College en France

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École maternelle en France

École maternelle en France Enseignement primaire en France •

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École élémentaire en France
École élémentaire en France

CP CE1 CE2 CM1 CM2
Enseignement adapté : CLIN CLIS

Collège en France

Collège en France Diplôme national du brevet

6e 5e 4e 3e
Enseignement adapté : CLA UPI SEGPA

Lycée en France

Lycée en France Baccalauréat CAP BEP

2de1eTerminale
Baccalauréat général
Séries : ES L S

Baccalauréat technologique

Séries : ST2S STI STG STL STAV Hôtellerie TMD

Baccalauréat professionnel
Enseignement supérieur

Études supérieures

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Le collège est, en France, un établissement qui a pour mission d'assurer le premier niveau de l'enseignement secondaire, entre l'école primaire et le lycée. Il existe des collèges publics et des collèges privés. Les collèges publics ont le statut d'établissement public local d'enseignement (EPLE).

Sommaire

Histoire

Avant la Révolution

Les collèges sont créés au XIIe siècle en liaison avec les universités. Les collèges assurent à la fois l'hébergement et une assistance spirituelle, mais également des fonctions d'enseignement, en complément de celui de l'université.

Petit à petit, ces collèges deviennent autonomes vis-à-vis de l'université et leur enseignement tend à se suffire à lui-même.

Les collèges deviennent donc des établissements ayant leur fonction propre, assurant une formation de base à des élèves issus de la bourgeoisie ou de la noblesse. Il existe à la fois des « collèges de plein exercice » et des « petits collèges » dont les enseignements se limitent à deux ou trois classes. Si les uns et les autres dépendent des municipalités, les collèges de plein exercice sont généralement confiés à des congrégations religieuses enseignantes tandis que les autres relèvent de maîtres n'appartenant pas aux congrégations. [1]. À la veille de la Révolution, le royaume compte 271 collèges mais la moitié environ ne sont que des « petits collèges ». L'enseignement comprend quatre classes de grammaire, une classe d'humanité et une classe de rhétorique, auxquelles s'ajoutent deux classes de philosophie. Il s'appuye sur les principes de la Ratio Studiorum ; les matières les plus enseignées sont le français, le latin et le grec ancien. Dans les années 1730, s'ajoutent l'histoire et la géographie, puis la physique. Les auteurs français commencent à être étudiés vers 1770.

Depuis la Révolution

Les collèges sont provisoirement maintenus pendant la Révolution, mais la situation est peu favorable aux congrégations. Le décret du 8 mars 1793 ordonne la vente des biens des collèges[2]. La législation révolutionnaire finit par créer les écoles centrales correspondant à ce niveau d'enseignement. Ces dernières sont à leur tour supprimées suite à la loi du 11 floréal an X (1er mai 1802) : certaines d'entre elles sont transformées en lycées entretenus par l'État. Les autres peuvent être reprises en charge par les villes sous le nom de « collège » ou d'« école secondaire communale »[3]. Selon l'article 5 du décret du 17 mars 1808, ils enseignent « les élémen[t]s des langues anciennes et les premiers principes de l'histoire et des sciences ».

Avec la Restauration, les lycées prennent le nom de « collèges royaux ». Les collèges gérés par les communes deviennent donc des « collèges communaux » pour les distinguer des premiers.

Théoriquement, l'enseignement du collège est proche de celui du lycée et conduit au baccalauréat, mais les collèges restent dans les faits des établissements de second ordre[4]. Certains collèges sont « de plein exercice » et mènent jusqu'au baccalauréat, mais les autres s'arrêtent avant ; en revanche, la plupart des collèges, à l'image des lycées, ont des « classes élémentaires », connues sous le nom de petit lycée, commençant pour certains à la 11e) dont le programme se rapproche du primaire, à ceci près que le latin est étudié à partir de la 8e, équivalent de l'actuel CM 1.

