Insurrection polonaise de 1861-1864

Insurrection polonaise de 1861-1864

L'insurrection polonaise de 1861-1864 désigne les soulèvement qui eurent lieu en Pologne et l'impitoyable répression de l'Empire russe qui s'ensuivit.

Depuis la chute de Napoléon Ier, le territoire polonais était partagé entre la Russie, le royaume de Prusse et l'empire d'Autriche. De 1830 à 1831, l'insurrection de Novembre fut suivie d'une guerre polono-russe. En 1846, la paysannerie polonaise massacra de nombreux nobles en Galicie, et en 1848, de nombreux Polonais participèrent au Printemps des Peuples dans toute l'Europe. En 1861, d'importantes manifestations eurent lieu à Varsovie.

En janvier 1863 commence une nouvelle insurrection polonaise dans la partie russe. Les libéraux de toute l'Europe applaudissent ces « partisans de la liberté » dressés contre une « tyrannie ».

Cependant le chancelier de la Prusse, Otto von Bismarck, est opposé à une Pologne indépendante qui menacerait la Prusse. Il écrit dans ses mémoires : « L'amitié du tsar était un capital politique... qu'il ne fallait pas laisser tomber entre les mains de nos adversaires, que nous devions voir dans les Polonais ». Dans une lettre à sa sœur, il écrivit « J'ai toute pitié pour leur situation, mais nous ne pouvons faire autrement que les exterminer. Le loup n'y peut rien. Il a été créé tel qu'il est par Dieu, et pourtant on le tue sans pitié... ».

Malgré le soutien diplomatique du Royaume-Uni, l'insurrection est vaincue et R. Traugutt, le dernier chef de la rébellion est pendu en avril 1864.

En 1869, l'Autriche accorde plus d'autonomie et de liberté à la Galicie, mais les temps restent durs, et en 1880 débute une importante immigration de juifs polonais vers les États-Unis, la Russie, l'Allemagne, l'Autriche, la France et l'Argentine.

Sommaire

Genèse du conflit

Les mouvements de conspiration

Après l'humiliante défaite de la guerre de Crimée, l'Empire russe était affaibli. Le nouvel empereur Alexandre II engagea des réformes gouvernementales. Les Polonais y virent la preuve de la faiblesse de l’Empire russe et commencèrent à organiser une nouvelle insurrection nationale.

Les premières organisations virent le jour dès 1856 dans les territoires polonais occupés par la Russie. À l’université de Kiev, l’organisation Ogół fut créée, dans laquelle un mouvement de conspiration plus radical émergea : le complot des trois (Włodzimierz Antonowicz, Leon Głowacki et Włodzimierz Milowicz). Le mouvement cherchait des contacts avec la jeunesse sur le terrain des trois provinces « volées » par la Russie et prônait l’insurrection. Le deuxième foyer où s’est développée l’insurrection était à Saint-Pétersbourg. La plus importante organisation était le fait des officiers étudiant à l’Académie de l’État-major général. Le cercle des officiers de Saint-Pétersbourg fut créé par Zygmunt Sierakowski. Après son départ, la direction futre prise par Jarosław Dombrowski. En 1857, fut créée l’Académie de Médecine et de Chirurgie de Varsovie et, dès sa création, l’académie pullulait de jeunes conspirateurs. Quelques cercles se formèrent aussi à l’école des Beaux-Arts. En mai 1858, Narcyz Jankowski, venu de Kiev, s’installa à Varsovie et commença à créer des cercles étudiants clandestins et diriger des formations militaires secrètes. En 1859 se rassembla l’organisation des Rouges, qui prépara l’éclatement de l’insurrection.

Manifestation patriotique et deuil national

Le 11 juin 1860, l’enterrement de Józef Sowiński ,un protagoniste de l’insurrection de Novembre, se transforma en une manifestation patriotique. En octobre de la même année, pendant le rassemblement du congrès monarchique à Varsovie, les illuminations et le bal de la conférence furent sabotés, et dans le Grand Théâtre, les fauteuils furent endommagés. Ces actions furent dirigées par Franciszek Godlewski.

