Émile Coulaudon

Émile Coulaudon
Émile Coulaudon
Émile coulaudon.jpg
Naissance 29 décembre 1907
Clermont-Ferrand
Décès 1er juin 1977 (à 70 ans)
Origine Drapeau de France France
Grade Colonel
Années de service 1939 - 1945
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Légion d'honneur
Croix de Guerre 1939-1945
Compagnon de la Libération Médaille de la Résistance
Famille Aimé Coulaudon

Émile Coulaudon, dit Colonel Gaspard, né le 29 décembre 1907 à Clermont-Ferrand et mort le 1er juin 1977 à Clermont-Ferrand, fut un des principaux chefs de la Résistance Française en Auvergne, pendant la Seconde Guerre mondiale[1].

Sommaire

Biographie

Avant la Seconde Guerre mondiale

Émile Coulaudon naît le 29 décembre 1907 à Clermont-Ferrand dans une famille socialiste[2]. Son père dirige une entreprise diffusant du matériel électrique de la société Philips. Son frère, Aimé, avocat, est élu député SFIO en 1936.

Son service militaire effectué, il entre en 1930, comme directeur commercial dans la société familiale.

En 1939, il est mobilisé comme sergent-chef infirmier. Fait prisonnier à Gérardmer le 22 juin 1940, il s'évade, le 8 juillet[1].

Rapidement, avec Jean Mazuel, il fonde à Clermont-Ferrand et à Brioude un des premiers groupes de résistance en Auvergne[3].

Résistance et réduit d'Auvergne

brève description pouvant remplacer l'image
Monument du Mont Mouchet

En novembre 1942, il est responsable départemental de Combat pour le Puy-de-Dôme[4]. Entré en clandestinité en avril 1943, il crée le 1er Corps Franc d'Auvergne, dont le poste de commandement est situé au hameau de Lespinasse, sur la commune de Pulvérières[5]. À la tête de ses hommes, il se livre à de nombreuses actions de sabotage (aciérie des Ancizes, poste émetteur allemand de Royat, train de troupes allemandes aux Martres…) et d'évasions de résistants. Son action permet aussi de récupérer aux dépens du régime de Vichy plus de 200 000 litres d'essence, 100 tonnes de vivres et de vêtements (chantier de jeunesse de Chatelguyon), 150 véhicules divers[1], dont la Hotchkiss du général La Porte du Theil, chef national des Chantiers de jeunesse[6]. Le 11 décembre 1943, la Gestapo trouve au chateau de Saint-Maurice, près de Billom, la serviette de Coulaudon, contenant la liste des camps et dirigeants des mouvements unis de la Résistance du Puy-de-Dôme, à laquelle elle se réfèrera parfois comme « les archives de Saint-Maurice »[réf. nécessaire].

Il rencontre le 15 avril 1944 à Montluçon, le major Philippe, de son vrai nom Maurice Southgate, agent du SOE, chef du réseau Hector-STATIONER. Ensemble, ils débattent de la possibilité de créer un réduit de résistance en Auvergne. Ce faisant, ils reprennent une idée émise auparavant par l'armée d'armistice et le général Revers, de l'ORA[7], et dont Coulaudon a une vague connaissance. Philippe s'engage à faire parachuter une mission (mission Benjoin), qui aura pour charge d'approvisionner ce réduit en armes légères et semi lourdes (fusils, fusils-mitrailleurs, mitrailleuses, lance-roquettes anti-chars, artillerie légère) et des unités aéroportées[8]. Malgré l'arrestation de Philippe en mai, les maquis reçoivent les membres de la mission Freelance du SOE[9], composée des capitaines John Hind Farmer « Hubert » et Denis Rake « Justin », du lieutenant FFL d'origine australienne Nancy Wake « Hélène », puis la mission Benjoin dirigée par le major britannique Freddy Cardozo[10]. Pour Gaspard, c'est la preuve que les Alliés ont approuvé la constitution du réduit.

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Ordre de Mobilisation des Maquis d'Auvergne

Au printemps 1944, il est chef des FFI pour la région de Clermont-Ferrand (R6). Cette région comprend quatre départements : Puy-de-Dôme, Haute-Loire, Cantal et Allier. Membre du Comité Régional de Libération, il participe le 2 mai à la ferme du Boitout, à quelques kilomètres de Paulhaguet, à ce que l'on appelle les "États généraux de la résistance d'Auvergne", sous la présidence d'Henry Ingrand[11],[12]. Il propose de créer trois réduits : un au Mont Mouchet, un dans les Gorges de la Truyère et le dernier dans le secteur du Lioran. Cette proposition est approuvée, et l'on décide de constituer deux états-majors, un politique et un militaire[11]. L'état-major militaire lui est confié, et il implante son PC à la maison forestière du Mont Mouchet, après avoir envoyé un ordre de mobilisation générale, le 20 mai[13].

