Testudo graeca graeca

Testudo graeca graeca

Testudo graeca graeca

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Testudo graeca graeca
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Ordre Testudines
Famille Testudinidae
Genre Testudo
Espèce Testudo graeca
Sous-espèce
Testudo graeca graeca
(Mertens, 1946)

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Sommaire

Dénomination

Noms scientifiques :

  • Testudo pusilla Linnaeus 1758
  • Testudo mauritanica Duméril & Bibron 1835
  • Testudo graeca graeca - Mertens 1946

Noms communs : la tortue mauresque du Maghreb, the Mediterranean Spur-thighed Tortois

Description

Elles sont très variables selon la sous-espèce ou la population. La Testudo graeca graeca est une tortue de taille relativement moyenne qui ne dépasse guère 20 cm de longueur. Si l’on excepte les Testudo whitei (Bennett 1836) la taille record pour une femelle est de 19,8cm , pour un mâle dans la nature, 15,1cm et pour un mâle élevé en captivité, 18,8 cm. Les femelles sont en général plus grosses que les mâles. Ces derniers présentent un plastron postérieurement concave, une queue relativement longue. La dossière est modérément bombée et son contour est quadrangulaire ou elliptique.

L’écaille supracaudale non divisée (sauf exception rarissime) démunie d'éperon caudal corné est fortement incurvée vers l'extérieur. On distingue de chaque côté de la base de la queue, des tubercules fémoraux coniques (ou ergots) sur les cuisses qui sont légèrement plus larges à la base chez les femelles. La coloration est plus ou moins variable. Certaines populations dans les montagnes d'atlas du Maroc où les roches et le sol, riches en fer sont d’une couleur ocre-rouge profonde, ont des couleurs de peau et de carapace se rapprochant de celle du sol de leur région. Dès qu'on sort de cette zone géologique particulière, les tortues retrouvent une coloration plus classique pour cette espèce. Le plus souvent la dossière est brune, verte foncée à olive pale, voire jaune avec des dessins foncés au milieu et sur la périphérie des écailles. Le plastron est généralement clair au centre et foncé aux bordures.

Répartition et biotope

Contrairement à ce que son nom peut laisser croire, on ne la trouve pas en Grèce ! Son appellation de "grecque" vient des motifs dessinés sur sa carapace qui rappelleraient les dessins d’une frise grecque. La Testudo graeca graeca a une distribution générale principalement autour de la Méditerranée. On la rencontre au nord-ouest de l'Afrique, depuis le Maroc occidental (à l'exception des régions désertiques soumises à un bioclimat saharien) jusqu'en Tunisie, voire peut-être au nord-ouest de la Libye, en passant par le Nord algérien. En Europe, seuls quelques isolats sont localisés au sud-ouest de l'Espagne ( petites populations en Murcie, Almeria et Doñana) et dans les îles des Baléares (Ibiza, Formentera et Mallorca). Elle a été introduite en Sicile, en Sardaigne et peut-être en Italie. Il est surprenant de lire çà et là qu’elle a été introduite en France, car nous ne disposons pour l’instant d’aucune information sur ce sujet. Elle vit généralement jusqu’à 700 m d’altitude mais on peut la trouver bien plus haut ! L'espèce est présente dans une variété d'habitats incluant les plaines, les maquis, les forêts méditerranéennes, les dunes et les semi-déserts. Ce chélonien supporte un habitat d'une grande sécheresse pauvre en végétaux.

La distribution marocaine englobe l'ensemble du pays à l'exception des régions désertiques soumises à un bioclimat saharien. Elle ne dépasse guère l'altitude de 1970 m. Il existe à ce jour au moins deux types de Testudo graeca au Maroc. En premier lieu, dans les régions côtières et dans celles du Moyen-Atlas à des altitudes inférieures à 600 m (notamment autour de Marrakech), on trouve une Testudo graeca montrant une coloration allant du jaunâtre à l’olive pale. Cette tortue est de petite taille, les femelles ne dépassant pas 19 cm et les mâles environ 16cm . L'analyse de la croissance montre un grandissement rapide au stade jeune pour devenir pratiquement nulle à partir de l'âge de 15 ans.

