Histoire de Belgique de 1914 à 1945

Histoire de Belgique de 1914 à 1945

Histoire de la Belgique de 1914 à 1945

Sommaire

La Première Guerre mondiale

En 1914, en application du plan Schlieffen, l'Allemagne, en guerre contre la France envahit la Belgique pour contourner les armées françaises par le nord. La violation de la neutralité belge déclenche l'entrée en guerre du Royaume-Uni. Cette violation du droit est ouvertement et publiquement reconnue le 4 août devant le Reichstag par le Chancelier allemand Theobald von Bethmann-Hollweg.

L'armée belge ralentit l'Allemagne

En fait l'état-major allemand croit que la traversée de la Belgique sera rapide (condition primordiale de succès). Fait sans précédent, l'Allemagne met en ligne 1 million d'hommes. Devant Liège 40 000 hommes seulement. Mais dans les premières heures ces 40 000 hommes loin d'avancer sont parfois obligés de reculer à cause de la résistance belge à l'appel du Roi. Six brigades convergent vers Liège sur un front qui va de Gemmenich à Malmedy (34e, 27e, 14e, 11e, 38e et 43e), soit un peu moins de 40 000 hommes. Certes, Liège en tant que telle tombe le 7 août. Mais la résistance des forts autour de la ville est si acharnée que le 5 août, la 34e brigade a perdu 30 officiers et 1 500 hommes. Cinq des six brigades allemandes sont obligées de battre en retraite. Or la vitesse commande la réussite du Plan Schlieffen. L' Oberste Heereleitung envoie alors 60 000 hommes en renfort et une nombreuse artillerie (plus de 10% de l'armée d'invasion opèrent alors sur Liège). Les forts de Liège ne seront réduits complètement que le 18. Les Allemands ont perdu presque 15 jours et 5 000 morts, soit des pertes énormes en si peu de temps. Cette résistance inespérée vaudra à Liège d'être la seule ville étrangère à recevoir la Légion d'honneur.

Carte de la ceinture fortifiée de Liège. En bleu, le dispositif de 1914, en rouge celui de 1940
Destruction de Louvain photographiée en 1915: 248 civils fusillés, 2 000 bâtiments détruits

Les atrocités d'août

L'armée belge emmenée par le roi Albert Ier inflige donc un grave échec à l'armée impériale allemande au tout début de la campagne. Considérant que cette résistance de l'armée belge est en quelque sorte illégitime, car, objectivement, elle sert la France, et aussi en fonction de multiples facteurs complexes, les troupes allemandes se forgent rapidement une fausse croyance sincère (Horne et Kramer): des francs-tireurs assailleraient systématiquement leurs troupes. Ils répriment cette violation (totalement imaginaire), des lois de la guerre par des massacres massifs dans les parties du pays où l'invasion a lieu : la plaine centrale des provinces du Limbourg, du Brabant et du Hainaut, les provinces de Namur et du Luxembourg voies d'accès à la France[1]. C'est pourquoi les massacres ont lieu principalement dans des villes ou villages de Wallonie (celle-ci n'est pas visée en tant que telle mais se trouve dans l'axe principal de l'invasion). Sont ainsi visées des localités comme Visé, Soumagne, Heure-le-Romain, Liège, Namur Andenne, Tamines, Dinant, Hastière, Mons, Charleroi, Arlon, Jemappes, Ethe, Tintigny, Frasnes-lez-Couvin (dernière localité belge touchée)… Et en Flandre, Louvain, Saint-Trond, Aarschot… En France, les départements des Ardennes, de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle. Ce sont les atrocités allemandes d'août 14.

Leurs conséquences internationales: l'Allemagne déconsidérée

Le fait de la violation du droit, ces massacres de civils vont donner à la Belgique une auréole de martyr et soulever l'indignation de l'opinion internationale. La campagne de recrutement de soldats aux USA en 1917, se fait sous le slogan Remember Belgium. Sur le plan moral, l'Allemagne s'est discréditée. L'Allemagne est alors déconsidérée dans l'opinion internationale. Les puissances de la Triple Entente peuvent se justifier de mener la guerre "du droit". En 1940, on connaîtra l'exode massif de populations civiles terrifiées. Les soldats wallons de 1940 face au retour du même envahisseur, se battront durement, notamment à la Bataille de la Lys, face à un ennemi jugé barbare. Les Flamands ont une autre mémoire de 1914-1918, liant plus les événements au fait que derrière l'Yser, les officiers ne parlent que le français: si même cela n'a pas de conséquences militaires directes (car les sous-officiers flamands transmettent les ordres à leurs soldats dans une langue qu'ils comprennent), le sentiment d'une injustice morale grave va marquer la conscience flamande, donner au nationalisme flamand son ancrage historique. Les massacres allemands se sont produits sur une part moins imposante du territoire flamand, ce qui fait oublier le tort subi du chef des Allemands que pourtant ceux-ci admettent.

