Chiroptera

Chiroptera

Chiroptères, Chauves-souris

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 Pipistrelle commune(Pipistrellus pipistrellus)
Pipistrelle commune
(Pipistrellus pipistrellus)
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Super-ordre Laurasiatheria
Ordre
Chiroptera
Blumenbach, 1779
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L'ordre des chiroptères (Chiroptera) regroupe des mammifères volants, communément appelés chauves-souris. Avec près d'un millier d'espèces, c'est l'ordre de mammifères le plus nombreux après celui des rongeurs, auquel il est parfois associé. Ces animaux, comme les Cétacés, sont souvent capables d'écholocation.

Deux sous-ordres étaient classiquement admis : les Microchiroptères (environ 800 espèces, de petite taille relative, capables d’écholocation) et les Mégachiroptères (environ 170 espèces dont les fameuses roussettes, de grande taille relative ; Dobson 1875). Récemment, sur des bases moléculaires, l’ordre a été redécoupé en deux nouveaux sous-ordres pour rompre la paraphylie des Microchiroptères : les Yinpterochiroptera et les Yangochiroptera (Teeling et al. 2002, Teeling et al. 2005).

L'écholocation n'est bien développée que chez les microchiroptères. Généralement actifs la nuit, ils peuvent se diriger dans l'obscurité en émettant des ultrasons dont ils captent la réflexion, écholocalisant ainsi leurs proies et les obstacles. Les mégachiroptères, quant à eux, se fient plus à leur vue et à leur odorat.

Les chiroptères sont les seuls mammifères doués du vol actif, à distinguer du vol plané que pratiquent les écureuils volants, les phalangers ou les galéopithèques. Ils se déplacent dans les airs grâce à une aile formée d'une membrane de peau entre le corps, les membres et les doigts. Ils ne se posent qu'exceptionnellement au sol et s'y meuvent maladroitement. Ils se reposent en se suspendant aux aspérités par les griffes des orteils.

Dans les zones cultivées, habitées ou subissant la déforestation, de nombreuses espèces de chiroptères sont en forte régression ou ont localement disparu. Certaines font l'objet de plans de restauration ou bénéficient d'un statut de protection, notamment en France.

Dans la culture populaire, l'image de la chauve-souris peut être bénéfique ou maléfique selon les pays. A cause de leur aspect étrange et de leur vie nocturne et, par voie de conséquence, du mystère qui entoure leur mode de vie, elles sont souvent victimes d'idées reçues qui leur ont valu longtemps d'être persécutées par l'homme.


Sommaire

Anatomie

Les ailes et le vol

Les os de l'avant-bras, les métacarpes et les phalanges du deuxième au cinquième doigt sont très allongés. Ils forment la structure de l'aile dont la surface portante de l'aile (ou patagium) est un repli de peau contenant un très grand nombre de vaisseaux sanguins, de nerfs et de muscles. Le tissu qui forme l'aile des chiroptères est l'un de ceux qui se régénère le plus rapidement dans tout le règne animal. Sa forte vascularisation permet la régulation thermique par contact avec l'air lors de l'activité. Le vol des chauves-souris serait encore plus efficient et sobre en consommation d'énergie que celui des oiseaux (moindre consommation d'oxygène) comparables en taille ou type de vol. Des tests en soufflerie réalisés en Suède et aux USA avec des chauves-souris nectarivores ont montré que comme les insectes elles optimisent leur vol lorsque leurs ailes s'abaissent en gérant au mieux les microturbulences du bord d'attaque des ailes qui confèrent jusqu'à 40 % de la poussée.
Le pouce n'est pas compris dans le patagium et est pourvu d'une griffe. La membrane située entre le talon, l'extrémité de la queue et le bassin – que l'on nomme uropatagium – peut servir, lorsqu'elle est large, à attraper les insectes ou accueillir les petits pendant la mise bas. Comme chez les oiseaux, le sternum forme une crête (le bréchet) où s'attachent les puissants pectoraux.

Les espèces du genre Thyroptera possèdent des ventouses qui leur permettent d'adhérer à des surfaces très lisses[1],[2].

gravure représentant nombreuses têtes de chauves-souris au masque compliqué
Diverses têtes de Chiroptères

L'ouïe

La majorité des chiroptères se dirigent grâce à l'écholocation — le même principe que le sonar. C'est en 1791 que Lazzaro Spallanzani a démontré que, aveuglée, la chauve-souris pouvait encore se déplacer efficacement, mais rendue sourde, elle n'en était plus capable. C'est une protéine de l'oreille interne qui a muté au cours de l'évolution (la prestine, de même que chez les cétacés odontocètes également capables d'écholocalisation) qui permet à la chauve-souris de traduire en impulsion nerveuse les ultra-sons qu'elle reçoit en écho.

En pratique, la majorité des chiroptères émettent des ultrasons par la gueule ou par le nez – celui-ci a alors une forme adaptée – en faisant vibrer leurs cordes vocales. Ces ultrasons, pouvant être émis dans une rafale sonore allant jusqu’à 190 cris par seconde (cette rafale appelée « terminal buzz » en anglais, provient de la contraction de muscles laryngés jusqu’à 200 fois par seconde, ce qui en fait les muscles squelettiques les plus rapides des mammifères[3]), varient dans une fréquence entre 10 kHz et 120 kHz — ils ne sont pas perceptibles par l'homme qui ne perçoit les sons que pour les fréquences de 20 Hz à 20 kHz. Les oreilles, dont certaines peuvent être très grandes et pourvues d'un tragus, servent de récepteurs.
Les Ptéropodidés mettent en œuvre ce sens d'une manière différente et moins performante de celle des autres chiroptères.

L'écho qui résulte des ultrasons émis permet à ce petit mammifère de localiser les objets, d'en déterminer la taille et le mouvement avec une précision extraordinaire. Des tests sur un chiroptère africain ont montré qu'il pouvait entendre les pas d'un coléoptère marchant sur le sable. Attraper au filet un petit Rhinolophe est impossible, il détecte un fil de 0,1mm de diamètre à 10m de distance !

