Apocalypse

Apocalypse
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L’Apocalypse est le dernier livre de la Bible. Une tradition, discutée depuis le IIe siècle, attribue sa composition à saint Jean l'Évangéliste.

Étymologiquement, le mot « apocalypse » est la transcription d’un terme grec (ἀποκάλυψις / apokalupsis) signifiant mise à nu, enlèvement du voile ou révélation. Le livre commence en effet par les mots « Révélation de Jésus-Christ » (Ap 1,1). C'est en ce sens que le texte présentera la personne de Jésus-Christ à son retour sur terre et les événements l'entourant.

Le livre décrit une vision allégorique qui prophétise sur ce qui doit arriver à la fin des Temps : « Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui doit arriver ensuite » (Apocalypse chapitre 1, verset 19).

Sommaire

Un genre littéraire

Si l’Apocalypse de Jean est, d'une façon formelle, la seule apocalypse reconnue dans le Nouveau Testament, l'apocalyptique fut un genre littéraire déjà très développé dans l'Ancien Testament, en particulier dans les livres de Daniel et d'Ézéchiel. Plusieurs écrits pseudépigraphes sont des apocalypses : Apocalypse grecque de Baruch, Apocalypse syriaque de Baruch, Apocalypse d'Abraham, Apocalypse d'Élie[1], Apocalypse de Noé[2], l'Apocalypse d'Esdras, livre biblique pseudépigraphe attribué au scribe israélite Esdras et écrit au Ier siècle.

On connaît de nombreux apocryphes du Nouveau Testament qui se parent du nom d'Apocalypse : Apocalypse de Pierre, Apocalypse de Jacques, Apocalypse de Paul, Apocalypse d'Étienne, et même Apocalypse (apocryphe) de Jean.

Mais aussi des passages entiers du Nouveau Testament, en dehors de l'Apocalypse canonique elle-même, peuvent être dits du genre apocalyptique. Citons le discours eschatologique de Jésus, dans Matthieu (24-25), dans Marc (13) et dans Luc (21,5-36), certains passages des épîtres de saint Paul (2 Th 1,6-12 ; 2,3-12) ou de saint Pierre (2 P 3,10).

Eschatologie

Article détaillé : eschatologie chrétienne .

Plusieurs autres textes de la Bible parlent de la fin des temps :

  • Au début du chapitre 24 de l'évangile de Matthieu, Jésus est interrogé sur le moment et les signes de son avènement et de la fin du monde.
  • Le Livre de Daniel, présente lui aussi des prophéties ayant trait à la fin des temps. Plusieurs théologiens protestants dont Charles Auguste Auberlen[3] font le rapprochement.
  • Le prophète Isaïe évoque lui aussi de nouveaux cieux et une nouvelle terre, comme dans les derniers chapitres de l'Apocalypse.
  • Les trompettes sont un thème important de l'eschatologie[4]. Les trompettes de Jericho[5] qui annoncent la conquête de la terre promise par Josué sont parfois mises en parallèle avec les trompettes de l'Apocalypse qui annoncent la seconde venue de Jésus.

Canonicité

La vision de saint Jean à Patmos, Les Très Riches Heures du duc de Berry, musée Condé, Chantilly, ms.65, f.17

L'admission de l'Apocalypse dans le canon des livres reçus fut assez difficile.

Certains, comme le prêtre romain Caïus, au début du IIIe siècle, rejetaient l'Apocalypse, car ils la soupçonnaient de favoriser le millénarisme.

L'évêque Denys d'Alexandrie contestait son authenticité johannique pour des raisons stylistiques.

L'Église de Syrie l'ignorait. Ce qui n'empêchait pas saint Athanase, évêque d'Alexandrie, de la reconnaître pleinement dans sa 39e lettre pascale (367).

En Occident, elle fut définitivement acceptée par le décret du pape Damase, en 382, confirmé par les conciles d'Hippone (393) et de Carthage (397), avec tous les autres écrits du Nouveau Testament.

Dans l'Église d'Orient son admission dans le canon sera discutée jusqu'au Xe siècle.

