Compagnons Bâtisseurs

Compagnons Bâtisseurs

Compagnons Bâtisseurs est une organisation de jeunesse[1] belge reconnue par la Communauté française. Elle propose aux jeunes de 14 à 30 ans des projets de volontariat[2] organisés en Belgique et aux quatre coins du monde. Elle s’investit également dans l’accompagnement de personnes handicapées.

Aventures éducatives, les chantiers favorisent l’épanouissement de l’individu et sa participation responsable et solidaire à l’évolution de la société. Par leurs activités, les Compagnons Bâtisseurs encouragent la pratique d’une citoyenneté active et les rencontres interculturelles.

Sommaire

Historique

Le Bouworde

L'idée

A l’origine : du lard. Et un religieux hollandais qui officiait à l’abbaye de Tongerlo, le Père Wierenfried Van Straaten. Ce jeune prêtre était particulièrement sensible au sort des réfugiés de l’Est (dont près de la moitié était catholique). Afin de venir en aide à ces familles germanophones d’Europe de l’Est qui avaient été expulsées des pays où elles vivaient, il organisa une grande collecte de vivres auprès des paysans flamands. Ayant remarqué que ceux-ci avaient toujours du lard en réserve chez eux, il centra sa collecte sur cette denrée en particulier et il en reçut tellement que le surnom de « Père au lard » (Speckpater) lui fut attribué. Il fut à l’origine de l’œuvre « Aide aux prêtres de l’Est » et au début des années 50, il fonda l’ « Ordre international des Compagnons Bâtisseurs ». Cet ordre réunissait des jeunes volontaires (essentiellement flamands) qui partaient construire des églises et des maisons, parfois même des villages entiers en Allemagne de l’Est et en Autriche (en 1953, 633 volontaires partent en Allemagne de l’Est !!!). Très vite, des volontaires furent envoyés un peu partout en Europe, principalement dans les grandes villes italiennes et françaises, mais aussi dans les anciens bassins industriels wallons.

Plus loin et plus longtemps

En 1957, les premiers volontaires Compagnons Bâtisseurs partent dans des pays du Tiers-monde, plus précisément au Congo, à l’époque encore colonie belge. Ce secteur se développa pour trouver en 1971 près de 120 coopérants sur des projets en Afrique et en Amérique latine. A ce moment-là, les Compagnons Bâtisseurs avaient des équipes qui travaillaient pour la coopération pour des périodes de deux ans et avec un statut de volontaire. En 1970, on trouvait des équipes en Algérie, au Zaïre, en Tunisie, au Rwanda, en Ouganda, au Chili et au Venezuela. A côté des coopérants techniques et des volontaires court terme, se crée un groupe de compagnons à long terme qui s’attaquent à des projets plus vastes, plus urgent ou plus spécialisés, et ce, en Europe même.

Heverlee, siège de l’internationale

Le 22 janvier 1962 se constitue l’Internationale Bouworde (Compagnons Bâtisseurs en néerlandais), ayant son siège à Heverlee en Belgique. Cette association regroupait alors les associations nationales Compagnons Bâtisseurs de 10 pays d’Europe (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Irlande, Suisse), de 2 pays d’Afrique (Algérie, Rwanda), de 2 pays d’Amérique latine (Surinam, Venezuela). En 1971, l’Internationale Bouworde était membre du Comité de Coordination pour le Service Volontaire International (CCSVI) mis sur pied par l’Unesco. De même, dans le cadre de la coopération au développement, l’IBO travaillait en étroite collaboration avec d’autres organismes internationaux comme ITECO, OCD, Misereor,...

Lancement de la branche wallonne

C’est à Dinant en 1965 que la branche wallonne des Compagnons Bâtisseurs a vu le jour. Le Père Diercks de l’abbaye de Tongerlo dans la province d’Anvers est sollicité par la direction générale des Compagnons Bâtisseurs pour lancer le mouvement en Wallonie et en régions francophones. Il accepte de grand cœur et s’en va frapper à la porte de ses confrères de Leffe, à l’entrée de Dinant qui l’accueillent à bras ouverts. Mais Dinant est loin, perdu dans le « deep South » du pays. Les communications sont mauvaises. Le Père Diercks cherche alors un secrétariat plus central. Namur semble tout indiqué. Effectivement pour Bruxelles, Charleroi, la province de Luxembourg, celle de Namur et la région liégeoise, le choix paraît judicieux. De plus, n’y a-t-il pas les facultés universitaires à Namur? En 1966, on s’installe rue St Nicolas à Namur. Ce n’est pas précisément une rue passante, mais c’était déjà Namur, et on ne pouvait se permettre plus faute de fonds...