Son? Écouter l'écholocation des chauves-souris [Fiche]

Sens de l'orientation

D'après des études menées en 2006[4], comme d'autres espèces douées d'un bon sens de l'orientation (oiseaux migrateurs par exemple) elles utilisent également un minéral magnétique appelé magnétite comme « boussole interne » pour s’orienter grâce au champ magnétique terrestre.

La vision

  • Les chauves-souris ont une excellente vision nocturne, confortée par leurs capacités d'écholocation (elles peuvent néanmoins se prendre dans des filets fins. Elles peuvent être éblouies ou perturbées par l'éclairage artificiel extérieur (phénomène dit de pollution lumineuse)[5]
  • Les chiroptologues expliquent que la possibilité d'attraper des chauves-souris au filet tient au fait que l'écholocation n'est mise en service que lors de la chasse ou de déplacements en terrain non connu. Les déplacements connus (dans les galeries pratiquées chaque jour ou lors d'approche de territoires de chasse parcourus inlassablement à l'identique ; par exemple une pipistrelle chassera autour de quelques lampadaires selon un circuit quasi-immuable) sont alors faits sans écholocation, voire les yeux fermés pour éviter la lumière. De plus certaines espèces ne peuvent pas parler la bouche pleine (pas d'émission pendant la mastication).

Nez

Il peut prendre des formes très variées.

Les pteropodidés ont un museau pointu rappelant celui des canidés.

Certaines chauves-souris ont un nez parfois surmonté d'une curieuse feuille verticale.

Déjection

La déjection de chauves-souris d'Europe est semblable aux crottes de souris. La distinction se fait à la main : frottée entre deux doigts, celle de la souris s'écrase, celle de la chauve-souris s'effrite. A l'oeil, on voit également dans la crotte de chauve-souris des résidus brillants (aile et élitre d'insecte). Ce guano de chauve-souris est un excellent engrais mais il faut le couper à 50% avec de l'eau pour l'utiliser sans brûler les plantes.


Mode de vie

Le sommeil du Murin de Bechstein.

Les mégachiroptères sont surtout crépusculaires, ne se déplacent guère la nuit et se dirigent surtout grâce à leurs yeux et leur odorat. Les microchiroptères sont nocturnes et se servent surtout de l'écholocation pour chasser et se repérer la nuit. Une étude en 2011 portant sur leurs dépenses énergétiques et leur température corporelle explique cette activité nocturne : leurs déplacements de jour provoquent en effet une trop grande surchauffe (par leurs ailes membraneuses nues et sombres qui absorbent efficacement les ondes courtes du rayonnement solaire) et un surcoût métabolique (modification de la cinématique du battement d'ailes pour évacuer ce surplus de chaleur)[6].

Les chauves-souris dorment en général 20 heures par jour, la tête en bas.

Reproduction

  • Les chiroptères atteignent leur maturité sexuelle de la première à la troisième année suivant les espèces. Après avoir choisi un lieu de parturition, chaud, ce qui peut donner lieu à une grande migration, les femelles gardent en elles le sperme « en sommeil » pendant l'hibernation, jusqu'aux beaux jours où la fécondation s'opère par l'ouverture de la membrane du sac à sperme si les conditions sont remplies (température élevée, nourriture abondante, quiétude et regroupement en nurserie).
  • Elles donnent le plus souvent naissance à un seul petit, le chauve-souriceau. La gémellité n'est habituelle que chez les pipistrelles et les noctules.
  • La chauve-souris nait nue et aveugle. La maman accouche la tête en bas et le petit doit bien s'accrocher de lui-même sinon c'est la fin programmée au sol. Le petit rampe après quelques jours mais, si le vol est inné, à la naissance leurs ailes sont trop peu développées pour les soutenir dans les airs.
  • Les femelles élèvent les petits sans les mâles dans ces colonies maternelles. La femelle est dotée de deux mamelles pour allaiter. Elle utilise la peau située entre les pattes arrières et la queue comme parapet pour que le petit ne tombe pas lors des changements d'hôte.
  • Les petits sont gardés par d'autres femelles hôtes pendant que les mamans chassent; la reconnaissance se fait à l'odeur.
  • Le jeune microchiroptère est autonome vers six à huit semaines tandis que le mégachiroptère l'est vers quatre mois.

Alimentation

Les mégachiroptères se nourrissent de fruits, de fleurs et de pollen.

Les microchiroptères se servent de l'écholocation pour trouver leur nourriture. Leur régime alimentaire est très varié, mais provient essentiellement du « plancton aérien ».

Les chauves-souris d'Europe sont exclusivement insectivores, ce qui explique en grande partie leur déclin. Leur régime alimentaire est identique à celui de l'hirondelle de cheminée ou du martinet noir : tout ce qui vole. Elles nous débarrassent de tonnes de moustiques chaque année. Lorsqu'elles tournent au-dessus de nos têtes, assez près souvent, c'est pour consommer le nuage de moucherons ou moustiques qui se développe au dessus de nous.

Certaines chassent en vol comme les pipistrelles ou les barbastelles, d'autres comme les rhinolophes chassent à l'affût, pendues à la branche d'un arbre.

Hibernation

Les chauve-souris d'Europe vivent dans des endroits remplis d’insectes l’été, mais déserts l’hiver. Elles doivent alors hiberner, en attendant des jours meilleurs dans des endroits à humidité fixe et chauds (en relatif par rapport à l'extérieur froid) comme les grottes, mais un vieux tronc ou une maison non chauffée feront l’affaire. Certaines aiment avoir de l’espace, d’autres au contraire s’entassent comme dans une boîte de conserve pour garder la chaleur. Elles baissent leur température de 38°C à 17 °C. La différence de température entre la cavité (tout au plus 10°C) et le corps (environ 17°C) provoque une condensation de l'humidité à la pointe des poils (rosée); si la condensation est trop importante la chauve-souris doit se réveiller et se lécher (ceci explique que pour éviter cela la chauve-souris choisit un taux d'hygromètrie lui convenant bien et présentant une stabilité certaine). La pulsation cardiaque descend à moins d'un battement par minute. Vers la fin de l’hiver certaines chauves-souris peuvent être atteintes de troubles du système nerveux, parfois mortel. Réveiller une chauve-souris en pleine hibernation risque fortement de la tuer (trop grosse consommation d'énergie pour voler, petit tour glacial dehors et absence de nourriture). Si vous découvrez une hibernante, reculez tranquillement sans bruit et laissez-la en paix.