Elle vit en plaine, à basse et moyenne altitude. Le climat de ces régions est de type aride. Il est caractérisé par l'alternance d'une saison sèche et d'une saison pluvieuse même si les précipitations sont très variables d'une année à l'autre. Dans son biotope, la végétation est de type steppique et est dominé par des touffes de jujubier (Ziziphus lotus) et du rétam (Retama monosperma). Pendant la saison humide, on observe l’apparition d’herbes (graminées et luzernes sauvages). Son biotope aride explique à la fois sa petite taille, sa couleur claire, et son adaptation impossible à nos climats. En effet, elle ne peut généralement survivre en France qu’en passant 9 mois sur 12 en terrarium. En 2001, Pieh a élevé une population de Testudo graeca située dans la Vallée de Souss au rang de sous-espèce, la Testudo (graeca) soussensis, Souss Valley tortoise. D’autres spécialistes, notamment marocains comme le Docteur El hassan EL MOUDEN (Université Cadi Ayyad Faculté des Sciences, Semlalia, Département de Biologie, Laboratoire d'Ecologie Animale Terrestre, Marrakech, Maroc) n'acceptent pas pour l'instant la description de Pieh dans l’attente d’analyses complémentaires, notamment génétiques et considèrent qu’il n’existe qu'une seule espèce de tortue terrestre au Maroc : c'est la Testudo graeca graeca.

En second lieu, dans les régions frontalières entre le Maroc et l’Algérie et dans le Haut-Atlas on trouve une Testudo graeca plus rustique et plus grande n’offrant guère de différence avec sa cousine algérienne. On peut considérer qu’il s’agit de la Testudo graeca graeca. Elle est plus colorée (teintes allant du vert foncé au brun). Elles vivent à une altitude plus élevée et doivent faire face à des températures plus rudes en hiver, ce qui les rend plus résistantes. Le taux d'hygrométrie légèrement plus élevé et par conséquent une nourriture plus abondante expliquent leur taille plus grande.

Alimentation

Dans leur biotope, les tortues s'alimentent principalement des herbes, des fleurs, des bourgeons et des graines. Dans les endroits agricoles, elle se nourrissent de quelques fruits et plantes cultivées. Dans une moindre mesure, elles complètent leur alimentation avec des vers, des escargots et des fèces.

Comportement

Son activité journalière est essentiellement diurne. Elle est importante du printemps jusqu'au début de l'été avec en avril, un pic d’activité entre 12 et 13 heures, le moment le plus chaud de la journée. Dès la mi-juin, les tortues commencent à estiver. Les tortues s'enfouissent dans les amas végétaux, sous les buissons.

Maintenance en captivité

En été, l’idéal est de pouvoir offrir à votre Testudo graeca graeca un enclos extérieur, orienté plein sud offrant de larges zones de terre nue mais aussi des plantations (cistes, bruyères, thyms, fraisiers, pissenlits, plantains, trèfles) avec un abri garni de foin. Sa taille doit être d’environ 10 m², voire plus, pour un individu. En hiver, elle rejoint généralement un terrarium chauffé ou pas en fonction de la sous-espèce et de son biotope d’origine. En général, le substrat le plus approprié est de la terre de bruyère. Il doit également disposé d’une cachette (pot de terre cuite à demi-enterré par exemple) et d’un point d’eau peu profond, permettant à l’animal de se baigner sans se noyer (coupelle en terre cuite de pot de fleur par exemple). Cette eau doit être changée tous les jours. La grandeur minimale d’un terrarium pour un animal d'un an ou deux est de 100 x 40 cm, 40 cm hauteur. Pour deux femelles, un terrarium de 200 cm x 80 cm et 60 cm de hauteur avec lampe et néon U.V.B est conseillé (néon Reptisun 5.0 ou Iguana Light 5.0 ou Reptiglo 5.0). L’hygrométrie moyenne doit varier entre 50% et 70%.

Hibernation : un sujet controversé

Il est vraisemblablement excessif de dire que les Testudo graeca graeca hibernent ou inversement qu’elles n’hibernent pas. Ce n’est pas aussi simple. Tout dépend souvent de quelle sous-espèce votre Testudo graeca graeca fait partie. Dans leur milieu d'origine, elles hibernent plus ou moins selon leur localisation géographique (pour certaines, il ne s'agit que de périodes de repos) et pas forcément tous les ans.

