Tuerie de Courcelles

Pro-justitia du 18 août 1944, rédigé à Charleroi IV (Courcelles).

La tuerie de Courcelles ou tuerie du Rognac est l'exécution d'une vingtaine de civils le 18 août 1944 au matin en représailles à l'assassinat du bourgmestre rexiste de Charleroi, Oswald Englebin par la Résistance.

Toile de fond

En novembre 1942 déjà, Prosper Jean Teughels, bourgmestre rexiste de Charleroi était victime d'un attentat^[1]. En 1944, la violence contre les rexistes augmente et les bourgmestres de ce parti deviennent les cibles privilégiées des attentats^[2]. Le 17 août 1944, Oswald Englebin, bourgmestre rexiste du Grand Charleroi, sa femme et son fils, sont victimes d'une attaque à la mitraillette à la limite des communes de Courcelles et de Monceau-sur-Sambre au lieu-dit « Bois du Rognac »^[1]. L'État-major bruxellois de Rex et les membres de Charleroi décident de venger cette mort^[2].

Déroulement

Dès la nouvelle de la mort de Englebin connue, les rexistes tuent deux hommes. L'un prêt du lieu de l'attentat^{[Note 1],[1]}, l'autre dans les locaux de la police judiciaire de Charleroi^{[Note 2],[1]}, locaux qui seront incendiés. Trois personnes d'une même famille seront tuées le 17 au soir^{[Note 3],[1]}, deux autres personnes dans la nuit du 17 au 18^{[Note 4],[3]}.

Cette nuit là, les rexistes de Bruxelles et de Charleroi décident d'arrêter cent dignitaires locaux, hommes et femmes. Le nombre d'otages sera revu à la baisse, mais pendant cette nuit, 21 personnes sont arrêtées et emmenées à Courcelles. 19 de celles-ci seront abattues à l'aube du 18 août^{[Note 5],[3]}.

Parmi les victimes figurent des personnes prisent au hasard, ainsi que plusieurs policiers, médecins, architectes, hommes de loi, et le doyen de Charleroi. Toutes personnes symboliques de la région^[2].

Condamnation

Sur les 150 participants présumés à la tuerie, 97 seront identifiés, 80 capturés et jugés dont 27 exécutés le 10 novembre 1947^[2].

Mémoire

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  Monument construit sur les lieux de la tuerie

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  Plaque apposée sur la maison où furent détenues les victimes

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  Monument à la mémoire de Paul Van Den Berghe, la première victime le 17 août 1944

Annexes

Articles connexes

• Rexisme
• Collaboration en Belgique
• Résistance intérieure belge
• Pierre Harmignie

Bibliographie

• Armand J. Delterne et Jean Louvet, La Nuit de Courcelles, Lansman (ISBN 2-87282-090-6).
  Pièce de théâtre basé sur les événements du 18 août 1944
   
• Alfred Lemaire, Le crime du 18 août ou les journées sanglantes des 17 et 18 août 1944 dans la région de Charleroi, Couillet, Imprimerie S.C., 1947 
• Fabrice Maerten, « Tuerie de Courcelles », dans Paul Aron et José Gotovitch (dir.), Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, Bruxelles, André Versaille éditeur, 2008, 560 p. (ISBN 978-2-87495-001-8), p. 119-120 
• Flore Plisnier, « L’ordre nouveau et le rexisme dans la région de Charleroi : Seconde partie : L’ordre nouveau à Charleroi durant la Seconde Guerre mondiale », dans Documents et rapports, t. LXIV, Société royale d’archéologie, d’histoire et de paléontologie de Charleroi, 2009, p. 201-202 

Liens externes

•  La tuerie de Courcelles sur Commons
• La tuerie du Rognac par les rexistes le 18 août 1944

Notes et références

Notes

1. ↑ Il s'agit de Paul Van Den Berghe, directeur commercial des charbonnages de Monceau-Fontaine, de passage à cet endroit
2. ↑ Raoul Jacquet, agent d'affaire de Chimay
3. ↑ Claire Bousman-Francq, son fils Jean et sa belle-fille Paule
4. ↑ Jane et Marcel Barth
5. ↑ Les 19 victimes sont : Charles Brogniez (commissaire de police), Joseph Bureau (agent principal de police), Léon Coton (architecte), Paul Coton (médecin), Raymond Delvaux (commissaire de police adjoint), Suzanne Lebas, Elisabeth De Ridder, Oscar Deulin (greffier), Léon Gilles (inspecteur de police), Pierre Harmignie (curé-doyen), Roger Hoslet, Edmond Huberland (médecin), Louis Jasmes (secrétaire général des mutualités socialistes), Augusta Longneaux, Léonce Mayence (avocat), Victor-François Michel, Auguste Nolard (commissaire de police), Arthur Stilmant (médecin), Marguerite Depasse

Références

1. ↑ ^{a, b, c, d et e} Pierre-Jean Schaeffer, Charleroi 1830-1994, Histoire d'une Métropole, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quorum, 1995, 466 p. (ISBN 2-930014-42-3), p. 229-251 
2. ↑ ^{a, b, c et d} Flore Plisnier, « L’ordre nouveau et le rexisme dans la région de Charleroi : Seconde partie : L’ordre nouveau à Charleroi durant la Seconde Guerre mondiale », dans Documents et rapports, t. LXIV, Société royale d’archéologie, d’histoire et de paléontologie de Charleroi, 2009, p. 201-202 
3. ↑ ^{a et b} Fabrice Maerten, « Tuerie de Courcelles », dans Paul Aron et José Gotovitch (dir.), Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, Bruxelles, André Versaille éditeur, 2008, 560 p. (ISBN 978-2-87495-001-8), p. 119-120