Habitat et répartition

En Europe, on ne recense que 38 espèces de microchiroptères, essentiellement insectivores appartenant à quatre familles : 1 molossidés, 5 rhinolophidés, 31 vespertilionidés et 1 minioptéridés. 33 de ces espèces sont encore présentes en France métropolitaine, mais souvent de manière isolée et en petites populations. Elles bénéficient toutes d’une protection nationale[7].

Gîtes

  • En Europe, les chauve-souris utilisent deux types de gîtes : un pour l'hiver (cavité sombre sans courant d'air avec une température et surtout une hygromètrie stable, où se mêlent mâles et femelles de plusieurs espèces pour hiberner suspendues au plafond) et un pour l'été (les mâles isolés çà et là dans les fissures de mur, toit, pont, cave ou écorce d'arbre et les femelles groupées en grande nurserie d'une même espèce dans un lieu très chaud sans courant d'air comme les combles, écurie ou tunnel d'égoût)
  • Les cavités souterraines : grottes, anciennes carrières, caves, souterrains, tunnels… Durant l'hiver, c'est le lieu d'hibernation d'une majorité d'espèces, et en particulier des cavernicoles : les trois espèces de rhinolophes, le grand murin, le murin à moustaches, le minioptère, etc... D'autres espèces y passent ou y séjournent plus ou moins longtemps. Ces cavités souterraines ont pour la plupart une température trop basse pour la reproduction.
  • Les cavités des arbres pour les espèces sylvicoles durant l'hibernation et la reproduction : les noctules, la barbastelle, l'oreillard roux, le murin de Bechstein et le murin de Natterer. Pour d'autres espèces ce sont des gîtes secondaires.
  • Les bâtiments dans les endroits où la chaleur s'accumule comme lieu de reproduction, greniers et combles pour les murins et le grand et le petit rhinolophe ou fissures et petites cavités pour les petites espèces, pipistrelles et barbastelles.
  • Le dessous des ponts est souvent un gîte de transit. Les ponts ferroviaires désaffectés ainsi que les tunnels d'égoût ont les faveurs des chauves-souris.
  • Le recensement des populations est un travail complexe; les mâles se déplacent tout le temps; seule une nurserie découverte permet de faire un recensement intéressant.

Une bonne connaissance de leurs exigences écologiques permet déjà de préserver leurs gîtes traditionnels d'hibernation connus en particulier les grottes et les carrières et, pour remplacer la disparition de certains autres gîtes d'été, l'installation de nichoirs (briques creuses sous les ponts, bûches creuses dans les milieux arborés ou planchettes dans les greniers). Le taux de colonisation de tels nichoirs est cependant très variable en fonction du type de nichoir, de leur position et de la région où ils ont été posés ("ces dames" sont très difficiles pour se loger et encore plus pour élever leurs petits !).

Migrations

Une partie des espèces de chauves-souris est migratrice.

En Europe de l'Ouest, par exemple, au moins 4 espèces de chauves-souris sont migratrices sur de longues distances (déplacement de plusieurs centaines à plus de 3000-4000 km parcourus) : Vespertilio murinus, Pipistrellus nathusii, Nyctalus noctula et Nyctalus leisleri [8] Début 2008, aucune donnée sur la très rare Grande noctule n’a pu valider ou invalider son éventuel statut de migratrice ou non-migratrice.

Les Chauves-souris en migration comme beaucoup d'oiseaux longent certains littoraux[9], mais traversent facilement des deltas[10], détroits, bras de mer ou petites mers. Les premières données disponibles, utilisant notamment le suivi ultrasonore[11] ont par exemple montré en Europe de l'Ouest des migrations fréquentes sur un axe principal NE-SW et une espèce a été détectée sur un axe presque nord-sud traversant la mer Noire. Des données récentes[12] laissent penser que certains groupes de Pipistrellus pipistrellus au moins pourraient également migrer sur des distances importantes.
Un suivi par radar[13] a montré en Europe du Nord qu'au dessus de la mer, les chauve-souris volent généralement à basse altitude, même pour Nyctalus noctula (dans ce cas à 10 m au-dessus de la surface, alors qu'elle vole habituellement en hauteur, bien que quelques individus aient été vus à plus de 40 m d'altitude).
Les observations directes et automatiques ont détecté 11 espèces (sur 18 espèces potentiellement présentes) qui ont survolé l'océan à 14 km du rivage. Les détecteurs d'ultrasons ont montré que toutes les chauves-souris utilisaient leur sonar lors de ces migrations en mer, et souvent avec des fréquences légèrement plus faibles et des intervalles de pulsations plus longs que ceux utilisés sur les terres. L'altitude de vol était le plus souvent d'environ 10 m au-dessus de la mer. Les auteurs de ces études estiment que les chauves-souris doivent utiliser d'autres systèmes sensoriels de navigation à longue distance (dont le champ magnétique terrestre[14], mais qu'elles utilisent aussi les échos renvoyés par la surface de l'eau pour maintenir leur hauteur de vol et s'orienter dans l'environnement immédiat. Les chauves-souris migrantes, comme les résidentes s'alimentent au dessus de la mer dans les zones où les insectes sont abondants dans l'air et aussi de crustacés dans les eaux de surface. Quand elles chassent les insectes ou migrent à proximité de grands objets verticaux tels que les phares ou éoliennes offshore, le radar a montré que les chauves-souris changaient rapidement d'altitude. Les observateurs ont aussi constaté que quand elles approchaient le phare d'Utgrunden où les scientifiques avaient positionné leur radar, les chauves-souris ont toujours évité la zone proche du phare quand le radar y fonctionnait, ce qui semble confirmer l'aversion aux effet de certains rayonnements électromagnétiques déjà mise en évidence par Nicholls et Racey (2007[15], 2009[16]). Le Radar montrait que N. noctula passait d'une altitude basse au dessus de la surface de l'eau à une altitude permettant de passer au dessus d'une éolienne proche en quelques minutes.
Ces études ont aussi montré que toutes les chauves souris peuvent aussi se nourrir d'insectes en mer ; Il peut s'agir d'insectes d'origine continentale emportés en mer par le vent, ou bien d'insectes eux-mêmes en migration, ou encore de chironomidés dits marins (mais qui sont pour la plupart d'origine intertidale[17] bien que quelques espèces de Clunio ou de Pontomyia soient connues pour être adaptées à l'environnement marin (P.cottoni Womersley, P. natans Edwards, P. natans Tokunaga, P. pacifica Tokunaga) [18]).
De plus, au moins deux espèces de chiroptères traversant la mer Baltique volent au ras de l'eau et semblent capables d'y capturer, en s'aidant de leurs capacités d'écholocation[19],[20] peut-on supposer), des crustacés en surface (Myotis daubentonii et Myotis dasycneme ; dans des zones sans corrélation apparente avec l'abondance en insectes, la distance au littoral ou la structure sous-jacente des fonds marins. Les espèces consommées pourraient éventuellement être identifiées par analyse des excréments[21] d'un de ces chiroptères, mais qu'il faudrait d'abord capturer.