Auteur et datation

Le quatrième Ange sonne de la trompette (Apocalypse VIII).
  • Dès le deuxième siècle, ou le début du troisième, une large communauté (saint Justin, saint Irénée, le Fragment de Muratori, Clément d'Alexandrie, Tertullien) mais aussi la plupart des auteurs ecclésiastiques du monde antique (Tertullien, Hippolyte et Victorius) attribuent ce livre à l'apôtre Jean.
    • Ainsi, Irénée et Justin Martyr affirment qu'il est revenu à Éphèse après sa détention à Patmos et qu'il y a vécu jusqu'au début du règne de Trajan, soit l'an 98. Certains pensent que le texte fut écrit en l'an 95, époque où l'empereur Domitien lança de nombreuses persécutions contre les chrétiens. Jean aurait été exilé à Patmos par mesure d'intimidation et aurait écrit ce livre sans aide. En comparaison des autres écrits de Jean (l'évangile selon Jean et les épîtres de Jean) où il aurait été aidé, la pauvreté du style de l'Apocalypse confirmerait cette version. Le style d'écriture reste tout de même proche entre le livre de l'Apocalypse et l'évangile de Jean. C'est en particulier le cas pour le mot sêméion (signe) (Ap 12,1) que l'on retrouve douze fois dans son évangile (Jn 2,11.23; 3,2; 4,48.54; 6,14.30; 7,31; 9,16; 11,47; 12,37 et 20,30). En 397, le concile de Laodicée admit cette hypothèse comme étant la plus vraisemblable.
    • Selon une autre hypothèse, certains commentateurs comme Wetscoot, Lightfoot ou William Salmon, ont pensé que Néron était responsable de l'emprisonnement de Jean dans l'île de Patmos. L'Apocalypse aurait été rédigée pendant son règne et avant la chute de Jérusalem, vers l'an 70. Période que proposaient également Clément d'Alexandrie, Origène et Jérôme.
  • Eusèbe (v.270-v.340) et d'autres Pères attribuaient ce livre à Jean l'Ancien, qui aurait été évêque d'Éphèse à la fin du Ier siècle. D'autres, comme saint Denys d'Alexandrie (milieu du IIIe siècle), contestaient que Jean en soit l'auteur pour des raisons stylistiques. Cette controverse est obscurcie par le fait que, dans ses épîtres, Jean l'apôtre se nomme seulement Jean l'Ancien, ou Jean le presbytre (cf. 2 Jn 1 et 3 Jn 1).

La théologie orthodoxe a pris parti dans ce débat lorsque les moines orthodoxes de Patmos ont solennellement fêté le dix-neuvième centenaire de la rédaction de l'Apocalypse en 1995.

"En revanche, et bien que certains thèmes, comme ceux du Pasteur (Jean 10, Ap. 7,17) et de l'Agneau (Jean 1, 29 et 36, Ap. 5, 6-14) leur soient communs", il est bien difficile, pour les critiques contemporains[6], d'admettre la possibilité que l'auteur soit Jean l'évangéliste.

Résumé

Vitrail représentant l'Apocalypse dans la Cathédrale Saint-Étienne de Bourges
  • Les chapitres 1–3 contiennent l'introduction du livre et les lettres aux sept Églises d'Asie.
  • Les chapitres 4–5 sont le compte rendu de visions reçues par l'auteur montrant la majesté et la puissance de la justice de Dieu et du Christ.
  • Aux chapitres 6–9, 11, Jean raconte avoir vu un livre scellé de sept sceaux, sceaux représentant mille années de l'histoire temporelle de la terre. Ces chapitres traitent avant tout des événements contenus dans le septième sceau (voir Ap 8–9, 11:1–15).
  • Le chapitre 10 parle d'un livre avalé par Jean.
  • Le chapitre 12 rapporte la vision du mal qui commença dans le ciel lorsque Satan se rebella et fut chassé. La guerre qui commença là-bas continue à faire rage sur la terre.
  • Aux chapitres 13, 17–19, Jean décrit les royaumes terrestres pervers dominés par Satan et leur sort, ainsi que la destruction finale du mal.
  • Les chapitres 14–16 décrivent la justice des saints au milieu du mal, juste avant la seconde venue du Christ.
  • Les chapitres 20–22 décrivent le millénium, la création d'une deuxième terre et la nouvelle Jérusalem.
L'Agneau sur le Mont Sion (Apocalypse XIV). Enluminure sur parchemin

Plan septénaire

Ce plan a été proposé par Alfred Läpple dans son ouvrage L'Apocalypse de Jean[7], d'après les « mots-charnières » qui jalonnent le texte.

