Ligne de Creil à Beauvais

Ligne de Creil à Beauvais
Ligne de Creil à Beauvais
Ligne de Creil à Beauvais
Pays Drapeau de France France
Villes desservies Creil, Montataire, Beauvais
Historique
Mise en service 1857
Concessionnaires Ch. de fer des Ardennes (1853 - 1938)
SNCF (1938 - 1997)
RFF (à partir de 1997)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 316 000
Longueur 37 km
Écartement Voie normale (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente ou rampe maximale 4,1 ‰
Nombre de voies 1 (2 de Creil à Montataire)
(Anciennement à double voie)
Signalisation BAL et Block manuel
Trafic
Propriétaire RFF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TER Picardie, Fret SNCF
Schéma de la ligne

La ligne de Creil à Beauvais est une ligne ferroviaire française, d'une longueur de 37 kilomètres, qui relie Creil à Beauvais dans le département de l'Oise, en Picardie.

Tracée selon un axe nord-est/sud-ouest dans la vallée du Thérain, cette ligne majoritairement à voie unique est ouverte en 1857 par la Compagnie des chemins de fer du Nord. Elle est la première ligne à desservir le chef-lieu de l'Oise, vingt ans avant l'ouverture de la ligne, plus directe de Paris, d'Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers.

Elle constitue la ligne 316 000[1] du réseau ferré national.

Sommaire

Histoire

La ligne de Creil à Beauvais a pour objectif de relier le chef-lieu du département de l'Oise à la grande ligne du Nord, ouverte en 1846. Elle fait partie d'un ensemble de lignes dont le chemin de fer des Ardennes, concédé pour 99 ans le 20 juillet 1853 à une société représentée par MM. le comte Siméon, le duc de Mouchy, le baron de Ladoucette, le député J. Riché, le baron Seillière[2]...

L'ensemble doit être réalisé dans un délai de cinq ans, aux risques et périls de la société qui prend le nom de Compagnie du chemin de fer des Ardennes et de l'Oise. Les terrains doivent être acquis et les ouvrages réalisés pour l'aménagement à terme de deux voies, mais une seule est exigée au départ. Les courbes doivent atteindre un rayon minimal de 350 mètres et les rampes ne pas dépasser 15 millimètres par mètre. La dépense est évaluée à 27,1 millions de francs, dont 5,9 pour la ligne de Beauvais.

Toutefois, le décret du 10 juin 1857 revient en partie sur ces dispositions. À la demande de l'administration, la ligne de Beauvais est alors rétrocédée à la Compagnie du Nord en échange de la section Laon - Reims. La Compagnie des chemins de fer des Ardennes est créée le 28 juin 1857 avec une dotation en capital de 21 millions de francs et un réseau plus cohérent[2].

La construction de la plateforme nécessite 900 000 m3 de terrassements et la réalisation de soixante-douze ouvrages d'art, tous de faible importance, n'exigeant de 10 000 m3 de maçonnerie. La totalité des ouvrages sont réalisés en seulement quatre à cinq mois, mais les ingénieurs attendent que les pluies de l'hiver tassent les remblais avant de procéder à la pose de la voie. La nouvelle ligne dessert Cires-lès-Mello, où des maisons sont détruites afin de construire la station à proximité de la rivière, puis Mouy-Bury, Heilles et Mouchy par une gare commune, Hermes puis Rochy-Condé. La ligne atteint alors Beauvais où une gare terminus est créée à proximité de la barrière de Paris. Aménagée sur des terrains offerts par la ville, elle nécessite d'importants terrassements[2].

La gare de Mouy-Bury au début du XXe siècle.
La gare de Mouy au début du XXe siècle.

La ligne est inaugurée le 28 juin 1857, avec un hommage particulier au duc de Mouchy, promoteur de la ligne alors récemment disparu, et pour lequel un arc de triomphe est dressé en gare de Mouy. Ce dernier est inauguré le 20 septembre suivant. Le chemin de fer est mis en service le 1er septembre 1857, avec des stations encore inachevées. Les voyageurs sont provisoirement accueillis dans des salles aménagées dans les remises du matériel roulant[3].

L'exploitation est organisée en accord avec la Compagnie du Nord : trois trains par jour en provenance de Beauvais sont rattachés en gare de Creil à des convois rapides en provenance du Nord ou de Saint-Quentin. Dans l'autre sens, la Compagnie du Nord assure la traction des convois depuis Paris jusqu'à Creil, où les locomotives de la Compagnie des Ardennes prennent alors le relai jusqu'à Beauvais.

La Compagnie du Nord, devenue propriétaire de la ligne, est consciente que le détour par Creil allonge significativement le trajet de Beauvais en direction du Nord. À titre commercial, elle fait en conséquence payer le trajet kilométrique comme si celui-ci était réalisé en ligne droite de Beauvais à Amiens. Elle propose en outre une formule d'abonnement annuel permettant de parcourir l'ensemble de son réseau pour 1 100 francs[3].

La ligne

Tracé

Façade de la gare de Beauvais.
Façade de la gare de Beauvais.

La ligne naît en gare de Creil, gare majeure de bifurcation des lignes de Paris-Nord à Lille, de Creil à Jeumont et de Pierrelaye à Creil. Jusqu'à Beauvais, elle remonte la vallée du Thérain, petite rivière de plaine sillonnant une vallée humide et boisée, dont elle traverse huit fois le cours par le biais d'ouvrages de faible importance.