Des recherches basées sur l’étude des rapports isotopiques (du deutérium et de l'oxygène) dans les poils de l’année sont en cours pour mieux comprendre les migrations[22]. La mue se produit annuellement sous l’impulsion d’hormones. Toutes les chauves-souris des régions tempérées font une mue par an, toujours dans le gîte de reproduction[23] et toujours en fin de saison de reproduction pour les femelles... et quelques semaines après pour les mâles. Les chiroptérologues espèrent obtenir des données sur l’emplacement des gîtes estivaux et de reproduction, par analyse des poils de chauves-souris prélevés en automne ou hiver lors de leurs migrations ou sur site d’hivernation. L'empreinte isotopique de ces poils est caractéristique de la zone où vivait l'animal au moment de la mue. Des études de ce type ont déjà permis de préciser les voies et stratégies migratoires de petites migrations d’oiseaux européens sédentaires[24].

Interaction écologique

Prédateurs

Étant donné leur mode de vie, les chiroptères comptent peu de prédateurs.

En Europe, ils sont occasionnellement la proie de chouette, de hibou, de faucon, de rat et de chat. Leurs pires ennemis sont les parasites. Leurs ailes, avec les nombreux vaisseaux sanguins, sont une source de nourriture idéale pour les tiques et les puces. Les serpents sont fréquents dans leurs dortoirs collectifs souterrains, sans doute comme prédateurs (à moins qu'ils hibernent dans les mêmes conditions).

En Afrique, dans beaucoup de régions, la roussette est pour l'homme un gibier et un plat de choix.

Régulation des populations d'insectes

Gîte à chauve-souris (bat house), Tallahassee, Floride, Etats-Unis.
Article connexe : Lutte biologique.

Les chauves-souris ont un rôle majeur en tant que prédateurs d'insectes ravageurs et nuisibles. Une étude publiée en 2011 dans Science faisait état de pertes pouvant aller jusqu'à 3,7 milliards de dollars par an pour les agriculteurs nord-américains, provoquées en très grande partie par le syndrome du nez blanc décimant les colonies nord-américaines [25].

L'université de Floride (Gainesville), envahie par les moustiques, a accueilli dans les années 1990 une expérience sur le sujet. En septembre 1991, une bat house capable d'accueillir 200 000 chauve-souris fut construite avec toit de lattes et de bonnes conditions de température et de circulation d'air, et laissée à la colonisation naturelle après un premier essai de transfert resté infructueux.

Au printemps, 18 mâles s'installèrent, suivi par 300 autres mâles dans l'année; il s'agissait de molosses du Brésil. Au printemps 1995, arrivèrent plus de 1000 femelles qui donnèrent naissance à des centaines de petites chauves-souris. En mai 1998, à peu près 70 000 chiroptères peuplaient la bat house, consommant chaque nuit quelque 60 millions d'insectes réputés nuisibles, ce qui permit de ne plus utiliser le moindre produit chimique et donc de faire d'importantes économies.

Cette population de chauve-souris attira de nombreux hiboux et faucons, mais aussi de nombreux guetteurs humains, amateurs de chiroptères et d'oiseaux. Quelques années plus tard, l'expérience fut reconduite avec une autre bat house du côté du lac Alice.

Les chauves-souris pourraient être au moins aussi importantes que les oiseaux dans la régulation des populations d'insectes en milieu tropical. Deux équipes indépendantes ont démontré que certaines espèces d'insectes nuisibles proliféreraient si elles n'étaient pas traquées la nuit par les chauves-souris[26].

Interaction avec les plantes

Les espèces de mégachiroptères se nourrissant de nectar sont d'excellents pollinisateurs, d'autres disséminent les graines par l'intermédiaire des déjections en vol.

Certaines espèces d'arbres comme un baobab du genre Adansonia ou bien les arbres à saucisses forment même une interaction mutualiste avec les chauves-souris. Leurs grosses fleurs, à l'odeur nauséabonde pour l'homme, s'épanouissent la nuit et pendent sur le chemin des pollinisateurs.

Vecteur et réservoir de maladies

Comme de nombreux petits mammifères, certaines espèces peuvent être le vecteur ou même le réservoir de virus et zoonoses.

Ces maladies peuvent être suivant les cas transmises à d'autres animaux, en particulier à l'Homme, par contact, léchage ou griffure ou encore par consommation de leur viande. Les chauves-souris ne mordent normalement pas, la rage les poussant cependant parfois à mordre lorsque la maladie en est à un stade avancé.

C'est pour ces raisons que, par prudence, il est déconseillé de toucher une chauve-souris, surtout si elle présente un comportement anormal, se laisse approcher ou vole difficilement. Il convient de la laisser s'échapper seule ou bien de faire intervenir un service compétent pour la soigner. Le cadavre d'un animal retrouvé mort doit être analysé par un laboratoire spécialisé qui viendra le prendre[27].