      • Prologue : 1,1-3 (Apocalypse)
      • I. Les sept lettres aux sept Églises : 1,4 --- 3,22
  • Adresse : 1,4-8 (Jean aux sept Églises)
  • Vision liminaire : 1,9-20. (Moi, Jean)
  • 1- Lettre à l'Église d'Éphèse : 2,1-7. (à l'ange)
  • 2- Lettre à l'Église de Smyrne : 2,8-11. (à l'ange)
  • 3- Lettre à l'Église de Pergame : 2,12-17. (à l'ange)
  • 4- Lettre à l'Église de Thyatire : 2,18-29. (à l'ange)
  • 5- Lettre à l'Église de Sardes : 3,1-6. (à l'ange)
  • 6- Lettre à l'Église de Philadelphie : 3,7-13. (à l'ange)
  • 7- Lettre à l'Église de Laodicée : 3,14-22. (à l'ange)
      • II. Les sept sceaux : 4,1 --- 8,1
  • Vision liminaire : 4,1 --- 5,14. (Après cela, je vis)
  • 1- Le premier sceau : 6,1-2. (premier)
  • 2- Le deuxième sceau : 6,3-4. (deuxième)
  • 3- Le troisième sceau : 6,5-6. (troisième)
  • 4- Le quatrième sceau : 6,7-8. (quatrième)
  • 5- Le cinquième sceau : 6,9-11. (cinquième)
  • 6- Le sixième sceau : 6,12-17. (sixième)
  • Vision intermédiaire : 7,1-17. (après cela je vis)
  • 7- Le septième sceau : 8,1. (septième)
      • III. Les sept trompettes : 8,2 --- 11,19
  • Vision liminaire : 8,2-5. (Et je vis)
  • 1- La première trompette : 8,6-7. (première)
  • 2- La deuxième trompette : 8,8-9. (deuxième)
  • 3- La troisième trompette : 8,10-11. (troisième)
  • 4- La quatrième trompette : 8,12-13. (quatrième)
  • 5- La cinquième trompette et le 1er malheur : 9,1-12. (cinquième)
  • 6- La sixième trompette et le 2e malheur : 9,13-21. (sixième)
  • Excursus I: Les sept tonnerres : 10,1-7. (et je vis)
  • Excursus II: Le petit livre : 10,8-11. (et la voix)
  • Excursus III: Les deux témoins : 11,1-14. (et il me fut donné)
  • 7- La septième trompette et le 3e malheur : 11,15-19. (septième)
      • IV. Sept visions de la Femme et de son combat avec le Dragon : 12,1 --- 14,20
  • 1- Vision de la Femme : 12,1-2. (Et un grand signe apparut)
  • 2- Vision du Dragon : 12,3-17. (et apparut)
  • 3- Vision de la Bête : 12,18 --- 13,10. (et je vis)
  • 4- Vision de l'autre Bête : 13,11-18. (et je vis)
  • 5- Vision de l'Agneau : 14,1-5. (et je vis)
  • 6- Vision des trois anges : 14,6-13. (et je vis)
  • 7- Vision du Fils de l'homme et la moisson par trois autres anges : 14,14-20. (et je vis)
      • V. Les sept fléaux des sept coupes : 15,1 --- 16,21
  • Vision liminaire : 15,1-8. (Et je vis)
  • 1- La première coupe : 16,1-2. (première)
  • 2- La deuxième coupe : 16,3. (deuxième)
  • 3- La troisième coupe : 16,4-7. (troisième)
  • 4- La quatrième coupe : 16,8-9. (quatrième)
  • 5- La cinquième coupe : 16,10-11. (cinquième)
  • 6- La sixième coupe : 16,12-16. (sixième)
  • 7- La septième coupe : 16,17-21. (septième)
      • VI. Sept tableaux sur le châtiment de Rome: 17,1 --- 19,10
  • 1- Vision de Rome: 17,1-18. (Et je vis)
  • 2- Vision de l'ange annonçant la chute de Rome: 18,1-3. (après cela, je vis)
  • 3- Recommandations au peuple de Dieu dans Rome: 18,4-8. (et j'entendis une autre voix)
  • 4- Lamentations sur Rome: 18,9-19. (et ils pleureront)
  • 5- Allégresse dans le ciel : 18,20. (réjouis-toi)
  • 6- Chute de Rome: 18,21-24. (et il prit)
  • 7- Triomphe au ciel : 19,1-10. (après cela, j'entendis)
      • VII. Sept visions finales de l'avenir : 19,11 --- 22,5
  • 1- Vision du ciel ouvert et du Verbe de Dieu : 19,11-16. (Et je vis)
  • 2- Vision de l'ange exterminateur : 19,17-18. (et je vis)
  • 3- Vision de la Bête et de sa défaite : 19,19-21. (et je vis)
  • 4- Vision du règne de mille ans : 20,1-3. (et je vis)
  • 5- Vision de la 1re résurrection. Le second et dernier combat eschatologique : 20,4-10. (et je vis)
  • 6- Vision du jugement des nations : 20,11-15. (et je vis)
  • 7- Vision de la Jérusalem céleste : 21,1 --- 22,5. (et je vis) (dans les siècles des siècles).
      • Épilogue : 22,6-21
  • Recommandations finales : 22,6-21. (Et il me dit)

N.B. Les mots-charnières ont été indiqués entre (parenthèses), et en italiques.

L'Apocalypse fut écrite à l'apogée du principat de Néron (cf. Ap 13,18: 666 = César Néron et Ap 17,10: Néron le sixième César ou empereur), vers 66-67, selon un plan très structuré.

