Romain Gary

Romain Gary
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Romain Gary
Nom de naissance Roman Kacew
Autres noms Émile Ajar, Shatan Bogat, Fosco Sinibaldi
Activités diplomate, écrivain, cinéaste
Naissance 8 mai 1914
Vilnius (Lituanie alors province russe)[1]
Décès 2 décembre 1980
Paris (France)
Langue d'écriture français, anglais
Genres roman
Distinctions Prix Goncourt (1956 et 1975)

Roman Kacew (prononcer: katsief, russe : Кацев, hébreu : קצב), dit Romain Gary, est un romancier français, d'origine juive ashkénaze, de langue française et de langue anglaise. Cas unique dans l'histoire du Prix Goncourt, il en fut double récipiendaire. Il naît le 8 mai 1914 à Vilnius (Lituanie)[1], alors dans l'empire russe[2], et meurt le 2 décembre 1980 à Paris.

Sommaire

Biographie

Origine et jeunesse

Roman Kacew est le fils de Arieh Leib Kacew et de Mina Owczyńska[3]. Kacew est le second mari de la mère de Roman. Alors que Roman est encore enfant, son père participe à la Première Guerre mondiale. Après un bref séjour au domicile conjugal, celui-ci quitte son épouse en 1925 pour aller vivre avec une autre femme, avec qui il aura deux enfants (tous les quatre meurent durant la Seconde Guerre mondiale). Roman est élevé par sa mère. Après avoir divorcé en 1926, elle vit quelque temps chez ses parents à Święciany (Švenčionys), puis s'installe avec son fils dans sa famille à Varsovie, qu'ils quittent en 1928 pour la France.

Romain Kacew (plutôt Roman à cette époque, mais pas encore Gary) arrive avec sa mère à Nice, à l'âge de 14 ans, dans un climat d'antisémitisme et de xénophobie croissant dans la France des années 1930[4]. Sa mère finit par prendre la direction d'un hôtel respectable, la pension Mermonts. Romain fait des études moyennes au lycée de Nice : s'il se distingue essentiellement par des prix de composition française, obtenus en 1931 et 1932, « dans les autres matières, excepté l'allemand qu'il parle et écrit très correctement, il est médiocre »[5].

Ses débuts

Après un court séjour à Aix-en-Provence, Romain Kacew monte à Paris pour « faire son droit ». Il obtient péniblement sa licence en 1938 et suit en parallèle une préparation militaire : « En attendant son incorporation dans l'armée française, Gary, au terme de médiocres études, bûchait sa procédure. »[6]. Il révise au petit jour et passe l'essentiel de son temps à écrire. C'est à cette époque qu'il publie ses premières nouvelles dans Gringoire, un hebdomadaire qui s'oriente ensuite à l'extrême-droite : « Gary renonça courageusement aux généreuses rétributions (...) quand le journal afficha des idées fascistes et antisémites. Il écrivit à la rédaction une lettre pour dire en substance : « je ne mange pas de ce pain-là »[7]. »

Le soldat

Naturalisé Français en 1935, il est appelé en 1938 au service militaire dans l'aviation. Il est élève observateur à Salon-de-Provence. En juin 1940, il est à Bordeaux, s'évade en avion jusqu'à Alger, se rend à Casablanca d'où un cargo britannique l'emmène à Glasgow. Il s'engage aussitôt dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL). Il sert au Moyen-Orient, en Libye, est à Koufra en février 1941, en Abyssinie puis en Syrie où il contracte le typhus. Après sa convalescence, il sert dans la défense côtière de la Palestine où il participe à l'attaque d'un sous-marin.

En février 1943, il est rattaché en Grande-Bretagne au Groupe de bombardement Lorraine. C'est durant cette période que Romain Kacew choisit le nom de Gary (signifiant "brûle !" en russe) qui deviendra son pseudonyme. Il est affecté à la destruction des bases de lancement des V1. Le lieutenant Gary se distingue particulièrement le 25 janvier 1944 alors qu'il commande une formation de six appareils. Il est blessé, son pilote Arnaud Langer[8] est aveuglé, mais il guide ce dernier, le dirige, réussit le bombardement, et ramène son escadrille à sa base. Il effectue sur le front de l'Ouest plus de 25 missions, totalisant plus de 65 heures de vol de guerre. Il est fait compagnon de la Libération et nommé capitaine de réserve à la fin de la guerre[9].

