Mischaël Modrikamen

Mischaël Modrikamen
Mischaël Modrikamen

Mischaël Modrikamen (né à Charleroi, le 22 février 1966)[1] est un avocat et un homme politique belge. Avocat connu pour son action dans certaines affaires financières fort médiatisées en Belgique, il crée, en 2010, un nouveau parti politique de droite, le Parti populaire, qu'il réussit à mettre en ordre pour les élections législatives fédérales belges de 2010 pour lesquelles il est tête de liste à la chambre pour l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, mais il n'est pas élu.

La personnalité et les actes de Mischaël Modrikamen lui valent généralement des réactions fort contrastées d'approbation ou de critique[2]. Inculpé de faux et de blanchiment le 25 mars 2010, il a contre-attaqué en affirmant que cette inculpation était uniquement destinées à nuire à son engagement politique.

Sommaire

Jeunesse

Le père de Mischaël Modrikamen, Marcel Modrikamen, a fait partie de la Résistance intérieure belge pendant la Seconde Guerre mondiale, il a par la suite été échevin socialiste de Couillet, entité fusionnée en 1977 au sein de la commune de Charleroi, puis, en 1984, président de la section carolorégienne des Mutualités socialistes[3],[4]. Le 18 février 1991, Marcel Modrikamen a été victime d'un attentat qui lui a déchiqueté un bras, et dont les séquelles ont abouti à son décès en 1995. D'après son fils, la cause de cet attentat aurait été la découverte par son père d'irrégularités au sein de l'Institut Gailly, un établissement hospitalier carolorégien[5],[6].

Mischaël Modrikamen a été scolarisé à l’école primaire de Couillet, puis à l'Athénée de Charleroi (Solvay) et ensuite à l’Athénée Jules Destrée à Marcinelle, avant d'aller suivre des études de Droit à l'Université libre de Bruxelles[4].

Carrière professionnelle

Avocat spécialisé en contentieux complexe en se spécialisant dans la défense des petits actionnaires et a mené et gagné nombre de procédures majeures qui ont marqué l’histoire économique récente de la Belgique[6]. Il est à ce titre régulièrement nommé pour des distinctions professionnelles[réf. nécessaire]. Il a publié divers articles sur le droit financier et la procédure et est un conférencier recherché auprès d’associations belges et internationales[réf. nécessaire]. Il a exercé divers mandats d’administrateur et de président au sein d’associations à but non lucratif[Lesquels ?].

Il a été l'avocat du groupe de presse IPM, éditeur des quotidiens La Libre Belgique et La Dernière Heure[7].

Président du conseil d'administration de la société Donaldson, les circonstances ayant entouré la faillite de celle-ci lui valent une inculpation pour faux et blanchiment le 25 mars 2010. Il rétorque par le dépôt d'une plainte contre X pour "dénonciations calomnieuses", estimant que cette inculpation serait uniquement destinées à nuire à son engagement politique[8],[9],[10],[11].

Engagement au sein de la communauté juive

De 2000 à 2003 il a été président de la Communauté israélite libérale de Belgique[12].

Au début des années 2000, il a été l'avocat de la communauté juive dans les négociations sur les biens spoliés sous l'occupation[13].

Dans une tribune libre publiée par La Libre Belgique le 24 novembre 2002, il compare l'appel au boycott des produits israéliens par Oxfam au boycott des produits juifs par les nazis dans les années 1930[14].

Carrière politique

Le 11 septembre 2009, il annonce la création d'un nouveau parti politique de droite, le Parti populaire (inspiré du Partido Popular), en néerlandais Personenpartij, pour le 26 novembre 2009. Il est rejoint dans cette entreprise politique par Rudy Aernoudt, ex-fondateur du parti LiDé, et en 2010 par Joël Rubinfeld, président sortant du Conseil de coordination des organisations juives de Belgique[15].

Tête de liste du Parti populaire à la chambre pour l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde aux élections fédérales du 13 juin 2010, il n'est pas élu malgré des sondages favorables[16]. Son parti ayant obtenu un siège à la Chambre, il est invité par le Roi le 16 juin 2010 en tant que président d'un parti représenté au Parlement lors des consultations pour la formation d'un gouvernement[17],[18].