Le chapitre 10 est une anticipation du IVe évangile. Les sept tonnerres (ou révélations) font entendre les sept futurs chapitres de ce petit livre, médité mais non encore confié à l'écriture. (Voir: Plan septénaire de l'évangile de Jean).

Le chapitre 11 (v. 1 à 13) est une évocation du martyre récent des apôtres Pierre et Paul.

L'Apocalypse n'évoque pas la fin du monde seulement, mais dans un langage symbolique toute l'histoire humaine: le présent: 1,9 à 3,22; le passé (éloigné ou immédiat): 4,1 à 13,18; le futur (proche ou lointain): 14,1 à 22,5. C'est une prophétie contre Rome et l'empire romain persécuteur, en faveur de l'Église de l'Agneau et des douze apôtres, destinée à le supplanter.

En Ap 11,8 il faut probablement lire:

hopôs (de la même manière que)

au lieu de:

hopou (là où).

Interprétations

William Blake : Le Dragon rouge et la femme enveloppée de soleil (Ap. 12)

Interprétations générales

Le langage hautement symbolique de ce livre a ouvert la voie à de très nombreuses interprétations, qui diffèrent selon les sensibilités et les époques. Cependant on retrouve en général cinq grands courants.

  • La thèse idéaliste voit l'Apocalypse comme un combat entre les forces du bien et celles du mal. Tout est affaire de symbole. Parmi les adeptes de cette interprétation, on peut noter Clément d'Alexandrie et Origène (IIIe siècle).
  • La thèse prétériste (praeter : avant) considère l'Apocalypse comme un livre d'histoire y retrouvant des événements comparables à ceux survenus durant la guerre de Judée (Ier siècle).
  • La thèse présentiste ou historique fait le rapprochement de l'actualité et des événements décrits dans le texte. De nombreuses personnalités illustres ont soutenu cette vision, comme Wycliffe, Luther, Joseph Mede ou encore Isaac Newton.
  • La thèse futuriste voit dans ce livre une peinture des événements à venir, une prophétie. Cette dernière conception donne lieu à de multiples interprétations, visant à rattacher les symboles à des événements du présent.
  • La thèse mystagogique, la plus permanente dans l'exégèse, qui voit dans ce livre une description de l'Église elle-même, dans sa liturgie, en tant que Jérusalem céleste. À ce titre, ce qui y est dévoilé correspond aussi aux aspects de l'Église terrestre qui n'est que son reflet en perpétuel devenir (sa liturgie, ses sacrements, ses temps - y compris ses derniers).

Divers commentateurs chrétiens modernes considèrent que les thèses historique et futuriste sont toutes les deux valables. La supposition de départ est que, étant donné que l'Apocalypse traite du jugement du monde, elle ne peut pas être limitée à un regard actuel sur les événements entourant Jean vers le milieu du Ier siècle (temps de Néron). En même temps, il serait exagéré de penser que Jean aurait écrit ce texte uniquement à destination de lecteurs du futur, sans qu'il eût d'intérêt pour ses contemporains. Cette approche suppose donc que l'Apocalypse comportait un message à destination de ses contemporains, tout en revêtant un caractère prophétique concernant les « temps de la fin ».

La critique interne de l'Apocalypse conduirait très certainement à une datation de l'Apocalypse du temps de Néron, et plus précisément du temps de la persécution de Néron (vers 66-67).

La Bête de 666 (cf. Ap 13,18) ne serait autre que Néron lui-même selon l'interprétation la plus fréquemment donnée de cette gématrie. D'autre part l'écrivain nous déclare (cf. Ap 17,10) que lorsqu'il écrivait le sixième « Roi » était encore vivant.

Or, le sixième empereur romain (Basileus en grec) fut précisément Néron selon la manière habituelle de compter des Anciens[8], soit :

  1. César
  2. Auguste
  3. Tibère
  4. Caligula
  5. Claude
  6. Néron

Cette manière de voir éclaire l'Apocalypse. Les deux témoins de Ap 11,1-13 ne seraient autres que les apôtres Pierre et Paul, victimes récentes de la persécution de Néron. Babylone, la ville assise sur 7 collines (cf. Ap 17,9) serait, bien sûr, Rome.

La Femme, mère de l'enfant mâle (cf. Ap 12), ne peut être que Marie, la mère du Christ, dont, on le sait, Jean avait pris la charge (cf. Jn 19,27).

Le petit livre de Ap 10, révélé à Jean mais non encore rédigé, n'est autre que le futur quatrième évangile que Jean méditait déjà dans sa retraite de Patmos, avec sa division nettement septénaire : les sept tonnerres, ou révélations, de Ap 10,3-4 (Voir Plan septénaire de l'évangile de Jean).