A l’heure des bilans en 1969, on s’aperçoit que la grande majorité des Compagnons Bâtisseurs provient des provinces de Hainaut, Liège et Bruxelles. De plus, les frais de fonctionnement du secrétariat grève lourdement le budget déjà restreint des Compagnons Bâtisseurs. Le secrétariat n’accueille en moyenne qu'1 personne par semaine. Il ressemble à une boîte aux lettres et à une permanence téléphonique…En 1970, faute de moyen financiers suffisants, les Compagnons Bâtisseurs doivent se passer des services de la secrétaire d’administration. Les deux responsables sont souvent en tournée d’information ou de prospection, en réunions ou en chantiers. On ne fait plus que passer au secrétariat pour traiter les affaires courantes. De plus en plus, pour trouver les animateurs régionaux ou nationaux avec certitude, il faut les contacter en soirée, à leur domicile privé...Une réforme des organes d’animation des Compagnons Bâtisseurs s’impose car la saison 69-70 confirme le bilan de 69 : les Compagnons Bâtisseurs viennent surtout de Mouscron, Bruxelles et Charleroi. En cas de réunion, Bruxelles s’impose de façon claire car cette ville est plus centrale.

La prise d'autonomie

Le 13 octobre 77, alors que le paysage politique belge se communautarise, les francophones se donnent une personnalité juridique propre. Ils constituent l’asbl « Association des Compagnons Bâtisseurs ASBL »[3]

Des emplois !

L’asbl est reconnue comme service jeunesse par la Communauté française. Cet agrément détermine la mission de l’asbl : elle a comme but social l’éducation des jeunes à la citoyenneté active. Il lui permet aussi de recevoir des subsides de fonctionnement et de financer des emplois. Le premier permanent est alors un jeune homme nommé Alfred Truc. Alfred a déjà fait ses preuves en tant volontaire. Pendant un an, il a vécu une vie de compagnon bohème, sillonnant la Belgique d’un chantier à l’autre et utilisant sa deux-chevaux tant comme coffre à outils que comme chambre à coucher. L'association des Compagnons Bâtisseurs représente son premier pas dans le monde associatif professionnel. Par la suite, il y multipliera les engagements –il sera notamment président de la COJ- et deviendra plus tard directeur administratif de Crédal. En 1978, en plus d’Alfred Truc, l’asbl emploie à 1/3 temps un animateur technique : Matthieu Piérard, ecclésiastique à l’Abbaye de Leffe et prêtre engagé. L’homme se dit plus manuel qu’intellectuel. Il n’en a pas moins les idées bien trempées et n’hésite pas à les affirmer. Les publications internes à l’association de l’époque gardent encore trace de ses discours enflammés et prises de position déterminées.

L’installation à Marche-en-Famenne

Marche-en-Famenne, pourquoi ? Par opportunisme, tout simplement. Jusqu’en 1980, le siège social de l’association était toujours à Leffe, mais le permanent habitait Bruxelles. En 1980, l’association acquit « à des conditions extrêmement intéressantes une petite maison ouvrière à Marche, en province de Luxembourg. Cette maison des compagnons, permet d’y établir les bureaux du secrétariat mais aussi d’y accueillir et d’héberger les volontaires long terme ainsi que les volontaires étrangers de passage. (...) Notre implantation à Marche-en-Famenne, tout en rationalisant nos différents services, permet par sa plus ou moins centralisation en région wallonne d’être au centre des différents lieux de nos interventions.(...) » (in « le Lien » du 5 septembre 1980)

1983, une nouvelle permanente. Le 31 octobre 1983, une nouvelle personne fait son apparition aux Compagnons Bâtisseurs. Il s’agit de Catherine Jacquemin. Pour elle, l’entrée aux CB correspond surtout à l’opportunité professionnelle. « Pas un coup de foudre », dira-t-elle par la suite, même si elle a « appris à aimer son job ». Et pour cause, elle y restera 25 ans ! Catherine, c’est une bonne partie de la suite de l’histoire…