Ébola

Une étude a montré que des populations de chauves-souris tropicales jouaient un rôle de réservoir pour le virus Ébola[28],[29].

Rage

Les chauves-souris malades sont susceptibles de transmettre la rage.

Il est donc possible, mais rare, qu'un humain contracte la rage de la chauve-souris (attention, il ne s'agit pas de la même rage que celle du chien) [30],[27] et cette maladie n'est mortelle pour l'homme que si aucun traitement n'est entrepris rapidement[31].

En Europe le risque est minime : en un peu plus d'un quart de siècle, seules 8 personnes ont été ainsi contaminées entre 1977 et 2003 (3 en Ukraine, 2 en Russie, 1 en Finlande, 1 en Lettonie et 1 en Angleterre)[27].

Cependant, dans certaines régions d'Amérique du Sud où la maladie est endémique chez des chauves-souris, qui par ailleurs ont une appétence pour le sang, il est conseillé de dormir sous une moustiquaire.

Histoplasmose

De plus, les fientes de chauve-souris, comme de pigeons ou de poulets, sont des lieux propices à Histoplasma capsulatum responsable de l'histoplasmose. La maladie est transmise par l'inhalation de spores. Il est donc conseillé d'éviter de s'exposer aux poussières des fientes et de porter un masque et d'arroser avec de l'eau si celles-ci devaient être nettoyées.

Déclin des populations

Article détaillé : Syndrome du nez blanc.

Dans toutes les zones densément habitées et d'agriculture intensive, la plupart des populations de chauves-souris sont en déclin. Et on constate une accentuation croissante de l'isolement des populations et des colonies.

Causes possibles

Les raisons de ce déclin sont multiples et semblent, directement ou indirectement, être liées à l'activité humaine[réf. souhaitée].

  • L'utilisation immodérée des pesticides et autres produits phytosanitaires provoque d'une part la raréfaction et la banalisation de la faune entomologique qui est la nourriture des chauves-souris de l'hémisphère nord. D’autre part, certains de ces produits s'accumulent dans les tissus des chauves-souris, voire les tuent par ingestion directe.
  • La fragmentation forestière par les infrastructures ainsi que la fragmentation écologique des zones humides ou de territoires antérieurement sauvages est également responsable du déclin des chiroptères[34], ainsi que toutes les modifications paysagères liées aux activités de l'homme (monoculture, assèchement de zones humides, pollution des sols…).
  • En période hivernale, la majorité des chauves-souris hivernent dans des cavités souterraines. La fréquentation accrue de ces sites (spéléologie, tourisme de masse, etc.) intensifie leur déclin.
  • Les chauves-souris ont besoin de conditions très spécifiques pour se reproduire. Or ces sites de reproduction ont tendance à disparaître, notamment dans l'architecture récente qui laisse peu de place aux espaces inoccupés sous les toitures. La destruction ou la restauration de bâtiments anciens, la disparition des accès aux clochers ou aux combles ou l'abattage d’arbres creux ne font qu'amplifier cette tendance.
  • Les chauves-souris sont adaptées à l'environnement nocturne et souffrent d'une pollution lumineuse croissante. Une étude récente a porté sur l'éclairage direct des chauves-souris (ici des colonies de Rhinolophus ferrumequinum, Myotis emarginatus et Myotis oxygnathus) vivant dans des bâtiments plus ou moins illuminés et non-éclairés, mais dans des bâtiments proches les uns des autres. Les chercheurs ont étudié et comparé les dates des naissances, la masse corporelle et la longueur de l'avant-bras de ces chauves-souris et ont constaté que l'éclairage artificiel retardait le développement des jeunes de ces espèces et qu'il pouvait parfois même anéantir toute une colonie. Les petits étaient significativement plus faibles dans les bâtiments illuminés que ceux des bâtiments non-éclairés. Les différences de longueur de l'avant-bras et de masse corporelle suggèrent qu'après l'accouchement le taux de croissance des jeunes est plus faible chez les chauves-souris vivant dans les bâtiments illuminés[35].
  • Une étude canadienne parue dans la revue Current Biology le 26 août 2008 montre que des chauves-souris en migration meurent d'une hémorragie interne due à la chute de pression à proximité des éoliennes[36].

Détermination

Elle se fait au moyen d'une clé de détermination, des enregistrements sonores, et depuis peu avec des outils informatiques qui apparaissent, dont en France, un outil d'Identification assistée par ordinateur (IAO) [37] développé avec l'université de Jussieu.

Statut de protection

Au niveau mondial

Depuis 1979, au niveau international, la convention de Bonn et la convention de Berne[38] demandent aux États contractants d'assurer la protection de toutes les espèces de chauves-souris décrites dans les annexes, ainsi que la protection des gîtes de reproduction et d'hibernation.

De nombreux pays mettent en place des programmes de protection des espèces mais aussi de leurs habitats (arbres sénescents, bois mort, grottes, mines ou tunnels abandonnés, greniers, gîtes souterrains dont certains rassemblent en hivernage les individus de colonies couvrant plusieurs milliers de km2[39]...)

Europe

En 1992, en Europe, la directive "Habitat - Faune - Flore" demande aux pays de la Communauté européenne la protection stricte de toutes les espèces de chiroptères (elles figurent à l'annexe IV), ainsi que la désignation de zones spéciales de conservation pour les 12 espèces figurant à l'annexe II.
Eurobats publie des documents d'aide et conseil, de type guides de bonnes pratiques, pour la gestion forestière notamment [40].

France

Toutes les espèces de chauves-souris présentes en France sont intégralement protégées depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux mammifères protégés sur l'ensemble du territoire[41] confirmé par l'arrêté ministériel du 23 avril 2007 relatif à la protection des mammifères selon l'article L.411-1 du Code de l'Environnement. Il est donc interdit de les détruire, les mutiler, les capturer ou les enlever, de les perturber intentionnellement ou de les naturaliser, ainsi que de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu'elles soient vivantes ou mortes, il est aussi interdit de les transporter, colporter, de les utiliser, de les détenir, de les vendre ou de les acheter.