Une conséquence militaire : la victoire de la Marne

En septembre, bénéficiant sans aucun doute du retard pris par l'armée allemande, du fait de la résistance de l'armée belge, le généralissime Joffre remporte l'éclatante victoire de la Marne, qui oblige les Allemands, arrivés aux portes de Paris (voir ci-dessous), à reculer de plus de 200 km. Les belligérants vont se figer alors dans une guerre de position au lendemain de la Marne qui durera quatre ans (en gros, les positions de la carte ci-dessous, sur le front occidental).

Stabilisation du front en 1914, sur des positions, qui, notamment derrière l'Yser (tout en haut de la carte) ne se modifieront guère avant l'automne 1918.

L'Yser

L'armée belge va faire retraite sur l'Yser et le pays est occupé pendant toute la guerre sauf derrière la ligne de front de l'Yser. Le gouvernement est contraint de se réfugier à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre. Cependant la force publique du Congo, l'armée coloniale, remporte aux prix de lourds sacrifices d'éclatantes victoires sous commandement belge contre les colonies allemandes au Cameroun et en Afrique Orientale avec l'aide des colonies françaises, britanniques et portugaises. Après la guerre, la Belgique obtient - de la Société des Nations - la tutelle d'anciennes colonies allemandes, le Ruanda et le Burundi.

L'Entre-deux-guerres

Regain de popularité du nationalisme flamand

Le nationalisme flamand gagne une grande popularité, notamment avec l'élection triomphale de Auguste Borms en 1928 à Anvers. Ce nationalisme flamand n'est pas nécessairement contrebalancé (en Flandre) par une mémoire nationale belge. Les premières difficultés économiques se font sentir. Des grèves violentes éclatent notamment en 1932. C'est cette année qu'est tracée la première frontière linguistique entre Flandre et Wallonie.

La divergence des mémoires

La mémoire de la guerre en Flandre, c'est son inhumanité soulignée par le commandement en français. En Wallonie, malgré des courants pacifistes, le nationalisme belge l'emporte. Voir le tableau: Iconographie = images des personnalités dans les ouvrages parus en 1930. Citation = noms cités au séminaire de L. Van Ypersele UCL, 2001-2002. [2]

Noms Fonction Localisation Iconographie et citation
Albert Ier Roi - 5/13
Mercier Cardinal Wallonie 4/10
Leman Militaire Wallonie 3/6
Élisabeth Reine - 3/6
de Dixmude Militaire Wallonie 2/6
Solvay Civil Wallonie 1/4
Max Civil Wallonie 1/4
Francqui Civil Wallonie 1/4
Petit Civil(e) Wallonie 4/3
Trésignies Militaire Wallonie 4/3
Michel Militaire Wallonie 1/3
Pirenne Civil Wallonie 1/3
De Witte Militaire Bruxelles 2/3
Thieffry Militaire Bruxelles 2/3
Nelis Militaire Flandre 1/2
Baucq Civil Bruxelles 3/1
Beraheim Militaire Bruxelles 2/1
Bertrand Militaire Wallonie 2/1
Coppens Civil Bruxelles 1/1
De Ceuninck Militaire Flandre 2/1
Collard Église Wallonie 0/1
Édith Cavell Civil Angleterre 1/0
Collard Civil Wallonie 2/1
Colson Civil Wallonie -
Grandpré Civil Wallonie -
Lefevvre Civil Wallonie -

L. Van Ypersele conclut La mémoire dite nationale semble in fine surtout francophone [3]

La politique de neutralité

Des Wallons - Georges Truffaut, François Bovesse, l'Abbé Mahieu… - s’opposent à la politique militaire et extérieure du Royaume : rupture avec l’alliance française alors que Hitler vient d’accéder au pouvoir, politique dite des mains “libres” en 1936 qui préconise une stricte neutralité dans l'espoir d'échapper à la guerre. Cette politique, défendue par le Bruxellois francophone Paul-Henri Spaak est menée sous la pression de la Flandre. [4]

L'armée belge divisée en régiments wallons et flamands

Les lois de 1938 votées par la majorité flamande au Parlement contre pratiquement tous les députés wallons, instaurent des régiments wallons et flamands. La conséquence de cette loi, c'est que l'on va pouvoir nettement distinguer les deux types d'unités . Bien que les Congrès de "Concentration wallonne" de l'Abbé Mahieu regroupent des gens très radicaux, leurs discours expriment bien le malaise wallon avant 1940 comme Sœur Michèle Libon l'explique bien ici en le replaçant dans un large contexte.