Le Québec à l’horizon

L’agence Québec-Wallonie-Bruxelles lance ses premiers projets. En 1984, les premiers volontaires partent en chantier dans « la Belle Province ». Pendant plusieurs années, des chantiers adultes sont organisés de part et d’autre de l’Atlantique. Pour ceux qui ont fait le saut au Québec, c’est une vraie expérience. Les échanges Wallonie-Québec favorisent également le partage de pratiques de travail. C’est ainsi qu’une proximité, non démentie à ce jour, s’installe entre l’association « Chantier-Jeunesse » et l’association des Compagnons Bâtisseurs.

1985, séminaire international

Le chômage des jeunes est la nouvelle réalité. L’IBO lance un chantier séminaire sur le thème « Jeunes : droit au travail et exclusion » pendant deux semaines, 30 volontaires de tout pays ont travaillé à Kupferzell en Allemagne, à Houmont en Belgique et à Reims en France. Ensuite, ils se sont retrouvés à Luxembourg pour confronter leurs expériences et en découvrir d’autres.

Le temps des réformes

1995, changement de réseau et entrée dans l’Alliance

Depuis sa création et jusqu’en 1995, les Compagnons Bâtisseurs faisaient partie de L’IBO, soit l’Internationale Bouworde avec des partenaires en Allemagne, Autriche, Hollande, Italie et France principalement. En 1995, les CB quittent cependant l’IBO et deviennent membre de « l’Alliance européenne des organisations de service volontaire ». Le choix est tout autant idéologique que pratique. Les CB ne se reconnaissent plus dans les valeurs et modes de fonctionnement de leur ancien réseau. L’Alliance, avec son caractère très ouvert et dynamique, semble mieux leur correspondre. L’Alliance est en effet un réseau lui-même jeune et en plein développement. Il se veut, avant tout, une plate-forme technique devant faciliter la préparation, le déroulement et le suivi des camps organisés par des associations de chantiers internationaux indépendantes les unes et des autres. Le propre de l’Alliance, outre sa décentralisation, est de mettre en avant le caractère international des chantiers. Une association peut rarement envoyer plus de deux de ses représentants sur le même projet. La mixité des groupes, le brassage des cultures et des nationalités devient une composante fondamentale des chantiers. Ceux-ci acquièrent aussi, sans doute, un côté plus ludique. Beaucoup de travailleurs dans les associations de l’Alliance sont eux-mêmes d’anciens volontaires désireux de faire vivre aux jeunes générations les joies et richesses des échanges interculturels. Les grandes réunions internationales que rejoignent alors les CB célèbrent ce plaisir des retrouvailles et du vivre ensemble. Malgré des journées chargées, il n’est pas rare que les discussions se prolongent jusqu’aux petites heures de la nuit. Que la rencontre se déroule dans une auberge de jeunesse en Angleterre ou dans un vieil immeuble de Biélorussie, les fêtes de fin de séjour restent mémorables.

Une équipe jeune et dynamique

Le cœur des années 90 est une époque marquée par la dynamisme. Au côté de Catherine, on retrouve notamment Denis Clérin et Olivier Guiot. Ces deux-là font la paire et relancent la formule des chantiers week-end. Le projet débute doucement. Ils ne sont que trois lors du premier week-end. Petit à petit, pourtant, la sauce prend… Sur la même lancée, Olivier organise alors les week-ends et séjours « accompagnement de personnes handicapées ». Avec eux, l’association prend un nouvel engagement et voit son programme d’activités locales s’étoffer. Des petits groupes de volontaires commencent à se réunir, du vendredi au dimanche soir, presque chaque semaine. Après le chantier international de l’été, les volontaires trouvent ainsi plusieurs activités dans lesquels s’investir avec les CB. La vie associative est à nouveau trépidante. L’AG, à ce moment, se montre particulièrement mobilisée. Les volontaires s’investissent dans des mises au vert, qui abordent les enjeux stratégiques de l’association. On les retrouvent également dans des Commissions : l’une d’elle planche sur l’histoire de l’association, une autre prépare les échanges Nord/Sud, on discute également du développement d’un site Internet… Des thèmes qui, près de 15 ans plus tard, sonnent toujours d’actualité. Une dernière avancée marquante de cette époque est l’instauration d’une véritable politique d’animation. Denis Clérin en est l’instigateur. A ses côtés, on retrouve un autre Denis, volontaire passionné. Il s’agit de Denis Dorbolo, qui devient peu après président de l’asbl. Tous deux mettent au point le corpus de la formation qui, aujourd’hui encore, guide la préparation des chantiers. C’est depuis ce moment que les CB font référence au principe de gestion participative.

