Organe axillaire

Organe axillaire

L'organe axillaire (cavum axillae) est un organe glandulaire présent chez l'Homme au niveau de l'aisselle.
Chez les autres mammifères, il n'est connu que chez quelques espèces de singes, tous africains.

Réseau lymphatique et ganglions lymphatiques

Des organes glandulaires anatomiquement différent, mais histologiquement plus ou moins proches, semblent exister chez d'autres singes (sur la tête ou le thorax, ou dans le creux des coudes). Leur fonction n'est pas clairement comprise, et semble avoir été peu étudiées.

Sommaire

Physiologie

Les mammifères disposent de deux types de glandes sudoripares

  1. ) les glandes eccrines, très nombreuses et réparties sur presque tout le corps, dont le conduit excréteur débouche à la surface de la peau (et qui produisent les gouttes de transpiration) ;
  2. ) les glandes apocrines dont le conduit excréteur débouche presque toujours à la base d'un follicule pileux en donnant l'impression de "mouiller" le poil. Chez l'être humain, ces glandes sont principalement rassemblées sous les aisselles (dans l'organe axiliaire). On les trouve aussi dans la peau du scrotum[1], sur le prépuce et les petites lèvres, sur le pubis, autour de l'anus, autour des mamelons et près des glandes cérumineuses du conduit auditif externe et les glandes ciliaires de marges palpébrales[2]. Elles sont plus grosses que les glandes eccrines et sont contrôlées par le système nerveux sympathique[2]

L'organe axillaire est chez l'Homme (et quelques singes africains) essentiellement composé de glandes apocrines densément disposées[3] au niveau de l'aisselle.
cet organe sécrète un liquide fluide, incolore, parfois légèrement pigmenté.

L'organe axillaire se développe « silencieusement » durant l'enfance, en restant inactif avant la puberté[3].
Il entre alors en fonction (au moment de la pousse des poils) et à partir de ce moment, il sera actif toute la vie[3].

Cet organe, abrité au creux de l'aisselle est entouré d'une chaine de ganglions lymphatiques, et il est proche de de l'artère axillaire, de la veine axillaire, et du nerf axillaire, mais les liens éventuels ou probables entre ces différents organes ne semblent pas avoir été explorés.

Chez les primates non-humains

Un organe axillaire, qui semble similaire à celui de l'Homme existe chez les singes africains anthropoïdes (Gorilles, chimpanzés) et dans une moindre mesure chez l'Orang-outan, mais n'a pas été trouvé chez aucun des autres primates. Par ailleurs, tous les primates ont de nombreuses glandes apocrines présentes de manière diffuse dans la peau velue (ou nue chez l'homme), mais selon W. Montagna[4]. toujours, seuls l'homme, le chimpanzé et le gorille[5] disposent d'un organe axillaire au niveau de l'aisselle, et c'est chez l'Homme qu'il serait le plus développé.

Fonctions

Aussi développé chez le mâle que la femelle, cet organe n'est pas à ce jour considéré à ce jour comme un caractère sexuel. Il produit cependant des sécrétions riches en composés stéroïdiens lié au sexe et - au moins chez les singes - au statut sexuel de l'individu dans le groupe[3].

Une hypothèse[3] est qu'avec le développement d'un mode de vie grégaire, la reconnaissance par le cerveau des messages odorants de l'œstrus a été bloquée, pour de protéger le lien entre les parents qui était nécessaire pour assurer la meilleure survie des petits qui nécessitent plus de soins et des soins plus longs que chez d'autres espèces. L'organe axillaire aurait dans ce contexte acquis une fonction nouvelle : fournir une stimulation stimulant le renforcement du couple, en perdant son ancien rôle qui aurait pu être d'envoyer des messages de l'individualité[3].

Le caractère fermé et pileux de l'aisselle associé à la sudation pourrait contribuer à la fonction de cet organe en jouant un rôle de diffuseur phéromonal.

Autres organes similaires chez d'autres primates ?

Tous les primates ont de nombreuses glandes apocrines dans la peau velue, mais selon W. Montagna[4], seuls l'homme, le chimpanzé et le gorille disposent d'un organe axillaire au niveau de l'aisselle (notamment responsable de la touffe de poils que l'évolution a conservé chez l'homme, comme sur le pubis).

Chez certaines espèces de primates, cet organe glandulaire pourrait avoir évolué différemment.
Par exemple si le macaque ours (Macaca speciosa maintenant nommé Macaca arctoides) ressemble fortement au singe rhésus, sa peau présente des caractéristiques uniques ; son épiderme contient peu de mélanocytes actifs[6]. Le derme est peu pigmenté et il est plus riche en fibres élastiques. De plus la peau contient un nombre de glandes sudoripares (eccrines et apocrines) inhabituellement élevé chez les singes, notamment au niveau du front et du cuir chevelu, au point d'évoquer l'organe axillaire des Hominioidea. Les glandes sébacées très grande du front, du visage et du cuir chevelu chauve (chez l'adulte, sur la partie antérieure) ressemblent à celles de l'Homme[6]. Chez cette espèce, les femelles, à la différence de ce qu'on observe chez la plupart des autres espèces de macaques n'ont pas de gonflement de la zone uro-génitale lors de leur œstrus, que les mâles repèrent pourtant très bien, probablement via des phéromones. Par ailleurs, le petit qui nait presque nu et avec une pilosité très claire émet une forte odeur musquée, et curieusement, chez les animaux captifs, aucune trace de saisonnalité dans la reproduction n'a pu être décelée.


Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (fr)

Listes de liens externes

Bibliographie

Références

  1. Thomas Caceci,Dr. Cours d'histologie vétérinaire, Exercise 14 Integument I: Skin , consulté 2011/02/24
  2. a et b Tutoriel, système nerveux sympathique
  3. a, b, c, d, e et f D. M. Stoddart (1998) ; The human axillary organ: An evolutionary puzzle ; Human Evolution Volume 13, Number 2, 73-89, DOI:10.1007/BF02439386 (Résumé, en anglais)
  4. a et b William Montagna ; The skin of non-human primates, American Zoologist 12:109-124 (1972) ; Oxford University Press (Résumé)
  5. Richard A. Ellis, William Montagna (1962) ; The skin of primates. VI. The skin of the gorilla (Gorilla gorilla) ; online:2005/06/07 ; American Journal of Physical Anthropology Volume 20, Issue 2, pages 79–93, June 1962 ; DOI:10.1002/ajpa.1330200210 ([Résumé])
  6. a et b W. Montagna, H. Machida, E. Perkins  ; The skin of primates XXVIII. The stump-tail Macaque (Macaca speciosa) 2005/06/07 DOI:10.1002/ajpa.1330240108 ; American Journal of Physical Anthropology Volume 24, Issue 1, pages 71–85, January 1966 ([Résumé])

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