Pierre-Etienne Flandin

Pierre-Etienne Flandin

Pierre-Étienne Flandin

Pierre-Étienne Flandin
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Parlementaire français
Naissance 12 avril 1889
Décès 13 juin 1958
Mandat Député 1914-1940
Début du mandat
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Yonne
Groupe parlementaire URRRS (1914-1919)
GRD (1919-1928)
RDG (1928-1936)
ARGRI (1936-1940)
IIIe République

Pierre-Étienne Flandin, né le 12 avril 1889 à Paris et mort le 13 juin 1958 à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes), est un avocat et homme politique français.

Chef de file de la droite libérale dans les années 1930, il est président du Conseil de novembre 1934 à mai 1935. Sa participation au régime de Vichy au poste de ministre des Affaires étrangères, en remplacement de Laval, pendant 56 jours, a favorisé la création de liens diplomatiques avec les Alliés.

Sommaire

Origine et formation

Après de brillantes études secondaires au Lycée Carnot, il obtient le diplôme de l'Ecole des Sciences Politiques et de Docteur en Droit de l'Université de Paris et s'inscrit au Barreau où il est secrétaire d'Alexandre Millerand, lorsque, candidat aux élections législatives, en 1914, il fut élu député de l'Yonne, à peine âgé de 25 ans.

Benjamin de la Chambre spécialisé dans les questions aéronautiques

Pierre-Etienne Flandin a, sur sa demande, effectué son service militaire dans les aérostiers et obtenu son brevet de pilote-aviateur en 1912, à l'époque héroïque de la conquête de l'air. Il est affecté à la mobilisation de 1914, à la réserve générale des pilotes puis à l'escadrille M.F. 33. Mail il est rapidement rappelé en mission à la Direction de l'Aéronautique au Ministère de la Guerre, cumulant ces fonctions avec celles de rapporteur de l'Aéronautique à la Commission de l'Armée et à la Sous-Commission de Défense Nationale. Appelé en 1917, par le Président Painlevé, à la Direction du Service Aéronautique Interallié il a la charge d'organiser la participation de l'aviation américaine, en liaison avec l'aviation française et l'aviation britannique. Dès l'armistice il est chargé par G. Clémenceau de préparer la Convention Internationale de Navigation Aérienne qui devait être annexé au Traité de Versailles. Il devient alors le premier président de la Commission Internationale qui eut pour mission d'organiser la navigation aérienne dans le monde. Il y représentera la France pendant dix ans et y jouera un rôle prépondérant. ses compétences aéronautiques l'appelèrent tout naturellement à occuper le poste de Sous-Secrétaire d'Etat à l'Aéronautique et aux transports Aériens lorsuqe celui-ci est fondé en 1919. Il y réalise une oeuvre considérable :

  • Choix et construction des premiers ports aériens : Le Bourget, Orly, Marignane, Ajaccio et, en Afrique du Nord, Oran, Alger, Tunis et Rabat
  • Rédaction et promulgation du statu des premières compagnies de navigation aérienne
  • Inauguration des premières lignes commerciales de transport de passagers, de poste et de fret par avions et hydravions
  • Définition et vote de la législation aérienne
  • Création de l'Office National Météorologique
  • Centralisation des services techniques et industriels de l'Aéronautique

En reconnaissance de ses services éminents au progrès de l'aviation marchande, dont il fut l'animateur, l'Aéro-Club de France lui décerne sa grande médaille d'or puis l'appelle à sa présidence en remplacement de Monsieur André Michelin. Pierre-Etienne Flandin y organise la première croisière aérienne touristique, les premiers rallyes civiles alors à ses premiers débuts. Lorsqu'il est appelé, à partir de 1930 à jouer un rôle de plus en plus important dans la politique, il démissionne de la Présidence active mais reste Président d'Honneur de l'Aéro-Club.

Réélu député en 1919 et en 1924, dans l'Yonne au scrutin départemental, Pierre-Étienne Flandin prend une place de plus en plus importante à la Chambre des Députés. Membre de la Commission du Suffrage Universel il rapporta favorablement le vote des femmes, mais le projet échoue au Sénat. Désigné pour la Commission des Finances, il y fut rapporteur de plusieurs budgets importants. Abordant avec aisance la tribune il s'y distingue par la clarté et la précision de ses exposés. Débateur habile, il est écouté avec faveur et redouté de ses adversaires. Il est vice-président de la Chambre des Députés en 1928, et fit impression par son aptitude à diriger les débats. Mais il devait être appelé par André Tardieu à siéger au Gouvernement qu'il ne devait plus quitter jusqu'en 1936.

