- Xavier Arsène-Henry
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Xavier Arsène-Henry Présentation Naissance 1919
BordeauxDécès 19 juin 2009 (à 90 ans)
ParisNationalité France Diplôme DPLG en 1946 Formation ENSBA, atelier Gromort et Arretche Œuvre Réalisations Quartier de Bordeaux-Lac,
ZUP de Nîmes et Montereau-Fault-YonneDistinctions Second Grand Prix de Rome 1950 modifier Xavier Arsène-Henry, né en 1919 à Bordeaux et mort le 19 juin 2009 à Paris, est un architecte et urbaniste français. Militant du mouvement moderne, il a contribué tant au plan conceptuel qu'opérationnel, à l'industrialisation du bâtiment et à la politique des grands ensembles. Certains de ses ensembles urbains sont fortement décriés de nos jours.
Sommaire
Biographie
Né à Bordeaux, il est fils de polytechnicien et le neveu d'un ambassadeur de France au Canada et au Japon. Il entre à l'École nationale supérieure des beaux-arts en 1943 dans l'atelier de Georges Gromort et Louis Arretche. Il est diplômé en 1946 et obtient le Second Grand Prix de Rome en 1950.
Influencé par Arretche, mais aussi Marcel Lods et Vladimir Bodiansky, il participe au CIAM de Le Corbusier à partir de 1949 Il commence à participer au projet de construction du Grand ensemble des Grandes terres à Marly-le-Roi (Yvelines), projet mis en œuvre par Jean-Jacques Honneger et Marcel Lods, mais finalement, lui et son frère abandonnent cette collaboration en 1953.
Il est nommé successivement urbaniste de Quimper, de Charente-Maritime et architecte conseil de la ville de Marseille. Dans le même temps, il crée la même année avec son frère, Luc Arsène-Henry (1923-1998), un cabinet d'architectes. Comme architecte-urbaniste en chef, il a conçu et supervisé plusieurs "grands ensembles". à Bordeaux, Nîmes Montereau-Fault-Yonne. Son frère Luc dessine un grand nombre d'ouvrages d'art : ponts (pont du Point du jour à Paris), barrages. Ensemble, ils ont inventé le béton de ciment blanc, mis en œuvre pour la première fois au monastère franciscain d'Orsay en 1952. On estime que l'agence a assuré la maîtrise d'œuvre d'une dizaine de milliers de logements et supervisé la construction de plus de 200 000 logements. Ses projets d'urbanisme, conformes à la charte d'Athènes, étaient constitués de tours et de barres organisés autour d'espaces verts. Ses projets d'architecture reposaient sur la mise en œuvre de systèmes constructifs constitués de panneaux préfabriqués en béton blanc cannelé.
Il collabore au journal "La Croix" par des chroniques régulières.
Il a enseigné à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, en tant que chef d'atelier extérieur à partir de 1951 puis en tant que chef d'atelier de 1968 à 1986 à l'Unité Pédagogique d'Architecture n°2. Son enseignement reposait sur le choix et la défense d'un parti fondé sur la lecture attentive du programme, la prise en compte du contexte environnemental et urbain, la cohérence de la démarche, la lisibilité du rendu.
Il décède à Paris le 19 juin 2009. Il est inhumé à Château-l'Évêque en Dordogne[1].
Ses fils, Luc Arsène-Henry Jr (né en 1949) et Tristan Arsène-Henry (né en 1957) sont eux-mêmes architectes et spécialisés en bâtiments industriels et commerciaux.
Principales réalisations des frères Arsène-Henry
- 1947-1955 : monument du Massacre d'Ascq à Ascq, Villeneuve-d'Ascq (Nord)
- 1948 : collabore au projet d'Hôtel de ville d'Agadir Maroc, avec l'ingénieur Vladimir Bodiansky et l'architecte Marcel Lods
- 1952 : Monastère franciscain la Clarté-Dieu à Orsay (Essonne), premier bâtiment en béton ciment blanc.
- 1956-1961 : secteur industrialisé et grand ensemble Wilson, à Reims : 700 logements avec 2 tours (détruites en 2003) et barres
- 1958-1975 : ZUP de Surville à Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne), en collaboration avec Bernard Schœller, plus de 3000 logements, dont notamment une tour expérimentale intégrant le premier exemple de logements évolutifs en France (en cours de démolition partielle)[2].
