Jean de La Haye

Jean de La Haye

Jean de la Haye ou Piquet de la Haye, Bourgeois de Paris, conseiller du roi Charles VI et trésorier général des finances. Marié à Jeanne Dupuis, veuve de Nicolas Brulart ou Nicolas Boulard, décédé vers 1400.

Sommaire

Biographie

Fils de Guillaume Picquet, Sgr d'Yvetot et de Perrette de La Haye, dame de La Haye-d'Ectot (fille du messire Renaud ou Regnault de La Haye, écuyer, Sgr de La Haye-d'Ectot, dans la Manche, en Basse-Normandie et de Jehanne Carbonnel, son épouse(+av 1401). Il a une sœur Colette Piquet.

Faisant partie des familiers du roi Charles VI de France, il reçoit le 1er mai 1400, avec d'autres: " ont esté délivrés par ledit seigneur houppelandes pour eux vestir de la livrée que icelui seigneur a faite le 1er jour de mai 1400 jusques au nombre de 350. "

Le 23 septembre 1401, sa tante maternelle, Isabelle de La Haye lui vend sa part sur ce qui lui revient: " à noble homme Jean Piquet, écuyer, conseiller du roi nostre sire, tout ce qui pouvait lui appartenir aux paroisses de Barneville, Esquetot, Cartrait et ailleurs, tant en manoir, domaines, bois, près, colombiers, moulins... au prix de 100 écus d'or à la couronne, chacun du prix de 22sols 6deniers la pièce et 3 écus d'or pour vin ",

Par acte du 14 juillet 1401, devant Lecanu, tabellion à Pierremont, Guillaume Le Forestier, vend à: " noble Jean de La Haye dit Picquet, écuyer, la part qui appartenait à Colette Piquet, sa femme, en fiefs et mouvances que le dit Le Forestier avait acquis à Paris , en 1395 au prix de 300 livres, à charge par ledit Piquet de payer 40 sols de rente et un épervier ou 10 sols au roi, et à Monsieur de Navarre 10 livres de rentes qui furent à la Reine Blanche. ".

Il est seigneur de La Haye-d'Ectot, baron de La Luthumière(à Brix), seigneur de La Boursidière, du Plessis-Raoul qui devient Plessis-Picquet.

Vers 1407, il épouse Jeanne Dupuis, (v.1366-1436), veuve en première noce de Nicolas Brulard, ou Nicolas Boulard, qui lui apporte en dot sa maison rue de l'Averon et la seigneurie de Plessis-Raoul qui prendra le nom de son nouveau seigneur Plessis-Picquet qui lui restera jusqu'en 1909 pour devenir le Plessis-Robinson. Ils font construire en 1412 une " Maison de Plaisir " qui existe toujours et servant de mairie. Dans les comptes de la Maison de la Reine Isabeau de Bavière il est fait mention de : " Jean Piquet, escuyer, conseiller du roi nostre sire et de la reine, auquel ladite dame, par ses lettres données le 17e jour de décembre de l'an 1412, mande bailler et délivrer par ledit trésorier des deniers des finances d'icelle dame, pour l'année finie le derrenier jour de septembre l'an dessus dit, la somme de 300 livres que ladite dame lui a donnez par ses dites lettres pour avoir une haquenée pour lui, pour considération des bons et agréables services que ledit Piquet a faitz et fait chacun jour au roi notre dit seigneur et ladite dame et espère icelle dame que encore face ".

Dans les remontrances de l'Université aux États Généraux, le 13 février 1413 Piquet est nommément cité par Benoît Gentien, religieux de Saint-Denis et Eustache de Pavilly, carmes qui reproche à ce dernier de n'être pas assez sévère: " 94 000 francs d'or suffisaient anciennement pour la dépense journalière et pour soutenir magnifiquement l'Estat des Roys, des Reynes et des enfants de France. Les créanciers estaient bien payés et cela ne se fait plus aujourd'hui; quoique pour y satisfaire pour votre Maison, pour celle de la Reyne et pour celle de Monsieur de Guyenne(le Dauphin), un Sire de Fontenay et un autre nommé Piquet en reçoivent tous les ans 450.000 des Maistres de la Chambre aux deniers encore ne payent-ils pas les provisions. Que si l'on y mettait ordre par une bonne réformation, votre Majesté reconnaîtrait qu'ils se sont enrichis outre mesure, que c'est de son argent qu'ils se sont donné cette quantité superflue de toutes sortes de beaux meubles et qu'ils se sont basty des palais somptueux qui surpassent l'éclat et la pompe des Maisons royales ".