Le diplomate

Après la fin des hostilités, il entame une carrière de diplomate au service de la France. À ce titre, il séjourne en Bulgarie, en Suisse, à New York (à la Mission permanente de la France auprès des Nations unies, 1952-54), en Bolivie, puis en qualité de consul général de France à Los Angeles de 1957 à 1960[10], date à laquelle il se met en congé du ministère des Affaires étrangères.

Il a épousé la femme de lettres britannique Lesley Blanch, puis l'actrice américaine Jean Seberg ; il divorça des deux. Il a eu un fils avec Jean Seberg : Alexandre Diego Gary, né en 1963.

Romain Gary et la mort

En 1978, lors d'un entretien avec la journaliste Caroline Monney, lorsque celle-ci lui pose la question : « Vieillir ? », Romain Gary répond : « Catastrophe. Mais ça ne m'arrivera pas. Jamais. J'imagine que ce doit être une chose atroce, mais comme moi, je suis incapable de vieillir, j'ai fait un pacte avec ce monsieur là-haut, vous connaissez ? J'ai fait un pacte avec lui aux termes duquel je ne vieillirai jamais »[11].

Romain Gary se suicide le 2 décembre 1980 en se tirant une balle dans la bouche[12]. Il laisse une lettre dans laquelle est notamment écrit : « Aucun rapport avec Jean Seberg » (l'actrice s'est elle-même suicidée(rien ne le prouvant!) en août 1979)[13].

L'affaire Émile Ajar

Après sa disparition, on apprend que, sous le pseudonyme d'Émile Ajar, il est également l'auteur de quatre romans dont la paternité avait été attribuée à un proche parent, Paul Pavlowitch, son neveu, qui a assumé le rôle d'Ajar auprès de la presse et de l'opinion publique. Romain Gary a déjà envoyé en 1930 des manuscrits à la NRF sous les pseudonymes de François Mermont (du nom de l'hôtel-pension à Nice dont sa mère est gérante) ou de Lucien Brûlard (voir plus loin) qui ne sont cependant pas acceptés.

Romain Gary est ainsi le seul écrivain à avoir jamais été, par volonté de mystification ambiguë (Gary et Ajar signifient respectivement brûle ! et la braise en russe ; des phrases de l'un sont dans l'autre), récompensé deux fois par le Prix Goncourt, la première fois sous son nom courant, pour Les Racines du ciel, en 1956 et la seconde fois sous le pseudonyme d'Émile Ajar, pour La Vie devant soi, en 1975.

La mystification Ajar/Gary ne serait pas passée inaperçue de tous. Dans son roman autobiographique Le Père adopté, Didier Van Cauwelaert rapporte qu'une étudiante de la Faculté de lettres de Nice, qu'il nomme Hélène, aurait préparé, deux ans avant la révélation publique, un mémoire soutenant, au grand désarroi de ses professeurs, que Gary et Ajar étaient une seule et même personne[14].

Ajoutons qu'Ajar et Gary ne furent pas ses seuls pseudonymes puisqu'il est aussi l'auteur d'un polar politique, sous le nom de Shatan Bogat Les Têtes de Stéphanie, et d'une allégorie satirique signée Fosco Sinibaldi (les lettres s, i et n masquant les g, a et r de Gar-ibaldi) L'Homme à la colombe.

Renommée et postérité

Plaque en mémoire de Romain Gary apposée sur son domicile parisien au n° 108 de la rue du Bac

Méprisé par la critique de son vivant, considéré comme auteur « réactionnaire » parce que diplomate gaulliste, Gary, qu'on ne cesse de redécouvrir aujourd'hui, fit avec l'épisode Émile Ajar un véritable pied de nez au Tout-Paris littéraire, notamment parce que le Prix Goncourt n'est en réalité attribuable qu'une seule fois.

