Serge Ayoub

Serge Ayoub
Serge Ayoub
Serge Ayoub (au centre) en mai 2011
Serge Ayoub (au centre) en mai 2011

Naissance 29 octobre 1964 (1964-10-29) (47 ans)
Bagnolet (Seine-Saint-Denis), Drapeau de France France
Nationalité Drapeau de France France

Serge Élie Ayoub[1], né le 29 octobre 1964[2],[3], est un militant français d'extrême droite.

Sommaire

Biographie

Né à Bagnolet, il grandit dans une famille d'origine libanaise et étudie au lycée catholique Saint-Sulpice,

Militantisme politique et activisme

Il découvre à l'âge de quatorze ans le milieu skinhead à l'occasion d'un séjour linguistique en Angleterre et décide de rejoindre la mouvance[4] d'extrême droite devenant « Batskin » en raison de l'utilisation fréquente qu'il faisait des battes de baseball lors des affrontements physiques avec ses adversaires politiques notamment lors d'un affrontement au lycée Charlemagne de Paris[5]. Très actif durant les années 1980 avec sa bande de skinheads d'extrême droite appelée « le Klan » et ayant pour symbole une rune rouge — d'où l'appellation « poissons rouges » qui leur était donnée —, il tente de devenir le leader des hooligans du Parc des Princes, « supporters » du PSG, afin de les politiser, avec le Pitbull Kop[6], sans véritable succès. Il fonde ainsi en 1987 les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) et s'inscrit comme étudiant à l'Université de Paris VI (Jussieu) où il aurait été coutumier des affrontements avec les divers groupes antifascistes, dont le plus connu est les Red Warriors[7]. Les JNR furent médiatisées dans les années 1980-1990, notamment du fait de la violence de leur engagement, et Serge Ayoub fit plusieurs apparitions télévisées lors de débats ou de reportages. Après avoir été associées à Jean-Gilles Malliarakis, dirigeant du Mouvement nationaliste révolutionnaire, puis de Troisième voie, les JNR s'en dissocient dès 1989[8], à la suite de la « droitisation » de ce dernier.

En 1990, il devient le petit ami de la future actrice pornographique Tabatha Cash[4].

Il ouvre ensuite plusieurs boutiques de fanzines et d'accessoires pour skinheads d'extrême droite[9] : Dark Side (dans le 14e arrondissement), qui fut dynamitée fin 1993, puis une autre, Dark Lords (cette fois dans le 15e), qui fut fermée par décision préfectorale en mai 1994, à la suite de la manifestation marquée par la mort du militant nationaliste Sébastien Deyzieu[10]. La même année, le 19 janvier, il est condamné avec Joël Giraud et Éric Rossi à 8 mois de prison avec sursis après l’attaque d’un groupe de jeunes le 22 avril 1990[11], ainsi que pour l'agression de Karim Diallo à Paris en 1990 sous l'œil des caméras de la Cinq[12].

Dans les années 1990, après un séjour de neuf mois en prison pour trafic de stéroïdes[4] (il fut en effet arrêté lors d'un festival de bikers pour possession de métamphétamine — de l'ICE — d'origine japonaise), il s'éloigne de l'action politique et dit avoir travaillé plusieurs années à l'étranger, au Salvador, en Lituanie et en Russie[13].

En 1993, il se présente aux élections législatives où il obtint 0,17 % des voix[14].

Retour en France

À l'été 2006, il ouvre à Paris un bar[2] (Le Garage), dans le quartier d'Oberkampf (11e arrondissement) et déclare évoluer désormais dans le milieu Biker[15].

Il participe les 8 et 9 septembre 2007 à l'université d'été du mouvement Égalité et Réconciliation, présidé par Alain Soral, dont il s'éloigne pourtant rapidement, en raison d'un désaccord avec les vues de Soral sur l'immigration[13].

Déclarant avoir décidé de fermer Le Garage pour se concentrer sur une activité plus politisée, il a lancé en 2007 la « Société des Égaux » ainsi que « Le Local » — monté avec l'aide de Frédéric Chatillon, ancien responsable du GUD dans les années 1990, et la participation initiale d'Alain Soral —, un bar situé au 92 de la rue de Javel et se présentant comme un espace de rencontre associatif pour les « nationaux “des deux rives” ». Des conférences sur l'histoire et l'actualité y sont régulièrement organisées, avec des invités tels que Jean-Paul Gourévitch, Pierre Sidos, Pierre Hillard, François-Bernard Huyghe (membre de l’Institut de relations internationales et stratégiques et proche des cercles chevènementistes), Pierre-Yves Rougeyron (fondateur du Cercle Aristote), Guillaume de Tanoüarn de l’Institut du Bon-Pasteur, Michel Drac, spécialisé en économie, Romain Bessonnet, spécialiste de la Russie (ancien du Parti communiste et membre du MRC), Jean-Marie Vianney Ndagijimana (ancien ambassadeur du Rwanda en France, ex-ministre des Affaires étrangères et opposant à Paul Kagame), Véronique Hervouët (psychanalyste et spécialiste des « fondements archaïques de la crise identitaire »), David Mascré (directeur des études de l’Institut de recherches indépendant pour l’éducation (IRIÉ) et auteur de l'ouvrage Des barbares dans la cité) ou encore Maurice Gendre (rédacteur à B.I et encarté au Parti ouvrier indépendant[16]) et le philosophe post-marxiste Denis Collin. Le 28 juin 2008, à l'occasion d'une French Pride[17] organisée au Local, Serge Ayoub y reçoit Marine Le Pen et les blogueurs influents de la « réacosphère[18] ». En avril 2009, Philippe Goujon, maire UMP du 15e arrondissement, a annoncé vouloir obtenir la fermeture du bar[19].

