Johannes Lupi

Johannes Lupi, né vers 1506 et décédé le 20 décembre 1539, est un compositeur de l’école franco-flamande, de la Renaissance. En tant que représentant de la génération d’après Josquin, il est considéré comme un compositeur de moindre importance. Il eut travaillé principalement à Cambrai.

Vie

On ne sait pas où il est né, mais il aurait été choriste à Cambrai. Lupi passa la plus grande partie de sa vie à Cambrai. Il quitta Cambrai temporairement afin d’étudier à l’université de Louvain, de 1522 à 1526. En 1526, il retourna à la cathédrale comme parvus vicarus. Un an plus tard, il devint maître des choraux de la cathédrale de Cambrai, succédant à Johannes Remigli. Il occupa cet emploi qui impliquait le soin et l’hébergement des garçons de chœur, et il prit évidemment en charge l'éducation musicale de ces derniers. Il devint magnus vicarus et finalement sous-diacre. Bien que toujours réengagé, Lupi fut licencié plusieurs fois ; ce fut dans la plupart des cas parce qu’il n’arriva pas à accomplir ses devoirs, mais également parce qu’il négligea la comptabilité.

Lupi fut atteint d’une maladie chronique dont les sources ne donnent pas d’informations plus détaillées, mais qui lui rendirent la vie difficile dans le courant des années 1530, raison pour laquelle il fut forcé de se retirer en 1535. Il est plausible que sa maladie fut à l'origine de sa mort prématurée en 1539.

Style et influence

Toute la musique que l’on conserve de lui est a cappella et vocale. Pas plus que deux de ses messes sont préservées, mais Lupi écrivit aussi plusieurs motets et chansons. Les motets ont été recueillis et imprimés en 1542 par Pierre Attaingnant.

Stylistiquement, sa musique s’apparente à celle de Nicolas Gombert et montre les caractéristiques typiques de la génération d’après Josquin, avec sa texture dense polyphonique et son imitation riche. Lupi demeura particulièrement sensible à la façon de mettre les paroles en musique : il se montra en mesure de garder l’intelligibilité du texte, même dans des compositions à huit voix en contrepoint. Ses chansons sont particulièrement remarquables, dans la mesure où elles puisent dans une gamme de sujets allant de grave à la fornication.

Confusion sur son nom

Lupi est parfois confondu avec certains autres musiciens du XVI^e siècle. Cette confusion exista d’ores et déjà au XVI^e siècle (les impressions de Tielman Susato en portent témoignage). Johannes Lupi est le nom de deux personnages obscurs dont aucun ne fut un compositeur, l’un d’entre eux étant actif à Nivelles, l’autre à Anvers, dans la première moitié du siècle. Mais il y eut également un compositeur de ce nom, c'est-à-dire Lupus, à qui les musicologues de notre époque référent généralement comme au Lupus italien ; ses œuvres nous sont connues grâce au Codex Medici. En plus, non seulement il y a un autre compositeur, Lupus Hellinck, probablement identifiable comme ce Lupus italien, mais également toute une famille de musiciens qui portent le nom Lupo. De toute cette famille, ce n’est qu’Ambrose Lupo de Milan qui fut actif au début du XVI^e siècle. La confusion vient aussi de l’attribution d’une chanson en langue néerlandaise, Pluschen van Brusel hestoy gheset, dont seulement l’incipit est noté dans deux manuscrits, c'est-à-dire un portugais à Coimbra et un allemand à Ratisbonne ; en dehors d’une Missa 'Mijn vriendinne' , une messe parodique basée sur une chanson en langue néerlandaise, on ne connaît aucune autre composition de Lupi faisant référence à une chanson en langue néerlandaise. Peut-être, la chanson est-elle due à Lupus Hellinck. On retrouve de lui une chanson, Au fort quant dieu plaira, dans le manuscrit portugais susmentionné. Cette chanson est également connue par une autre source et, là, intitulée Aenhoort al mijn gheclach. En outre, on connaît du même Lupus Hellinck d’autres chansons en langue néerlandaise.

Sources, notes et/ou références

• Johannes Lupi sur la Wikipédia anglais
• Johannes Lupi, in The New Grove Dictionary of Music and Musicians, éd. Stanley Sadie. 20 delen, Londres, Macmillan Publishers Ltd., 1980. ISBN 1-56159-174-2
• Gustave Reese, Music in the Renaissance. New York, W.W. Norton & Co., 1954. ISBN 0-393-09530-4
• Jan Willem Bonda, De meerstemmige Nederlandse liederen van de vijftiende en zestiende eeuw. Hilversum, Verloren, 1996. ISBN 90-6550-545-8