Lamproie marine

Lamproie marine
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 Petromyzon marinus
Petromyzon marinus
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Agnatha
Classe Cephalaspidomorphi
Ordre Petromyzontiformes
Famille Petromyzontidae
Sous-famille Petromyzontinae
Genre Petromyzon
Nom binominal
Petromyzon marinus
Linneaus, 1758
Synonymes
  • Ammocoetes bicolor
  • Batymyzon bairdii
  • Lampetra marina
  • Oceanomyzon wilsoni
  • Petromyzon adriaticus
  • Petromyzon americanus
  • Petromyzon bairdii
  • Petromyzon concolor
  • Petromyzon lampetra
  • Petromyzon maculosus
  • Petromyzon marinus dorsatus
  • Petromyzon marinus unicolor
  • Petromyzon maximus
  • Petromyzon nigricans
  • Petromyzon ruber
Statut de conservation UICN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.

 Bouche de la lamproie marineadulte, ovale, garnie d'anneaux concentriques de dents acérées, avec une langue râpeuse garnie de dents capable de percerla peau de l'hôte[1]

Bouche de la lamproie marineadulte,
ovale, garnie d'anneaux concentriques
de dents acérées, avec une
langue râpeuse garnie de dents capable de percer
la peau de l'hôte[1]

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La lamproie marine (Petromyzon marinus) est un agnathe : un vertébré marin primitif qui vit dans l'Atlantique Nord et trouvé sur les littoraux atlantiques de l'Europe et l'Amérique du Nord, ainsi qu'en Méditerranée occidentale, et dans en Amérique du Nord dans les Grands Lacs

Anguilliforme, brun ou gris sur le dos et blanc ou en gris sur le dessous, ce poisson atteint jusqu'à 90 cm (et autrefois 1m selon les témoignages du XIXe ou début XXe siècle). Les Lamproies adultes s'attaquent à une grande variété de poissons en utilisant leur ventouse buccale pour se coller à la peau d'un poisson. Leurs dents peuvent râper la peau et les écailles et pénétrer la chair du poisson. La lamproie peut ensuite aspirer les fluides de la chair du poisson parasité, sa salive contenant des anticoagulants. Les victimes peuvent mourir d'une perte excessive de sang ou d'infection.

Sommaire

Cycle de vie

Jeunes qui sortent de l'œuf au stade larvaire. Ils sont aveugles (mais néanmoins sensibles à la lumière). Leur bouche a la forme d'une ventouse, mais sans dents. Ils vont vivre 3 à 7 ans, enfouis dans la vase ou des substrats sablo-vaseux en se nourrissant par filtration. Une fois qu'ils ont atteint une certaine longueur, les larves se métamorphosent ensuite en jeunes lamproies qui entament une vie parasitaire en se nourrissant des tissus et du sang du poisson hôte. Elles migrent vers la mer (c'est la dévalaison). Elles y deviennent adultes et après plusieurs années, devenues sexuellement mature, elles cessent de se nourrir et remontent alors vers les sources où elles vont frayer puis mourir. Et le cycle reprend.

Habitat, répartition

Elle passe en mer une partie de son cycle de vie, le long du plateau continental ou près des côtes, jusqu'à au moins 110 m de profondeur, mais c'est un anadrome qui, comme le saumon remonte les fleuves et rivières pour venir se reproduire en eaux douces.

Description

Petromyzon marinus, adulte, vue de profil
Les lamproies peuvent s'accrocher à diverses espèces de poisson, pour se faire transporter quand elles sont jeunes et/ou pour se nourrir quand elles sont plus âgées ; ici sur un omble du Canada. Alors que les lamproies régressent en Europe, elles montrent un comportement invasif dans les lacs d'Amérique du Nord où elles ont été introduites

La lamproie marine n'a pas de mâchoire mais un disque buccal garni de nombreuses pointes cornées et d'une lame courte armée de deux pointes contiguës (alors que les autres poissons, dans leur grande majorité ont deux mâchoires, c'est-à-dire la partie mobile et celle qui est fixe. Son corps est marbré.
Elle a deux petits yeux

Elle possède deux longues nageoires dorsales distinctes.

  • Taille maximale du mâle : 120 cm.
  • Poids maximum connu : 198 livres
  • Longévité maximale connue : 9 ans.

Système sanguin particulier

Cet animal comme l'anguille ou la myxine sont adaptés à des environnements, des salinités et des profondeurs très diverses.

L'hémoglobine de cet animal intéresse les scientifiques car il présente un mélange curieux et tout à fait unique de caractères et propriétés à la fois primitifs et hautement spécialisés[2]. Son poids moléculaire d'environ 17 kDa, comme celui de l'hémoglobine musculaire, il contient apparemment un hème. Son point isoélectrique est celui d'une hémoglobine typique d'invertébré. Les acides aminés qui la compose ne sont cependant qu'en partie caractéristiques des hémoglobines d'invertébrés, pour l'autre partie, ils évoquent plutôt une hémoglobine de vertébrés [3]. Une étude[2] a mesuré la courbe d'équilibre en oxygène de ce pigment à différents pH ; c'est une hyperbole rectangulaire comme celle qu'on observe avec l'hémoglobine du muscle des vertébrés[2]. L'hémoglobine d'invertébrés tels que le ver Nippostrongylus ou celui de certaines larves de mouches de la famille des Oestridae (qui sont des parasites d'animaux vivants) semblent principalement servir au stockage de l'oxygène et peu à son transport. l'hémoglobine de la lamproie est au contraire un agent efficace du transport de l'oxygène grâce à une affinité assez faible pour l'oxygène et un très grand effet Bohr ; il rivalise avec les hémoglobines plus efficace trouvées dans le sang des vertébrés[2].

