Lazare Duvaux

Lazare Duvaux
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Lazare Duvaux
Nom de naissance Lazare Duvaux
Naissance 1703
Décès 1758
Paris
Nationalité France
Profession marchand mercier
Autres activités bijoutier ordinaire du roi

Lazare Duvaux est un marchand mercier parisien, bijoutier ordinaire du roi, né en France en 1703 et décédé à Paris le 23 novembre 1758, âgé de 55 ans.

Sommaire

Biographie

Selon les statuts des marchands merciers du XVIIIe, Lazare qui est bien né français fait un apprentissage de trois ans plus une formation de trois autres années en qualité de garçon. Après cela il acquittera les droits ( 1000 livres environ). Le bureau de la corporation étaient situés rue Quincampoix et Lazare acquitte le droit de visite (12 livres) par an plus 9 livres pour la visite des poids et mesures. À côté de la Corporation, la Confrérie, fondée en l'église du Saint-Sépulcre (entre Saint-Denis et la rue Quincampoix), longtemps installée dans une chapelle dédiée à Saint Voult de Lucques, son mauvais état fut à l'origine de son déplacement sous Louis XIV au maître autel. La redevance aux chanoines du Saint-Sépulcre était de 250 livres par an. Les armoiries de la corporation étaient : de trois vaisseaux équipés et les voiles enflées d'argent voguant chacun sur une mer de même, portant une bannière de France au grand mât et un chef d'azur chargé d'un soleil d'or. Leur devise étant : Te toto orbe sequemur ou gemino gens nota sub axe.

Accédant à l'échevinage, il porte la robe consulaire de drap noir à collet et manches pendantes, parementée et brodée de velours de même couleur.

Il épouse vers 1740 Mademoiselle Françoise Nicole Boutron qui lui donnera un fils unique : Jean-François Duvaux. La marquise de Pompadour apparaît à la Cour en 1743. Elle va jouer un rôle important dans le développement de la Manufacture de Vincennes et dans la carrière de Lazare Duvaux qui achètera les 3/5e de la production de cette fabrique en 1757 soit un montant de 165 876 livres, lorsque celle-ci s'installe à Sèvres et deviendra plus tard la Manufacture nationale de Sèvres.


Les marchands merciers constituaient le 3e des Six Corps de Ville, parmi les plus puissants du fait de son vaste commerce. Ce Corps est taxé en 1745 pour 1 million de livres. Il était divisé en 20 classes, selon la nature de son commerce : Successeur de Thomas Joachim Hébert, paroisse de Saint-Eustache ; il est dans la 13e classe : donc autorisé à vendre : estampes, candélabres, des bras, des girandoles de cuivre doré et de bronze, des lustres de cristal, des figures de bronze, de marbre, de bois et d'autres matières, des pendules, des horloges, des montres, des cabinets, coffres, armoires, tables, tablettes, guéridons de bois de rapport et doré, des tables de marbre et autres marchandises et curiosités propre à l'ornement des appartements. Il est installé rue de la Monnaie près de la rue Saint Honoré à l'enseigne : « Au Chagrin de Turquie ». Fournisseur de la haute bourgeoisie, il devient raidement celui de Madame de Pompadour, puis du roi Louis XV et de la famille royale, ainsi que de la noblesse. Il va faire connaître à Mme de Pompadour l'ébéniste Jean-François Oeben, qui eut pour fournisseur Martin Carlin et à ses débuts, il était ébéniste pour le marchand mercier Poirier, lui aussi fournisseur de Mme de Pompadour.


Entre 1748 et 1758, il réalise un chiffre d'affaires annuel équivalent à 275 millions de francs soit près de 42 millions d'euros. Son bénéfice varie entre 5 et 10 %, la Manufacture de Sèvres accorde une remise de 9 % à ceux qui vendent sa production parmi ses clients en plus de Louis XV et de la famille royale, Madame de Pompadour, Pierre-Louis Randon de Boisset fermier général, en 1757, le plus grand collectionneur du siècle des Lumières, le Prince de Rohan, de la Reynière, Moras de Saint-Priez, le marquis d'Argenson, la marquise d'Ambres, la marquise du Châtelet, la duchesse de Mazarin, Monsieur de la Live, Lallemand de Betz et Randon, Blondel de Gagny,duc de Tallard, la princesse de Trivulce, vicomtesse de Rochechouart, Mr Boulogne de Préninville,

Il va donner, ainsi que d'autres marchands ou créateurs et actionnaires de la Manufacture de Vincennes son nom à certaines formes de pièces produites par celle-ci. Son succès est tel qu'il n'hésite pas à faire des copies pas cher de vase bleu de Sèvres en carton. Le N° 475 de son catalogue journal mentionne 2 vases de carton verni, imitant l'albâtre d'Orient. Il mentionne toujours à part le prix du transport et sépare le prix des glaces de cheminées du prix de la sculpture et de la dorure. Un objet faisant l'objet d' une commande bien particulière peut voir son prix décuplé par rapport à un objet ordinaire. Il enrichit ses objets de montures en bronze ou d'orfèvrerie et les revend aux grands personnages (pot-pourri de la collection Wallace), accroissant la valeur des objets.