Refonte des statuts

En 2002, l’association lance un service de proximité en lien avec les chantiers internationaux de jeunes. Ce service de proximité consiste à réaliser de petits travaux d’aménagement chez des personnes âgées, isolées ou moins valides. Un responsable technique encadre une petite équipe de volontaires belges ou étrangers, ainsi que des personnes minimexées engagées dans le cadre du service. En 2003, afin de mieux correspondre à l’évolution de son environnement et à la réalité sur le terrain, l’association va alors redéfinir sa mission. Ce travail, effectué sous la supervision d’experts de Credal, débouche sur une refonte des statuts. La modification se révèle, à proprement parler, copernicienne. Ainsi, si jusqu’alors, l’association avait pour mission de « mener des actions concrètes de solidarité avec des personnes ou des groupes marginalisés ou défavorisés », elle se donne désormais comme objet « de contribuer au développement par les jeunes de leur responsabilités et aptitudes personnelle en vue de les aider à devenir des citoyens actifs, responsables et solidaires ». Ce faisant, l’association assume définitivement son identité d’organisation de jeunesse et sa mission d’éducation. Les chantiers représentent un outil éducatif, permettant « une interaction entre le travail concret et la réflexion et suscitant la formation des volontaires à une prise de conscience plus aiguë des problèmes sociaux et humains ». Les nouveaux statuts intègrent également le service de proximité. Ce second secteur va, petit à petit, s’autonomiser de l’organisation de jeunesse et connaître un développement exponentiel.

2006, le Technical Meeting de l’Alliance

Si les années 2003-2007 sont avant tout celles du service de proximité, l’organisation de jeunesse ne chôme pas pour autant. En 2006, elle accueille le « Technical Meeting » de l’Alliance. Cette rencontre internationale représente la première étape dans la saison des chantiers internationaux et permet à des organisations du monde entier de nouer des partenariats, lancer de nouveaux projets et présenter leur programme d’activités. L’association des Compagnons Bâtisseurs accueille alors, au centre nature de Borzée, quelque 135 délégués, représentant 72 associations de 33 pays différents. Ce faisant, elle assume un rôle de premier plan au sein de son réseau international… et renforce sa réputation ambivalente de professionnalisme et de « bonhomie ». Pour bien des participants, le Technical Meeting des Compagnons Bâtisseurs restera particulièrement mémorable. Les bières spéciales locales et les tempêtes de neige qui auront traversé la Belgique lors de cette première semaine de mars n’y sont certainement pas étrangères…

Aujourd'hui

Assumé au départ par des bénévoles, le service de proximité emploie bien vite quatre, puis cinq permanents. Il favorise également l’insertion professionnelle de personnes écartées du marché du travail. En 2003, un premier travailleur en article 60 rejoint le SP. Ils seront trois en 2004, quatre en 2005, huit en 2006, dix en 2007…La clientèle grossit également. Pour bien des personnes, les Compagnons Bâtisseurs représentent une possibilité unique d'obtenir un petit service qu’ils n’ont pas ou plus les capacités d’assumer eux-mêmes : tondre une pelouse, ranger du bois, réparer une chasse d’eau qui coule, un robinet qui fuit… Lancé en tant que projet pilote, le service de proximité obtient un agrément IDESS de la Région wallonne en 2008. Cet agrément lui permet d’assurer sa viabilité à long terme en lui attribuant des subsides récurrents en frais de fonctionnement et de personnel. Le décret IDESS cadenasse toutefois solidement les possibilités d’intervention du service et le contraint à adapter sa structure et ses modes d’intervention. Afin d’assurer au mieux le développement du service de proximité dans le cadre IDESS, mais aussi afin de clarifier la mission de l’association des Compagnons Bâtisseurs, une nouvelle asbl est alors créée : « Les Compagnons de la Maison ». A la fin 2008, les emplois du service de proximité sont transférés des CB vers cette nouvelle structure. Catherine Jacquemin, instigatrice et principale cheville ouvrière du SP, suit « son bébé ». Elle met fin à son contrat aux Compagnons Bâtisseurs le 31 octobre 2008, 25 ans tout pile après y être entrée (le 1er novembre 1983). Marche-en-Famenne voit donc les Compagnons se dédoubler. Entre les Bâtisseurs et ceux de la Maison, les rapports restent privilégiés. Côte à côte, ils se lancent à l’assaut de leurs ambitions et donnent toute leur énergie pour concrétiser leurs idées.

