Holisme

Holisme

Holisme est la francisation de holism, un néologisme forgé en 1926 par l'homme d'État sud-africain Jan Christiaan Smuts pour son ouvrage Holism and Evolution[1].

La première définition historique du holisme est : « the tendency in nature to form wholes that are greater than the sum of the parts through creative evolution », dont une traduction satisfaisante est : « la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l'évolution créatrice ». C'est-à-dire, la tendance de l'univers à construire des unités structurales de complexité croissante mais formant chacune une totalité (a whole).

On emploie actuellement « holisme » soit dans le sens lexical, soit dans le sens que ce terme a pris au sein de différentes disciplines (holisme ontologique, holisme méthodologique, holisme épistémologique, holisme logique, holisme sémantique, holisme philosophique, holisme des sciences humaines, holisme émergentiste...), soit par abus de langage comme un synonyme d'approche systémique ou de pensée complexe et très régulièrement comme un buzzword.

Sommaire

Différentes acceptions

  • Sens lexical : doctrine ou point de vue qui consiste à considérer les phénomènes comme des totalités.
  • Holisme ontologique : système de pensée pour lequel les caractéristiques d'un être ou d'un ensemble ne peuvent être connues que lorsqu'on le considère et l'appréhende dans son ensemble, dans sa totalité, et non pas quand on en étudie chaque partie séparément. Ainsi, un être est entièrement ou fortement déterminé par le tout dont il fait partie ; il suffit de, et il faut, connaître ce tout pour comprendre toutes les propriétés de l'élément ou de l'entité étudiés. Un système complexe est considéré comme une entité possédant des caractéristiques liées à sa totalité, et des propriétés non-déductibles de celles de ses éléments. Dans ce sens, le holisme est opposé au réductionnisme.
  • Holisme sociologique : Le holisme appliqué aux systèmes humains, par essence complexes, consiste à expliquer les faits sociaux par d’autres faits sociaux, dont les individus ne sont que des vecteurs passifs. Les comportements individuels sont socialement déterminés : la société exerce une contrainte (pouvoir de coercition) sur l’individu qui intériorise (ou « naturalise ») les principales règles et les respecte. Le libre arbitre individuel n'est pas pour autant totalement éliminé, mais statistiquement ce qu'un individu choisit de ne pas faire, un autre le fera, pour un résultat social identique. Ce point de vue fut en partie initié par Émile Durkheim. Dans ce sens, le holisme s'oppose à l'individualisme ou à l'individualisme méthodologique.
  • Sens général : Le concept holisme est parfois utilisé comme synonyme d’approche systémique ou de pensée complexe. Les termes holisme, holistique, holiste tentent de faire partager une croyance en une totalité qui dépasse l'expérience humaine limitée et peuvent secondairement servir de buzzword pour tenter de justifier des positions peu étayées. Selon Stephen Barrett : « Les promoteurs du charlatanisme sont habiles dans l'usage de slogans et de mots à la mode »[2].

« Synonymes » du concept de holisme

1. Le dalaï-lama parle du inter-connectedness, le lien entre les différents phénomènes. Wikipedia en anglais a une page sur Interconnectivity

2. Les concepts d' « universalisme » ou de « globale » se rapprocheraient dans leur profondeur du concept de holisme.

3. Le "Corps-âme-esprit" ("mind-body-spirit"), une approche abordée dans les philosophies indiennes (exemples : le Yoga de Patanjali, le Raja Yoga, l'hindouisme).

Polysémie et ambigüité du holisme

Étymologie de holisme

Le holisme vient du grec ancien holos signifiant « la totalité, l'entier ».

En 1926 le général et homme d'État sud-africain Jan Christiaan Smuts a publié le premier ouvrage dont le titre comporte le néologisme « holism ». Concept qu'il définit comme : « la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties (...)[3]» Le grec Ολος a deux origines indo-européennes : solwos (solwos a donné les racines latines salus et salvus à l'origine des mots français comme soldat, sain, salut, sauver, sauveur, solide, sollicitude, solennel, santé) et kailo. Kailo (entier, indemne, bon présage) est l'origine indo-européenne de whole (complet, entier) mot central de la démonstration de Smuts ainsi que de health (la santé), du salut hail qui signifiait à l'origine « soit sain » et de holy (saint).

Approche historique

Le concept a des racines antiques[4] :

La cosmogonie mythologique des anciens Grecs fait surgir l'ordre du chaos primordial. Cette énigme est à l'origine de nombre de pensées métaphysiques. Les débats engagés chez les pré-socratiques se sont poursuivis durant vingt siècles donnant lieu à des courants de pensées opposés : monisme, dualisme, matérialisme, spiritualisme, réalisme, idéalisme, mécanisme, vitalisme...

Les monistes (les milésiens et les atomistes grecs, Démocrite, Épicure) perçoivent l'univers comme une seule réalité fondamentale, le monde matériel et le monde spirituel pouvant être liés. Alors que les dualistes séparent le monde matériel et le monde spirituel – l'au-delà (Platon[5] ; Aristote[6]). Le holisme est un terme nouveau introduit dans les années 1920. Le mot désigne à l'origine, des doctrines, appelées aussi organicistes, qui visent à échapper à la fois au déterminisme et au finalisme, ou peut-être à les concilier, en insistant sur le caractère spécifique de l'organisme, dénué de toute conception interne. Pour ces holistes, les corps vivants sont des totalités (wholes en anglais) inanalysables et qui ne s'expliquent pas par un assemblage de parties ; il y a quelque chose, selon eux, qui ordonne ces parties et qui n'est pas de l'ordre de la causalité efficiente. Pour Aristote, c'est la forme, organisatrice et conservatrice de l'être vivant (forma est qua ens est id quod est). Ce principe de liaison a porté d'autres dénominations : entéléchie, force vitale, principe directeur.

