Opération Maquis blanc

Opération Maquis blanc

L’opération Maquis blanc[1] consistait après les défaites des armées nazies, en la création de maquis formés d’ex-miliciens, afin de faire triompher l’idéal d’une véritable Révolution nationale et s’opposer à une occupation anglo-américaine ou communiste.

Sommaire

Préambule

À l’automne 1944, les chefs miliciens et vichystes réfugiés en Allemagne, en particulier à Sigmaringen, entreprennent activement, avec leurs amis nazis, de créer une lutte clandestine, en créant des maquis miliciens en France.

Leur but, faire triompher l’idéal d’une véritable Révolution nationale et s’opposer à une occupation anglo-américaine ou à la prise de pouvoir des communistes français.
Ils cherchent à recruter, dans ce réduit allemand, de nouveaux adhérents, en particulier dans les camps de travailleurs, de prisonniers
L’opération maquis blanc consiste à parachuter des agitateurs politiques, qui, le moment venu, sèmeront la panique et prépareront soit de futurs maquis, soit des agents de renseignements qui pourront s'infiltrer plus facilement que les agents allemands[2].

Les opérations

On trouve peu de récits sur cette opération.
Les miliciens sont aidés par des spécialistes allemands qui leur donnent des conférences et également par l’Abwehr qui les forme dans des écoles de sabotages allemandes. En effet le Reich finance ces opérations, dans le but, non avoué, de former des agents à sa solde.

Selon les dires de Joseph Darnand seuls 4 ou 5 miliciens ont été effectivement parachutés. On trouve aux Archives Nationales des documents pour au moins 9, plus probalement 15 miliciens oeuvrants par groupes de 3.

Curieusement, on trouve uniquement des informations de deux parachutages en Corrèze ainsi que l’existence d’un « maquis blanc » dans la Loire qui reste à démontrer.

Parachutage du 15 décembre 1944

En Corrèze, dans la nuit du 15 décembre 1944, un gros avion, une forteresse volante américaine capturée par les Allemands, volant bas, survole le plateau des Étangs de Clergoux à Gimel, et lâche 11 parachutistes dans les champs près de Pouymans-Haut, Caux et le Mons.

Dès le matin, des individus inconnus qui cheminent sur les routes attirent l’attention des habitants. Autour des parachutes abandonnés, on découvre des armes, des habits, un poste émetteur. Sans aucun doute se sont des agents nazis ou des miliciens qui fomentent un coup. Ils sont l’un après l’autre arrêté par les résistants et les gendarmes avertis par les habitants. À la gare de Corrèze un milicien se suicide au cyanure, un autre est arrêté en plein bourg de Clergoux. Sur eux on découvre de l’argent en quantité. Leur interrogatoire permet de découvrir qu’ils sont tous Français et que leur chef est un nommé Louis Pasthier, originaire de la Haute-Vienne.

Parachutage du 7 janvier 1945

Dans la nuit du 7 janvier 1945, nouvelle alerte aux alentours de Lagraulière, où avaient lieu les parachutages d’armes en 1943. Cette fois le gros avion est un Dakota, qui largue trois hommes seulement, chargé d’accomplir divers forfaits. L’alerte est immédiatement donnée et l’armée, les FFI, envoi des hommes de Tulle, de Brive et des gendarmes ratisser la région ; des paysans en armes leurs prêtent leurs concours.

Le premier agent, Georges Rouchouze sera rapidement retrouvé, dans le bourg de Lagraulière avec beaucoup d’argent en poche. Le second sera pris un peu plus tard en Haute-Vienne et le troisième sera capturé un peu plus tardivement. Le 10 janvier 1945, Rouchouze est condamné à 20 ans de travaux forcés. Il est libéré au bout de 5 ans[3].

Réalité ou intox ?

Si les deux parachutages contés ci-dessus sont bien réels, on peut douter de certaines affirmations, du fait que Darnand ne parle que de quatre ou cinq miliciens effectivement parachutés. Ces affirmations peuvent peut-être être contestables : il n’en demeure pas moins que certaines allégations, citées si dessous, peuvent être sujettes à caution ou exagérées.

  1. Les journaux annoncent qu’une centaine de miliciens ou de PPF ont été parachutés en France, à partir de l’Allemagne, dans des opérations montées avec les nazis par les chefs miliciens[4].
  2. Un total de 100 agents ont été parachutés en France. On peut en compter 10 de plus si l'on tient compte du petit avion de 200 kg qui s’est écrasé au décollage.
  3. Dans le Forez, un maquis blanc, notamment à Chambles, aurait fonctionné et causé des incidents jusqu’en 1947[5].

Bilan

l’opération Maquis blanc se solde par un échec.

Par ailleurs comment expliquer la présence d’un comité d’accueil, immédiat, lors des parachutages ?
Il semble très probable que la commission gouvernementale de Sigmaringen ait été espionnée par des agents alliés, car on note la présence d’au moins un émissaire des Renseignements généraux dans cette commission.

Articles connexes

Bibliographie

Notes, sources et références

Sources; Les ouvrages cités en bibliographie ainsi que les livres et liens inscrits ci-dessous en notes ou références.

  1. maquis blanc par opposition aux « maquis rouges » communistes
  2. Pétain et la fin de la collaboration : Sigmaringen, 1944-1945 par Henry Rousso
  3. Le sort de 1.076 criminels nazis et de quelques complices
  4. Maquis de Corrèze P754.
  5. Le Forez sous la botte allemande



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Opération Maquis blanc de Wikipédia en français (auteurs)

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