La première tête de la Bête (cf. Ap 13,3) blessée à mort, mais qui reprit vie, fut César, fondateur de la dynastie, assassiné aux ides de mars (en - 44) mais ressuscité en les personnes de ses successeurs qui reprenaient son nom de César.

On peut interpréter le millenium d'Ap 20,1-6, et la première résurrection, comme un temps de réussite provisoire de l'Église du Christ, temps qui devait suivre la chute de l'empire romain. En somme une époque de chrétienté.

L'Apocalypse ne prétend pas décrire seulement la fin du monde, et les catastrophes qui la précèderont, mais bien toute l'histoire humaine avec ses péripéties: le présent (des Églises), cf. Ap 1,9 --- 3,22; le passé, éloigné ou immédiat, cf. Ap 4,1 --- 13,18; et l'avenir, proche ou lointain, cf. Ap 14,1 --- 22,5.

La parousie, et la Jérusalem d'en haut, seront seulement présentées en finale : cf. Ap 20,11 --- 22,5.

L'Apocalypse fut un écrit de circonstance, destiné à réconforter les chrétiens par temps de persécution et à prédire la ruine de l' "Antéchrist", Néron actuellement régnant et dans son acmé. Il se promenait en Grèce, tout près de Patmos, lorsque Jean mettait par écrit sa prophétie, dans les années 66-67 de notre ère.

On s'explique que ce livre, appelé à circuler sous le manteau, fut rédigé dans un langage symbolique et même chiffré.

En aucun cas l'Apocalypse ne fut composée pendant la persécution de Domitien, dont on n'est même pas sûr qu'elle ait existé. Irénée nous dit que l'auteur de l'Apocalypse, et non pas l'Apocalypse elle-même, fut vu sous Trajan, c'est-à-dire qu'il vécut très vieux (cf. Adv. Hae. V, 30, 3 dans le texte latin) ; on a une confirmation de ce fait dans la finale du quatrième évangile (cf. Jn 21,23).

La théorie documentaire qui fait de l'Apocalypse un patchwork composé de morceaux rapportés, de différentes époques ou de différents auteurs, est vigoureusement réfutée, d'une part par l'unité de style de ce petit ouvrage, et d'autre part par la rigueur du plan septénaire qu'on peut y découvrir et qui l'organise comme un tout. (Voir ci-dessus : Plan septénaire de l'Apocalypse). Elle n'aurait pas de sens si elle n'eût été expédiée, dans son intégralité, avant la chute et le suicide de Néron (chute et suicide auxquels elle ne fait aucune allusion).

L'Apocalypse et le quatrième évangile, bien que du même auteur, furent rédigés dans des circonstances et à des époques très différentes. L'Apocalypse est plus ancienne que l'évangile de Jean, et son style nettement plus fruste, et d'autre part truffé de réminiscences vétérotestamentaires.

Dans ses épîtres, plus tardives également, Jean ne déclarera plus que Néron fût l'Antéchrist, mais bien tout homme qui nie Jésus-Christ (cf. 1 Jn 2,22; 4,3).

Le nombre de la Bête

Signalons cependant qu'il existe dans l'Ancien Testament une autre occurrence du nombre 666, en 1 Rois, 10, 14. Le roi Salomon y reçoit en une année 666 talents d'or[9].

On constate ici, une fois de plus, combien le langage de l'Apocalypse est tributaire de l'Ancien Testament.

Toutefois cette référence vétérotestamentaire ne donne pas une explication claire du chiffre de la Bête que pourtant l'auteur nous invite avec insistance à décrypter. (Cf. Ap 13,18). Il faut donc chercher ailleurs.

Article détaillé : Nombre de la Bête.

Millénarisme

Article détaillé : Millénarisme.

Le millenium est le terme employé pour désigner le règne de mille ans de Jésus-Christ sur Terre décrit dans le chapitre 20 de l'Apocalypse. Il existe plusieurs conceptions du millenium, que l'on peut classer globalement en trois catégories.

  • Les prémillénaristes, ou millénaristes conçoivent le millénium littéralement : le règne de 1 000 ans du Messie sur terre. Le retour de Jésus-Christ, qui met fin au règne des deux bêtes et du faux prophète, amène le début du millénium. Selon certains, l'Église serait enlevée dans un premier temps, puis accompagnerait la parousie, débutant ainsi le millénium. Après ce millénaire auraient lieu la disparition de la terre devant Dieu et le Jugement dernier.
  • Les postmillénaristes pensent que le retour de Jésus-Christ se fera après les mille ans de règne. Ils assimilent le millenium avec le règne de l'église catholique. Les mille ans, et la première résurrection d'Ap 20,1-6 correspondraient à une victoire provisoire de l'Église du Christ après la chute annoncée de l'Empire romain (cf. Ap 18,21). En somme un temps de chrétienté, avant un retour offensif de l'esprit du mal (cf. Ap 20,7). La thèse de Gaston Georgel (Les quatre âges de l'Humanité) s'inscrirait dans cette perspective qui situe le millenium comme étant compris entre l'édit de Milan (phonétiquement 1 000 ans) en 313 et la destruction de l'ordre des Templiers en 1313. Cette thèse basée sur les travaux d'un ecclésiastique, Mgr Decouvoux, fait du millénium l'âge d'or du christianisme, comme en prélude au déchaînement de Satan vers la fin d'un cycle.
  • Les amillénaristes refusent la pensée d'un règne de Jésus-Christ sur Terre. Ils assimilent le millénium au règne éternel (Ch. 21 et 22) et appliquent les prophéties concernant le rétablissement d'Israël à l'Église.

