L'anneau des Nibelungen (opéra)

L'anneau des Nibelungen (opéra)

Der Ring des Nibelungen

L'Anneau du Nibelung

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Der Ring des Nibelungen L'Anneau du Nibelung
festival scénique
en un prologue et trois journées
Siegmund brandit l'épée Nothung face à Sieglinde dans la hutte de Hunding. Illustration par Josef Hoffmann.
Siegmund brandit l'épée Nothung face à Sieglinde dans la hutte de Hunding. Illustration par Josef Hoffmann.

Genre Suite d'opéras dramatiques et héroïques
Nb. Œuvres composantes 4
Musique Richard Wagner
Livret Richard Wagner
Langue
originale
allemand
Durée
approximative
de 13h30 à 16h50
Dates de
composition
1849-1876
Création 13, 14, 16 et 17 août 1876
Palais des festivals de Bayreuth Allemagne Allemagne
Création
française
- L'Or du Rhin : 1909, Opéra de Paris
- La Walkyrie : 1893, Opéra de Paris
- Siegfried : 1900, Rouen, Théâtre des Arts
- Le Crépuscule des dieux : 1902, Paris, Théâtre du Château d'eau
Opéras


Der Ring des Nibelungen Prononciation du titre dans sa version originale (en français, L'Anneau du Nibelung) est un cycle de quatre opéras de Richard Wagner, inspiré de la mythologie germanique et nordique, et particulièrement du Nibelungenlied, un poème épique germanique du Moyen Âge.


Fruit de près de trente ans de gestation au cours desquels l'œuvre s'est transformée progressivement en une gigantesque allégorie philosophique sur la société, la politique, l'économie, la psychologie et le pouvoir; le Ring est qualifié par son auteur de « festival scénique en un prologue et trois journées » mais il est parfois appelé en France la Tétralogie, ce titre tend à être plus communément remplacé par l'appellation Ring; il s'agit en effet plutôt d'un prologue suivi d'une trilogie, que d'une tétralogie.

Passionné par le théâtre grec antique, Richard Wagner emprunte la structure en quatre parties des spectacles antiques. Il en tire aussi ce qu'il appelle le Gesamtkunstwerk, l'« art total » où tout est lié : théâtre, musique, poésie et peinture. Il ira jusqu'à construire un théâtre consacré à son œuvre, le Palais des festivals de Bayreuth.

Le poème compte plus de 8 000 lignes et met en scène plus de trente personnages. La musique est construite autour de plus de 80 leitmotives - ou « thèmes conducteurs » - musicaux différents, sans compter les dérivés; sa durée est d'environs 14 heures[1][2] pour une interprétation fidèle aux volontés du compositeur. Cette complexité associé au génie musical de Wagner en font une œuvre maitresse que toute maison d'opéra prétentieuse se doit de présenter. Ainsi l'on ne compte plus les représentations et les visions artistiquement variantes qui sont proposées aussi bien musicalement que scéniquement.

Sommaire

Structure

Wagner, qui pour le côté théâtral était passionné par le théâtre grec antique, a voulu construire l'Anneau sur le même schéma de quatre parties. Ainsi le Ring est divisé en un prélude et trois pièces répartis sur trois journées:

  • Prologue : l'Or du Rhin en quatre scènes séparées par des interludes orchestraux.
  • 1re journée : La Walkyrie en trois actes :
    • Acte 1 en 3 scènes
    • Acte 2 en 5 scènes
    • Acte 3 en 3 scènes
  • 2e journée : Siegfried en trois actes:
    • Acte 1 en 3 scènes
    • Acte 2 en 3 scènes
    • Acte 3 en 3 scènes
  • 3e journée : Le Crépuscule des dieux en un prologue et trois actes:
    • Prologue en 2 scènes et 2 interludes musicaux
    • Acte 1 en 3 scènes
    • Acte 2 en 5 scènes
    • Acte 3 en 3 scènes et un interlude orchestral (la célèbre Marche Funèbre)

L'œuvre est aussi structurée musicalement par les thèmes conducteurs ou leitmotive, qui atteignent ici un très haut degré de sophistication : ils évoluent et se transforment au cours de l'œuvre mais, lors de la représentation, ont un impact très important même pour des oreilles non averties.

Il est remarquable que chacune de ces parties a une vie propre. On peut les écouter indépendamment les uns des autres. L'Or du Rhin et la Walkyrie furent d'ailleurs créés dès 1869 au Nationaltheater de Munich, sept ans avant l'intégrale, contre la volonté de Wagner.

Genèse[3]

Dates clés

  • 20 octobre 1848 : Projet d'un opéra et première ébauche : Siegfrieds Tod (La mort de Siegfried).
  • Mai 1850 : Préface à Siegfrieds Tod
  • Mai à Juin 1851 : ébauche de Der junge Siegfried (Le jeune Siegfried)
  • 1851 : plan de l'œuvre arrêté : « dès cette époque (1849-1851) je portais dans ma tête le plan de mon drame des Nibelungen », écrit Wagner (Lettres sur la musique).
  • 11 novembre 1851 : Ébauche en prose du livret de Das Rheingold (L'or du Rhin).
  • 20 novembre 1851 : Ébauche en prose du livret de Die Walküre (La Walkyrie).
  • 1852 : première idée d'un festival pour interpréter le Ring inspiré du théâtre grec antique et de la construction d'un théâtre en bois spécialement dédié à l'œuvre.
  • 1 juillet 1852 : Livret préliminaire de Die Walküre (La Walkyrie)
  • 3 novembre 1852 : Livret final de Das Rheingold (L'or du Rhin).
  • Fin 1852 : Refonte des projets Siegfrieds Tod (La mort de Siegfried) et Der junge Siegfried (Le jeune Siegfried). Les livrets des quatre opéras apparaissent très proche de leurs versions finales.
  • 18 et 19 décembre 1852 : Wagner lit, au cour d'une réception privé, l'intégral du livret.
  • Février 1853 : Le texte (livret) est publié à compte d'auteur (50 exemplaires). Il se nomme "Der ring des Nibelungen".
  • 16 février 1853 : Lecture publique du livret à l'Hôtel Baur.
  • Septembre 1853 : Commencement de la composition de Das Rheingold (L'or du Rhin).
  • Septembre 1854 : Fin de la composition de Das Rheingold et ébauche de la composition de Die Walküre (La Walkyrie).
  • Mars 1856 : Fin de la composition de Die Walküre.
  • Septembre 1856 : Ébauche du premier acte de Siegfried.
  • Mai 1857 : Composition partiels et esquisses du deuxième acte de Siegfried.
  • 9 aout 1857 : Wagner marque une longue pause dans la composition effective de l'œuvre pour se concentrer sur Tristan und Isolde puis Die Meistersinger von Nürnberg.
  • 1864 : Louis II de Bavière accepte de soutenir le projet.
  • Février 1869 : Wagner reprend la composition de l'acte II de Siegfried.
  • Mars 1869 : Début de composition de l'acte III de Siegfried.
  • 22 septembre 1869 : Création contre la volonté de Wagner de Das Rheingold (L'or du Rhin) à l'opéra de Berlin sous l'injonction de Louis II de Bavière. Wagner détesta la direction musical tout comme la mise en scène.
  • 26 juin 1870 : Création contre la volonté de Wagner de Die Walküre (La Walkyrie) à l'opéra de Berlin sous l'injonction de Louis II de Bavière. Wagner détesta la direction musical tout comme la mise en scène.
  • 22 mai 1872 : Début de construction du palais des festivals de Bayreuth, à Bayreuth, nouvelle salle à l'esprit et à l'acoustique dévoué à l'œuvre.
  • 21 novembre1874 : La composition de l'œuvre est achevé alors que les répétitions pour Bayreuth ont déjà commencés.
  • Aout 1875 : Le théâtre de Bayreuth est terminé; l'auteur peut tester l'acoustique.
  • 1876 : L'intégrale du Ring est créée à Bayreuth les 13, 14, 16 et 17 aout; sous la baguette de Hans Richter et la direction scénique de Wagner qu'il auto-critiquera violemment.