Début novembre 2010, Mischaël Modrikamen prend position contre les accommodements raisonnables lors de la publication des conclusions des assises de l’interculturalité. Le président du Parti populaire dénonce une “attaque frontale” et un “forcing pour imposer les valeurs multiculturelles et interculturelles”[19]. Selon lui, le rapport de ces assises est trop influencé par des “revendications de la communauté musulmane”.

Fin novembre 2010, Mischaël Modrikamen adopte une vision confédérale qu’il estime inévitable pour sortir le pays de la crise[20]. Une façon, selon lui, de simplifier les différents niveaux de pouvoir. Le Parti populaire devient alors le premier parti francophone à opter pour le confédéralisme[21].

En janvier 2011, Mischaël Modrikamen réagit à la note Vande Lanotte en la qualifiant de "bric-à-brac"[22]. Pour le président du Parti Populaire, cette note prolonge les compromis institutionnels de ces dernières années. Mischaël Modrikamen préconise de faire "table rase" du passé pour construire une Belgique confédédérale autour de quatre régions autonomes. L'État fédéral ne conserverait alors que ses fonctions régalienes (telles que la Défense ou les Affaires étrangères) mais aussi la gestion de la dette et une partie de la sécurité sociale pour conserver un socle commun de solidarité.

Le 5 mars 2011, le "congrès de refondation" du Parti populaire marque un nouveau tournant. Mischaël Modrikamen appelle les membres du Parti populaire à voter pour quatre nouveaux volets du programme. Outre le document définissant les 20 priorités du parti, les membres adoptent le nouveau programme en matière d'évolution institutionnelle, de sécurité, de justice et d'immigration. Dans un article accordé au journal Le Soir à la veille du Congrès, Mischaël Modrikamen réaffirme le caractère libéral de son parti sur le plan économique (moins d'impôts, moins de dépenses publiques, limitation des allocations de chômage à 36 mois)[23]. Il prend également position pour la réduction du nombre de ministres et l'instauration d'un référendum en Belgique. Sur le plan des valeurs, il se montre plus conservateur à travers le renforcement des valeurs familiales et citoyennes. En outre, il prône la tolérance zéro, la réforme de la justice et la lutte contre l'islamisme djihadiste[24].

En juin 2011, Mischaël Modrikamen donne une interview au journal Metro au cours de laquelle il prend position en faveur de la tolérance zéro pour rétablir la sécurité[25]. Il prend alors l'exemple de New York mais aussi de Cureghem (quartier d'Anderlecht à problèmes) où, selon lui, la criminalité a reculé de 30% en un an grâce à la politique de tolérance zéro.

En août 2011, Mischaël Modrikamen réagit aux émeutes qui ont eu lieu au Royaume-Uni. Dans un article du journal Le Soir, il évoque les "prémisses d'une véritable guerre civile menée par des minorités"[26]. Selon lui, des émeutes similaires pourraient se produire en Belgique puisque "le rejet de notre société occidentale se répand chez les immigrés". En outre, il dénonce la "politique de l'autruche" en matière d'immigration.

Le 2 septembre 2011, Mischaël Modrikamen déclare sur les ondes de Twizz radio que "l'Islam politique a effectivement des aspects fascistes", tout en précisant que "l'Islam en tant que religion privée ne pose pas de problème particulier"[27]. Pour le président du Parti populaire, une partie de l'immigration "remet en cause toutes les valeurs sur lesquelles l'Europe a été bâtie". "Nous avons un langage clair que la population attend depuis très longtemps et qui dérange tous les partis établis qui ont mis la Belgique dans la situation que l'on connaît", a déclaré Mischaël Modrikamen au cours de cette interview.