Le 29 novembre 1860, lors de l’anniversaire de la Nuit de Novembre fut organisée une grande manifestation au cours de laquelle fut chanté un poème d'Alojzy Feliński saluant le départ du tsar Alexandre Ier, dans lequel un vers du refrain était remplacé par : « Ojczyznę wolną racz nam wrócić Panie » (« Notre patrie libre vous devriez nous rendre, Monsieur »). Irritant la Russie, le chant fut régulièrement répété dans les manifestations polonaises. Les signes d’indépendance devenant de plus en plus grands à Varsovie, Alexandre II décida d’y mettre un terme par une dure répression et en cas de manifestations plus importantes, l’éventuel bombardement de la citadelle de la ville.

Le 25 février 1861, l’armée russe défile dans les rues pour le trentième anniversaire de la défaite polonaise lors de la bataille de Grochow.

Le 27 février, dans le quartier de Krakow à Varsovie, cinq manifestants polonais sont exécutés par des soldats russes. Cet événement créa un débat dans la Société agricole du Palais royal de Varsovie, à la suite duquel fut demandé la mise en détention des soldats. La population varsovienne bouleversée par l’évènement crée une délégation de la ville chargé du maintien de la paix, présidée par le banquier Leopold Kronenberg, celle-ci va envoyer une lettre au tsar, demandant le respect de la liberté des citoyens du Royaume de Pologne.

Le 2 mars, l’enterrement des cinq exécutés au cimetière Powązkowskim fut une manifestation de solidarité entre toutes les régions du Royaume polonais, les évènements de Varsovie ayant fait écho dans toutes les provinces. Dans de nombreuses villes, l’Empire russe avait des fonctionnaires corrompus à son service, ne pouvant ainsi réagir à temps, l’armée russe étant par ailleurs concentrée dans la capitale. Un office religieux et une manifestation furent organisés en l’honneur des cinq morts. Les paysans firent la « grève » du servage.

Afin de pacifier la situation, Alexandre II fut contraint à des concessions. Ainsi fut remis en place le Conseil d’État du Royaume de Pologne, dirigé par Alexandre Wielopolski, une Commission gouvernementale d’Instruction et Déclaration, l’administration fut polonisée, l’université de Varsovie rouverte. Ces compromis tactiques furent des tentatives de calmer la situation et éviter un nouveau soulèvement par une série de réformes de la société polonaise.

Dès le 8 avril sur la Place du Château (Zamek), la réaction des Russes donna aux Polonais leurs réelles motivations, quand une foule sans armes fut mitraillée. Une centaine de personnes sont mortes, quelques milliers furent blessées. La ville est mise en état de siège[1],[2].

Le Massacre des Polonais à Varsovie, 1861. Tableau de Tony Robert-Fleury (1866).

À la fin mai 1861 mourut le ‘Namiestnik’ du Royaume de Pologne, le général Mikhail Dmitrievich Gorchakov, Nikołaj Suchozanet lui succédant, le régime polonais devint encore plus répressif. Une personne portant les vêtements nationaux ou chantant l’hymne national pouvait être arrêtée. En septembre 1861 eurent lieu les élections nationales. Mais l’accalmie temporaire de la répression durant cette période ne fit qu’augmenter la pression patriotique. De nombreuses manifestations eurent lieu en Lituanie, Russie et Galicie.

Le 10 octobre, lors du 448e anniversaire de la signature de l’Union d’Horodło, des manifestations furent organisées dans la ville de signature de ce qui fut la préfiguration de la république de Pologne-Lituanie, des foules rassemblées des deux côtés du Bug. Le même jour, des milliers de personnes participèrent à un enterrement du archevêque de Varsovie, Antony Melchior Fijałkowski.

Après une série de manifestations qui finirent dans le sang, l’Église catholique déclara un deuil national pour l’année 1861.