En 2008, il a publié chez Scribedit un premier roman, Conte barbare, et « prépare d’autres événements littéraires[20] ».

Le 13 mars 2009, il diffuse sur Dailymotion un documentaire en cinq parties intitulé Sur les pavés, retraçant ses années skinhead et se présentant comme une réponse au DVD Antifa chasseurs de skins, réalisé l’année précédente par Marc-Aurèle Vecchione.

En octobre 2010, il lance le réseau syndical « Troisième voie, pour une avant-garde solidariste »[21]. En janvier 2011, il participe avec le groupuscule Front comtois à une réunion au sujet du combat nationaliste, à Montbéliard[22].

En mai 2011, il copréside le Comité du 9-Mai initialement prévu pour entretenir la mémoire de Sébastien Deyzieu ; ce défilé a rassemblé à Paris environ 700 personnes de diverses mouvances nationalistes contre le « mondialisme » célébrant aussi la mémoire de Jeanne d’Arc.

Le 8 octobre 2011, il organise une manifestation à Lille. Martine Aubry dénonce une menace raciste sur sa ville[23] et une contre-manifestation anti-fasciste est organisée[24].

Œuvres

Voir aussi

Bibliographie

Filmographie

  • Sur les pavés, autonomiste media, 2009.

Liens internes

Notes et références

  1. Enregistrement de sa société Le Garage au Registre national du commerce et des sociétés et de sa société Dark Side sur Infogreffe.
  2. a et b Sébastien Ramnoux, « L’ex-leader des Skinheads ouvre un bar dans le XIe », Le Parisien, 12 septembre 2006.
  3. Une rumeur le dit né d'une mère magistrate, ce qu'il a démenti à plusieurs reprises, notamment dans un débat contre le président de SOS racisme, Harlem Desir. Il dira cependant le contraire dans une interview accordée a Radio Bandera Nera ou il affirme que sa mère était bien magistrate. Lui-même déclare « Ma mère était un fonctionnaire, un fonctionnaire honnête donc un fonctionnaire pauvre » et se dit issu de la classe moyenne. Quant à son père, Ayoub l'a décrit dans une autre interview accordée à cette même radio, comme un fonctionnaire de l'assistance publique. Interview de Serge Ayoub
  4. a, b et c Entretien avec Serge Ayoub
  5. Yan Morvan, Gang, Éditions Marval.
  6. Nicolas Hourcade, « L'engagement politique des supporters “ultras” français : Retour sur des idées reçues », dans Politix, Hermes Science, vol. 13, no 50 « Sport et politique », 2e trim. 2000, p. 107-125 (115) (ISBN 2-7462-0150-X)(ISSN 1953-8286 et 0295-2319) [texte intégral] .
  7. Renaud Leblond, « Les skinheads voient rouge », L'Express, 2 décembre 1988.
  8. Roland Gaucher, La Montée du Front, 1983-1997, éd. Picollec, 1997, 446 p. (ISBN 2-86477-164-0), p. 315.
  9. (en) « The ADL's "Skinhead International: A Worldwide Survey of Neo-Nazi Skinheads" », 30 août 1995.
  10. « Skinheads ou Le Pen prolétariat », REFLEXes, n°47, octobre-novembre 1995.
  11. « L’extrême droite musicale en France. Petite musique de nuit (et brouillard…) », REFLEXes, 24 avril 2002.
  12. « Skins tueurs à la bière empoisonnée. Les meurtriers d'un Mauricien au Havre démasqués huit ans après », Libération, 9 novembre 1998.
  13. a et b Interview de Serge Ayoub
  14. A. Chebel d'Appollonia, L'Extrême-droite en France. De Maurras à la Pen, Éditions Complexe, 1987, p. 389.
  15. « Paris - Skinheads Vs. Bikers », Vice Magazine, 16 octobre 2006.
  16. Interview de Maurice Gendre, 27 décembre 2010, sur le site web de Riposte laïque
  17. « French Pride 2008 », fdesouche.com, 29 juin 2008.
  18. « Un verre avec les extrémistes de la “réacosphère” », Rue89, 5 juillet 2008.
  19. « Le bar de skinheads embarrasse Javel », Le Parisien, 14 avril 2009.
  20. « Batskin nous parle de son local », Réfléchir & Agir, n°31, hiver 2009, p. 5.
  21. « Les projets syndicaux d’un ancien chef skinhead », Droites extrêmes, 9 octobre 2010.
  22. « Mobilisation « antifasciste » à Montbéliard », MaCommune.info, 22 janvier 2011.
  23. Youtube.com
  24. Dailymotion.com

Liens externes


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