Claude Cahour

Claude Pompidou

Claude Pompidou
Nom de naissance	Claude Jacqueline Cahour
Naissance	13 novembre 1912 Château-Gontier (Mayenne)
Décès	3 juillet 2007 (à 94 ans) Paris
Nationalité	Française
Formation	Faculté de droit de Paris

Claude Pompidou, née Claude Jacqueline Cahour le 13 novembre 1912 à Château-Gontier (Mayenne), et décédée le 3 juillet 2007 à Paris (4^e arrondissement) est l'épouse du dix-neuvième président de la République française et deuxième président sous la V^e République Georges Pompidou, qu'elle épouse le 29 octobre 1935. Elle est ainsi Première dame de France de 1969 à 1974.

Biographie

Enfance, études et mariage

Fille de Pierre Cahour, médecin-chef de l'hôpital et hospice Saint-Joseph de Château-Gontier, et de Germaine Mélanie Houssaye, Claude Cahour est issue de la bourgeoisie bretonne. Elle commence des études de droit à la faculté de Paris, ville dans laquelle elle rencontre son futur époux, Georges Pompidou, qui est alors professeur au lycée Henri-IV. Ils se marient le 29 octobre 1935, et adoptent un fils, Alain Pompidou, né en 1942.

Épouse du Premier ministre

Alors que Georges Pompidou est Premier ministre, elle refuse d'emménager à l'hôtel Matignon, la résidence officielle, trop triste de quitter la vie libre qu'elle menait avec son mari.

L'affaire Markovic

Article détaillé : Affaire Markovic.

Lors de la campagne de l'élection présidentielle française de 1969, un scandale éclabousse Claude Pompidou, alors que son mari est candidat.

Il s'agit à l'origine d'un fait divers, Stefan Markovic, ancien garde du corps de l'acteur Alain Delon, qui est retrouvé mort. Il est alors déjà connu des services de polices pour de petites infractions et l'organisation de soirées dissolues. Le scandale vient d'une lettre anonyme qui dénoncerait certains anciens ministres, hauts fonctionnaires et personnalités, dont Claude Pompidou, qui y auraient participé. En réalité, il s'agissait alors d'une manœuvre peu scrupuleuse visant à déstabiliser Georges Pompidou pendant l'élection.

Une première dame de France « moderne »

Alors que son mari est président de la République, Claude Pompidou introduit au palais de l'Élysée un style plus moderne, moins rigide, qui contraste avec l'attitude effacée d’Yvonne de Gaulle. De l'art abstrait et des meubles designs font ainsi leur entrée au palais.

Elle rompt avec le protocole et la tradition, durant les voyages officiels. Parée de vêtements griffés Dior, Cardin ou Yves Saint-Laurent, elle est ambassadrice de la haute-couture française mais en même temps s'attire les foudre de certains medias : son goût pour le luxe l'amène à être comparée par la presse à Marie-Antoinette, Le Canard enchaîné n'hésitant pas à la surnommer « Reine Claude » ou « Madame de Pompidour »^[1].

Elle préside pendant plus de trente ans une fondation qui porte son nom : la Fondation Claude-Pompidou. Surnommée « Bibiche » par son époux lors d'une visite guidée de l'Élysée télévisée en direct, le surnom reste.

Détestant l'Élysée, elle aimerait profiter des derniers mois de la vie de son mari, atteint d'une leucémie. En vain, l'exercice du pouvoir passe avant tout. Surnommant le palais « la maison du malheur », elle n'y remettra, après 1974, plus jamais les pieds.

Des obsèques presque nationales

La tombe de Georges et Claude Pompidou, à Orvilliers.

Les obsèques de Claude Pompidou sont célébrées le 6 juillet 2007 en l’église Saint-Louis-en-l'Île à Paris, en présence de nombreuses personnalités dont le président de la République Nicolas Sarkozy, le premier ministre François Fillon, le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, les ministres Michèle Alliot-Marie, Christine Albanel, Christian Estrosi et Christine Boutin, les journalistes Claire Chazal et Christine Ockrent. Sont également présents : l'ancien président de la République, Jacques Chirac et son épouse Bernadette Chirac, les anciens premiers ministres Édouard Balladur et Pierre Messmer et les anciens ministres Jacques Toubon, Simone Veil, Jean-Jacques Aillagon et Françoise de Panafieu, l'ancien maire de Paris Jean Tiberi, ainsi que l'ancienne impératrice Farah d'Iran, la princesse Caroline de Monaco et son époux, le prince Ernest August de Hanovre.