La crise économique des années 30

Dans l'entre-deux-guerres, la Belgique comme le reste de l'Europe était atteinte par une crise économique majeure. De 1923 à 1929, l'indice de la production était passé de 100 à 140. Dans la deuxième moité de 1930, il descendit à 108 et, par rapport à un indice 100 en 1929, il tombait à 67 en 1934 (pour ensuite se redresser et baisser à nouveau en 1938). En 1934, 40% des inscrits à une caisse de chômage se retrouvèrent sans emploi. Mais les prix diminuèrent, mettant à l'aise ceux qui avaient gardé un travail. En revanche, les prix agricoles s'effondrèrent (il y avait encore 15% de la population active dans le pays en agriculture). Les mineurs avaient vu leur salaire nominal baisser de 35%. Ils se lancèrent dans une grève très dure au bout de laquelle le Palais du Peuple à Charleroi dût être défendu par les gendarmes. On misa d'abord sur une politique déflatoire puis sur une politique inverse: dévaluation de la monnaie, intervention de l'État, travaux publics. Henri De Man lança son fameux Plan du Travail qui ne fut que partiellement exécuté. Une grève générale en 1936 obtint des avantages comparables à ceux obtenus en France (liberté syndicale, congés payés, salaire minimum, augmentation des allocations familiales, et semaine de 40 heures dans certains secteurs). Les holdings bruxellois et wallons n'investissaient plus guère en Wallonie dans de nouveaux secteurs comme par exemple la construction métallique: à moyen terme, cette abstention allait devenir fatale. [5]. En revanche, la finance flamande se réorganisa. Devant l'échec de son action dans le cadre démocratique, De Man évolua petit à petit vers des conceptions autoritaires. Les communistes sortirent de leur marginalité. Les nationalistes flamands du VNV (Vlaams Nationaal Verbond), dont le parti englobait des éléments autoritaires ou fascisants ne fit que gagner aux élections jusqu'à la guerre. La faillite des banques du monde chrétien (Algemene Bankvereeniging), la Banque du Travail d'Anseele, les cumuls de mandats chez un grand nombre de parlementaires alimenta la propagande populiste ou poujadiste de Léon Degrelle qui obtint un important succès électoral à Bruxelles (18,50 % des voix), un peu moindre en Wallonie (15,16) et encore moins important en Flandre quoique malgré tout impressionnant (7,01%). Degrelle fit démissionner tous les députés rexistes bruxellois en 1937 pour provoquer une élection partielle où il affronta le Premier Ministre Paul Van Zeeland. Il fut condamné par le Cardinal Van Roey et c'est ce qui explique sa défaite contre le Premier Ministre également soutenu par tous les partis traditionnels. Le Parti Catholique créa deux ailes distinctes, le Katholieke Vlaamsche Volkspartij et le Parti Catholique Social. En 1938, se tinrent un Congrès socialiste wallon et un Congrès communiste wallon. Parallèlement à l'instabilité ministérielle, on observe ainsi aussi des évolutions vers l'autonomie de la Flandre et de la Wallonie avec l'installation de deux conseils culturels, l'un français, l'autre néerlandais avec voie consultative.

La Seconde Guerre mondiale

Article détaillé : Armée belge en 1940.

Après l'invasion de la Pologne, le 1er septembre 1939, l'armée belge déploie ses forces à ses frontières, face à l'Allemagne mais aussi façe à la France et les communications entre les États-Majors belges et Alliés sont à un niveau minimal.

La moitié des réserves d'or de la Banque Nationale ont été prudemment expédiée aux États-Unis. L'autre moitié - environ 210 tonnes - fut confiée à la Banque de France, laquelle parvint à l'exporter en Afrique du Nord avant la signature de l'armistice.

Les autorités allemandes entendaient bien mettre la main sur cet or et, après quantités de péripéties, réussirent finalement à le ramener en Allemagne entre 1941 et 1942.

En mai 1940, la Belgique est à nouveau envahie par l'Allemagne. L'armée belge compte 600 000 hommes soit deux fois plus qu'en 1914.

La campagne des 18 jours

Article détaillé : Bataille de France.

Au début de la campagne des 18 jours, se produisent deux faits contrastés et qui relèvent des surprises de la guerre. Tout d'abord, le Fort d'Ében-Émael, réputé imprenable est pris le 11 mai grâce à l'utilisation de charges creuses, des planeurs et des parachutistes. La nouvelle de la chute du fort porte un coup terrible au moral de l'armée qui, pourtant se reprend.

  • Surprenante résistance à Bodange.

A l'autre extrémité du pays un petite compagnie de 50 chasseurs ardennais retranchés dans Bodange, non touchés par l'ordre de repli, résistent pendant huit heures à la masse des blindés allemands qui accomplissent de ce côté la véritable attaque. De fait, la 1re Division de chasseurs ardennais stationnait le long de de toute la frontière entre la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg. Mais après avoir détruit les ponts et créé les obstacles de toutes les sortes à l'avance d'une armée blindée, elle avait l'ordre de se retirer, laissant la place à des unités françaises, en accord avec l'état-major français, Les 50 chasseurs de Bodange ne seront pas touchés par l'ordre de repli.

Les six premiers jours de la campagne: les panzers passent la Meuse
A la veille de la bataille de la Lys

Les panzers passent la Meuse, la Bataille de la Lys

L'héroïque et surprenante résistance de Bodange donne à penser. Il fallut, pour réduire cette poignée d'hommes pas moins de trois mille soldats allemands appuyés par un groupe d'artillerie et cela après huit heures de combat, alors que les 50 soldats ardennais ne disposaient ni d'armes antichars, ni de leur artillerie divisionnaire (motorisée) qui servait en fait d'appui à la 7e DI en place sur le Canal Albert. Ce fait démontre que l'armée allemande de 1940 n'était pas aussi invincible qu'on ne le croit[6].

