Désespoir

Désespoir

Mélancolie

Mélancolie par Domenico Fetti (ca. 1622).

La mélancolie est une affection mentale caractérisée par un état dépressif, un sentiment d'incapacité, une absence de goût de vivre pouvant, dans les cas les plus graves, conduire au suicide. Toutefois cette définition est contestée car elle serait un avatar de la modernité.

Sommaire

Étymologie et significations

Le mot est emprunté au latin melancholia lui-même transcrit du grec μελανχολία (melankholía) composé de μέλας (mélas), « noir » et de χολή (khōlé), « la bile ». Le mot signifie donc étymologiquement la bile noire. Ceci renvoie à la théorie humorale d'Hippocrate selon laquelle le corps contient quatre humeurs qui chacune détermine notre tempérament. Ces quatre humeurs sont le sang, la lymphe, la bile jaune et la bile noire. Le tempérament est donc sanguin lorsque le sang prédomine, lymphatique lorsque c'est la lymphe, bilieux pour la bile jaune et enfin mélancolique pour la bile noire. Et cette bile noire provoquait une tristesse qui était exclusive aux génies.

La notion de mélancolie est donc très ancienne et une place majeure lui a toujours été donnée au sein des quatre tempéraments. La mélancolie a un sens littéraire qui signifie la tristesse.

Ces derniers propos ci-dessus méritent une autre interprétation. De nos jours, on réduit la mélancolie à un état dépressif. Or, dans la pensée antique ( Hippocrate par exemple ), la mélancolie avait une autre signification que celle proposée par particulièrement la psychanalyse. En effet, elle était considérée comme une source de génie et de folie qui provoquerait une tristesse et non pas réduit dans nos sociétés actuelles à une simple pathologie, une tristesse ou encore à un dégoût de la vie.

La mélancolie dans le sens antique permettait de vivre le deuil, se dépasser ou encore trouver un sens à la vie, en d'autre terme c'est un passage en temps de crise ( qui n'aboutit pas toujours à un résultat négatif ). « Philosopher c’est apprendre à mourir » disait Platon. Et c'est là que la mélancolie prétend dépasser ces états de tristesses. Face à cette dernière interprétation, Jean Clair, historien de l'art a proposé qu'« une nouvelle vision et utopie devrait inclure la mélancolie (et le travail de deuil), comme paradoxe. Ce serait un nouveau projet historique révolutionnaire. »

Psychanalyse

Karl Abraham isole la dépression dès 1911 : il la distingue par exemple d'une névrose d'angoisse.

Le texte fondateur pour la psychanalyse de la théorie de la mélancolie est Deuil et mélancolie (1915, in Métapsychologie). Freud y compare l'état dépressif passager consécutif à un deuil à la mélancolie. Le deuil est une réaction normale à une perte, qu'elle soit humaine et affective ou idéale. Le mécanisme du deuil consiste en un désinvestissement de l'objet perdu, en un retrait de la libido, par le biais de la remémoration, du « ressassement ». Le deuil peut prendre une tournure pathologique, versant dans la psychose par le déni, ou comme dans la névrose obsessionnelle, lorsque le deuil du père force une confrontation au complexe d'Œdipe.

Selon Freud, le deuil et la mélancolie partageraient certains symptômes, mis à part la mésestime de soi, l'accablement d'auto-reproches.

Freud, à partir de cette différence fondamentale, déduit que la perte à laquelle réagit le mélancolique est inconsciente, et n'est pas directement en relation avec une perte réelle comme dans le deuil.

La théorie de Freud à propos de la mélancolie postule que le sujet réagit à la perte en retournant sa libido dans son propre moi : le mélancolique a effectué le désinvestissement objectal, mais la quantité de libido reste intacte et appliquée au moi, qui devient l'objet perdu. Ainsi le mélancolique régresserait à l'identification narcissique, devenant son propre objet, et privilégiant le versant de la haine : c'est ainsi que s'expliquent les auto-reproches parfois délirants. Freud présuppose donc trois conditions à l'origine de la mélancolie : la perte de l'objet, l'ambivalence envers l'objet et la régression de la libido dans le moi.

