Nicolas Philibert Desvernois

Nicolas Philibert Desvernois

Nicolas-Philibert Desvernois, né le 23 septembre 1771 à Lons-le-Saunier (Jura) et mort le 13 octobre 1859 dans sa ville natale, est un militaire français.

Sommaire

Origine

Nicolas-Philibert Desvernois est fils d'Augustin-Désiré Desvernois et de Reine-Désirée Courmier ; son père est capitaine de la garde nationale, son oncle maternel, Jacques-Antoine Courmier est chevalier de l'Ordre royal militaire de Saint-Louis et lieutenant des grenadiers au régiment d'Armagnac. Son frère, François-Augustin Desvernois, est lieutenant de dragons ; la famille Desvernois est aujourd'hui éteinte.

Carrière militaire

Il accomplira 25 campagnes :

En 1790, Nicolas-Philibert Desvernois est nommé membre de la Garde nationale, à Lons-le-Saunier puis il entre, en 1792, au régiment de Penthièvre-infanterie. Le 3 septembre de la même année, il s'enrôle dans le Premier corps des Hussards dits de la liberté ( 7e bis de l'arme en l'an II, puis 28e régiment de dragons en l'an XII).

Campagne du Rhin

Il s'engage en 1792 aux hussards de la Liberté et fait campagne à l'armée du Rhin, où il combattit jusqu'en l'an III, et obtint les grades de brigadier le 13 octobre, de brigadier-fourrier le 28, et de maréchal-des-logis le 12 avril 1793. Il fait campagne au Palatinat, sous les ordres du général Custine. Le 17 mai suivant, il commandait un peloton de tirailleurs près de Landau, son cheval fut tué sous lui d'un coup de feu qui le blessa lui-même à la jambe gauche.

Dans la nuit du 18 vendémiaire an II, étant de grand'garde en avant de la Rebut, il culbuta les deux postes de hussards hongrois qui se trouvaient en avant de la porte d'Oggresheim.

Nommé sous-lieutenant le 8 fructidor suivant, il se fit remarquer dans plusieurs affaires de l'an III, et fut attaché ensuite à l'armée d'Italie en l'an IV et en l'an V sous les ordres du général Napoléon Bonaparte.

Campagne d'Italie

Le 19 floréal, au combat de Fombio, il mit en déroute, à la tête de son peloton composé de 25 hommes, une colonne de plus de 200 hulans et hussards hongrois qui protégeaient la retraite de l'armée autrichienne. L'ennemi eut 30 hommes tués, 17 prisonniers, et nous laissa 33 chevaux.

Le 21 du même mois, à la bataille de Lodi, chargé d'aller reconnaître un gué pour le passage de la cavalerie dans la rivière de l'Adda, il exécuta sa mission sous le feu de l'ennemi.

Le lendemain, 22, à l'instant où Pizzighitone se rendait aux troupes françaises, et à la suite d'une charge sur les uhlans, il entra le premier dans Crémone, combattit et fit un prisonnier dans la ville.

Au combat de Borghetto, le 11 prairial, il commandait un des pelotons du régiment et fit quelques prisonniers à l'armée napolitaine.

Le 13 pluviôse an V, aux combats d'Imola, Faenza et Forlì en Romanie, après avoir fait une multitude de soldats prisonniers, il rentra avec son détachement dans les rangs de son régiment qu'il trouva placé en colonne sur la route.

Il reçut alors un coup de mitraille qui lui fit une forte contusion au genou droit, et, malgré sa blessure, il fit plusieurs officiers et soldats prisonniers, parmi lesquels se trouvait un colonel, et obligea l'ennemi à abandonner deux pièces de canon, deux caissons, huit chevaux et leurs attelages.

Campagne d'Égypte

Il devient lieutenant et enfin capitaine en 1798. Bonaparte lui confie une mission de confiance auprès des bédouins de Béni-Soueff, puis le prend auprès de lui pendant la campagne d'Égypte.

Dirigé sur Civitavecchia, le 7 prairial an VI, il embarqua pour l'Égypte, assista à la prise de Malte et prit part aux différentes actions qui eurent lieu en avant du Caire.

Le 15 messidor, se trouvant avec douze cavaliers à la citerne de Beda, dans la Basse-Égypte, il protégea la retraite de plus de cent soldats qui étaient venus faire de l'eau à cette citerne, et qu'attaquaient à l'improviste une multitude de Bédouins.

Le 24 thermidor, commandant le peloton d'avant-garde à la bataille de Salahieh, où son régiment se signala, il battit les Mamelucks d'Ibrahim-Bey.

Nommé lieutenant le 1er vendémiaire an VII, et capitaine le 1er frimaire suivant, il fit partie de l'expédition de la Haute Égypte. Le 3 pluviôse, envoyé avec un fort détachement pour soutenir une partie du régiment qui se trouvait dangereusement engagé, il fit une charge vigoureuse sur le flanc des Mamelûcks de Mourad Bey et les dispersa. Rappelé par Desaix pour déloger l'ennemi qui s'était jeté dans un grand canal desséché, et qui y inquiétait par son feu les carrés de l'infanterie française, il s'élança à la tête de sa colonne, et donna la première impulsion; mais bientôt enveloppé par de nombreux ennemis, il reçut plusieurs coups de sabre, perdit son cheval frappé de plusieurs coups de feu et de deux coups de poignards, et fut mis lui-même hors de combat.