- 1959 : Bourse d'affrètement à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines)[3]
- 1960-1965 : ensemble d'habitations de luxe "La Rouvière" 83 boulevard du Redon à Marseille (6 barres et 1 tour, 2161 logements)
- 1960-1983 : ZUP de Valdegour-Pissevin à Nîmes (Gard)
- 1960 : Chapelle Saint-Luc à Montrouge (Hauts-de-Seine)
- 1964 : Immeuble de bureaux 35 rue Paul Vaillant-Couturier à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine)
- 1964-1968 : pont du Point-du-jour sur le Boulevard périphérique de Paris
- 1965 : résidence Dauphine à Louveciennes (Yvelines) : immeuble et lotissement concerté
- 1966 : église du quartier des Richardets, à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis)
- 1967 : Tour AIG à La Défense à Courbevoie (Hauts-de-Seine) : 99 mètres pour 27 étages, ancienne "Tour Aquitaine" ou "CB15"
- 1967-1998 : Quartier de Bordeaux-Lac : plan d'urbanisme d'un quartier construit sur environ 1 000 hectares de marais assainis. Le parti retenu est "la nature dans la ville, la ville dans la nature" [4]: espaces boisés délimitant les secteurs d'urbanisation : golf, parc des expositions, palais des congrès et zone hôtelière, hypermarché et zone commmercial, logements sociaux (clairière du Lauzun).
- 1970 : Ensemble résidentiel 116 rue Félix Faure dans le 15e arrondissement de Paris
- 1984 : Résidence Minerve (18 étages, 530 appartements) dans le quartier de La Défense à Puteaux (Hauts-de-Seine)
Les critiques des réalisations d'Arsène-Henry
Plusieurs auteurs spécialistes d'urbanisme et d'architecture contemporaine (qu'on peut difficilement qualifier d'anti-modernistes) décrivent de nos jours les réalisations urbaines des frères Arsène-Henry comme l'archétype des grands ensembles standardisés à l'extrême et de médiocre qualité :
- c'est le cas de François Loyer, qui dans son Histoire de l'architecture, tome III, l'époque contemporaine, qualifie Montereau-Surville de "médiocre" (page 321 et note 1184)
- c'est le cas aussi de Daniel Pinson, qui dans son ouvrage Architecture et modernité, qualifie Nîmes-Pissevin de « drame architectural »[5]
Xavier Arsène-Henry a assumé jusqu'au bout le choix de ses partis d'aménagement et d'urbanisme qui sont à resituer dans le contexte de l'époque et dans le débat sur les grands ensembles[6].
Voir aussi
Références
- "Le père du quartier du Lac n'est plus", Sud-Ouest, 22 juin 2009
- la fiche et photographies du quartier de la Base Mérimée du Ministère de la Culture, ainsi que les photographies des immeubles (1980) issues du fonds Vera Cardot et Pierre Joly, conservé à la bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou Voir
- l'inventaire complet sur la base Mérimée. Voir
- "Notre ville", Mame 1969
- Architecture et modernité p.30
- Faut il vraiment démolir les grands ensembles ? Gérard Baudin et Philippe Genestier in Espaces et sociétés. 2006/2 - n° 124-125
Bibliographie
- Xavier Arsène-Henry, « La ville de l'an 2000 », revue Études, 1972
- Xavier Arsène-Henry, Notre ville, Mame, 1969
- Xavier Arsène-Henry, Rentrons, il se fait tard, le long voyage d'un architecte (1919-1998), éd. L'Harmattan, 1999, 432 p.
- Xavier Arsène-Henry, J'avais oublié de vous dire, suite au long voyage d'un architecte (1998-2002), éd. L'Harmattan, 2003, 288 p.
- Xavier Arsène-Henry, Arrêtons nous quelques instants, 3e étape du long voyage d'un architecte (2002-2006), éd. L'Harmattan, 2006, 250 p.
- Cap-Ferret : dessins et textes de Xavier Arsène-Henry : 50 ans de dessins , Elyte, 2008
Liens externes
- Notice biographique et présentation de quelques archives dans Archiwebture, base de données du Centre d'archives de l'IFA.
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