Sieges reserves (Iran)

Sieges reserves (Iran)

Sièges réservés (Iran)

À la suite de la révolution constitutionnelle de 1906 en Iran, un parlement (majlis) est mis sur pied et inclut, comme c'était déjà le cas pour son homologue ottoman depuis 1876, des sièges réservés pour les minorités religieuses reconnues (gens du livre) : chrétiens, juifs et zoroastriens. La minorité sabéenne qui ne compte que quelques centaines de fidèles, et les plus de 300 000 Baha'is, durement persécutés sous tous les régimes iraniens, n'ont jamais été reconnus comme minorité religieuse. Les musulmans sunnites, minoritaires en Iran, ne disposent pas non plus de sièges réservés.

La nouvelle constitution iranienne mise en place à la suite de la révolution islamique de 1979 reprend l'idée, et dans chacun des 7 majlis élus depuis 1980 pour 4 ans siègent ainsi 2 chrétiens arméniens, 1 chrétien assyrien (ou assyro-chaldéen), 1 juif et 1 zoroastrien. En 2004 un député arménien d'Iran estimait la part des minorités à 100 000 chrétiens, 60 000 zoroastriens et 25 000 juifs sur 70 millions d'habitants.

A plusieurs reprises, le député juif Maurice Motamed est intervenu à la tribune pour protester contre des scènes et des propos antisémites dans des séries télévisées iraniennes ou diffusées en Iran, et même, en octobre 2003, contre une diatribe antijuive d'un collègue, obtenant le soutien du président du majlis et des excuses de la part dudit collègue.

Il a également été très actif et a convaincu ses collègues en 2002 dans le débat sur le "prix du sang", l'indemnité à verser par l'auteur d'un crime à la famille de la victime. Le "prix du sang" (18.750 $ U.S.) était en effet moitié moindre lorsque la victime n'était pas musulmane ou n'était pas de sexe masculin. Cette situation, du moins pour les hommes non musulmans, aurait dû prendre fin suite à un vote du majlis en novembre 2002, approuvé par l'Ayatollah Ali Khamenei, mais rejeté à deux reprises par le Conseil des Gardiens de la Révolution. En fin de compte, les trois autorités suprêmes du pays se sont accordées en 2004 pour passer outre cet avis négatif.

Il reste encore de nombreuses discriminations envers les citoyens iraniens non musulmans que leurs députés tentent de faire supprimer, notamment en ce qui concerne l'accès aux emplois dans la fonction publique et dans l'enseignement, y compris pour les écoles des minorités, la faculté de témoigner devant un tribunal islamique ou les règles en matière d'héritage.

Les députés des minorités religieuses assument par ailleurs les mêmes prérogatives que leurs collègues musulmans, les Dr. Dravidian et Dabestani faisaient ainsi partie en 2004 de la commission de la Santé.

Liste des députés iraniens représentant les minorités religieuses

arméniens

assyrien

juif

zoroastrien

1980

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1984

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1988

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1992

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1996

Vartan Vartanian, Artavaz Baghumian

Shamshoon Maqsudpour

Manouchehr Elyasi

Parviz Rezvani

2000

Levon Davidian, Georgik Abrahamian

Younatan Botkilia

Maurice Motamed

Khosro Dabestani

2004

Kevork Vartan (Téhéran et Nord), Robert Beglarian (Isfahan et Sud)

Younatan Botkilia

Maurice Motamed

Kurosh Niknam

2008

Kevork Vartan, Robert Beglarian[1],[2]

La fausse "loi" sur le port de signes par les minorités religieuses

Le journal canadien National Post, publie le 19 mai 2006 un article de Amir Taheri selon lequel le parlement iranien s'apprêterait à obliger les minorités religieuses à porter sur leurs vêtements un signe distinctif visible : de couleur jaune pour les Juifs, rouge pour les Chrétiens et bleu pour les Zoroastriens. Cette information est rapidement reprise dans le Jérusalem Post. Une dépèche de l'AFP reprend l'article. Le premier ministre canadien, M. Harper affirme que de tels signes distinctifs pourraient rappeler "l'Allemagne nazie" [1]. Le doyen du Centre Simon Wiesenthal, le rabbin Marwin Hier commente cet article: « Cela rappelle l'Holocauste. L'Iran s'approche de plus en plus de l'idéologie des nazis. » Un rapide démenti des autorités iraniennes est suivi par une rétractation de l'article ainsi que la publication par le National Post d'une lettre d'excuses. [2]. Amir Taheri reste sur ses positions toutefois, malgré les démentis.

Sources


 
Systèmes de représentation garantie des minorités dans les Assemblées élues (Sièges réservés)
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