Il n'empêche que l'attaque des Allemands vers la Meuse (fleuve) (en direction de Sedan et Dinant) leur permettra, en raison de la défense médiocre des divisions françaises en Ardenne et sur la Meuse à Sedan et Dinant de couper les forces alliées en deux en parvenant à Abbeville, sur l'Atlantique, le 21 mai.

Le plan de l'armée belge était de se retirer derrière une ligne de défense allant d'Anvers à Wavre. Le trou entre cette ville et Namur (et sa position fortifiée: troupes et forts), était à combler également par des éléments français et alliés. Mais comme les panzers ont passé la Meuse dès le 13 et le 14 mai, la Position fortifiée de Namur doit être abandonnée et même la ligne Anvers-Wavre. L'armée belge effectue son repli vers l'Escaut puis il est décidé qu'elle mènera une bataille d'arrêt sur la Lys (même si certains auteurs militaires belges estiment, comme le fit le Général Weygand le 21 mai qu'il aurait mieux valu se battre sur l'Yser, coupure plus facile à défendre).

Malgré ces reculs qui s'opèrent en fonction de la situation générale (mais aussi, de la prise d'Ében-Émael qui a contraint plusieurs divisions à abandonner la défense de Liège et du Canal Albert), l'armée belge mène un combat déterminé (qui n'apparaît qu' a posteriori comme désespéré) durant 18 jours. Son artillerie est supérieure à l'artillerie allemande. Elle se défend courageusement à la bataille de la Lys où périrent la moitié des militaires belges engagés, combat qui a pu être jugé vaillant par des Flamands admiratifs des régiments wallons: De Waalse regimenten die hier aan de Leie dapper vochten spreken dan ook vaak en terecht over La Lys Sanglante! (Tr.fr. Les régiments wallons qui se battirent ici, à la Lys, avec vaillance, parlent souvent et à juste titre de ‘’la Lys sanglante’’).

Dunkerque, défense, rembarquement jusqu'au 4 juin

La capitulation du 28 mai, la bataille de Dunkerque

La faiblesse au combat de certaines divisions d'infanterie flamandes, la reddition sans combat de certaines d'entre elles, la pression des bonnes troupes de l'armée allemande, expliquent que le front sur la Lys soit percé au milieu de la journée du 27 mai.

Dès ce moment, Léopold III envisage de capituler malgré l'opposition de son conseiller militaire, le général Raoul Van Overstraeten (voyez bataille de la Lys). Après la capture des forts par les soldats allemands (le dernier - le fort de Tancrémont-Pépinster résiste même jusqu'au 29 mai, par ignorance de l'acte de capitulation du 28), - suite à l'envoi d'un plénipotentiare dans les lignes allemandes où l'on demande de se rendre sans conditions et d'ouvrir l'accès à la mer, le roi Léopold III décide la capitulation, contre l'avis du gouvernement qui se réfugie à Londres. L'armée belge cesse le combat le 28 mai à 4h. du matin.

Elle est capturée en sa quasi totalité. Mais les Français et les Anglais vont défendre à proximité, un périmètre autour de Dunkerque jusqu'au 4 juin et gagner cette bataille de Dunkerque qui permettra le rembarquement des troupes anglaises et de nombreux Français. Pour le professeur Henri Bernard, une meilleure liaison avec les Alliés aurait permis à l'armée belge de tenir plus longtemps et de faire passer en Angleterre jusqu'à l'équivalent de 5 ou 6 Divisions. [7]

La campagne des dix-huit jours a coûté la vie à 12 033 belges, dont plus de la moitié étaient des civils. Pour les militaires belges, leur sort ne fut pas certain dès la capitulation. Les Allemands ne savaient pas encore ce qu'ils allaient faire d'eux. Ce fut la captivité qui fut choisie et à partir de la fin mai 225 000 furent transportés en Allemagne, en train ou en bateau. Les officiers furent internés dans les Oflags (Offizierslager), principalement à Prenzlau, Tibor et Lückenwalde. Les autres militaires furent envoyés dans les stalags (Soldatenlager).

Dans le cadre de la Flamenpolitik, Hitler libéra les miliciens, sous-officiers et officiers de réserve néerlandophones. De nombreux militaires francophones, dont pratiquement tous les Bruxellois, réussirent à passer le test linguistique et perçurent le Entlassungsschein leur permettant regagner leur foyer. Au total, quelques 70 000 militaires restèrent prisonniers jusqu'à la fin de la guerre, la plupart des Wallons avec 2 500 néerlandophones et 2 000 soldats originaires de Bruxelles.

