Politique de la Corée du Sud

Politique de la Corée du Sud
Corée du Sud
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Cet article fait partie de la série sur la
politique de la Corée du Sud,
sous-série sur la politique.


v · Corée du Sud est une république qui compte neuf provinces et six villes à administration autonome (Séoul, Pusan, Incheon, Daegu, Gwangju, et Daejeon).

Sommaire

Les anciens présidents élus

Les différents partis politiques

  • URI (Parti Uri, « Notre Parti ») : parti de centre-gauche formé en 2003 de dissidents du PDM. Seul parti à soutenir le président Roh Moo-hyun et à gagner les législatives d'avril 2004, avec 152 sièges (+105) sur 299.
  • GPN (Grand parti national) : parti conservateur, première force en 2000, 133 sièges avec 39 % des voix, échec électoral en 2004 avec 121 sièges. Le grand parti national est dirigé par Park Geun-hye, la fille du général Park Chung-hee, dictateur militaire au pouvoir entre 1963 et 1979.
  • PDT (Parti démocratique du travail de Corée) : parti de gauche fondé et contrôlé par la Confédération des syndicats coréens (600 000 membres). Aux législatives de 2004, 10 sièges (+8) avec 13 % des voix.
  • PDM (Parti démocratique) : parti de centre-gauche des présidents Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun en 2002. Il a renouvelé la vie politique sclérosée de la Corée avant de passer à l'opposition au président Roh et de prendre l'initiative de sa destitution, ce qui a abouti à la création du nouveau parti URI et son effondrement électoral aux législatives d'avril 2004 : 9 sièges (-106).
  • PPA (Parti du peuple d'abord, plus connu sous l'acronyme anglais « People First Party » ou PFP) : parti conservateur de centre-droit, ayant remporté 5 sièges aux élections législatives d'avril 2004, issu de l'Union démocrate libérale (UDL) que dirigeait Kim Jong-pil.
  • Parti progressiste de la Jeunesse : aucun siège.
  • Nouveau parti coréen de l'espoir : aucun siège.
  • Front démocratique national anti-impérialiste : interdit.

Le système politique

Selon la Constitution de la Corée du Sud, le chef d'État de la République de Corée est le président, qui est élu par scrutin direct pour un mandat de cinq ans non renouvelable. Premier représentant de la République et Chef des armées, le président dispose en outre d'un pouvoir exécutif considérable ; il nomme le Premier ministre avec l'approbation du Parlement. Il préside et nomme également le Conseil d'État.

Le parlement coréen est appelé Assemblée nationale ou le Gukhoe. Ses membres sont élus pour un mandat de quatre ans. Il compte actuellement 273 sièges, dont 227 sont pourvus au suffrage direct, le reste étant distribué proportionnellement parmi les partis ayant cinq sièges ou plus. Ce système doit être révisé en 2004. L'instance judiciaire la plus élevée est la Cour suprême, dont les juges sont nommés par le président avec le consentement du Parlement.

Le président actuel Lee Myung-bak a été élu Président de la République de Corée du Sud en février 2008, lors de la dix-septième élection présidentielle avec 48,7 % des voix face à son adversaire Chung Dong-young. Il a pris ses fonctions le 25 février 2008.

Droit de vote

Le suffrage est universel, direct et secret.

Toutefois, les citoyens coréens vivant à l'étranger - dont le nombre est estimé à 2,7 millions - ne disposent pas du droit de vote. Cette mesure, instaurée par le régime militaire du général Park Chung-hee en 1972, a été jugée anticonstitutionnelle par la Cour constitutionnelle le 28 juin 2007. La Commission nationale électorale a ainsi demandé qu'une loi rétablisse les droits civiques des Coréens vivant outre-mer, afin notamment qu'ils puissent participer à l'élection présidentielle sud-coréenne prévue le 19 décembre 2007[1].

L'affaire de la destitution de mars 2004

Le parlement sud-coréen avait adopté, le 12 mars 2004, une motion sans précédent qui suspendait de ses fonctions le président Roh Moo-hyun, et plongeait le pays dans un vide institutionnel.

Cette destitution, votée par une assemblée sortante dominée par le GNP (alors promis, selon les sondages, à une défaite électorale) avait été votée par 193 voix contre 2 et 47 boycotts, bien au-delà donc de la majorité des deux tiers exigée par la Constitution coréenne. Cette destitution, assortie d'une suspension immédiate, fut une première dans l'histoire du pays. Le premier ministre Goh Kun s'était vu confier l'intérim.