Étapes de la création

La composition du Ring est le fruit d'un longue gestations puisque 28 années séparent ses prémices de la première représentation intégral de l'œuvre. Une pause dans son élaboration durant douze ans a lieu de 1857 à 1869; non que Wagner se désintéresse du Ring, mais la richesse et la complexité du propos l'amènent à une impasse dans la composition musicale; il se lance alors dans Tristan et Isolde et Les Maîtres chanteurs de Nuremberg, affine sa technique et revient au Ring avec une expérience plus riche. Il suffit de comparer la musique du prologue qui accompagne simplement le texte par des leitmotives aisément repérables et celle de la dernière journée, extrêmement riche et complexe, qui paraît dépasser le texte pour mieux l'illustrer et enrichir son propos.

Comme à son habitude, Wagner écrit le texte avant de composer la musique. Le texte est rédigé en commençant par la dernière journée, tandis que la musique suit l'ordre chronologique de l'œuvre finale.

1848 - 1853 Premières ébauches et construction du livret

Le 4 octobre 1848 Wagner rédige un plan pour un projet s'inspirant de la légende des Nibelungen; il fut publiè sous le titre Le mythe des Nibelungen comme esquisse d'un drame[4]. Il s'en suit une ébauches d'un opéra Siegfrieds Tod (La mort de Siegfried) le 20 octobre 1848. L'action commence alors à l'arrivée de Siegfried à la cour des Gibichungen, cependant il se rend vite compte que la lourdeur des récits s'éloigne de ses théories[5] qui seront par la suite exposés dans son essai théorique Opéra et Drame. Il conçoit une seconde version le 12 novembre dans laquelle sont ajoutés la scène des normes ainsi que celle des adieux entre Siegfried et Brünnhilde qui formeront plus tard le prologue du Crépuscule des Dieux. Le 28 novembre, une nouvelle ébauche en vers est achevé, ce qu'il appelle "Grand opéra héroïque en trois actes".

Toutefois il s'agit encore d'un projet parmi d'autres; Wagner s'intéresse simultanément à un drame historique sur Frédéric Barberousse, sur Jesus de Nazareth, fin 1849 à Wieland le forgeron qui sera d'ailleurs source d'inspiration pour Siegfried, ainsi qu'à un œuvre sur Achille[6].

Le 12 Aout 1850, Wagner s'essaye à la composition musicale des scènes "des Nornes" et "des adieux de Siegfried à Brünnhilde". Les premiers motifs musicaux apparaissent, notamment une première version du célèbre thème des Walkyries. Cependant il cesse rapidement ce travail prétextant son inquiétude de pouvoir trouver une chanteuse digne du rôle de Brünnhilde, mais il est plus vraisemblable que ce soit l'étendu alors confuse et bancale de l'œuvre qui perturbe son inspiration. Il remodèle le plan de son œuvre en augmentant l'œuvre d'un nouvel opéra initiant le second, entre mai et juin 1851 il ébauche donc Der junge Siegfried (Le jeune Siegfried) alors prévu comme une comédie héroïque; il estime qu'elle présente moins de difficultés que sa tragédie héroïque [7].

En novembre 1851, Wagner entreprend finalement de présenter le mythe dans son intégralité[8]. S'en suive les premières ébauches de Das Rheingold (L'or du Rhin) et de Die Walküre (La Walkyrie); ces deux premiers volets seront concentrés sur la tragédie de Wotan, ils reprennent des éléments d'autres projets de Wagner comme la promotion de l'adultère du sermon du mariage de l'ébauche de Jésus de Nazareth.

En décembre 1852 Der junge Siegfried et Siegfrieds Tod sont profondément réformés, ils ne prendront cependant leurs titres définitifs qu'en 1856. Le poème de la tétralogie est alors proche de sa forme définitive, les éléments se rapportant au récit sont gommés et intégrés à l'action, seul certains passages comme la scène des Nornes ou du défi du Voyageur en conservent quelques traces. Le livret subira tout de même des changements légers mais se révélant parfois capitaux et ce jusqu'à la première représentation. Le titre est fixé à Der ring des Nibelungen; Wagner en fait une présentation privé les 18 et 19 décembre 1852, s'en suit une lecture publique et une publication tiré à 50 exemplaires à compte d'auteur en Février 1853.

L'idée d'un festival dédié à l'interprétation de l'œuvre se développe, si dès 1850 les fondations de ce concept apparaissent[9], le projet prend prend soudain plus d'importance puisqu'il s'agit pour Wagner de révolutionner le théâtre allemand qu'il considère comme grotesque. L'idée est chez Wagner liée à ses convictions révolutionnaire, il estime par ailleurs qu'elle ne pourra voir le jour qu'après la révolution[10].

1853 - 1857 Construction musicale

Richard Wagner en 1853.

Wagner commence la composition musical en Septembre 1853, non pas qu'aucunes réflexions et recherches musicales ne furent menés précédemment, mais c'est à cette période que l'écriture est concrètement initié. Contrairement aux livrets, Wagner commence par le début et achève Das Rheingold (L'or du Rhin) dès septembre 1854 puis Die Walküre (La Walkyrie) en mars 1856.

On voit donc que contrairement aux difficultés de sa tentative initiale avec La mort de Siegfried, la composition est ici relativement rapide et sans difficultés majeurs. La plupart des motifs musicaux principaux sont créés et leur technique d'enchevêtrement mise au point bien qu'elle n'atteindra son apogée que lors de la composition du Crépuscule des dieux.

En septembre 1856, Wagner entame le premier acte de Siegfried ou il rencontre quelques difficultés, c'est d'ailleurs en cause de l'installation bruyante d'un chaudronnier en face de sa demeure qu'il trouva le motif musical de la fureur de Siegfried contre le forgeron[11], élément pour le moins autobiographique. Il initie par la suite le deuxième acte de Siegfried, mais il note sur ses partition le 18 juin 1857 "Tristan déjà décidé"; la composition de l'acte n'est alors pas achevé.

1857 - 1869 Mise de coté du projet

La composition effective est interrompu le 9 aout 1857, cette décision peut s'expliquer par plusieurs facteurs. Outre la lassitude d'un projet d'une telle envergure qu'il travaille depuis près de 10 ans, s'ajoute des problèmes financiers et artistiques. Artistiquement par sa prévoyance en son incapacité à réussir le duo d'amour de Siegfried et Brünnhilde, il lui faudra pour celà attendre l'apaisement de son pessimisme; et de sa panique face au défi que représente le Crépuscule des dieux.

Wagner décide donc de s'occuper d'un autre projet le tenant à cœur Tristan und Isolde qui sera représenté en 1865 et par la suite Die Meistersinger von Nürnberg créé en 1868; ce furent deux succès retentissants permettant à Wagner d'accéder définitivement au statut de compositeur phare tel qu'il l'eut par ailleur prédit[12]. Statut lui permettant de réunir plus aisément les circonstances nécessaire à sa "révolution" du théâtre allemand. Il se lie notamment d'amitié en 1864 avec le jeune roi Louis II de Bavière fervent admirateur du compositeur. Ce dernier, en plus de lui régler ses dettes s'engage à soutenir le Ring et entreprend des démarches pour la construction du théâtre dédié au cycle à Munich.

Il est cependant faux de croire qu'aucunes avancées n'eut lieu durant ces 12 années, si concrètement les partition ne bougèrent pas, cette période fut l'occasion de réflexion et d'ébauches diverses. L'année 1864 marque un retour progressif à ce travail; il déclare au roi par lettre le 26 septembre :

"J'ai décidé de tenir à l'écart tout autre travail, si avantageux qu'il puisse être pour moi, parce que plus facilement réalisable, afin de m'attaquer en revanche uniquement et immédiatement à la composition de mon grand ouvrage des Nibelungen."

