Philippe-isidore picot de lapeyrouse

Philippe-isidore picot de lapeyrouse

Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse

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 Picot de Lapeyrouse
Picot de Lapeyrouse

Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse[1] est un naturaliste français, né le 20 octobre 1744 à Toulouse et mort le 18 octobre 1818 au château de Lapeyrouse (Haute-Garonne).

Sommaire

Avant 1789

Son père, Jacques Picot de Buissaison[2] de Lapeyrouse (1709-1781) est noble [3], mais d'une famille de négociants, seigneur de Buissaison, de Lapeyrouse, et de Belloc. Il est capitoul de Toulouse et avocat aux requêtes près le Parlement de Toulouse de 1769 à 1777[4]. Aîné de sept enfants, quatre de ses frères optent pour la carrière militaire.

Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse est le frère du baron Étienne Guillaume Picot de Bazus général de division et du baron Jean Baptiste Picot de Buissaizon, chef de bataillon des Gardes suisses (France) au château de Versailles, chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, beau-frère d'Agathe de Rambaud.

Philippe opte d'abord pour une carrière dans la magistrature et obtient en 1768 une charge d'avocat général près la chambre des eaux et forêts du parlement de Toulouse[5].

Un de ses oncles, baron de Lapeyrouse, meurt en 1775 et lui lègue sa fortune et son titre. Il se marie le 15 septembre 1772 avec Marie de Sacaze de Saint Beat, appartenant à une famille de robe, et très bien dotée. N'ayant plus de soucis d'ordre pécuniaire, ayant démissionné de son poste, car il refusait la réforme de l'administration de René Nicolas de Maupeou (1714-1792) en 1771, il peut se consacrer dès lors à sa véritable passion : l'histoire naturelle. Sa fortune est importante. Il fait en 1793 le dénombrement de ses fiefs nobles et, en 1778, devant les capitouls de Toulouse. Pendant la Révolution française, il doit payer 1 600 francs pour l'impôt sur les riches. Il figure parmi les 40 plus riches citoyens de la Haute-Garonne.

Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse passe la plupart de son temps à voyager et étudier. Il fait paraître en 1781 sa Description de plusieurs nouvelles espèces d'orthocératites et d’ostracites (Erlangen) qui est consacrée à des coquilles fossiles. Il fait paraître aussi dans les Mémoires de l'Académie de Toulouse diverses communications sur la faune, la flore et les minéraux des Pyrénées. Ses observations ornithologiques sont reprises dans le Dictionnaire des oiseaux, publiée dans le cadre de l'Encyclopédie méthodique. En 1786, il fait paraître un Traité des mines et forges à fer du comté de Foix. Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse est correspondant de l'Académie des sciences.

De 1789 à 1815

En 1789, il est déjà un naturaliste et minéralogiste connu, membre des Académies des sciences de Stockholm et de Toulouse. Il est chargé de la rédaction des cahiers de doléances de l'ordre de la noblesse de la sénéchaussée de Toulouse[6] Il est très ouvert aux idées nouvelles. Il est l'auteur en 1789 de De l'administration diocésaine en Languedoc, pour servir d'instruction aux députés de cette province aux États-Généraux. Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse est nommé en 1790 président de l'administration du district de Toulouse. En 1806, il est élu mainteneur de l'Académie des Jeux floraux[7]. Il est également garde national et publie la Réclamation de Philippe Picot, président du district de Toulouse.

Mais bien qu’il ait renoncé à toute fonction politique dès 1792, il est arrêté et passe dix-huit mois en prison comme « partisan du fédéralisme et président d'une section fédéraliste ». Libéré après la chute de Robespierre, il reprend ses recherches et devient inspecteur des mines, puis successivement professeur d'histoire naturelle à l'école centrale de Toulouse, à l'école des mines de Paris, et en 1811 à la faculté des sciences de Toulouse, la même année doyen de cette faculté. En 1800, il est nommé maire de Toulouse, fonction qu'il conserve jusqu'en 1806, et il devient le premier président du conseil général de Haute-Garonne. Il est fait baron d'Empire le 1er mars 1808[8] et chevalier de la légion d'honneur. Il accomplit une œuvre importante en tant que maire.

Son ami Louis Ramond de Carbonnières (1755-1827), spécialiste en botanique et géologie des Pyrénées centrales, décide en 1797 de mener à bien un projet qui l’habitait depuis longtemps : atteindre le sommet du Mont Perdu (3 355 mètres) pour trancher la controverse qui l'opposait à Déodat Gratet de Dolomieu (1750-1801) et Lapeyrouse sur l' « âge primitif » des calcaires de la chaîne centrale. L’expédition comprend une quinzaine de personnes, dont Picot de Lapeyrouse et plusieurs de ses élèves. Elle trouve de nombreux fossiles mais n’atteint pas le sommet. Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse doit renoncer, car il est affaibli par sa longue détention. Le récit de l'ascension paraît en 1797 sous le titre Voyage au Mont-Perdu et dans la partie adjacente des Hautes-Pyrénées.

C’est pour ses cours que Lapeyrouse fait paraître en 1799 ses Tables méthodiques des mammifères et des oiseaux observés dans le département de la Haute-Garonne. Lapeyrouse projette de faire paraître une flore des Pyrénées, mais il ne peut faire éditer qu'une Monographie des saxifrages (1801). C’est une version abrégée qu'il publie en 1813 sous le titre Histoire abrégée des plantes des Pyrénées et Itinéraire des botanistes dans ces montagnes. Après le rétablissement, en 1807, de l'Académie de Toulouse, supprimée en 1792, il en devient le secrétaire perpétuel. Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse est à l’origine de la création du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse.

