Saint-Georges d'Argenteuil

Saint-Georges d'Argenteuil
Saint-Georges d'Argenteuil
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Logo actuel de la Saint-Georges d'Argenteuil.

Sigle SGA
Sport représenté Gymnastique sportive féminine et masculine, gymnastique d'entretien, éveil de l'enfant, natation
Création 1884
Président Jacques Lagarde
Siège 17 rue des Ouches, 95100 ARGENTEUIL
Affiliation Fédération sportive et culturelle de France, Fédération française de natation
Licenciés 650

La Saint-Georges d'Argenteuil est un patronage paroissial fondé en 1884 à Argenteuil (Val d'Oise) sous l'appellation de patronage Sain-Denys d'Argenteuil, 14 ans avant la création de la fédération sportive catholique française (aujourd'hui FSCF). Il est toujours actif aujourd'hui et sa saga constitue donc une bonne illustration de l'histoire de ces institutions[1].

Sommaire

Historique

C'est en 1884, année de pèlerinage et d'ostension de la tunique du Christ conservée depuis le IX° siècle à Argenteuil, que les abbés Dacheux et Guérin innovent en créant avec l'aval de leur curé-doyen, le père Tissier, le patronage paroissial de la Basilique Saint-Denis, un des premiers du diocèse de Versailles[2]. Rapidement la gymnastique en devient l'activité phare avec les abbés Soltan - qui la place sous le patronage de Saint Georges - puis Seigneur qui succèdent aux fondateurs[3].

Les origines sociales et patriotiques

L'abbé Joseph Batut et ses permissionaires en 1916

En 1890, grâce à une souscription locale l'œuvre est implantée dans ses propres locaux[4]. Il en a couté 8.350 francs-or aux divers donateurs, l'essentiel étant couvert par les industriels Joly, constructeurs des pavillons Baltard des halles de Paris[5].

La cathéchèse pour les plus jeunes, les cercles d'étude pour les plus grands, deux "conférences caritatives", une société de secours mutuel, le théâtre, les jeux[6] et la gymnastique en composent tout le programme. Les cérémonies religieuses ont lieu intra-muros pour les membres.

En 1902, la gymnastique est affiliée à la Fédération des sociétés catholiques de gymnastique (FSCG) créée trois ans plus tôt par le docteur Paul Michaux et participe dès lors à tous ses rassemblements[7]. Elle est déclarée en préfecture en 1907.

Ses membres participent alors largement au développement de la FGSPF en région parisenne : Emile Richard quitte ses rangs pour la charge de moniteur-chef de l'Avant-garde de Montmartre dont il fait la première association de l'Union départementale de la Seine[8]. Les liens resteront très étroits entre ces deux sections[9] qui font chacune la gloire d'un département différent. Et en 1902 son président Henri Martin, déplacé en Seine-et-Marne, fonde les Enfants de Saint-Faron et l'Union de ce département.

En butte à l'hostilité anticléricale de la municipalité, elle ne tarde pas à briller à l'extérieur et devient championne de Seine et Oise en 1909[10] puis en 1914[11], peu de temps avant la mobilisation. 67 de ses membres resteront dans les tranchées, soit 10 % des argenteuillais tombés au champ d'honneur[7].

L'entre-deux guerres

Elle redémarre cependant dès la fin des hostilités avec un directeur exceptionnellement dynamique, l'abbé Joseph Batut[12] qui, associé à Georges Guilbert, président de 1911[13] à son décès en 1942[14], fera de ce patronage le premier de l'ex-diocèse de Versailles pendant l'entre-deux guerres.

Ses membres continuent à participer au développement des associations régionales. En 1919, l'abbé Toilon, directeur de la Saint-Georges jusqu'à l'Armistice, et Louis Hitler prennent en charge l'Etoile de Saint-Leu et en 1923, Maurice Weber est à l'origine de l'Etoile sportive des Champioux où il est rejoint un peu plus tard par l'abbé Paul Louis son ancien condisciple de la Saint-Georges [8].

La gymnastique, est championne départementale sans interruption pendant 19 ans[15], le football dispose un temps de sa propre plaine de jeux avec stade de l'autre côté de la Seine, à Gennevilliers, et qui atteint les 1/8 de finales de Coupe de France en 1934[16].

Mais aussi le basket, l'athlétisme et le cross, le canotage sur la Seine, les centres de vacances, les cercles d'études et caritatifs[11]. Et toujours au sein de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) qui a vite succédé à la FSCG. Elle connaît cependant quelques revers et difficultés de fonctionnement à la fin des années trente[17].

Le renouveau

L'abbé François Spahnagel et le président Robert Jusseaume 1948

Suite à cette baisse de régime le patronage reste "en sommeil" pendant toute la seconde guerre mondiale[11]. Pour repartir de plus belle dès la Libération avec un directeur qui s'est illustré dans la Résistance locale, l'abbé François Spahnagel associé à un nouveau président, Robert Jusseaume[18].

Réorganiser la gymnastique et la fanfare dans les hébergements provisoires[14], relancer immédiatement la colonie de vacances à Lelex dans le Jura[19] puis récupérer et remettre en état les locaux traditionnels du patronage qui ne seront vraiment réutilisables qu'en 1950[20], va mobiliser largement leur énergie.

