Politique de l'Ukraine

Politique de l'Ukraine
Ukraine
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Cet article fait partie de la série sur la
politique de l'Ukraine,
sous-série sur la politique.


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Des hommes et des femmes politiques ukrainiens célèbres.

L'Ukraine est une république multipartite à régime semi-présidentiel. Le pouvoir exécutif est exercé par le Cabinet dirigé par un Premier ministre tandis que le pouvoir législatif est dévolu au Parlement.

Sommaire

Pouvoir exécutif

Fonction Nom Parti Depuis
Président Viktor Ianoukovytch Parti des régions 25 février 2010
Premier ministre Mykola Azarov Parti des régions 11 mars 2010

Le président est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Il nomme le Premier ministre, qui doit être approuvé par le Parlement[1].

Pouvoir législatif

Verkhovna Rada Oukraïny, le Parlement ukrainien.

Le parlement (Verkhovna Rada) est composé d'une seule chambre, il compte 450 membres élus pour quatre ans au scrutin proportionnel (suite aux amendements de 2004, les députés élus en 2007 le sont pour cinq ans). Le parlement prépare les lois, ratifie les traités internationaux et approuve le budget notamment. Le président de la Rada est le second personnage de l'État, après le président de la République et devant le Premier ministre.

Partis politiques

Article détaillé : Partis politiques de l'Ukraine.

Notre Ukraine

Viktor Iouchtchenko, président de l'Ukraine de 2005 à 2010.

Notre Ukraine est un parti politique né de la fusion de plusieurs autres partis. Son chef est l'ancien président ukrainien, Viktor Iouchtchenko.

Le parti a totalisé 14 % des voix durant les dernières élections législatives de 2007.

Bloc Ioulia Tymochenko

Le bloc Ioulia Tymochenko est un parti politique libéral, né de la fusion de plusieurs partis politiques. Son actuelle dirigeante est Ioulia Tymochenko. C'est le principal parti d'opposition à la Rada.

Le parti a totalisé près de 31 % des voix durant les dernières élections législatives de 2007.

Parti des régions

Le Parti des régions est le principal parti de la Rada. Son électorat est surtout russophone (dans l'est du pays). Son actuel dirigeant est Mykola Azarov, depuis que le président Viktor Ianoukovytch a été investit.

Le parti a totalisé 34 % des voix à l'occasion des élections législatives de 2007.

Élections

Résultats des élection présidentielle de 2004 lors du « troisième tour ».
Formations politiques arrivées en tête dans les districts électoraux lors des législatives de 2006.
Élection législative de 2007 : Pourcentages par parti.

Élection présidentielle de 2004

Alors que la présidence était assuré par Leonid Koutchma, un ancien apparatchik du Parti communiste, considéré comme corrompu et lié aux groupes mafieux, la dernière élection présidentielle a eu lieu le 31 octobre et 21 novembre 2004. Suite à des soupçons de fraude et à la pression populaire, plus ou moins spontanée, de la Révolution orange, la Cour suprême a annulé le résultat du second tour qui donnait vainqueur l'ancien Premier ministre Viktor Ianoukovytch sur Viktor Iouchtchenko. Finalement, c'est ce dernier, jouant la carte de l'Europe et du libéralisme, qui l'a emporté bien que son adversaire ait maintenu ses solides positions dans l'est et le sud du pays russophones et russophiles. Viktor Iouchtchenko prête serment en janvier 2005.

Il désigne alors comme Premier ministre Ioulia Tymochenko, femme d'affaires entrée en politique du temps du président Koutchma. Sur fond d'accusations réciproques de corruption, le 8 septembre 2005 le président Viktor Iouchtchenko limogea le gouvernement du Premier ministre Ioulia Tymochenko, nommant à sa place Iouriï Iekhanourov, gouverneur de l'oblast de Dnipropetrovsk.