Au Maroc, il y a plusieurs cas selon la région concernée. L’hiver du Maroc est une saison très variable et très éprouvante pour un organisme de tortue car les températures sont souvent irrégulières sur 24 heures. En général, les populations côtières n'hibernent pas et continuent d’être actives. En revanche, elles estivent de manière générale. Au contraire, les populations continentales ont tendance à hiberner. Dans leur milieu naturel marocain les Testudo graeca ont une durée d'hibernation relativement courte. Les rares individus des populations situées dans des régions très isolées dans le Haut-Atlas, sont soumis en raison de l'altitude à des périodes de froid vif plus longues, allant parfois jusqu’à cinq mois. Mais dans l'ensemble, les Testudo graeca graeca vivent à des altitudes moyennes (dans les régions de Marrakech et de Fès par exemple) entre mer et montagne, et connaissent des hivers courts, voire pluvieux. Les populations continentales près de Marrakech vers 500 m d’altitude, comptent d’ailleurs quelques individus actifs durant l’hiver. Ces tortues dorment beaucoup mais elles se déplacent quand il fait beau et continuent de manger de façon frugale. Apparemment, ce sont surtout les plus jeunes qui s’activent.

Ceci est confirmé par un spécialiste marocain, le Docteur El hassan EL MOUDEN qui indique que « Concernant l'hibernation des Testudo graeca graeca au Maroc, il y a plusieurs cas selon la région concernée. En général, certaines populations côtières n'hibernent pas mais elles estivent. Au contraire, en ce qui concerne les populations continentales à hiver assez froid, les tortues ont tendance à hiverner quelques fois jusqu'à cinq mois. Pour la Testudo graeca graeca vivant au sud de l'Espagne, ce rythme annuel est marqué par deux saisons d'inactivité: hibernation (novembre-février) et estivation (juin-septembre). »

Certains ont ramené d'Algérie dans les années 60 des Testudo graeca graeca qu’ils ont fait hiberner et qui bien entendu vivent encore aujourd’hui. Ceux qui sont allés au nord du Maroc, à la station de sports d'hiver d'Azrou, ou en Algérie vers Chréa savent qu'il neige l'hiver dans ces pays et qu’en été et au printemps, on peut y rencontrer des tortues. En montagne, les températures sont très basses. S'il n'y a pas de tortues sur les sommets, on rencontre en altitude des températures qui amènent nécessairement les tortues à hiberner, raison pour laquelle on en voit beaucoup moins en hiver.

Le problème, c'est que les Testudo graeca graeca les plus fragiles ressemblent à s'y méprendre à celles qui hibernent. Sur tous les possesseurs de Testudo graeca graeca, nombreux sont ceux qui ne savent pas d'où vient précisément leur animal. Et c'est là que les ennuis commencent. Car il est bien souvent impossible de savoir d'où vient la tortue en la regardant, les Testudo graeca graeca se ressemblant toutes. La majorité des Testudo graeca graeca vivant aujourd'hui dans notre pays sont des tortues âgées de moins de dix ans importées illégalement du Maroc (provenance des souks, donc ce ne sont pas des tortues venant des montagnes, ou de marchands ambulants sur les plages tunisiennes). Pour les Testudo graeca de Tunisie c’est encore pire car elles ont besoin de températures encore plus élevées et devraient être élevées comme les tortues africaines, exclusivement en terrarium. Quant aux tortues d'Algérie, il n'y a pas à ma connaissance un réel trafic de grande ampleur... Concernant les Testudo graeca graeca nées en captivité, même si de nombreuses juvéniles sont nées de tortues marocaines, ce n'est pas ça qui nous renseignera davantage sur leur provenance précise. Donc, le problème reste entier. Il est regrettable qu'actuellement ceux qui ramènent des Testudo graeca du Maroc se basent sur les cas de Testudo graeca algériennes pour clamer haut et fort que leurs Testudo graeca hibernent et qu'ils en ont la preuve grâce au voisin qui a la sienne dehors, depuis l'indépendance de l'Algérie. En effet, les spécimens d'origine algérienne sont devenus très rares en France et à de très rares exceptions près sont des individus âgés de plus de 40 ans. Or l'écrasante majorité des Testudo graeca vivant aujourd'hui dans notre pays sont soit des tortues âgées de moins de dix ans importées illégalement du Maroc, soit des juvéniles nées de ces tortues marocaines.