Maîtres du canal après une lutte acharnée, les Français recueillirent leurs blessés, parmi lesquels se trouvèrent le capitaine Desvernois et le commandant Rapp, aide-de-camp du général en chef.

Desvernois, guéri de ses blessures, était le 13 germinal de la même année à la tête de l'avant-garde du régiment qui avait ordre de s'enfoncer jusqu'à deux lieues dans le désert de Birembra, près de Coust, sur la rive orientale du Nil.

Le 29 du même mois, commandant encore l'avant-garde du régiment à Bénéade, il s'empara de neuf cents chameaux appartenant à des caravanes qui avaient pris les armes et faisaient cause commune avec les Mamelouks et les habitants du pays.

Le soir du même jour, l'ennemi renfermé dans Bénéade et pressé par les flammes, se détermina à une sortie générale. Placé en embuscade avec sa troupe, Desvernois fondit sur les assiégés et leur tua plus de 300 hommes.

Le capitaine Desvernois se trouva à la bataille d'Héliopolis, le 29 ventôse an VIII, aux combats de Belbeis et de Coraïm, les 1er et 2 germinal, aux sièges du Caire et de Boulac, le même mois, à l'attaque du fort d'Aboukir et du camp d'Alexandrie au mois de thermidor.

Naples et l'Italie

Rentré en France et employé à l'intérieur pendant les ans X, XI et XII, il fut nommé membre de la Légion d'honneur le 23 prairial an XIII; il passa à Turin en l'an XIII, fit la campagne de l'an XIII en Italie, celles de Naples et des Calabres en 1806 (siège de Gaète et chasse aux brigands dans les Calabres).

Participant à la conquête du royaume de Naples, il passe au service napolitaine et obtint, par décret du roi Joseph Bonaparte (17 septembre), le grade de chef d'escadron et aide de camp du général Mathieu Dumas, ministre de la guerre du royaume de Naples.

Commandant la côte d'Amalfi (1807), puis de la subdivision de Lagonegro (1808), décoré de l'ordre des Deux-Siciles en 1807, il est promu major le 1er février 1808, puis colonel le 2 décembre du 1er chasseurs à cheval napolitain (2 décembre 1808 - 3 juillet 1808).

Il commande les deux escadrons de guerre dans les Etats Romains, dans la campagne du Tyrol (1809) et en Espagne (1810), où il polémise avec le commandant de la Division napolitaine, général Francesco Pignatelli di Strongoli. Il reçut le titre de baron avec un majorât en 1809.

Revenu à Naples en avril 1811, nommé chevalier de l'Ordre des Deux Siciles et baron d'Altomonte, il est envoyé avec son régiment dans les Calabres. Promu commandeur de l'Ordre des Deux Siciles et maréchal de camp le 3 juillet 1813, il commande la 2e Division de Salerne, faisant fonction d'inspecteur général de la cavalerie, et après la 5e Division des Deux Calabres (quartier général à Monteleone).

En janvier 1814, lorsque Joachim Murat se range aux côtés des alliés, Desvernois remet sa démission et est confiné à Monteleone; il reprendra son commandement lors de l'abdication de Napoléon Ier et de l'avènement de Louis XVIII. Chargé par le roi de maintenir des liaisons avec le commandant anglais de Messine et de soulever les soldats napolitains qui servent comme "troupes étrangères" dans l'armée "sicilienne", après l'armistice de Casa Lanza du 20 mai 1815, Desvernois remet son commandement au lieutenant général borbonien Vito Nunziante et arrive à Marseille dans le dernier mois des "Cent jours".

Retour en France

À Marseille Nicolas-Philibert Desvernois retrouve Murat qui joue le rôle de roi en le nommant "lieutenant général" de son armée dissoute.

Colonel de la cavalerie française, il obtint son admission au service de France avec le même grade par ordonnance du 21 janvier 1816, fut nommé chevalier de Saint-Louis le 20 janvier 1819. Il est à la demi solde en 1818, admis à la retraite le 8 juin 1823 avec l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis (15 octobre 1823). Retiré à Lons-le-Saulnier, il y obtint le 15 octobre suivant, le grade de maréchal-de-camp honoraire.

En 1824, Desvernois se rend à Naples pour réclamer, en vain, ses prétendues créances envers le gouvernement napolitain.

Rappelé en service actif en 1830, il est mis en retraite définitive en décembre 1834 et se retire à Lons-le-Saunier pour écrire ses "souvenirs", publiés à sa mort en 1858 et réédités avec un commentaire par Albert Dufourcq en 1898. Il est fait commandeur de la Légion d'honneur sous Napoléon III.

Famille

Marié en 1802 à Henriette Florans de Spinelli (née le 19 juillet 1780, † le 10 mars 1847 de pleurésie, dont le père, maire de Calvi, avait été tué en combattant contre Paoli et les Anglais en 1788), il meurt sans postérité le 13 octobre 1859 à Lons-le-Saunier.

Source partielle

« Nicolas Philibert Desvernois », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Nicolas Philibert Desvernois de Wikipédia en français (auteurs)

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