Sens général de l'Apocalypse

Le kérygme caché de l'Apocalypse se laissait finalement facilement déchiffrer, selon d'ailleurs que Jean nous y invitait lui-même à plusieurs reprises.

Nous ne ferons que suivre les commentaires, et les plans, proposés ci-dessus.

Prologue. (1,1-3)

Jean annonçait à son lecteur une révélation de Jésus-Christ sur l'avenir du monde: "ce qui doit arriver bientôt".

I. Les sept lettres aux sept Églises. (1,4 --- 3,22)

Dans un premier chapitre, ou cycle, le prophète Jean dédiait ses visions aux sept Églises qu’il avait sous sa juridiction directe, Éphèse et les six autres communautés qui dépendaient d’Éphèse. Il leur racontait qu'il avait eu une manifestation du Fils de l'homme, lui ordonnant d'écrire dans un livre tout ce qu'il avait entrevu sur l'avenir du monde et sur l'état présent des Églises. Il leur recommandait donc de veiller, et de revenir à leur ferveur première.

Mais, de fait, le jugement du monde était déjà commencé, depuis même la création : il s’accomplissait sous nos yeux car il n’était autre que l’histoire du monde.

II. La vision des sept sceaux. (4,1 --- 8,1)

Comme le prophète Daniel, Jean avait la vision grandiose du ciel. Il apercevait le trône de Dieu, et Dieu lui-même, entouré de tous ses anges. Dieu tenait en sa main un livre scellé, le livre des destinées du monde, prêt à être révélé. Mais personne, pas même les anges, n'était capable de l'ouvrir. Seul l'Agneau immolé, qui est Jésus-Christ, se trouvait digne d'en briser les sept sceaux.

Le Grand Livre de la prédestination se trouvait fermé depuis toute éternité. Et cependant, d’une manière mystérieuse, l’Agneau de Dieu en avait déjà entamé le « descellement », depuis, donc, qu’avait commencé l’histoire.

Et ce furent la Victoire, la Guerre, la Famine, la Mort, l’Épée, la Faim, la Peste, les Fauves, les Tremblements de terre, les Éclipses, les Étoiles filantes, la Tempête, bref toutes les calamités, naturelles ou provoquées par l’homme, qui depuis la plus haute antiquité avaient jalonné le destin de l'humanité.

Mais par delà toutes ces catastrophes, on apercevait déjà, comme par anticipation, la fin, telle que prédite, du monde et le triomphe, tel que promis, des élus.

III. La vision et l'audition des sept trompettes. (8,2 --- 11,19)

Déjà retentissaient les trompettes annonciatrices du jugement final. Soudain les événements de s’accélérer. Le jugement devenait imminent. Plus seulement le quart, mais le tiers, des humains étaient frappés. Surgissaient non plus seulement des accidents, d’origine naturelle ou provoqués par l’homme, mais encore de véritables cataclysmes qui s’abattaient ; et c’était : Grêle, Feu, Sang, Masse embrasée, Globe de feu, Vents de sable, Astre, Sauterelles, Scorpions, Chevaux de guerre. Deux cents millions (chiffre fantastique !) de cavaliers menaçaient sur l’Euphrate. (C’était bien sous Néron, et non sous Domitien, que l’empire fut attaqué sur sa frontière de l’Euphrate). Feu, Fumée et Soufre vomis par la bouche de ces chevaux. Clameurs, Tonnerres et de nouveau Tremblement de terre. C’étaient là des événements quasi contemporains, encore enflés par la rumeur publique.

Cependant la voix des trompettes s’interrompait :

1°) par cette annonce que l’auteur, Jean, devait encore, avant que ne survînt la fin, proclamer l’évangile par le monde entier, et même rédiger un petit livre, en sept chapitres, contenant l’évangile.

2°) par la contemplation en esprit des deux hérauts de la foi, Pierre et Paul, qui venaient de rendre à Rome, au sein de la persécution, leur si glorieux témoignage.

En dépit de toutes ces calamités, les hommes, certes non, ne s’étaient pas repentis de leur idolâtrie coupable.

