Ligne Paris

Ligne Paris
Ligne
Paris - Strasbourg
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Carte de la ligne
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Un TGV Bordeaux-Strasbourg vient d'entrer en Alsace.
Pays Drapeau de France France
Villes desservies Paris, Château-Thierry, Épernay, Châlons-en-Champagne, Vitry-le-François, Bar-le-Duc, Commercy, Toul, Nancy, Lunéville, Sarrebourg, Saverne, Strasbourg
Historique
Mise en service 1849 - 1852
Électrification 1956 - 1962
Concessionnaires Cie Paris - Strasbourg (1842 - 1853)
Est (1853 - 1938)
SNCF (à partir de 1938)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 070 000
(ligne 1 nomenclature régionale Est)
Longueur 502 km
Écartement Voie normale (1,435 m)
Électrification 25 kV - 50 Hz
Nombre de voies Double voie
Sections à 3, 4 ou 6 voies
Signalisation BAL
Trafic
Propriétaire RFF
Exploitant(s) SNCF et divers nouveaux entrants
Trafic (RER) (E)  Transilien Ligne P du Transilien
TGV, Corail, TER, fret
Schéma de la ligne

La ligne Paris - Strasbourg est une des principales lignes du réseau ferroviaire français. Elle s'étend sur 502 km jusqu'à Strasbourg. Elle fait partie de la célèbre Étoile de Legrand. Jusqu'au 9 juin 2007 (veille de l'entrée en service du TGV Est), elle fut parcourue par les meilleurs trains de la SNCF : trains sur pneus, rapides inox, Trans-Europ-Express (TEE), puis Corail, Téoz et enfin TGV.

Elle constitue la ligne 070 000[1] du réseau ferré national sous le nom de « Ligne de Noisy-le-Sec à Strasbourg-Ville » (ligne 1 dans la nomenclature régionale du réseau est). Le court tronçon de Paris-Est à Noisy-le-Sec fait en effet partie de la ligne 001 000[1] de Paris-Est à Mulhouse-Ville, bien que la ligne Paris - Mulhouse ait été réalisée ultérieurement.

Après avoir été améliorée surtout pour des raisons militaires, puisqu'elle se dirige vers l'Allemagne, la desserte de Strasbourg a été l'une des grandes oubliées du TGV, jusqu'à ce qu'en 2002 les travaux de la LGV Est soient lancés.

Sommaire

Histoire de la ligne

Histoire

En 1826, l'ingénieur Henri Navier propose une ligne de Paris à Strasbourg par Vitry-le-François et Nancy. C'est à partir de 1833 que le tracé de cette ligne fait l'objet d'un débat politique. Pendant longtemps, elle va être en concurrence avec un tracé se débranchant de la ligne Paris-Lyon à Dijon pour relier Strasbourg par Mulhouse. Cette proposition, beaucoup moins favorable pour la desserte des places fortes, est rejetée par certains responsables militaires comme le colonnel Paixhans ; beaucoup moins chère, elle sera cependant choisie par le gouvernement après la crise économique de 1838-1839. Metz proposera également un embranchement de la ligne Paris-Lille passant par Verdun et Reims avant de rejoindre Sarrebruck ; cette hypothèse sera fermement combattue par le Bas-Rhin qui craint d'être marginalisé. Les ministres Humann et Soult parviennent finalement à faire adopter le tracé direct par Nancy, principalement par intérêt stratégique[2].

En 1842, l'Étoile de Legrand prévoit une ligne de chemin de fer devant relier Paris à la frontière d'Allemagne par Nancy et Strasbourg. Cette ligne est concédée à une Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg, qui en assure la construction, ainsi que celle de deux antennes, l'une d'Épernay à Reims, l'autre de Frouard (près de Nancy) vers Metz.

Vu l'ampleur de la tâche, les travaux se font par étapes, et les mises en service sont échelonnées de 1849 à 1852.

Dès 1853, suivant la volonté de l'empereur Napoléon III qui souhaite regrouper les nombreuses compagnies de chemin de fer existantes, la Compagnie de Paris à Strasbourg fusionne avec d'autres d'importance un peu moindre, comme la Compagnie du chemin de fer de Montereau à Troyes ou en 1854 la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle, pour former la Compagnie des chemins de fer de l'Est.

