Cercle celtique

Un Cercle celtique, est une association qui a pour but de mettre en valeur les cultures propres à la Bretagne en utilisant éventuellement le breton. Les cercles celtiques créés avant la Seconde Guerre mondiale avaient des objectifs culturels très larges, incluant la littérature, le théâtre, les chansons, le chant choral, les arts plastiques et l'apprentissage et la pratique du breton, mais pas toujours la musique et la danse, alors que ceux d'après 1945 ont généralement restreint leurs actions et ne s'occupent que de collecter, étudier, transmettre et faire connaître les arts et traditions populaires en Bretagne, en particulier les danses bretonnes en se produisant sur scène avec un statut d'amateurs. Il en existe entre 200 et 300^{[réf. nécessaire]} dont la plupart sont localisés dans les départements bretons (région Bretagne et Loire-Atlantique), mais il y en a aussi dans de nombreuses villes où sont réunies des communautés bretonnes : Toulouse, Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Clermont-Ferrand, Paris, Trappes et en Guadeloupe, New York, Pékin, etc.

Les cercles celtiques avant la guerre de 1939-1945

Les Bretons de Paris, fort nombreux car l'exode est massif au début du 20.éme siécle, multiplient les grandes fêtes bretonnes dans la capitale et sa banlieue. Ce sont eux qui créent le premier Cercle celtique du nom en 1911 par Joseph Jacob^[1].Le cercle celtique de Paris, après une période de sommeil pendant la Grande Guerre va s'étoffer dans les années 1920-1930.Il est présidé jusqu'en 1932 par Eugène Régnier. Celui-ci explique en 1932 que : "le but des cercles celtiques est de faire prendre conscience aux Bretons de leur valeur et de la place qu'ils ont à remplir au sein de la Civilisation occidentale.A sa création, le Cercle celtique de Paris intègre les cours de breton donnés par Jules Marcel Gros.
En 1923, il suscite la chorale Kanerien Breiz (Les chanteurs de la Bretagne) qui dispose en 1930 de deux troupes mixtes d'acteurs pour du théâtre en français ou en breton^[2].
À partir de 1924, le Cercle organise autour du 19 mai "la Fête Nationale de la Saint-Yves". Enfin, une bibliothèque bretonne, avec prêt de livres et mise à disposition des journaux bretons, est ouverte en 1931.
En 1930, Jos Aurélien Sanséau crée, à Paris, un groupe indépendant consacré à la danse bretonne, "Korollerien Breiz Izel" (Les danseurs de Basse-Bretagne) qui se transforme en amicale en avril 1935^[3]. Après la guerre de 1914-1918, sous l'influence du mouvement régionaliste, les regroupements de Bretons de Paris, Nantes et Angers pour les plus grandes villes, ainsi qu'à Pont-l'Abbé et Guingamp lui donnent une définition plus large. ] Un autre but des cercles est de révéler au public, en général et aux Bretons, en particulier, la richesse de notre folklore. Folklore poétique, les Barzaz Breiz, l'Anthologie des Poètes Nationaux, de Le Mercier d'Erm et les Breiziz de Taldir forment, à eux seuls, un résumé puissamment évocateur [...] Nous sommes convaincus que l'Art est l'un des puissants facteurs du réveil breton."^[4]
Le cercle celtique de Nantes, qui est présidé par le Docteur Édouard Guéguen (ovate Ieot Mor), professeur de pharmacie, patronne les cours d'histoire de Bretagne donnés à la Faculté des Lettres par Alfred Lajat, druide Mab an Argoat. La chorale du cercle est dirigée par le chef d'orchestre et compositeur de renom, Paul Ladmirault (ovate Oriaf). Une fédération d'étudiants y est affiliée.
Le cercle celtique de Rennes reprend ses activités en 1933.
En 1935, le cercle celtique Danserien Kemperle, qui est centré sur la musique et la danse bretonnes, est créé avec l'appui d'Émile Cueff, connu pour ses tournées de chansons bretonnes en Bretagne et à l'étranger.

