MI 09

MI 09
MI 09
 Élément 1603/1604 à Épernay
Élément 1603/1604 à Épernay

Identification
Exploitant(s) : RATP
Type : automotrice
à 2 niveaux
Motorisation : électrique
Composition : 5 caisses
(R+M+M+M+R)
Couplage : US / UM2 entre eux et avec MI2N
Constructeur(s) : Alstom, Bombardier
Mise en service : à partir de 2011
Affectation : RER A

Le MI 09 est un matériel d'interconnexion automoteur à deux niveaux de type X'Trapolis Duplex que la RATP a commandé en 2009 pour remplacer les MI 84 sur ligne A du réseau express régional d'Île-de-France. La première rame de pré-série a été livrée fin 2010 pour une campagne de tests ; la mise en service commercial du nouveau matériel est prévue pour l'automne 2011[1]. À terme, ce matériel remplacera aussi les matériels MS 61, et éventuellement les MI 2N Altéo circulant sur la ligne A.

Sommaire

Histoire

La désaturation du RER A : une question politique

En 2008, constatant des dysfonctionnements réguliers entrainant des retards fréquents, ainsi qu'une fréquentation sans cesse en augmentation, le sujet de la ligne A du RER se déplace sur le terrain politique.

Le 11 avril 2008, la RATP met en vigueur de nouvelles mesures destinées à mieux prévenir les éventuels incidents d'exploitation qui pourraient survenir[2].

Le 19 mai 2008, faisant suite aux solutions proposées par la RATP, les élus UMP au conseil régional d'Île-de-France demandent au président de la région, Jean-Paul Huchon, de « dégager des moyens financiers nécessaires afin de résoudre les problèmes de saturation ». Ils estiment que le syndicat des transports d'Île-de-France (STIF) doit « soutenir financièrement les propositions de désengorgement du RER A », consistant à généraliser les rames à deux niveaux[3].

Le mardi 20 mai, Nicolas Sarkozy, président de la République, assure lors d'un discours sur l'environnement à Orléans que l'État prendrait en main le dossier de la modernisation de la ligne du RER A si les « oppositions stériles » et les « querelles politiciennes locales » retardaient les investissements nécessaires. « Si l'État doit reprendre la main, l'État la reprendra », a alors menacé le président de la République[4].

Jean-Paul Huchon lui répond alors en qualifiant de « manœuvre politicienne » les déclarations du chef de l'État. Dans un communiqué, il déclare ne pouvoir « accepter d'être mis en cause par le président de la République au motif que la décentralisation serait génératrice d'immobilisme » rappelant que l'État est « le seul actionnaire de la RATP » qui exploite cette ligne[4].

Le mardi 27 mai 2008, Nicolas Sarkozy a annoncé sur la station de radio RTL que la RATP mettrait entre 250 et 300 millions d'euros pour la modernisation de la ligne RER A. « Nous avons décidé que la RATP mettrait la moitié du financement de la modernisation du RER A », a expliqué Nicolas Sarkozy sur RTL, qui a annoncé une enveloppe publique « entre 250 et 300 millions » sur un montant total « de 500 millions ». « Je demande au Syndicat du transport parisien de faire sa part du travail et de mettre l'autre moitié pour que les travaux de modernisation commencent tout de suite, qu'on commande les nouvelles rames et que d'ici à 12 ans l'ensemble des passagers puissent en bénéficier »[5].

Le même jour, Jean-Paul Huchon, répond à Nicolas Sarkozy en annonçant que le STIF financera bien la moitié de la modernisation du RER A. Interrogé sur RTL, Jean-Paul Huchon, indique alors : « Bien entendu le STIF, les collectivités locales, la Région mettront leur part à 50/50 comme nous le mettons de manière générale sur les transports ». « Je suis bien content que l'État, principal et unique actionnaire de la RATP et de la SNCF, fasse son devoir d'actionnaire »[6].