Liens externes

Notes et références

  1. Source : page « Leadership », sur le site web du Persinenpartij/Parti populaire (PP). Cependant, selon l'article « L'avocat qui fait vaciller l'État belge » est carolo », 16 décembre 2008, La Nouvelle Gazette, Mischaël Modrikamen aurait déclaré être né à Couillet.
  2. Modrikamen entarté, La Dernière Heure, 25/02/2010, Imposteur, Mischaël Modrikamen ?, Le Soir, tribune du 21/11/2009
  3. Olivier Collot, Décès de M. Modrikamen, Le Soir, 9 juin 1995
  4. a et b Philippe Boudart, L’avocat qui fait vaciller l’État belge est carolo, La Nouvelle Gazette, 16 décembre 2008. Par contre, contrairement à ce qu'affirme son fils dans cette interview à La Nouvelle Gazette, son père n'a jamais été bourgmestre en titre, seulement "faisant fonction" lors d'une absence du bourgmestre, voir Liste des bourgmestres depuis l'indépendance de la Belgique jusqu'au rattachement de Couillet à Charleroi et la nécrologie du Soir, citée ci-dessus
  5. Olivier Collot, Marcel Modrikamen, le président de l'Institut Gailly, échappe de justesse à un attentat, Le Soir, 19 février 1991
  6. a et b Joan Condijts, « L’homme qui a fait tomber Leterme », dans Le Soir, 20 décembre 2008, p. 17 [texte intégral] 
  7. P.-F.L., La saga de «L'Echo» rebondit, La Libre Belgique, 20 septembre 2005
  8. Belga, Modrikamen inculpé par le juge Claise, La Libre Belgique, 26 mars 2010
  9. Me Modrikamen inculpé par le juge d'instruction Claise, Trends-Tendances, 26 mars 2010
  10. Modrikamen entendu par la justice : «On veut nuire à mon engagement politique !», Trends-Tendances, 24 mars 2010
  11. Elections 2010: en savoir plus sur le PP et son président Modrikamen, RTL-TVI, 19 mai 2010
  12. Communauté israélite libérale de Belgique, Moniteur belge, 13 juillet 2000
  13. Paul Vaute, Le monde juif à l'assaut des banques, La Libre Belgique, 18 juin 2002
  14. Mischaël Modrikamen, Notre démocratie et ses ennemis, La Libre Belgique, 24 novembre 2002
  15. David Coppi, Joël Rubinfeld devient vice-président du PP, Le Soir, 22 avril 2010
  16. Mischaël Modrikamen avait déclaré trois semaines avant les élections que le PP aurait été crédité de "5 à 9 %" d’intentions de vote dans les sondages, cf. Belga, RTBF : Modrikamen dénonce la mainmise des grands partis, Le Soir, 23 mai 2010, et le baromètre politique de La Libre Belgique publié une semaine avant les élections le situait à 8,8% dans l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde, cf. A-t-on trop parlé de B-H-V?, La Libre Belgique, 7 juin 2010
  17. Yannick Natelhoff, “Le PS gangrène notre région”, La Dernière Heure, 15 mai 2010
  18. Belga, Le Roi a terminé ses consultations, Le Soir, 16 juin 2010
  19. Modrikamen dénonce une attaque frontale, La Dernière Heure, 9 novembre 2010
  20. Christophe De Caevel, Transférons un maximum de pouvoirs aux Régions, L'Echo, 23 novembre 2010
  21. Belga, Modrikamen: "Le PP est le premier parti francophone à choisir le confédéralisme", La Libre Belgique, 23 novembre 2010
  22. Belga, Mischaël Modrikamen réagit à la note Vande Lanotte en la qualifiant de "bric-à-brac", L'Avenir, 6 janvier 2011
  23. David Coppi, "C'est clair, je veux un PP plus à droite", Le Soir, 4 mars 2011
  24. Mischaël Modrikamen, Notre démocratie et ses ennemis, La Libre Belgique, 24 novembre 2002
  25. Benoît Toussaint, "Nous rétablirons la sécurité", Metro, 15 juin 2011
  26. Chez nous: la police bruxelloise reste zen, Le Soir, 10 août 2011
  27. Mischaël Modrikamen: "l'Islam politique a effectivement des aspects fascistes", La Libre Belgique, 2 septembre 2011

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Mischaël Modrikamen de Wikipédia en français (auteurs)

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