Plusieurs de ses livres ont été adaptés au cinéma, notamment Clair de femme (1979) par Costa-Gavras, avec Yves Montand et Romy Schneider dans les rôles principaux, et La Vie devant soi (1977) par Moshé Mizrahi, qui remporta l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, et dans le rôle de Madame Rosa, Simone Signoret remporta le César de la meilleure actrice. En 1958, l'Américain John Huston a réalisé Les Racines du ciel avec Trevor Howard, Errol Flynn, Juliette Gréco, Orson Welles. C'est Romain Gary qui en écrivit le scénario. Il a également réalisé deux films pour lesquels il tint en même temps le rôle de réalisateur et celui de scénariste. Cette partie de son œuvre n'a guère connu de succès.

En 2007-2008, La Vie devant soi est adaptée au théâtre par Didier Long avec Myriam Boyer, Aymen Saïdi, Xavier Jaillard et Magid Bouali dans les quatre rôles principaux. Dans le rôle de Madame Rosa, Myriam Boyer reçoit le Prix Molière de la meilleure comédienne. En 2007-2008, Christophe Malavoy incarne Romain Gary au théâtre dans Gary/Ajar.

Le nom de Romain Gary a été donné à une promotion de l'École nationale d'administration (2003-2005) et en 2006 à la place Romain-Gary dans le 15e arrondissement de Paris. Il était Compagnon de la Libération et commandeur de la Légion d'honneur.

Décorations

Œuvre

Écrits

Sous le nom de Romain Kacew 
  • 1935 : L'Orage (publié le 15 février 1935 dans Gringoire)
  • 1935 : Une petite femme (publié le 24 mai 1935 dans Gringoire)
  • 1937 : Le Vin des morts
Sous le nom de Romain Gary 
Sous le pseudonyme de Fosco Sinibaldi
Sous le pseudonyme de Shatan Bogat
Sous le pseudonyme d'Émile Ajar

Films

Bibliographie

  • Myriam Anissimov, Romain Gary, Le Caméléon, biographie, Denoël, 2004 ; nouvelle édition en Folio chez Gallimard, 2006
  • Myriam Anissimov, Romain Gary, L'enchanteur, Textuel, 2010
  • Pierre Bayard, Il était deux fois Romain Gary, PUF, coll. « Le texte rêve », 1990
  • David Bellos, Romain Gary. A Tall Story, Éd. Harvill Secker, 2010
  • Lesley Blanch, Romain, un regard particulier, Actes Sud, 1998
  • Carine Marret, Romain Gary - Promenade à Nice, Baie des Anges, 2010
  • Jean-Marie Catonné, Romain Gary, de Wilno à la rue du Bac, Actes Sud, 2010
  • Dominique Bona, Romain Gary, Mercure de France, 1987
  • Jean-Marie Catonné, Romain Gary / Émile Ajar, Pierre Belfond, coll. « Les dossiers Belfond », 1990
  • Leïla Chellabi, Romain mon amour, éditions Conscience et vie, 2005
  • Nancy Huston, Tombeau de Romain Gary, Actes Sud, 1995
  • Paul Pavlowitch, L'homme que l'on croyait “Ajar“, Fayard, 1981
  • Dominique Rosse, Romain Gary et la modernité, Nizet, Paris, 1995
  • Jean-François Hangouët, Romain Gary - A la traversée des frontières, Gallimard, 2007
  • Pol-Serge Kakon, Romain Gary-Jean Seberg, un amour à bout de souffle, Hugo et Cie, 2011
  • Fabrice Larat, Romain Gary - Un itinéraire européen, Georg Editeur, 1999
  • Mireille Sacotte, Romain Gary et la pluralité des mondes, PUF, 2002
  • Dominique Rosse, Europa ou la défense Gary, Échiquiers d'encre, Droz, Lausanne, 1998
  • Ralph Schoolcraft, Romain Gary: The Man Who Sold His Shadow, University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 2002
  • Guy Amsellem, Romain Gary - Les métamorphoses de l'identité, L'Harmattan, 2008
  • Paul Audi, La fin de l'impossible : Deux ou trois choses que je sais de Gary, Christian Bourgois, 2005
  • Paul Audi, Je me suis toujours été un autre : Le paradis de Romain Gary, Christian Bourgois, 2007
  • Jean-François Pepin, Aspects du corps dans l'œuvre de Romain Gary, L'Harmattan, 2003
  • Julien Roumette, Etude sur La Promesse de l'aube Romain Gary, Ellipses Marketing, 2006
  • Julien Roumette, Romain Gary, l'ombre de l'histoire, chez Presses Universitaires du Mirail, Toulouse, 2008
  • Philippe Brenot, Le Manuscrit perdu Gary/Ajar, L'Esprit du Temps, 2005
  • Collectif, Cahier de L'Herne Romain Gary, L'Herne, 2005
  • Sarah Vajda, Gary and Co, Infolio, Gollion, 2008
  • Lectures de Romain Gary, dir. François Aubel, co-édition Le Magazine littéraire-Gallimard, 2011, regards croisés sur l’œuvre de Romain Gary de Pierre Assouline, Paul Audi, Pierre Bayard, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Bernard Fauconnier, Roger Grenier, Nancy Huston, Hervé Le Tellier, Bernard-Henri Lévy, Jean-Marie Rouart, Mireille Sacotte et Tzvetan Todorov, co-édition Le Magazine littéraire-Gallimard, 2011.