Faisant suite à cet accord entre le chef de l'État et la Région, le vendredi 27 juin 2008, le conseil d'administration de la RATP a donné mandat à son président Pierre Mongin pour prendre les mesures nécessaires à une généralisation progressive des matériels roulants à deux niveaux (MI 2N) sur la ligne A du RER, permettant une amélioration de la capacité et de la régularité de la ligne A du RER[7].

Pour cela, la RATP a lancé en urgence une consultation auprès des industriels qui a abouti à un appel d'offre pour la commande de trente trains à deux étages pour un coût estimé initialement à 600 millions d'euros. Pour financer les nouveaux trains, la RATP a prévu de proposer une convention de financement au STIF pour un partage de l'investissement à 50/50 entre la RATP et le STIF, tel que l'avait proposé Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d'Île-de-France, dans une lettre adressée à Pierre Mongin, le jeudi 26 juin 2008.

Appel d'offres

Rame en test en septembre 2011

Grâce à ce renouvellement anticipé du matériel de la ligne A, la RATP prévoit à terme une augmentation de la capacité de 30 % sur l'ensemble de la ligne, permettant de soulager la ligne pour une dizaine d'années supplémentaires.

La RATP a prévu, dans l'appel d'offres, que la première des trente rames à deux niveaux soit livrée à la fin 2010. Les autres seront livrées de 2011 à 2014, à raison d'un train par mois. Par ailleurs, une option pour une deuxième tranche complémentaire de trente-cinq rames entre 2014 et 2017 permettra de prévoir le renouvellement progressif de l'ensemble du matériel roulant à un niveau[8].

La commande ferme de 60 unités – un train peut être composé d'une unité (train court) ou de deux unités (train long) – a été annoncée le 8 avril 2009, pour un montant de 917 millions d'euros, dont 30 % financés par le STIF. Le marché total porte sur un montant de 2,5 milliards d'euros, soit 104 unités (52 trains longs) complémentaires optionnelles[9].

Le marché a été attribué au groupement Alstom / Bombardier, qui avait déjà construit les trains MI 2N Altéo. La part d'Alstom dans le marché représente 70 % de la commande, soit 640 millions d'euros[10].

Les usines d'Alstom en France concernées par le contrat des trains MI 09 sont les suivantes[10] :

  • Valenciennes, pour l'assemblage des voitures d’extrémité ;
  • Le Creusot, pour les bogies ;
  • Ornans, pour les moteurs de traction et les alternateurs ;
  • Tarbes, pour les blocs électriques et les manipulateurs de traction ;
  • Villeurbanne, pour les électroniques de commande et de contrôle.

L'usine de Bombardier en France concernée par le contrat des trains MI 09 est celle de Crespin (Nord), pour l'assemblage des voitures intermédiaires.

La livraison de la première rame MI 09 est intervenue fin 2010 et la mise en exploitation commerciale devrait intervenir au cours du second semestre 2011[9].

Fiche technique

Disposant de portes beaucoup plus larges (2 mètres) que les matériels classiques, ce matériel à deux niveaux devrait permettre de maintenir les temps d'échange (montée et descente des voyageurs) tout en offrant une capacité théorique d'environ 55 % supérieure à celle des trains de type MI 84 : 2 600 voyageurs (dont 948 places assises) contre 1 684 (dont 432 places assises)[11].

En intégrant la ligne A du RER, ils seront équipés du système d'aide à la conduite, à l'exploitation et à la maintenance (SACEM).

Le MI 09 sera compatible avec les actuels MI 2N qui circulent sur la même ligne RER, permettant de former un train long couplé d'un MI 2N de l'ancienne génération et celle de la nouvelle génération.

Concernant les équipements voyageurs, le MI 09 sera doté d’un système de vidéosurveillance, d'écrans LCD 19" (2 dans chaque compartiment inférieur et supérieur) informant les voyageurs sur leur destination, les dessertes et les correspondances et de la ventilation réfrigérée[10].

Matériel d'interconnexion oblige, il sera bicourant et apte à circuler à la fois sous 1 500 volts et sous 25 000 volts, respectivement sur les réseaux RATP et SNCF.

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Lien externe



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article MI 09 de Wikipédia en français (auteurs)

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