- Urville-Nacqueville
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Urville-Nacqueville
Villas longeant la plage d'UrvilleAdministration Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Arrondissement Cherbourg-Octeville Canton Beaumont-Hague Code commune 50611 Code postal 50460 Maire
Mandat en coursYveline Druez
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de la Hague Site web www.urville-nacqueville.fr Démographie Population 2 194 hab. (2008) Densité 189 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 148 m Superficie 11,58 km2 Urville-Nacqueville est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie. Elle est issue de la fusion d'Urville-Hague et de Nacqueville, le 1er janvier 1964.
Sommaire
Géographie
Commune située dans la Hague, au nord ouest de la presqu'île du Cotentin.
Toponymie
Noms en -ville au sens ancien de « domaine rural », précédé du nom du propriétaire comme c'est le cas le plus fréquent.
- Urville (Urvilla vers 1160 - 1163). Homonymie avec Urville-Bocage et les autres Urville qui contiennent le nom de personne germanique Uro, cité par Förstemann[1].
- Nacqueville (Nakevilla, Nachevilla 1148) du nom de personne norrois Hnakki rapporté par Jean Adigard des Gautries[2]. Homonymie probable avec Necqueville, hameau à Hautot-Saint-Sulpice, pays de Caux. Le surnom scandinave Hnakki signifie probablement « celui qui a un long ou large cou »[3].
Histoire
Durant la Protohistoire, Urville-Nacqueville abritait un port en relation avec le sud de l'Angleterre. De nombreuses découvertes et des fouilles archéologiques ont permis de découvrir de nombreux éléments témoignant de ces premières relations transmanches[4]. Les archéologues ont découvert sous le sable de la plage une trentaine de sépultures datant des années 80 avant Jésus-Christ, c'est-à-dire de la fin de l'indépendance gauloise[5].
Urville fut une station balnéaire très prisée au début du XXe siècle. De cette époque date le "village normand", conçu en 1911 par René Levavasseur, architecte de la Gare maritime de Cherbourg, il a été détruit par les bombardements de juin 1944, comme de nombreuses villas construites sur la côte de Landemer.
Une de ces villas, dans la vallée du Hubiland, accueillera dans les années 1920, la famille du jeune Boris Vian, qui écrira plus tard « Landemer, ça s'appelait. Dix-sept habitants. On avait des petites baraques là-bas. [...] Un chouette merveilleux pays. »
Héraldique
Les armes de la commune d'Urville-Nacqueville se blasonnent ainsi :
De gueules au léopard d'or armé et lampassé du champ, surmonté de deux lettres U et N capitales gothiques aussi d'or.Administration
Liste des maires Période Identité Étiquette Qualité ??? ??? Jean-Baptiste Belhôte[6] ??? ??? Jean-Louis le Moigne-Larivière[7] - - 1977 2001 Guy Odilon[8] RPR - mars 2001 en cours Yveline Druez PS - Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Urville
Nacqueville
Après la fusion de 1963 : Urville-Nacqueville
Évolution démographique
(Source : INSEE[9])1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 867 941 1 245 2 109 2 227 2 217 2 201 Lieux et monuments
- Le Château de Nacqueville est un monument historique datant du XVIe siècle.
- Le manoir de Dur-Ecu est lui aussi un monument historique datant de la même période.
- La plage et ses villas de bord de mer. En 1906, M. Fontanes, cherbourgeois devenu directeur du théâtre du Châtelet, construit plusieurs villas en bord de plage (villa le Chatelet), alors que la Mailleraie accueillit l'infante Eulalie d'Espagne, femme écrivain cultivée, libérale et féministe.
- La villa de La Roche d'Airel, construite par René Levavasseur, surplombe la route de Landemer.
- La plage d'Urville-Nacqueville est bien connue des wind-surfeurs pour ses vents et ses vagues de qualité. Les finales des compétitions « Rip Curl Funboard Tour » s'y disputaient conjointement avec Siouville-Hague.
L'église d'Urville-Nacqueville
La construction de l'église d'Urville-Nacqueville commence en 1958, après la pose de la première pierre le 6 octobre, en remplacement des deux églises détruites à l'occasion des opérations militaires de la Libération.
En 1944, chacune des deux communes possédait son église. Celle de Nacqueville, là-haut sur la colline, fut dynamitée par les Allemands dans les premiers jours du mois de juin 1944, en représailles après de sévères bombardements anglais visant à détruire les installations de radars situées à deux pas de l'édifice. Très repérable, avec son clocher élancé, cette église de style néogothique avait été construite en 1904 par le châtelain de l'époque, Hildevert Hersent, qui en fit don à la commune.