Patron de l'Alliance démocratique

C'est au début des années 1930 que sa carrière politique prend son envol. Il est ministre du Commerce et de l'Industrie dans les cabinets Tardieu de 1930; ministre des Finances dans ceux de Laval en 1931-1932; puis à nouveau dans celui de Tardieu en 1932. Membre de l'Alliance démocratique dès 1914, il en prend la tête en 1933. Il y défend une ligne centriste d'alliance avec les radicaux contre Paul Reynaud et André Tardieu qui poussent à la création d'une formation réunissant la droite. Il s'inscrit ainsi dans la tradition du grand parti de la droite libérale sous la Troisième République, porté vers l'alliance des centres depuis sa fondation en 1901.

En tant que Ministre du Commerce, il règle le statut de la Compagnie Française des Pétroles et sa participation à l'Irak Petroleum, et représente la France, sur la proposition d'Aristide Briand, aux Conférences économiques de la Société des Nations et à l'Assemblée de Genève. Ministre des Finances, il a à faire face à la crise des Banques que l'économie française traverse. Il a, en renflouant la Banque Nationale de Crédit, évité un krach qui eût plongé la France dans les mêmes difficultés que celles qui obligèrent finalement la Belgique, l'Angleterre et même les États-Unis à dévaluer leur monnaie. En dépit de la faillite allemande, du moratoire Hoover et de la dévaluation anglaise, c'est sous son administration financière que la Banque de France a atteint le record de son encaisse or (5 200 tonnes). C'est aussi sous son gouvernement que, triomphant du chômage qui sévissait par millions de sans travail en Allemagne, en Angleterre, en Italie et aux États-Unis, la France a connu le pouvoir d'achat le plus élevé pour les salariés comme pour les fonctionnaires.

Chef du gouvernement en pleine tempête économique

Au mois de mai 1935, une offensive spéculative s'étant déclenché contre le franc et le Président Flandin ayant été victime d'un grave accident d'auto, il affronte la tribune le bras cassé pour empêcher la dévaluation monétaire. Il y réussit mais son cabinet amputé de son Ministre des Finances, Monsieur Germain-Martin, est renversé. Il entre comme Ministre d'État dans le cabinet Laval et, à la chute de ce dernier, devient Ministre des Affaires Étrangères dans le cabinet Sarraut. Il a y faire face à une grave crise diplomatique provoquée par la réoccupation de la rive gauche du Rhin par l'armée allemande. Méconnaissant l'avis qu'il avait exprimé au Conseil des Ministres de septembre 1935 contre l'application de sanctions au Conseil des Ministres de septembre 1935 contre l'application de sanctions à l'Italie, dans l'affaire éthiopienne, son prédécesseur avait laissé disloquer le front anglo-franco-italien, contre les ambitions hitlériennes, front que Flandin avait réussi à constituer à Stresa en avril 1935. Le Führer en profita pour réoccuper la rive gauche du Rhin. Flandin voulait que la France s'y opposât, mais il ne fut pas suivi par ses collègues du gouvernement non plus que par les signataires des Accords de Locarno, notamment l'Angleterre, garants de l'exécution de ce traité. Du moins obtient-il à Londres, après mille difficultés, la conclusion d'un accord franco-anglais qui valait alliance militaire pour l'avenir.