Notes et références

  1. a et b Il utilise dans ses écrits l'orthographe polonaise Wilno
  2. Selon le critique Tadeusz Kowzan, il serait en réalité né à Moscou
  3. Myriam Anissimov, Romain Gary, Le Caméléon, Folio, 2006, première partie.
  4. Myriam Anissimov, Romain Gary, Le Caméléon, Folio, 2006, deuxième partie.
  5. Myriam Anissimov, Romain Gary, Le Caméléon, Folio, 2006, deuxième partie, p. 131 ; Gary a été directement intégré en classe de 4e à son arrivée en France. Il reconnaît lui-même les difficultés qu'il a rencontrées lors de ses études secondaires et le manque d'intérêt qu'il éprouve pour les études supérieures, faites essentiellement pour répondre aux désirs de sa mère, dans son roman La Promesse de l'aube.
  6. Myriam Anissimov, Romain Gary, Le Caméléon, Folio, 2006, deuxième partie, p. 150.
  7. Romain Gary, Le Caméléon de Myriam Anissimov, Folio, 2006, deuxième partie, p. 147 ; entretien avec René Agid, recueilli par Variety Moszinsky. Les recherches de Myriam Anissimov sur l'hebdomadaire Gringoire sont par ailleurs très complètes ; voir notamment p. 145-147. En 1935, le journal payait 1 000 francs la page, alors que Gary recevait moins de 300 francs mensuels de sa mère.
  8. Lui aussi Compagnon de la Libération
  9. Voir sa notice sur le site de l'Ordre de la Libération.
  10. Selon l'annuaire diplomatique édité par le ministère des Affaires étrangères, il est en poste de 1957 à 1960 en tant que consul, mais reste à disposition jusqu'en 1961
  11. Romain Gary, L'Affaire homme, « Vingt questions à Romain Gary », Gallimard, coll. « Folio », F8, 2006
  12. Mireille Sacotte, Mireille Sacotte commente la promesse de l'aube de Romain Gary, éd. Gallimard, 2006, p. 223
  13. Romain Gary se tire une balle dans la tête le 2 décembre 1980, laissant la note suivante :
    « Jour J.
    Aucun rapport avec Jean Seberg. Les fervents du cœur brisé sont priés de s’adresser ailleurs.
    On peut mettre cela évidemment sur le compte d’une dépression nerveuse. Mais alors il faut admettre que celle-ci dure depuis que j’ai l’âge d’homme et m’aura permis de mener à bien mon œuvre littéraire. Alors, pourquoi ? Peut-être faut-il chercher la réponse dans le titre de mon ouvrage autobiographique : « La nuit sera calme » et dans les derniers mots de mon dernier roman : « Car on ne saurait mieux dire ».
    Je me suis enfin exprimé entièrement. »
    cité par D. Bona, Romain Gary, Paris, Mercure de France-Lacombe, 1987, p. 397-398.
  14. Didier Van Cauwelaert, Le Père adopté, Albin Michel, 2007, p. 272-273

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