19 espèces sont classées dans la liste rouge de la faune menacée de France et 13 espèces sont présentes sur la liste rouge de l'UICN.

Aspects culturels

« Vampirisme »

Article détaillé : Vampirisme.
Affiche ancienne du "Mason Opera House" avec une chauve-souris aux ailes ouvertes, noire avec écrit Dracula en lettres jaunes sur le corps
Affiche de Dracula.

Les chauves-souris ne sucent pas le sang des humains; seules quelques espèces sub-tropicales (vampires) qui se nourissent ordinairement de sang du bétail blessé peuvent faire, très rarement, un écart de régime[42].

Quelques espèces de chauve-souris des régions tropicales, de la famille des Desmodontinae et dites « vampires », peuvent dans de très rares cas sucer[43] le sang d'humains durant leur sommeil. Dans ces régions à risque, l'usage d'une moustiquaire suffit pour s'en protéger ainsi que des infections qu'elles pourraient transmettre[42].

Idées reçues

  • Les chauve-souris ne mordent pas. Il est extrêmement rare en milieu tropical d'être mordu par une chauve-souris vampire et en Europe rarissime d'être attaqué et d'attraper par morsure une maladie grave comme la rage[44]. Comme tout animal sauvage, c'est toutefois un vecteur potentiel d'infections diverses.
  • Les chauves-souris ne s'accrochent pas dans les cheveux.
  • Les chauves-souris ne sont pas aveugles.
  • Les chauves-souris ne construisent pas de nid. Elles utilisent les gîtes naturels ou artificiels (combles, clochers, ponts, etc.) ; elles ne modifient en aucun cas le gîte qui leur est offert.
  • Les chauves-souris ne font pas tout par la bouche. Elles possèdent les mêmes orifices que les humains, conçus pour le même usage.
  • Les chauves-souris ne s'attaquent pas aux boiseries ; ce ne sont pas des rongeurs.
  • Il n'y a aucun risque de voir les chauves-souris pulluler : elles ont un petit par an, le plus souvent un tous les deux ans.

Symbolisme

Les chauves-souris ont été longtemps persécutées en Occident à cause de leurs prétendus maléfices. En les clouant aux portes des granges, on croyait lutter contre les mauvais sorts.

Les chauves-souris sont sacrées au Tonga, en Australie, en Bosnie et en Afrique de l'ouest. Elles sont souvent considérées comme la manifestation physique d'un esprit errant. Elles sont intimement associées avec le mythe des vampires à qui on prête la capacité de se métamorphoser en animaux, notamment en chauves-souris. Elles sont aussi le symbole des fantômes, de la mort et des maladies.

Pour les Amérindiens (tels les Creeks, les Cherokees et les Apaches), elles représentent un esprit malin. En Chine, elles sont le symbole de longévité et de gaieté. En Pologne et en Macédoine, elles sont considérées comme des animaux de bon augure.

Dans la culture occidentale, les chauves-souris sont souvent assimilées à la nuit avec une connotation de malheur ou de mort.

La chauve-souris est aussi l'emblème de la ville de Valence et de la marque de rhum Bacardi.

Mythologie

Le cocatrix est un animal fabuleux et imaginaire, qui possède selon la légende une tête de coq, des ailes de chauve-souris et un corps de serpent ou de coq.

Camazotz est un dieu chauve-souris dans la religion maya.

Légende

  • La chauve-souris et le cloître de la cathédrale de Tréguier : "Au temps jadis, une souris vint à demander l'hospitalité à une hirondelle qui avait bâti son nid dans une vieille cheminée et couvait ses œufs ; celle-ci, que son mari avait abandonnée, y consentit, mais à la condition que, durant trois jours, la souris couverait à sa place. La souris accomplit sa tâche, puis elle partit. Voilà les petits éclos, mais ils étaient couverts de poils au lieu des plumes, et ils avaient une tête et un corps de souris, avec des oreilles et des ailes crochues comme le diable. L'hirondelle en mourut de chagrin ; après ses funérailles, la reine des hirondelles fit enfermer les orphelins dans le cloître de la cathédrale de Tréguier et leur défendit, sous peine de mort, de ne jamais sortir à la lumière du soleil. Voilà pourquoi on ne voit jamais de chauve-souris pendant le jour."[45]

Œuvres

Dans les œuvres populaires, elles ont inspiré des personnages tels que Dracula le vampire, Batman le justicier, et Ombre Aile d'Argent, le héros d'une trilogie chiroptérienne écrite par l'auteur canadien Kenneth Oppel (les trois volumes s'intitulent Silverwing, Sunwing, et Firewing).

Pour apaiser la peur que la chauve-souris provoquait chez les gens, le conteur africain Amadou Hampâté Bâ a inventé une histoire pour expliquer le fait que la chauve-souris a des ailes alors que c’est un mammifère. Dans un conte extrait des « Nouveaux contes de la savane »[46], il explique l’origine de la chauve-souris par le croisement d’un renard et d’un oiseau.

La Chauve-Souris est une célèbre opérette viennoise de Johann Strauss fils, 1874.

Jean de La Fontaine a écrit plusieurs fables mettant en scène des chauves-souris : La Chauve-souris, le Buisson, et le Canard ou La Chauve-souris et les deux Belettes.

La Nuit des chauve-souris est un film américain réalisé par Louis Morneau, sorti en 1999.

La Chauve-souris pas si chauve est le titre donné en français à l'un des épisodes de la série télévisée d'animation Tom et Jerry Tales.

Divers

L’Avion III de Clément Ader, inspiré de la chauve-souris.

Il existe une Rue Chauve-Souris, dans la ville de Liège, en Belgique.

Pour concevoir l'Eole, une machine volante à la voilure complexe, l'ingénieur français Clément Ader a imité les ailes de la chauve-souris.