Elle a été inhumée aux côtés de son époux au cimetière d'Orvilliers, dans les Yvelines. Nicolas Sarkozy lui rend alors hommage en parlant d'une « très grande dame »^[2].

Points de vue sur des sujets politiques

• À propos de mai 1968 : « Moi, j'ai trouvé cela très dur. Pour mon mari d'abord, je voyais que c'était très fatigant. Cela a duré au moins un mois. D'abord, nous n'étions pas en France, nous étions en voyage officiel en Iran et en Afghanistan, donc il a fallu revenir rapidement pour trouver une situation difficile. Ce que je trouvais très dur, c'est que cela traîne si longtemps »^[3].

• À propos de Leonid Brejnev : « Il me donnait ses recettes pour la soupe à l'oignon. Il m'offrait des cadeaux à travers la table, un briquet en or »^[4].

Une amatrice d'art contemporain

Intéressée très jeune par l'art contemporain, Claude Pompidou aime collectionner avec son mari les œuvres des artistes de son époque. Elle est particulièrement passionnée par Yves Klein. Elle déclare, dans une interview publiée par le Centre d'art de Cajarc (Lot) : « Lorsque j'ai rencontré Georges Pompidou, il se passionnait déjà pour l'art contemporain. Ainsi, alors qu'il préparait encore l'École normale supérieure, acheta-t-il, à 18 ans La Femme 100 têtes de Max Ernst, qui venait d'être publié ».

Claude Pompidou était présidente d'honneur de ce Centre d'art contemporain. Le couple présidentiel possédait dans ce chef-lieu de canton une propriété non loin de celle de Françoise Sagan. Les Pompidou y vivaient simplement et y recevaient leurs amis : Françoise Sagan, Pierre Soulages, Christian Bourgois ou encore Bernard et Annabelle Buffet. Une exposition, Autour d'une collection, a été organisée en 1994 dans ce centre d'art (dont le président était alors Gilbert Paris, et le directeur Jean-Paul Coussy). Y figuraient notamment des œuvres de Pierre Soulages, Agam, Atlan, Alechinsky, Arman, Valerio Adami, Roger Bissière, Albert Bitran, Gaston Chaissac, Olivier Debré, César, Jean Dubuffet, Max Ernst, Alberto Giacometti, Kandinski, Paul Klee, František Kupka, Jean Hélion, Fernand Léger, Masson, Georges Mathieu, Hans Hartung, Henri Michaux, Pablo Picasso, Jean Tinguely, Günther Uecker, Martial Raysse, Ossip Zadkine, Zao Wou-Ki.

La fondation Claude-Pompidou

Article détaillé : Fondation Claude-Pompidou.

Créée en 1970 sous l'impulsion de Claude Pompidou, la fondation, reconnue d'utilité publique, a pour but de venir en aide aux personnes âgées, aux malades hospitalisés ainsi qu'aux enfants handicapés. Elle agit grâce à des équipes de bénévoles qui interviennent, à Paris et en province, dans les hôpitaux et aux domiciles des enfants handicapés. Parallèlement, elle construit et gère des établissements spécialisés dans le domaine du handicap et du grand âge. La devise de la fondation est « N'être utile à personne, c'est n'être bon à rien ».

La fondation dispose de quinze structures pour personnes âgées et handicapées et d'une maison pour enfants à caractère social dotée d'une école hôtelière. Après le décès de Claude Pompidou, son amie Bernadette Chirac, autre première dame de France, est devenue, en septembre 2007, la nouvelle présidente de la fondation Claude-Pompidou.

Notes et références

1. ↑ http://www.linternaute.com/savoir/magazine/dossier/premieres-dames-de-france/2-claude-pompidou.shtml
2. ↑ http://www.jesuismort.com/biographie_celebrite_chercher/biographie-claude_pompidou-3785.php
3. ↑ Émission L'Heure de vérité, 20 mars 1994
4. ↑ Émission L'Heure de vérité, 20 mars 1994

Annexe

Articles connexes

• Georges Pompidou
• Affaire Markovic
• Liste des épouses des présidents de la République française
• Liste des conjoints des Premiers ministres français

Liens externes

• (fr) Fondation Claude-Pompidou

Bibliographie

• Autour d'une collection, le Président et Madame Georges Pompidou, interview de Claude Pompidou par Luc Vezin. Textes de Claire Stoullig, Jean-Louis Prat, Jacques Rigaud. 1994, Arts et dialogues européens, Maison des Arts Georges Pompidou, BP 24, 46160 Cajarc.

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