Phallique

Phallique

Phallus

Vase à décoration phallique, Grèce antique
Représentation du masculin, symbolisant le bouclier et la lance du Dieu Mars, évoquant aussi pour certains le phallus
Lingam.jpg
Lingas en quinconce dans une figure représentant le yonin en bordure de cours d'eau, Kbal Spean, Angkor
Représentation phallique de Shiva, Temple villageois de l'Ouest du Bengale
Stèle phallique, Temple de Dionysos, Delos, Grèce antique

Dans l'Antiquité gréco-latine, le phallus désigne une représentation figurée de l'organe sexuel masculin en érection.

Ce terme a été érigé au rang de concept par la psychanalyse pour sa dimension symbolique. Sera dit phallique tout ce qui pourra constituer le « signifiant du désir ».


Sommaire

Les cultes phalliques antiques

Certains auteurs, tel que le Professeur Damien Falleur (université Bordeaux IV) ont pu voir dans les menhirs une forme phallique. Des sculptures préhistoriques évoquent aussi des formes phalliques ou de sexe féminin, de même que des gravures ou dessins dont l'interprétation est souvent incertaine, pour les formes les plus stylisées.

Des formes explicitement phalliques sont fréquentes dans les civilisations grecque, étrusque et romaine dans lesquelles les anciens rendaient des cultes à ces effigies, avec des rituels liés à la fertilité, et par exemple au culte de divinités telles que Déméter/Cérès, Priape et Dionysos/Bacchus.

On peut citer des cultes publics, comme les Phallophories en Grèce, au cours desquels des phallus géants, entourés d'offrandes, étaient portés en procession.

Chez les anciens, grecs ou romains, les représentations phalliques avaient également une vertu apotropaïque (conjuration des mauvais esprits), si bien qu'elles étaient fréquentes à l'entrée des maisons, et étaient souvent portées en amulette autour du cou des enfants.

Bien qu'originellement, les peuples gaulois aient été tournés vers le culte de la déesse, comme belisama par exemple, ils avaient aussi dans leurs panthéons des dieux masculins.

Après la conquête de la gaule, et sous l'influence grandissante des romains, le culte du phallus et donc de Priape entra dans la sphére gauloise. Un culte particulier gallo-romain se développa autour du phallus. Ce qui coïncide également avec l'avènement du monothéisme, l'abandon des cultes des déesses et le repli exclusif sur le culte d'un dieu de sexe masculin.

Article détaillé : Sexualité des Gaulois.

Le phallus en psychanalyse

Originairement, le phallus désigne le sexe masculin (pénis) en érection.

Ce terme a été érigé au rang de concept par la psychanalyse pour sa dimension symbolique. Sera dit phallique tout ce qui pourra constituer le "signifiant du désir". Dans les différents usages du terme en psychanalyse, et dans "lalangue" ou une lecture toute symbolique du discours du sujet, ce fameux "signifiant du désir" n'est autre que le pouvoir symbolisé(r) (l'intelligence est phallique entre autres). Le phallus est le concept/terme primordial ou pivot à partir duquel les différentes théories psychanalytiques se sont élaborées. Mais toutes (pour principales celles de Freud et de Lacan) ne disent pas la même chose là-dessus.

Pour Freud, le phallus sera ce que chacun cherche en l'autre dans l'amour. Tandis que le petit garçon se définirait par ce qu'il a, la petite fille se définirait, elle, par ce qu'elle voit chez le garçon et dont elle est dépourvue, ce qui lui manque ou lui fait littéralement défaut, plongeant le premier dans l'angoisse de castration et l'autre dans "l'envie du pénis".

Pour la théorie de Lacan qui se présente comme une relecture métaphorique et plus libre de Freud, les deux identités de genre se construisent par rapport au signifiant phallus, d'après une dialectique qui, lors du complexe d'Oedipe se définit en termes d'être/ne pas être le phallus (être ou ne pas être l'objet d'amour) puis avoir/ne pas avoir le phallus (avoir ou ne pas avoir l'objet d'amour). A ces différents stades, le sujet se situe du côté de la fonction phallique (du signifiant) ou du côté du manque (le "ne pas" ou le "pas", voire la négation totale). Pour Lacan, le phallus est le signifiant du manque pour les deux sexes, le signifiant de l'objet perdu, conçu imaginairement comme une complétude béate avec le corps de la mère, l'objet total.

Lacan et Freud (ainsi que l'école de Mélanie Klein) divergent sur la nature de cet objet perdu qui se trouve à la source du désir. Pour Freud, l'objet perdu est le corps de la mère, nous souffrons tous d'une nostalgie de la vie prénatale ; pour Lacan, il ne s'agit que d'un mythe imaginaire pour donner corps à un manque qui n'a pas de référent.

Dans cette conception, la femme ne se définit que par la négative, négativement, elle "[la femme] n'existe pas" (selon la formule célèbre de Lacan), la positivité de son sexe n'existe pas, on ne peut pas l'étiqueter (alors que L'homme serait "à l'article de la mort") et c'est ce qui fait sa spécificité. Le seul moyen d'éviter cet écueil serait de métaphoriser le sexe féminin comme phallique, mais en ce cas un problème de cohérence se pose, les 3 ordres Réel, Symbolique et Imaginaire ne se recoupent pas. Néanmoins, l'article La jouissance de la femme (dans Encore, Séminaire XX) apporte un éclairage intéressant même s'il peut apparaître partiel du point de vue strictement scientifique. Ici, Lacan semble dire que s'il y a quelque chose de la femme qui résiste à la saisie par le langage, c'est probablement parce qu'il existe en elle quelque chose qui fondamentalement la relie à la mystique et à l'ineffable.

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