Jusqu'à la gare de Mouy - Bury, la ligne suit les courbes de la rivière. Au-delà, elle traverse plus directement des zones marécageuses. A Rochy-Condé, elle laisse sur la droite la ligne déposée de Rochy-Condé à Soissons. Elle rejoint à la bifurcation de Villers-sur-Thère la ligne d'Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers qui dessert, trois kilomètres plus loin, la gare de Beauvais.

Intégralement à double voie dans le passé, celle-ci n'a été conservée que de Creil à Montataire inclus. De la bifurcation de Villers-sur-Thère à Beauvais, la ligne Paris-Épinay-Le Tréport est à double voie. Des voies d'évitement existent dans les gares de Cires-lès-Mello, Mouy-Bury, Hermes-Berthecourt et Rochy-Condé. Les déclivités maximales n'excèdent pas 4,1 ‰.

Équipement

La ligne est à traction autonome[4] et équipée du block automatique lumineux de Creil à Montataire et de la bifurcation de Villers-sur-Thère à Beauvais. Entre les deux, elle est dotée du block manuel de voie unique[5]. La ligne n'est pas dotée du contrôle de vitesse par balises (KVB)[6] et ne dispose pas d'une liaison radio sol-train[7].

Exploitation

La gare de Creil, terminus de la ligne.
La gare de Creil, terminus de la ligne.
Article détaillé : TER Picardie.

En 2008, la ligne est exploitée par la SNCF sous le label TER Picardie, à l'aide de BB 66400 tractant des rames réversibles régionales (RRR). Elle voit transiter 870 usagers quotidiens, pour l'essentiel scolaires et actifs, ainsi que quelques trains de fret[8].

La ligne voit son exploitation directement liée aux deux radiales qu'elle relie, afin d'optimiser les correspondances, en particulier vers Paris en gare de Creil. Elle est desservie à raison d'une quinzaine de trains quotidiens par sens en semaine, mais seulement sept les samedi et quatre les dimanches et jours fériés. Les circulations sont omnibus ou semi-directes, toutes reliant les deux terminus avec des temps de parcours moyens situés entre 35 et 55 minutes[9]. Le niveau de régularité y est satisfaisant, avec en 2007, 90,5 % de trains à l'heure en heures de pointe, et 91,1 % en heures creuses[8].

La vitesse limite des circulations n'excède pas 100 km/h[10].

Projets

La gare de Montataire, côté voies.
La gare de Montataire, côté voies.

La ligne, dont la fréquentation diminuait depuis des années et était considérée comme condamnée, a connu un redressement de fréquentation, en partie en raison à la hausse générale du coût du pétrole, mais également grâce aux investissements réalisés par le Conseil régional de Picardie. Après une première amélioration en 2005, consistant en la création d'un nouvel aller-retour et l'optimisation des correspondances à Creil, la région a demandé trois aller-retour supplémentaires à la SNCF, à compter du 10 décembre 2006. Cette augmentation de l'offre de 27 % coûte 340 000 euros par an à la région au titre de la compensation du déficit d'exploitation. Ces investissements ont provoqué une hausse de fréquentation, ainsi que des recettes, de 16 % en 2006, et 20,6 % en 2007, par rapport aux années qui précédaient[8].

Toutefois, la hausse de la desserte est dorénavant conditionnée par une amélioration préalable de l'infrastructure, prévue au contrat de projet 2007-2013. Celui-ci projette l'amélioration de la signalisation, avec la mise en place du block automatique à permissivité restreinte (BAPR), l'allongement ou la création de voies de croisement, avec la mise à double voie de deux sections de trois et quatre kilomètres, ainsi que l'automatisation des aiguillages sur les zones de croisement ou à double voie. En outre, les gares de la ligne seront rendues accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR). Ces investissements, d'un montant de cinquante millions d'euros, ont pour objectif de permettre d'augmenter l'offre à dix-huit aller-retour quotidiens. Ils seront réalisés de la fin de l'année 2010 à 2013 environ. Le matériel roulant, modernisé en 2001 mais datant de 1986, doit laisser la place vers 2012-2013 au Régiolis, dont dix-sept rames ont été commandées par la région[11].

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (fr) François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome I, 1852 - 1857, 1998, 215 p. (ISBN 2950942111)

Lien externe

Notes et références

  1. Fascicule Gares et lignes du nord édité par le COPEF (Cercle Ouest Parisien d'Études Ferroviaires) en 1985.
  2. a, b et c François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome I, 1852 - 1857, p. 198
  3. a et b François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome I, 1852 - 1857, p. 199
  4. [PDF] RFF - Carte des lignes électrifiées
  5. [PDF] RFF - Carte des modes d’espacement des trains
  6. [PDF] RFF - Carte des lignes équipées de contrôle de vitesses
  7. [PDF] RFF - Cartes des lignes équipées de liaisons avec les trains
  8. a, b et c [PDF] Conseil régional de Picardie - Comité de Ligne Creil-Beauvais, du 22 avril 2008, p. 3
  9. Fiche horaire TER Picardie
  10. [PDF] RFF - Carte des vitesses maximales sur ligne
  11. [PDF] Conseil régional de Picardie - Comité de Ligne Creil-Beauvais, du 22 avril 2008, p. 12-13

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ligne de Creil à Beauvais de Wikipédia en français (auteurs)

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