Peuple luba

Peuple luba

Luba (peuple)

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Lubas
Populations significatives par régions
République démocratique du Congo République démocratique du Congo
Angola Angola
Population totale
Langue(s)
Tchiluba
Religion(s)
Groupe(s) ethnique(s) relié(s)
Hembas, Lundas

Les Lubas (Baluba en tchiluba) sont un peuple d’Afrique centrale.

Sommaire

Histoire

Leur berceau est le Katanga, plus précisément la région de la rivière Lubu, d'où le nom «Luba». Ils sont nés d’une sécession de l’ethnie Songye, sous la direction d'Ilunga Kalala qui fit mourir le vieux roi Kongolo vénéré depuis sous la forme d’un python. Au XVIe siècle ils créèrent un État, organisé en chefferie décentralisé, qui s’étendait de la rivière Kasaï au lac Tanganyika. Les chefferies recouvrent un petit territoire sans véritable frontière qui regroupe tout au plus trois villages. Cependant les différentes chefferies sont liées par le commerce.

Les figures marquantes de cette monarchie Luba sont les rois Kongolo, Kalala Ilunga (XVIe siècle) et leurs successeurs Kasongo Nyembo et Kabongo. Les Balubas se fractionnèrent souvent, donnant naissance aux Bena Lulua et aux Lundas. Ainsi le Mwata Yamvo, empereur lunda est né d’un père luba, et Moïse Tshombe, un de ces descendant, est donc aussi d’origine luba. Au XIXe siècle, les Lubas ne purent faire face aux assauts des Tchokwés, Lélés et Yékés.

Un groupe de Balubas (expédition Wissmann, 1908)

En 1897, Léopold II a rayé les chefferies Lubas de la carte et englobé leur territoire dans son état indépendant du Congo. Leur territoire fut confié à des compagnies concessionnaires notamment la Compagnie du Kasai ; les Balubas furent ensuite presque décimés par le travail forcé qui leur fut imposé afin de récolter du caoutchouc sauvage (famine, épuisement) Léopold II imposa la Force publique comme armée et police pour surveiller les populations. De nombreux Baluba furent également déportés plus au sud, au Katanga pour travailler dans les mines. Jusqu´à aujourd'hui´hui leurs descendants les balubakats forment une minorité ethnique au Katanga. En 1907, Léopold II confia l'éducation des Congolais au Vatican jusqu´à la fin de la colonisation belge (1960); l'église travaillera main dans la main avec les autorité coloniale, la religion chrétienne devient alors la religion officielle. Imposée dans les écoles, n'importe quel individu est baptisé à la va vite, les anciens cultes africains sont interdits. Les nombreux missionnaires veillent cependant à ce que personne n'échappe au travaux forcés, et la Force publique veille à ce que chacun aille à l´église.

Auparavant les balubas vénéraient leurs ancêtres morts résidant au ciel et devant les protéger. Il y avait également des oracles (lubuko) avec des divinateurs. Les prêtres flamands ont néanmoins transcrits et enseigné le tchiluba dans les écoles à côté du français. Les balubas ne connaissaient pas la propriété privée, la notion de vendre un terrain est arrivé avec la colonisation.

En 1960, lors de l'indépendance du Congo belge, Albert Kalonji, président du MNC-Kalonji, se proclame empereur des Luba (Luba-Mulopwe) et chef d’État du Sud-Kasaï. Cela durera jusqu’au mois de septembre 1962.

Population

Une minorité de balubas vit aussi dans l'Angola voisin, la colonisation européenne a séparé le même groupe ethnique. En République démocratique du Congo, les Lubas sont la plus grande ethnie (12%); ils sont très peu nombreux en Angola.

Culture

Poterie Luba de Luluabourg (1908)

Les sculptures luba représentent souvent des femmes – femme porteuse de coupe ou femme venant d'accoucher, par exemple –, ce qui reflète l'importance qui leur est accordée au sein de la société. Le prestige de l'empire luba explique aussi les nombreux objets exaltant sa puissance : sceptres porte-flèches, sabres, sièges à caryatides ou tambours de cérémonies. S'y ajoutent nombre d'amulettes, de vases et de masques (masque-heaume ou masque-cloche). Malgré le hiératisme de certaines figures, les angles sont généralement adoucis, le bois est sombre, poli et patiné[1].

Notes

  1. Alain-Michel Boyer, Les Arts d'Afrique, Hazan, 2008, p. 354-355

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (de) Heinz Göhring, baLuba : Studien zur Selbstordnung und Herrschaftsstruktur der baLuba, A. Hain, Meisenheim am Glan, 1970, 254 p.
  • (fr) Pierre Collé et Cyrille van Overbergh, Les Baluba (Congo Belge), A. Dewit, 1913, 422 p.
  • (fr) Mabika Kalanda, Baluba et Lulua : une ethnie à la recherche d'un nouvel équilibre, Éditions de Remarques congolaises, 1959, 106 p.
  • (fr) Martin Kalulambi Pongo, Être luba au XXe siècle : identité chrétienne et ethnicité au Congo-Kinshasa, Karthala, Paris, 1997, 264 p. (ISBN 9782865378104)
  • (fr) Joost B. W. Kuitenbrouwer et Jean Katanga, Une initiative de l'ONU : le camp des balubas, C. Dessar, 1962, 90 p.
  • (fr) Charles Mahauden , Kisongokimo : Chasse et magie chez les Balubas, Flammarion, 1965, 252 p.
  • (fr) Tshibasu Mfuadi, Coutumes et traditions baluba, L'Harmattan, 2004, 320 p. (ISBN 9782747557009)
  • (fr) André Ombredane, Étude psychotechnique des Baluba, Académie Royale des Sciences Coloniales, Bruxelles, 1957 (mémoire)
  • (fr) Rafaël Van Caeneghem, La Notion de Dieu chez les baLuba du Kasai, J. Duculot, 1956
  • (fr) Edmond Verhulpen, Baluba et Balubaïsés du Katanga, Anvers, 1936, 534 p.
  • (fr) Jean Joseph Weydert, Les Balubas chez eux : étude ethnographique, 1938, 122 p.

Discographie

  • (en) Congo - Kanyok And Luba : Southern Belgian Congo, Sharp Wood Productions, 2000 (enregistrements 1952 et 1957)
  • (en) Zaïre : Tombe Ditumba Music of the Luba Shankadi of Shaba, Fonti Musicali, 1994 (enregistrements 1970-1973)

Liens externes

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