En 1752, il s'est fait une spécialité de boîtes vernies. Entre 1753 et 1756, les oiseaux à fond lapis et or sont tous achetés par Duvaux au prix de 15 livres chaque pour une première paire, vendue le 23 mai 1753 puis au prix de 24 livres chaque en 1754 et 1755. Janvier 1754, le roi décide que son service Bleu Céleste qui vient de lui être livré en décembre sera exposé chez Lazare Duvaux rue Saint-Honoré, jusqu'au mois de février. En 1755, il a un brevet d'orfèvre joaillier du roi.

Deux ans après son décès, à la demande de sa veuve qui fait procéder à un inventaire avec estimation des biens et usages fournis à Nicolas de Saint-Priez. Le procès verbal est fait par Dominique Sprote, conseiller du roi, marchand mercier, bijoutier qui représente les intérêts de Moras de Saint-Priez et par François Julliot, aussi marchand mercier, bijoutier pour la Dame Duvaux, veuve de Lazare Duvaux bijoutier ordinaire du roi, en date du 17 septembre 1760. L'ensemble est estimé à 1059 livres et représente des ventes du 21 mai 1755 au 9 novembre 1758. Cet ensemble comprend : 2 grilles pour 36 livres ; 1 grille argentée pour 18 livres, une lanterne carrée à console dorée d'or et garnie de glaces : 288 livres et le cordon de la dite lanterne 20 livres ; une petite lanterne de garde robe ; une grille argentée : 120 livres ; 2 portes : 2 livres ; 1 table de nuit : 84 livres ; 1 jeux de bras à une branche : 30 livres ; 1 grille à ornements dorés : 240 livres ; 1 lanterne en cristal avec son cordon de soie bleue : 22 livres ; plus le racommodage de paire de feux.

Objets vendus

(liste non exhaustive)

  • 1749 - Vase de Saxe le 30 décembre ; un vase en pot-pourri en porcelaine de Saxe peint en Watteau avec terrasse et garnitures dorées.
  • 1749 - Coffret du Japon , 180 livres au Duc de Tallard.
  • 1749 - Garde vue argentés, (2) le 15 septembre à M. Boulogne de Préninville pour 18 livres.
  • 1750 - Tasses et soucoupes le 14 août peintes en Watteau, avec le plateau de Chine. Il vend également cette année-là des paillassons en natte de paille épaisse, servant à s'essuyer les pieds.
  • 1750 - Garde vue de bronze, doré d'or moulu sur une figure de Saxe et fleurs de Vincennes ; 156 livres à la Vicomtesse de Rochechouart.
  • 1750 - Pot-pourri de Saxe le 1er septembre, peint de sujets Watteau, garni en bronze doré.
  • 1750 - Le Persan et la statue œuvre de Jacques Bousseau en terre cuite vendu à Lalive de Jully.
  • 1750 - Cabinet en laque rouge à Madame de Pompadour à Versailles (Métropolitan Museum de New-York, USA), elle fut peut être à l'origine de la commande de celui de Louis XV pour son cabinet intérieur.
  • 1750 - Table à écrire 10, avec tiroirs et cornets argentés 58 livres pièces, livrées en août (2) et novembre (10) à Mme de Pompadour les deux premières à Bellevue (Meudon).
  • 1750 - Table signée BVR, livrée à Bellevue pour Mme de Pompadour.
  • 1750 - Réparations en décembre facture de 200 livres pour 17 commodes, 12 tables.
  • 1750 - Boîte de Lacque le 11 décembre avec coqs dessus et dans laquelle il y a 9 petites boîtes de lacques avec rosettes.
  • 1750 - Nécessaire de toilette livré à Louis XV, avec les accessoires pour 1 petit déjeuner léger.
  • 1751 - Table à écrire 6, livrées à Mme de Pompadour au même prix que les précédentes.
  • 1751 - Bureaux en laque rouge, deux.
  • 1751 - Vases de Saxe 20 septembre, 2 peints sujets Watteau, montés en pot-pourri sur des terrasses dorées avec des enfants de Saxe aux côtés, au bas une guirlande de fleurs de Vincennes.
  • 1751 - Singe en terre des Indes, pièce ancienne, sans socle facturée à Tallard 96 livres et revendu 5 ans plus tard 78 livres monté sur plateau.
  • 1752 - Boîtes vernies à fleurs émaillées.
  • 1753 - Commodes en acajou 6, pour Mme de Pompadour, réalisées par Fermet.
  • 1753 - Orchestre à Singes en décembre, pendule de Jean Moisy, pour Mme de Pompadour.
  • 1753 - Service Bleu Céleste, première livraison au mois de décembre, exposition en janvier, février à Paris chez Lazare Duvaux.
  • 1754 - Papier des Indes le 16 novembre 4 panneaux à Mme de Pompadour (très beaux) 266 livres provenant de Canton.
  • 1754 - Store de taffetas d'Italie peint à bouquets et guirlandes en transparents.
  • 1754 - Cafetière en or 3 pour Louis XV et 1 pour Madame de Pompadour.
  • 1754 - Bras de lumière 36 paires, 18 feux, 18 lanternes, plus des montures de porcelaine et un rateau de bronze à manche d'ivoire.
  • 1755 - Vase couvert de forme balustre en céladon, motif en reliefs époque Qianlong, avec monture en bronze doré, attribué à Jean-Claude Duplessis.
  • 1755 - Damier Polonais le 15 juin, en cuir avec ses dames en palissandre pour Mme de Pompadour.
  • 1755 - Pot à eau 2, garniture en argent doré fait pour Louis XV et vendu à Moras de Saint-Priez pour 48 livres.
  • 1756 - Encoignure 2 livrées à Blondel de Gagny, 1800 livres.
  • 1757 - Pot-Pourri aujourd'hui dans la collection Wallace, achetée 1200 livres aurait appartenu à Mme de Pompadour.
  • 1757 - Grande Figure de Sèvres, achetée à son confrère Hébert pour 600 livres, devant être le célèbre groupe du Louvre, la base, le palmier et certains décors de bronze doré sont fait sous la direction d'Hébert.
  • 1758 - Amours jouant avec des fleurs, des cygnes et des colombes tableau de Joseph-Marie Vien, pour Louis XV (Musée de Fontainebleau n°inv:inv8423,MR2677.
  • 1758 - Garde vue de porcelaine de Saxe, garni de branchages dorés d'or moulu orné de fleurs de porcelaine le 25 janvier prix : 192 livres, à la Pricesse de Trivulce.
  • 1758 - 12 lots de tableaux soit 17 pièces estimés à 764 livres.
  • 1758 - Service Vert pour Louis XV, destiné à Fontainebleau.
  • 1758 - Pendule, plusieurs pour le roi dont une pour son petit-fils aîné : le Duc de Bourgogne de l'horloger Le Roy.
  • 1758 - Lanterne plusieurs dont 1 à 6 bras de lumière pour le Château de Choisy et d'autres pour le Salon Saint-Hubert à Fontainebleau et Bellevue.
  • N - D - Le Jeune Tobie HST, vendu par Edmé Calley à Duvaux qui le revend à Laurent Grimod de La Reynière fermier général ou à son père également fermier général, Antoine Gaspard Grimod de La Reynière.
  • N - D - Secrétaire à pente 200 livres (Musée des Arts décoratifs, succession David Weill).