Rupture de Léopold III avec le Gouvernement Pierlot

Cette décision du roi souleva la réprobation des gouvernements belge, français et anglais, ainsi que du Parlement exilé à Limoges (qui désavoua la capitulation aux deux tiers dès le 31 mai), et put être considérée comme une décision unilatérale faisant peu de cas de la cause alliée. Le roi considérait qu'il n'était lié qu'au devoir de défendre le territoire belge, à l'exemple de son père en 1914 dont, cependant, il s'inspira de manière trop rigide [7]. Le roi reste en Belgique comme prisonnier de guerre, refusant d'exercer des fonctions officielles même s'il rencontrera le chancelier Adolf Hitler. Fin 1941, il épousa aussi officiellement Lilian Baels, ce qui ne correspondait pas avec le statut de prisonnier dans lequel il affirmait se trouver.

Sous le joug nazi : pénurie, exploitation, terreur

Voir aussi l'article : Vie en Belgique durant la Seconde Guerre mondiale.

Placée sous une administration militaire dirigée par le général Alexander von Falkenhausen, la Belgique occupée est soumise comme partout en Europe occupée au pillage économique et alimentaire, ainsi qu'au règne de la pénurie et du système D. L'inflation sévit, le marché noir et les trafics en tous genres prospèrent.

Sur l'inspiration du patron de la toute-puissante Société Générale, Alexandre Galopin, le patronat belge accepte de travailler pour l'Allemagne, mais à condition qu'il ne s'agisse pas de produits à destination militaire ("doctrine Galopin").

A partir de 1942, l'occupant instaure un travail forcé pour les ouvriers et les jeunes de Belgique, qui s'effectue sur les chantiers du Mur de l'Atlantique puis surtout dans les usines de guerre en Allemagne nazie même. Le Service du Travail Obligatoire touchera plusieurs centaines de milliers de personnes, sans oublier les nombreux volontaires déjà partis auparavant travailler outre-Rhin (en général pour fuir le chômage et la pénurie).

Des exactions allemandes comparables à celles de 1914 ont marqué la conquête de la Belgique, ainsi lors du massacre de Vinkt le 27 mai 1940. Par la suite, en représailles aux attentats de la Résistance qui commencent en 1941, l'occupant procède à l'exécution de 240 otages de l'automne 1941 à juillet 1944. Entre mi-juillet et début septembre 1944, 65 autres sont assassinés sur ordre de la nouvelle administration civile SS. Les huit derniers mois de l'Occupation, en 1944, seront de loin les plus brutaux, avec un record d'arrestations et la multiplication des exactions par les Allemands et leurs collaborateurs. Le sinistre fort de Breendonk, près d'Anvers, à la fois lieu de torture, d'exécutions et d'internement de même qu'antichambre des camps de concentration nazis pour des milliers de personnes, est resté le symbole de la terreur et de la répression en Belgique.

La Shoah en Belgique

A partir de l'été 1942, la Solution Finale est mise en oeuvre en Belgique. Pour ne pas braquer l'opinion publique, les Allemands ne s'en prennent habilement qu'aux seuls Juifs étrangers, et exemptent les Juifs belges de la déportation (or plus de 90 % des 70 000 Juifs présents en Belgique en 1940 sont des immigrés).

Les ordres allemands sont relayés au sein de la communauté juive par le biais des notables de la très controversée Association des Juifs de Belgique, dont ils ont imposé la création. Les SS profitent aussi de la passivité des secrétaires généraux des ministères (en charge de l'administration, en l'absence des ministres partis à Londres), qui ne protesteront jamais contre les déportation sauf à l'automne 1943 lorsque les Allemands rafleront et formeront tardivement un convoi de Juifs belges. Ne disposant eux-mêmes que d'effectifs dérisoires, les Allemands ont besoin pour appliquer leur politique de l'aide des autorités belges. La ville d'Anvers accepte de distribuer les étoiles jaunes obligatoires et prête sa police aux rafles de l'été 1942. Inversement, le bourgmestre de Bruxelles, Jules Coest, refuse fermement de collaborer à la persécution. Les conséquences de ces choix opposés sont très visibles : à Anvers, 65 % des Juifs de la métropole seront déportés, contre 37 % de ceux de Bruxelles.

En 28 convois, 24 916 Juifs de tous âges ont été déportés à Auschwitz-Birkenau depuis le camp de de transit installé par les SS à Malines dans la caserne Dossin, antichambre de la mort. 15 766 victimes ont été gazées dès leur arrivée, dont les 5 000 enfants déportés, les vieillards, les invalides inaptes au travail forcé et une majorité de femmes. Les autres déportés, condamnés à la mort lente par l'enfer concentrationnaire, ont succombé au travail forcé, aux traitements inhumains, à la faim ou aux marches de la mort. A la fin du IIIe Reich en mai 1945, seuls 1 203 déportés juifs de Belgique sont encore en vie, soit à peine 5 % de ceux qui sont partis[8].