IV. Les sept visions de la Femme et de son combat avec le dragon. (12,1 --- 14,20)

Insensiblement, nous voici advenus à la vision centrale du livre. Elle évoquait, pour Jean, le moment présent, celui même où il notait sa prophétie.

Et c’était la lutte héroïque de la Femme, la propre mère du Christ, aux prises avec Satan, incarné pour l’heure dans l’empire romain, lequel empire romain s'incarnait lui-même dans la personne de Néron, l’empereur actuellement régnant.

Mais la victoire finale ne saurait échapper au Christ et à ses saints. En esprit, on apercevait déjà la Moisson finale des élus, d’une part, et d’autre part la Vendange des réprouvés. Tous événements qui ne furent jamais aussi proches de nous.

V. Vision des sept fléaux des sept coupes. (15,1 --- 16,21)

Nous entrions dans la partie proprement prophétique du livre. Désormais Jean allait évoquer « ce qui doit arriver plus tard » (Ap 1,19).

Car les dix Plaies d’Égypte, ici réduites à sept, n’allaient pas manquer de s’abattre sur l’empire romain, en punition de ses nombreux crimes, laissant présager son écroulement final.

VI. Sept tableaux sur le châtiment de Rome. (17,1 --- 19,10)

Ici, il nous était donné de contempler, mais dans un avenir plus lointain, en sept visions, le châtiment, cette fois définitif, de Rome, et sa chute.

Allégresse des élus dans le ciel à cette perspective.

VII. Sept visions finales de l'avenir. (19,11 --- 22,5)

Par delà cette chute annoncée de Rome (et de l’empire romain), dans un avenir encore plus éloigné, en sept nouvelles visions, il nous était donné d’assister au sort ultime de l’humanité.

1°) 19,11-16 : C’était d’abord le temps d’une Église militante, d’une chrétienté, d’un Christ déjà Roi sur cette terre.

2°) 19,17-18 : Victoire heureuse des chrétiens, mais victoire encore précaire.

3°) 19,19-21 : Soubresauts terribles du paganisme moribond. Résurgence peut-être de César et de Néron en propres personnes, ou plutôt dans les personnes de leurs successeurs. Mais finalement ils devraient s’avouer vaincus.

4°) 20,1-3 : Satan se verrait enchaîné pour une durée de 1.000 ans : c’était là, grosso modo, le temps d’une chrétienté plus ou moins assurée d’elle-même et plus ou moins bien assise.

5°) 20,4-10 : Déjà les élus s’avançaient pour prendre place sur leurs trônes de gloire ... mais c’était encore un peu prématuré ! Car voici que Satan était soudain relâché. Mais après un dernier combat (dont la durée n’était aucunement précisée et qui pourrait par conséquent s’étendre sur de nombreux siècles), il se verrait anéanti et précipité définitivement dans les enfers.

6°) 20,11-15 : Alors interviendrait le jugement vraiment dernier de l’humanité.

Le Grand Livre de la Vie, qu’on avait aperçu scellé au début des visions (cf. Ap 5,1), et dont l’Agneau avait commencé d’enlever les sceaux, se trouverait ici complètement ouvert.

7°) 21,1 --- 22,5 : La Cité céleste, la Jérusalem d’en haut, l’Église, nous était montrée descendant du ciel et prenant pour toujours la place de Rome ainsi que de tous les royaumes terrestres.

Ladite Cité resplendissait avant tout des mérites du Christ et des saints. Elle était ouverte à tous ; même les païens pouvaient la visiter.

Ses fondations reposaient sur les douze apôtres de l’Agneau. Composée elle-même de douze tribus, elle incarnait désormais le nouvel et définitif Israël de Dieu.

Et Dieu même résidait dans ses murs.

Épilogue. (22,6-21)

Dans l’épilogue, Jean recommandait à son lecteur de conserver fidèlement, et même scrupuleusement, les paroles de la prophétie, dans leur lettre comme dans leur esprit. (Il faut voir là une sévère mise en garde à l’adresse des copistes d’autrefois qui n’hésitaient pas à corriger les livres qui leur étaient confiés).