La guerre franco-prussienne, achevée en 1871 sur une lourde défaite française, conduit à la cession de l'Alsace et de la Moselle. La partie correspondante de la ligne, ainsi qu'une partie du réseau de la Compagnie de l'Est, passe alors sous contrôle germanique dans le cadre d'une administration spécifique, la Kaiserliche Generaldirektion der Eisenbahnen in Elsass-Lothringen (Direction générale impériale des chemins de fer en Alsace-Lorraine, abrégé en Elsass-Lothringen, EL), qui impose ses standards techniques, dont la circulation à droite. Une gare frontière allemande est construite à Avricourt aux frais de la France. Elle est achevée en 1875.

Après la victoire française en 1918, la section Avricourt - Strasbourg de la ligne est gérée par le réseau ferroviaire d'Alsace-Lorraine (abrégé en Alsace-Lorraine, AL) ; la circulation à droite est maintenue.

  • Le 23/05/1971, création du TEE Kléber entre Paris et Strasbourg via Nancy.
  • Le 26/09/1971, création du TEE Stanislas entre Paris et Strasbourg via Nancy.
  • Le 25/09/1982, dernier jour de circulation du TEE Stanislas entre Paris et Strasbourg via Nancy.
  • Le 27/05/1989, dernier jour de circulation du TEE Kléber entre Paris et Strasbourg via Nancy.
  • En juin 2006, mise en place des premiers TGV Paris-Est - Strasbourg via la ligne classique.
  • Le 10/06/2007, mise en service de la 1re section de la LGV Est Européenne entre Vaires et Beaudrecourt utilisée par les TGV entre Paris-Est et Strasbourg.

Chronologie des mises en service

Description de la ligne

Tracé - Parcours

La ligne débute en gare de Paris-Est. Elle rejoint la Marne à Chelles - Gournay puis traverse ensuite Vaires - Torcy où s'embranche sur la gauche, la nouvelle ligne à grande vitesse vers Strasbourg. Elle ne quittera plus la vallée de la Marne (jusqu'à Vitry-le-François) en traversant un paysage typique de large vallée encadrée de collines plantées de vignes. À Épernay, elle laisse sur la gauche la ligne à voie unique Épernay - Reims et aborde une zone plus plate pour desservir Châlons-en-Champagne où aboutit la liaison transversale Amiens - Châlons. Continuant en ligne droite à travers une plaine très pauvre, elle traverse Vitry-le-François. Peu après, à Blesmes - Haussignémont, elle laisse sur la droite une ligne transversale vers Chaumont et remonte vers Bar-le-Duc. À partir de cette gare, le paysage change sensiblement pour devenir accidenté à la traversée des côtes de Meuse.

Elle quitte alors le bassin de la Seine pour entrer dans celui du Rhin et arrive à Lérouville, importante gare de bifurcation vers Metz et Sarrebruck. La ligne dessert ensuite Commercy puis Toul, origine de la transversale Toul - Culmont-Chalindrey - Dijon. Un trajet très pittoresque le long de la Moselle mène à Frouard où se détache sur la gauche la ligne Frouard - Novéant vers Metz et Thionville, puis arrive à Nancy, importante métropole régionale.

Après Nancy, la ligne traverse une région industrielle en longeant la vallée de la Meurthe pour arriver à Blainville, origine d'un embranchement vers Lure. Elle traverse ensuite une région boisée pour arriver à Sarrebourg et laisse à gauche une transversale vers Metz. Elle entre maintenant en Alsace et, par un profil tourmenté au pied du massif vosgien, parvient à Saverne après une succession de tunnels au travers de collines plantées de sapins. Le relief s'atténue et, après avoir traversé la plaine d'Alsace, elle arrive à Strasbourg, capitale régionale et siège d'institutions européennes.

Infrastructure

La ligne Paris-Strasbourg est intégralement à double voie avec des sections à voies multiples :

  • Noisy - Lagny : 4 voies.
  • Nançois-Tronville - Lérouville : 3 voies.
  • Vendenheim - Strasbourg : 4 voies.