La nef et le chœur de celle d'Urville-Hague, déjà très ébranlés par les bombardements, s'écroulèrent au passage des chars américains. Il n'en reste que le clocher en bordure du CD 45, direction Landermer.
Si les deux communes comportent de nombreux villages excentrés, Urville-Hague et Nacqueville forment en pied de coteau une agglomération mitoyenne. Dès que la région fut libérée, un accord entre la préfecture et l'évêché décide de fusionner les deux paroisses et de ne reconstruire qu'une seule église pour les deux communes. Quelques années plus tard, ces deux collectivités fusionneront elles aussi.
L'édifice actuel est l'œuvre de François Champart. L'architecte a voulu reprendre avec les possibilités des techniques contemporaines, les formes trapues des vielles églises de la Hague. Les matériaux, pierres apparentes, couvertures en schiste, concourent à rappeler les édifices traditionnels de la région. Sur le parvis, on remarque le baptistère en forme de pigeonnier, abritant les fonts baptismaux de l'ancienne église d'Urville (XVIIIe siècle), placé comme un exonarthex avec un cheminement (la couverture en a été enlevée) prévu pour accueillir le nouveau baptisé directement dans la chapelle de la Vierge. Ce vaste parvis introduit le visiteur sous un porche généreux qui mène dans une nef ample, elle-même emportant le regard vers les piliers du clocher encadrant l'autel principal. Au-dessus du porche, on peut lire "Ut omnes ununt sint, sicut tu Pater in me et ego in te". Que tous soient uns, comme toi, Père tu es en moi et moi en toi"(Evangile de Jean 17, 21). Allusion à la devise de Mgr Guyot, évêque de Coutances à l'époque : "Ut sint unum : qu'ils soient un". La première eucharistie y fut célébrée le 1er novembre 1960. La consécration de l'autel et la bénédiction de l'église eurent lieu le 6 août 1961. Elle est aujourd'hui rattachée à la nouvelle paroisse Saint-Clair du doyenné de Cherbourg-Hague[12].
Les vitraux
Posés en 1960, les vitraux sont l'œuvre de Henri Martin-Granel, maître verrier, ami de l'architecte François Champart. Une réalisation selon la technique de la dalle de verre alors très en vogue au milieu du XXe siècle.
L'architecte et le maître verrier ont cherché à donner de l'importance au chœur de l'église, par rapport à la nef, ce qui explique les coloris beaucoup plus chauds des verrières du chœur où dominent surtout le rouge et l'or.
Les vitraux de la nef, plus pâles pour laisser passer la lumière, ce qui ne les empêche pas cependant d'avoir l'élan de ceux du chœur. Leurs couleurs alternent : fonds jaunes et fonds verts. En plus de la signification expliquée plus loin, l'artiste a voulu figurer les pommiers de Normandie dans la succession des saisons.
Signification
La verrière au-dessus du portail, les "claustra", donnent tout son éclat au soleil couchant. Les trois vitraux du sanctuaire, derrière le maître autel, représentent les saints patrons de la paroisse : la Vierge Marie, assise sur son trône de gloire, présente son fils Jésus, représenté en noir, allusion possible aux liens qu'entretint le maître verrier avec l'Afrique. Mais aussi, pour signifier que le Christ est le sauveur de toute l'humanité. Notre-Dame est en effet la patronne principale de la nouvelle paroisse d'Urville-Nacqueville. Côté évangile, Saint Laurent, patron de l'ancienne paroisse de Nacqueville, attaché à son gril. Sa tête exprime la douleur, tandis que ses mains en prière traduisent la confiance. Côté épître, Saint Martin, patron de l'ancienne paroisse d'Urville-Hague, coupe avec son épée un pan de son manteau dont il couvrira le pauvre.
Dans la chapelle de la Vierge, à droite en entrant, on admire l'éclat, surtout au soleil du matin, du vitrail de la Sainte Vierge. Il représente Jessé couché, en songe, et la Vierge Marie issue de la descendance de David. C'est l'Arbre de Jessé dont parle Isaïe (11,1), thème souvent traité dans l'iconographie religieuse. Une illustration de la généalogie du Christ descendant par la Vierge de la royauté de David et donc de l'Ancien Testament. Comme dans les représentations du Moyen Âge, l'artiste a figuré l'arbre et les rameaux qui continuent dans les vitraux des redans de la nef et conduisent à la Vierge et à son Fils représentés là-haut dans le vitrail du sanctuaire.
