmi les Québécois eux-mêmes comme parmi les Français d’Europe et les anglophones, comme étant un dialecte de bas étage, parfois à cause de l’usage des anglicismes, parfois simplement à cause de ses différences d’avec le français européen, perçu comme étant la référence. Jusqu’en 1968, on n’entendait pas de vocabulaire du français québécois dans les pièces de théâtre par exemple, et cette année-là, l’immense succès de la pièce de Michel Tremblay, Les Belles-Sœurs, s’avéra être un tournant.

Aujourd’hui toutefois, les francophones au Québec ont bien plus de liberté de choisir un « registre » en parlant et les personnages d’émissions télévisées ont presque toujours un parler « réel » de tous les jours plutôt qu’un français « officiel ». En Europe, le français québécois est perçu comme étant un langage parfois difficile à comprendre. D’où la présence de sous-titres dans certains films québécois présentés en Europe francophone.

Variations régionales

Des différences régionales remarquables existent lorsqu’on compare, par exemple, le français du Sud du Québec et celui du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Par exemple, le français du Sud du Québec diphtongue dans plus de cas que le français de la région de la ville de Québec.

Le français du Sud du Québec est la variété la plus proéminente du français canadien.

Parenté et voisins linguistiques

Variétés régionales du français

Langues mixtes et créoles issues du français (en A.N. et aux Caraïbes)

Notes et références

  1. Population selon la langue maternelle et les groupes d’âge, chiffres de 2006, pour le Canada, les provinces et les territoires – Données-échantillon (20 %)
  2. François Mouchet, « Québec : Le parlé québécois » sur Azureva. Consulté le 30 mai 2009
  3. L’Association des journaux de langue française de l'Ontario sur Le Centre de recherche en civilisation canadienne-française. Consulté le 23 avril 2009
  4. (fr) Anselme Chiasson, Les Îles de la Madeleine: vie matérielle et sociale de l'en premier, Leméac, 1981, p. 248-250, (ISBN 2760952932)
  5. Pierre Martel, Hélène Cajolet-Laganière, « La norme du français québécois » sur UQAC, 1996, Université du Québec à Chicoutimi. Consulté le 30 mai 2009. « Par immigration, ce français s'est répandu à l'ouest du pays, notamment en Ontario et au Manitoba. »
  6. (en) Collectif, Acadian culture in Maine, Boston, Mass. : National Park Service, North Atlantic Regional Office, 1994. Chapitre French Language sur University of Maine at Fort Kent. Consulté le 28 janvier 2009
  7. Henri Wittmannn, Le français de Paris dans le français des Amériques[pdf], Proceedings of the International Congress of Linguists 16.0416 (Paris, 20-25 juillet 1997). Oxford: Pergamon (CD edition)
  8. Adjutor Rivard, Études sur les parlers de France au Canada. Québec: Garneau, 1914.
  9. Yves-Charles Morin Les premiers immigrants et la prononciation du français au Québec, Revue québécoise de linguistique Volume 31, numéro 1, 2002
  10. http://www.tlfq.ulaval.ca/presentation/
  11. http://franqus.usherbrooke.ca/problematique.php
  12. L'Ordre des francophones d'Amérique sur le site du Conseil supérieur de la langue française. Consulté le 24 mai 2009.
  13. Bien que cette réalité linguistique est ressentie comme « dérangeante » par un certain nombre de Québécois, le recul du vouvoiement dans le français québécois est bien documenté dans la recherche scientifique: Lambert, Wallace E. (1967), « The use of tu and vous as forms of address in French Canada. A pilot study. » Journal of Verbal Learning and Verbal Behavior 6.614–617; Lambert, Wallace E. & George R. Tucker (1976), Tu, vous, usted: A sociopsychological study of address patterns. Rowley : Newbury House; Deshaies, Denise (1991). « Contribution à l'analyse du français québécois : étude des pronoms personnels. » Revue québécoise de linguistique théorique et appliquée 10:3.11-40; Vincent, Diane (2001). « Remarques sur le tutoiement et le vouvoiement en français parlé au Québec », Actes du colloque La journée du Québec, Institut d'études romanes, Université de Copenhague, 11-22; Peeters, Bert (2009). « Tu ou vous? » In: B. Peeters & N. Ramière (eds), Tu ou vous : L'embarras du choix. Limoges: Lambert-Lucas.
  14. Les anglicismes selon la Banque de dépannage linguistique
  15. Origines de la poutine
  16. Principes de la common law réglementant le droit public québécois en vertu de la constitution
  17. Entrée « Shopping » dans le Grand dictionnaire terminologique, OQLF
  18. Exemples : L'article 10 du règlement numéro 74 de la ville de Saint-Hyacinthe ainsi que l'article 18 du règlement numéro 81-2007 de la municipalité du Lac-Etchemin. Le paragraphe 6.1 du règlement 2004-29 de l'arrondissement Plateau Mont-Royal de la ville de Montréal.
  19. Féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres — Académie française. Consulté le 14 août 2008.
  20. Picard, Marc (1991). "Clitics, affixes, and the evolution of the question marker -tu in Canadian French." Journal of French language studies 1.179-187; (1992). "Aspects synchroniques et diachroniques du tu interrogatif en québécois. Revue québécoise de linguistique 21:2.65-75.
  21. La particule postverbale -ti a été notée pour la première fois dans Gaston Paris (1887). « Ti, signe d'interrogation. » Romania 6.438-442. Au 19e siècle, cette particule était encore le moyen le plus répandu pour indiquer l'interrogation dans les dialectes de la langue d'oïl. Par contre, dans les variétés du français populaire dérivées de la koinè de Paris autres que celles parlées en Amérique du Nord, elle a été évincée au profit de la particule esk en position de complémenteur : On a gagné (indicatif) → Esk on a gagné? (interrogatif). Wittmann, Henri (199«Grammaire comparée des variétés coloniales du français populaire de Paris du 17e siècle et origines du français québécois.» Le français des Amériques, dir. Robert Fournier & Henri Wittmann, 281-334. Trois-Rivières: Presses universitaires de Trois-Rivières.[1]
  22. http://www.tlfq.ulaval.ca/fichier/resultats.asp?mode=citations&page=1&init=true&affiche_entree=True&no_entree=120478&tri=entree&liste=true