Pour mieux répondre aux besoins, des collèges développent des « cours spéciaux » à visée plus professionnelle. Ces initiatives sont relayées par la création de l'« enseignement secondaire spécial » en 1865 par Victor Duruy[5]. Dans la lignée de ces mesures est finalement créé en 1882 un « baccalauréat spécial ». Les décrets du 4 et du 5 juin 1891 transforment le secondaire spécial et son baccalauréat en « enseignement moderne » et « baccalauréat moderne ». On parle dès lors de collège classique (pour l'enseignement proche de celui des lycées) et de collège moderne.

C'est également à partir de 1880 avec la loi Camille Sée que les filles se voient ouvrir un enseignement secondaire, donné dans les lycées et collèges de jeunes filles ; les programmes sont spécifiques mais sont proches de l'enseignement « moderne »[6].

Dans les années 1910 et 1920, les collèges se rapprochent davantage de l'enseignement primaire supérieur et des « petites classes » du lycée[7]. Une circulaire de 1922 prévoit ainsi que les collèges pourront s'adjoindre une section d'EPS ou une école technique. À partir de 1927, par le décret-loi du 1er octobre 1926, le ministère de l'Instruction publique encourage leur « amalgame » au sein d'« établissements géminés ». Toutefois, ce rapprochement s'essouffle dans les années 1930[7]. Entre temps, en 1924, les collèges de jeunes filles ont été officiellement assimilés aux collèges modernes.

En 1941, c'est au tour de l'enseignement primaire supérieur d'être réuni au collège, moderne pour les anciennes EPS, technique pour les écoles pratiques, les écoles de métiers et les sections professionnelles. Les cours complémentaires sont en revanche maintenus.

La réforme du collège unique

La réforme du collège unique permettant à toute une classe d'âge de suivre le premier cycle du secondaire a commencé à la fin des années 1950 mais ne s'est achevée qu'à la fin des années 1980. Son impact est difficile à mesurer en terme niveau de connaissances et de réduction des inégalités car les chercheurs ne disposent pas de suivis à long terme des élèves comme dans d'autres pays comme la Finlande[8].

Le décret no 59-57 du 6 janvier 1959 portant réforme de l'enseignement public transforme les cours complémentaires en collèges d'enseignement général (CEG), où l'enseignement dure quatre ans[9]. La même année la loi Berthouin porte de 14 à 16 ans l'âge minimum de la fin de la scolarité et institue la fin progressive des classes de fin d'études[10].

En 1963 sont créés les collèges d'enseignement secondaire (CES) destinés à remplacer les premiers cycles des lycées : le lycée fait désormais suite au collège[9]. Mais dans le cadre du CES, se maintiennent des filières très hiérarchisées. La filière I a comme objectif de mener les élèves au lycée, la filière II de les mener au collège technique, la filière III d'assurer la transition vers la vie active. Il existe peu de passerelles entre les cursus[10]. La clarification s'achève avec la Loi Haby de 1975 qui, en regroupant les CEG et les CES sous le nom simple de collège, crée le « collège unique » mettant ainsi fin aux filières. Dans les faits l'usage massif du redoublement permet de continuer l'orientation d'une partie des élèves vers l'apprentissage et la vie active dès la fin de la cinquième ou de la quatrième. De plus les classes de niveau se subtituent aux filières. Les élèves les plus faibles se retrouvent dans des classes de transition, les CPPN[11]. Ce n'est qu'au cours des années 1980, que la fréquence des redoublements diminue et que l'orientation précoce à la fin de la cinquième ou de la quatrième disparait[12]. A la fin des annnées 1980, 90% des élèves vont jusqu'en troisième contre 70% au début de la décennie[13].

En étudiant à long terme, les statistiques de l'insee sur les revenus et les salaires, Eric Maurin arrive à la conclusion qu'une année d'études supplémentaires abouti à une augmentation de salaire moyenne de 10 à 16%[14]. Le recours massif aux redoublement est aussi une spécificité française. Les autres pays qui ont démocratisé leur système scolaire ne l'ont guère utilisé. La conséquence en est un alourdissement des coûts de la démocratisation de l'éducation que Maurin estime à 50%, tout en retardant l'accés à l'autonomie aux jeunes[15]. On peut expliquer ces nombreux redoublements par l'inadaptation des programmes scolaires, toujours destinés à former l'élite, au nouveau public d'élèves beaucoup plus faibles[16].

