Saint-Yvi

Saint-Yvi

47° 58′ N 3° 56′ W / 47.97, -3.93

Saint-Yvi
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Quimper
Canton Rosporden
Code commune 29272
Code postal 29140
Maire
Mandat en cours
Jacques François
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de Concarneau Cornouaille
Site web Site de la mairie de Saint-Yvi
Démographie
Population 2 744 hab. (2008[1])
Densité 101 hab./km²
Gentilé Saint-Yvien, Saint-Yvienne
Géographie
Coordonnées 47° 58′ Nord
       3° 56′ Ouest
/ 47.97, -3.93
Altitudes mini. 26 m — maxi. 161 m
Superficie 27,05 km2

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Saint-Yvi est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Sommaire

Le nom officiel de la commune

La commune a officiellement retrouvé l'orthographe Saint-Yvi le 12 septembre 2005[2]. Longtemps, l'orthographe était erronée (Saint-Yvy) par suite d'une erreur de l'INSEE.

Histoire

Les Origines

La commune de Saint-Yvi , érigée en paroisse en 1818, a été formée par la réunion de deux anciennes trèves d'Elliant : Locmaria et Saint-Yvi.

Origine du nom

La commune doit son nom à saint Yvi (connu aussi sous d'autres noms comme saint Ivi ou David de Ménevie), moine celte d'origine galloise du VIIe siècle qui vint un jour planter son bâton de pèlerin au cœur de l'immense forêt qui couvrait alors la plus grande partie de la péninsule armoricaine.

De son petit monastère et du pont construits par ses soins naquit une modeste bourgade qui devint une ville lorsque les vicomtes de Rohan la choisirent pour être la capitale de leur fief : Pontivy.

Ce monastère ne tarda pas à rayonner. Les moines parcouraient inlassablement toute la presqu'île armoricaine, et spécialement le sud de Pontivy à Brest. Ils aidaient à défricher les forêts et évangélisaient les âmes. En plus de Pontivy, il semble qu'ils avaient deux centres d'évangélisation : l'un à proximité de Quimper : Saint-Yvi, l'autre aux abords de Brest : Saint-Divy.

Il existe une autre version quelque peu différente. D'après l'ouvrage de Dominique Lobineau Saints de Bretagne paru en 1717, Saint-Yvi serait originaire d'Écosse. Lorsque ses parents, Branon et Egida, meurent il est recueilli par Saint Cuthbert évêque de Lindisfarne. Là, après avoir été ordonné diacre il prit ensuite l'habit religieux. Il acquit une grande réputation grâce à ses vertus et ses miracles. Fuyant cette notoriété il gagne l'Armorique où il débarque sur les côtes du Léon puis de là, il gagne le territoire qui constitue aujourd'hui la paroisse de Saint-Yvi où il finira sa vie (VIIe ou VIIIe siècle). Son corps sera rapatrié plus tard en Angleterre (Xe ou XIe siècle) et reposera dans l'église du monastère bénédictin de Wilton dans le comté de Wilts où son culte sera célébré pendant longtemps.

Yvi ou Yvy ?

Le débat dure maintenant depuis plusieurs années. Pour l'INSEE le nom de la commune s'orthographie « Y.V.Y ». Pourtant des documents anciens comme les cartes de Cassini levées avant la Révolution orthographient « Y.V.I » de même que le procès-verbal de 1789 de l'assemblée primaire des cahiers de doléances de la paroisse d'Elliant. C'est pourquoi le Conseil municipal de la commune a, par délibération, demandé que cette orthographe initiale soit officiellement reconnue. Un courrier de la Préfecture du Finistère en date du 12 août 2005 informe que le Conseil d'État vient de satisfaire la demande du conseil municipal et que la correction est imminente.

Les traces du passé

À défaut de monuments mégalithiques (hormis le menhir couché de Stang ar Besq), l’antiquité de Saint-Yvi est établie par divers vestiges d’ouvrages défensifs remontant pour la plupart aux époques gallo-romaines, mérovingienne et carolingienne.

Citons parmi les plus apparents : le retranchement rectangulaire du Bois de Pleuven, la motte de Hilbars entourée de traces de douves, l’enceinte presque circulaire de Créac’h Miquel les substructions de Kéréonnec, le champ de Kerambars dit « camp de César ».

Il est à présumer que ces ouvrages constituaient une étape entre Rosporden et Quimper et servaient de protection aux villas établies à Elliant, au nord et à Locmaria-an-Hent au sud.