Au début du XXe siècle, les progrès des sciences physiques et biochimiques ainsi que la théorie darwinienne dessinaient un monde où la frontière entre vivant et inanimé semblait devoir disparaitre (contrairement à ce qu'affirmait Kant). Un mouvement se dégagea dont les membres considéraient l'explication mécaniste comme universellement valide mais restaient attachés à la présence d'une cause finale. Ils postulèrent l'existence de formes, de types d'organisation qui tendent à se réaliser ; de potentiels qui guident l'évolution vers un but assigné (principe anthropique ou point Ω de Pierre Teilhard de Chardin). Jan Christiaan Smuts fut de ceux là. Ici, point de créationnisme, l'évolution est acceptée et se déroule au sein d'un champ holistique, force organisatrice, qui conduit l'atome vers la conscience.

Jan Christiaan Smuts

L'holisme de J-C. Smuts est un point de vue métaphysique sur la nature ultime de la réalité. À partir des théories scientifiques émergentes en 1926 (relativité générale, mécanique quantique) et des questions qu'elles laissent en suspens, Smuts développe une argumentation philosophique. Dans l'opposition entre le besoin ou non de croire en la finalité, l'homme a tendance à attribuer à ses thèses spéculatives l'autorité de la certitude qui s'attache aux propositions scientifiques. L'amplitude du sujet traité dans l'ouvrage de Smuts (de l'atome jusqu'à la conscience) fait qu'il remplace les preuves et l'absence de données expérimentales par un raisonnement qui n'est jamais à l'abri d'erreurs, de sophismes, d'inductions ou de déductions hasardeuses. Le fait de circonscrire l'évolution à un no man's land entre science et philosophie fait apparaître une équivoque : où s'arrête le savoir précis et démontré, où commencent la spéculation arbitraire et les inductions plus où moins invérifiables ? Cet ouvrage synthétisa un temps des questions fécondes scientifiquement (et philosophiquement). En filigrane, Smuts pose les questions qui aboutiront aux concepts de propriétés émergentes, d'auto-organisation, d'auto-régulation, de système complexe, etc. « Smuts a espéré que le holisme pourrait reconstituer l'unité entre Weltanschauung[7] et science. » [8] Mais au-delà de l'argumentation analytique, la thèse qu'il soutient est que l’évolution est orientée vers un dessein providentiel. Smuts n'est pas anti-évolutionniste mais il est anti-darwinien. Pour lui, il y a bien une évolution mais elle est le fruit d'un « champ synthétique » (en référence à la théorie quantique des champs) qui chapitre après chapitre ressemble de plus en plus à une volonté transcendante. Il présente un univers où l’homme aurait été désiré. Pour Smuts, comme pour Pierre Teilhard de Chardin, les faits scientifiques ne sont pas récusés mais leur présentation fait apparaître, sans le nommer, un horizon derrière lequel Dieu serait à l'origine de tout (évolution comprise). L'holisme de J-C. Smuts est une direction dans l'univers qui conduit l'atome vers l'holiness (la sainteté) – de « holism » à « holysm » (cf. Étymologie de holisme).

Approche culturelle

Les définitions de holisme :

Issue de cette histoire, le sens de holisme n'est pas encore véritablement fixé dans l'usage et il donne lieu à plusieurs acceptions, variant d'un sens presque mystique ou magique à un sens technique, logiquement déterminé. Cette polysémie est la source des ambigüités inhérentes à l'emploi de ce terme. Nous devrons donc nous attaquer en tout premier lieu à ce problème de la caractérisation du holisme. Ci-dessous nous essaierons de découvrir à quelles acceptions de l'holisme font référence les articles collectés pendant la revue de littérature.

  • Définition lexicales de holisme :

Pour le Grand Larousse :

« Philosophie : En épistémologie ou en sciences humaines, doctrine qui ramène la connaissance du particulier, de l'individuel à celle de l'ensemble, du tout dans lequel il s'inscrit. »

Pour le Robert historique :

« Holisme n. m. est un emprunt (attesté en 1939) à l'anglais holism, terme forgé en 1926 par le biologiste sud-africain J. C. Smuts, à partir du grec holos « tout, entier, complet » correspondant au sanskrit sàrva-, au latin salvus -intact » (cf. sauf). Le mot, d'emploi didactique, désigne la théorie selon laquelle l'homme est un tout indivisible qui ne peut être expliqué par ses différents composants isolés les uns des autres (cf. globalisme). »