L'opposition face au Front populaire

Les élections de 1936 amenèrent le Front Populaire au pouvoir et P.E. Flandin quitte le gouvernement pour devenir, à la Chambre, le leader de l'opposition nationale. Il remplit ce rôle avec une grande autorité et y donna toute la mesure de ses talents qui le classèrent comme l'un des premiers orateurs au Parlement de la IIIème République. Président de l'Alliance démocratique depuis 1933, il mène une vigoureuse campagne dans le pays, multipliant les discours où il passe au crible d'une critique impitoyable, la politique économique et financière du Front Populaire ainsi que les erreurs diplomatiques qui devaient conduire à ,la guerre en 1939. Ces controverses l'opposèrent souvent à Léon Blum ainsi que, dans son propre parti à Paul Reynaud dont il désapprouve les thèses dévaluationnistes et l'action qui menait la France à la deuxième guerre mondiale, dans un état redoutable d'impréparation matérielle et morale. Connaissant mieux que tout autre les faiblesses du pacte franco-soviétique, puisqu'il avait été conclu sous son gouvernement et qu'il avait été ratifié en mars 1936, témoin en outre, des incertitudes britanniques dues à l'état de faiblesse militaire du Royaume Uni en face du réarmement allemand, il avait prévu la catastrophe qui devait s'abattre sur la Pologne en 1939 et sur la France en 1940. Il fait tout pour l'éviter mais n'est pas suivi. Au moment des accords de Munich, qu'il approuve, avec la grande majorité de l'opinion en France et en Angleterre, les communistes, obéissant aux consignes de Staline soucieux de provoquer un conflit entre l'Allemagne et les puissances occidentales qui préserverait la Russie d'une attaque sur l'Ukraine, prennent violemment à parti Flandin à propos d'un télégramme adressé aux négociateurs des accords de Munich, télégramme adressé aux négociateurs des accords de Munich, télégramme qui devient par la force de la propagande le "télégramme à Hitler" qui devait être abondamment exploité dans la suite contre l'homme qui avait voulu sauver la paix.

Flandin dans la guerre

Lorsque la guerre éclate, le Président Flandin n'appuya pas moins toutes les mesures qui pouvaient contribuer à renforcer le défense occidentale. Aux heures tragiques de l'invasion, il ne se rendit pas à Bordeux mais s'installa à Domecy-sur-Cure, dans l'Yonne, dont il est le maire depuis de très nobreuses années. très aimé et écouté des populations de l'avalonnais, qu'il représentait au Parlement depuis plus de 25 ans, sa présence contribua, conformément aux instructions du Gouvernement et plus spécialement du Ministre de l'Intérieur Mandel, à maintenir sur place les autorités et à éviter l'éxode qui gênait les opérations militaires. Sa maison est occupé dès le 16 juin par la Reichswehr.

Convoqué à Vichy à la réunion des Assemblées parlementaires, en juillet 1940, il y prononça en séance secrète un discours vibrant de patriotisme qui produisit une grande impression. Mais les jeux étaient faits et il ne peut faire prévaloir ses vues contre celles de Pierre Laval. Aussi fut-il écarté par celui-ci du gouvernement, contrairement à ce que l'on aurait pu attendre, en raison de l'opposition qu'avait menée le Président Flandin à une politique dont l'échec et la faillite se répercutait douloureusement sur le destin de la France. Quittant Vichy aussitôt, P.E. Flandin retourne dans l'Yonne où il est se met au service se ses compatriotes et des nombreux réfugiés qui y sont bloqués. Dans une région privée d'électricité, de transports, de ravitaillement et même bientôt de moyens monétaires, il rassemble les Maires, défend la population contre les exigences de l'occupant, n'hésitant pas à payer de sa personne.

Convoqué par le Maréchal Pétain, en novembre 1940, à Vichy où il n'était pas retourné, il ne cache pas à celui-ci sa désapprobation d'une politique qui tend, par les négociations directes menées, après Montoire, par Laval avec Goering et les chefs de la Reichswehr, à provoquer un conflit entre la France et l'Angleterre, par le biais d'une expédition au Tchad contre les Forces françaises libres ralliés au général de Gaulle. Trois semaines après, le maréchal Pétain « démissionne Laval » et appelle Flandin pour lui succéder.

Pendant la courte période de cinq semaines où P.E. Flandin occupe le poste de Ministre des Affaires étrangères, les négociations secrètes menées par l'intermédiaire du Professeur Rougier et du Ministre Jacques Chevalier aboutirent à un modus vivendi qui permit de ravitailler le zone libre par les ports de la Méditerranée et qui garantissait l'Angleterre contre toute initiative française allant au-delà de la stricte application des clause de l'armistice. En outre l'Espagne est incitée à refuser le passage des troupes allemandes et le Général Weigand est encouragé dans la reconstitution clandestine des forces françaises en Afrique du Nord. Cependant les allemands, qui n'avaient pas accepté le départ de Laval, qui avait refusé tout contact avec son successeur, dont ils ne reconnaissaient pas la nomination, exigèrent le départ de Flandin sous la menace d'un véritable blocus dans la zone occupée, ne peut regagner sa maison dans l'Yonne et se réfugie sur la Côte d'Azur.