Élections législatives de 2006

Les élections législatives qui suivirent ont eu lieu le 26 mars 2006. En voici les résultats :

  • le Parti des Régions du pro-russe Viktor Ianoukovytch a obtenu 32,12 % de voix (186 élus) ;
  • le Bloc de Ioulia Tymochenko (BUT) — 22,27 % de voix (129 élus) ;
  • le Parti présidentiel Notre Ukraine — 13,94 % de voix (81 élus) ;
  • Le Parti Socialiste — 5,67 % (33 élus) ;
  • le Parti Communiste — 3,66 % de voix (21 élus).

Les partis qui n'ont pu obtenir un minimum de 3 % des voix ne sont pas représentés à la Rada[2].

La coalition parlementaire « orange » (Notre Ukraine — Bloc de Ioulia Tymochenko (BIT) — Parti socialiste) difficilement constituée après plus de deux mois de débats, a éclaté le 7 juillet 2006, suite à la défection surprise du socialiste Alexandre Moroz élu président du Parlement avec le soutien de l'opposition pro-russe. Cette défection a entraîné le ralliement des socialistes à la formation Parti des Régions – Communistes et à la création d'une nouvelle alliance majoritaire (240 sièges sur 450), cette fois dirigée par l'ex-Premier ministre Viktor Ianoukovytch.

Suite aux pourparlers entre Iouchtchenko et Ianoukovytch entamés le 20 juillet 2006, les deux anciens rivaux se sont mis d'accord sur la signature du pacte de l'unité nationale (Universal), qui marque les concessions politiques des deux côtés (entre autres, la soumission au référendum de la question de l'entrée du pays dans l'OTAN). Le groupe du Bloc Ioulia Tymochenko, jadis un allié de « Notre Ukraine », qui a quitté le siège de la Rada le 20 juillet en exigeant la tenue des législatives anticipées, n'a pas signé l'Universal. Il devient donc l'opposition officielle.

Le 4 août 2006 le parlement ukrainien a nommé le leader du Parti des régions Viktor Ianoukovytch au poste de Premier ministre ukrainien. La candidature de M. Ianoukovytch a été appuyée par 271 voix, pour 226 requises.

Élections législatives de 2007

Le 3 avril 2007, le président Viktor Iouchtchenko dissout le parlement et provoque de nouvelles élections législatives. Elles eurent lieu le 30 septembre 2007, les résultats étaient les suivants :

  • le Parti des régions du Premier ministre sortant Viktor Ianoukovytch remporte 34,18 % des voix ;
  • le Bloc Tymochenko totalise 30,81 % des voix ;
  • le parti Notre Ukraine-Autodéfense, du président Viktor Iouchtchenko, obtient 14,28 % des voix ;
  • le parti communiste a obtenu 5,37 % ;
  • le bloc Litvine a obtenu 3,98 %.

Lors des élections législatives anticipées du 30 septembre 2007, le bloc dirigé par Ioulia Tymochenko arrive en deuxième position avec 30,7 % des voix, gagnant presque huit points par rapport aux précédentes législatives de mars 2006 (22,9 %). Le parti des Régions de Viktor Ianoukovytch remporte les élections avec 34,4 % des voix. Après les premiers dépouillements, le « Bloc Ioulia Tymochenko » arrivait en tête et l'OSCE avait déclaré que les élections s'étaient déroulées de manière libre et équitable[3],[4]

Nommé Premier ministre par le président Iouchtchenko, elle ne réussit pas à obtenir la majorité le 11 décembre, en obtenant seulement 225 voix sur les 226 requises.

À nouveau proposée au poste de Premier ministre, la Rada entérine sa nomination à la tête du gouvernement le 18 décembre lors d'un deuxième vote par 226 voix sur les 450[5].

La Rada est dissoute par le président Iouchtchenko le 8 octobre 2008 suite à la crise parlementaire de septembre 2008 en Ukraine, une élection anticipée d'abord prévue pour le 7 décembre 2008 puis le 14 décembre, a été reportée pour début 2009, à une date encore indéterminée, en raison de la crise financière. Depuis, une nouvelle coalition a été formée entre le parti de Volodymyr Lytvyn, le bloc Ioulia Tymochenko et Notre Ukraine. Volodymyr Lytvyn a été alors élu comme président du parlement, et celui-ci a annoncé que la Rada poursuivra sont travail jusqu'en 2012.