1869 - 1874 Reprise et fin de la composition musicale

Ce n'est qu'après la création des Maîtres Chanteurs de Nuremberg en juin 1868 que Wagner peut se consacrer exclusivement sur son "grand ouvrage". Il remanie l'orchestration du premier acte de Siegfried en l'allégeant dès 1868. Le 23 février les actes I et II sont terminés, le troisième acte est initié le 1er Mars et achevé dans l'année. Le 2 octobre il s'essaye pour la deuxième fois à la composition de la scène des Nornes[13] avec succès. En Janvier 1870, les premiers essais sur le prélude du Crépuscule des dieux sont écrits.

Louis II alors principal protecteur de Wagner, est pris d'impatience en 1864 lorsqu'il ordonna la création de L'or du Rhin et de La Walkyrie malgré l'opposition de Wagner qui n'a pas pu s'opposer au caprice de son mécène d'autant plus que ce dernier était devenu propriétaire des partition; par la suite, Wagner dissimula les avancés et partitions des deux journées suivantes de peur d'un renouvellement d'une telle décision. Les deux première journées sont donc créées à l'Opera de Munich.
L'or du Rhin le 22 septembre 1869 mise en scène par Reinhard Hallwachs. Wagner se montra mécontent et sarcastique. Il détesta notamment la direction musical de Franz Wüllner qui fut imposé par Louis II en remplacement de Hans Richter soutenu par l'auteur.
La Walkyrie le 26 juin 1870 mise en scène par Pixis, dirigé par Reinhard Hallwachs qui provoqua également la colère de Wagner.

Dans le même temps, Wagner prospect un lieu adapté à la création de la tétralogie. Sur conseil de Hans Richter, il visite en 1871 l'Opéra des Margraves à Bayreuth mais propose de construire un palais des festivals ("Festspielhaus") sur une colline de cette même ville. La municipalité enthousiaste de l'attrait que susciterait cette réalisation donne rapidement son accord. Les mécénat de Louis II et de Marie von Schleinitz permirent à Wagner de poser lui-même de poser la première pierre le 22 mai 1872 de ce qui deviendra le Palais des festivals de Bayreuth. Toutefois les matériaux choisi sont modestes suivant le projet de Gottfried Semper pour raisons financières; Wagner fantasme sur la possibilité de reconstruire le bâtiment en matériaux nobles après le succès, ce qui ne se réalisera jamais.

La composition de la dernière journée va occuper Wagner jusqu'au 21 novembre 1874, date à laquelle il note sur la partition "Terminé à Wahnfried. Je n'ajoute aucun commentaire."

1874 Création de la tétralogie et volontés de réformes

Les répétitions musicales commencèrent dès 1874 et permettent comme à Wagner de procéder comme à son habitude et à divers ajustement sur sa composition et de son orchestration.. La création du festival était prévu pour 1875, mais les problèmes financiers l'empêcherons. Wagner doit organiser des tournées de concert à Vienne et Budapest afin de récolter des fonds. Louis II sauve le projet par une avance bancaire mais condamne par la même la possibilité originel d'un festival gratuit ouvert à tous.

Les travaux du Festpielhaus sont achevé en août 1875, les répétitions en son sein commencent immédiatement; Wagner fait jouer le prélude de L'Or du Rhin et se montre tout à fait satisfait de l'acoustique de la salle. La conception scénique débute par la suite, Wagner s'y montre intraitable.

Les 13, 14, 16 et 17 août 1876, le premier cycle est enfin représenté dans une salle rassemblant des personnalités du monde culturel, financier et politique; notamment Guillaume Ier, Franz Liszt, Anton Bruckner, Piotr Ilitch Tchaïkovski, Nikolaï Rubinstein, Eduard Hanslick ... Le cycle fut représenté à trois reprise durant cette édition 1976. Pourtant, Wagner se montra désespéré par le résultat final au point de tomber en profonde dépression, notamment en cause d'un résultat scénique sans comparaison avec son imaginaire, la volonté de réalisme sans concession porta finalement préjudice à l'œuvre inexécutable ainsi. Il éprouva par la suite des volontés de réformes du Ring qu'il ne put mener à bien. La mise en scène de 1896 par sa veuve Cosima Wagner y répond probablement, du moins en partie. (Voir Rubrique "Les principales représentations et mises en scéne")

Inspiration

Pour ses personnages, Wagner s'inspire librement des légendes de la mythologie nordique dont les poèmes de l’Edda et la Saga des Völsungar.

Certaines situations s'inspirent d'œuvres de Leconte de Lisle, de La Motte-Fouqué, de Charles Perrault (La Belle au bois dormant et Le Chat Botté), de Hebbel, de Lenström, des contes des frères Grimm ainsi que d'autres inspirations culturelles ou religieuses (son projet non abouti Jésus de Nazareth, la Rédemption, Saint François d'Assise parlant aux oiseaux, etc.).

Les intrigues et les événements sont largement imaginés ou réinventés par l'auteur.

Argument succinct et protagnosites

Intrigue

Pour le détail de chaque journée, on se réfèrera à chaque journée composant le Ring.

L'Or du Rhin

Article détaillé : L'Or du Rhin.

Le prologue raconte, en quatre scènes qui se jouent sans interruption, les origines du drame. L'or pur repose au fond du Rhin, gardé par trois ondines, les filles du Rhin. Le Nibelung Alberich, le vole en maudissant l'amour afin d'en forger un anneau qui donne une puissance sans limite et apporte la richesse à celui qui le possède. Cet anneau,ainsi que les richesses accumulées par Alberich, lui sont dérobés par Wotan, sur le conseil de Loge. La raison étant de payer le salaire de Fasolt et Fafner, géants bâtisseurs du Walhalla qui doit devenir la demeure des dieux. Fou de colère et de douleur, Alberich maudit l'anneau, qui causera désormais la perte de quiconque le possédera. Wotan garderait bien l'anneau pour lui mais Erda lui conseille de fuir la malédiction qui y est attachée, car le Crépuscule des dieux est pour bientôt. La malédiction fait son effet: au moment du partage du butin, Fafner tue son frère Fasolt afin de posséder l'anneau. Effrayé mais encore persuadé qu'il pourra agir sur les évènements à venir, Wotan invite les dieux à entrer au Walhalla tandis que les filles du Rhin pleurent la perte de l'or pur et lumineux.

La Walkyrie

Article détaillé : La Walkyrie.

La première journée narre les amours tragiques de Siegmund et Sieglinde, les jumeaux incestueux et adultères que Wotan a eu d'une mortelle, ainsi que les tentatives vouées à l'échec de Wotan afin de se protéger de la malédiction de l'anneau. Fricka persuade Wotan que Siegmund n'est pas le héros capable de sauver les dieux et le monde. Wotan décide d'abandonner son fils dans le combat qui doit l'opposer à Hunding, époux légitime de Sieglinde. Il confie cette tâche à sa fille Brunnhilde. Mais, touchée par l'amour passionné des jumeaux et persuadée que profondément Wotan ne peut pas vouloir la mort de son fils, Brunnhilde désobéit et protège Siegmund. Wotan, contraint d'intervenir lui-même dans le combat, décide de punir sa fille. Brunnhilde est condamnée à être abandonnée sur un rocher entouré de flamme: seul un héros pourra franchir ce feu et l'éveiller.

Siegfried

Article détaillé : Siegfried (opéra).

La deuxième journée est centrée sur le personnage de Siegfried, fils de Siegmund et Sieglinde mais aussi sur la lutte entre Wotan, devenu le voyageur et Alberich au sujet de l'anneau. Le nain Mime, frère d'Alberich, a élevé Siegfried afin qu'il tue le géant Fafner transformé en dragon et lui conquiert ainsi l'anneau. Grâce à l'épée de son père reforgée, Notung, Siegfried tue Fafner et s'approprie le trésor et l'anneau sans en comprendre la signification. Après s'être débarrassé de Mime qui cherchait à l'empoisonner et instruit par l'oiseau de la forêt, Siegfried part à la recherche de la "vierge qui dort", qui n'est autre que Brunnhilde. En chemin, il se heurte violemment à "Wotan-voyageur" qui prétend lui barrer la route. D'un coup d'épée, Siegfried fait voler en éclat la lance du dieu, symbole de son pouvoir. Wotan quitte la scène. Siegfried éveille Brunnhilde et devient son époux.