Organisation

Le collège est organisé en quatre classes et trois cycles :

L'organisation est similaire à celle du lycée. Les enseignants de collège sont des professeurs certifiés, agrégés et des enseignants d'EPS (Professeurs ou chargés d'enseignement d'EPS).

Coût

Le coût annuel moyen d'un collégien français atteint 7 401 euros et a augmenté de 33% entre 1990 et 2004[17].

Objectifs

En 1999, le ministère a annoncé quatre grands objectifs pour le collège :

  • acquisition de savoirs et de méthodes de travail
  • construction de comportements durables et de respect mutuel
  • préparation d'un projet de poursuite d'études
  • lutte contre les difficultés par une pédagogie adaptée à chacun (pédagogie différenciée)

D'autre part, le collège doit assurer deux missions :

  • transmettre à tous les collégiens une culture commune par la transmission d'un bagage commun de connaissances, de savoirs, de compétences, la maîtrise des langages, la culture des humanités, la culture scientifique et technique.
  • favoriser l'éclosion des talents des élèves par l'épanouissement de leur intelligence et de leur sensibilité.

Programmes

Voir dans les articles détaillés de chaque classe (sixième, cinquième, quatrième, troisième).

Évaluation

L'enseignement reçu au terme de la scolarité au collège est sanctionné en fin de troisième par le Diplôme national du brevet (DNB) (contrôle continu sur la classe de 3e puis épreuves écrites en histoire/géographie, mathématiques et français). L'obtention du Brevet n'est ni nécessaire ni suffisante pour entrer au lycée, cette entrée étant décidée en conseil de classe. On considère généralement qu'obtenir le Brevet est plus facile que d'être admis en classe de seconde.

Orientation

Pour tous les collégiens (élèves des classes générales ou des classes d'enseignement adapté), l'élaboration d'un projet d'orientation est un objectif essentiel. L'Éducation nationale a l'obligation de proposer à tous les élèves, quelles que soient leurs difficultés, une poursuite d'études en lycée général ou en formation qualifiante (loi de 1989).

Adaptation et intégration

Pour les jeunes (12-17 ans) en grande difficulté, il existe des dispositifs particuliers relevant de « l'enseignement adapté ».

Le secteur de l'adaptation scolaire et de la scolarisation des élèves handicapés (ASH) concerne aussi bien l'École élémentaire que le collège. Au titre de l'adaptation scolaire, existent pour le second degré, depuis 1985, des SEGPA (Sections des Enseignements Généraux et Professionnels Adaptés) ainsi que des EREA (Etablissements Régionaux d'Enseignement Adapté). Les enseignements adaptés sont ouverts aux jeunes présentant des « difficultés scolaires graves et persistantes », après examen de leur dossier par une commission spécialisée.

Ces sections et établissements ont succédé aux S.E.S (« Sections d'Enseignement Spécialisé ») que les adolescents avaient depuis longtemps rebaptisés « Sections Enfants Sauvages ». Les SEGPA sont annexées dans des collèges ordinaires. Les EREA, accueillant des jeunes aux difficultés souvent plus lourdes, disposent de locaux propres et de moyens renforcés (psychologue, éducateurs, etc). En dehors de Paris, tous les EREA assurent également un internat.

À partir de 2005, des transformations ont été introduites du fait de deux lois fondamentales qui ont sensiblement modifié le cadre de référence habituel. Il s'agit de :

  1. la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées,
  2. la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école du 23 avril 2005.

Ces deux textes réaffirment le droit à la scolarisation de tous les élèves handicapés et introduisent la notion de parcours de formation. L'objectif est de s'ajuster au plus près des besoins de chaque élève handicapé.

