Société française d'archéologie

Société française d'archéologie
Société française d'archéologie[1]
Nom original Société française pour la conservation et la description des monuments historiques[2]
Fondation 1834
Discipline Archéologie
Objectifs étudier les monuments de la France, en assurer la conservation et combattre les actes de vandalisme qui pourraient en entraîner la ruine ou en dénaturer le style et l'aspect
encourager les recherches et les travaux archéologiques et la fondation des musées d'antiquités locales
Ville Paris
Pays Drapeau de France France
Langue Français
Fondateur Arcisse de Caumont
Président Christian Pattyn
Secrétaire général Marie-Paule Arnauld
Membres 2000
Publications Bulletin monumental
Congrès archéologique de France
Site Web www.sf-archeologie.net/

La Société française d'archéologie pour la conservation et la description des monuments historiques, a été fondée en 1834 par Arcisse de Caumont.

Sommaire

Contexte de sa création

Au début du XIXe, l'existence de biens nationaux, nouveau concept, est de fait réalisée avec la nationalisation des biens du clergé (octobre 1790), des nobles ayant émigré (novembre 1791) et de la Couronne de France (septembre 1792). Pour des raisons financières et éthiques, ces biens nationaux sont bien souvent vendus pour leurs matières premières – entre autres la pierre pour les bâtiments. Aubin-Louis Millin parle pour la première fois en 1790 de « monument historique » à l'Assemblée constituante, à l'occasion de la démolition de la Bastille. L'idée de conserver un bâtiment comme témoignage du passé fait son chemin.

En 1795, Alexandre Lenoir est nommé pour créer le musée des monuments français, où sont ramenés les fragments d'architecture qu'il parvient à sauvegarder. L'inventaire des châteaux, commencé par Louis XVI, est achevé par le conseil des bâtiments civils dès 1795.

Conjointement s'éveille un nouveau regard pour l’architecture médiévale et son style gothique tombés en désuétude aux temps précédents. La résultante est une vague de protestations contre la destruction des choses de l'art en général, et en particulier celle des ex-biens de l'Église. En 1819, pour la première fois, le budget du ministère de l'Intérieur a une ligne « monuments historiques ». Chateaubriand, le baron Taylor et Charles Nodier publient leur Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France en 1820, Victor Hugo pamphlétisant « Halte aux démolisseurs ! » en 1825[3]. En 1830 naît le Service français des monuments historiques, avec comme inspecteur général Ludovic Vitet suivi par l’écrivain et historien Prosper Mérimée. En 1837 la Commission des monuments historiques est créée. Viollet-le-Duc réclame la création d’un enseignement de l’architecture médiévale, ce qui sera finalement réalisé en 1887 par Anatole de Baudot.

C'est dans ce même élan irrésistible d'intérêt souvent passionné pour les témoignages de l'histoire et de l'ingéniosité technologique et artistique, que la Société Française d'Archéologie naît en 1834. Elle est reconnue d'utilité publique par un arrêté du 14 août 1871[4].

Les noms successifs

  • 1834-1856:
    • Société française pour la conservation et la description des monuments historiques[5]
    • Société française pour la conservation des monuments[5]
    • Société française pour la conservation des monuments historiques[5]
  • 1857-1875
    • Société française d'archéologie pour la conservation et la description des monuments[5]
    • Société française d'archéologie pour la conservation des monuments[2]
  • 1876, 1878-1904
    • Société française d'archéologie pour la conservation des monuments historiques[5]
  • 1877
    • Société française d'archéologie pour la conservation des monuments nationaux[5]
  • 1905-
    • Société française d'archéologie[5]

Mode de fonctionnement

La composition du premier Conseil permanent[6] au 23 juillet 1834 :

  • Arcisse de Caumont, Directeur de la société,
  • M. Bellivet, trésorier,
  • M. Eugène de Beaurepaire,
  • M. de la Chouquais, président de la Cour royale de Caen,
  • l'abbé Daniel, proviseur du Lycée royal de Caen,
  • Mgr Charles Dausel, évêque de Bayeux,
  • M. Guy, architecte,
  • Pierre-Aimé Lair,
  • Édouard Lambert, conservateur de la bibliothèque de Bayeux,
  • M. Léchaudé-d'Anisy,
  • M. de Magneville.