Élection présidentielle de 2010

Le premier tour de l'élection présidentielle s'est déroulé le 17 janvier 2010. Le chef de l'opposition Viktor Ianoukovytch (Parti des régions) obtient 35,32 % des voix, et le Premier ministre Ioulia Tymochenko (Bloc Ioulia Tymochenko) 25,05 %. Le président sortant Viktor Iouchtchenko (Notre Ukraine) est quant à lui sanctionné par les électeurs, avec 5,45 % des voix.

Viktor Ianoukovytch remporte le second tour du 7 février avec 48,95 % des suffrages, contre 45,47 % à Ioulia Tymochenko. L'OSCE a annoncé que le scrutin avait été « transparent et honnête », et Tymochenko retire son recours en justice visant à invalider le résultat du scrutin le 20 février.

Mykola Azarov accède au poste de Premier ministre le 11 mars 2010, suite à une motion de censure voté le 3 mars contre Ioulia Tymochenko.

Le 1er octobre 2010, la réforme constitutionnelle qui revient sur les changements apportés en 2004 entre en application : les pouvoirs du président de la République sont renforcés (possibilité de limogeage sans justification d'un membre du gouvernement ou d'un dirigeant de chaîne de télévision, de passer outre les décisions du gouvernement…) et les prérogatives du Parlement réduites[6].

Politique internationale

Relations avec la Russie

Les relations russo-ukrainiennes se sont brouillées suite à la révolution orange en 2004. Lors du conflit gazier entre l'Ukraine et le groupe russe Gazprom en fin d'année 2005, le groupe étatique exige que Kiev paie le prix du marché mondial pour le gaz naturel. Le refus catégorique de Kiev a abouti à une suspension des fournitures de cette ressource stratégique. Finalement, le 4 janvier 2006, le gouvernement ukrainien trouve un arrangement avec la Russie avec une nouvelle formule de prix, le gaz russe au tarif international étant mélangé avec celui des pays de l'Asie centrale, sensiblement moins cher. Moscou tente d'opérer une reprise avec Kiev de l'entente amicale en termes économique, politique et social, sur une base pragmatique, surmontant ainsi la période indécise du début de l'année[réf. nécessaire]. Considérables en Ukraine, les intérêts russes ont déterminé la Russie à entretenir une très forte présence économique en Ukraine, notamment en acquérant des parts de marché dans le secteur de l'énergie et dans celui des médias[réf. nécessaire]. Dans le domaine politique, la Russie a soutenu et financé de nombreux hommes politiques ukrainiens lui étant favorables dans le but de contrer le jeu diplomatique des États-Unis[réf. nécessaire]. Ainsi, avec un soutien évident de Moscou[7], le chef pro-russe du Parti des régions Viktor Ianoukovytch fut nommé le 4 août 2006 au poste de Premier ministre ukrainien. Début 2008, un conflit gazier similaire à celui de 2006 a failli retentir à nouveau, évité in extremis par les efforts des présidents des deux pays. La Premier ministre ukrainienne Ioulia Tymochenko accuse certains hommes d'affaires de son pays d'être corrompus par les milieux d'affaires voire politiques russes, entre autres ceux liés au schéma controversé de livraison du gaz russe via un intermédiaire opaque[réf. nécessaire].

Conflits gaziers

Article détaillé : Conflits gaziers russo-ukrainiens.
Ioulia Tymochenko, Première ministre ukrainienne et Dimitri Medvedev, président russe durant le conflit gaziers de 2009.