En à peine deux ans, les Juifs de Belgique ont ainsi été exterminés à 44 %. Par ailleurs, le 15 janvier 1944, les nazis déportent depuis Malines 351 Tziganes de Belgique et du Nord-Pas-de-Calais français: 15 seulement reviendront d'Auschwitz-Birkenau. C'est ainsi 70 % de la communauté rom qui a été anéantie d'un seul coup[9].

De nombreux belges se dévouèrent pour sauver des Juifs et notamment pour cacher des milliers d'enfants proscrits. A cette heure, la Belgique compte environ 1 500 Justes des Nations reconnus par Yad Vashem.

Résistance et collaboration

Affiche de recrutement de la SS Wallonie

Pendant cette période troublée, la perception est que la collaboration serait plus importante en Flandre. En fait, une attitude politique en Flandre - parfois séparatiste et pronazie, parfois pas - qui vise à poursuivre les buts du mouvement flamand sous l'Occupation, rend celle-ci plus visible et peut-être plus importante si l'on prend en compte les dossiers ouverts par la Justice pour faits de collaboration (62 % des condamnés pour collaboration seront flamands)[10].. En Wallonie, c'est la Résistance qui est le plus visible, notamment par le nombre plusieurs fois plus élevé des attentats (80 % des sabotages commis à travers l'ensemble du pays), la présence de 70 % de la presse clandestine, et un sous-bassement tant idéologique (communistes, socialistes, chrétiens, prêtres, patriotes belge de droite et de gauche, mouvements wallons), que sociologique (la plus grande industrialisation) plus favorables. [11] 79 titres de journaux de la Résistance sur 95 sont de langue française [12]. 26 016 (60,3 %), prisonniers politiques sur 43 113 sont wallons ou francophones [13].

Il convient de lire ces faits avec le sens de la nuance et en répudiant tout manichéisme: la Flandre n'a pas été que collaboratrice et la Wallonie n'a pas été que résistante. Sur l'ensemble des résistants arrêtés, 43 % l'ont été en en Wallonie, 35 % en Flandres, et 22 % à Bruxelles[14].

En tout, plus de 30 000 résistants ont subi l'arrestation, dont 15 000 perdront la vie[15]. Plus de 6 000 déportés politiques belges ont péri dans les camps de concentration nazis[16]. La collaboration a quant à elle concerné plusieurs dizaines de milliers d' "inciviques" belges.

Le courant rexiste a perdu de son influence (4 députés en 1939 contre 26 en 1936), et les déclarations de Léon Degrelle sur la germanité des Wallons en janvier 1941, à Liège, le discréditent. Le fait que Degrelle se soit engagé dans la collaboration militaire en est peut-être un signe. La 28e division SS Wallonie sera plus importante dans la collaboration militaire avec les Allemands.

Tandis que les collaborateurs sont de plus en plus isolés et haïs, la Résistance active est de plus en plus manifeste (presse clandestine, sabotages, voire même affrontements directs avec les troupes allemandes au moins dans les derniers jours), et sans jamais rassembler plus de 3 % de la population, elle jouit de la sympathie croissante de l'écrasante majorité des Belges.

Le Roi et le Gouvernement : la Question royale

Il y a la résistance passive de la population qui a parfois été comparée à celle du Roi. Mais dans la mesure où l'on doit considérer la monarchie constitutionnelle comme une haute magistrature d'influence, il convient de signaler que, via certains membres de son Cabinet qui le couvrent, particulièrement le Comte Capelle, le Roi est resté en contact avec les éléments belges qui administraient la Belgique occupée, parfois des collaborateurs comme le gouverneur du Limbourg, ainsi que les Allemands. Il a pu donner le sentiment à des collaborateurs intellectuels comme Robert Poulet qu'il l'encourageait.

Malgré les demandes du gouvernement en exil de Londres, Léopold III n'a protesté contre aucune des exactions allemandes en Belgique, pas plus contre la persécution et la déportation des Juifs que contre les exécutions d'otages ou l'envoi de centaines de milliers de travailleurs forcés au STO en Allemagne. S'il n'a pas personnellement collaboré, des historiens soulignent ses tendances politiques interventionnistes voire autoritaires d'avant-guerre, et rappellent que de nombreux Belges partisans d'un exécutif plus fort voire d'une "dictature royale" étaient prêts à le voir profiter de la défaite pour instaurer un régime peu démocratique : en décidant dès juillet 1940 d'interdire le Roi d'activités politiques, c'est sans doute Hitler lui-même qui l'a le mieux gardé de la tentation [17].

D'abord très populaire en 1940 pour être resté au milieu de son peuple, le Roi se retrouve progressivement en décalage croissante avec l'opinion publique en ne donnant aucun signe de solidarité avec la cause alliée ni avec le gouvernement en exil de Londres. Il considère sans varier la Belgique occupée comme revenue à la "neutralité" d'avant-guerre. En 1940, il donne des instructions aux ambassadeurs belges via l'ambassadeur en Suisse pour qu'ils adoptent une attitude correcte à l'égard des diplomates allemands qu'ils rencontraient lors de leurs inévitables contacts avec le corps diplomatique de pays dans le monde entier. Il exige aussi le retour à la neutralité du Congo belge - le principal atout militaire, économique et financier du gouvernement Pierlot dans sa lutte aux côtés des Alliés, par ailleurs fournisseur des Alliés en uranium indispensable à la construction de la bombe atomique[18]. Léopold III reconnaît qu'il a donné ses conseils diplomatiques dans son autobiographie posthume Pour l'Histoire publiée en 2001. Ils tendaient à faire penser que l'état de guerre avait cessé entre la Belgique et le Reich. [19].