Pour le CNRTL (Centre nationale de ressources textuelles et lexicales) du CNRS

« Holisme, subst. masc. « Doctrine ou point de vue qui consiste à considérer les phénomènes comme des totalités » (Sumpf-Hug. 1973). Herskovits a maintenu, contre l'holisme de l'anthropologie culturelle, la valeur de la méthode analytique (Traité sociol., 1968, p. 320). − psychol. « Conception unitaire et dynamique du fonctionnement cérébral, opposée à la conception atomistique selon laquelle l'intelligence et les fonctions sensori-motrices pouvaient être représentées par une mosaïque d'éléments nerveux » (Thinès-Lemp. 1975). L'organicisme et l'holisme de Goldstein (Ruyer, Cybern., 1954, p. 68). REM. Holistique, adj. [En parlant d'une théorie, d'une conception] Qui relève de l'holisme, qui s'intéresse à son objet comme constituant un tout... Théorie holistique, la psychologie globaliste ou holistique qui s'oppose à la conception atomistique de la personnalité (Delay, Psychol. méd., 1953, p. 128). Elle [l'anthropologie moderne] considère les divers aspects de la vie sociale comme formant un ensemble solidaire, dont les diverses parties ne peuvent se comprendre que par le tout, qui leur donne leur signification, ce qui fait qu'à « l'approche » analytique de l'acculturation elle substitue « l'approche holistique » (Traité sociol., 1968, p. 320). Étymol. et hist.1939 (J. Rostand, La Vie et ses probl., p. 177). Empr. à l'angl. holism, forgé en 1926 par le biologiste sud-africain J.C. Smuts (1870-1950) dans son ouvrage Holism and evolution, sur le gr. όλος « entier ». »

  • Définition du holisme ontologique

L'holisme ontologique est une conception (opposée au réductionnisme et à l'atomisme) selon laquelle un « tout » (organisme, société, ensemble symbolique) est plus que la somme de ses parties, ou autre qu'elle[9]. Il faut rattacher à cette définition ce que l'on nomme « le principe d'émergence » : un « tout » n'est pas un simple agrégat. À partir d'un certain seuil critique de complexité, les systèmes voient apparaître de nouvelles propriétés, dites propriétés émergentes. Celles-ci deviennent observables lorsqu'elles vont dans le sens d'une auto-organisation nouvelle. De là découle le point de vue selon lequel c'est le tout qui donne sens et valeur à ses parties par la fonction que celles-ci jouent en son sein. C'est cette conception qui est à l'origine du développement des thèses du holisme épistémologique et du holisme méthodologique. Ces thèses rencontrèrent un très vif rejet dans les années 1950 (maccarthysme aux États-Unis) des chercheurs libéraux qui trouvaient cette thèse marxiste. Et depuis le débat sociologique entre individualisme et holisme est toujours aussi vif.

  • Définition du holisme méthodologique

Conception (opposé à l'atomisme logique) selon laquelle : a) l'explication d'un tout n'est pas donnée par la somme des explications de ses parties ; b) une hypothèse n'est jamais ni vérifiable, ni réfutable singulièrement par l'expérience.

  • Définition du holisme épistémologique

Spécification du holisme méthodologique, il correspond à la thèse de Pierre Duhem[10] (1861-1916) chimiste et philosophe des sciences français : les propositions concernant le monde extérieur rencontrent le tribunal de l'expérience sensible non pas individuellement mais en corps constitué, on ne peut pas vérifier les hypothèses d'une théorie une par une, une expérience de physique ne peut pas condamner une hypothèse isolée mais seulement tout un ensemble théorique ; il n'y a pas d'expérience cruciale . Quant au holisme épistémologique du philosophe et logicien américain Willard Van Orman Quine[11] (1908-2000) il diffère de celui de Duhem sur un point capital : le holisme épistémologique de Quine ne se limite pas à la physique comme celui de Duhem, ni même aux sciences expérimentales comme celui de Carnap mais s'étend à toute la science, logique et mathématique comprise. L'holisme épistémologique de Quine est donc la thèse selon laquelle toutes nos connaissances se soutiennent mutuellement sans qu'il y ait une fondation unique (ce qu'il résumait souvent en reprenant l'image du navire d'Otto Neurath[12] selon laquelle la science est un navire déjà en mer et qu'il faut réparer à partir des matériaux disponibles sans pouvoir le reconstruire sur une terre ferme).

  • Définition du holisme logique

Conception selon laquelle il n'est pas possible de dissocier les règles de l'inférence de notre pratique inférentielle globale qui les justifie les unes par les autres et non pas isolément. Le holisme logique s'accorde avec la critique que Quine adresse au conventionnalisme (selon laquelle les règles, arbitraires, sont admises une par une selon les besoins du raisonnement) : si les vérités logiques sont conventionnelles, elles ne le sont que moyennant l'acceptation préalable de la logique.

  • Définition du holisme sémantique

Point de vue selon lequel le sens d'un élément du discours appartient au discours lui-même et ne peut pas être considéré isolément : « la signification d'une expression dans une langue de ce qu'un nombre infini d'autres expressions signifient »

  • Conceptions du holisme philosophique

Voici quelques repères d'un sujet qui inspira de nombreux écrits : En philosophie, Parménide, Spinoza, Hegel ont élaboré des métaphysiques holistes. La tradition spiritualiste, dans son sens métaphysique, remonte à Anaxagore (Ve siècle av. J.‑C.) pour qui « l'esprit », c'est l'âme, le souffle qui s'oppose à la matière solide et inerte. Descartes (1596-1650) reconnaît ce dualisme, avec une matière autonome qui obéit à ses propres lois. La philosophie idéaliste, qui passionna tant Jan Smuts, s'inspire des spiritualistes en admettant l'antinomie entre esprit et matière et la suprématie du premier. Pour Bergson, la vie ne peut être réduite à une mécanique physico-chimique et le cerveau n'est qu'un support, un instrument qui permet à l'esprit de s'insérer dans la réalité[13]. Il rédige en 1907 L'Évolution créatrice[14]. Dix-neuf ans plus tard Jan Smuts reprendra l'idée d'évolution créatrice au sein même de la définition de son concept central : holism.