L’organisation de jeunesse, restée seule occupante de l’asbl, occupe dorénavant sept travailleurs. Des volontaires effectuant un service européen oeuvrent à leur côté. Ensemble, ils n’ont qu’une envie : agir sur le monde d’aujourd’hui et réfléchir à celui de demain en poursuivant l’aventure des chantiers et de la solidarité volontaire.

Philosophie

Les Compagnons Bâtisseurs existent sous le statut d'une association sans but lucratif. A ce titre, ils oeuvrent de manière indépendante, dans le respect de l'idéal démocratique.

Objectifs

Toutes nos activités se développent sur une base collective et/ou communautaire. Par elles, nous entendons favoriser la conscientisation aux enjeux sociaux et humains, l’émergence de solidarités interindividuelles et collectives, l’intégration et l’engagement de l’individu dans la société.

Toute activité de l’association des Compagnons Bâtisseurs doit permettre :

  • L’épanouissement d'individus libres, autonomes et responsables
  • La réalisation de projets non lucratifs
  • Les rencontres au-delà des différences culturelles, sociales, mentales, …
  • Le goût des aventures utiles
  • L'expérience d'un engagement citoyen

Participer à une activité des Compagnons Bâtisseurs, c’est ouvrir son champ des possibles ; c’est partir à la rencontre de l’Autre et de l’Ailleurs. C’est aussi accepter de délaisser une logique de consommation pour une logique de l’acteur.

Valeurs

  • La mixité culturelle et sociale
  • La tolérance et le respect
  • L’accueil de la différence
  • Le sens de la responsabilité individuelle et collective
  • L’entraide
  • Le service à la collectivité
  • Le respect de l’environnement

Orientation

L’association des Compagnons Bâtisseurs est une organisation de jeunesse indépendante et pluraliste. En ce sens, nous affirmons notre indépendance par rapport à tout pouvoir politique, philosophique ou financier. En revendiquant un pluralisme actif, nous entendons permettre au jeune de faire librement ses propres choix, démarches, engagements culturels, philosophiques, politiques, moraux et sociaux, dans le respect des situations personnelles, de la dignité de chacun et des valeurs fondamentales de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Niveau d'action

Le siège social de l’association se trouve à Marche-en-Famenne, dans la province de Luxembourg (Belgique). Il s’agit de l’unique bureau de l’association. Nous ne disposons donc pas d’autres antennes ; ni en Belgique, ni à l’étranger. Nos activités sont organisées sur tout le territoire de la Communauté française de Belgique (province de Luxembourg, de Namur, de Hainaut, de Liège, de Brabant wallon et Bruxelles). Occasionnellement, nous organisons des activités sur le territoire de la Communauté flamande et à l’étranger. Nous entretenons par ailleurs des partenariats étroits avec des associations de service volontaires établies dans 55 pays, répartis sur les continents européen, asiatique, africain et d’Amérique. Ce vaste réseau nous permet de proposer des activités dans le monde entier. Plus de 2/3 de nos volontaires participent toutefois à des chantiers organisés en Europe.