L’état de guerre dans le Royaume polonais

Dans le but de pacifier le Royaume de Pologne, un nouveau ‘namiestnik’ russe, le général Karl Lambert proclama l’état de guerre le 14 octobre 1861. Le 15 octobre, malgré les l’interdiction, les habitants de Varsovie prirent part à l’anniversaire de la mort du général polonais Tadeusz Kościuszko, la manifestation fut arrêtée par l’armée russe et l’arrestation de personnes y compris dans les églises. Le gouverneur-général Aleksander Daniłowicz Gerstenzweig ordonna à l’armée d’entrer à cathédrale Sainte Anne à Varsovie afin de pacifier la situation. Mais face à cette arrestation de 1878 fidèles au sein même de la cathédrale, l’administration du diocèse décida la fermeture de toutes les églises et paroisses de la ville en signe de protestation. Le 17 octobre, Apollo Korzeniowski mit en place un complot (‘Komitet Miejski’) préparant l’organisation d’une insurrection. Lambert céda et libéra les prisonniers. Après quelques jours, il fut remplacé par un nouveau ‘namiestnik’, le général Alexandre von Lüders.

Durant les années 1861-1862, les Polonais attendaient de plus en plus une réforme agraire, la démocratisation du pouvoir et l’indépendance avec la Russie. Dans cette situation, une organisation patriotique radicale, surnommé les rouges, se mit en place afin de mener la lutte ouverte et la préparation d’une insurrection face aux russes. A la fin de 1862, la conspiration des rouges comptait entre 20000 et 25000 membres et planifiait l’insurrection pour le printemps 1863. Le complot était dirigé par le Comité central national, sous la direction du général Jarosław Dombrowski.

A l’opposé du complot nationaliste s’est mise en place une organisation, surnommée les ‘blancs’, groupant les propriétaires terriens, l’aristocratie et les couches riches de la population. Profitant des structures de la Société Agricole, cette dernière créa un réseau de ses postes dans tout le royaume polonais, la Lituanie et l’Ukraine. Leur programme différait en ce qu’ils voulaient le remboursement financier de l’abolition du servage et le recul du soulèvement national à plus tard.

La conscription

Le comte Aleksandre Wielopolski, comme principal chef du gouvernement civil du Royaume de Pologne à partir de juin 1862 était au courant de l’état d’insubordination dans le pays et tentant de se mettre les ‘’blancs’’ de son côté, il réalisa quelques réformes demandées par le mouvement polonais : fin du servage, une nouvelle loi encadrant l’éducation et des droits égaux pour les juifs. En même temps, afin de paralyser le mouvement et contre toute attente, il mit en place à la mi-janvier 1863 la conscription des polonais pour l’armée russe. Une liste de 12000 noms fut préparée à cet effet, liste contenant les noms de personnes suspectées d’appartenance au mouvement patriotique.

Le déroulement des événements

Scène de l'insurrection de 1863 (Thaddaus von Ajdukiewicz)

L'explosion

En janvier 1863, il y avait 100 000 soldats de l’armée russe dans le Royaume de Pologne. La mise en place de la conscription fut boycottée et le 22 janvier fut publié l’explosif manifeste du Comité central national des ‘’rouges’’, à partir duquel émergea le Gouvernement Provisoire National, sous la direction de Stefan Bobrowski. Le décret du CCN libérait les serfs et promettait des terres aux engagés volontaires dans la lutte.

Planifié par les rouges pour le printemps, l’insurrection débuta plus tôt, sans préparation organisationnelle suffisante des insurgés, avec un manque cruel de moyen militaire, avec une direction divisée.

Les combats

Zuavo - François Rochebrune (1863)

Dans les premiers jours de l’insurrections, les insurgés ont réussi à frapper les garnisons russes dans différentes voïvodies : Voïvodie de Podlachie, le comté de Augustów, le comté de Płocki, le comté de Lubelski et le comté de Radomski. Les insurgés avançaient du 21 au 25 janvier dans différents endroits : Małkinia, Stelmachowie, Sokołów Podlaski, Łuków, Biała Podlaska, Hrubieszów, Kraśnik, Szydłowiec, Suchedniów et Bodzentyn. Etant donné le manque d’armement, la majorité des attaques fut contrée, et les insurgés commencèrent à organiser des camps d’entraînement pour des volontaires.

Dans la province de Węgrów, Jan Matliński et Władysław Jabłonowski réussirent à rassembler une armée de 3500 hommes. A Siemiatycze, Władysław Cichorski rassemble 3000 volontaires, le camp d’entraînement d’Apolinary Kurowski à Ojców rassemble 2500 soldats. A Wąchock, Marian Langiewicz rassemble 1400 soldats, dans le Janów Podlaski, Roman Rogiński rassemble 1000 hommes. De quelques dizaines à quelques milliers de volontaires dans le Nord-Est de la Pologne (Łomża et Augustów) sont sous le commandement de Józef Konstanty Ramotowski.