Une annexe de la Commanderie de l’Ordre de Malte existait au village de Créac’h Miquel. Malheureusement depuis la Révolution il n’en subsiste aucune trace.

C’est en contre-bas de ce village que s’élève, en bordure de l’antique voie du Tro-Breizh (Tour de Bretagne), la pittoresque chapelle de Locmaria-an-Hent (en français, Notre Dame du Chemin).

Cette chapelle, Notre Dame de la Source, classée monument historique fut construite aux XVe et XVIe siècles. Elle constituait la deuxième étape du Tro Breiz entre Quimper et Vannes. Elle présente d'ailleurs la particularité de posséder une cheminée qui permettait aux pèlerins de se chauffer.

Le mobilier de cette chapelle comprend de nombreuses statues anciennes : Crucifix, Vierge de Pitié, sainte Anne, saint Jean-Baptiste, saint Symphorien, saint Isidore. Cette dernière statue représente le patron des laboureurs en costume breton local : chapeau rond à brides, gilet brodé, braies bouffantes. Le retable du maître-autel qui date du XVIIe siècle, est orné de quatre bas-reliefs représentant le Baiser de Judas, le Christ devant Pilate, la Flagellation et le Portement de Croix.

Près de la chapelle se dresse un ossuaire gothique à arcades tréflées et, un peu plus bas, une fontaine des dévotions dite des « Sept Saints ».

Autre vestige du passé digne d'intérêt : le manoir fortifié de Toulgoat datant de 1545, avec un magnifique porche surmonté d'un chemin de ronde avec machicoulis d'où la vue en direction du sus est d'importance puisque de là on découvre la baie de Concarneau. Cet ensemble est classé monument historique et appartient à la famille Gouzien..

Dans le bourg, se dresse l’église paroissiale de style gothique avec des modifications apportées au XVIIe siècle. À l’intérieur de l’église on peut voir la statue en bois polychrome de saint Michel. Cette statue, classée mobilier historique, a pour caractéristique de représenter Saint-Michel foulant aux pieds un diable et une diablesse, contrairement à toutes les traditions. La statue de Saint-Yvi est également digne d’attention.

À proximité de l’église, dans l’ancien cimetière, s’élève un petit calvaire au fût tordu en spirale sur lequel font saillie quatre têtes humaines formant consoles. Enfin, à l’entrée de l’enclos, on découvre un élégant ossuaire à arcades tréflées de même nature que celui de Locmaria.

La ruralité

Saint-Yvi, connut pendant des siècles une activité uniquement agricole. Comme dans beaucoup de communes de Bretagne, le territoire était partagé entre une multitude de petites exploitations familiales. Rares étaient les grandes fermes et même lorsqu’un territoire assez vaste appartenait à un grand propriétaire, celui-ci était exploité par plusieurs métayers. Le bourg se réduisait alors à quelques maisons implantées autour de l’église paroissiale. L’activité artisanale était elle aussi réduite et orientée vers le monde agricole : forge, maréchal-ferrant, café-épicerie-boulangerie. Il est vrai qu’à l’époque et ceci au moins jusqu’au premier quart du XXe siècle on ne déplaçait pas tous les jours pour venir au bourg. On vivait quasiment en autarcie, et on retrouve traces de ce mode de vie au travers de quelques vestiges comme les fours à pain (Trévinec, Gourguennou, Creac’h Miquel).

Le poids de cette ruralité se retrouve dans l'établissement des cahiers de doléances de 1789. À l'époque, Saint-Yvi, Locmaria an Hent et Rosporden sont des trèves, c'est-à-dire des succursales, de la paroisse d'Elliant.

Lorsque le 5 avril 1789, l'assemblée chargée d'établir les doléances pour la paroisse mère se réunit à Elliant, elle compte parmi ses membres 10 représentants de Saint-Yvi et deux de Locmaria an Hent. On retrouve dans ce cahier les protestations habituelles contre la lourdeur des impôts et le poids des corvées. Le cahier souligne aussi la grande injustice établie par le fait que ces impôts et corvées sont supportés uniquement par le Tiers et que Noblesse et Clergé y échappent. Le vote par tête et non plus par ordre est aussi réclamé avec force pour la réunion des États à Versailles. Enfin on s'y plaint de la sousestimation du monde rural. On peut en effet y lire ceci : « Ils se plaignent de ce que les représentants de l'ordre du Tiers État sont toujours pris dans les villes et jamais dans les campagnes, ce qui conduit à l'oppression du paysan et du cultivateur dont on ne connaît jamais les besoins, parce qu'on ne les consulte pas. »

Cette assemblée élira ses députés pour l'assemblée de Sénéchaussée de Concarneau dont la paroisse d'Elliant faisait partie. Ces députés, parmi lesquels figurent un dénommé Charles Le Tirant pour Saint-Yvi et un dénommé Jérôme Lahuec pour Locmaria, seront chargés de présenter et défendre les doléances de la paroisse mère d'Elliant.