Durant toute la guerre, cependant, une partie de la Résistance continua à se réclamer du Roi.

Volonté d'entente avec le Roi du Gouvernement

Le gouvernement d'Hubert Pierlot avait prononcé l'impossibilité de régner dès le 28 mai 1940. Après de nombreuses hésitations suite à la défaite française, plusieurs ministres rejoignent Londres. Tout d'abord Marcel-Henri Jaspar, ministre de la Santé, gagne l'Angleterre dès la fin juin 1940, sans l'accord du premier ministre et sera désavoué, ensuite, début juillet le Ministre des Colonies Albert de Vleeschauwer en mission officielle, sera rejoint en août par le ministre des finances Camille Gutt, puis en octobre 1940 par le Premier Ministre Hubert Pierlot, et Paul-Henri Spaak, ministre des affaires étrangères. Le gouvernement ne lève pas l'impossibilité de régner, mais tente à tout prix de se réconciler avec le Roi qu'il ne désavoue plus publiquement, et même honore à la radio de Londres. Si l'opinion a pu mal comprendre le remariage du Roi en 1941 avec Lilian Baels, probablement s'en éloigner dans la suite de la guerre, surtout en Wallonie, en revanche le gouvernement continuera à rechercher l'entente avec le Chef de l'État. C'est après que le conflit ressurgira.

Libération du pays et derniers combats (1944-1945)

A partir de 1943-1944, les sabotages et les attentats anti-allemands et anti-collaborationnistes se multiplient, tandis qu'en prélude à l'ouverture du second front, les bombardements alliés frappent durement les cibles stratégiques : ils seront responsables de la mort de près de 10 000 civils belges et en blesseront 40 000 autres.

L'essentiel de la Belgique est facilement libéré en moins de deux semaines au début de septembre 1944. Les Alliés sont à Bruxelles le 7, à Liège le 8. La rapidité de leur avance a rendu sans objet les projets de grève générale et d'insurrection nationale caressés par une partie de la Résistance notamment d'inspiration communiste. La supériorité des chars alliés dans le plat pays et l'action de groupes de résistants ont empêché les Allemands de recourir à la terre brûlée : le potentiel industriel du pays est largement intact, en particulier le port d'Anvers, miraculeusement sauvé, ce qui facilite le redémarrage économique rapide.

La politique rigoureuse d'assasinissement monétaire lancée à l'automne 1944 par le ministre des Finances revenu de Londres, Camille Gutt, réduit par ailleurs l'inflation, et grâce aux revenus du Congo belge, la Belgique est le seul pays européen à ne pas être endetté auprès des Etats-Unis. Le "pacte social" négocié dans la clandestinité par une partie des syndicalistes et du patronat inspire notamment pour partie la création en 1945 de la Sécurité sociale par le gouvernement d'union du socialiste Achille Van Acker[20].

Tandis que l'épuration spontanée ou légale s'abat sur des milliers de collaborateurs, le gouvernement Pierlot rentre à Bruxelles le 8 septembre et fait confier la régence le 21 au prince Charles de Belgique. Les partis politiques se reconstituent. Malgré la vive protestation du Parti communiste belge, qui quitte le gouvernement, le désarmement des anciens résistants est décidé en novembre 1944.

La libération n'arrête pas la guerre : la Belgique reste tout l'hiver sur la ligne de front. En octobre-novembre 1944, Hitler déchaîne les V1 et les V2 sur Anvers et Liège : environ 12 000 de ces premiers missiles de l'Histoire tombent sur des cibles civiles, tuant 6 500 personnes et en blessant 22 500 autres[21]. Fin décembre, la bataille des Ardennes entraîne de nouvelles destructions graves dans l'est du pays.

En mai 1945, la fin du IIIe Reich permet le rapatriement de près de 300 000 Belges déportés, prisonniers ou travailleurs volontaires et forcés en Allemagne. Avec la libération du roi Léopold III, elle rouvre aussi la question royale.

L'enlèvement du Roi. Son Testament politique

Le Roi a rompu, de fait, l’alliance avec la France et l'Angleterre. Son Gouvernement s’oppose à lui catégoriquement depuis Paris (discours d’Hubert Pierlot le 28 mai). Il va poursuivre la guerre à Londres alors que Léopold III demeure au pays et adopte une attitude qui relève de l'attentisme ou de l’accommodement mal perçue par la Résistance surtout active dans le pays wallon (voyez la carte des attentats réalisée par l'Université de Liège sur la base des statistiques de la gendarmerie). Le Roi est transféré en Allemagne après le 6 juin 1944.