Confrères

  • Edmé François Gersaint, François Julliot à l'enseigne du : Curieux des Indes, le plus important des marchands merciers du XVIIIe siècle, situé à l'angle de la rue Saint-Honoré et de la rue du Four ; Dominique Sprote, Aubert, venu de l'orfèvrerie, va faire le commerce des bijoux et de la porcelaine. François Charles Darnault, Simon-Philippe Poirier, partenaire de Dominique Daguerre ; Bailly, Dulac, Loir, Delaroue, Thomas Joachim Hébert est celui qui est le plus célèbre, en 1751 il marie à Versailles sa fille avec le fils de la première femme de chambre de la reine ; Dufour. Edmé Calley peu connu installé rue de la Monnaie à l'enseigne de : « A la descente du Pont-Neuf ».

Collaborateurs

Musées, monuments

Bibliographie

  • Pierre Grégory, Inventaire après décès de Lazare Duvaux retrouvé aux Archives nationales
  • Patrick Michel, Le commerce des tableaux dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Septentrion PU, 2007, 384 p.
  • Guillaume Glorieux, A l'enseigne de Gersaint (1694-1750) marchand d'art sur le Pont Notre-Dame, Champ Vallon, 2002, 585p.
  • Georges Wildenstein, Rapport d'expertise de 1712 à 1790, Burt Franklin à New-York 1921 (1969)
  • P. Verlet, Sèvres
  • P. Verlet, Le commerce des objets d'art et les marchands merciers à Paris au XVIIIe siècle
  • Lazare Duvaux, Livre Journal publié par Louis Courajod (1841-1896) en 2 vol. à Paris 1873. Réédition 1965 F de Nobele Paris (Mayenne imp J.Floch) consultable à INHA, collection Doucet N°inv: NUM 8 Y 19 (1) et (2)
  • Pierre Vidal et Leon Duni, Histoire de la Corporation des marchands merciers Paris(sd) 1912
  • Saint-Joanny, Registre des délibérations et ordonnances des marchands merciers de Paris? 1596-1696, Paris, 1878
  • Jacques Savary des Bruslons, Dictionnaire universel du commerce d'histoire matérielle et des Arts et Métiers, Copenhague, 1761
  • Lespinasse, Revue des métiers et corporations de la ville de Paris, 2 t., 1892
  • F. Olivier-Martin, L'Organisation corporative de la France de l'ancien régime, Paris, 1938

Liens externes


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