Public

L’association des Compagnons Bâtisseurs est une organisation de jeunes volontaires. Aucune de nos activités ne serait possible sans le soutien et l’implication active de nos membres. Chaque année, environ 230 volontaires partent sur un chantier international à l’étranger via notre association. Nous accueillons également une centaine de volontaires étrangers sur des chantiers internationaux organisés en Communauté française. Nos activités locales, chantiers week-end et activités d’accompagnement de personnes handicapées, se déroulent grâce à l’aide d’une petite centaine de volontaires. Une quarantaine de personnes en situation de handicap mental sont également membres actifs au sein de l’association. Parmi notre public résidant en Belgique, nos volontaires proviennent, par ordre décroissant, des provinces de Luxembourg, Liège, Brabant wallon, Bruxelles, Namur, Hainaut, Brabant flamand, Flandre orientale, Anvers.

Activités

L'asbl « Les Compagnons Bâtisseurs » propose différents types d'activités en Belgique et à l'étranger pour tous les jeunes motivés. Elle offre la possibilité à un groupe de volontaires de participer à un projet commun, qu'il s'agisse de travail manuel (construction ou rénovation de bâtiments), environnemental (entretien de forêts, préservation de réserves naturelles)ou encore de nature artistique et culturelle. Une partie de ses activités touchent également les personnes en situation de handicap, à travers l'organisation de week-ends d'accompagnement. Les chantiers sont ouverts à tous, novices ou experts. Les Compagnons Bâtisseurs organisent également des formations pour les futurs animateurs.

Le volontariat international

Les chantiers

Un chantier international est un séjour centré sur des activités de volontariat auquel participent des personnes venues de différents pays. Ces activités peuvent être de nature manuelle, sociale, artistique, ou culturelle. Les chantiers internationaux entendent favoriser la rencontre entre les individus et les cultures. Ils se construisent sur les notions d’engagement citoyen, d’échange et de découverte. La personne participant au chantier prend l’engagement d’être volontaire, c'est-à-dire de fournir un service à une collectivité, de respecter la culture de l’autre, de participer à une vie de groupe, d’être prêt à mettre de côté ses habitudes et le confort de la vie moderne.

Les chantiers internationaux s’organisent partout dans le monde, dans l’hémisphère nord comme dans l’hémisphère sud. L’épanouissement et le développement personnel des participants sont tout autant recherchés que le service à la collectivité. Il ne s’agit pas de travail humanitaire.

Être volontaire sur un chantier international, c’est :

  1. partir à la découverte d’un pays et de ses habitants en travaillant (une trentaine d’heures par semaine) au service de la collectivité ;
  2. rencontrer des jeunes venus de différents horizons ;
  3. vivre en groupe ;
  4. s’adapter à des conditions de vie parfois très sommaires ;
  5. respecter les coutumes locales ;
  6. s’engager auprès d’une association et d’une collectivité et s’impliquer dans la vie en communauté
Chantiers ados

Il y a le départ, seul(e), vers l’inconnu, la rencontre avec de nouveaux copains venus de pays différents, la vie collective où se mélangent les traditions. Puis, bien sûr, il y a le travail. Parfois éreintant, toujours d’utilité collective, valorisant et gratuit.

Pour tout jeune âgé de 14 à 17 ans, motivé par la participation à un projet de volontariat et la vie en groupe international. La personne est libre de choisir son chantier, mais elle part seule ou, au maximum, accompagnée d’un(e) ami(e). Les chantiers internationaux ne s'adressent pas à des groupes préalablement constitués.

La démarche est volontaire : le jeune doit avoir envie de participer au projet, il ne doit pas y être forcé par ses parents ou tuteurs.

Le travail à effectuer est souvent de type manuel (protection de l'environnement ou de construction et rénovation). Le temps de travail varie de 20 à 30h par semaine. Des activités de loisirs et de découverte du pays sont également organisées.

En fonction du partenaire à l’accueil et du nombre de volontaires, le groupe est encadré par un à trois animateurs formés.

L’encadrement est ce qui différencie le plus le chantier « ados » du chantier adulte : animateurs brevetés, couvre-feu, consommation d'alcool strictement contrôlée ou interdite, sorties limitées...

Chantiers Nord et Sud

Laissés en héritage par des hommes et des femmes qui œuvraient côte à côte pour la paix, les chantiers internationaux offrent autant de possibilités d’agir ensemble, dans notre diversité sociale et culturelle.

De nombreux types de projets existent : rénovation, reconstruction, animation, entretien de réserves naturelles, aide à l’organisation d’un festival… Le temps de travail est, en moyenne, de 30-35 heures par semaine.