Auparavant, il a rédigé un Testament politique qui va faire disparaître la volonté du Gouvernement de se réconciler avec lui. Le Gouvernement découvre ce texte peu après la Libération (septembre 1944) et le tient quelques temps secret par peur de troubles civils. Le Roi y traite les Alliés avec froideur, conteste les décisions internationales prises à Londres par le Gouvernement Pierlot, exige de ce dernier et d'autres ministres des excuses publiques, évalue mal les questions communautaires, ignore la Résistance même "léopoldiste", semble ne pas mesurer tout ce que la guerre a modifié. Winston Churchill à la lecture du document reprendra le fameux mot appliqué aux Bourbons après la Révolution française: Il n'a rien appris et tout oublié. [22].

Le Roi est libre mais ne peut rentrer en Belgique

Libéré par les Américains de sa résidence surveillée en Autriche en mai 1945, il ne peut rentrer au pays où des grèves menacent. Le Premier Ministre Van Acker lui dit qu'il n'assumera pas le maintien de l'ordre s'il y revient. Un Congrès national wallon se prononce en octobre 1945 pour un fédéralisme étendu à la suite du Discours de F.Dehousse sur le fédéralisme, à la fois leçon de droit public et discours engagé à travers lequel on peut lire l'esprit du fédéralisme belge et les raisons pour lesquelles la Wallonie choisit l'autonomie.

Voyez la suite à Histoire de Belgique de 1945 à 1993

Notes

  1. John Horne, Alan Kramer, Les atrocités allemandes, Tallandier, Paris, 2005, p.29
  2. Voir Thibaud Naniot, Figures belges lors du centenaire en 1930, in TOUDI,, n°68, avril-mai-juin 2005. Les livres de l'iconographie sont Un siècle de gloire, La Patrie belge, La Belgique centenaire, Grande fête militaire, rétrospective, Les grandes figures de la Belgique, Le livre d'or de la Belgique
  3. S.Jaumain, M.Amara, B.Majerus, A.Vrindts: Une guerre totale? La Belgique dans la Première guerre mondiale, AGR-AR, Études sur la 1re guerre mondiale, Bruxelles, 2005
  4. * Velaers et Van Goethem, Leopld III. De Koning. Het Land. De Oorlog, Lanoo, Tielt, 1994.Philippe Destatte, L'identité wallonne, Institut Jules Destrée, Charleroi, 1997, pp. 166-172. Sœur Michèle Libon, Georges Truffaut, Institut Jules Destrée, Charleroi, 2002. Els Witte et Jan Craeybeckx, La Belgique politique de 1830 à nos jours, op. cit., p.244
  5. Els Witte et Jan Craeybeckx, La Belgique politique de 1830 à nos jours, Labor, Bruxelles, 1987, p.218
  6. Eric Simon, Que valait véritablement la Wehrmacht en 1940?, in Bulletin d'information, du Centre liégeois d'Histoire et d'Archéologie militaire, Tome IX, fascicule 6, Liège, juin 2005; pp. 53-71
  7. a  et b * Henri Bernard, Panorama d'une défaite, Duculot, Gembloux, 1984.
  8. Articles "Déportation", "caserne Dossin" et "Question Juive", in Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, dir. Paul Aron et José Gotovitch, André Versaille éditeur, 2008.
  9. Ibidem, article "Tziganes".
  10. John Glissen, Étude statistique sur la répression de l'incivisme in Revue de droit pénal et de criminologie, vol. 2, février 1951 pp. 513-628. Frédéric Dumon, La répression de la collaboration avec l'ennemi (1944-1952), in La Revue Générale, janvier-février, pp. 57-65
  11. Paul Delforge, article Résistance dans l'Encyclopédie du Mouvement wallon, Tome III, Institut Destrée, Charleroi, 2001, pp.1401-1405). Voyez aussi la carte des attentats réalisée par l'Université de Liège sur la base des statistiques de la gendarmerie.
  12. José Gotovitch, Photographie de la presse clandestine de 1940 in Cahiers d'histoire de la Seconde guerre mondiale, octobre 1972, p. 176
  13. Étienne Verhoeyen, La Belgique occupée, De L'an 40 à la Libération, De Boeck, Bruxelles, 1994, p.341
  14. Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, op. cit., p. 369
  15. Ibidem, p. 392
  16. Ibidem, p. 81
  17. Article "Roi", in Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, dir. Paul Aron et José Gotovitch, André Versaille éditeur, 2008.
  18. Articles "Roi", "Question royale", "Diplomatie" et "Congo belge", in Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, op. cit.
  19. Jean Stengers, Léopold III et le Gouvernement, Duculot, Gembloux, 1980, Velaers et Van Goethem, op. cit.
  20. Articles "Après-Guerre" et "Pacte social", in Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, op. cit
  21. Article "Bombardements", in Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, op. cit.
  22. Jean Stengers, Léopold III et le gouvernement , Duculot, Gembloux, 1980

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