Étymologie et nomenclature

En latin classique, « chauve-souris » se dit vespertilio, mot qui se retrouve dans le nom vernaculaire vespertilion, ainsi que pipistrelle. Le terme de calvas sorices (au pluriel) est attesté, en bas latin de Gaule, dès le VIIIe siècle dans les Gloses de Reichenau pour traduire précisément vespertiliones. C'est probablement une altération, d'après calvus (« chauve »), du gallo-roman *cawa sorīx (forme reconstituée signifiant littéralement une « chouette-souris »), expression composée de *cawa, dérivé du francique, qui signifie « chouette » et de *sorīce(m), accusatif de *sorīx (en latin classique sorex, -ĭcis), « souris »[47],[48]. Le terme chiroptère dérive du grec kheir (ἣ χείρ): la main et ptéron (τὸ πτερόν ordinairement pluriel τὰ πτερά, le singulier désignant plutôt la plume) : l'aile.

En français les chauves-souris sont nommées par de très nombreux noms vernaculaires différents.

Systématique et taxinomie

Classification classique

Liste des sous-ordres

Selon ITIS:

Liste des familles

Sous-ordres selon ITIS et familles selon MSW.

Les deux sous-ordres et familles de chiroptères sont :

Position dans l'arbre phylogénétique

Les études génétiques récentes montrent que la position réelle des chiroptères dans l'arbre phylogénétique est différente de la position classique. Les primates et les dermoptères, autrefois pensés comme proches parents, en sont en fait assez éloignés[49].

Conception ancienne Conception récente
─o
 ├─o Euarchontoglires
 │ ├─o Anagalides dont les rongeurs
 │ └─o Euarchonta
 │   ├─o Scandentia
 │   └─o
 │     ├─o Dermoptera
 │     └─o Primates
 └─o
   ├─o Insectivora
   └─o Scrotifera
     ├─o Chiroptera
     └─o
       ├─o Cetartiodactyla
       └─o
         ├─o Perissodactyla
         └─o
           ├─o Pholidota
           └─o Carnivora 

Paléontologie

La plus ancienne chauve-souris connue a été trouvée fin 2007 dans le Wyoming, elle a été baptisée Onychonycteris finneyi.
Les restes fossilisés et quasicomplets ont été datés de 50 millions d'années. Ses membres supérieurs indiquent que l'animal pratiquait le vol battu, ses membres inférieurs indiquent qu'il était un grimpeur agile, capable de marcher à quatre pattes au sol et de se suspendre à l'aide de ses puissantes griffes. Sa denture indique qu'il consommait de préférence des insectes mais l'organisation de son oreille interne montre qu'il ne disposait pas de l'écholocation, technique aujourd'hui répandue chez toutes les chauve-souris et qui consiste à émettre des ultrasons pour éviter les obstacles et localiser les proies.
Cette découverte clôt un débat scientifique, datant des années 1960, sur la nécessité ou non de l'écholocation comme condition préalable à l'apparition du vol chez les chiroptères.

L'histoire évolutive des chauve-souris est assez mal connue. Selon la théorie classique, les deux sous-ordres descendent d'un ancêtre commun, déjà capable de voler et d'écholocation. Ces groupes auraient divergé il y a 50 Ma. On a découvert des fossiles de Ptéropodidés datés au moins du milieu de l'Oligocène[50]. Cependant, dans les années 1980 et 1990, une autre hypothèse a considéré que les Megachiroptera était en fait un groupe proche des primates, plus précisément des lémuriens (en effet les tarsiers ressemblent beaucoup aux mégachiroptères). Dans cette hypothèse, le vol et l'écholocation serait une simple convergence évolutive[51]. D'ailleurs, au XVIIIe siècle, Georges-Louis Leclerc de Buffon ne considérait pas ces animaux comme des chauve-souris à part entière[52]. Cette hypothèse est démentie par les analyses phylogénétiques récentes, qui indiquent une plus longue histoire commune avec le clade des microchiroptères que l'hypothèse primate ne le permet[53],[54].

D'autres études ont récemment suggéré que certaines familles de microchiroptères frugivores comme les Rhinolophidae, les Rhinopomatidae et les Megadermatidae pourraient être plus proches de ce groupe que de celui des microchiroptères[53],[55].