« Chantiers Nord » est une appellation subjective et critiquable. Elle est utilisée en opposition aux chantiers classés dans la catégorie Sud et qui se déroulent dans des pays dit « en développement ». Dans ce Nord, on retrouve : Allemagne, Arménie, Autriche, Belgique, Corée, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Islande, Italie, Japon, Kazakhstan, Kirghizstan, Pays-Bas, Pologne, Québec (Canada), République Tchèque, Royaume-Uni, Russie, Serbie, Slovaquie, Suisse, Turquie, Ukraine.

Dans le même ordre d'idée, le terme « Chantiers Sud » est également imparfait, utilisée pour désigner les projets se déroulant dans des pays éloignées du nôtre d'un point de vue culturel, géographique ET économique. Dans cette liste, on retrouve: Argentine, Bangladesh, Burkina Faso, Costa Rica, Inde, Indonésie, Maroc, Mexique, Mongolie, Pérou, Tanzanie, Thaïlande. Plus qu’un chantier, il s'agit davantage d'un véritable séjour d’immersion et le point le plus important des projets en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud est l’interaction avec la communauté locale et avec les autres volontaires. Pas le travail.

Il ne s'agit en aucun cas d'un voyage humanitaire. Le volontaire ne sera pas accueilli en sauveur et il recevra certainement plus que ce qu'il n'apportera sur place.

Chantiers familles

Des chantiers pour refaire le monde en famille. Parce que celle-ci est le premier lieu d’apprentissage de l’amour et du respect. Puis, aussi, parce qu’il n’est jamais trop tard pour voyager utile et se construire des vacances riches de sens.

Ce type de chantier s'adresse à toutes les familles : nucléaires, monoparentales, recomposées, hétérosexuelles, homosexuelles… Bref, pour tout parent et son/ses enfant(s) motivés par la participation à un projet de volontariat et la vie en groupe international.

Les chantiers familles portent généralement sur du travail manuel et de protection de l’environnement. Les enfants participent parfois aux tâches. Dans d’autres cas, ils s’occupent à des activités de loisirs en compagnie d’un animateur.

Le temps de travail est de 4-5 heures par jour. La vie en communauté est privilégiée. Les conditions de logement, tout en restant rudimentaires, sont plus confortables que sur un « chantier jeune ».

Volontariat moyen/long terme

Il y a l'investissement dans une association dont les objectifs nous tiennent à coeur, puis toutes ces habitudes qui changent. On se fait de nouveaux amis, on apprend à s’orienter dans un environnement nouveau, on se découvre soi-même aussi.

Ces projets s'adressent à toute personne âgée de 18 ans minimum, sérieusement motivée et préparée pour un projet de volontariat dans un pays étranger. La démarche est avant tout individuelle et le volontaire ne fera pas automatiquement partie d'un groupe international comme sur un chantier.

Les projets proposés sont ici aussi de natures très différentes : travail dans une réserve naturelle, participation à la vie d’un centre social, aide à la préparation de chantiers internationaux,…

Passer quelques mois en tant que volontaire dans un pays étranger consiste en une expérience globale. Le travail volontaire, la pratique d’une langue étrangère, l’intégration à une communauté locale en forment les différentes composantes. La durée de ces projets varie de 1 à 12 mois.

Des projets existent un peu partout dans le monde, parfois subventionnés par des institutions internationales[4]. Toutefois, séjourner dans un pays autre n’est pas toujours une expérience facile. Derrière l’exotisme, il y a des réalités difficiles à affronter. Avant de se décider à partir, la personne devra avoir réfléchi sur sa capacité à vivre loin de ses repères habituels, à accepter des différences parfois choquantes, à supporter certaines privations.

En résumé : bien préparé et bien compris, ce type de projet peut être une expérience humaine magnifique. Mal abordé, il peut toutefois laisser une mauvaise impression. L’expérience est alors un véritable gâchis pour toutes les personnes impliquées.

Volontariat local

Une action construite sur la rencontre entre les individus. Une action qui entend œuvrer, avant tout, à un mieux-vivre ensemble et rappeler que l'intégration est un défi qui nous concerne tous.