Ainsi, à présent, les SEGPA sont considérées comme appartenant au milieu ordinaire par opposition aux établissements dits spécialisés. Les SEGPA peuvent donc accueillir des élèves orientés par :

  1. la CDO (Commission Départementale de l'Orientation). Celle-ci examine tous les dossiers d'élèves en difficulté qui lui ont été transmis. Elle se prononce sur l'opportunité pour l'élève concerné de poursuivre ses études en SEGPA ou en collège. Les élèves orientés par cette commission poursuivent leur cursus (6e/5e/4e/3e) en SEGPA et ont vocation à poursuivre leurs études en lycée professionnel. On vise pour ces élèves l'obtention d'un diplôme de niveau V : le CAP.
  2. la CDA (Commission des Droits et de l'Autonomie des personnes handicapés) qui étudie les dossiers d'élèves handicapés. Cette commission peut proposer une scolarisation en SEGPA à un élève handicapé si elle pense que cela peut l'aider dans son parcours. Les élèves orientés par cette commission sont particulièrement suivis car ils sont fragiles. On élabore donc un PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation). L'objectif est de voir si cet élève est bien à sa place en SEGPA, si tout se déroule bien. Ce PPS est réexaminé tous les ans. Selon ses possibilités, l'élève pourra poursuivre ses études soit en lycée professionnel (LP), soit en instituts médicaux pédagogiques (Impro) ou dans une autre structure spécialisée.

L'enseignement en collège adapté est sanctionné en fin de troisième par le CFG, (Certificat de Formation Générale). C'est le premier des diplômes délivrés par l'Éducation nationale (niveau V bis). Il ouvre la possibilité d'accéder au lycée professionnel ou à des métiers demandant un faible niveau de qualification.


Un exemple de partenariat : Ecole et prévention spécialisée

Article détaillé : Ecole et prévention spécialisée.

D'une maniére générale , l'école releve de l'éducation nationale, ces acteurs travaillent a la transmission des savoirs, l'action se déroule dans des batiments et auprés d'"éléves". Le plus souvent la rencontre avec la prévention spécialisée se fait au niveau du Collége.

De la même maniére,c 'est à dire générale, la prévention spécialisée releve de l'éducation spécialisée, ces acteurs travaillent dans le cadre de la Protection de l'enfance en France, l'action se déroule dans la rue et auprès de "jeunes". Normalement les rencontres paraissaient peu "plossibles", pourtant c'est de plus en plus le cas, et c'est même devenue une recommandation.

Lien externe

Voir aussi

Notes

  1. Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des Lumières (1715-1789), R. Laffont, 1995 (ISBN 2-221-04810-5), p. 850-851.
  2. A. Léon, P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, p. 51.
  3. A. Léon, P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, p. 64.
  4. A. Prost, « Une histoire des collèges (I) : genèse d'un problème », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p. 137-140.
  5. A. Prost, « Grands lycées et petits collèges », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p. 109-112.
  6. A. Prost, « Des lycées pour les filles », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p.113-116.
  7. a  et b A. Prost, « Une histoire des collèges (II) : l'occasion manquée des années 1920 », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p. 141-144.
  8. Eric Maurin, La nouvelle question scolaire, Seuil, 2007, p 103
  9. a  et b A. Prost, « Une histoire des collèges (III) : la réforme : quels murs et quels maîtres ? », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p. 145-148.
  10. a  et b Eric Maurin, p 106
  11. Eric Maurin p 107
  12. Eric Maurin, p 109
  13. Eric Maurin, p 133
  14. Eric Maurin, p 115
  15. Eric Maurin, p 118
  16. Eric Maurin p 119
  17. Source : rapports d'audits consacrés à «La grille horaire des enseignements », cité dans Marie-Estelle Pech, Anne Rovan, « Éducation : la facture flambe, les notes stagnent » dans Le Figaro du 17/10/2006, [lire en ligne]
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