Józef Oxiński à Uniejów disposait de 250 soldats, Władysław Kononowicz, Władysław Stroynowski, Józef Sawicki, Kazimierz Mielęcki et Antoni Zdanowiczw en avaient chacun tout autant. Après une série de combats au début de l'insurrection, les polonais réussirent à contrôler la chaussée de Brzesk et la ligne de chemin de fer Varsovie-Saint Pétersbourg, coupant ainsi les communications entre le Royaume de Pologne et la Russie tsariste.

Le gouvernement du moment (Oskar Awejde, Narcyz Jankowski, Jan Maykowski et Karol Mikoszewski) pensait à Zygmunt Padlewski comme chef suprême mais les succès de ce dernier aboutirent à la décision de prendre Ludwik Mierosławski (26 janvier).

Dans le même temps les insurgés s'exprimaient dans Nouvelles et garde du terrain de combat. Dans les instructions aux insurgés, il était conseillé d'éviter les unités avec un trop grand nombre de troupes, de rendre difficile les communications ainsi que le recrutement. Bobrowski, dans le but d'étendre l'insurrection, écrivit des adresses Aux frères lituaniens et Aux frères russes qu'il appelait à rejoindre la révolte. En Volhynie, la cavalerie d'Edmund Różycki harcelait l'armée russe. L'insurrection gagna aussi un point d'appui assez important à Jytomyr.

Le 17 février, Mierosławski traverse la frontière russe, mais après deux défaites de son armée, près de Krzywosądza i Nowa Wsia il retourna à Paris. Il revint ensuite en Pologne après deux semaines, mais ne fut plus chef suprême ("dictateur") du soulèvement.

Bataille d'Ignacewo, 1863 (Juliusz Kossak)

Après quelques semaines, en mars, les "blancs" rejoignirent le soulèvement, prenant en même temps la direction de celui-ci. Les chefs des "rouges" étaient à ce moment-là mort : Stefan Bobrowski et Zygmunt Padlewski, exécutés par l'armée russe. A partir d'avril, l'armée des insurgés était dirigée par le général Ludwik Mierosławski et les dictateurs du soulèvement étaient les généraux Marian Langiewicz et Romuald Traugutt.

La grande majorité des fonctionnaires de l'administration du Royaume de Pologne prenaient en secret des directives du gouvernement provisoire nationaliste. Le 9 juin 1863, le personnel polonais de la Banque Royale Polonaise sur la place des Banques de Varsovie remit aux insurgés le dépôt de la Caisse Générale du Royaume (3,6 millions de złotys et 500 000 roubles) grâce à Aleksander Waszkowski.

L'échec de l'insurrection et ses conséquences

L'insurrection a touché tout le Royaume, une partie significative de la Lituanie ainsi que la Volhynie et dura près d'un an, des petits groupes épars de partisans continuèrent la lutte jusqu'à l'automne. Le 21 février 1864, les russes réussirent à briser à la Bataille d'Opatów (Opatów) les partisans polonais des Góry Świętokrzyskie, dirigés par Ludwik Zwierzdowski, ainsi que les groupes opérant à Podlas. Jusqu'en avril, les soldats de Józef Hauke-Bosak, et dans le comté de Lubelski, les soldas de Walery Wroblewski continuent la lutte, ayant dû se retrancher à Grodzieńszczyzna. A Poznan et dans la Galicie, de nouvelles forces se reconstituèrent, mais sans pour autant être dans la mesure de se battre, du fait du contrôle serré des frontières par la Prusse et l'Autriche. Jusqu'au printemps 1865, le dernier groupe de patriotes à s'être battu était sous le commandement de Stanisław Brzóska à Podlas. Durant l'insurrection, il prit part aux combats à Siemiatycze, Woskrzennice, Gręzówka, Włodawa, Sławatycze et Fajsławice. Il fut pendu à Sokołów Podlaski.