Avec des correspondants nommés « officiers de la Société » :

Le prix de la cotisation des membres souscripteurs était de 10 francs en 1862.

Des Séances générales sont tenues annuellement dans diverses locations ; par exemple, on voit la XXIVe session du Congrès archéologique de France se rencontrer à Saumur, Lyon, Le Mans, Elbeuf et Dives. Le Compte-rendu du Congrès parait chaque année au mois de mai[5].

En 1862, le Bureau central est composé de :

  • Directeur : Arcisse de Caumont, fondateur de la Société au 23 rue des Carmes à Caen et 63 rue Richelieu à Paris ;
  • Secrétaire-général : abbé Le Petit, chanoine honoraire, doyen de Tilly-sur-Seulles, membre de l'Institut des provinces ;
  • M. Bouet, Inspecteur des monuments du Calvados ;
  • L. Gaugain, Trésorier, 3 rue de la Marine à Caen[5].

Le Conseil se compose de MM. les Inspecteurs divisionnaires, des Inspecteurs des départements, et de quarante membres résidant dans les différentes parties de la France, indiqués dans la Liste générale par des caractères italiques. Les Ministres, le Directeur-général des Cultes, l'Inspecteur général des monuments historiques, les Cardinaux, Archevêques et Evêques de France font de droit partie du Conseil[5].

En 1925, le siège social a été transféré de Caen, où la société a été fondée, à Paris.

Propriétaire

La société fut propriétaire de quelques monuments :

  • l'église du cimetière de Cravant, petite chapelle carolingienne qui fut acquise le 8 avril 1863,

Médailles

Plusieurs membres de la Société fondèrent des prix et des médailles par dispositions testamentaires comme les prix Travers, Mareuse, le Sénécal ou la médaille Jules Lair.

Musée

En 1855, Arcisse de Caumont fonde un musée dans l'ancienne chapelle du collège du Mont à Caen. La Société y expose des moulages en plâtre de monuments de différentes époques (de l'époque gallo-romaine à la Renaissance) et de différentes origines géographiques en France et en Italie[7] dont un catalogue en 104 numéros fut dressé en 1860 [8]:

Ces moulages furent d'abord hébergés dans une dépendance de la préfecture sous la conservation de M. F. Huard avant d'être versés au Musée des antiquaires de Normandie qui devint le Musée de la société française d'archéologie.

Publications

Congrès archéologiques de France

Les sessions des congrès archéologiques de France se réunissent une fois par an dans une région depuis 1834. Elles sont l'occasion de visites de bâtiments historiques et la publication des études les concernant par des spécialistes faisant, pour chacun d'eux, la synthèse des connaissances historiques et architecturales.

Bulletin monumental

Le Bulletin monumental se propose de publier des études de fond sur des ouvrages par les meilleurs spécialistes, de petits articles sur des sujets originaux, des libres-propos, des compte-rendus d'articles importants, des articles sur des découvertes récentes et une bibliographie sur les principaux ouvrages parus en France et à l'étranger[9]. Des bulletins spéciaux sont rédigés sur un thème particulier.

Supplément au Bulletin monumental

Notes et références

  1. site Internet de Société française d'archéologie.
  2. a et b Congrès archéologique de France, XXIVe session, 1862. Séances générales tenues par la Société française d'archéologie pour la conservation des monuments. Compte-rendu complet.
  3. La Société Française d’Archéologie, de sa fondation en 1834 à nos jours. Par Éliane Vergnolle, vice-présidente de la Société. 2008.
  4. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, 1871, p. 179 [lire en ligne]
  5. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Société française d'archéologie, dans le site 'Scholarly Societies Projects' soutenu par la Bibliothèque de l'Université de Waterloo.
  6. in : Congrès archéologique de France, XCVIIe session, tomme II, Paris, 1934, p 17.
  7. Guillaume-Stanislas Trébutien, Caen, son histoire, ses monuments, son commerce et ses environs, guide du touriste, Caen, F. Le Blanc-Hardel, 1870 ; Brionne, le Portulan, Manoir de Saint-Pierre-de-Salerne, 1970, p. 303-304
  8. in : Congrès archéologique de France, XCVIIe session, tomme II, Paris, 1934, p 23.
  9. Gallica : Bulletins Monumentals depuis 1834 jusqu'à 1930

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