Après 1815

Après le retour des Bourbons, Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse, l'ancien maire de Toulouse, député pendant les Cent-jours attend 1816 pour se remontrer à Toulouse. Ce savant emprisonné par les révolutionnaires, n'a pas envie d'être tué par les Verdets[9] ou jeté en prison[10].

Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse[11] est un franc-maçon actif et un ami d'Alexandre Du Mège[12] (1780-1862). Très influencé par Jean-Jacques Rousseau, il fonde tout d'abord la loge Les amis du désert, puis de 1814 à 1818 il est vénérable de la grande loge provinciale de Toulouse[13].

Il décède le 18 octobre 1818 en son château de Lapeyrouse (Haute-Garonne), où il faisait des recherches agronomiques et où il introduisit le mouton mérinos. Les Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse se partagent 566 124 francs, 365 hectares de terres, un château, une belle maison.

Une part importante de sa bibliothèque se trouve désormais dans les bibliothèques de Toulouse.

Son fils Isidore Picot de Lapeyrouse né en 1776 et décédé en 1835 lui succède à la chaire d'histoire naturelle de la faculté des sciences de Toulouse en 1818.

Honneurs

En 1955 le lycée de garçons de Toulouse décide de changer de nom et de prendre celui d'un savant lié à Toulouse, une commission est constituée, et celle-ci propose trois noms : Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse, Émile Cartailhac et Pierre de Fermat.

Une rue très fréquentée du centre ville de Toulouse porte le nom de Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse.

Une espèce minérale lui avait été dédiée : la picotite mais il ne s'agit que d'une variété d'hercynite.

Le nouvel amphithéâtre du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse porte le nom de Picot de Lapeyrouse.

Il existe un Institut des sciences naturelles Picot de Lapeyrouse.

Œuvres

(Outre les ouvrages déjà cités)

  • Mémoires d'histoire naturelle : Description de quelques crystallisations. Histoire naturelle du Lagopède. Description de quelques plantes des Pyrénées (1774-1778)
  • Traité sur les mines de fer et les forges du comté de Foix (1786)
  • Mémoire sur la mortalité des ormes dans les environs de Toulouse (1787)
  • Histoire des plantes des Pyrénées (1791)
  • Figures de la flore des Pyrénées, avec des descriptions (1795)
  • Voyage au Mont-Perdu et dans la partie adjacente des Hautes-Pyrénées (1797)
  • Tables méthodiques des mammifères et des oiseaux observés dans le département de la Haute-Garonne (an VII)
  • Histoire abrégée des plantes des Pyrénées et Itinéraire des botanistes dans ces montagnes (1813)
  • Considérations sur les lycées, surtout par rapport aux départements (1815) Imprimé par le Conseil général de la Haute-Garonne et envoyé aux députés.
  • Supplément à l'Histoire abrégée des plantes des Pyrénées (1818)
  • Extraits de sa correspondance avec D. Villars (1861)

Bibliographie

  • Pierre Raymond, Essai de zoologie, soutenu le 7 fructidor, an X. Thèse sous la présidence de Picot-Lapeyrouse.
  • Toulouse et son université. Facultés et étudiants dans la France provinciale du XIXe siècle, par John M. Burney, aux Presses universitaires du Mirail et Éditions du CNRS, 1988
  • Le Lycée Pierre-de-Fermat 1806-2006, par Elie Acquier, Gilbert Cousteaux, Charles Crouzillac... [et al.] ; sous la direction de Olivier Rauch, aux éditions Association des anciens élèves du Lycée Pierre-de-Fermat, 2006
  • Le projet scientifique et architectural de rénovation du muséum d'histoire naturelle, par Georges Larrouy, Communication présentée le 23 avril 2003 devant l'Académie des sciences inscriptions et belles-lettres de Toulouse. Extrait des mémoires de l'académie des sciences inscriptions et belles-lettres de Toulouse Volume 165 (18e série - Tome IV - 2003)

Notes et références

  1. Certaines sources donnent le nom de La Peirouse.
  2. Ou Buissaizon.
  3. Anoblissement de Jacques Picot de Buissaison « en vertu de l'ordonnance du Sénéchal de Toulouse du 17 octobre 1781 », Alfred Jeanroy, Paul Dognon, Antoine Thomas, Annales du Midi, Université de Toulouse, Édouard Privat, 1889, p. 145.
  4. Alphonse Brémond, Nobiliaire toulousain-inventaire général des titres probants de noblesse et de dignité, p. 260.
  5. Ibid., p. 229 [1]
  6. Archives de la mairie de Toulouse [2].
  7. Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, 1902, p. 230 [3]
  8. Guy de Rambaud, Pour l’amour du Dauphin, Anovi, 2005, p. 137.
  9. Ce nom fut donné à des bandes de royalistes fanatiques qui ont fait régner la terreur dans tout le Languedoc au début de la Restauration en s'attaquant systématiquement aux républicains et aux partisans de l'Empire napoléonien et parfois à des protestants ; ils portaient un uniforme vert, d'où leur surnom. Guy de Rambaud, Pour l’amour du Dauphin, Anovi, 2005, p. 146n.
  10. Ibid., p. 146.
  11. Voir son château et son portrait sur le site [4]
  12. Site sur le patrimoine historique de la ville de Toulouse
  13. Gde Loge Provinciale de Toulouse


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