Œuvres inspirées par le livre biblique

Tenture de l'Apocalypse. Angers
Tympan de la cathédrale Saint-Lazare d'Autun, représentant Le Jugement dernier

Notes et références

  1. La Bible, Écrits intertestamentaires, Gallimard, 1987
  2. Albert-Marie Denis, Introduction aux pseudépigraphes grecs d'Ancien Testament, vol. 1, 1970, p. 17.
  3. L'Apocalypse de Jean et Le Livre de Daniel considérés dans leurs rapports réciproques
  4. Introduction aux Sept Trompettes
  5. Les remparts de Jéricho s'effondrent
  6. Marcel Simon, André Benoit, Le Judaïsme et le Christianisme ancien, Presses universitaires de France, Coll. « Nouvelle Clio », Paris, 1998, p. 226. (ISBN 2 13 045723 1)
  7. Alfred Läpple, L'Apocalypse de Jean, 1970, Éditions du Cerf.
  8. voir la Vie des douze Césars de Suétone.
  9. I Rois, X, 14 : "Le poids de l'or qui arrivait à Salomon chaque année était de six cent soixante-six talents d'or"
  10. Un doute subsiste en ce qui concerne l'épigraphe : GISLEBERTVS HOC FECIT située au milieu du tympan. Voir Pierre Alain Mariaux, « Quelques hypothèses à propos de l’artiste roman », Médiévales, n° 44, Paris, PUV, printemps 2003, p. 199-214.
  11. "Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête." Apocalypse 12.
  12. http://www.maidenfrance.fr/dossiers/dossier_suite_204_104_the+number+of+the+beast.html
  13. Turville-Petre, G. Origins of Icelandic literature. Oxford : Clarendon Press, 1967. P. 60.
  14. Orchard, Andy. Cassell's dictionary of Norse myth and legend. London : Cassell, 2002. (Cassell reference). ISBN 0-304-36385-5.
  15. Simek, Rudolf. Lexikon der germanischen Mythologie. 3., völlig überarb. Auflage. Stuttgart : Kröner, 2006. (Kröners Taschenausgabe ; 368). ISBN 3-520-36803-X.
  16. The Poetic Edda. Ed. with translation, introd. and commentary by Ursula Dronke. 2, Mythological poems. Oxford : Clarendon press, 1997. P. 162. ISBN 0-19-811181-9.
  17. http://www.seventhcircle.net/legend.htm

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Max Gallo, "Les Romains, Tome 2 : Néron, le Règne de l'Antéchrist", Fayard, 2006. (L'auteur part de l'hypothèse que Néron serait bien l'Antéchrist, désigné par saint Paul et par saint Jean).
  • John H. Alexander, L'Apocalypse verset par verset, La Maison de la Bible, Genève-Paris, 9e édition 2001.
  • Hans Urs von Balthasar, L’Apocalypse, Éditions du Serviteur, 2000 (Court et dense commentaire).
  • E. Delebecque, L’Apocalypse de saint Jean, éd. Mame, 1992. (Commentaire grammatical et philologique).
  • E. Cothenet, Le Message de l’Apocalypse, éd. Mame/Plon, 1995
  • Y. Saout, Je n’ai pas écrit l’Apocalypse pour vous faire peur, éd. Bayard, 2000.
  • E. Bernard Allo, Saint Jean, L'Apocalypse, éd. Large, 1933.
  • A. Läpple, L'Apocalypse de Jean, éd. Cerf, 1970.
  • Gaston Georgel, Les quatre âges de l'Humanité.
  • Rudolf Steiner, L'Apocalypse de Jean, éd. Triades, 2005. (Présentation selon une autre perspective que la tradition des églises chrétiennes)
  • Pierre Prigent, L'Apocalypse de saint Jean, éd. Labor et Fides, 2000.
  • Alain Decaux, La révolution de la croix. Néron et les chrétiens.
  • Georges Bordonove, Les quatre cavaliers, Julliard 1962
  • Ch. Brütsch, "La clarté de l'Apocalypse" Commentaires bibliques, Labor et Fides, Genève, 1966.
  • L'Apocalypse de saint Jean illustrée par la tapisserie d'Angers, Éditions Diane de Selliers, 2010.
  • Claire Patier, L'Esprit et l'épouse disent "Viens!" (Ap 22,17), coll. Connaître la Bible, n° 32, Bruxelles, Lumen Vitae, 2003, 80 p. ISBN 2-87324-214-0.
  • Joël Rochette, Il nous a déliés de nos péchés. Lecture revigorante de l'Apocalypse de saint Jean, coll. Connaître la Bible, n° 44, Bruxelles, Lumen Vitae, 2006, 80 p. ISBN 978-2-87324-292-3.
  • Pierre Mourlon Beernaert, Agneau et Berger, le Christ de l'Apocalypse, coll. Connaître la Bible, n° 54, Bruxelles, Lumen Vitae, 2009, 80 p. ISBN 978-2-87324-351-7.
  • S. Chamchinov, 7(sept) Tonnerres, « Laboratoire du livre d’artiste », Dives-sur-mer, 2010 : extraits d’Apocalypse de Saint Jean (version Louis Segond), jeu typographique, xérographie, 7 sceaux (gravures en relief), 7 peintures fac-similées d'après les peintures de Serge Chamchinov, papier Japon-Simili 80g/m2, Buvard 110g/m², Himalaya 90g/m², format 305x305mm, tirage 12 exemplaires.



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