Enfin un dernier petit vitrail particulièrement réussi, près de l'escalier de la tribune, représente un poisson au milieu des vagues. Allusion au mot grec « icthus » qui signifie "poisson". Les lettres de ce mot sont les initiales en grec de "Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur". Les premiers chrétiens se servaient de ce signe pour se reconnaître.
Remarquer les deux vitraux, côté épitre, au sud dans le sanctuaire. L'un, à gauche, représente les armoiries du pape de l'époque, Jean XXIII. L'autre à droite, celles de Mgr Guyot, évêque du diocèse jusqu'en 1966. C'était une façon de situer dans le temps la construction de l'église pour les générations à venir.
Les visiteurs de l'église notent souvent l'intérêt des vitraux qui réchauffent et tempèrent la sévérité des matériaux de l'ensemble de l'édifice. Ils participent, un peu à la manière des vitraux des grandes cathédrales du Moyen Âge, à la formation du visiteur.
À remarquer encore:
- La statue de la Vierge (1962), œuvre de Ferdinand Parpan (1902-2004).
- Le grand crucifix provient de la perque de l'église d'Urville.
- La porte du tabernacle représentant le sacrifice d'Isaac. La Tradition y a vu une préfigure du sacrifice du Christ. Bas-relief du XVIIe siècle (le décor de l'autel caractérise cette époque). On y retrouve encore le maniérisme de la Renaissance. Don d'une famille qui en ignore la provenance.
- Le grand lutrin est un don de l'architecte : origine espagnole. L'aigle est une représentation symbolique de l'évangéliste Saint Jean. Allusion à l'aigle au début du livre de l'Apocalypse.
Autres monuments sur la commune
- La chapelle de Nacqueville. Bâtie sur la colline, à l'emplacement de l'ancienne église paroissiale dont elle constitue le mémorial, elle est l'œuvre des architectes régionaux Levavasseur et Lebreton. Inaugurée en 1965, elle n'est plus utilisée.
- L'oratoire Sainte-Barbe, matérialisé par une statue de sainte Barbe en pierre polychrome du XVIIIe siècle. Il est situé sur un tertre, près du village d'Eudal, sur la route de Sainte-Croix. Venu de l'Orient chrétien, de la Turquie principalement, le culte à sainte Barbe s'est beaucoup répandu en Occident. Quelquefois représentée avec la palme des martyres, on la voit le plus souvent adossée à une tour, le lieu de sa captivité selon la légende. Une tour à trois fenêtres, car Barbe (Barbara en latin) fut soutenue par les trois vertus théologales : la foi, l'espérance et la charité.
- La chapelle Saint-Clair, au-dessus du village de la Rivière, vers Querqueville. Il s'agit d'un petit édifice blotti au bas de la cavée (chemin creux), au pied de grands pins. La revue « L'Art sacré » l'a choisi comme exemple d'un édifice religieux particulièrement bien intégré au site. Aujourd'hui fermée par des grilles, elle attend une hypothétique restauration pour une destination à trouver.
Personnalités liées
- François La Vieille, né le 20 janvier 1829 à Urville-Hague et décédé le 24 août 1886 à Panama, est un homme politique.
- Boris Vian, écrivain, a passé ses vacances à Landemer, qu'il décrira dans L'Arrache-cœur.
- Côtis-Capel, pseudonyme littéraire d'Albert Lohier (1915-1986), écrivain et prêtre normand.
Voir aussi
Références
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986. p. 227 - 228.
- François de Beaurepaire, Op. cité. p. 166.
- Origine du nom Hnakki (anglais)
- Cyril Marcigny, 2009 – La probable agglomération portuaire du second âge du Fer d’Urville-Nacqueville : un état de de la documentation, bulletin de l’Association Manche Atlantique pour la Recherche Archéologique dans les Iles (AMARAI), n° 22, p. 39-82. Anthony Lefort et
- Sépultures gauloises
- (fr) Annuaire du Département de la Manche, 33° Année 1861, p 235
- (fr) Annuaire du Département de la Manche, 14° Année 1842, p 159
- Les derniers voeux du maire - Urville-Nacqueville
- Urville-Nacqueville sur le site de l'Insee
- http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=38473
- http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=24492
- Site du diocèse
Liens externes
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