Au moment de cette théorisation, le terme de « dépression » était utilisé en tant qu'adjectif, afin de décrire cet appauvrissement général de la vie affective et intellectuelle du sujet mélancolique. Ainsi ce qui serait traité plus tard en psychiatrie comme la psychose maniaco-dépressive ou le trouble bipolaire était considéré comme alternance de phases de manie et de mélancolie.

Le cas Haitzmann, une « névrose démoniaque » au XVIIe siècle, est la présentation la plus explicite d'une dépression. Haitzmann est un artiste qui sombre (ou qui s'éclaire ?), à la mort de son père, dans la dépression. Il fait alors un pacte avec le Diable, lui demandant de retrouver son père pour quelques années. D'où l'expression si curieuse de névrose démoniaque…

L'apport psychanalytique à l'appréhension de la mélancolie se situe également dans la position dépressive décrite par Melanie Klein, et qui renverrait à la formation même du moi, naissant dans la douleur de l'ambivalence - en effet, il y aurait aux origines de cette instance, pour laquelle se prend le sujet, une angoisse dépressive ayant son origine dans l'ambivalence face à l'objet total.

Récapitulatif symptomatique de la dépression structurelle
Symptômes psychiques Symptômes somatiques Durée mise en place
Dépression structurelle psychotique ou mélancolie Altération de l'humeur, Inhibition, douleur morale (auto-dépréciation, auto-accusation, auto-punition) Maux de tête, maux de dos, perte du sommeil, pleurs 1 à 2 mois maximum

On peut identifier trois genres de mélancolie :

  • La mélancolie stuporeuse : le patient a une très grande inhibition motrice.
  • La mélancolie anxieuse : c'est dans ce cas où le taux de suicides est le plus important
  • La mélancolie délirante : elle se fonde sur des pensées délirantes comme « Je veux qu'on rétablisse la peine de mort pour moi ».

Psychiatrie

Une des premières entités nosographiques à aborder le problème de la tristesse comme élément d'un état pathologique, est la neurasthénie, manque de force nerveuse, maladie fonctionnelle chronique du système nerveux. Cette neurasthénie apparaît sous l'influence de G. M. Beard.

La psychiatrie moderne décrit une dépression. Ainsi, le DSM IV décrit un épisode dépressif ainsi qu'un trouble dépressif ; plusieurs dépressions sont distinguées. Parmi celles-ci, le plus grave état dépressif est la dépression mélancolique.

On peut donc dire que la psychiatrie moderne appelle mélancolie la forme la plus poussée de dépression ; il s'agit là d'une affection grave quittant largement le champ de la morosité pour considérer une pathologie, au sens pleinement médical.

Les symptômes mélancoliques sont plus poussés que la simple dépression où l'on trouve par exemple aboulie, anorexie, insomnie, sentiment d'incurabilité, vœux de mort, ou encore un fort sentiment de culpabilité. Dans la mélancolie s'y ajoute une véritable douleur morale (pas moins douloureuse qu'une douleur physique). Le malade se vit comme n'ayant d'autre issue que la mort, pour lui-même et parfois pour ses proches, ceux qu'il aime le plus. S'il arrive par exemple qu'une mère mélancolique tue ses enfants et se suicide, ce n'est pas par haine mais bien par amour, pour leur éviter l'enfer de la vie : elle ne peut imaginer qu'il en soit autrement.