La première fédération des cercles celtiques

Le 12 septembre 1930 est fondée à Guingamp la Fédération des cercles celtiques qui regroupe ceux de Paris, Nantes, Angers, Pont-L'Abbé et Guingamp. Elle prend pour devise "Me a zalc'ho" (Je maintiendrai) et a pour organe "Youl Breiz" (La volonté de la Bretagne)^[5].
Le 13 mars 1932, elle s'est réunie à Nantes avec le Gorsedd de Bretagne (ou collège des bardes de Bretagne) pour un congrès commun où ont été débattues des questions concernant le régionalisme. Parmi les vœux adoptées en commun, on trouve :

• La fixation de la Fête nationale de la Bretagne au 19 mai, fête de saint Yves
• L'unification orthographique du breton
• L'introduction du breton dans l'enseignement public
• Le vote des femmes
• Le refus de célébrer le quatrième centenaire du rattachement de la Bretagne à la France au vu des injustices passées
• L'acceptation de l'état de fait qui place la Bretagne dans la communauté française et la réprobation de toute idée séparatiste

En 1933, après qu'Eugène Régnier (barde Bleiz Gouez), "directeur" du Cercle celtique de Paris et de la Fédération, est venu s'installer à Rennes, le cercle celtique de la ville reprend vie sous sa houlette et il amène avec lui le siège social de la fédération.
L'examen de la liste des bureaux pour 1933 des cercles celtiques de Paris et de Nantes montrent que le Gorsedd de Bretagne, fer de lance du régionalisme breton et vivement opposé au nationalisme y est très influent^[6].

Les Fédérations contemporaines

Le terme de cercle celtique ne désigne plus, sauf exceptions, que les associations qui pratiquent la danse bretonne dans un esprit de perfectionnement pour donner des spectacles de haut niveau. Un groupe musical breton, appelé bagad, s'il est important, leur est, parfois, associé. Il existe par ailleurs des "groupes de loisirs" qui se consacrent à la danse bretonne, mais ce ne sont pas des cercles celtiques.
La fonction des cercles celtiques d'avant-guerre est en partie reprise par les Ententes culturelles de pays qui fédèrent des associations qui sont concernées par la matière culturelle bretonne, parmi lesquelles les cercles celtiques. Beaucoup d'entre elles disposent de locaux financés par les collectivités territoriales.
La plupart des groupes de danses bretonnes sont affiliés à l'une des deux confédérations, Kendalc'h créée en 1950 ou War 'l leur, deux organisations aux buts très voisins avec une confédération régionale et des fédérations départementales.

Kendalc'h

Article détaillé : Kendalc'h.

• La fédération Kendalc'h (« Maintenir ») est constituée fin 1950 à Quimper. Elle est présidée par le résistant Pierre Mocaër jusqu'à sa mort en 1961. Polig Montjarret en fut le secrétaire général. Elle ne prend de l'importance qu'à partir de 1956, du fait de l'appoint de la Jeunesse étudiante bretonne et de la Fondation culturelle bretonne, venues renforcer ses éléments initiaux (le Bleun Brug, Ar Falz, Bleimor et la Bodadeg ar Sonerion).

Elle compte aujourd'hui 180 associations bretonnes (dont 30 hors de Bretagne) : groupes de danse, musique, chorales, sports traditionnels, centres culturels. Elle organise des concours de danses par département appelés Emvod et des concours pour les groupes de première catégorie à Quimper, des concours régionaux annuels, et un concours spécial pour les 1ères catégories (DANS) qui sert de qualificatif à une finale nationale où est décerné le titre de Champion de Bretagne au meilleur des groupes de première catégorie de la fédération Kendalc'h. Cette grande manifestation a lieu tous les ans le week-end qui suit le 15 août, à Guinguamp dans les Côtes-d'Armor, dans le cadre des fêtes "La Saint-Loup".