Voilà pourquoi certains spécialistes comme Jacques Presteau sont farouchement hostiles à l’hibernation des Testudo graeca graeca en général et préconisent plutôt une période de repos en terrarium couvert ne laissant entrer qu'un peu d'air à une extrémité et contenant environ 10 cm d'épaisseur de terre de bruyère avec une énorme quantité de foin. Le terrarium doit être dans la pièce la plus calme et la moins éclairée sans toutefois être une pièce complètement noire (sauf la nuit). Il faut que la température du terrarium soit entre 12 et 20°C, l'idéal tournant autour de 15 à 18°C le jour. Une ampoule chauffante à 32°C peut être allumée dans la journée pendant quelques heures dans un coin du terrarium si la tortue a envie de bouger un peu et de sortir de son foin. En revanche, elle doit être éteinte quand elle dort. Un néon UVB Reptisun 5.0 ou Iguana Light 5.0 ou Reptiglo 5.0 reste obligatoirement allumé environ 6 heures par jour. De l’endive ou de la frisée ainsi que de l’eau changée tous les jours restent à disposition.

Ces différences de point de vue finissent par faire penser que les gens devraient arrêter d'acheter des Testudo graeca graeca, au profit d’espèces plus rustiques comme les Testudo hermanni hermanni nées en captivité. Tous les trafics devraient être plus sévèrement condamnés et les contrôles devraient se durcir pour empêcher systématiquement les touristes de ramener leur petit "souvenir" du Maroc ou de Tunisie.

Reproduction

La maturité sexuelle semble atteinte assez jeune. Elle a été estimée à 7-8 ans chez les mâles et 9-11 ans chez les femelles. Les accouplements ont lieu de fin mai à fin juin. Les mâles sont souvent très agressifs pendant la période de reproduction. Le mâle poursuit la femelle et frappe sa carapace contre celle de cette dernière en se jetant sur elle tête rentrée. Lorsqu'elle s'immobilise, il lui monte dessus et la pénètre en soufflant bouche grande ouverte. La femelle ne semble guère apprécier cet acte reproducteur assimilable à un viol puisqu’elle remue la tête de droite à gauche pendant la pénétration. La femelle peut donner lieu à 1 ou 2 pontes de 2 à 8 œufs par an de avril à juillet. Dès la mi-juillet, elles creusent leur nid (des petits trous de 8 cm maximum de profondeur) pour y pondre leurs œufs. Les œufs sont de forme ellipsoïdale ou à peu près sphérique, à coquille blanche et calcaire. Plus la femelle est grande, plus il y a de chance que le nombre d'œufs par ponte soit important. En couveuse, une incubation avec une température entre 27 et 32°C avec 70% d'humidité pendant 60 à 70 jours à température constante est courante chez les éleveurs. L'incubation naturelle dure quant à elle jusqu’à 90 jours. Les nouveau-nés mesurent environ 27 mm pour un poids inférieur ou égal à 8 g.

Problèmes sanitaires

En premier lieu, il faut faire observer une période de mise en quarantaine à tout nouvel arrivant. Pendant cette mise en quarantaine (d'une durée variable d’ un mois à un an selon les éleveurs), l’ animal isolé des autres doit être régulièrement examiné afin d'évaluer son état général (dynamisme, comportement et appétit) et de déceler toute maladie. En second lieu, tout animal en quarantaine, même apparemment sain doit subir un traitement anti-parasitaire. En effet, les animaux récemment importés hébergent souvent des Hexamita et des vers intestinaux. La Testudo graeca graeca est relativement fragile et est sujette à des rhinites infectieuses. La rhinite infectieuse ne semble pas être un problème significatif chez les tortues dans la nature. Une prédominance de moins d'un pour cent chez les Testudo graeca graeca a été rapportée en Espagne. En revanche, cette maladie est l'un des problèmes les plus communs chez les tortues captives sur le long terme. Des observations semblables ont été faites dans plusieurs centres de réadaptation de reptiles en Espagne, en France et en Italie. La maladie se produit au début de la saison d’ hibernation (à partir de septembre jusqu’à février) et est caractérisée par des bulles et un écoulement nasal purulent. On constate une perte de poids ayant pour résultat un état physique affaibli qui aggrave le pronostic de rétablissement. A la sortie d’hibernation au printemps, quelques animaux récupèrent en regagnant du poids et restent stables pour rechuter fréquemment avec le début de la prochaine hibernation. La mortalité est courante dans les cas de grosse perte de poids ou de pneumonie. Le traitement pharmacologique est souvent inefficace. En cas de suspicion d’une infection, il faut prendre contact avec un vétérinaire qui procèdera à un examen clinique complet et qui administrera un traitement antibiotique si nécessaire. Toute affection cutanée, même bénigne, doit être désinfectée (au soluté de Dakin par exemple) afin d’éviter une aggravation. Une analyse annuelle des selles doit être effectuée afin de dépister des parasitoses récidivantes. Enfin, une tortue avec une alimentation équilibrée, dans un milieu non surpeuplé, propre et adapté à son biotope aura toutes les chances d’être en bonne santé!