Le Crépuscule des dieux

Article détaillé : Le Crépuscule des dieux.

La troisième et dernière journée dénoue les fils du drame, au travers des péripéties vécues par Siegfried et Brunnhilde au royaume de Gibich. Siegfried a perdu la mémoire suite aux manœuvres de Hagen, fils d'Alberich qui est résolu à reconquérir l'anneau. Il tombe amoureux de Gutrune, sœur du roi Gunther. Brunnhilde folle de douleur accuse publiquement Siegfried de trahison. Siegfried se défend et s'engage à être déchiré par la lance de Hagen s'il a menti. À l'occasion d'une partie de chasse, Hagen rend la mémoire à Siegfried. Ce dernier révèle qu'il a connu Brunnhilde. Il a donc été parjure et Hagen le tue. Mais Brunnhilde, qui entre-temps a pris conseil auprès des filles du Rhin, est désormais instruite de l'ensemble des évènements. Elle comprend à la fois son erreur, le sens véritable de l'anneau, ainsi que le désir profond de son père Wotan, qui aspire lui-même au crépuscule des dieux. Brunnhilde fait porter le corps de Siegfried sur un bûcher sur lequel elle-même se précipite, rejoignant son époux dans la mort et lavant ainsi l'anneau de toute malédiction. Le Rhin déborde afin de noyer l'incendie. Les filles du Rhin entraînent Hagen, qui tentait de s'emparer de l'anneau, dans les profondeurs. L'incendie a gagné le ciel. Tandis que les filles du Rhin jouent gaiement avec l'anneau reconquis, Walhalla brûle. Les dieux périssent. Un monde nouveau peut naître sur la terre.


Les personnages

Nom Commentaires Personnages
Les dieux En dehors de Wotan tout puissant, ils ont chacun leurs spécialités. Wotan, Fricka, Erda, Donner, Freia, Froh, Loge
Les Walkyries Chargées de guider les héros morts vers le Walhalla pour construire l'armée de Wotan Brunnhilde, Waltraute, Helmwigue, Guerhilde, Ortlinde, Siegrune, Rossweiss, Grimguerde, Schwertleite
Les Géants Ils ont construit le Walhalla. Fasolt, Fafner
Les Nibelungen Nains vivant dans les entrailles de la Terre, ils maîtrisent la matière et l'art de la travailler. Alberich, Mime
Les Wälsungen Enfants du "loup", ils sont les descendants d'une mortelle et de Wotan (alors appelé Waelse). Ils ont l'instinct sauvage de liberté par lequel Wotan espère libérer le monde de ses propres contraintes. Leurs noms commencent tous par Sieg ("victoire"). Siegmund, Sieglinde, Siegfried (fils des deux premiers)
Les Filles du Rhin (nymphes, ondines ou sirènes) Chargées par leur père (le Rhin) de veiller sur l'or caché au fond du fleuve Wellgunde, Flosshilde, Woglinde
Les Gibichungen (humains) Gunther, Gutrune, Hagen (fils du Nibelung Alberich et d'une mortelle, mère de Gunther et Gutrune)
Autres humains Hunding, mari de Sieglinde
Personnages et leur présence (par ordre d'apparition)
Personnages Voix Description L'Or du Rhin La Walkyrie Siegfried Le Crépuscule des Dieux
Woglinde Soprano Nymphe ou ondine, une des filles du Rhin, gardienne de l'or, sœur de Wellgunde et Flosshilde. x x
Wellgunde Soprano Nymphe ou ondine, une des filles du Rhin, gardienne de l'or, sœur de Woglinde et Flosshilde. x x
Flosshilde Contralto Nymphe ou ondine, une des filles du Rhin, gardienne de l'or, sœur de Wellgunde et Woglinde. x x
Alberich Baryton Nain, frère de Mime et père de Hagen, il vole l'or aux filles du Rhin et proclamera la malédiction de l'anneau. x x rêve de Hagen
Fricka Mezzo-soprano Déesse, gardienne des liens du mariage, épouse de Wotan. x x
Wotan Baryton, Baryton-basse (Siegfried) Père des dieux, époux de Fricka, père des Walkyries, de Siegmund et Sieglinde, il est le pilier de l'œuvre. D'après certaines interprétations il est plongé dans les contradictions du monde industrialisé du XIXe siècle. x x le voyageur
Freia Soprano Déesse de la jeunesse, sœur de Froh et Donner. x
Fasolt Basse Un des géants qui construit le Walhalla x
Fafner Basse profonde Un des géants, frère de Fasolt qu'il tue pour s'emparer de l'or, il se réfugie dans une grotte dans laquelle, grâce au Tarnhelm, il prend la forme d'un dragon. Il sera tué par Siegfried. x dragon
Froh Ténor Frère de Freia et Donner. x
Donner Baryton Dieu du tonnerre, frère de Froh et Freia. x
Loge Ténor Dieu du feu, le plus malin, le plus malicieux, le plus fourbe des dieux, il gardera Brunnhilde sur son rocher et anéantira le Walhalla. x flamme flamme flamme
Mime Ténor Nain, frère d'Alberich, forgeron, il construit l'anneau ainsi que le Tarnhelm. Il sera tué par Siegfried. x x
Erda Contralto Déesse de la sagesse, maîtresse des Nornes et mère de Brunnhilde. x x
Siegmund Ténor l'élu du malheur, fils de Wotan (sous la forme d'un loup), frère jumeau de Sieglinde, père de Siegfried, sera trahi par son père puis tué par Hunding. x
Sieglinde Soprano Fille de Wotan (sous forme de loup), sœur de Siegmund, mère de Siegfried, elle sera sauvée par la Walkyrie. x
Hunding Basse Époux de Sieglinde, tuera Siegmund et sera détruit par Wotan. x
Brunnhilde Soprano Walkyrie, fille de Wotan et d'Erda, demi-sœur de Siegmund, de Sieglinde et des autres walkyries, est avec Wotan l'autre pilier de la tétralogie. Elle a la volonté et la pugnacité de son père, plus la sagesse de sa mère. x x x
Helmwige Soprano Walkyrie, fille de Wotan chargée avec ses sœurs de ramener les héros morts au Walhalla. x
Gerhilde Soprano Walkyrie, fille de Wotan, chargée avec ses sœurs de ramener les héros morts au Walhalla. x
Waltraute Mezzo-soprano Walkyrie, fille de Wotan, chargée avec ses sœurs de ramener les héros morts au Walhalla. Elle essaiera de réconcilier Brunnhilde avec son père et de la faire revenir au Walhalla en lui demandant de se séparer de l'anneau. x x
Ortlinde Soprano Walkyrie, fille de Wotan, chargée avec ses sœurs de ramener les héros morts au Walhalla. x
Siegrune Mezzo-soprano Walkyrie, fille de Wotan chargée avec ses sœurs de ramener les héros morts au Walhalla. x
Rossweisse Contralto Walkyrie, fille de Wotan, chargée avec ses sœurs de ramener les héros morts au Walhalla. x
Grimgerde Contralto Walkyrie, fille de Wotan, chargée avec ses sœurs de ramener les héros morts au Walhalla. x
Schwertleite Contralto Walkyrie, fille de Wotan, chargée avec ses sœurs de ramener les héros morts au Walhalla. x
Siegfried Ténor Fils de Siegmund et Sieglinde, reforge l'épée de son père détruite par Wotan, aimé de Brunnhilde qu'il réveillera sur son rocher, il sera tué par Hagen. Il est à l'origine de l'œuvre initiale. x x
L'Oiseau Soprano Guide Siegfried dans la forêt puis lui montre le chemin jusqu'au rocher de Brunnhilde. x
1re Norne Contralto Fille d'Erda, lit le passé du savoir éternel. x
2e Norne Mezzo-soprano Fille d'Erda, lit le présent du savoir éternel. x
3e Norne Soprano Fille d'Erda, lit le futur du savoir éternel. x
Gunther Baryton Frère de Gutrune, piège Brunnhilde en se faisant passer pour Siegfried grâce au Tarnhelm. x
Hagen Basse Fils d'Alberich, il conçoit le piège de Siegfried puis le tue. x
Gutrune Soprano Sœur de Gunther, séduit Siegfried. x

Le Palais des festivals de Bayreuth

Article détaillé : Palais des festivals de Bayreuth.