Mais le patronage voit aussi pendant ce temps la création d'une section féminine de gymnastique[14], le développement des centres de vacances avec l'acquisition de locaux près du Puy-en-Velay en Haute-Loire[21], et l'apparition plus éphémère du judo, du tennis de table, de l'escrime [7].

La laïcisation

À partir de 1965 et la réforme territoriale de l'Ile-de-France, la Saint-Georges, située en terre de Mission Ouvrière[22] par le nouveau diocèse de Pontoise, est contrainte de s'éloigner de la paroisse sans toutefois rompre complètement les ponts avec elle, au moment même où les remaniements urbains la privent de ses locaux historiques. Elle connaît alors à nouveau des moments délicats[23].

Mais dès 1970 Georges Eyssautier, un nouveau président qui le restera jusqu'à l'aube du XXI° siècle, sait rétablir un climat plus serein[24]. Renforcée d'une importante section de natation et avec son équipe de gymnastique féminine inamovible championne d'Ile-de-France depuis 20 ans, elle poursuit son chemin au sein de la Fédération sportive et culturelle de France, à laquelle elle a fourni depuis 50 ans bon nombre de dirigeants régionaux et nationaux. Pour ces derniers, citons :

  • Jacques Aubert, membre de la commission fédérale de tennis de table,
  • Gilberte Fraboulet, juge internationale, responsable fédérale de la formation des juges puis secrétaire administrative,
  • Christiane Portia-Dubocquet, huit fois championne fédérale,
  • Claude Piard, responsable fédéral de la formation des cadres et entraîneur fédéral,
  • Roseline Piard, juge internationale et capitaine de l'équipe fédérale [25],
  • Roger Daguenet, membre de la commission fédérale de natation,
  • Daniel Piard, responsable de la commission technique nationale de gymnastique de l'UGSEL,
  • de nombreux juges et cadres fédéraux[8].

Des locaux propres propres à l'association ont été retrouvés depuis et les installations municipales complètent ses besoins. L'athlétisme et la gymnastique rythmique font une éphémère apparition alors que la gymnastique d'entretien et de loisirs puis l'éveil moteur de l'enfant s'implantent de façon durable. Depuis 2002, Jacques Lagarde préside aux destinées de l'association[26].

Lien externe

Références

  1. Piard, 2009, p. 10
  2. Froissart, 2003, p. 53
  3. Piard, 2009, p. 14, 15
  4. Froissart, 2003, p. 55
  5. Piard, 2009, p. 14
  6. Froissart, 2003, p. 58
  7. a, b et c Archives de la Saint-Georges
  8. a, b et c Société historique et archéologique d'Argenteuil et du Parisis, p. 86
  9. Froissart, 2003, p. 59
  10. Froissart, 2003, p. 60
  11. a, b et c Petite revue paroissiale, Bulletin des Paroisses d'Argenteuil
  12. Vieille Amitié, 1947
  13. Piard, 2009, p. 22
  14. a, b et c Piard, 2009, p. 53
  15. Piard, 2009, p. 88
  16. Piard, 2009, p. 45
  17. Société historique et archéologique d'Argenteuil et du Parisis, p. 75
  18. Société historique et archéologique d'Argenteuil et du Parisis, p. 77
  19. Piard, 2009, p. 54
  20. Piard, 2009, p. 55
  21. Piard, 2009, p. 57
  22. (fr) Église catholique en France, « Histoire de la mission ouvrière » sur eglise.catholique.fr. Consulté le 7 janvier 2011
  23. Piard, 2009, p. 66, 67
  24. Société historique et archéologique d'Argenteuil et du Parisis, p. 80
  25. Piard, 2009, p.87 ; les quatre derniers cités furent ausi membres de la commission fédérale de gymnastique féminine
  26. Société historique et archéologique d'Argenteuil et du Parisis, p. 85

Sources

Petite revue paroissiale
Bulletin des Paroisses d'Argenteuil
Archives de la Saint-Georges
Archives municipales

Bibliographie

  • Tony Froissart, « sport populaire » de Seine-et-Oise : 1880-1939, Paris, L'Harmattan, coll. « Espaces et temps du sport », novembre 2003, 292 p. (ISBN 978-2-7475-4091-9) (notice BNF no FRBNF38989495g) 
  • Claude Piard, 125 ans avec un patro de banlieue : la Saint-Georges d'Argenteuil, 1884-2009, Paris, L'Harmattan, 14 janvier 2009, 93 p. (ISBN 978-2-29607-636-5) (notice BNF no FRBNF414294407) 
  • Société historique et archéologique d'Argenteuil et du Parisis, Le vieil Argenteuil, N° 40, Argenteuil, Société historique et archéologique d'Argenteuil et du Parisis, septembre 2010, 128 p. 
  • Vieille amitié - Un remarquable éducateur : Monsieur le chanoine Joseph Batut chez M. Marcel Tiriau et l'abbé Roth, Argenteuil, 1947



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Saint-Georges d'Argenteuil de Wikipédia en français (auteurs)

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