Consommation par l'homme

La lamproie marine est traditionnellement consommée en Europe (région bordelaise, Portugal), mais pas en Amérique du Nord, où les autorités ont invité les consommateur à mieux tenir compte de taux de mercure dépassant fréquemment les normes chez certains poissons.

Sa chair délicate était déjà jugée délicate dans l'antiquité (Le poète Horace a chanté les lamproies dans ses vers, en tant que met culinaire[4]). Elle était appréciée au Moyen Âge.

Actuellement les captures suffisent à peine aux demandes locales où la lamproie marine est utilisée dans des préparations typiquement régionales comme la « lamproie à la bordelaise ». Sa chair a un goût d'ail et elle est très salé du côté du gras.

Règlementation de sa pêche

Taille minimale autorisée (CEE du 17.10.1986) dans l'Atlantique européen du Portugal au Nord-Écosse (60 °N) jusqu'à 18°W, en Manche et mer du Nord jusqu'à 64°N et 4°W. : 27 cm.

Répartition géographique

Atlantique nord-est, de l'Islande et du nord de la Norvège jusqu'au Maroc, Atlantique nord-ouest, mer Baltique, Méditerranée ouest.

Espèce invasive là où elle a été introduite

Au XIXe siècle[5], elle a pénétré et colonisé les Grands Lacs américains, où elle se montre inhabituellement « nuisible », en attaquant les espèces locales[6],[7]. Depuis, dans la région des Grands Lacs, cette lamproie est considérée comme un ravageur invasif.

  • Elle y serait venue des Finger Lakes et du lac Champlain (Etats de New York et du Vermont) et aurait rencontré des populations non habituées aux lamproies et se laissant apparemment plus facilement parasiter qu'ailleurs. Son caractère indigène ou non dans le lac Ontario n'est pas clair. Elle n'y aurait été remarqué qu'à partir des années 1830, ce qui n'exclut pas une présence antérieure discrète. Elle pourrait aussi avoir été introduire à la faveur du creusement du canal Érié (ouvert en 1825)[8]. Une hypothèse est que des améliorations au canal Welland en 1919 ait permis une propagation du lac Ontario vers le lac Érié, et alors qu'elle n'avait jamais été abondante dans le lac elle s'est répandu dans le lac Michigan, Huron et Supérieur, où elle aurait décimé les populations de poissons indigènes dans les années 1930 et 1940.
  • Les pêcheurs locaux considèrent que ces lamproies ont un parasitisme agressif sur des espèces prédatrices clés et poissons de pêche sportive, et qu'elle est responsable d'un déséquilibre écologique en ayant éliminé ou fait régresser de nombreuses espèces prédatrices (Touladi, grand corégone, chevesnes, et cisco de lac), ce qui a d'une part peut être favorisé certaines maladies, et d'autre part permis (faute de prédateurs) la pullulation du gaspareau (autre espèce envahissante), avec des effets néfastes sur de nombreuses espèces de poissons indigènes.
  • On reconnait maintenant que l'omble du Canada (dit truite de lac) joue un rôle vital dans l'écosystème du lac Supérieur. Le touladi y est considéré comme prédateur subaquatique principal, ce qui signifie que tout le système du lac repose sur sa présence pour être sain et diversifié. La disparition d'un tel prédateur implique que le système entier est affecté. La lamproie semble avoir trouvé un avantage concurrentiel dans le système des lacs où elle n'a pas de prédateurs et où ses proies semblent manquer de défenses contre elle. On lui attribue aux États-Unis un grand rôle dans la régression des populations de touladi du lac Supérieur, mais il est possible que son introduction dans les grands lacs, ait agi en synergie avec des pratiques non durables de pêche et avec certains polluants qui ont pu diminuer les capacités de résistance au parasitisme des poissons prédateurs des grands lacs).
  • On essaie de lutter contre elle en utilisant une famille spéciale de pesticides dits lampricides.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (fr)

Bibliographie

  • Taverny, Catherine ; Élie, Pierre. Les lamproies en Europe de l'Ouest : écophases, espèces et habitats. Versailles : Quae, 2010. ISBN 978-2-7592-0378-9

Références

Références taxonomiques

Liens externes

Autres références, et notes

  1. Source: US EPA Great Lakes National Program Office.
  2. a, b, c et d Wald, George, Riggs, Austen ; The hemoglobin ot the sea lamprey, Petromyzon marinus ; The Rockefeller University Press ; PubMed Central} et [http://en.scientificcommons.org/33049735 Résumé
  3. Pedersen, Roche et Fontaine
  4. Le Cordon Bleu, n° 685n 15 dec 1912.
  5. Jean-Etienne Surlève-Bazeille, Le livre de la lamproie, Ed:Confluences - Mai 2007
  6. (GISD, 2008)
  7. Sitar, Shawn Paul, Estimation of lake trout (Salvelinus namaycush) abundance and mortality due to sea lampreys (Petromyzon marinus) and fishing in the main basin of Lake Huron, 1984-1993 / (17 avril 1996) ; Michigan. Fisheries Division
  8. Nonindigenous Aquatic Species Factsheet: Petromyzon marinus ; U.S. Geological Survey (USGS), Nonindigenous Aquatic Species Program (NAS). Consulté 2007-08-04.

Notes et références



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