Aussi nommé le Festspielhaus, il fut construit dans l'unique objectif de remplir les caractéristiques techniques et évènementiels propres à la représentation du Ring.

Vue intérieure du théâtre, gravure d’après celle d’Édouard Schuré dans l’Histoire du drame lyrique (1875), parue dans la Revue wagnérienne, vol. V, le 8 juin 1885. Le dessin comporte quelques inexactitudes : dans la vraie salle, le plafond est décoré, et la galerie dite des princes, à l’arrière, est surmontée d’une deuxième galerie sous l’amphithéâtre, la galerie haute.

Le choix de la petite ville provinciale de Bayreuth est délibéré afin d'éviter que la fréquentation du festival de Bayreuth ne devienne un divertissement mondain; le fait que Bayreuth n'offre ni luxe, ni divertissement autre, devait favoriser un public averti et honnêtement présent pour l'amour de l'art. Toutefois, cette volonté, fut et est toujours dans sa réalisation un échec cuisant.

Contrairement à d'autres théâtres, la priorité fut donné à la scène sur la contenance; il reprend, en oposition du style du théâtre à l'italienne, une architecture d'amphithéâtre grec afin de créer une égalité des spectateurs face à l'œuvre. De plus, contrairement aux pratiques répandus, la lumière est éteinte durant le spectacle rendant impossible la lecture du livret tout comme au cinema.
Outre ces originalités, c'est la fosse d'orchestre qui représente l'innovation majeur. D'une part car elle s'enfonce sous la scène et est couverte par une large plaque de bois, dérobant l'orchestre au regard des spectateurs. En créant ainsi « l'orchestre invisible », Wagner a voulu éviter au public d'être distrait par les mouvements du chef et lui permettre de se concentrer sur le drame. Et d'autre part par l'acoustique unique au monde ainsi créé, le son se réverbérant plusieurs fois avant de parvenir au spectateur, il semble venir de partout et nulle part, cette disposition permet de plus un équilibre parfait entre les voix des chanteurs et celles de l'orchestres telle que composé dans le Ring. Autre particularité de la salle est son double cadre de scène, qui éloigne la scène des spectateurs et forme avec la fosse cachée une « abîme mystique » entre la salle et la scène.

On le voit donc, cette salle est conçu sur mesure pour l'esprit et la musique du Ring puis de Parsifal créant ainsi un extraordinaire aboutissement dans le concept de Gesamtkunstwerk.

Le spectacle, l'écoute

Tout le monde connait la Chevauchée des Walkyries ou la Marche Funèbre, souvent dénaturées par leur récupération hors de l'intrigue et de l'ensemble. Un cinéphile qui écoute directement le prélude du troisième acte de la Walkyrie risque d'avoir dans sa tête des images d'hélicoptères de la guerre du Vietnam à cause de l'utilisation de cette musique dans le film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. De même la Marche funèbre est souvent jouée seule en concert ou reprise dans des publicités ; quel néophyte du Ring peut s'imaginer que ce passage est un drame résultant d'intrigues et événements complexes, remarquablement formés de plusieurs thèmes conducteurs de l'œuvre originale ? Seule une écoute intégrale du Ring permet d'en comprendre toute la richesse.[non neutre]

L'œuvre est difficile à appréhender sans un minimum de culture musicale symphonique. Un néophyte pourrait par exemple commencer par se familiariser avec la Neuvième Symphonie de Ludwig van Beethoven, puis aborder Wagner par des opéras plus accessibles comme Le Vaisseau fantôme ou Tannhäuser. [évasif]

Le Ring est représenté, chaque année au mois d'août, dans le théâtre qui a été construit pour lui, le Festspielhaus de Bayreuth, en général durant trois cycles. Par ailleurs il est régulièrement monté dans son intégralité à travers le monde. Certaines journées, en particulier La Walkyrie, sont parfois montées seules, voire sous forme de concert.

On peut aussi regarder des représentations en vidéo ou en DVD. Il n'existait pas d'enregistrement vidéo d'une représentation intégrale du Ring avant les années 1970 et ce que les amateurs considèrent comme le déclin des voix wagnériennes. On peut conseiller le Ring du Centenaire mis en scène par Patrice Chéreau et dirigé par Pierre Boulez : c'est un Ring musical, théâtral, assez proche de l'esprit original malgré la modernisation de certaines scènes.[évasif]

Il est préférable de suivre le texte dans un livret pendant l'écoute. Le Ring ne se regarde ni ne s'écoute si on ne comprend pas les textes. On peut conseiller le Ring de Georg Solti enregistré en studio, avec un orchestre splendide et des chanteurs de haut niveau, ou encore celui de Hans Knappertbusch, chef d'orchestre spécialiste de Wagner. [évasif]

Citons encore l'interprétation originale de Reginald Goodall qui, sur une magnifique orchestration, a choisi des paroles en anglais. Ce choix d'interpréter le texte en anglais peut venir de la faiblesse des voix wagnériennes à cette époque (1973-1977).[évasif]

Analyse

Le temps

Cette œuvre est immense et gère le temps de manière étonnante et très contrastée. Parfois on est face à l'infini, d'autres fois l'action se déroule comme une journée normale.

Tout commence dès l'introduction. Elle est déjà construite de telle sorte que l'auditeur ne perçoive pas quand la musique commence, nous donnant une profondeur infinie vers les origines du monde. Toute la genèse semble être contenue dans cette introduction, venant du néant, on se retrouve au bord du Rhin.

Entre le Prologue et La Walkyrie, le temps est tout aussi indéfini : il se passe au minimum quinze à vingt années le temps que les Walkyries et les jumeaux soient conçus et grandissent. Entre La Walkyrie et Siegfried, c'est plus concret : Siegfried va naître et grandir. Entre Siegfried et le Crépuscule, il se passe au plus quelques jours. On remarque donc qu'entre chaque pièce du Ring, le temps se réduit et l'action s'accélère.

Durant chaque journée, les actes et les scènes se déroulent sur quelques heures, une journée tout au plus.

Il faut aussi parler du temps psychologique que le spectateur et surtout l'auditeur perçoivent. Comme il est écrit plus haut, l'auteur a su écrire une musique qui parfois sait nous faire changer de temps. Le temps parait très rallongé lors des monologues qui résument et expliquent les actions et évènements passés, comme si l'auteur voulait nous ramener à l'écoute et la compréhension, alors que les moments les plus touchants semblent se dérouler dans un temps très contracté, la musique nous emportant.

Les thèmes conducteurs aident ainsi à nous faire voyager dans le temps en nous ramenant parfois au passé ou bien en nous projetant par intuition dans le futur (par exemple le thème original de l'épée qui apparaît pendant la conclusion de l'Or du Rhin).

