Kéa (île)

Kéa (île)
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Kéa
Κέα (el)
Paysage non loin de Vourkari (A.Irini)
Paysage non loin de Vourkari (A.Irini)
Géographie
Pays Drapeau de Grèce Grèce
Archipel Cyclades
Localisation Mer Égée (mer Méditerranée)
Coordonnées 37° 33′ 00″ N 24° 22′ 59″ E / 37.55, 24.38337° 33′ 00″ N 24° 22′ 59″ E / 37.55, 24.383
Superficie 131 km2
Point culminant Mont Profitis Ilias (560 m)
Administration
Drapeau de Grèce Grèce
Périphérie Égée-Méridionale
Nome Cyclades
Démographie
Population 2 417 hab. (2001)
Densité 18,45 hab./km2
Plus grande ville Ioulis
Autres informations
Fuseau horaire UTC+2
Site officiel (el) Le site officiel de l’île de Kéa

Géolocalisation sur la carte : Grèce

(Voir situation sur carte : Grèce)
Kéa
Kéa
Îles de Grèce
Les îles de Kéa (à gauche) et de Makronissos (à droite) photographiées depuis la Station spatiale internationale. Le cap Sounion est également visible sur ce cliché

Kéa (en grec moderne Η Κέα) est une île de la mer Égée appartenant à l’archipel des Cyclades, la plus proche de l'Attique, à 16 milles marins de Lavrio et 12 miles du cap Sounion. Elle était connue dans l’Antiquité sous le nom de Céos (Κέως).
Appelée aussi parfois Zéa (en grec Τζιά /Dziá), l'île fait 121 km² pour un littoral de 88 km et une population (2001) de 2417 habitants.

Sa capitale est le village de Ioulis ou Ioulída, construit à l'intérieur de l'île et en hauteur comme beaucoup de villages des Cyclades, par crainte des pirates. Autres localités remarquables: le port principal de Korissía (ou Livadi), le village de pêcheurs de Vourkari, très fréquenté par les voiliers de plaisance.

À la différence de la plupart des Cyclades, les toits y sont en tuiles.


Sommaire

Géographie

L'île, montagneuse, est découpée en deux vallées verdoyantes plantées d'oliviers, de vignes, de chênes, d'amandiers, d'arbres fruitiers et de cyprès. La plus haute montagne, Profitis Elias, culmine à 568 mètres.

Administration

L'île forme un dème, auquel est rattaché l'île inhabitée de Makronissos; son siège se trouve à Ioulida. Il est divisé en deux districts municipaux, ceux de Ioulida et de Korissia.

Mythologie

Aristée, fils d’Apollon et de Cyrène aurait, selon la légende, séjourné à Céos (alors appelée Ydroussa) peu après la mort de son fils et y aurait mis fin à une épidémie de peste en offrant des sacrifices à Zeus. Plus tard le héros Kéos, fils d’Apollon et de la nymphe Rodoessi et chef du peuple des Locres envahit l’île et lui donna son nom. Acontios qui obtint la main de Cydippe par la ruse était originaire de l'île.

Histoire

Article détaillé : Histoire des Cyclades.

Des fouilles du début du XIXe siècle à Képhala ont révélé que Kéa était habitée depuis le néolithique : un village et une nécropole datant du IVe millénaire ont été mis au jour.
La péninsule d'Agia Irini abrite un important site de l'Âge du Bronze, contemporain du site de Phylakopi sur Milos.
Les Ioniens se seraient installés vers 1 000 avant notre ère et auraient construit les quatre cités de Ioulis, Korissia, Piessa et Karthaia.
À l'époque archaïque, l'île devint colonie d'Érétrie, cité d'Eubée. Le lion de Kéa à Ioulis date de cette période.
L'île fut dans le camp d'Athènes lors des guerres médiques et envoya des navires à Salamine. Elle entra ensuite dans la ligue de Délos. Elle partagea les défaites d'Athènes en Sicile puis à Chéronée. Kéa passa aux Ptolémées, puis aux Étoliens, puis aux Rhodiens et enfin aux Romains.
Au IVe siècle de notre ère, Karthaia fut entièrement détruite par un tremblement de terre.

L'époque byzantine fut florissante pour l'île qui fut ruinée par la domination vénitienne. Dès 1204, le métropolite d'Athènes, Michel Akominatos, s'était réfugié sur l'île pour échapper aux Croisés.