La psychiatrie phénoménologique (Tatossian, Tellenbach, Maldiney, Ludwig Binswanger,...) s'est attachée à représenter le vécu mélancolique. Le fléchissement, voire la stase de la temporalité (temps vécu) est manifestement une dimension constante, ressentie dans le contact avec le sujet mélancolique. L'inflexibilité de sa pensée dramatique la rend hermétique à toute influence de l'entourage alors qu'il se vit paradoxalement, comme déjà mort (sentiment intérieur de vide, de pétrification, de non-vivre); Le désir suicidaire est de ne plus subir cette mort et la problématique du mélancolique est de se tuer. Son geste se fera sans appel avec une recherche de l'instantanéité et de l'irréversibilité. Convaincu de sa culpabilité et persuadé de la nocivité qu'il présente pour lui même et pour son entourage, son suicide sera déterminé, préparé soigneusement dans la plus grande clandestinité et réalisé souvent avec une finalité altruiste. La stase de la temporalité rajoute un sentiment d'éternité de son état que la sémiologie classique a nommé sentiment d'incurabilité. Bien plus qu'une dépression sévère, la mélancolie est un mode pathologique structurellement différent par cette caractéristique vitale et non psychologique de son vécu.

La mélancolie peut survenir en un épisode unique, mais plus souvent elle est l'expression d'un trouble soit monopolaire (ne comportant que des épisodes mélancoliques), soit bipolaires (avec des épisodes mélancoliques et maniaques) anciennement dénommé psychose maniaco-dépressive (E Kraepelin). Elle est une urgence psychiatrique du fait d'un risque de suicide maximum.

Traitements

Traitement, problèmes, et solutions face à la mélancolie
1er objectif du traitement 2e objectif du traitement 3e objectif du traitement
Objectif Éviter que la personne ne se suicide Faire diminuer l'intensité des crises Éviter une autre crise
Méthodes Hospitalisation Prescription d'anti-dépresseur: IRSS ou IRSNA ont un effet monoamininergiques tout comme les Tricyclique dont la tolérance est moins bonne. Les IMAO (Freinant la destruction des monoamines impliquées) leur dangerosité les rend peu utilisables. Prévention des rechutes par la prescription d'un thymorégulateur dont le plus connu est le sel de Lithium.
Problèmes Les résistances au traitement,

l'innobservance

Ne convient pas à tout le monde (mauvaise tolérance) Peut réduire l'émotivité(Li.)
Solutions . Prescription d'électro convulsivo thérapie(ECT), stimulation magnétique transcrânienne Accompagnement par une psychothérapie
Implication de la solution . Déclenchement de crise épileptique par l'ECT avec production de catécholamine( dopamine cérébrale) Diminution progressive des thymorégulateurs

Dans cette pathologie, le traitement analytique est extrêmement difficile à appliquer, étant donné le non désir absolu de ces patients. C'est pour cela qu'il ne pourra intervenir que dans un troisième temps, afin d'éviter une autre crise.

La mélancolie à travers les âges et les œuvres

La mélancolie prend différentes significations au fil des siècles. Elle décrit, très généralement, un état de détresse apathique, d'abandon proche de la dépression:

  • au XIe siècle, elle imprègne une grande partie des quatrains d'Omar Khayyam ;
  • au XIIe siècle, dans le vocabulaire courtois, elle désigne toutes sortes d'états d'âme allant de la tristesse profonde à la folie ;
  • au XIVe siècle, Guillaume de Machaut fait de la mélancolie le sentiment qui caractérise le jaloux amoureux qui cherche la solitude ;
  • au XVIIe siècle, le sens s'affaiblit à celui de tristesse douce et vague ;
  • au XIXe siècle, la mélancolie prend deux sens : d'une part celui d'un mal-être dû à un manque profond qu'on ne peut identifier et d'autre part elle prend un sens clinique de maladie mentale associée à un profond abattement. La mélancolie devient alors synonyme de dépression.