  • Définition du Holisme des sciences humaines
Article détaillé : Holisme en sociologie.

L'approche holiste, en sciences humaines, s'intéresse aux motivations et aux pratiques sociales des individus pris d'une manière collective au sein de la société. Elle considère que les faits sociaux doivent être expliqués en relation avec le groupe ou la société. Durkheim, dans son ouvrage Les Règles de la méthode sociologique, expliqua que « La cause déterminante d'un fait social doit être recherchée par rapport aux faits sociaux antérieurs et non parmi les états de conscience individuelle ». En sociologie, les analyses holistes voient dans la société des contraintes qui assujettissent les individus. Selon Durkheim toujours, les actes individuels ne peuvent être expliqués que si on étudie la société et les normes sociales qu'elle impose à ses membres. Par l'éducation qu'il reçoit, l'individu intériorise des comportements, des façons de penser et de sentir, en somme toute une culture qui permettra d'expliquer ses agissements ou ses croyances. Pour eux, les goûts et toutes les autres pratiques sociales se construisent socialement.

En sociologie le holisme prône l'explication de l'inférieur, du local (ex. : les comportements humains) par le supérieur, le global (ex.: les modèles culturels, les institutions). Il accompagne une volonté d'autonomie méthodologique, il privilégie la « compréhension » sur « l'explication » (W. Dilthey), le sociétal sur l'individuel (E. Durkheim), le système sur les acteurs (T. Parsons). Pour Fichte, l'individu est relié à l'État d'une façon organique : il entretient le tout et de cette façon se conserve lui-même. Pour Hegel, l'État est une entité collective quasi mystique, une « réalité supérieure invisible », d'où les individus tirent leur identité authentique, et à laquelle ils doivent obéissance et loyauté. Tous les penseurs collectivistes modernes (y compris Karl Marx) s'appuient sur une entité collective supérieure, au détriment de l'individu ; ils insistent sur l'importance du tout social et des forces sociales, qui ont d'une certaine façon un caractère propre et une volonté qui dépassent les caractères et les volontés de leurs membres.

  • Définition du holisme émergentiste

Position moyenne défendue par Mario Bunge (1919- ) entre le holisme et l'individualisme méthodologique : conception selon laquelle l'analyse des parties séparées est justifié au même titre que la prise en compte du tout dans sa globalité.

  • Définition du réductionnisme

Pour bien comprendre la réaction holistique voici la définition de son frère-ennemi le réductionnisme : « Conception selon laquelle une réalité doit être expliquée à partir de ses unités élémentaires constitutives (réductionnisme méthodologique) parce qu'elle-même est faite de ces unités élémentaires (réductionnisme ontologique). Ainsi le réductionnisme analysera-t-il les fonctions biologiques ou mentales à leur niveau physico-chimique. Opposé au holisme, le réductionnisme estime que les termes d'ensemble, de totalité, de système, d'organisme, etc. sont des entités métaphysiques que la science positive doit récuser. Les Américains distinguent un réductionnisme faible (token physicalism, physicalisme par morceaux) et un réductionnisme fort (type physicalism, physicalisme par type) selon lequel il serait possible de traduire sans résidu en langage de la physique tous les phénomènes aujourd'hui décrits et expliqués dans le langage d'autres disciplines. Dans son effort d'unification, le réductionnisme retrouvera l'abstraction qu'il dénonce lui-même dans le holisme. D'un côté (réductionnisme ontologique), il sera tenté de rapporter la diversité infinie du réel à un seul phénomène physique (ainsi l'énergétisme d'Ostwald), de l'autre (réductionnisme méthodologique), il sera poussé à faire d'une science unique (la physique presque toujours) le paradigme de toutes les autres (physicalisme)[15]. »