Voir aussi

Bibliographie

  • Gaston Dulong, Dictionnaire des canadianismes, Larousse, [Montréal], 1989, 461 p. (ISBN 2920318071) 
  • Claude Poirier (dir); rédaction : Steve Canac-Marquis ... [et al.], Dictionnaire historique du français québécois : monographies lexicographiques de québécismes, Presses de l'Université Laval, Sainte-Foy, 1998, 640 p. (ISBN 2763775578) 
  • Lionel Meney, Dictionnaire québécois-français, Géurin, Montréal, 1999, 1884 p. (ISBN 2760154823) 
  • Société du parler français au Canada, Glossaire du parler français au Canada, Action social, Québec, 1930, 709 p. 
  • Luc Ostiguy et Claude Tousignant, Le français québécois : normes et usages, Guérin universitaire, Montréal, 1993, 247 p. (ISBN 2760133303) 
  • Noël Corbett, Langue et identité. Le français et les francophones d’Amérique du Nord, Presse de l'Université Laval, Québec, 1990, 398 p. (ISBN 2763772382) 
  • Françoise Labelle, « Les aspects phonétiques les plus répandus du français québécois » sur www.uqac.ca, 2004, Université du Québec à Chicoutimi. Consulté le 6 octobre 2008
  • Jean-Marcel Léard, Grammaire québécoise d'aujourd’hui : comprendre les québécismes, Guérin universitaire, Montréal, 1995, 237 p. (ISBN 2-7601-3930-1) 
  • Robert Fournier et Henri Wittmann, Le français des Amériques, Presses universitaires de Trois-Rivières, Trois-Rivières, 1995, 334 p. (ISBN 2-9802307-2-3) 
  • Conseil supérieur de la langue française, Le français au Québec : 400 ans d'histoire et de vie, Nouvelle édition, Fides, Montréal, 2008, 679 p. (ISBN 978-2-7621-2813-0) 
  • Office québécois de la langue française, Le français au bureau, Les Publications du Québec, 6e édition, Québec, 2005, 754 p. (ISBN 978-2-551-19684-5) 
  • Hubert Mansion, 101 mots à sauver du français d'Amérique, Michel Brulé, Montréal, 2008, 181 p. (ISBN 978-2-89485-403-7) 

Liens internes

Liens externes

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Voir « québécisme » sur le Wiktionnaire.

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