La plate-forme est dimensionnée pour 4 voies de Vitry-le-François à Lérouville et de Blainville à Sarrebourg.

Viaduc de Chalifert depuis l'ancienne plate-forme avec une rame inox de banlieue.
Entrée est du tunnel ferroviaire de Chalifert (nord), vue depuis le pont routier de la route de Lesches - D89.

Son profil est excellent sur la majeure partie de la ligne ou les déclivités ne dépassent pas 6 mm/m sauf sur le parcours Bar-le-Duc - Lérouville où elles atteignent 8 mm/m. Le rayon des courbes permet des vitesses de 150/160 km/h sauf lors de la traversée des contreforts Vosgiens vers la trouée de Saverne où la vitesse maximum s'abaisse à 120/130 km/h.

Elle comporte 12 tunnels dont la longueur cumulée est de 8 455 m soit 1,7 % du parcours.

Le tunnel de Chalifert (168 m), situé entre les gares de Lagny et d'Esbly, a été abandonné en raison de son mauvais état. En 1985, une déviation de 2 423 m a été construite au nord de l'ancien tracé, avec un nouveau tunnel légèrement plus long (181 m). L'ancienne plate-forme est conservée dans l'hypothèse d'une future mise à 4 voies du tronçon Lagny-Meaux, ce qui nécessitera la réfection complète de l'ancien tunnel qui n'était pas réalisable sans arrêter complètement les circulations pour une longue durée.

Le tunnel d'Arzviller (2 690 m) présente la particularité de croiser le tunnel du canal de la Marne au Rhin.

Le tunnel d'Hofmuhl (248 m) est constitué de deux galeries à voie unique.

La ligne comporte de nombreux ponts sur rivière mais pas de viaducs de grandes dimensions. Le viaduc sur la Zorn, à proximité d'Arzviller, a une longueur de 91 m.

Un saut-de-mouton de changement de sens de circulation est situé au km 426,629, sur le territoire des communes de Xouaxange et d'Imling, peu avant Sarrebourg. Il permet de passer de la circulation à gauche à la circulation à droite comme c'est la règle pour l'ensemble du réseau de l'ex-Alsace-Lorraine.

Électrification

Dans la foulée des opérations d'électrification de la transversale Nord-Est, la ligne Paris - Strasbourg bénéficie du même sort dans les années 1960, avec l'équipement en 25 kV - 50 Hz monophasé.

Dates de mise sous tension :

  • Réding - Strasbourg : 17/12/1956
  • Revigny - Lérouville : 22/04/1959
  • Varangeville - Réding et raccordement de Réding : 11/02/1960
  • Toul - Frouard : 8/09/1960
  • Lérouville - Toul et Frouard - Varangeville : 15/12/1960
  • Chalons-en-Champagne - Revigny : 4/05/1961
  • Chézy - Chalons-en-Champagne : 27/09/1961
  • Raccordement d'Epernay : 18/05/1962
  • Paris-Est - Chézy : 22/05/1962
  • Raccordements de Lérouville et de Toul : 5/04/1965

L'alimentation électrique est assurée par 11 sous-stations 25 kV-50 Hz :

  • Noisy-le-Sec (PK 7,5)
  • Villenoy (PK 42,2)
  • Chézy (PK 91,0)
  • Mardeuil (PK 137,5)
  • Cheppes (PK 189,9)
  • Salmonpré (PK 239,1)
  • Lérouville (PK 290,4)
  • Choloy (Ligne Chalindrey - Toul)
  • Grise-Côte (PK 358,0)
  • Imling (PK 429,8)
  • Mommenheim (PK 477,8)

Vitesses limites

Vitesses limites de la ligne en 2011 pour les TGV en sens impair (certaines catégories de trains, comme les automotrices de banlieue ou les trains de marchandises, possèdent généralement des limites plus faibles)[3] :