Jusqu'au 31 décembre 2005, l'Ukraine bénéficiait de prix avantageux grâce à ses bonnes relations et son statut d'ancien pays de l'Union soviétique. Gazprom souhaitait aligner le prix du gaz ukrainien, jusque-là fortement subventionné (47 USD les 1 000 m³, contre 230 USD sur le marché européen). Gazprom argumentait sa décision par le fait que l'Ukraine avait obtenu le statut d'économie du marché, et devait donc être aux mêmes conditions que le reste de l'Europe.

Par ailleurs, Gazprom accusait l'Ukraine de gonfler facticement sa facture de gaz et de revendre le surplus à l'Europe, empochant au passage la différence entre le prix que payait l'Europe et le prix subventionné qu'elle même payait à la Russie. Suite à l'échec des négociations sur ce sujet, l'Ukraine contestant la réalité de ces prélèvement illégaux, Gazprom posa un ultimatum en menaçant de couper le gaz à l'Ukraine en ne laissant que passer celui à destination de l'Europe. C'est ce qui eut lieu le 1er janvier 2006, et la diminution consécutive du débit à destination de l'Europe, outre le fait d'internationaliser la crise, démontra l'existence de ces prélèvements illégaux.[réf. nécessaire] L'Ukraine cède le 3 janvier 2006, promettant de mettre fin aux prélèvements et acceptant l'alignement sur le prix du marché européen, tandis que Gazprom recommence alors à alimenter les gazoducs à pleine capacité[8],[9].

Cependant, le vol semble n'être qu'un facteur secondaire de la réaction de la Russie, qui serait plus préoccupée par ses intérêts géostratégiques[10],[8].

Finalement, les termes de cet accord imposent une augmentation moins sévère du prix du gaz. L'Ukraine paiera en pratique 95 USD les 1 000 m³, car les livraisons seront composées en partie par le gaz turkmène à 50 USD via une société mixte RosUkrEnergo dont les actionnaires ne sont pas clairement connus[11].

La seconde crise gazière, similaire à celle de 2006, éclate la veille de 2009. Le 2 janvier 2009, suite a un différend entre l'Ukraine et Gazprom, l'UE reçoit moins de gaz naturel en provenance du réseau de Gazprom, lequel transite en partie par l'Ukraine.

Notes et références

  1. Article 114 de la Constitution ukrainienne.
  2. source : Ukraine : Ianoukovitch en avance de 3,37 % sur Timochenko | Monde | RIA Novosti
  3. (en) Ukraine: Tymoshenko, Yanukovych Vie For Wafer-Thin Victory, Radio Free Europe, 2 octobre 2007.
  4. Législatives : vers une coalition du «camp orange», RFI, 1er octobre 2007.
  5. (en) Tymoshenko Gets Second Shot At Premiership, Radio Free Europe-Radio Liberty, 18 décembre 2007.
  6. « Viktor Ianoukovitch enterre la révolution orange », Courrier international, 4 octobre 2010.
  7. (fr) Novembre 2004, combustion.eu. Consulté le 7 aout 2009
  8. a et b Chantage au gaz, Le Devoir, 4 janvier 2006.
  9. (en)Ukraine gas row hits EU supplies, BBC News, 1 janvier 2006.
  10. Le journal Kommersant écrit par exemple, en janvier 2006 : « L’Ukraine risque de se retrouver privée de gaz russe. Une sanction qui n’est pas tant motivée par le « vol » de gaz que par l’orientation pro-occidentale en Ukraine depuis la révolution orange. L’Ukraine n’a pas le choix de trouver des ressources alternatives, d’où son rapprochement des pays que relie l’oléoduc Bakou-Tbilisi-Ceyhan, qui se doublera bientôt d’un gazoduc. Ce rapprochement a été concrétisé récemment dans une version remaniée du GUAM, dont nous avons parlé dans un autre article. D’ailleurs la possibilité que nous évoquions alors que le Kazakhstan se « greffe » au pipeline BTC est maintenant réalité, depuis la signature par Nazarbaev d’une entente entre le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan vendredi le 17 juin, et ce, quelques heures avant une rencontre Poutine-Nazarbaiev. »
  11. liberation.fr , Libération

Voir aussi



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