Statut écologique

Dans plusieurs régions de son aire de répartition actuelle au Maroc, Algérie, Tunisie, cette sous-espèce se trouve sans doute menacée et ses populations confrontées à l'épuisement. La désertification de certaines régions, liée à des années de sécheresse, provoque également une raréfaction de l'espèce. Mais, c'est surtout l'homme qui est le principal responsable du déclin de ces animaux. Leur habitat naturel se trouve menacé et subit de considérables modifications résultant de l'extension des cultures, d’un pâturage de plus en plus intensif et de la déforestation. L'augmentation du trafic routier ainsi que la mécanisation agricole représentent également une menace croissance pour cette espèce. Les tortues sont utilisées dans la médecine traditionnelle et la magie au Maroc et en Tunisie. Leurs oeufs et chair peuvent être consommés comme médicament pour des maux d'estomac ou comme traitement contre la fièvre. On pense également que le sang d'une tortue est un traitement efficace contre les verrues. Dans certains villages où on les croit dangereuses, particulièrement pour les enfants, il n’est pas rare qu’elles soient tuées à coups de pierres. En revanche, dans d’autres villages où on considère qu’elles éloignent par magie les serpents, les tortues sont souvent gardées comme animaux de compagnie dans l'espoir que leur présence découragera des serpents d'entrer dans la maison. Malgré toutes ces pratiques, ceci se fait dans des proportions très limitées en comparaison avec l’exploitation touristique. En réalité, les tortues sont surtout victimes d’un fort taux de ramassage de spécimens destinés à être vendus comme animaux de compagnie ou transformées en souvenirs sordides (paniers, cendriers, soufflets ou banjos) pour touristes aux goûts douteux . Dans ce dernier cas, ce sont surtout les femelles offrant les plus grosses carapaces qui sont tuées, entraînant ainsi une raréfaction des génitrices. Tout ceci est évidemment inquiétant pour l’avenir de cette espèce. Malheureusement, il existe peu d'informations sur la démographie de cette espèce et sur l'impact de son exploitation.

Simplement, en 1814, Jackson rapportait que les tortues de terre "abondent en Barbarie et en Suse (nom ancien de Souss), où l'après-midi d'un jour chaud, on peut en rassembler une douzaine en une heure". Aujourd'hui, un herpétologue aurait de la chance s’il en rencontrait le même nombre en une semaine. Un taux annuel de déclin des populations a été estimé à 3,1% sur les 80 années d’exploitation commerciale. Tout ceci a eu comme conséquence un épuisement massif des tortues sauvages. Lambert en 1979 suggère que le fait de rassembler les Testudo graeca graeca au Maroc a pu avoir réduit les niveaux de population de près de 86%. Dans un certain nombre de ces secteurs, différentes populations de tortues ont certainement complètement disparu ou sont au bord même de l'extinction. Tout rétablissement sera très lent voire peut-être impossible. En Espagne, les populations sauvages de Testudo graeca graeca sont menacées dans tout son secteur de distribution malgré la protection légale dont bénéficie cette espèce. Voici les principaux problèmes de conservation auxquels font face les populations dans le sud-est péninsulaire : Les défrichages pour implantation de cultures intensives, les constructions d’urbanisation et d’ installations sportives (domaines de golf), l’ouverture de nouvelles voies de communication et l’asphaltage des chemins, l’extraction des populations sauvages par l’homme, et enfin, les incendies forestiers. Heureusement, en 1994, la Fondation Globale Nature a fait l’acquisition la propriété "Las Cumbres de La Galera" d’une superficie de 90 hectares dans la Montagne de l'Almenara-Carrasquilla, dans la commune de Lorca (Murcie) pour y créer la première "Réserve Biologique" à caractère privé pour la tortue en Espagne. Puis, en 1995, le ministère espagnol de l’agriculture, de l’eau et de l’environnement a déclaré "Las Cumbres de La Galera" station zoologique.

Notes et références


[A.C. Highfield, articles] http://www.tortoisetrust.org/articles/articles.html

[Darrell Senneke, site Hatchling Haven] http://home.earthlink.net/~rednine/


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