De À Limite
Paris-Est (Km 0) Km 0,9 30
Km 0,9 Bondy (Km 10,3) 120
Bondy (Km 10,3) Gagny (Km 14,1) 130
Gagny (Km 14,1) Le Chénay - Gagny (Km 16,1) 160
Le Chénay - Gagny (Km 16,1) Bif. LGV Est (Km 22,7) 220
Bif. LGV Est (Km 22,7) Km 41 160
Km 41 Km 60,3 150
Km 60,3 Km 85,5 160
Km 85,5 Troissy (Km 121,5) 150
Troissy (Km 121,5) Km 139 160
Km 139 Km 143,6 150
Km 143,6 Châlons-en-Champagne (Km 172,2) 160
Châlons-en-Champagne (Km 172,2) Mairy-sur-Marne (Km 182,9) 150
Mairy-sur-Marne (Km 182,9) Revigny (Km 238) 160
Revigny (Km 238) Km 266,5 150
Km 266,5 Ernecourt - Loxéville (Km 275,6) 160
Ernecourt - Loxéville (Km 275,6) Bif. ligne Lérouville - Pont-Maugis (Km 286,4) 150
Bif. ligne Lérouville - Pont-Maugis (Km 286,4) Km 291,5 140
Km 291,5 Sorcy (Km 302,2) 160
Sorcy (Km 302,2) Frouard (Km 344,3) 140
Frouard (Km 344,3) Jarville-la-Malgrange (Km 355,5) 120
Jarville-la-Malgrange (Km 355,5) Lunéville (Km 385,2) 150
Lunéville (Km 385,2) Héming (Km 423,3) 160
Héming (Km 423,3) Reding (Km 435,2) 140
Reding (Km 435,2) Arzviller (Km 442,8) 130
Arzviller (Km 442,8) Stambach (Km 453,5) 120
Stambach (Km 453,5) Zornhoff - Monswiller (Km 459,8) 130
Zornhoff - Monswiller (Km 459,8) Steinbourg (Km 462,5) 140
Steinbourg (Km 462,5) Km 498,9 160
Km 498,9 Km 499,9 130
Km 499,9 Km 501,3 90
Km 501,3 Strasbourg-Ville (Km 502) 30

Superstructure

De Paris à Château-Thierry

La jonction avec la grande ceinture complémentaire au voisinage de la gare du Chénay-Gagny

De Château-Thierry à Nancy

De Nancy à Lunéville

De Lunéville à Strasbourg

Environnement

Afin d'atténuer le bruit des trains, en particulier celui des rames TGV Est, une première phase des travaux d'installation d'écrans anti-bruits commence mi-2011 à Chelles et Vaires-sur-Marne, en Seine-et-Marne[4].

Exploitation

Trafic

Entre Toul et Frouard (au nord-ouest de Nancy), la ligne est en tronc commun avec le trafic nord-sud de l'axe Luxembourg - Thionville - Dijon, composé en grande partie de fret en transit et de TER Lorraine au départ de Nancy, mais aussi de Corail (et d'un TGV) de Metz vers Lyon et le sud de la France.

Entre Strasbourg et Réding (3 km à l'est de Sarrebourg), la ligne est en tronc commun avec le trafic de l'axe Strasbourg-Metz ; elle voit également passer les TGV issus de la LGV Est européenne.

Galerie Photos

Notes et références

  1. a et b Fascicule Gares et lignes du nord édité par le COPEF (Cercle Ouest Parisien d'Études Ferroviaires) en 1985.
  2. Evolution d'un projet de desserte ferroviaire entre Paris et Strasbourg, André Schontz, 1998
  3. Renseignements techniques (RT) SNCF/RFF
  4. Conseil régional d'Île-de-France - Chelles et Vaires-sur-Marne: moins de bruits liés aux trains, article du 21 décembre 2010

Bibliographie

  • Livre : "La légende des Trans Europ Express" (TEE), de Maurice Mertens et de Jean-Pierre Malaspina, aux Editions LR-Presse.
  • Livre : "Géographie des chemins-de-fer français" Tome 1 par H. LARTILLEUX, librairie Chaix 1955.
  • Livre : "Le rail en France - Les 80 premières lignes - 1828 - 1851" par François et Maguy PALAU - Imprimerie Gauthier-Villars juin 1995.

Articles connexes

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ligne Paris de Wikipédia en français (auteurs)

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