Agir sur le handicap

Pour tout volontaire âgé(e) de 18 ans minimum et spécialement motivé(e) pour s’investir auprès de personnes handicapées. Aucune expérience préalable n’est requise. La formule fonctionne selon un « compagnonnage », des anciens accueillent les nouveaux volontaires et les aident dans les premiers moments qui peuvent parfois être difficiles.

Ces week-ends et ces séjours regroupent des volontaires et des personnes handicapées mentales. Au centre de ces rencontres sont placés les loisirs (promenades, visites, jeux), les activités journalières (lever, toilettes, repas) et la découverte de soi et des autres. Des activités ponctuelles sont également organisées (soirée ciné-club, sortie dans un parc d'attractions,...).

Les WE commencent le vendredi soir vers 18h et se terminent le dimanche à 18h00. Le groupe est, en moyenne, constitué de 8 volontaires-animateurs et de 12 participants en situation de handicap mental. Ces activités poursuivent le double objectif de confronter des jeunes au monde du handicap, de les ouvrir à la différence, tout en permettant à des personnes handicapées mentales de sortir de leur cadre de vie quotidien et de découvrir de nouvelles sphères de socialisation.

Chaque année, nous organisons une dizaine de week-ends en Belgique et à l'étranger (France, Allemagne, Grande-Bretagne), ainsi que trois séjours d'une dizaine de jours, dont 2 en été.

Agir le week-end

Le plaisir de retrouver ou de découvrir l’ambiance des chantiers volontaires, l'occasion de rencontrer d'autres Belges partis en chantiers, la possibilité de donner un coup de pouce -bref mais dense- à une petite association, la joie de vivre en communauté le temps d'un week-end.

Tous nos projets week-end poursuivent un objectif social ou de service à la collectivité. Le type de boulot est variable. Il s’agit souvent de peinture, de pose de papier peint, du décapage,... soit des travaux accessibles à tous.

Au-delà du travail manuel, les « chantiers week-end » permettent la découverte de projets et d’engagements sociaux : maison de quartier, centre d'accueil pour enfants ou personnes handicapées, asbl à caractère culturel, de protection de l'environnement etc.

Nous organisons une dizaine de week-ends par an en Belgique. Les WE commencent le vendredi soir vers 20h et se terminent le dimanche dans l'après - midi. Le groupe travaille, en moyenne, 8 heures le samedi et 6 heures le dimanche. Vendredi soir l'équipe fait connaissance et samedi soir on en profite pour faire la fête.

Formation à l'animation

L’animateur tient un rôle central sur le chantier international: ambassadeur, médiateur, coordinateur… il joue les bons offices et offre des garanties à la réussite de la vie de groupe. Animer, c'est aussi apprendre à redécouvrir son propre pays et à en devenir l'ambassadeur.

Le rôle de l’animateur

L’animateur représente le point de contact entre le groupe de volontaires, l’association des Compagnons Bâtisseurs et l’association/la collectivité qui accueille le chantier (le bailleur d’ouvrage). Son rôle est d’accueillir les participants, de fixer le cadre du projet et de coordonner le groupe.

Sur nos chantiers, nous encourageons l’application d’une « gestion participative ». Chaque participant doit pouvoir se sentir responsabilisé et intervenir dans l’organisation du chantier. L’animateur suscite les contacts et la participation de chacun. Il distribue les tâches et rend chaque participant acteur. Idéalement, une fois la dynamique installée, le groupe devra pouvoir se réguler par lui-même.

Objectifs de la formation

  • Faire connaître les éléments de base de la dynamique de groupe
  • Entraîner à la communication interculturelle et à la gestion de conflit
  • Entraîner à la technique de gestion participative des groupes
  • Développer la prise de responsabilité des volontaires au sein de l’association

Méthode et outils pédagogiques

Nous travaillerons essentiellement sur

  • La dynamique du groupe
  • La communication interculturelle et la gestion des conflits
  • La gestion participative de groupes
  • L'entraînement à la prise de responsabilités

Les outils déployés pour atteindre ces objectifs :

  • Des jeux pédagogiques
  • Des mises en situation
  • Des débats, des discussions

Notes et références

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Compagnons Bâtisseurs de Wikipédia en français (auteurs)

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