De là et, en apparence, retiré de toute action politique, il entreprend plusieurs voyages en Arfique du Nord où il entre en relations avec Monsieur Murphy. Quittant définitivement le territoire métropolitain en octobre 1942, il se trouve à Alger lors du débarquement des anglo-américains. Installé aux environs de Philippeville, il reçoit à plusieurs reprises Randolph Churchill, au point que l'entourage du Général de Gaulle, préoccupé des excellentes relations du Président Flandin avec les autorités alliés, alors que celles du gouvernement provisoire d'Alger avec elles étaient assez tendues, décide ed faire arrêter et emprisonner Flandin à Alger, la veille de Noël 1943, en même temps que Peyrouton, le gouverneur général Boisson et le général d'aviation Bergeret, tous connus pour leur patriotisme intransigeant, mais suspects de tiédeur à l'égard du gaullisme. Les uns et les autres ne furent tirés de prison, où ils étaient retenus sans inculpation motivée, que par l'intervention personnelle du Président Roosevelt et de Winston Churchill, et encore pour être placés à Paris et écroués à la prison de Fresnes, en vertu d'une législation d'exception qui avait créé une Haute Cour de Justice devant laquelle devaient être traduits tous les anciens ministres de Vichy.

Bénéficiant d'un non-lieu sur toute autre inculpation que d'avoir appartenu au gouvernement de Vichy mais, à ce titre, devant être déclaré de droit coupable d'indignité nationale, le Président Flandin comparut devant la Haute Cour en juillet 1946, après avoir passé 26 mois en prison. Après trois jours de débats où fut évoqué toute l'action politique du Président Flandin avant et pendant la guerre, le Haute Cour décide de le relever de l'indignité nationale pour services rendus à la cause Alliés. Une telle décision eût du lui rouvrir sa carrière politique. Mais une nouvelle loi d'exception, présentée par M. Le Trocquer, et le visant personnellement, le rend inéligible. On lui fait ainsi payer la dure opposition qu'il a menée jadis contre le Front Populaire. Cette inéligibilité devait cesser en même temps que celles des autres parlementaires frappés du fait de leur vote à Vichy. A la première élection au siège de conseiller général du canton de Vézelay, rendu vacant par la maladie de son frère Charles Flandin, qui lui avait momentanément succédé, P.E. Flandin est triomphalement réélu, obtenant un plus grand nombre de suffrages qu'il n'en avait jamais eu.

Notes et références


Bibliographie

  • Pierre-Etienne Flandin, "Politique Française, 1919-1940", Les Editions Nouvelles, 1947.
  • "Le Procès Flandin devant la Haute Cour de Justice, 23-26 juillet 1946"; Editions Politiques, Economiques et Sociales. Librairie de Médicis - Paris.
  • Pierre-Etienne Flandin, "Discours" Le Ministère Flandin - Novembre 1934 - Mai 1935. Gallimard.
  • Pierre-Etienne Flandin, "Ou s'unir ou mourir". Flammarion 1937.
  • "Prisons de l'épuration". Le Portulan 1948. pages 178 à 181.
  • François Kersaudy, "De Gaulle et Churchill", Templus, pages 31, 269, 315-316, 321, 324, 328, 331, 335.
  • Arnaud Chomette, "Sauver une France libérale : Pierre-Etienne Flandin entre stratégie centriste et attraction autoritaire", dans Gilles Morin et Gilles Richard, Les Deux France du Front populaire, L'Harmattan, 2008.
  • Olivier Wieviorka, "Vichy a-t-il été libéral, le sens de l'intermède Flandin", Vingtième siècle, juillet-septembre 1986, pp. 55-65.

Chronologies

Précédé par Pierre-Étienne Flandin Suivi par
Gaston Doumergue
Président du Conseil
8 novembre 1934 - 31 mai 1935
Fernand Bouisson
Pierre Laval
Ministre français des Affaires étrangères
1936-1936
Yvon Delbos
Pierre Laval
Ministre français des Affaires étrangères
1940-1941
François Darlan
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