Pourtant, une fois encore, les doléances du monde rural resteront en marge. En effet, lorsque se réunira l'assemblée inter sénéchaussées de Concarneau et de Quimper, les 3 députés désignés pour Versailles seront des Quimpérois : le sénéchal de Quimper, un négociant et un avocat. Le Tiers sera en définitive davantage représentatif de la bourgeoisie de robe et des affaires que du monde rural.

Dans ces traces du passé, il est intéressant de noter un certain nombre de patronymes que l'on retrouve encore de nos jours : Le Tirant, Le Meur, Le Bourhis, Le Gac, Cotten, etc. L'ancrage de familles sur un même terroir, c'est là aussi sans nul doute un trait marquant de la ruralité. Pendant longtemps, au moins jusqu'au début du XXe siècle, le monde rural n'a été que très peu affecté par les flux migratoires. À l'époque l'horizon du paysan ne dépasse pas les limites géographiques de la paroisse ou de la commune. On naît, on vit, on meurt sur sa terre.

Démographie

L'évolution démographique

Évolution démographique
(Source : Cassini[3])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
  910 964 1 209 1 169 1 166 1 168 1 264 1 260
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 290 1 213 1 350 1 269 1 383 1 482 1 558 1 531 1 628
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 618 1 714 1 724 1 673 1 626 1 509 1 539 1 400 1 306
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006    
1 258 1 242 1 493 2 176 2 386 2 393 2 706    

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


L'érosion démographique

Cette population rurale connaît pendant toute la deuxième moitié du XIXe siècle une progression limitée mais continue. La tendance va s'inverser avec la grande guerre du fait tout d'abord de la saignée qu'elle provoque dans la tranche d'âge des 20-40 ans comme en témoignent les noms des 74 poilus Saint-Yviens gravés dans le granit du monument aux morts. Déficit de naissances, surmortalité, dès lors va s'entamer une lente érosion démographique que rien ne viendra contrarier.


Le tournant démographique

Il faudra attendre le dernier quart du XXe siècle pour connaître un véritable tournant. Alors que la population diminuait et vieillissait, le début des années 70 connaîtra le début d’une renaissance démographique due pour une bonne part à la proximité de bassins d’emplois : Quimper et plus accessoirement Concarneau et Rosporden. Le faible coût du foncier et une politique volontariste de lotissements communaux seront incitatifs à l’implantation d’une nouvelle population jeune venant de la ville. La population va ainsi passer de 1242 habitants en 1968 à 2706 habitants au recensement de 2004. Le bourg va complètement se transformer pour répondre aux besoins de cette nouvelle population notamment au niveau des équipements : écoles, équipements sportifs, bibliothèque, Maison des associations … Des services inexistants il y a encore 30 ans sont désormais présents : médecins, pharmacie, cabinet dentaire, cabinet d’infirmières, kiné..

En même temps, l’activité agricole, même si elle demeure dominante, a connu des transformations notables : le nombre des exploitations est passé de 230 exploitations en 1929 à 166 en 1969 et à 26 en 2004. La structure de cette activité a également connu une profonde mutation : en 1969 on comptait encore 65 exploitations de moins de 5 ha, 21 exploitations avaient entre 5 et 10 ha, 57 exploitations avaient entre 10 et 30 ha, seules 12 exploitations avaient plus de 35 ha. La surface agricole utile était alors, en moyenne, d’une dizaine d’ha alors qu’aujourd’hui elle dépasse les 59 ha.

Cela vaut à Saint-Yvi de n’être plus aujourd’hui considérée comme une commune rurale mais davantage comme une commune suburbaine.

Personnalités liées à la commune

Naissances

Décès

Monuments et sites

  • Enclos paroissial de Locmaria-an-Hent
  • Église paroissiale Notre-Dame

Liens externes

Voir aussi

Notes et références

  1. populations légales 2008 sur le site de l’INSEE
  2. décret n° 2005-1155 du 12 septembre 2005 portant changement de nom de communes (NOR : INTA0500236D) publié au Journal officiel n° 215 du 15 septembre 2005 page 14945
  3. http://cassini.ehess.fr/ Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Saint-Yvi de Wikipédia en français (auteurs)

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