Les objets symboles

Le Ring est dominé par trois objets principaux à la symbolique bien établie :

  • l'anneau : forgé dans l'or du Rhin par le Nibelung Alberich qui a maudit l'amour, il représente le pouvoir et pour certains commentateurs l'économie capitaliste mais quand il retourne dans le Rhin à la fin de l'œuvre, il symbolise le retour à la case départ (« la boucle est bouclée »). Ceci justifie qu'il soit le titre de l'œuvre. Psychanalytiquement, tout lien durable à autrui associe amour et pouvoir, lumière et ombre, Yang et Yin. Donc, le renoncement d'Alberich à l'Amour le conduit au piège du Pouvoir, lorsque se sentant incapable d'être aimé pour lui-même il veut obliger autrui à l'aimer de force... Derrière ce renoncement, gît la Haine de soi...
  • la lance de Wotan : elle « représente le respect du traité et de l'ordre instauré par les lois humaines et divines », écrit Hans Mayer. Taillée par Wotan dans une branche du Frêne du Monde (Weltesche) qui depuis lors a dépéri, elle est le symbole de la domination, des entraves contractuelles et de la rigidité. Dans une vision psychanalytique, c'est le phallus du Père, le pouvoir que son Fils rebelle va contester.
  • l'épée Notung : elle est le contrepoint de la lance de Wotan. Construite elle aussi par Wotan, elle est brisée par le pouvoir de la lance mais une fois reforgée, ne peut plus être rebrisée par la lance et est employée pour trancher cette dernière. Elle est le symbole de la liberté, de l'action et du talent, et ne se prête ainsi qu'à celui qui a les qualités pour l'utiliser. Psychanalytiquement, c'est le phallus du Fils, l'instrument de sa libération face à l'autorité du Père. L'Epée est une arme plus évoluée que la Lance : la Modernité s'impose à la Tradition. En même temps, le nom de cette épée inspire le malheur (= Not) d'une conscience coupable de ce rejet (ou meurtre symbolique) du Père.

D'autres objets ont un rôle ou une signification particulière.

  • le Tarnhelm : forgé par le nain Mime pour son frère Alberich, il symbolise la faiblesse, la lâcheté, la dissimulation et l'hypocrisie, celui qui le porte peut avancer masqué si ce n'est caché ou sous une autre forme ou un autre visage. Chez C.G. Jung, ce masque s'appelle la Persona; il a repris le masque de l'acteur dans le théâtre romain : “per-suonare”, une espèce de porte-voix. Car, socialement, nous sommes tous des hypocrites: nous avançons masqués parce que certaines vérités sont trop blessantes pour être exprimées crûment.
  • le Frêne du Monde (Weltesche) dans lequel Wotan a taillé sa lance. C'est l'Axe du Monde, qui relie la Terre au Ciel : abattu, tout lien entre ces deux mondes est rompu. Le Fils perd sa dimension divine et devient totalement humain. Wagner parle ainsi de la montée inéluctable de l'athéisme au cours du 19e siècle. Le Crépuscule des dieux, c'est la perte d'une vision sacrée de la Vie et de l'Homme.
  • le feu, incarné par le dieu Loge, dans lequel Wotan trouve un allié mais qui finira par dévorer presque tous les acteurs de la tétralogie. Ce feu des passions incarné par Loge doit être maîtrisé, sinon nous sommes submergés par l'inflation d'un Moi qui se divinise lui-même, par le désir de Toute-Puissance. Ainsi, Wotan est d'abord victime de lui-même et de son ambition avant d'être celui de Loge, et c'est le destin de tout dictateur, qu'il se nomme Napoléon, Hitler, Staline ou Boris Godounov...

Interprétations & Adaptations

Les principales représentations et mises en scéne

La Tétralogie est autant l'œuvre d'un chef que d'un metteur en scène ou la performance de grands chanteurs, la cosmogonie wagnérienne se prêtant à des multiples interprétations. Musicalement, par la vision de grands interprètes. Scéniquement par des visions traditionalistes, épurés, politique et philosophique extrêmement diverses; conduisant parfois à contredire radicalement les intentions théâtrales de Wagner.

Notons que la liste totale des interprètes n'est pas toujours renseigné en cause de la grande volatilité de ceux-ci sur lors des productions de longue durée.

  • 1876, Festival de Bayreuth; Direction : Hans Richter, mise en scène : Richard Wagner, décors : Josef Hoffmann, costumes : Carl Doepler.
    Cette création adopta un style se voulant réaliste, décors surchargés, costumes complexes (que Wagner détesta) et nombreux effets spéciaux innovants pour l'époque. Contrairement aux coutumes, le jeu d'acteur se voulut très poussé mais Wagner le jugea finalement décevant. La vision global se voulait abstraite dans le sens ou l'action se déroulait dans une mythologie sans mise en avant visuel des portés politiques de l'œuvre. Le résultat final plongea Wagner dans une profonde dépression, non à cause de son orientation artistique mais en raison de l'aspect négligé et inaboutie.
  • 1892, Covent Garden programme sa première Tétralogie confiée à la baguette de Gustav Mahler.
  • 1896, Festival de Bayreuth; Direction : Hans Richter, mise en scène : Cosima Wagner, décors : Frères Brückner sur la base de ceux de Josef Hoffmann, costumes : Hans Thoma & Arpad Schmidhammer.
    Reprenant les bases laissés par son époux décédé, Cosima Wagner corrige les erreur du premier festival, elle se veut intraitable sur le réalisme et le jeu d'acteur. Décors, costumes et éclairages sont notamment retravaillés. Elle estima que Wagner aurait été satisfait du résultat.
  • 1898-1899; Richard Strauss dirige sa première Tétralogie à Berlin.
  • 1912-1914, Festival de Bayreuth; Mise en scène : Siegfried Wagner
    Sur la base de la mise en scène de Cosima Wagner, de nombreuses innovations techniques sont introduites, notamment des effets climatiques et de lumières.
  • 1924-1925, Bâle; Mise en scène : Adolphe Appia
    Tous les décors et costumes sont supprimés au profit d'un simple jeu de lumière et d'acteurs. Faces au réactions, ce Ring est interrompu après la deuxième journée. Toutefois, cette approche aura une grande influence, notamment sur Wieland Wagner qui la reprendra en partie en 1951.
  • 1933-1942, Festival de Bayreuth; Direction : diverses, présence notable de Furtwängler, mise en scène : Heinz Tietjen, décors : Emil Preetorius. Cette période; alors que le festival est sous la direction de Winifred Wagner; est sujette à controverses concernant les liens avec le régime nazi et notamment de l'influence de Hitler[14]. On peut dire que la mise en scène s'éloigne du naturalisme originaire pour se concentrer sur l'aspect théâtral de l'œuvre.
  • 1938-1942, New-York, Metropolitan Opera; Direction : Erich Leinsdorf, mise en scène : L. Sachse, D. Defrère.
    Siegfried et Brunnhilde avec deux interprètes de légende : Lauritz Melchior et Kirsten Flagstad, qui enflammèrent le Metropolitan.
  • 1940; Sur ordre de Staline, Eisenstein met en scène la Walkyrie au Bolchoï pour célébrer dignement le Pacte germano-soviétique.
  • 1950; Wilhelm Furtwängler dirige un Ring d'anthologie à la Scala de Milan. (Voir Discographie "En représentation")
  • 1951-1958, Festival de Bayreuth; Direction : Herbert von Karajan, 1951, Clemens Krauss, 1953, Joseph Keilberth, 1952, 1954-1955, Hans Knappertsbusch, 1951, 1956-1958. Mise en scène et décors : Wieland Wagner.
    Le renouveau du "neues Bayreuth", avec la mise en scène épurée du petit-fils du compositeur. Second âge d'or de la Colline sacrée, avec des chefs prestigieux et des chanteurs qui entrent dans la légende (Hans Hotter, Wolfgang Windgassen, Josef Greindl, Ludwig Weber, Astrid Varnay, Martha Mödl...).
  • 1973, Salzbourg; Direction et mise en scène : Herbert von Karajan, décors : G. Schneider-Simssen et G. Wakhevitch.
  • 1976-1981, Festival de Bayreuth; Direction : Pierre Boulez, mise en scène : Patrice Chéreau, décors : Richard Peduzzi.
    Le Ring du centenaire qui fut aussi celui du scandale avec le Rhin transformé en barrage et des dieux embourgeoisés, une mise en scène révolutionnaire sans casques ailés ni peaux de bêtes, en rupture avec toute l'imagerie traditionnellement associée au Ring. Heinz Zednik triomphe en Loge, Gwyneth Jones émeut avec sa Brunnhilde profondément humaine. La direction d' acteurs de Patrice Chéreau marque un grand moment de théâtre. La prestation vocale est en revanche unanimement déploré l'année de l'enregistrement vidéo et audio (1979/1980).(Voir Vidéographie "En représentation")
  • 1988-2008, New York, Metropolitan Opera; Direction : James Levine, mise en scène : Otto Schenk.
    Production très traditionnelle dans le sens ou elle promeut une vision naturaliste et désengagé politiquement. Les indications originels de Wagner sont respectés sans orthodoxie; pas de cheval sur scène ni de fille du Rhin mimant la nages par exemple. Le metteur en scène s'est efforcé de conservé l'esprit voulu en usant d'effets spéciaux modernes. Cependant le jeu d'acteur semble souvent figé, du moins comparé à la production de Patrice Chéreau à Bayreuth, ce qui permet aux interprètes de se concentrer sur leurs émissions vocales. La distribution originelle conservé en Dvd est fortement marquée par la Sieglinde de Jessye Norman, la Brünnhilde de Hildegard Behrens, le Siegfried de Siegfried Jerusalem et le Wotan de James Morris; elle fut fréquemment modifié au fil des années jusqu'à être quasi-intégralement renouvelé (Resta le Wotan de James Morris).(Voir Vidéographie "En représentation")
  • 1988-1992, Festival de Bayreuth; Direction : Daniel Barenboïm, mise en scène : Harry Kupfer, décors : H. Schavernoch et R. Heinrich.
    L'irruption des laser à Bayreuth qui change de millénaire.
  • 2003-2006, Zürich, Paris Théâtre du Châtelet; Mise en scène : Bob Wilson
  • 2004-2007, Opéra de Cologne; Mise en scène : Robert Carsen.
  • 2006-2008, Opéra des Flandres; Mise en scène : Ivo van Hove.
    Adopte un parti pris résolument moderne où l'or est une super-puce électronique et l'épée brisée une bombe désamorcée.