Exemples d'applications théoriques

  • En sociologie, afin de déduire le comportement et les représentations des personnes des conditions sociales dans lesquelles elles se trouvent.
  • En écologie, afin de comprendre les interactions entre la biologie des êtres vivants et les conditions de milieu).
La valeur d’un élément ou d'une entité (molécule, organite, hormone, organe, organisme, superorganisme, population, écosystème, biome etc.) n’est pas absolue, mais prend une valeur différente selon sa position spatiale dans l'organisme, le paysage ou la biosphère,
changer un élément peut changer le tout,
changer le contexte peut changer la qualité de l’élément étudié.
le holisme trouve une application récente avec l'Écologie du paysage.
  • En médecine : McWhinney[16] soulignait le fait que de toutes les disciplines cliniques, la médecine générale opère au plus haut niveau de complexité et donc d’incertitude. Centrer l'approche de la médecine générale sur le patient, c'est accepter une multidimensionnalité des interactions entre des déterminants quantitatifs et qualitatifs de la santé. Les physiciens diraient qu’il s’agit d'apprendre à décider et à agir en assumant la complexité et l'incertitude d'un milieu chaotique.
Ce questionnement est d’actualité dans le champ des sciences fondamentales (Ilya Prigogine[17], Joël de Rosnay[18]…) des sciences humaines (Edgar Morin[19]…), de la philosophie (Michel Serres…), et lors des travaux « ontologiques » des sociétés de médecine générale.
Ce défi, la médecine générale souhaite le relever. Voici quelles pistes ont été suivies jusqu'à présent :
En 1977, Georges L. Engel (1913-1999) a proposé « un modèle biopsychosocial » qui continu à être développé autant sur le plan théorique que dans les adaptation aux pratiques de terrain[20].
Une approche similaire a été faite par Bernard Gay[21] lors de la réunion inaugurale de la WONCA Europe à Strasbourg en 1995. Il propose un modèle théorique, dans lequel la santé est considérée comme un phénomène complexe. Ce modèle global ouvert sur l’extérieur, considère la maladie comme la résultante de facteurs organiques, humains et environnementaux. La volonté de centrer l'approche sur le patient est affirmée d'emblée :
« 1. Une approche centrée sur le patient – 2. Une orientation vers le contexte familial et communautaire – 3. Un champ d’activités défini par les besoins et les demandes des patients – 4. Une réponse à la majorité des problèmes de santé non sélectionnés et complexes »
L'OMS dans sa déclaration cadre de 1998[22] décrit un système de caractéristiques pour fournir des soins intégrés centrés sur le patient :
« Globale : Des soins intégrés impliquant : la promotion de la santé, la prévention des maladies, les soins curatifs, de réhabilitation et de support, des aspects physiques, psychologiques et sociaux, les aspects cliniques, humains et éthiques de la relation médecin – patient.
Orientée vers la famille : S’adressant aux problèmes individuels dans le contexte : des circonstances familiales, des réseaux sociaux et culturels, des circonstances liées à l’emploi et au lieu de vie.
Orientée vers la communauté : Considérant les problèmes individuels dans un contexte qui prend en compte : les besoins en soins de santé de la communauté, les autres professionnels et les organisations. »
En 2002 la WONCA a proposé un « modèle holistique »[23].

À noter qu'il s'agit souvent de domaines particulièrement sensibles, liés à l'être humain, la société, l'environnement, l'éthique, d'où parfois des utilisations à des fins politiques.

Holisme et réductionnisme

L'existence de deux camps antagonistes

Entre les tenants du holisme et ceux du point de vue symétrique et opposé qu'on appelle réductionnisme (déduction des propriétés du tout à partir de celles des parties : de la sociologie à partir de la psychologie, de l'écologie à partir de la biologie, de la thermodynamique à partir de la physique statistique, etc.) on assiste généralement à des querelles irréductibles[24]. Être holiste (ou réductionniste) revient, in fine, à exprimer une opinion à propos des débats métaphysiques relatifs à la nature de la réalité : finaliste contre déterministe, moniste contre dualiste, vitaliste contre mécaniste, agnostique contre gnostique, etc[25].

En sociologie

L'école de Max Weber est opposée à celle de Émile Durkheim. En effet, l'individualisme propose une compréhension de l'homme selon ses propres motivations. Ainsi, l'environnement prôné chez Durkheim est abandonné pour laisser place à un homme qui peut évoluer selon sa volonté et ce qui le pousse à agir. Cette école peut être considérée comme plus optimiste sur la question du libre-arbitre.

En biologie

En neurosciences

Le holisme cérébral est une tradition idéologique dans le domaine des neurosciences, qui considère que le cerveau est un organe qui fonctionne comme un tout, si bien que ce serait une erreur de vouloir l'analyser en isolant des aires qui auraient chacune un rôle spécifique dans une fonction cognitive particulière. Le holisme est souvent associé à la théorie de l'équipotentialisme cérébral qui défend l'idée que toutes les parties du cerveau sont équivalente dans leur fonction et que chacune peut remplacer n'importe quelle autre en cas de dysfonction.

La doctrine holistique dite aussi « théorie universelle » a été vigoureusement défendue par Pierre Marie et Pierre Flourens contre Paul Broca à partir de la fin du XIXe siècle, notamment sur la question des bases cérébrales du langage. La découverte par ce dernier que des lésions localisées dans une région du lobe frontal gauche (dite depuis aire de Broca) pouvait entraîner une aphasie (une incapacité à parler) mirent un coup sévère à la doctrine holistique. Le débat dans le milieu scientifique anglo-saxon fut porté par Friedrich Leopold Goltz et David Ferrier qui s'affrontèrent lors d'un conférence restée célèbre au cours du septième Congrès International de Médecine, en 1881 à Londres[26]. Goltz y présenta un chien sur lequel il avait pratiqué une lobotomie grossière du néocortex et qui restait capable de se déplacer, de voir ou d'entendre, quoique d'une manière visiblement altérée. Le contre-argument de Ferrier fut de présenter un singe dont il avait réséqué avec précision une partie relativement restreinte du lobe frontal (le cortex moteur gauche). L'animal présentait un trouble bien précis : une paralysie du côté droit, très analogue à l'hémiparésie qu'observaient les neurologues de l'époque. Associés aux résultats de stimulations corticales pratiquées par Gustav Fritsch et Eduard Hitzig, les travaux de Broca, Ferrier et d'autres emportèrent l'adhésion des scientifiques à la théorie localisationnisme cérébral contre le holisme.