Après la Quatrième croisade, et alors que le Partitio Terrarum donnait explicitement Kéa à l'Empereur latin, ce furent les Vénitiens qui prirent possession de l'île. Domenico Michieli, Pietro Guistiniani et les frères Andrea et Geremia Ghisi s'en emparèrent. Le pirate lombard Licario reconquit l'île pour le compte de l'Empire byzantin en 1276. L'île fut reprise en 1296 par Giorgio Ghisi, Barteolomeo Michieli et Belletto Giustiniani, qui se la partagèrent. Lorsque les Catalans s'emparèrent d'Athènes en 1306, ils pillèrent Kéa toute proche de l'Attique. Par le jeu des mariages et des rachats, l'île appartenait au début du XVIe siècle à deux familles, les Premarini (27/48èmes de l'île) et une branche des Gozzadini de Sifnos et Kythnos (21/48èmes)[1]. Lorsque le Duc de Naxos, Francesco III Crispo devint fou en 1510 et tua sa femme avant de s'enfuir pour Santorin, la régence du Duché, le fils de Francesco III ayant 11 ans, fut confiée à Giacomo I Gozzadini, seigneur de Kéa[2].

L'île fut ravagée par l'expédition de Barberousse en 1537, et passa alors sous domination ottomane indirecte, les Gozzadini devenant tributaires du sultan tandis que la part des Premarini était attribuée au duc de Naxos Giovanni IV Crispo, lui-même devenu tributaire[3]. Elle fut repeuplée par des colons avant 1566[4]. Les derniers Gozzadini furent finalement expulsés quelques dizaines d'années plus tard, probablement en même temps que Giovanni IV en 1566[5]. Vers 1580, elle fut ainsi affermée à des marchands de Patmos[6], puis fit partie des provinces relevant du kapudan pacha. Au cours de la période ottomane l'île connut alors une période de relative prospérité. Elle comptait 3 000 habitants à la fin du XVIIe siècle. Elle fut le théâtre de combats au cours de la guerre de Candie, ainsi en 1647 le dey d'Alger fut assiégé dans la forteresse de Ioulis, qui fut prise rapidement par les Vénitiens[7].
En 1770-1774, lors de leur expédition en Grèce dans leur lutte contre l'Empire ottoman (la Révolution d'Orloff), les Russes occupèrent l'île.
En 1789-1790, Lambros Katsonis, héros de la lutte contre les Turcs, utilisa Kéa comme base d'opérations pour ses raids contre la flotte ottomane.

Les sites antiques, notamment la cité de Karthaia, furent fouillés de façon systématique pour la première fois par l'archéologue P.O. Brönsted en 1811; ces recherches permirent d'identifier les emplacements de Ioulis et Karthaia, qui étaient auparavant pris l'un pour l'autre.

En 1821, Nikothimos Roussos et le pope Athanasios Homatianos dirigèrent les actions de l'île lors de la guerre d'indépendance grecque. Kéa reçut de nombreux réfugiés de Chios après les massacres et une violente épidémie se déclencha. Aghios Haralambos (saint Haralambie) serait alors intervenu pour sauver l'île. Il est depuis le saint patron de Kéa.

En 1830, Kéa rejoint le jeune royaume grec indépendant.

En 1837, l'île comptait 3 000 habitants. L'île connaît une certaine prospérité, notamment grâce à l'exportation des cupules de chêne, utilisées en teinturerie.

Durant la Première Guerre mondiale, Kéa fut le théâtre du naufrage du paquebot britannique de classe Olympic HMHS Britannic, touché par une mine allemande. Le Britannic coula dans le canal de Kéa qui sépare Kéa de sa voisine Makronissos. Son épave fut retrouvée et explorée en 1975 par le commandant Cousteau.

La capitale de l'île, appelée jusqu'alors Kéa, fut officiellement rebaptisée Ioulis ou Ioulida en 1975[8].

L'ancien dictateur Yeóryos Papadópoulos fut emprisonné sur cette île après le retour de la démocratie en Grèce, jusqu'à son jugement.

  1. B.J. Slot, Archipelagus Turbatus, p 39
  2. (en) Paul Hetherington, The Greek Islands. Guide to the Byzantine and Medieval Buildings and their Art, Londres, 2001, p. 144-145. (ISBN 1-8999163-68-9)
  3. Archipelagus Turbatus, p 78
  4. Archipelagus Turbatus, p 114
  5. Archipelagus Turbatus, p 85
  6. Archipelagus Turbatus, p 115
  7. Archipelagus Turbatus, p 168
  8. Institute for Neohellenic Research.

Personnalités de l’Antiquité originaires de Kéa

Galerie

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