Discographie & Vidéographie

Une interprétation varie musicalement en fonction des choix artistiques du chef d'orchestre (tempis rapides, lents ou variables), de la qualité de l'orchestre, des chanteurs et de la prise de son. Les différences de durées entres les interprétations sont uniquement ou quasi-exclusivement dut à ces facteurs. De par sa longueur et sa complexité, cette œuvre porte de façon typique à de très diverses visions interprétatives. Ainsi, interprétation de la même partition peut varier de près de 3 heures entre les extrêmes, soit plus de la durée de Don Giovanni.

En studio

L'enregistrement intégral en studio du Ring est toujours un événement périlleux artistiquement et financièrement. Cinq chefs d'orchestres s'y sont essayé avec plus ou moins de succès.[15]

Georg Solti, Orchestre philharmonique de Vienne 1958 - 1966 Durée : 14h35 (Decca). Pour ce premier enregistrement studio événementiel, Georg Solti a eu la chance de disposer d'un casting composé de toutes les stars de cet âge d'or des voix wagneriennes — le chant wagnérien est considéré par beaucoup comme déclinant depuis cette époque. A cela s'ajoute la direction d'un chef réputé et un orchestre mondialement reconnu ici dans une formation de grand orchestre contrairement à l'interprétation de Karajan (voir ci-dessous). Cette version est marquée par un engagement passionné, des voix superbes et une fidélité à un rythme rapide conformément aux indications de Wagner. On peut lui reprocher d'être parfois bruyante dans les moments de forte agitation orchestrale, toutefois cette impression peut être due à une prise de son expérimentale datant du début des années soixante; bien que d'une finesse sonore légèrement inférieure à des interprétations plus récentes, cet enregistrement, d'une qualité exceptionnelle pour son époque, reste dans sa version remastérisée conforme aux critères modernes. Cette version est la plus souvent citée en référence pour son équilibre et sa perfection vocale.

Herbert von Karajan, Orchestre philharmonique de Berlin 1966 - 1970 Durée : 14h56 (Deustche Grammophon). Ce Ring, dit "de chambre", fit sensation car enregistré avec un orchestre légèrement réduit et une direction vocale prenant le contrepied de la version de Solti en préférant une douceur théâtrale à de grandes envolées lyriques. Les tempos sont très variables, les moments d'accalmie alternent avec de violentes envolées rythmiques pour un résultat global légèrement plus lent que chez Georg Solti (voir ci-dessus); il en résulte une profondeur et une finesse musicale, dans une qualité sonore assez subtile. Cet enregistrement est considéré comme l'un des meilleurs.

Marek Janowski, Staatskapelle de Dresde 1980 - 1984 Durée : ? (RCA). Un bel orchestre de niveau mondial, une direction analytique soucieuse du détail et un très beau casting vocal. Cette interprétation est sans doute la moins connue, elle bénéficie pourtant d'une excellente critique et d'une personnalité propre.

James Levine, Metropolitan Opera Orchestra 1988 - 1991 Durée : ~15h20 (Deutsche Grammophon). Cette version est plus lente que ce qu'on a l'habitude d'entendre. Si l'interprétation de James Levine ne fait l'objet d'aucune surprise, on lui reproche souvent à tort ou à raison de manquer d'expression dramatique. Il réussit à passer la partition aux rayons X sans perte notable d'intensité. Malgré la présence de grandes voix wagnériennes de l'époque, leurs qualités sont considérées par beaucoup comme inégales, avec tout de même de grandes réussites. Cet enregistrement moderne atteint une qualité sonore pure et précise.

Bernard Haitink, Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise 1988 - 1991 Durée : 14h25 (EMI). Voici l'interprétation la plus rapide en studio, elle respecte sur ce point les volontés de Wagner. La modernité de l'enregistrement alliée à un orchestre équilibré et explosif en font une version appréciée pour son étincelante beauté ; l'équilibre orchestral y est particulièrement travaillé. Vocalement, un tel niveau global ne fut pas atteint depuis longtemps, quoique tous les chanteurs ne fassent pas l'unanimité. On reproche parfois un manque de personnalité et d'originalité à cette vision.

En représentation

Wilhelm Furtwängler, Orchestre de la Scala de Milan - 1950 Durée : 14h08

Clemens Krauss, Orchestre du Festival de Bayreuth - 1953 Durée : 14h12

Wilhelm Furtwängler, Orchestre de la RAI de Milan - 1953 Durée : ?

Joseph Keilberth, Orchestre du Festival de Bayreuth - 1955 (1er enregistrement en stéréo) (Testament)

Hans Knappertsbusch, Orchestre du Festival de Bayreuth - Enregistrements intégraux en 1956, 1957 & 1958[16] Durée : tempos lents

Karl Böhm, Orchestre du Festival de Bayreuth - 1966 (Philips) Durée : 13h33

Pierre Boulez, Orchestre du Festival de Bayreuth - 1976 - Mise en scène de Patrice Chéreau, décor de Richard Peduzzi (Philips, cd & dvd)

Reginald Goodall, English National Opera 1973 - 1977 Durée : 16h51 Un enregistrement en langue anglaise, ce choix peut s'expliquer par la faiblesse des voix wagneriennes de l'époque et par la volonté de se démarquer commercialement. Les avis sur la qualité de la traduction de Andrew Potter sont généralement positifs. Sa durée, près de 17 heures, provoque en revanche le débat. Ses admirateurs apprécient le niveau de détails et la poésie ainsi atteinte. Mais ses détracteurs pointent la perte de tension excessive qui en découle, argumentant que des versions légèrement moins lentes comme celle de Knappertsbusch parviennent bien mieux à instaurer une angoissante ambiance dramatique.