La mélancolie peut aussi être vue comme une « maladie sacrée » qui dans la culture occidentale a concerné toutes les expressions de la pensée et de l'art : philosophie, médecine, psychiatrie et psychanalyse, religion et théologie, littérature, musique et arts. La mélancolie est un vecteur de fertilité, de lucidité, de clairvoyance, mais aussi paradoxalement de désespoir. Jean Starobinski et Wolf Lepenies ont dit que la mélancolie était une forme de « mise à distance » de la conscience face au « désenchantement » du monde.

Dans l'Antiquité

Dès le IVe siècle av. J.-C., les stèles funéraires attiques présentent des individus prenant des poses de deuil. La mélancolie s'y rattache donc à la perte d'un proche. Au VIe siècle av. J.-C., Pénélope est représentée devant son métier à tisser, toute mélancolique.

Aristote se demanda pourquoi tous les hommes d'exception sont mélancoliques : "Pourquoi tous les hommes qui se sont illustrés en philosophie, en politique, en poésie, dans les arts, étaient-ils bilieux, et bilieux à ce point de souffrir de maladies qui viennent de la bile noire, comme par exemple, on cite Hercule parmi les héros ? Il semble qu'en effet Hercule avait ce tempérament ; et c'est aussi en songeant à lui que les Anciens ont appelé mal sacré les accès des épileptiques." (Trad. Barthélémy-Saint-Hilaire, 1891).

Pour Hippocrate, la mélancolie se comprend comme trouble de la bile noire. La rate serait l'organe responsable de ce trouble (alors que la médecine actuelle y voit l'organe des défenses immunitaires).

Du Moyen Âge et pendant la Renaissance

Melencolia I (Albrecht Dürer)

L’acedia, au départ, n'a rien à voir avec la paresse : c'est un malaise lié à l'excès de privations qui se saisit des moines dans le désert. Elle provient d'une activité cérébrale trop intense et tournant à vide, faute d'exutoire. Saint Antoine, père de pères du désert, quand il subit des "tentations" - c'est-à-dire un martyre - subit en réalité un accès d’acedia, de pensées trop lourdes, trop fortes, trop obsédantes. En s'emparant de ce symptôme, qui chez les Pères du Désert relève davantage du malaise psychique que du "mal", les chrétiens le transformeront en émission de pensées mauvaises et diaboliques. L’acedia deviendra ensuite, sous la plume de saint Thomas, le péché des péchés, le détournement volontaire du bien divin. Une certaine splendeur ténébreuse risquant à ce moment-là d'être associée à ce péché, les chrétiens d'Occident, peu fidèles à la tradition des pères du désert, sa hâteront de transformer l’acedia en paresse et de la ranger parmi les sept péchés capitaux. Désormais, l’acedia n'a plus aucune aura tentatrice ; elle est paresse de se lever matin pour aller à la messe, puis paresse tout court. De gras docteurs font des rêves érotiques près de leur poële bien chaud : voilà l’acedia, telle que la représente le Songe du Docteur de Dürer.


En 1621, Robert Burton publie l’Anatomie de la mélancolie. Il en analyse les causes et les effets et recherche des remèdes. Il distinguera par exemple une mélancolie religieuse. L’Anatomie de la mélancolie constitue une importante somme de toutes les théories, connaissances concernant la mélancolie, que Burton lie au deuil.

« Parmi tant de milliers d’auteurs, vous aurez du mal à en trouver dont la lecture fera de vous quelqu’un d’un peu meilleur; tout au contraire elle vous infectera alors qu’elle devrait contribuer à vous perfectionner. »

Burton se considérait lui-même comme mélancolique.

Spleen

Baudelaire

Au XVIIe siècle, George Cheyne refonde la mélancolie comme état d'âme, et la renomme spleen. Cette expression devient celle des poètes.

Charles Baudelaire fut l'une des grandes figures du spleen.