Après les succès organisationnels et militaires, les insurgés ont en effet été noyé sous les forces supérieures de l'armée russe. Romuald Traugutt, "dictacteur" de l'insurrection, essaya de motiver le peuple paysan, sous le slogan "avec le peuple et par le peuple". En fait, le nombre de paysans participant à l'insurrection avait à ce moment augmenté. Mais après le décret tsariste du 2 mars 1864 promettant à ces derniers la fin du servage et la possibilité d'obtenir la propriété de terres, les paysans quittèrent le mouvement.

Etant donné le déséquilibre entre les forces combattantes pendant l'insurrection, la guerre prit une forme de guerre de partisans. Près de 1229 combats de plus ou moins grande ampleur furent comptabilisés, 956 au sein du Royaume, 236 en Lituanie et le reste en Biélorussie et en Ukraine. Les troupes polonaises évitaient les combats trop importants, dans lesquels l'insurrection pouvait disparaître totalement. Au sein des troupes insurrectionnelles, près de 200 000 personnes participèrent à la guérilla, environ 30 000 en même temps. Près de 30 000 partisans disparurent. L'insurrection ne reçut aucune aide de l'étranger, pas même de la France. Les puissances occidentales déclarèrent qu'il s'agissait d'une affaire interne à l'empire russe. Le pape Pie IX défendit les insurgés le 24 avril 1864 : « ma conscience m'oppresse, afin que j'élève la voix contre le puissant tsar, dont le pays s'étend jusqu'au pôle... Ce monarque écrase avec une cruauté féroce la nation polonaise et entreprit l'œuvre antireligieuse d'en terminer avec la religion catholique en Pologne ».

L'action de l'espionnage russe arriva à rapidement casser l'organisation des insurgés. Le 5 août 1864, sur un versant de la citadelle varsovienne, les membres du Gouvernement National furent pendus : Romuald Traugutt, Roman Żuliński, Józef Toczyski, Rafał Krajewski et Jan Jeziorański.

Les russes commencèrent à réprimer juste après l'écrasement du soulèvement (des milliers de personnes payèrent de leur vie leur participation à la révolte, soit en mourant au combat soit exécutés par l'armée russe (par exemple exécution de Zygmunt Chmieleński à Radom le 23 décembre 1863). Quelques milliers de personnes furent envoyées en Sibérie. La Russie mit en place aussi un plan de russification de l'administration polonaise, ayant en tête de rattacher les provinces du Royaume à des provinces russes. En 1867, le pays perdit toute autonomie et fut renommé : le pays de la Vistule. L'armée russe eut un comportement particulièrement sanglant en Lituanie, dont le territoire était contrôlé par le gouverneur-général Mikhail Nikolayevich Muravyov-Vilensky, le "pendeur". 700 personnes furent soit exécutées soit pendues, près de 40 000 envoyées au bagne de Katorga en Sibérie. Près de 1660 propriétés nobiliaires furent confisquées, mises aux enchères ou données aux officiers russes. Aux villes ayant particulièrement participé aux révoltes furent retirés les droits municipaux, ce qui entraîna leur déclin économique, les cloîtres et couvents de tout le Royaume furent fermés, ayant été des centres de la résistance.

L'épilogue de cette insurrection nationale fut l'explosion de la Révolte des exilés polonais de Sibérie ou révolte de Zabajkalski en juin 1866, organisée par les exilés politiques polonais.

Notes et références

  1. Larousse.fr. Varsovie.
  2. Le 8 avril (...), devant le palais du lieutenant impérial, une foule revenant du cimetière, et chantant un hymne religieux (...) est accueillie par un feu de salve : cinquante personnes tombèrent. Le chant continua. L’officier répéta les sommations pour faire évacuer la place. Personne ne bougea. Au contraire. La foule s’était agenouillée et les manifestants se tenaient par la main pour s’encourager mutuellement. Un second feu de salve partit. Les premiers rangs furent abattus. Le chant continua de plus belle. La troupe recula. Les officiers firent cesser le feu : c’était la victoire de la non-résistance. Zbigniew Naliwajek « Romain Rolland et la littérature polonaise », Revue de littérature comparée 3/2003 (n° 307), p. 325-338.

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