Les boycotts étaient du fait des quarante-sept fidèles du président Roh Moo-hyun réunis au sein du parti URI, qui avaient qualifié cette procédure de « théâtre de Guignol » et de « mauvaise farce » pour une « peccadille électorale. » Le président avait apporté en février 2004 son soutien au parti URI (pour les élections d'avril), ce qui, en Corée du Sud, est une infraction au code électoral.

Dès l'annonce de la destitution, dix mille partisans du président déchu s'étaient rassemblés dans la nuit près de l'Assemblée nationale sud-coréenne, protégée par la police anti-émeute. Dès le lendemain les marchés financiers sud-coréens réagissaient vivement et la monnaie nationale, le won, perdait 4 % de sa valeur.

Politiquement, l'opposition conservatrice constituée par le Grand parti national (145 députés) n'avait pas conduit le procès du président, mais s'était livrée à une embuscade politico-constitutionnelle, profitant du fait qu'elle était encore majoritaire pour un mois, pour s'allier avec le centristes du Parti démocratique (62 sièges), afin de mettre en difficulté le président, sous le prétexte qu'il avait été partisan en exprimant ses sentiments de sympathie pour le parti URI.

Le président Roh Moo-hyun, politiquement de centre-gauche, avait été élu en février 2003, grâce à une alliance avec le Parti démocratique. Mais, depuis son arrivée au pouvoir, la cote de popularité du président s'était effondrée et était passée au-dessous de 30 %. Des affaires de scandales financiers, liées au financement illégal des partis politiques, avaient atteint directement le président à travers l'inculpation de plusieurs de ses proches collaborateurs.

Cependant, à l'encontre du but recherché par l'opposition conservatrice, les partisans du président déchu se sont mobilisés, et les élections législatives se sont transformées en plébiscite pour la restauration du président Roh Moo-hyun. Lors des élections du 15 avril 2004, le parti URI qui soutenait le président Roh Moo-hyun gagnait les élections législatives, et le 14 mai 2004, les neuf juges de la Cour constitutionnelle de Corée infirmaient cette destitution et rétablissaient le président dans tous ses pouvoirs.

Tensions récentes avec les États-Unis

Les tensions avec les États-Unis proviennent du changement de politique internationale de ces derniers, et du regain de tension avec la Corée du Nord.

Les États-Unis ont en effet désigné la Corée du Nord comme un « État voyou », puis l'ont incluse dans l'« Axe du Mal », suscitant de très vives tensions non seulement avec ce pays, mais aussi chez les autres pays de la région, directement sous la menace des hypothétiques armes nucléaires nord-coréennes.

De plus, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, les États-Unis modifient la répartition de leurs troupes sur le globe, les rapprochant des zones considérées comme dangereuses, le plus souvent des zones peuplées de peuples de culture musulmane. À cela s'ajoute les manifestations de la population sud-coréenne suite à des crimes commis par des militaires américains dans le pays (viols, une enfant tuée par un véhicule militaire).

Les États-Unis ont donc projeté de fermer la plupart des bases, casernes, camps, terrains d'entraînement dont ils disposent en Corée du Sud, pour les rassembler en une base principale près de Séoul. Les États-Unis ont déjà quasiment déménagé leurs troupes de la DMZ, laissant les troupes sud-coréennes patrouiller. Pour les Américains, cela permet de réagir plus rapidement à une tentative d'invasion nord-coréenne, et de réduire les troupes stationnées en Corée. Cependant, le coût de ce déplacement est élevé (estimé à 4,9 milliards de dollars), et les États-Unis demandent au gouvernement sud-coréen d'assumer 95 % de ces frais (soit 4,7 milliards, d'après un document du Bureau du budget du Congrès américain), arguant qu'à cette occasion, la Corée récupérera de nombreux espaces auparavant indisponibles. Mais en Corée, cette demande est très mal reçue :

  • car elle fait ressentir la présence américaine comme une occupation aux frais du pays occupé ;
  • les espaces libérés par les troupes américaines sont dans des zones peu construites ;
  • les espaces occupés par la nouvelle base sont au contraire très chers et dans une zone où les terrains à construire sont très rares, près de la capitale ;
  • la diminution de la présence américaine est ressentie comme un désintérêt à l'égard de l'avenir de la Corée du Sud, que l'on cherche moins à protéger qu'au temps de la Guerre froide.

Notes et références

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