Voir aussi

Liens externes

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Taxinomie

Autres liens externes

Bibliographie

Filmographie

Notes et références

  1. (en)Photo de Thyroptera discolor sur Bat Photos - Natural History of Bats, Maymester 2004
  2. Guerin Mickaël, Trait d’histoire de vie chez Thyroptera tricolore, chauve-souris de la famille des Thyropteridés. Stage CNRS Années 2004-2005 lire le document pdf
  3. (en) Coen P. H. Elemans, Andrew F. Mead et col, « Superfast Muscles Set Maximum Call Rate in Echolocating Bats », dans Science, vol. 333, no 6051, 30 septembre 2011, p. 1885-1888 [lien DOI] 
  4. par une équipe de scientifiques de l'université de Leeds (Royaume-Uni) et de l'université Princeton (États-Unis) qui a validé cette hypothèse en soumettant de grandes chauves-souris marron (Eptesicus fuscus à une impulsion magnétique 5000 fois plus puissante que le champ magnétique terrestre - Étude publiée dans PLoS One)
  5. Stone et al. ; Street Lighting Disturbs Commuting Bats, Current Biology (2009), doi:10.1016/ j.cub.2009.05.058
  6. (en) Christian C. Voigt & Daniel Lewanzik1, « Trapped in the darkness of the night: thermal and energetic constraints of daylight flight in bats », dans Proceedings of the Royal Society, 2011 [texte intégral] 
  7. Décret n° 2002335 du 05/03/02 portant publication de l'amendement à l'accord relatif à la conservation des chauves-souris en Europe
  8. Hutterer R, Ivanova T, Meyer-Cords C. et al. (2005) Bat migrations in Europe: a review of banding data and literature. Federal Agency for Nature Conservation, Bonn.
  9. AHLE´N, I. 1997a. Migratory behaviour of bats at south Swedish coasts. Zeitschrift fu¨r Sa¨ugetierkunde 62:375–380.
  10. Barclay, R. M R. 1984. Observations on the migration, ecology and behaviour of bats at Delta Marsh, Manitoba. Canadian Field Naturalist 98:331–336. CSA
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  12. Josef Bryja (Hongrie)
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  16. Nicholls, B. et P. A. Racey. 2009. The aversive effects of electromagnetic radiation on forgaing bats—a possible means of discouraging bats from approaching wind turbines. PLoS ONE 4(7):e6246.
  17. Adaptations of Chironomids to Intertidal Environments Annual Review of Entomology Vol. 21: 387-414 (Volume publication date January 1976) DOI: 10.1146/annurev.en.21.010176.002131 D Neumann (Résumé, en anglais)
  18. Lanna Cheng et H. Hashimoto, The marine midge Pontomyia (Chironomidae) with a description of females of P.oceana Tokunaga ; online: 2008/01/02 ; DOI: 10.1111/j.1365-3113.1978.tb00115.x Issue Systematic Entomology Systematic Entomology Volume 3, Issue 3, pages 189–196, Juillet 1978 (Résumé, en anglais)
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  25. Justin G. Boyles, Paul M. Cryan, Gary F. McCracken et Thomas H. Kunz, Economic Importance of Bats in Agriculture, Science, 1er avril 2011, Vol. 332 n°6025, pp. 41-42. DOI: 10.1126/science.1201366. Voir aussi USA: des chauves-souris décimées, Le Figaro avec l'AFP, 31 mars 2011.
  26. Source : Science, 3 avril 2008
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  28. Des chauves-souris réservoir du virus Ebola Fiche 231 - décembre 2005 sur le site de l'IRD (Institut de recherche pour le développement). Site consulté le 03/03/2009
  29. Éric Leroy et al., Les chauves-souris, réservoirs du virus Ebola : le mystère se dissipe, dans Médecine/Science, Janvier 2006, Volume 22, n° 1. Site consulté le 03/03/2009
  30. La contamination ne se fait que si du sang ou de la salive entrent directement dans les yeux, le nez, la bouche ou une blessure
  31. En cas de doute faire immédiatement une désinfection locale puis consulter un médecin qui décidera si une vaccination doit être pratiquée.
  32. Bulletin d'information de Radio-Canada (avec vidéo) sur le Syndrome du nez blanc (au Québec)
  33. Brève d'information sur la présence de coronavirus chez les chauves-souris européennes
  34. Dai Fukui, Toshihide Hirao, Masashi Murakami et Hirofumi Hirakawa ; Effects of treefall gaps created by windthrow on bat assemblages in a temperate forest ;  ; Forest Ecology and Management Volume 261, Issue 9, 1 May 2011, Pages 1546-1552 (Résumé)
  35. sources : 1 et 2(consultées le 01 04 2008)
  36. sources : [1]
  37. Identification des chauves-souris de France
  38. [2] Annexe II (Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe et [3] Annexe IV (Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe)
  39. ex: Eurobats n° 2 "Protection et gestion des gîtes souterrains pour les chiroptères ISBN 978-92-95058-06-4 ([Télécharger ce document, de 21 pages, en PDF) (fr) ]
  40. Plaquette intitulée « Chauves-souris et gestion forestière » téléchargeable (Version française 2009)
  41. Journal officiel du 19 juin 1981, p. 54760
  42. a et b Chauve-souris Vampire sur Terra Nova - Consulté en février 2010
  43. ou plus exactement laper le sang qui s'écoule de leur légère morsure avec leur salive anticoagulante.
  44. En Europe le risque d'attraper la rage par morsure, léchage ou griffure est minime : en un peu plus d'un quart de siècle, seules 8 personnes ont été ainsi contaminée entre 1977 et 2003 (3 en Ukraine, 2 en Russie, 1 en Finlande, 1 en Lettonie et 1 en Angleterre) - Information sur les chauves-souris par l'Institut Scientifique de Santé Publique (I.S.P.), Section Epidémiologie, en collaboration avec l'Institut Scientifique de Santé Publique (I.S.P.), Section Rage & Parasitologie et la Communauté française de Belgique - Direction Générale de la Santé (mise à jour : juillet 2009)- Page consultée en février 2010
  45. Légende recueillie par G Le Calvez, instituteur à Caulnes à la fin du XIXe siècle, citée par "Le Télégramme de Brest et de l'Ouest" n°20288, 22 septembre 2010
  46. Amadou Hampâté Bâ, « Nouveaux contes de la savane » (éd. Stock 1999)
  47. Dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse, à l'article chauve-souris.
  48. Dictionnaire étymologique du français, éditions Le Robert, en annexe II, article chouette, 2.
  49. Frédéric Delsuc, Jean-François Mauffrey, Emmanuel Douzery, « Une nouvelle classification des mammifères », dans La Science, vol. 303, Janvier 2003 [texte intégral] 
  50. (ADW, 2009)
  51. Pettigrew JD, Jamieson BG, Robson SK, Hall LS, McAnally KI, Cooper HM, 1989, Phylogenetic relations between microbats, megabats and primates (Mammalia: Chiroptera and Primates). Phil. Trans. R. Soc. B 325(1229):489-559
  52. http://www.buffon.cnrs.fr/ice/ice_page_detail.php?lang=fr&type=text&bdd=buffon&table=buffon_hn&bookId=10&typeofbookDes=hn&pageChapter=Description+de+la+Roussette.&pageOrder=72&facsimile=off&search=no
  53. a et b (en) Eick, GN; Jacobs, DS; Matthee, CA, « A nuclear DNA phylogenetic perspective on the evolution of echolocation and historical biogeography of extant bats (chiroptera) », dans Molecular biology and evolution, vol. 22, no 9, septembre 2005, p. 1869–86 [texte intégral, lien PMID, lien DOI] 
  54. (en)(en) « Primitive Early Eocene bat from Wyoming and the evolution of flight and echolocation », dans [[Nature (journal)|]], 2008-02-14 [résumé, lien DOI] 
  55. (en) Adkins RM, Honeycutt RL, « Molecular phylogeny of the superorder Archonta », dans Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 88, no 22, 1991, p. 10317–10321 [texte intégral [PDF], lien PMID] 



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