Dans sa forme extrême, le holisme cérébral n'est plus aujourd'hui considéré comme valable. Par contre, cette théorie continue d'inspirer de nouvelles questions sur le fonctionnement du cerveau dont on sait qu'il est un organe très densément connecté grâce aux fibres nerveuses qui relient les neurones entre eux aussi bien localement qu'à plus longue distance, par exemple entre les deux hémisphères.

En médecine

  • Une perception réductionniste compartimentée ?

Le réductionnisme, dans son sens méthodologique, représente l'attitude de ceux qui soutiennent qu'une explication scientifique est forcément analytique, réductrice des phénomènes biologiques à des principes physiques et que la question des causes finales (ou téléologie) tombent en dehors de la science. La cause finale est réduite à la cause efficace. Ce courant de pensée et la rationalisation qui s'ensuivit a abouti pour la première fois dans l'histoire à des guérisons concrètes. Les chercheurs ont découvert mille secrets pour produire autant de remèdes. Cette méthode est devenue dominante et privilégie les hypothèses expérimentalement vérifiables, marginalisant l'impact des travaux scientifiques d'aspect non-réductionniste (recherches psychosomatiques, impacts environnementaux et déterminants socio-culturels de la santé, études scientifiques de thérapeutiques non-conventionnelles ou issues des médecines traditionnelles, etc.). En réaction à cette censure, le point de vue opposé au réductionnisme – le holisme – a fait valoir ses arguments et porté la contradiction.

  • Une perception qui prône l'unité ?

Signée par la quasi-totalité des états membres, la constitution de l'OMS donne une définition universelle de la santé : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas en une absence de maladie ou d'infirmité. » Suivant cette voie, les défenseurs d'une approche systémique de la santé ont permis d'élargir le champ des recherches médicales limité alors, pour l'essentiel, à son aspect biologique. À l'instar de l'anthropologie démontrant que « la véritable définition du normal et de l'anormal dépend du cadre culturel auquel on se réfère » [27], la médecine occidentale (en France, grâce à la célèbre thèse du Dr Canguilhem sur le normal et le pathologique) a commencé à s'ouvrir au nouveau paradigme et à admettre, selon les termes du biologiste franco-américain René Dubos que « l'étiologie multifactorielle est la règle plutôt que l'exception [28] ». Soulignant que la santé dépend de variables qualitatives, la définition de l'OMS invite à prendre en compte la dimension psychique – subjective, culturelle – de l'être humain. Portées pour l'essentiel par la discipline de médecine générale, des études ont vu jour sur ces variables qualitatives de la santé. Ces travaux interdisciplinaires sur les liens complexes de la médecine avec l'éthique, la sociologie, la psychologie, l'anthropologie, la politique, l'économie ont permis le retour des sciences humaines dans les enseignements des facultés médicales. Les conjectures touchant à la santé et à ses déterminants ont donné l'occasion de rencontres entre les sciences biologiques et les sciences humaines.

Pour rééquilibrer les excès d'une vision mécaniste de la médecine et considérer les déterminants psycho-socio-culturels de la santé, est-il stratégique d'opposer au réductionnisme, le peu de résultats pratiques de l'holisme ? Les excès du réductionnisme ne seraient-ils pas plus soluble dans une « méta-méthode » qui considèrerait la complexité médicale. Cette nouvelle méthode incorporerait le meilleur des approches réductionnistes et holistiques et saurait faire communiquer le laboratoire et le terrain – des données actuelles de la science à leur application en pratique ambulatoire [29] :

"Les logiques sur lesquelles reposent le savoir médical ont des conséquences profondes sur la pratique clinique et sur les représentations de la santé et du vivant. Les notions de réduction et d’émergence jouent un rôle capital dans ces logiques. La microréduction constitue la stratégie d’analyse prédominante dans une biomédecine dont le savoir repose sur des interactions moléculaires. De même, selon la macroréduction, la partie est définie en fonction de son appartenance au tout, comme dans l’épidémiologie génétique. Quant à l’émergence, elle décrit les propriétés d’un tout absentes chez ses parties constituantes, notion qui renvoie à la définition du vivant s’accordant avec la notion d’évolution. Le succès apparent de la réduction comme modalité d’analyse a engendré chez les scientifiques et dans l’opinion un micro-réductionnisme idéologique, qui correspond ontologiquement au physicalisme (les choses peuvent être expliquées à partir de la compréhension de leur parties constituantes) et à l’atomisme (les choses évoluent de façon autonome, isolée, indépendamment de l’évolution des autres choses). Les conceptions réductionnistes génétiques donnent une nouvelle représentation totalisante du vivant où le passé, le présent et le futur des organismes se trouvent traduits dans la fausse linéarité de leurs génomes, pouvant fournir des bases quantitatives à la définition de standards de normalité génétique et à l’établissement de hiérarchies. La pratique de la recherche devrait intégrer les contraintes, les limites et l’intérêt de la réduction comme méthode. Elle devrait aussi tenir compte des risques d’un réductionnisme idéologique étendu à tous les aspects de l’existence, dont la légitimité reste problématique et dont les conséquences éthiques, philosophiques et politiques dépassent largement la simple portée du choix d’une stratégie de recherche." [30]

Certains auteurs [31] tentent de dépasser le clivage de l'holisme qui s'oppose au réductionnisme et se réfèrent à la « systémique ». Dans ce courant on peut citer la « systémique » telle que définie dans les travaux publiés par Humberto Maturana [32] et son équivalent français « la pensée complexe » d'Edgar Morin. Ne faudrait-il pas, pour porter la volonté de répondre aux problèmes de santé dans leurs dimensions physique, psychologique, sociale, culturelle et existentielle, offrir une bannière plus consensuelle qui assurerait la complémentarité et le dialogue entre les conceptions réductionnistes (plus linéaire) et holistique (plus systémique) ? Ne serait-il pas plus sage de fonder une méthode propre à la médecine générale qui intègre et dépasse les héritages du réductionnisme et de l'holisme ? Une méthode apte à relier, contextualiser, globaliser, et en même temps à reconnaître le singulier, l'individuel, le concret. Apte à concevoir l'organisation tout en traitant avec l'incertitude. Apte à centrer sur le sujet l'exercice de la médecine générale.