James Levine, Metropolitan Opera Orchestra - 1990 - Mise en scène d'Otto Schenk (Deutsche Grammophon, dvd) Durée : environ 15h, légèrement plus rapide que la version studio des mêmes interprètes

Daniel Barenboim, Orchestre du Festival de Bayreuth - 1990-1992 (Teldec, Warner Classics, CD) Durée : Version rapide

Filmographie

De nombreuses adaptations filmées du mythe de Siegfried ont été tournées, notamment celles de Fritz Lang et de Harald Reinl, versions différentes du texte de Wagner par la présence de Kriemhild et des Huns.[réf. souhaitée]

Parmi ces adaptations, Giacomo Gentilomo a réalisé Sigfrido, un curieux film de costumes, en 1958, qui correspond aux épisodes de Siegfried et du Crépuscule des dieux. Le film est très daté et parfois grotesque. Mais la musique originale se distingue par de nombreux emprunts à la musique de Wagner.[non neutre]

Autres adaptations

L'œuvre de Wagner a été adaptée en jeu vidéo, transposée dans un univers futuriste dans Ring[17] et Ring II[18]. Ces jeux ont disposé d'un "casting" de rêve avec le dessinateur de BD Philippe Druillet, au design des décors et des personnages, et Georg Solti pour diriger la partition. Au final, on retrouve parfois l'atmosphère wagnérienne, mais la qualité ludique n'est pas au rendez-vous.

On peut voir aussi cette œuvre traitée dans l'animé Saint Seiya dont la saison Asgard est basé sur l'histoire de l'anneau des Nibelungen et de la mythologie nordique en général. Dans la série, Hilda de polaris, prêtresse du royaume d'Asgard, possédée par l'anneau des Nibelungen que lui a traitreusement remis Poséidon, tente de détruire le monde. De nombreux personnages de la série empruntent leurs noms à ceux de la légende, comme Mime, Alberich, Hagen ou Siegfried.[réf. souhaitée]

Le mythe du Ring et plus particulièrement le personnage de Siegfried a été repris et adapté en bande dessinée par Alex Alice dans la trilogie Siegfried. Parallèlement aux albums, un film d'animation produit par Pendragon Imageforge.[19] est en cours de réalisation.

Le manga Harlock Saga reprend l'histoire en mettant en scène le capitaine Albator.


Influences

À cause de l'impact énorme qu'aura le Ring et qui inspirera nombre de grands artistes ultérieurement, pour le grand public actuel, l'inspiration semble s'être inversée. Par exemple quelqu'un regardant une lithographie de Franz Stassen pourra croire à une inspiration antérieure à Wagner alors qu'elles datent des années 1910-1920 et sont une illustration du Ring.[évasif]En retour, le Ring aura une grande influence sur les autres arts : peinture, cinéma, bande-dessinée, littérature romanesque ou épique. John Ronald Reuel Tolkien précisa toutefois qu'il ne s'était pas inspiré du Ring pour écrire sa saga Le Seigneur des Anneaux, mais de la mythologie nordique ayant inspiré Wagner. Pourtant, on présente souvent le Ring comme l'œuvre ayant inspiré Tolkien[20], pour promouvoir les œuvres dérivées du Ring, la série de Tolkien étant devenue encore plus célèbre.[évasif]

Voir aussi

  • A 73 ans, Anna Russell se livre à un hilarant commentaire du Ring, en s'accompagnant au piano. Ce Ring cycle analysis a été filmé à l'Université du Maryland en 1984.
  • Mario del Monaco a chanté Siegmund dans un concert filmé. Bien que très italianisant, son "Wälse" dure 18 secondes, soit une de plus que celui de Lauritz Melchior.
  • Dans What's opera, Doc? - un autre Bugs Bunny - Chuck Jones fait une hilarante parodie des opéras de Wagner. Il y détourne notamment le thème de la walkyrie. Cet épisode est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs Bugs Bunny jamais réalisés.

Bibliographie

  • Pour les mélomanes et autres passionnés de l'œuvre :
    • Albert Lavignac , Le voyage artistique à Bayreuth, Paris, Delagrave, 1896. La "bible" des premiers wagnériens. L'ouvrage comprend une analyse musicologique du Ring, notamment les différents leitmotiv, un résumé du poème et un tableau présentant les apparitions des différents personnages. Indispensable.
    • Boulez, Chéreau, Peduzzi, Schmidt , Histoire d'un Ring, Bayreuth 1976-1980, Pluriel, Laffont, 1980. Témoignages des auteurs du Ring du centenaire, qui commença par un scandale et se conclut par 75 minutes de "standing ovation".
    • Bruno Lussato (collaboration Marina Niggli), Voyage au cœur du Ring, Encyclopédie, Fayard, 2005. (ISBN 2213626995)
    • Bruno Lussato (collaboration Marina Niggli), Voyage au cœur du Ring, Poème commenté,Fayard, 2005. (ISBN 2213611254)
    • George Bernard Shaw , Le parfait Wagnérien, commentaire sur l'anneau du Nibelung, 1898, rééd. Bouquins, Laffont, 1994. Analyse marxiste du Ring. Un classique.
  • Dans la série l'Avant-Scène Opéra :
    • L'Or du Rhin, L'Avant-Scène Opéra. (ISBN 2843852064)
    • La Walkyrie, L'Avant-Scène Opéra. (ISBN 2843852072)
    • Siegfried, L'Avant-Scène Opéra. (ISBN 274271992X)
    • Le Crépuscule des dieux, L'Avant-Scène Opéra. (ISBN 2742723374)
  • ou chez GF-Flammarion :
    • L'Or du Rhin, GF-Flammarion. (ISBN 2080708171)
    • La Walkyrie, GF-Flammarion. (ISBN 2080708163)
    • Siegfried, GF-Flammarion. (ISBN 2080708244)
    • Le Crépuscule des dieux, GF-Flammarion. (ISBN 2080708236)
  • Ouvrages sur tous les opéras de R. Wagner
    • Michel Pazdro et Jean Cabourg, Guide des opéras de Wagner, Fayard, 1988 nouvelle édition 1994. (ISBN 2213020760)

Liens externes

Notes et références

  1. Sous-entendu de musique sans aucune interruption (entractes, nuits etc...)
  2. Wagner se plaignait des tempos lents usés par certains directeurs musicaux, la création de l'œuvre à Bayreuth adopta des tempos rapides.
  3. Bruno Lussato, "Voyage au coeur du Ring" (2005) chapitre : La genèse du Ring & chronologie pages 54 & 55
  4. Les drames musicaux de Richard Wagner, Carl Dahlhaus, page 90
  5. Ma vie, Richard Wagner
  6. Les Annales, journal de Richard Wagner
  7. Lettre à Ferdinand Ziegesar, 10 mai 1851
  8. Lettre du 12 novembre 1851 à Theodore Uhlig
  9. Lettre à Ernst Benedikt Kietz, le 14 septembre 1850. Il s'agissait alors de représenter quelques fois Siegfrieds Tod avant de brûler le théâtre en bois construit pour l'occasion et les partitions.
  10. Lettre à Theodore Uhlig, 12 novembre 1851.
  11. Ma Vie, Richard Wagner
  12. Ma Vie, Richard Wagner, explication à Eduart Devrient.
  13. Son premier essai date de 1850 dans le cadre de son projet initial Siegfrieds Tod (La mort de Siegfried).
  14. Voir par exemple [1]
  15. La synthèse des avis sur chaque enregistrement est effectuée selon ceux qui ont été recensés par Bruno Lussato dans son livre "Voyage au cœur du Ring" ainsi que grâce à ce qu'on peut fréquemment lire dans les commentaires de connaisseurs sur des forums ou sites marchands comme Amazon.com
  16. http://trovar.com/kna.html
  17. Ring : l'Anneau des Nibelungen : test de Ring : l'Anneau des Nibelungen sur PC - Emu Nova
  18. test ring 2 PC : jouer aux jeux PC et consoles
  19. Pendragon Imageforge: studio d'animation
  20. Siegfried, t.1, éditions Alice, Livres sur Fnac.com
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