Des Emvodoù sont organisés dans les départements (les cinq de la Bretagne historique), un autre pour les groupes Kendalc'h hors Bretagne.

Les champions de Bretagne

Kendalc'h

• 2011 : Eostiged Ar Stangala (Quimper)
• 2010 : Eostiged Ar Stangala (Quimper)
• 2009 : Eostiged Ar Stangala (Quimper)
• 2008 : Bro Gwenrann (Guérande)
• 2007 : Eostiged Ar Stangala (Quimper)
• 2006 : Eostiged Ar Stangala (Quimper)
• 2005 : Kanfarded Sant Evarzeg (Saint-Évarzec)
• 2004 : Kanfarded Sant Evarzeg (Saint-Évarzec)
• 2003 : Eostiged Ar Stangala (Quimper)
• 2002 : Brug ar Menez (Spézet)
• 2001 : Brug ar Menez (Spézet)
• 2000 : Pas de championnat
• 1999 : Kevrenn Alre (Auray)
• 1998 : Eostiged Ar Stangala (Quimper)
• 1997 : Kevrenn Alre
• 1996 : Kevrenn Alre
• 1995 : Eostiged Ar Stangala (Quimper)
• 1994 : Eostiged Ar Stangala (Quimper)
• 1993 : Eostiged Ar Stangala (Quimper)
• 1992 : Kevrenn Alre
• 1991 : Kevrenn Alre
• 1990 : Kevrenn Alre
• 1989 : Kevrenn Alre
• 1988 : Kevrenn Alre
• 1987 : Kevrenn Alre
• 1986 : Kevrenn Alre
• 1985 : Kelc'h Keltieg Meriadeg (Mériadec)
• 1984 : Korolerien Montroulez (Morlaix)
• 1983 : En Arben (Theix)
• 1982 : An Droug Hirnez (Clichy)
• 1981 :
• 1980 : Kelc'h Keltieg (Carnac)
• 1979 : Kelc'h Keltieg (Carnac)
• 1978 : Mesaerien ar Menez (Poissy)
• 1977 :
• 1976 :
• 1975 :
• 1974 : Kelch' Keltieg (Trédion)
• 1973 :
• 1972 :
• 1971 :
• 1970 :
• 1969 :
• 1968 : Kelc'h Keltied (Redon)
• 1967 :
• 1966 :
• 1965 : Eostiged ar Stangala (Quimper)
• 1964 : Alc'houederien (Chateaulin)
• 1963 : Kelc'h Keltieg (Plouedern)
• 1962 : Kelc'h Keltieg (Chateauneuf du Faou)
• 1961 : Kelc'h Keltieg (Chateauneuf du Faou)
• 1960 : Kelc'h Keltieg (Chateauneuf du Faou)
• 1959 : Bleuniou Sivi (Plougastel Daoulas)
• 1958 : Kelc'h Keltieg (Batz sur Mer et Chateauneuf du Faou)
• 1957 : Kelc'h Keltieg (Bourbriac)

 

War'l Leur

Article détaillé : War'l leur.

• War'l Leur (Sur le sol) est l'autre fédération de cercles celtiques.

Elle a été créée vers 1965/1967 à partir d'une scission de Kendalc'h. Elle fut alors présidée par Paul Morin. Sa différence principale avec l'autre fédération est son attachement à une mise en scène de la danse plus respectueuse de la tradition, ainsi que des chorégraphies techniquement pointues, mais évitant une théâtralisation excessive. Les cercles War'l Leur sont cependant très ouverts aux évolutions, mais cherchent plus en général leur inspiration dans des danses traditionnelles étrangères (tango, danses africaines, orientales, rock, Pays de l'est) que dans le théâtre. War'l Leur organise des stages de danses, musique, chants et broderie dirigés par des référents ainsi que des expositions et des conférences, des festivals et des fêtes, en Bretagne et ailleurs.