Rapidement, dans les montagnes d'Auvergne, 10 000 hommes[14] se regroupent sous le commandement de Gaspard dans les trois réduits proposés.

Après avoir repoussé une première attaque le 2 juin, le 10, les 2 700 maquisards du Mont Mouchet sont assaillis par des éléments de deux colonnes allemandes venant de Brioude, Saugues et Saint-Flour, sous le commandement de Kurt Jesser. Après de durs combats, les résistants s'exfiltreront avec succès des réduits du Mont Mouchet et de la Truyère, reprenant de façon intensive la guerre d'embuscade et de sabotage. L'action des FFI du Massif Central, dont ceux d'Auvergne dirigés par le Colonel Gaspard, a entraîné la fixation dans le Massif Central de 20 000 Allemands, qui capitulent à Decize, dans la Nièvre, le 11 septembre 1944[11],[15].

Après-guerre

Jusqu'en 1947, il est adjoint du maire socialiste et résistant de Clermont-Ferrand, Gabriel Montpied, puis il reprend la direction de la société familiale, et s'investit dans les associations d'anciens résistants, devient président-fondateur de la Fédération des MUR et maquis[1], fonde avec les anciens des FFI auvergnats en 1969, le Comité d'Union de la Résistance d'Auvergne (Codura)[16]. En 1958, il accueille au Mont Mouchet, son camarade de combat, Gaston Monnerville, devenu président du Sénat, et le 5 juin 1959, le Général de Gaulle[17].

En 1969, il apporte son témoignage dans le film de Marcel Ophuls, Le Chagrin et la Pitié. Il y expose les raisons de son engagement et y présente quelques-unes de ses actions. Cette année-là, il est aussi à l'origine de la rénovation et de l'installation de la Foire de Clermont-Ferrand, sur la commune de Cournon[18].

Lors d'une cérémonie de remise de prix du Concours de la Résistance du Puy-de-Dôme, Émile Coulaudon meurt d'un arrêt cardiaque[19], le 1er juin 1977 à Clermont-Ferrand. Il est inhumé à Pontgibaud (Puy-de-Dôme)[1].

Reconnaissance

Distinctions

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Uniforme du Colonel Coulaudon déposé au Musée de la Résistance du Mont Mouchet
  • Officier de la Légion d'Honneur [1]
  • Compagnon de la Libération - décret du 19 octobre 1945
  • Croix de Guerre 39/45 avec palmes (2 citations)
  • Médaille de la Résistance
  • Croix de Guerre (Belgique)
  • Virtuti Militari (Pologne)
  • Croix de Guerre (Espagne)

Postérité

Deux ans après sa mort, en 1979, le Codura, crée un Musée de la Résistance sur le site du Mont Mouchet, à côté de son ancien poste de commandement. Une plaque lui rend hommage sur le site.

Filmographie

Annexes

Sources et liens externes

Notes et références

  1. a, b, c, d, e et f Ordre de la Libération
  2. Histoires extraordinaires de la Résistance , Paul Dreyfus, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1977, page 250
  3. Gilles Lévy et Francis Cordet, page 26.
  4. Gilles Lévy et Francis Cordet, page 31.
  5. Gilles Lévy et Francis Cordet, page 66.
  6. Gilles Lévy et Francis Cordet, page 81
  7. Paul Dreyfus, p. 249-251.
  8. Gilles Lévy et Francis Cordet, pages 81 et 172.
  9. Gilles Lévy et Francis Cordet, page 174.
  10. Gilles Lévy et Francis Cordet, p. 176.
  11. a, b et c Gilles Lévy et Francis Cordet, page 197.
  12. Paul Dreyfus, page 253.
  13. Gilles Lévy et Francis Cordet, encart central.
  14. Gilles Lévy et Francis Cordet , page 208.
  15. Maréchal de Lattre de Tassigny, "Histoire de la l° armée française, Paris, Plon, 1949.
  16. la Résistance au Mont-Mouchet, édité par le Conseil Régional d'Auvergne et le SMAT du Haut-Allier, postface.
  17. André Gueslin, pages 161-162
  18. http://www.clermont-ferrand.fr/Foire-de-Clermont-Cournon.html
  19. André Gueslin, page 170

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