Le tout et les parties

Les approches systémiques visent à faire la synthèse entre le holisme et son opposé en adoptant une formulation atténuée, qui dit qu'un être est partiellement déterminé par le tout dont il fait partie : il faut connaître ce tout (mais cela ne suffit pas) pour comprendre les propriétés de l'élément.

L'expression consacrée est : « Le tout est plus que la somme de ses parties. »

Edgar Morin a expliqué clairement que la "pensée complexe" n'est ni holiste, ni réductionniste[33] : "(...) Il ne s'agit pas d'opposer un holisme global en creux au réductionnisme mutilant; il s'agit de rattacher les parties à la totalité. Il s'agit d'articuler les principes d'ordre et de désordre, de séparation et de jonction, d'autonomie et de dépendance, qui sont en dialogique (complémentaires, concurrents et antagonistes) au sein de l'univers.(...)"

Utilisations idéologiques du terme « holisme »

Depuis sa naissance, en 1926, sous la plume de Jan-Christiaan Smuts, ce concept a toujours été très polémique. le terme « holitisque » est abondamment utilisé par les milieux antisciences, les mouvements ésotériques et les groupes sectaires[34].

Les héritiers de Jan Christiaan Smuts sont les partisans contemporains du dessein intelligent- Intelligent design, branche rationaliste du polémique mouvement créationniste américain. Le « holysme » de ces milieux représente une certitude, un « ciel mystique de la totalité », la totalité comme solution finale.

Excès des deux thèses

Le dogme réductionniste est une « intelligence parcellaire, compartimentée, mécaniste, disjonctive, qui brise le complexe du monde en fragments disjoints, fractionne les problèmes, sépare ce qui est relié, unidimensionnalise le multidimensionnel. Qu'il s'agit là, d'une intelligence à la fois myope, presbyte, daltonienne, borgne ; qui finit le plus souvent par être aveugle. Elle détruit dans l’œuf toutes les possibilités de compréhension et de réflexion, éliminant aussi toutes chances d'un jugement correctif ou d'une vue à long terme. Ainsi, plus les problèmes deviennent multidimensionnels, plus il y a incapacité à penser leur multidimensionnalité ; plus progresse la crise, plus progresse l'incapacité à penser la crise ; plus les problèmes deviennent planétaires, plus ils deviennent impensés. Incapable d'envisager le contexte et le complexe planétaire, l'intelligence réductionniste aveugle rend inconscient et irresponsable »[33]. À cette définition du réductionnisme peut être superposée celle d'un holisme qui dilue chaque élément dans une globalité molle et rend incapable de penser précisément le distinct, qui réduit toute pluralité et gomme toute différence en une vision unitaire, uniforme. Qui rend l'action imprécise et conduit à l'impuissance et au totalitarisme.

Carl Jung

Cf. creatura

Confucius

L'homme idéal (Ren) de maître Kong :

Il devait réussir à mener sa vie entre terre et ciel. Le nez assez près de la terre pour distinguer (réductionnisme). Mais pas trop près au risque de ne plus rien y voir. Ses actes gagnaient alors en précision et distinction, la stratégie devenait possible, et l'action puissante.

Il devait aussi savoir lever le nez vers le ciel pour relier (holisme). Mais pas trop au risque de s'envoler vers des altitudes où plus rien d'humain n'est distinguable et où l'atmosphère devient de plus en plus incompatible avec la vie. Il devenait alors apte à faire des choix avec sagesse et efficience et devenait un maître dans l'entretien de la vie.

Ce « Ren » était un but à atteindre car il était censé offrir « la longue vie qui procure la vision sans fin ».

À partir de cette solidité de l'expérience consciente en nous, se déverse, déborde ses propres prolongements que sont les techniques, les recettes, les arts. Faut-il alors comprendre le savoir-faire, purement et simplement, comme un savoir être ? Agir avec maîtrise n'est-il pas le propre de celui qui, de tous les savoir, ne retient que le savoir qui égalise le faire et l'être ?

Voir aussi

Culture populaire

Le personnage Dirk Gently de l'écrivain britannique Douglas Adams croit en une « interconnexion fondamentale » entre toute chose et possède une « agence holistique de détectives privés ».

Articles connexes

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Bibliographie

  • Colloque de l’International Association for Landscape Ecology (IALE)
  • « Holistic Landscape Ecology in Action » (Landscape and Urban Planning, volume 50, issue 1-3).

