Jean-Baptiste Liégeard

Jean-Baptiste Liégeard
Jean-Baptiste Liégeard (1800-1887)

Jean-Baptiste Liégeard (1800-1887) est un homme politique local du XIXe siècle. Maire de Dijon (Côte-d'Or) de 1863 à 1865, il est le père de Stéphen Liégeard, également homme politique mais aussi homme de lettres.

Sommaire

Biographie

Issu d'une vieille famille dijonnaise[1] comptant plusieurs orfèvres[2] et ayant adhéré au bonapartisme[3], Jean-Baptiste Liégeard naît à Dijon, au domicile de ses parents[4], Étienne Liégeard, orfèvre, et Sébastienne Louise Ledeuil, le 4 floréal de l'an VIII (24 avril 1800). En 1804, son père, Étienne, achete un terrain portant quelques anciennes constructions des Chartreux à Brochon (Côte-d'Or) ; il est ensuite maire de ce village. En 1841, Jean-Baptiste Liégeard étend ce domaine de Brochon par l'ajout d'autres terrains. Il découvre la vie politique en suivant les pas paternels[5] : il est conseiller municipal dans ce même village de 1843 à 1848.

Marié à Catherine-Émilie Vallot (le 4 janvier 1829 à Dijon), Jean-Baptiste Liégeard a un fils, Stéphen, né le 29 mars 1830 en l'hôtel particulier, dit Hôtel Aubriot, rue des Forges à Dijon, alors propriété familiale. En 1842, un an après ses achats fonciers dans la côte viticole, Liégeard achète le bel hôtel particulier dijonnais, dit Hôtel Le Gouz de Gerland, bien plus spacieux que le précédent (avec notamment une cour et des remises pour les voitures).

Appartenant à une famille bonapartiste, hostile à la royauté, la Révolution de 1848 puis l'avènement du Second Empire, en 1851, permettent à Jean-Baptiste Liégeard, alors avocat, une relative ascension dans le monde politique local. De 1851 à 1865, il siège quatorze années consécutives au conseil de la ville de Dijon, échappant aux fréquentes disgrâces tombant du pouvoir tutélaire. Mieux, en octobre 1863, âgé de 52 ans, il devient maire de Dijon et succède à Théodore Vernier, en poste depuis 1856. Face à une opposition qui se réveille, notamment localement avec l'élection du député républicain Joseph Magnin, ami de Liégeard, le pouvoir en place pense ainsi conserver la main. L'époque est donc à l'ouverture : en 1864, une loi instaure même le droit d'organisation des ouvriers.

Pourtant, Liégeard fait alors montre d'un ton nouveau ; le discours d'investiture (octobre 1863) avertit : « J'espère continuer l'œuvre de mon regrettable prédécesseur avec lequel je n'ai de commun qu'un dévouement sans borne aux intérêts de notre bonne cité »[6]. La cité est moins docile face à l'autorité préfectorale : empressement moindre à organiser fêtes et cérémonies officielles, refus de certaines prises en charges financières (manifestations, aides aux églises...), différents sur la conduite des affaires de police ou sur la gestion de la caserne de pompiers, etc. Il faut dire que les financements publiques (octrois, aides gouvernementales) sont réduits. Un emprunt d'un million de francs est lancé pour réaliser certains travaux. Finalement, les deux budgets présentés par Jean-Baptiste Liégeard seront excédentaires !

Les élections de 1865 bouleversent le conseil municipal : la quasi-totalité de celui-ci est renouvelé. Face au succès des républicains, Jean-Baptiste Liégeard démissionne. Son successeur, Antoine Joliet, lui rend hommage : « au désintéressement, à la droiture et à l'aménité de M. Liégeard qui mérite l'estime de tous ses concitoyens... qui n'a pas hésité à se démettre de cette magistrature par respect pour le suffrage universel »[7]. En retrait de la vie politique, il voit son fils, Stéphen, connaître une certaine notoriété, politique comme littéraire. Il s'éteint le 9 novembre 1887 à Dijon, en son domicile[8],[9], cinq ans après sa femme[10], et sans avoir connu le château de Brochon bâti par son fils.

Principales réalisations de la municipalité Liégeard (1863-1865)

  • Élargissement des rues de Lamonnoye et Piron
  • Construction de l'aqueduc du quartier Saint-Nicolas
  • Acquisitions de nouvelles sources d'eau potable
  • Aménagement d'une aile du palais des ducs de Bourgogne (affecté au musée des beaux-arts de Dijon)
  • Agrandissement de la gare
  • Aide à l'éducation et à l'instruction publique

Voir aussi

Liens internes

Bibliographie

  • Belassène (Alain), « Jean-Baptiste Liégeard à l'aube du renouveau démocratique », in Le Bien public, n° 1659 du dimanche 23 novembre 2008.
  • Bolnot (Robert), Brochon et la famille Liégeard : un roman d'amour, BMD.
  • Fromentin (Bertrand), Généalogie des Liégeard, Brochon, Bulletin municipal n°40, décembre 1996

Notes et références

  1. L'église Saint-Jean-Baptiste de Dijon renferme les dalles funéraires de Jehan Liegeart et de Thiebault Liegeart, son fils, les ancêtres dijonnais des Liégeard.
  2. Joseph Garnier, Côte d'Or - Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 - Archives civiles séries D & E, tome 1, Dijon, Éd. Darantière, 1898, page 147.
  3. Un colonel napoléonien de l'Armée des Cent-Jours, Jean-Baptiste Liégeard, prend le commandement du 5e régiment de hussards (1er corps de cavalerie) le 8 octobre 1814. Il semblerait qu'il s'agisse du grand-père de notre personnage ; cependant, cette information sur cette filiation n'est pas aujourd'hui garantie !
  4. Cette habitation se situait dans l'actuelle rue de la Liberté, à Dijon.
  5. On notera que Stéphen Liégeard suivra également la voie familiale dans le domaine de la politique et bâtira sur ce terrain de Brochon un château néorenaissance aujourd'hui occupé par un lycée.
  6. Le Bien public, n° 1659 du dimanche 23 novembre 2008
  7. Le Bien public, op. cité.
  8. 21, rue Vauban, à Dijon
  9. Une rue de Dijon porte aujourd'hui son nom, comme il en existe également une au nom de Stéphen, son fils.
  10. Mme Catherine-Émilie Vallot décède le 7 décembre 1882.

Précédé par Jean-Baptiste Liégeard Suivi par
Théodore Vernier
Blason ville fr Dijon (Côte-d'Or).svg
Maire de Dijon
1863-1865
Antoine Joliet

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean-Baptiste Liégeard de Wikipédia en français (auteurs)

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