En avril 1415 la Reyne étant à Melun avec son fils Louis, duc de Guyenne et dauphin de France âgé de 22 ans qui s'en retourna à Paris et : " Fit savoir aux princes qui, avec la Royne estoient qu'ils s'en rallassent à leurs hostels, tant que le Roy ou lui manderoient. Le duc de Guyenne sçachant que la Royne sa mère avoit grans finances es ostels de Michault, de Laillier, de Guillaume Languin et Piquet de La Haye fit prendre toute icelles finances et porter en son Hostel. Puis après manda et assembla ceux de l'Université de Paris, les Prévosts de Paris et des marchands et plusieurs bourgeois de laditte ville auxquels il fit remonstrer par l'Evesque de Chartres, comment le royaume et le Roy son père estoient gouvernez. Comment le duc d'Anjou avait osté le trésor du Roy Charles Quint, son grand-père, porté et despendu en Italie "

La Reine visita le Plessis sur son invitation, une quinzaine de jours, de juin au 5 juillet 1416, avec ses proches. Ayant une grande influence sur la Reine Ysabeau de Bavière, il lui fit prendre pour confesseur un de ses parents : Guillaume de La Haye. Jean de La Haye fut nommé Trésorier Général des Finances. Pendant cette visite la Reine fit remettre par ses gens des présents qu'elle leur rembourse : " A Diom Menart qu'il avait payé du sien et baillé par ordonnance de la Reyne aux gens de Piquet qui avaient fait certain présent à laditte dame... 15 sols. A Thévenin Bridel qu'il avait presté du sien et donné par ordonnance de la Reyne à une bonne femme qui lui avait donné et présenté du fruit au Plessis-Piquet, par commandement de Jehnote...8 sols (Jehnote prénom d'amitié de Jeanne fille du duc d'Orléans). A maistre Guillaume le Baudreyer, contrôleur de la Chambre aux deniers, pour les dépens de luy ses gens et chevaux fais pour deux jours qu'ils a esté du Plessis-Piquet à Paris devers le Chancelier de laditte dame par commandement de Madame Nomant le 4 juillet 1416...54 sols "

En 1417, Jean II Jouvenel des Ursins nous dit : " En 1417, les Français furent desconfits à bouche de Seyne devant Honnefleu et estoient dedans neuf carraques de Geneuois et estoient les chefs des Français, le vicomte de Narbonne, le sire de Montenay, et le Bastard de Bourbon. Et estoient chefs des Anglois le duc de Bethford, le duc de Clocestre, frères du roi d'Angleterre Lesdits Anglois gaignèrent deux carraques et en perit deux autres et les cinq s'en allèrent en Bretaigne, et se sauvèrent dedans trois des chefs des Français et feut prins en une des carraques le bastard de Bourbon. Et eurent grand blame de celle perre Piquet de la Haye, Général de France et Maistre Regnier de Baullegny qui estoient commis à payer les gens d'armes et à aduitailler l'armée... ". Il prit le parti du Dauphin Charles, uniquement pour ses intérêts, cette défaite devant Harfleur, coûta à la France la perte de la Normandie et de Rouen. Retiré dans le Château de Cherbourg il ne rendit cette place que le 22 août 1418. Henri V d'Angleterre lui saisit tous ses biens dans le Cotentin et les concéda le 14 avril 1418 à Thomas Burgh de Clauricarde. Thomas II Burgh de Clauricarde, en fit l'héritage et les conservera jusqu'en 1450.

Après les victoires anglaises et le Traité de Troyes,(1420), il abandonnera le Plessis et se réfugiera avec son épouse à Angers. Richard de Beauchamp, comte de Warwick, (1382-1439), qui en l'absence du Duc de Bedford était Régent de France et Gouverneur de Paris s'octroya l'hôtel des Picquet à Paris et donna la seigneurie du Plessis à Guillaume de Dangueil en 1423. Henry d'Angleterre le 4 octobre 1430 octroie un revenu de 4000 livres sur différentes terres dont celle du Plessis à Jean de Villiers, Maréchal de France et seigneur de l'Isle-Adam. Il avait donné quelque temps auparavant la même terre à Michel de la Tillaye, ainsi qu'à Jacquin Langlois puis à un cinquième propriétaire en 1433.

Jean Picquet de La Haye est décédé vers 1420. Sa sœur Colette avait épousé en 1389 Jean Le Tellier. Les biens de Jean Piquet revinrent en 1451 à la famille Le Tellier.

Hommage

  • Une rue de Paris porte son nom avec une orthographe déformée, dans le quartier des Blancs-Manteaux où il avait fait construire son hôtel particulier[1]. Rue Pecquay pour Picquet, dans le 4e arrondissement de Paris.

Bibliographie

  • Cartulaire de Notre-Dame de Paris
  • Comptes de la Maison de la Reine
  • Jean II Jouvenel des Ursins: " Histoire de Charles VI Roy de France et des choses mémorables advanues durant quarante deux années de son régne depuis 1380 jusque en 1422 " Paris 1430
  • T. Sauval: Les comptes de la prévôté de Paris
  • Abbé, Jean Lebeuf: Histoire de la Ville et de tout le Diocèse de Paris TVIII page 402 du Tome VII.
  • Père Anselme: Histoire généalogique de la Maison de France
  • René Pottier: Histoire d'un village, le Plessis-Robinson
  • Georges Poisson: Évocation du Grand Paris Edt de Minuit 1956 Tome I La Banlieue Sud . p.444-453.
  • Jules Claisse: Le Plessis-Robinson 1984 Edt la Mairie du Plessis-Robinson. p40-54.

Liens externes

Notes et références

  1. Jean Lefeuve: "Histoire de Paris rue par rue, maison par maison " Paris 1875.

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