« Tout enfant, j'ai senti dans mon cœur deux sentiments contradictoires : l'horreur de la vie et l'extase de la vie » (Mon cœur mis à nu, 1864)

Au XIXe siècle

Le mal du siècle

Le XIXe siècle est caractéristique de ce mal qu'est la mélancolie. Musset parle de mal du siècle, Chateaubriand de maladie morale abominable. Elle prend chez Flaubert la forme de l'ennui et chez Baudelaire le spleen. La mélancolie au XIXe siècle résulte d'un traumatisme entre le rejet du christianisme de la Terreur de 1793 et la chute de l'Empire en 1814. Les enfants de cette génération ont derrière eux de grands exploits et devant eux l'avenir d'une nouvelle France bourgeoise dont la seule perspective est de s'enrichir. La mélancolie vient donc d'une énergie qui ne peut pas être investie et qui devient un poison noir.

Saturne dévorant ses enfants

Saturne dévorant ses enfants est un tableau de 1823, du peintre Francisco Goya. Cette œuvre fait partie d'une série de peintures noires réalisées entre 1820 et 1823, après le bouleversement de la guerre. Elle reprend fidèlement le thème de Cronos dévorant ses enfants, si cher à Goya. Cette dévoration, absorption, relaterait la racine même de la mélancolie, ou encore ses prémisses.

Le tableau fut utilisé pour la couverture du séminaire IV, La relation d'objet, de Jacques Lacan.

Søren Kierkegaard

Emphatiquement dans La Maladie mortelle mais également dans Crainte et tremblement, Kierkegaard expose que les humains sont composés de trois parties : le fini, l'infini, et la relation entre les deux. Les finis (les sens, le corps, la connaissance) et les infinis (le paradoxe et la capacité à croire) existent toujours dans un état de tension. Cette tension, consciente de son existence, est l'individu. Lorsque l'individu est perdu, insensible ou exubérant, la personne est alors dans un état de désespoir. Notamment, le désespoir n'est pas l'agonie, c'est, au lieu de cela, la perte de l'individu.

Au XXe siècle

Jean-Paul Sartre

Jean-Paul Sartre publie La Nausée en 1938. Il y décrit Antoine Roquentin, pris d'un profond dégoût pour ce qui l'entoure, pour ses activités, et qui se réfugie dans l'imaginaire. Le titre que Sartre voulait à l'origine donner à l'oeuvre était "Melancholia", en référence à la fameuse gravure de Dürer.

Françoise Sagan

Françoise Sagan publie Bonjour tristesse.

Chanson populaire

Voir aussi

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Voir « mélancolie » sur le Wiktionnaire.

Articles connexes

Bibliographie

  • Sigmund Freud, Deuil et mélancolie (1915), in Métapsychologie, Paris, Gallimard
  • Karl Abraham : Œuvres complètes, 2 tome 1, Payot, 1989, ISBN 2228881376; ISBN 2228881384
  • Mélanie Klein: Deuil et dépression, Ed.: Payot, 2004, Col.: Petite Bibliothèque Payot, ISBN 2228898139
  • Edith Jacobson: Les dépressions, Etats normaux, névrotiques et psychotiques., Payot, ISBN 2228881317
  • Jean Bergeret (psychanalyste) : Les dépressions et les états-limites, Payot
  • Pierre Fédida: Des bienfaits de la dépression, Ed. O. Jacob, ISBN 273810925X
  • Paul-Laurent Assoun, La dépression, un concept psychanalytique ?, in Synapse, décembre 2004
  • Christian David : Le mélancolique sans mélancolie Ed.: Editions de l'Olivier, 2007,Coll.: Penser/Rêver, ISBN 2879295688
  • Patrick Dandrey, Anthologie de l'humeur noire. Ecrits sur la mélancolie d'Hippocrate à l'Encyclopédie, Paris, Gallimard, 2005.
  • Anne Larue, L'Autre mélancolie : acedia, Paris, Hermann, 2001.
  • Georges Charbonneau et Jean-Marie Legrand, Dépression et paradépression, SBORG, 2003, diffusion Vrin, Paris.
  • Portail de la psychologie Portail de la psychologie
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