Notes et références

  1. Smuts, Jan. Holism and Evolution. Londres: Macmillan & Co Ldt, 1926, 362 p.
  2. http://www.allerg.qc.ca/trucsaddit.html "Les promoteurs du charlatanisme sont habiles dans l'usage de slogans et de mots à la mode. Durant les années 70, ils ont popularisé le mot « naturel » comme un mot magique dans la vente. Durant les années 80, le mot « holistique » est devenu populaire. Aujourd'hui, le mot à la mode est « alternatif » (ou médecine alternative ou douce)"
  3. Smuts, Jan. Holism and Evolution. Londres, Macmillan & Co Ldt, 1926, 362 p.
  4. Résumé de : LARGEAULT J., Réductionnisme et holisme, Encyclopédia universalis, (2000) vol. 19, p. 523-527
  5. Platon, Apologie de Socrate, Criton, Phédon, trad. M.-J. Moreau, éd. Gallimard, Folio Essais, 1985.
  6. Aristote, La Métaphysique, trad. Annick Jaulin, PUF, 1999
  7. De l'allemand Welt, le monde, et Anschauung, l'idée, la vue, l'opinion, la représentation. Terme désignant la conception du monde de chacun selon sa sensibilité particulière. La weltanschauung est un regard sur le monde (ou une conception du monde), d'un point de vue métaphysique, notamment dans l'Allemagne romantique.
  8. The Columbia Encyclopedia, sixième édition.
  9. Godin Ch., Dictionnaire de philosophie, fayard / édition du temps. (2004), p. 570-1
  10. Duhem P., La Théorie physique, son objet, sa structure (1906), Vrin, 1981.
  11. Quine W. V., « Les deux dogmes de l'empirisme » (1951), De Vienne à Cambridge, l'héritage du positivisme logique de 1950 à nos jours, P. Jacob (éd.), Gallimard, 1980.
  12. Otto Neurath (1882-1945) est un philosophe, sociologue et économiste autrichien. Il fut un des co-rédacteurs en 1929 de La Conception scientifique du monde plus connu sous le nom de Manifeste du cercle de Vienne.
  13. Dans L'Évolution créatrice (1907), Bergson oppose l'élan vital, « force créant de façon imprévisible des formes toujours plus complexes », à une perception mécaniste et finaliste de l'évolution.
  14. Bergson Henri, L'Évolution créatrice (1907). Ouvrage originellement publié en 1907. 86e édition. Paris: Les Presses universitaires de France, 1959, 372 pages. Collection Bibliothèque de philosophie contemporaine.
  15. Blay Michel (sous la direction de), Grand dictionnaire de la philosophie. Larousse/CNRS édition, Paris (2003)
  16. McWhinney Ian R The importance of being different. British Journal of General Practice, 1996, 46, 433-436
  17. Prigogine Ilya et Stengers Isabelle, La Nouvelle Alliance. 2e éd, Paris : Gallimard (Collection Folio), 1986. 439 p.
  18. Rosnay, J. Le macroscope (Collection : Points Essais), Paris, Seuil, 1 février 1977, 305 p.
  19. Morin, Edgar. Introduction à la pensée complexe. Réimpr., avril 2005. Paris: Seuil (Collection : Points Essais), 1990. 158 p.
  20. Engel, G L.The need for a new medical model: a challenge for biomedicine. Science (New York, N.Y.). 196.4286 (1977): 129-36.
  21. Gay Bernard, What are the basic principles to define general practice, Presentation to Inaugural Meeting of European Society of General Practice/Médecine de famille, Strasbourg, 1995
  22. Framework for Professional and Administrative Development of General Practice / Médecine de famille in Europe, OMS Europe, Copenhague, 1998
  23. WONCA EUROPE (La société européenne de médecine générale – médecine de famille) (préparé par), La définition européenne de la médecine générale – médecine de famille. WONCA EUROPE, 2002. Version en ligne (sept. 2006) : CNGE : [1] et SSMG : [http:// www.ssmg.ch]
  24. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Largeault_J._2000_p._523-527.
  25. Edlin G. & Golanty E. Health & wellness: A Holistic Approach 4e éd., Jones & Boston. 1992.
  26. The Goltz–Ferrier debates and the triumph of cerebral localizationalist theory. Kenneth L. Tyler et Rolf Malessa. Neurology (2000) vol. 55, p. 1015-1024 PubMed
  27. Herskovits M., Les Bases de l'anthropologie culturelle, p. 57-58
  28. Dubos R., Man, Medicine and Environment, p. 87-113
  29. Pouchain Denis. Des données actuelles de la science à leur application en pratique ambulatoire. EBM Journal. 26 (2001): Commentaires
  30. In Boury, D. Recherche biomédicale : le débat autour des notions de réduction et d’émergence. Annales de biologie clinique. 63.6 (2005): 573-9.
  31. Sturmberg, Joachim P. “Systems and complexity thinking in general practice. Part 2: application in primary care research.” Australian family physician. 36.4 (2007): 273-5. “Systems and complexity thinking in general practice: part 1 - clinical application.” Australian family physician. 36.3 (2007): 170-3.
  32. Maturana, Humberto. The origin of the theory of autopoietic systems. in Fischer, H. R. (ed.), 1991
  33. a et b Morin, Edgar. « Le besoin d'une pensée complexe, in 1966-1996, La passions des idées », Magazine littéraire, hors-série, décembre 1996
  34. Rapport n° 3507 commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs, Georges Fenech, Philippe Vuilque, 12 décembre 2006. [2]
    • Rapport n° 2468, commission d'enquête sur les sectes, Alain Gest et Jacques Guyard, 22 décembre 1995. [3]

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