Les champions de Bretagne

War'l Leur

• 2012: ...?
• 2011: Quic en Groigne (Saint-Malo)
• 2010: Quic en Groigne (Saint-Malo)
• 2009: Quic en Groigne (Saint-Malo)
• 2008: Quic en Groigne (Saint-Malo)
• 2007: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)
• 2006: Quic en Groigne (Saint-Malo)
• 2005: Quic en Groigne (Saint-Malo)
• 2004: Quic en Groigne (Saint-Malo)
• 2003: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)
• 2002: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)
• 2001: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé) et Quic en Groigne (Saint-Malo) ex aequo
• 2000: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)
• 1999: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)
• 1998: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)
• 1997: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)
• 1996: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)
• 1995: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)
• 1994: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)
• 1993: Ar Vro Vigouden (Pont L'Abbé)

 

Les spectacles de danses bretonnes

Les spectacles revêtent plusieurs aspects : chorégraphies (évaluée annuellement par la confédération qui décide alors de placer le groupe dans une catégorie de la première à la quatrième), défilés (parade en cortège dans la ville), représentation de danses traditionnelles, présentation de costumes bretons.

Le groupe spectacle

Un groupe est composé de 15 à 80 danseurs et danseuses, de tous âges, de musiciens (qui écrivent et composent les thèmes musicaux des spectacles et en assurent les arrangements). Les cercles celtiques s'associent souvent avec un Bagad pour créer des spectacles communs : cet ensemble s'appelle alors une Kevrenn.

Les autres activités des cercles celtiques

Les cercles celtiques ont pour activité première l'enseignement de la danses bretonnes. Mais d’autres enseignements voient le jour : chant à répondre, à danser, les techniques de chant typique de la Basse-Bretagne (kan ha diskan), broderies, musique, couture, tressage des franges.

Les costumes bretons

Kant bro, kant giz, « Cent pays, cent costumes » dit un dicton breton. Les bretons portaient le costume de leur terroir (ou pays). Le costume était plus ou moins élaboré et/ou différencié selon la classe sociale, le métier, le lien de vie, la situation familiale des personnes qui le portaient, ainsi que selon les circonstances et les époques. Dans les cercles, une commission costume est chargé de reproduire les costumes traditionnels de sa commune pour les danseurs des cercles (adultes et enfants).

Liens internes

• Danse bretonne
  • Fest-noz
• Musique bretonne
  • Bagad
  • Bombarde (musique)
  • Biniou

Notes et références

1. ↑ Le Commandant en retraite, Joseph Jacob, mobilisé comme Trésorier principal aux armées en 1914-1918, est présenté par François Jaffrennou, Grand Druide de Bretagne, dans un discours public d'ouverture du congrès des Bardes du Gorsedd de Bretagne, à la fois comme un interlocuteur plaidant la cause de la Bretagne auprès du Président Wilson en 1919, le fondateur du Cercle celtique de Paris, la même année et un des conférenciers du congrès bardique dans sa commune natale de Plestin-les-Grèves. An Oaled-Le Foyer breton, 3^e trimestre 1933, p. p. 302-303
2. ↑ An Oaled-Le Foyer breton, T. 6, n° 33, 3^e trimestre 1930, p. 247.
3. ↑ An Oaled-Le Foyer breton, n° 53, 3^e trimestre 1935, p. 283.
4. ↑ E. régnier. L'action des cercles celtiques. In : An Oaled-Le Foyer breton, n° 41, 3^e trimestre 1932, p. 379.
5. ↑ An Oaled-Le Foyer breton, T. 6, n° 33, 3^e trimestre 1930, p. 309.
6. ↑ An Oaled-Le Foyer breton, n° 43, 1^er trimestre 1933, p. p. 78. Raymond Delaporte donne alors des cours de breton au Cercle de Rennes en compagnie de la jeune (20 ans) et beaucoup plus radicale Meavenn.